A casiers rebelles, méthode de rebelles[PV Kaede ^o^]

Jun regardait la porte du réfectoire, dépité. Depuis quelques jours qu'il était là, il avait put découvrir un bon nombre de choses qui allaient lui manquer. D'abord, avoir une grande chambre et un grand lit rien que pour lui. Dans celui de la fameuse chambre 22, le jeune homme se sentait à l'étroit, comme opprimé et avait faillit tombé sur le sol la première nuit tellement il avait prit l'habitude des grands espaces rien que pour lui. Ensuite il y avait eu le fait de ne pas pouvoir paresser dans son lit jusqu'à ce que Riff vienne le tirer plus sévèrement du lit. Le petit déjeuner n'avait rien eu à voir avec celui de la maison principale des Masato et Jun, par caprice, en partie, n'avait rien avalé le premier matin. Notre petit gosse de richissime n'avait cessé de se plaindre intérieurement de la moins bonne qualité de la bouffe mais il faut dire que quand on est habitué à la cuisine d'une cuisinière particulièrement douée, on trouve même la cuisine du meilleur restaurant de Tokyo, presque décevante. Enfin bien sur c'est une exagération...

Donc, depuis son arrivée, Jun avait profité que Riff soit resté sur place pendant les premiers jours pour l'obliger à l'emmener dans des restaurants chics, histoire de ne pas se défaire trop rapidement de ses habitudes. Seulement aujourd'hui, son chauffeur avait eu une course à faire pour monsieur Masato senior et Jun avait dut aller comme tout ses petits camarades, au réfectoire. Et le pire restait encore à venir. Alors qu'il croyait pourvoir manger en 10minutes et se tirer en catimini, une horde de filles et de garçons, dont il s'était durement débarrasser le jour d'avant, lui avait littéralement sauté dessus, sur lui, le fils de la richissime famille Masato, lui le capitaine du club de basket au palmarès impressionnant. Donc, à partir de l'instant ou il avait mit le pied dehors jusqu'à ce qu'il est finit de manger. Un petit groupe bruyant s'était regroupé autour de lui.
« Tu vas t'entraîner sempaï ? »
*Depuis quand je suis son ''sempaï'' !? *
« Jun-kun si on allait réviser ensemble après manger. »
« Eyh ! On contait allait s'entraîner avec lui tout à l'heure, aller réviser plus tard ! »
*Aïe ma tête...J'ai une tête à rester enfermer alors qu'il fait beau ? J'ai une tête à vouloir à vouloir m'entraîner alors que je viens d'avaler un plat bien bourratif ? Taisez vous bon sang ! *
« J'ai un nouveau morceau, je vous le ferais écouter. »
« C'est vrai que tu chante dans un groupe Masato ? On pourra venir te voir ? »
« Oh Jun chante ! J'aimerais tellement t'entendre ! »
-On peut pas manger tranquille !
« Oh oui...désolé Jun. »
Jun aimait bien parler et être entouré, mais trop de bruit tue la conversation et ce brouhaha incessant à ses oreilles commençait sincèrement à lui taper sur les nerfs. A cause de cette troupe de groupies et d'admirateurs, il n'avait pas eu l'occasion de parler en tête à tête avec des gens qu'il jugeait intéressant. Alors, dès qu'il eu une minute, le jeune homme s'échappa du réfectoire sans demander son reste.

Au bout d'une demi heure, après avoir essayé désespérément de joindre son père et ne faisant que tomber sur « Bonjour monsieur Masato, non vôtre père n'est pas là pour le moment. Vous ne voulez vraiment pas que je lui laisse un message? Oui je lui dirais que vous avez appeler 14fois. Au revoir monsieur Masato. », Jun enfonça ses mains dans les poches de son jean troué au niveau des genoux, très près du corps, agrémenté de courtes chaînes pendant d'un peut partout, son habituelle ceinture avec une boucle peut habituelle en forme de menottes autour des hanches. Toujours très original bien sur, s'arrête pour s'observer dans son reflet dans une porte vitrée du hall avant de se diriger vers son casier en tirant un peut sur un t-shirt noir faussement déchiré dans tout les sens.

Vous vous souvenez dans les mangas, quand le hero ouvre la porte de son casier et qu'il en tombe pleins de lettres et de cadeaux qu'on se demande même comment toutes ses choses inutiles rentre à l'intérieur... On croit que ça n'arrive que dans les mangas ? Et bien non ! La preuve, quand Jun ouvrit son casier, une pile de lettre rose, la plus part du temps, tomba à ses pieds.
Le jeune homme grimaça, se pencha lentement et ramassa les lettres et les cadeaux puis devant les yeux de tout le hall, il alla avec désinvolture, jette les lettres dans la poubelle la plus proche. C'était la même chose quasiment tout les deux jours mais il recevait toujours autant de lettres, même plus si c'était possible et ça le désespérait.

Le jeune Masato posa un oeil critique sur l'intérieur de son casier, tout ce rose lui ayant fait perdre le fil de ses idées et donc, ce qu'il était venu cherché. Complètement absorbé par la recherche dans ses souvenirs, il ne prêta aucune attention aux autres autour de lui.

Une fois débarrassé des lettres d'admiratrices dont il ne connaissait même pas l'existence, le jeune homme était revenu à son casier et constatait, non sans pester intérieurement contre ses bouts de papiers roses et parfumés, qu'il ne savait plus du tout ce qu'il était venu chercher dans son casier. Son oeil se posa sur un paquet de chewing-gum. Non ce n'était pas ce qu'il était venu prendre mais il prit tout de même deux petits rectangles roses et les mit dans sa bouche. Mâchant lentement les bonbons, il n'avait toujours pas résolu son problème.

Alors que Jun s'apprêtait à refermer son casier, son unique oeil visible jeta un regard sur le couloir. Il n'y avait pas grand monde à cette heure ci, tous entrain de profiter du beau temps et de manger. Aussi remarqua-t-il sans difficulté le gothique qui était rentré peut après lui dans le couloir. Jun laissa son oeil s'attarder un peut dessus, l'autre n'étant pas encore pas encore caché par un bandeau comme à son habitude mais par une mèche blonde et bien raide. Le jeune homme qui venait d'entrer tirait une tête de six pieds de long et semblait être vraiment mal luné, près à sauter à la gorge de la première personne qui marcherait sur son ombre.

Nouvelle référence aux mangas, mais Jun, en en lisant pas mal, ne put s'empêcher d'imaginer une aura sombre noire et violette, comme un nuage de mauvaises ondes, émaner du garçon à moitié réveillé et cette image le fit sourire. Oubliant momentanément sa frustration d'avoir oublié ce qu'il cherchait, il regarda d'un oeil amusé la scène qui se déroulait à quelques pas de lui. Il fallait vraiment être dans le brouillard pour être dans cet état et confondre un casier dont la porte avait été décoré comme une pom-pom girl pouvait le faire. Ne rit pas, vraiment pas du genre à se moquer ou à rire tout seul le Jun, mais cette scène lui arracha un sourire amusé en voyant la pauvre fille soulagée de voir le gothique changer de cible.
Voyant la charmante jeune fille se dirigé vers lui, Jun détourna les yeux et reprit son passe temps du jour, la contemplation de son casier.

« Oh Jun-kun tu es là ! Tiens...tu n'as pas de bandeau aujourd'hui ? C'est rare que tu l'enlève. »
*Raaa c'est quoi cette main. Non pas la mèche ! Pas touche ! Recule si tu veux pas que je te blesse gravement ! *

Jun recula vivement en voyant la main de la jeune fille vouloir passer sa mèche protectrice derrière son oreille et manqua de se manger les casiers dans le dos. Il sourit en guise d'excuse et posa sa main sur celle de la jeune fille pour la faire reculer.

- J'allais le mettre. Tu devrais aller t'entraîner.

Soupire de soulagement bien visible lorsque la jeune fille, toute contente que Jun lui ai sourit, enfin apparemment, s'éloigna en sautillant. Le jeune homme la suivie des yeux et se mit à sentir sa tête fatigué à cause de la vision trouble qu'il avait de sa mèche depuis le début de la journée. Voilà, c'était le bandeau qu'il cherchait. Il l'attrapa au fond du casier, ce fameux bandeau qui ressemblait à un pansement de borgne et Jun l'ajusta devant un petit miroir collé à la porte de son casier. Le bruit d'un cou contre un casier le fit sursauter et il jeta un regard par dessus la porte de son casier.

Les yeux, enfin l'oeil toujours fixé sur le gothique, Jun chercha à taton son téléphone qu'il avait posé sur le bord du casier. Celui trouva l'idée intéressante d'essayer la chute libre et tomba sur le sol du couloir. Poussant un juron, Jun se baissa pour le rattraper mais une jeune fille shoota dedans en passant à côté de lui et le téléphone glissa pour finir son chemin contre la chaussure du gothique.

- Mais c'est pas vrai...

S'approche du garçon mal luné et se penche pour récupéré son téléphone, par chance celui ci est plutôt résistant. En se redressant, Jun regarda le visage du gothique et fronça les sourcils, il n'avait pas l'air dans son assiette. Pose un oeil un peut inquiet, oui ça lui arrive d'effacer un peut la malice de ses yeux.

- Est ce que ça va ?

Non, incroyable, Jun s'intéressait à l'état de son voisin. Il avait lâché son reflet des yeux. La voix du jeune Masato était assuré comme à son habitude et son visage lumineux malgré la petite mine inquiète qu'arborait le franco-japonais. Ce n'était pas que Kaede avait très mauvaise mine, mais en fait si, il avait l'air au bord d'exploser et franchement de l'extérieur ça n'avait rien de rassurant. Mais Jun, fidèle à lui même, une foix qu'il avait capté quelque chose, ne lâcherait pas l'affaire.

Jun toisa le regard de l'étrange jeune homme aux cheveux blancs. Pour une personne totalement normal à l'esprit bien construit, cette façon de le regardé lui aurait grandement déplut, l'aurait énervé et provoqué et l'esprit de cette même personne totalement normale aurait catalogué le jeune homme aux cheveux blancs dans la catégorie ''désagréablement associable, aucun intérêt''. Mais Jun était quelqu'un d'à part qui n'aimait pas penser comme tout le monde et faire comme tout le monde. Les regards, il s'en nourrissait, quelque soit les sentiments qui y passaient. A partir du moment où il y avait un regard, c'était qu'on le regardait et Jun adorait être regardé, plus il était regardé, plus il semblait rayonner et s'embellir. Une drôle de machine ce type.

Aussi quand son oeil passa d'un oeil à l'autre sur le visage de son interlocuteur, enfin en admettant qu'il lui répondre, Jun n'avait qu'un visage serein et personne n'aurait pu dire qu'il se délecté de se regard froid qui le détaillait sans gêne. Le jeune Masato était loin d'être arrêté par un simple regard qui lui semblait si intéressant.

-… ouais c’est ça, tout va bien !

Le ton était plutôt dur pour une réponse envers quelqu'un qui venait de s'inquiéter de son état mais Jun ne s'en formalisa pas. Certes on pouvait croire que le garçon à la couleur de cheveux pour le moins originale lui sauterait à la gorge sur un coup de folie, mais Jun se sentait l'âme d'un dompteur et d'ailleurs il ne se priva pas pour balader son oeil naturellement brillant de malice sur le visage du jeune homme en face de lui, puis descendit sur quelques instants sur le reste de son corps, frustré quand il fut incapable de situer son âge par contre.

-…Pas d’quoi de s’inquiéter non plus. …occupe-toi d’ton portable plutôt .

Cette remarque idiote fit sourire Jun. Il s'était déjà occupé de son portable qui n'avait pas une égratignure alors maintenant il s'occupait de quelque chose d'autre. Visiblement le garçon en face de Jun n'aimait pas qu'on face attention à lui. Pourtant, en le voyant dans cet état, Jun avait été poussé par une main invisible et l'incitait à allait voir ce qu'il avait. Complètement idiot.

-T'avais l'air plutôt mal alors... Je me demandais ce que tu avais, répond Jun comme si c'était une évidence. Et mon portable va très bien, il sera surement ravi d'apprendre que tu as pris de ses nouvelles ^^.

Le jeune héritier ne broncha pas quand l'inconnu lui tourna le dos pour aller jeter son courrier et il se contenta de l'observer sans sourire mais toujours calmement et sans froideur contrairement à son interlocuteur. Des enveloppes formelles rejoignaient les enveloppes roses que Jun avait trouvé dans son casier et le fait de voir la similitude de leur situation, contrairement à son camarade, ça le fit esquisser un sourire en coin.

Quand le gothique revint vers lui, Jun marqua un petit temps devant ses traits et resta figé sur place, ce fut pour ça qu'il ne retourna pas à son casier tout de suite. Il y avait quelque chose d'intrigant, il l'avait sur le bout de la langue mais impossible de mettre le doigt dessus et ça commençait à grandement l'exaspérer.

-… Bon tu cherches autre chose ? Tu veux quoi au juste ?

Tiré de ses pensées par la question et le ton un peut brutal du jeune homme. Jun fronça les sourcils et planta son oeil dans celui de droite de son interlocuteur, puis celui de gauche. Croise les bras et laisse parler sa fierté, n'est pas du genre à se laisser parler sur ce ton et a horreur qu'une personne de son âge le traite de cette façon.

-Dis donc tu connais pas la gentillesse ? Je me fiche de savoir pourquoi t'es de mauvaise humeur mais la moindre des choses c'est d'être poli quand quelqu'un s'inquiète pour toi.

Ton sec et cassant. N'étant pas du genre violent non plus, et préférant largement les mots aux actes, aime se servir de son visage aux airs hautains, de son charisme et de sa voix pour montrer aux autres qu'il était loin d'être impressionné par deux ou trois grognements.
Cependant, les traits de Jun se radoucir et il demanda d'une voix moins sèche, récupérant un sourire plus calme.

-Qui es tu au fait ? Monsieur le grognon.

L'ironie de sa première réplique n'avait pas été relevé mais ce n'était pas plus mal. Jun n'avait aucune envie de se prendre la tête avec un grognon mal luné, seulement il voulait montrer qu'il ne lui faisait pas peur et qu'il était loin de se débarrasser facilement de Jun Masato surtout quand celui ci avait fait l'immense effort de lever les yeux de son nombril pour regarder un peut autour de lui. Et oui, aussi ouvert et extraverti qu'était Jun, c'était une véritable machine à égocentrisme malgré toute la gentillesse dont il pouvait parfois faire preuve.

- Oh, et ben comme c’est gentil à toi de t’inquiéter pour moaaaa. Je suis vraiment TROP touché tu sais.

D'ailleurs, en parlant de gentillesse, le gothique ne savait visiblement pas ce que c'était. Pour utiliser le sarcasme, l'ironie et l'hypocrisie, Jun avait beaucoup de talent, aussi découvrit il très vite l'ironie qui se cachait dans ses mots. Enfin ça n'avait rien de compliqué à trouvait et tout portait à croire que c'était volontaire. Le jeune héritier serra les poings, lui aussi se serait bien autorisé une petite gifle, non un petit directe du droit, histoire de calmer le garçon au cheveux blonds et de lui faire ravaler sa mauvaise humeur. Mais ayant plus de sang froid qu'il ne le laissait voir, Jun se contenta de rester impassible, du moins au niveau de son oeil, et afficha par contre un adorable petit sourire amusé sans pour autant prendre la peine de répondre à la provocation.

Si Jun avait demandé l'identité de l'inconnu, c'était à cause de cette chose collée sur le bout de sa langue et impossible à saisir. Pourtant il était à deux doigts de trouver, il en était sur de sur. Il n'avait d'ailleurs pas lâché son interlocuteur de l'oeil, persuadé quand essayant de le transpercer avec son regard, cette chose lui reviendrait en un éclair de lucidité soudain. Cependant, malgré tout l'intérêt qu'il portait à la réponse, le jeune homme avait prononcé cette phrase comme s'il déclarait qu'il faisait beau aujourd'hui, où bien qu'il annonçait qu'il avait plut hier, autant dire, sans un grand intérêt flagrant. Pourtant, il brûlait d'avoir la réponse.

- … c’est Kaede. Kaede Hiroyuki.

- Ka... Kaede...Hiro...

Non non il n'est pas demeuré et il a très bien comprit que Kaede Hiroyuki s'appelait Kaede Hiroyuki. Il n'est pas stupide le Jun tout de même. Seulement il l'avait enfin cette chose sur le bout de la langue. Bon mais il avait beau l'avoir, il restait complètement figé...tétanisé ? Presque. Surtout quand il vit Kaede tourner les talons. Il voulut faire un pas pour le rattraper mais se ravisa en le voyant se retourner.

- A la revoyure, Mr… ahem… … ?

Et la question de Kaede tomba à pic vu qu'il ne comptait pas se jeter dans les bras du jeune homme qui n'était plus un inconnu maintenant. Du même ton assuré mais posé et avec un sourire plus doux, Jun répondit.

- Masato...Jun Masato.

Son coeur semblait s'être arrêter. Il ne savait vraiment pas comment il réagirait, si il s'apercevait que Kaede l'avait...oublié.

Kaede, eut une lueur narquoise dans les yeux lorsque le punk se présenta. Et bien ! Il était à retenir, lui ! …parce qu’oser venir défier ses sautes d’humeurs, ce n’était pas une chose aisée. A cette pensée, le gothique haussa des épaules pour repartir tel qu’il était venu. A l’avenir, peut-être qu’il devrait se montrer encore plus cassant pour qu’on le laisse tranquille ?

En tout cas, rien ne tilta dans l’esprit de l’eurasien. Continuant de faire jouer ses clefs du bout de ses doigts, il bifurqua au premier tournant du couloir. …Ne se doutant pas une seule seconde que Jun, encore pétrifié, se tenait devant les casiers.

Le pseudo gothique arriva tranquillement au bout du couloir, cette rencontre au casier déjà loin derrière lui et de son esprit.

= Flash Back soudain =

… : « …même s’ils nous l’ont interdis, on y retourne hein ?
Kaede : Ah oui obligé ! Puisqu’on nous l’a interdit, il faut le faire ! è_é
… : Chouette ! »

Par une nuit de pleine lune, deux enfants, pas plus âgés d’une dizaine d’années, se faufilèrent entre les grilles d’un jardin clôturé. LE Jardin Privé.

Dans la résidence chic où ils vivaient, se trouvait un ancien château rénové par le propriétaire. Or des rumeurs couraient parmi les enfants du quartier, avec des histoires toujours plus abracadabrantes les unes que les autres. Ah… qui ne se souvient pas de l’âge où les contes ont encore la force de la réalité ?

Aux yeux des deux gamins, ce château paraissait empli de mystères, et l’envie d’en découvrir un peu plus que les autres les poussaient à aller ‘explorer les lieux’. Histoire de pouvoir fanfaronner dessus, après. Mais la principale raison résidait surtout dans le fait qu’ils aimaient défier les limites imposées. L’autorité parentale… quelle plaisir suprême d’avoir le sentiment de surpasser cette barrière !

La veille, on leur avait pourtant formellement interdit d’y retourner. Mais parlent qui veulent ! Ce n’est pas ça qui va les arrêter…

Kaede : -Ah ! Mais pourquoi tu me suis ! Je veux y aller tout seul.
… : -Non pas question, je veux voir, moi aussi ! ><
Kaede : -T’a qu’à aller voir de ton côté ! è_é
… : -Mais c’est plus drôle à deux ! Et puis s’il t’arrive quelque chose, j’irai prévenir les autres !
Kaede : -Pf ! Il m’arrivera rien du tout ! J’ai pas besoin d’aide !
… : *suit quand même, entêté* Rien à faire je viens avec toi !
Kaede : è______é … [contrarié, hausse des épaules et le laisse faire]

= Flash Back Off /// retour à la réalité =

*. . .*

Kaede pilla.

*C’tait quoi ça ? … c’te vision…*

Non pas tout à fait… Il ne s’agissait pas d’une vision, mais plutôt d’un souvenir brusque. Un ancien souvenir qu’il avait lui-même perdu, au fil du temps.
Le jeune homme n’avait point l’habitude de ruminer sur son passé, considérant que c’était une période inutile, puisque révolue. Et pourtant ce retour en arrière mental l’ébranla plus qu’il ne se l’imaginait.

Secouant de la tête, il tenta de reprendre le cours de ses pensées. Tout autour, des étudiants passaient en lançant un regard étonné vers ce gothique, planté comme un arbre au beau milieu du couloir. Mais leurs avis importaient peu à ce dernier. Il ne les entendait pas. Ni ne les voyait d’ailleurs. Pour l’instant, il avait encore la désagréable impression qu’une main invisible venait de lui faire faire un saut dans le temps, et ce, en l’espace de quelques secondes. Quelle sensation étrange… lui qui, d’ordinaire adoptait l’attitude la plus indifférente face à son entourage…

*C’était qui… l’autre gosse avec moi ?*

Cette question… il avait l’impression de connaitre la réponse sans là parvenir à la déterminer. Dans sa tête, elle fut celle qui brouilla les pistes.

*Bordel… c’tait qui… ?*

Il s’adossa contre le mur le plus proche. Que lui arrivait-il… ?
C’était absurde. Et incompréhensible. Kaede ne saisissait lui-même pas ce qu’il venait de voir, ni même pourquoi il réagissait ainsi. A quoi lui servirait-il de connaître l’identité de l’autre enfant ? Et pourquoi s’acharnait-il à vouloir coller un nom dessus…

Dans sa tête, la confusion la plus totale régnait, et cela l’agaçait profondément. Il ne supportait pas l’idée d’avoir oublié quelque chose. C’était la même impression que celle de se réveiller avec des trous noirs après avoir bien picolé la veille. Sauf que là, Kaede n’avait pas bu.

Généralement, il évitait de se bourrer inutilement au point d’en perdre la tête. Car imaginer que la situation lui échappe, ne serait ce qu'un court instant, le déstabilisait plus que tout.

Or... c'était exactement ce qui était en train de se produire en ce moment là.

*Arf… ça craint… j’suis sur que cette scène s’est déjà passée quand j’tais gamin…

Pas de réponse. Le silence qui s'installa entre les deux garçons glaça Jun de la tête aux pieds. Il ne s'était pas attendu à ça, à ce manque total de réaction en déclinant son identité. Il avait espéré un éclair, un souvenir soudain dans la tête du jeune homme aux cheveux blancs... un éclair d'intelligence, oui car là, il était vraiment énervé. S'apercevoir qu'on l'avait oublié, que Kaede l'avait oublié...

Bien sur ça faisait longtemps, très longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu. Quelque chose dans les 6ans non ? Et leur séparation avait été plutôt brusque. Mais tout de même, on oubliait pas si facilement des amis. Quoique Jun en avait oublié pas mal en y réfléchissant bien, et puis ce n'était sûrement pas le bon Kaede. Si, bien sur que si c'était le bon, ce nom lui avait sauté à la figure comme un diable à ressort qui sort de sa boite. Et le fait que ce fameux diable en boite s'éloigne après cette révélation capitale dans l'esprit de Jun énerva encore plus l'héritier de la famille Masato. Cependant, le jeune homme était bien trop surprit, énervé, chamboulé et interrogatif pour penser à bouger et rattraper le gothique.

Jun resta planté devant les casiers pendant au moins cinq bonnes minutes, incapable de savoir quoi penser. Peut être que c'était mieux ainsi et que Kaede était juste un vague souvenir de son enfance qui était fait pour rester un souvenir ? Il est vrai que Kaede était, dans ses souvenirs, un peut plus âgé que lui, du moins c'est ce qu'il semblait se rappeler. Leur séparation avait été plutôt brutale et ils s'étaient très vite perdu de vue, ils étaient très jeunes et... Enfin il était fort possible que Kaede est complètement zappé Jun de sa mémoire, en plus le gosse de riche avait changé : sa tenue, ce bandeau qui cachait son oeil bientôt aveugle, ses cheveux beaucoup plus clairs dont la teinte entre le blond et le blanc changé beaucoup de la couleur qu'il avait en étant enfant.
Kaede aussi avait changé, sauf cet air froid qu'il avait collé sur le visage comme un masque imprégné de super glu...

Alors que Jun était rejoins par des garçons avec qui il s'entraînait généralement, le jeune homme gardait les yeux rivés sur l'endroit où son interlocuteur avait disparut, complètement ailleurs et à des dizaine de kilomètre du programme d'entraînement que ses camarades mettaient en place.

~Il fut un temps~
Deux petits garçons balançaient leurs jambes dans le vide du haut d'un muret en brique rouge. Il faisait chaud, même si le soleil commençait à se coucher derrière les petites collines qui leur faisaient face. Ils ne parlaient pas japonais, ils parlaient français, apparemment. Jun observait l'autre gamin, comme enfermé dans le corps qu'il avait il y avait 8ans de ça environ.

* Ka....Kaede ? Je ne me suis pas trompé ? On...c'est moi ? On est... chez... ma... mère ?*

Mini-Kaede : Pourquoi ils sont venu eux ? C'était notre passage secret à nous >__<.
Mini-Jun : Bah ils sont gentils et eux aussi ils ont envie de découvrir les secrets du jardin.
Mini-Kaede : Mais c'était notre secret Jun ! Dis leur qu'on ne peut pas leur montrer et on ira que tout les deux !

*Cette scène a un goût de déjà vu... c'était il y a tellement longtemps. Tout de même... mais enfin...c'est bien son visage >__<... *

Une nouvelle image apparut, il semblait qu'il était plus tôt dans l'après midi mais il avait l'air de faire toujours aussi chaud.

Mini-Kaede : T'es en retard Jun... Et notre mission-spéciale-hyper-top-secrète... T'as oublié ?
Mini-Jun : Désolé j'étais avec les voisins.
Mini-Kaede : Encore eux ! Bah...tu ne leur a pas parlé de notre mission-spéciale-hyper-top-secrète hein ?
Mini-Jun : Bien sur que non ! Après la tête que tu as fait hier, j'ai annulé mon invitation...

Un rire d'enfant s'éleva dans l'air, accompagné des marmonnements d'une autre voix.

~The end~

Puis tout s'arrêta, tout se volatilisa, laissant un grand vide dans le coeur de Jun dont le regard, ou l'oeil du moins, était complètement vide.

« Jun...Jun...Ohe ! Tu m'écoutes ? T'en pense quoi de.... Jun ! »

Le jeune homme n'écoutait déjà plus, celui qui avait semé le trouble dans sa tête était planté dans le couloir où la petite troupe de garçons venaient de tourner et le populaire avait stoppé sa marche pour poser un oeil froid et malgré lui, animé d'une petite flamme de colère, furieux d'être le seul visiblement, à ce rappeler de ce genre de moments. Jun en était sur, c'était le bon Kaede, même si celui ci l'avait effacé de sa mémoire.

« Jun, on prépare la fête demain soir mais comme tu nous a dis que tu étais occupé avec ton père... On se débrouillera sans toi tu sais. »
- Rien à faire, je viendrais.

Ton sec et catégorique même s'il n'avait quasiment pas lâché le gotique des yeux. Finalement il voulut les détourner mais quelqu'un le percuta et les feuilles qu'il avait prit dans son casier s'éparpillèrent sur le sol. D'un ton autoritaire, il congédia les âmes charitables qui se précipitèrent pour l'aider. A cause de la mémoire de poisson rouge de ce Kaede, Jun était de mauvaise humeur maintenant.

Kaede secoua la tête, pour retrouver ses esprits. Bon sang, qu’est ce qu’il s’était passé ? Rien de grave pourtant, lui semblait-il. Malgré tout, le gothique avait la désagréable sensation d’avoir raté un évènement important. Plus il tentait de comprendre, et aussi de se comprendre à lui-même, et plus ses pensées s’embrouillaient les unes avec les autres. Un vrai cercle vicieux…
Agacé contre lui-même, il fit volte-face, pour retourner au casier quand une feuille atterrit non loin de lui. Distrait, il la ramassa, l’esprit absorbé par sa confusion totale. Il y jeta un coup d’œil désintéressé –des cours-, puis remarqua l’étudiant qui venait de les faire tomber.

Kaede n’était pas d’une âme aussi charitable pour rendre aux autres les objets qu’ils faisaient tomber ; mais en cet instant précis, il était occupé à démêler sa vision de tout à l’heure. Et par conséquent, il se fichait éperdument de ses habitudes, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

Marmonnant un vague –‘tiens j’crois que c’est à toi ça’,- il remit la feuille à son propriétaire, pour repartir en sens inverse. Il ne remarqua ni la lueur sombre qui brillait dans son unique œil visible, pas plus qu’il ne savait où il allait. Peu importe : ses pas le mèneraient bien quelque part.

Brusquement une autre illusion traversa de nouveau son esprit.

<[retournement du sablier]>


Kaede : … m’man ? L’est où Jun ? fit une voix de gamin agacé, d’avoir cherché et attendu en vain pendant toute la journée.
Maman Kaede : Ah mon dieu, Kaede, où étais-tu passé ?! Je t’ai cherché de part…
Kaede, qui n’a pas envie d’écouter sa mère, tant qu’il n’a pas la réponse à ses questions : -M’man, j’veux savoir où il est Jun ?!!
La mère de Kaede soupire, en se mettant à son niveau : -…Jun est passé à la maison ce matin…
Kaede, de suite contrarié : Heeein ?! Mais on devait se rejoindre devant le Jardin Interd… hm. Devant le parc ! *ouf, j’ai failli nous trahir* ><° J’ai attendu toute la journée !

Déjà révolté contre Jun, Kaede s’apprêtait à aller frapper à la porte de son voisin, pour lui faire passer un sal quart d’heure.

C’était le seul enfant du quartier qui l’accompagnait partout dans ses escapades hyper-méga-top-secrètes. Au début, quand il voulait y aller tout seul, Jun avait insisté sans lâcher, pour venir avec lui, explorer le Jardin Interdit. Et puis au fond… le fameux soir de l’expédition, il avait été bien content de ne pas se retrouver seul à visiter les lieux dans la nuit, malgré toute sa bravoure de gosse. Evidemment, Kaede ne se l’était jamais avoué ; mais depuis cette mission, Jun et lui étaient souvent fourrés ensemble. Les deux meilleurs pour chercher à faire toutes les petites bêtises qui pouvaient faire enrager leurs parents et entourage !

Quant aux autres de son âge, il ne savait pas pourquoi, mais il ne les aimait pas. Et puis Jun c’était le mieux parce qu’il aimait bien faire ce qu’on lui disait de ne pas faire, alors que les autres, eux, obéissaient docilement à leurs parents. Bande de trouillards ! ><

Maman Kaede : Ecoute moi Kaede…
Kaede, vexé, croise les bras : è_é
Maman Kaede : Jun t’a cherché ce matin, …parce qu’il déménage.
Kaede, entêté : M’en fous, il est pas venu me voir à moi!
Maman Kaede : …c’est parce que ses parents et lui partent au Japon ce soir. A l'heure qu'il est, ils sont déjà à l'aéroport...
Kaede : … C’est pas vrai ! Jun me l’aurait dit ! >_<
Maman Kaede : ... je ne sais pas s’il le savait, tu sais…
Kaede : >_< Je vais le voir maintenant !
Maman Kaede : …mon cœur, il est parti, en début d’après midi…

Ne l’écoutant déjà plus, le garçon sortit en trombe de la maison. Il courut aussi vite que ses jambes d’enfant le supportaient, aussi vite qu’il le pouvait pour rattraper les quelques heures fatidiques de cet après-midi.

Essoufflé, il arriva quelques instants plus tard devant la somptueuse porte d’entrée des Masato. Kaede frappa quelques coups presque hésitant, entre le souffle qui lui manquait et l’appréhension qui le gagnait.

*…*

Désappointé que personne ne lui réponde, ni même par le personnel de la famille, il tenta de refrapper, un peu plus fort …et toujours plus inquiet.

Kaede : … il y a quelqu’un… ?

Seul le silence lui répondit.

>_< *…t’as pas le droit de partir comme ça… c’est… c’est pas juste !*

Au fond de lui, une déception le gagna. C’était poignant et… douloureux en même temps. D’habitude, Jun était toujours là pour jouer avec lui.

« … T’es pas parti, hein ? » s’éleva une voix nettement moins assurée devant la maison vide. « … é__è … tu seras encore là demain… pas vrai...

- …Jun ? »

Sans s’en rendre compte, il venait de prononcer tout haut sa pensée du moment. Quelques élèves se mirent à rirent en le voyant appeler un fantôme invisible. Rien à cirer.

Son sang se glaça pendant quelques secondes, -même effet que celui de se recevoir un seau d’eau gelé sur la tête-. Au fond de lui, il avait l’impression d’être redevenu ce gamin d’avant. Ce même sentiment pénible se réveilla en lui, après avoir été dissimulé, enterré puis oublié au fil des ans. Avait-il réellement oublié… ou est ce qu’il serait plutôt juste de se demander s’il refusait de se souvenir ?

A qui la faute. Personne n’était coupable dans l’histoire. Mais comment réagir autrement, lorsqu’une seule personne devient importante à vos yeux, même après que les autres vous délaisse ? Même après que vos parents vous abandonnent pour vous laisser dans une nouvelle famille d’accueil ?
Avoir des parents c’est vital. Avoir des faux parents, ça remplace peut être les vrais, mais ce n’est jamais la même chose. C’est valable pour tous ceux qui nous sont chers. Alors dans ce cas là… que faire, lorsque cette même personne disparaît sans rien dire du jour au lendemain ?

Et dans ces conditions là… ne vaut-il pas mieux l’effacer de votre mémoire, plutôt que de voir les autres s’apitoyer sur votre sort ? C’est une douleur intérieure, mais comme on l’entend bien souvent, le temps cicatrise les douleurs et c’est ainsi qu’on tourne la page.

Kaede revint sur ses pas, résolu. Là se trouvait encore ce jeune homme qui ramassait ses feuilles éparses, tiens donc, le même que celui qui l’avait rencontré ce matin devant les casiers. Une rencontre un peu étrange qui avait faillit tourner en compote mais qui finalement était passée –de justesse et sans grabuges. –

*Arf… c’était comment qu’il a dit qu’il s’appelait déjà?*
*Heein mais pourquoi j’ai refais marche arrière moi ?!

Ah oui c’est vrai, c’tait Masato, j’crois bien. Masato Jun.*

*…Jun...*

Et tout à coup, il réalisa.

*éééééééééh !!?! Y en a pas 350 mille qui portent le nom de Jun Masato!!! *

C’était soudain. En plus ça avait mit du temps à monter jusqu’à sa cervelle, mais il tilta.
Sauf que c’était pas un petit ‘tilt’ mais une big sonnerie digne du meilleur clocher de la ville –et peut être bien de la Terre-, qui résonna dans son esprit, à tel point qu’il faillit en tomber à la renverse. Il avança d’un pas nonchalant, le même que d’habitude. Mais cela n’était qu’un façade extérieure car, si on lui enlevait cette carapace dont il s’était forgé, c’est à peine s’il ne titubait pas sous le poids des ‘révélations’.

Que faire maintenant qu’il avait compris ?! Ziout alors… bonne question !

Maladroitement, il ramassa une autre feuille, cette fois plus proche de Jun, pour la lui tendre –prétexte pour mieux le dévisager, et espérer reconnaître un trait d’enfance.

-Hm… euh t’as perdu ça… Jun Masato.

Pathétique ! Vous en connaissez beaucoup vous, de gens qui vous abordent, et:
>De un : en demandant « tu as perdu ça, + Nom + Prénom de la personne ?! »
>Et de deux : cette même personne qui vous ramasse la feuille en disant que vous l’avez perdu alors qu’elle se trouvait juste à ses pieds ?!

Kaede a toujours préféré la solitude qu’être entouré. C’est en ça qu’il doit être un maladroit avec ses mots; ...surtout lorsqu’on le prend de court. M’enfin… pour l’instant, ce n’est pas le ridicule qui va le tuer, et il s’en moque de l’être ! Inconsciemment, s’il avait répété le prénom de son ami d’enfance, c’était juste pour s’assurer qu’il ne se trompait pas.

Tout en lui rendant la feuille, Kaede fixa son regard droit sur l’œil visible de Jun. Et quand il le reconsidéra… il reconnut ce même bleu foncé qu’avant. Enfin, peut être qu’il avait d’y croire, sans trop l’oser. Après tout ce temps passé…
Les courbes de son visage, sa façon de le regarder… (même s’il n’a pas l’air fort content, pour ce qui est du moment)… est ce possible que ce Jun là se retrouve ici devant lui ?

-C’est… bien toi ? pensa-t-il alors que les mêmes mots franchissaient ses lèvres, simultanément.

La main de Jun se stoppa sur une feuille quand son souvenir lui revint en mémoire. Les images défilaient devant ses yeux comme s'il le revivait une nouvelle fois, les voix raisonnaient à ses oreilles avec une telle force qu'il lui était impossible de discerner le bruit du couloir dans le monde réel et ce sentiment vint une nouvelle fois lui tordre le ventre et lui nouer la gorge. Il avait tout fait pour calmer ce sentiment pourtant. C'était sa punition ? Pour avoir voulu oublié Kaede et tout ses souvenirs qui le rendait terriblement heureux mais qui le faisait terriblement souffrir ?

*J'ai mal... ne pleure pas... ne pleure pas sinon je vais pleurer aussi... J'avais oublié comme ça faisait ... mal... *

- Hm… euh t’as perdu ça… Jun Masato.

Cette voix, il l'a reconnu. C'était celle du gotique de tout à l'heure, c'était celle de Kaede, de Kaede Hiroyuki, celui qu'il venait d'abandonner une nouvelle fois dans son esprit. Le coeur de Jun rata un battement, peut être qu'il était encore entrain de rêver, peut être que c'était encore un souvenir qui réapparaissait devant ses yeux. Le jeune homme regarda la feuille puis leva les yeux vers Kaede sans un mot. Paraissant totalement calme, Jun prit les paroles de chansons que lui tendait le gothique et planta son oeil dans ceux de Kaede.
Il aurait pu lui hurler dessus, le repousser, l'ignorer, ramasser ses feuilles et s'en aller en l'oubliant, en l'abandonnant une nouvelle fois, mais s'il était revenu, ce n'était pas pour rien, il avait forcément dut comprendre et retrouvé ses souvenirs. Le jeune homme n'avait pas prit le temps d'analyser ce qu'il avait dit et n'avait pas relevé le fait qu'il avait dit son prénom et son nom à la suite. C'était tellement étrange de le voir devant ses yeux comme ça.

- C’est… bien toi ?

Son regard, enfin son oeil, s'adoucit automatique et fut remplacé par la flamme de malice qui brillait habituellement dans ses yeux. Et son habituel sourire doux vint remplacé la froideur de son visage en un clin d'oeil. Pour ça, il n'avait pas changé, il changeait d'humeur plus vite que son ombre. Cependant, la joie d'avoir était reconnu par Kaede retomba bien vite et le jeune homme éprouva le besoin de dire quelque chose qu'il n'avait pas eu le temps de dire et qu'il n'avait jamais peut dire en 8ans. Il continuait de sourire mais une petite lueur de nostalgie encombra son regard.

- Désolé d'être parti comme ça Kaede.

Un joli et fin sourire glissa sur les lèvres de l'héritier de la famille Masato et il murmura.

- Ça craint... On se croirait dans un manga ^^.

*Ah. . . . *

Et c’était Jun.

Youhou Kaede, tu te rends compte un peu qui tu as devant les yeux ? Oui oui, tu ne rêves pas, tes yeux sont bien en face de tes orbites, et Jun se tient là, juste en face de toi. Tu viens de lui tendre sa feuille tu te souviens ?

Ce n’est pas encore un rêve ? …
De toute façon voilà longtemps que je ne rêve plus. …Enfin je crois.
Ces rêves-là, où se mêlent les jours d’enfance, je les ai enterrés loin derrière moi, et j’en ai plus besoin pour vivre.

« Désolé d'être parti comme ça Kaede. »

Le son de sa voix. Elle paraît réelle… non en fait elle est même tout à fait réelle là.

Ça alors. Si j’avais su un jour qu’on se croiserait huit ans plus tard dans le même bahut…
Non c’est pas vrai, je savais même pas que ça faisait huit ans, j’ai pas compté le temps qui s’est écoulé depuis, et je t’ai jamais attendu. Alors pourquoi tu t’excuses.

La voix de Jun résonnait encore dans sa tête.

« Désolé d'être parti comme ça Kaede. »

Ce n’était pas la faute à Jun. Au fond, Kaede le savait pertinemment. Et pourtant, après son départ, l’enfant qu’il avait été jadis, était passé par tous ses états ; de la tristesse, à la solitude… et puis de la déception à la colère. Il s’était même juré que si ce Jun Masato se présentait devant lui un jour, il lui casserait la figure. Mais au fil des jours, des mois et des ans, sa rancœur avait laissé place à l’oubli. Il avait tellement cherché à oublié qu’il avait fini par y parvenir.

Non, vraiment ce n’était pas de sa faute.

-…T’excuse pas c’tait pas de ta faute.

Et voilà, il venait lui-même de le dire, sans pouvoir le lâcher des yeux. Mais non bordel, il en avait encore plein les nerfs en fait. Même si Jun n'y était pour rien, le métis n'avait pas envie de lui pardonner.

D'un autre côté... Kaede pouvait affirmait qu’il était …heureux, sans la moindre hésitation. Pour quelqu’un dont l’attitude égalait le ‘je-m’en-foutiste’, ça sonnait carrément étrange. Et pourtant, heureux il l’était bel et bien. Mais en même temps, il l’était tellement, qu’une colère de gamin grouillait en lui. La feuille qu’il tenait entre ses doigts lui échappa et ses mains se crispèrent.

« Ça craint... On se croirait dans un manga ^^. » Murmura Jun en souriant.

Ah ce regard empreint de malice… et puis ce sourire délicat… pas de doute ils étaient bien ceux cet ami d’antan. Erratum : SON ami à lui et à personne d’autre. Même avant, il n’appréciait pas que les autres aillent jouer avec Jun, parce qu’il considérait que c’était sa propriété. Un véritable petit égoïste et possessif qui ne lâchait pour rien au monde ce qui constituait son entourage.

-C’est clair… on peut tourner un film là… ‘manque plus que la p’tite goutte à l’œil…

Le gothique le dévisagea, et le coin de ses lèvres remonta –très légèrement-, d’un air amusé. C’est vrai, il ne manquait plus que le petit regard larmoyant pour parfaire la situation. C’est quand même une chose normale après presque dix ans d’absence…

*Ah quel crétin fini je fais !*

En fait, il avait envie de l’étreindre dans ses bras, tel un gosse à qui on veut voler sa peluche. Mais bien évidemment, le gothique avait sa fierté, et il se retiendrait bien de faire une telle chose, car cela allait à l’encontre de ses principes. –quels principes ? Je l’ignore moi-même XD- Faute de ne pouvoir s’exprimer convenablement, il croisa ses bras, et sans s’expliquer, se retourna vivement, faisant dos à Jun.

Oho Kaede mais que fais-tu ?! Serais tu par hasard… ému ?

*NAN PAS DU TOUT!*

Agacé par son subconscient qui lui lâchait des piques déplaisantes, il aboya à son ami:

-Rien à faire, j’suis plus comment j’étais avant alors tu peux t’garder tes excuses !

Tu vois tu es touché ! Et tu vois, comme tu es touché et tu te vexes tout seul.

*La ferme! J’suis juste …un petit peu vexé ! grrrrr*

-…Et j’veux surtout pas savoir c’que t’es devenu pendant tout ce temps ! rétorqua le gothique, inutilement.

S’il avait réellement été en colère, il serait déjà parti depuis longtemps. Mais là… il agissait tel un parfait gamin piquant un caprice. Vous savez, c’est exactement comme lorsqu’un enfant vous réclame un objet de toutes ses forces, parce qu’il le veut plus que tout. Et donnez-lui bien gentiment ce qu’il vous réclame quelques heures plus tard, après qu’il vous en ait fait voir de toutes les couleurs ! Le gosse il est content, mais en attenant… il a bien tourné en bourrique pour l’obtenir !

Quant à ce qui se déroulait dans le présent…
…Evidemment que Kaede avait envie de tout savoir sur Jun, depuis qu’ils s’étaient perdus de vue. Evidemment qu’il en avait, des questions à lui poser ! Cependant, les bonnes vieilles habitudes ne changent pas, et plutôt que de lui poser ces questions intelligemment, notre jeune homme, ému, agit en faisant les détours inutiles. Et puis de toute façon, il n'avait aucune idée de comment réagir autrement. En gros... c'était du Kaede tout signé.

« Toujours aussi maladroit. Moi aussi je suis content de te revoir Kaede. »

A cette phrase, Kaede sentit ses épaules s’affaisser malgré lui. Il retrouvait bien son ami d'enfance; celui qui jadis, et maintenant encore, arrivait à décrypter son comportement. Jun vint alors se rapprocher près de lui, serrant les feuilles qu’il avait réussi à ramasser.

-J’suis pas maladroit ! marmonna ce dernier, comme un grognon. Et d’une manière encore plus incompréhensible, il cafouilla : -ça faisait vachement longtemps, quand même. …mais j’suis content.

On ne dirait pas trop, mais bon. Néanmoins, en son fort intérieur, il a envie de se lâcher et de courir partout, enfin, faire n’importe quoi, mais quelque chose pour exprimer ce trop de joie soudaine. Mais effectivement, il y avait un peu trop d’étudiants qui flânaient autour et le gothique n’avait pas envie de « péter la forme » devant eux. D’ailleurs pour lui aussi, les situations trop sérieuses et emplies d’émotions, étaient loin d’être son rayon. S’il s’était vu à cet instant là, il en aurait ri pendant des semaines. Quoique pour l’instant, les rires qui fusaient par ci et par là étaient loin de lui faire plaisir.

*Tsss… bande de crétins…*

Kaede haussa des épaules. Tant pis, il fallait qu’il laisse exploser tout ça, c’était vital. D’un geste brusque, il attrapa Jun par les épaules, et –au tout dernier moment se ravisa sous une soudaine hésitation-, pour finalement aller lui ébouriffer le crâne, affectueusement.

-Abruti va !

Et pourquoi le traitait-il d’abruti ?! Bien que cela soit parti d’une bonne intention, seul ce mot lui était venu à l’esprit. Il remarqua alors le bandeau qui couvrait l’autre œil du punk.

*Et j’ai tellement de choses à lui demander…*
-Bon, on s’tire d’là ? J’en ai marre des autres ! clama-t-il en l’entrainant sans ménagement –et sans lui demander son avis non plus-.

Il fit quelque pas en avant puis s’arrêta pour se retourner, réalisant que d’autres feuilles trainaient au sol. Son regard s’attarda alors sur quelques acolytes qui semblaient attendre, mine de rien, éparpillés par ci et par là. Les groupies de Jun, probablement. Mais surement pas les siens en tout cas, car le gothique faisait plutôt ‘peur par ses attitudes distantes’ à ce qu’il avait fraîchement entendu. Tant mieux.

*Yup… c’est qu’il se coltine tout un fan club en plus…* -amusé-… avant de froncer aussitôt les sourcils, contrarié, pour lancer d’une voix sarcastique : -J’vous emprunte votre idole pour quelques temps ! Et si vous y tenez tant que ça, occupez-vous donc de ses affaires !

Quels propos douteux, qui de plus venaient, d’un gars ! En réalisant ce qu’il venait de dire, il sentit ses oreilles s’enflammer –heureusement que ses cheveux blancs retombent dessus-, et se retourna vivement, histoire de ne pas croiser des regards soupçonneux. Aussi, fut-il sur le point de lâcher le punk pour instaurer un certain espace, mais se ravisa finalement, afin de profiter de la situation. Une lueur espiègle brillait dans ses yeux, lorsqu’il finit par lui passer carrément un bras autour de ses épaules, tout en avançant. De manière qu’on remarque bien que Jun, c’était …sa propriété.

Non pas qu’il le considérait comme un objet, évidemment. Mais Kaede était d’un naturel égoïste, et possessif par surcroît. Les peu de gens dont il s’était pris d’affection, devenait automatiquement son monde à lui, et rien qu’à lui. Au fond… était-ce là sa propre façon de vouloir conserver ceux auxquels il tenait ? Etait-ce là sa manière à lui de réagir, pour ne jamais les perdre ?

Tisser un lien avec Kaede n’est pas une chose aisée. D’où des relations superflues toutes autant les unes que les autres, qu’il avait pu enchaîner auparavant. Mais de là, se faire apprécier du gothique, c’est toute une autre histoire. …Et pas forcément dans le sens de la facilité !

Quoiqu’il en soit… plus ambigu que cette scène entre deux gars, -qui sont pourtant censé n’être que meilleur ami d’enfance- c’est difficile à faire.

-Désolé, j'crois qu'tu vas avoir à t'expliquer avec ton fanclub :] s'excusa alors Kaede, d'un ton absolument sans remords, et visiblement fier de son coup.

- J’suis pas maladroit !
- ça faisait vachement longtemps, quand même. …mais j’suis content.

Malgré le fait que le gothique et marmonné de façon presque inaudible et incompréhensible, Jun n'eut aucun mal à saisir ce que le jeune homme voulait dire et supposa que ce cafouillage toujours aussi adorable était le signe que son ami n'avait pas changé d'un poil pour ce qui était de sa maladresse à exprimer ses sentiments. D'ailleurs, en ce mettant à la place des deux enfants qu'il avait été, Jun savait que si le jeune homme gardait son air mécontent, c'était car le public le gênait pour exprimer ce qu'il avait sur le coeur, et Jun dût avouer que c'était bel et bien l'assistance qui retenait la trop grande explosion de joie qui pointait le bout de son nez dans son coeur, dans son ventre et dans sa tête. Vu de l'extérieur, ils étaient sûrement ridicules et leur malaise devait se sentir à des kilomètres à la ronde mais Jun était bien incapable de savoir quoi faire pour briser la glace et ce silence entre eux. Et les murmures accompagnés de légers rires ne le mettait à vraiment à l'aise pour exprimer sa joie à sa juste valeur. Lui qui d'ordinaire n'était jamais gêné. Seulement, il était en présence de quelqu'un qui savait calmer ses pulsions « m'as tu vu ? » et dont le regard et les critiques étaient redevenu soudainement plus importantes que n'importe quelle remarque extérieur, fusse-t-elle un compliment, elle paraîtrait stupide aux oreilles de Jun si Kaede la contredisait.
(ai-je étais bien clair...? TT)

Le jeune Masato entrouvrit ses fines lèvres pâles pour essayer de détendre l'atmosphère quand le geste de Kaede le figea sur place. Sans vraiment avoir le temps de réagir, son ami d'enfance l'avait brusquement attrapé par les épaules. Était-ce l'ébauche de ce qui devait être une étreinte amicale maladroite ? Ou bien encore un signe de mécontentement ? Jun ne le saura jamais, quoi qu'il avait tout de même sa petite idée. Il eut le temps d'entendre l'assistance retenir son souffle pour finalement sentir une main amicale ébouriffer ses cheveux blonds.

- Abruti va !

Jun se dégagea en riant, mais se dégagea tout de même. En réalité, cette marque d'affection lui avait fait énormément plaisir, c'était même une explosion de joie, sans passer dans l'hyperbole, car elle montrait que le jeune homme ne lui en voulait pas, du moins pas autant que Jun se l'était imaginé. Mais bon, Kaede avait quand même touché un endroit sensible, ses cheveux(^^), et Jun tenait beaucoup à ses cheveux, surtout à cette mèche qui camouflait un peut le bandeau sur son oeil.

- Idiot.
*Bon sang ce que c'est bon de se retrouver ! T'as intérêt à me raconter ce que t'as fait pendant tout ce temps. *

Les mots doux n'étaient visiblement pas leur point fort mais la réponse de Jun fut dite avec un regard et un sourire rayonnant de malice. L'assistance était reparti dans un murmure que Jun ne prit pas le temps de se demander à quoi pouvait bien passer ses fidèles admiratrices, ses camarades et le reste de la population dont il ignorait l'existence.

- Bon, on s’tire d’là ? J’en ai marre des autres !
*Je te suis Kaede. *

Comme d'habitude, Jun n'eut pas le temps de donner son avis, exactement comme lorsqu'ils étaient enfants. La foule gênait Kaede, Jun le suivait dans un endroit plus calme. Le jeune héritier ne fit aucun mouvement de résistance et sa réponse ? Il l'avait juste pensé car la seule chose dont il avait envie maintenant, c'était de retrouver son ami, et il n'avait aucune raison de ne pas suivre Kaede. En fait si, il y en avait une, c'était le reste de ses cours qui traînaient sur le sol du couloir et qu'il n'avait pas eut le temps de ramasser. Mais pour l'heure, il ne s'en inquiétait pas. L'intérêt d'être populaire, popularité qu'il avait acquis extrêmement vite d'ailleurs, c'est qu'il savait qu'il y aurait toujours quelqu'un pour l'aider et donc pour l'heure, ramasser le reste de ses cours.
Quand Kaede s'arrêta, Jun fit de même et fit face à aux jeunes filles et garçons qui l'avaient accompagné dans le couloir. Déjà, deux d'entre eux ramassaient les feuilles les plus proches d'eux, ce qui arracha un sourire à Jun.

- J’vous emprunte votre idole pour quelques temps ! Et si vous y tenez tant que ça, occupez-vous donc de ses affaires !

A ses mots, Jun jeta un regard en coin à Kaede. Oui, des propos douteux, surtout pour un garçon qui a un penchant pour...les garçons. Mais ça Kaede l'ignorait. Avec son tempérament habituel, même s'il était concerné par ses propos qui portaient à confusion, pas une trace rouge n'apparut sur les joues ou les oreilles de Jun, par contre, il put remarquer les joues de Kaede rosir... mais c'était sûrement la lumière qui lui jouait des tours. Se retournant quelque instants après Kaede, le jeune Masato allait commencer à s'éloigner de l'assistance quand il sentit le bras de son ami par dessus son épaule. Mais qu'est ce qui était passé par la tête du gothique, lui qui ne s'affichait pas devant les autres, surtout qu'il continuait sur cette ambiguïté et Jun pouvait sentir le regard pesant sur lui et sur Kaede, mais qu'importe, autant jouer le jeu, après tout, il n'avait de compte à rendre à personne. D'un geste tout à fait naturel, Jun passa son bras, non pas autour de sa hanche, il ne fallait pas abuser non plus, mais autour de ses épaules aussi avec un petit sourire amusé. Il adressa à l'assistance un sourire rayonnant et charismatique tel qu'il savait si bien les faire pour séduire toute une assemblée.

- Je vous retrouve plus tard. Et les feuilles vont dans mon casier, merci.

De cette façon, Jun était bien. Il avait le sentiment d'être quelqu'un d'unique tout simplement parce qu'il avait ce lien si fort entre ce Kaede sauvage et lui. Il se sentait privilégié et ça le rendait heureux d'avoir pu pénétrer dans le coeur froid de son ami d'enfance, même après une si longue séparation.

- Désolé, j'crois qu'tu vas avoir à t'expliquer avec ton fanclub :]

Jun éclata de rire, en marchant dans les couloirs, bras-dessus bras-dessous avec le jeune homme aux cheveux blancs alors que la sonnerie de reprise des cours raisonnaient. Jun fit semblant de ne pas l'entendre et continua sa marche. On pouvait entendre quelques protestations, des chuchotements mais il en était à des années lumières.

- Tu n'es pas du tout désolé Kaede. Et puis ne dit pas de bêtises, ce n'est pas un fan club, ce sont de simples camarades de classe et je n'ai rien à leur dire, si ce n'est qu'il faudra que j'explique à quel point mon ami d'enfance aime jouer sur les quiproquos ? Non sérieusement Kaede, j'ai rien à leur dire, si ce n'est que c'est une sacrée coïncidence de te trouver là... Après tout ce temps.

Ils s'éloignaient déjà du couloir bien trop peuplé pour des retrouvailles dignes de ce nom.