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MessageSujet: « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. »   « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » EmptyJeu 25 Aoû 2011 - 1:45

    « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » Sans_t10
        « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » Sans_t11
Pas un seul message. Pas une seule nouvelle de sa part. Pas un seul coup de fil, ni même un courrier électronique. Pas de lettre, pas de carte postale. Rien. R-I-E-N. Pendant son imprévu séjour en Angleterre, Lun passa des mois durant en exprimant à Luc aucun manque de sa présence, de ses bras, de sa mauvaise humeur ou de son caractère protecteur. Luc pensa alors qu'il n'avait été qu'un simple pigeon dès leur rencontre, dès qu'il avait sauté sur cette bande de gamins qui tabassait le blondinet à tour de rôle. Tu n'es qu'un égoïste Lun, qu'un égoïste. Un message qu'il n'hésita pas à lui envoyer lorsqu'il apprit que son jadis meilleur ami était rentré au Japon. Évidemment, ce n'était pas le concerné lui-même qui lui avait annoncé, mais bel et bien les rumeurs qui circulaient à Keimoo. Sans cela, aucune chance d'en savoir plus à propos de Lun Marv. Même pour Luc Simon.

« Vite, détache-toi. Détache-toi. Détache-toi. Détache de lui avant qu’il ne le fasse. Avant qu’il ne te détruise. »

Ce sont ces mêmes mots qu’il ne cessait de se répéter. Luc Simon sentait une rage inexpliquée en lui. Il voulait tout abattre autour de lui, car les sentiments qu’il portait pour cette personne en particulier, poussaient ses émotions excessives à prendre le dessus dans son esprit. Il devenait fou. Fou de rage. La rage au cœur. Le cœur brisé par des mensonges, des promesses illusoires. Lui-même fut surpris de savoir qu’autant de haine possédait son âme.

Il sortit son téléphone ; se dressait en fond d’écran une photo de lui et de Lun. Lun tenait une cigarette à la bouche, penché vers Luc qui allumait lui-même sa clope. On y distinguait de façon flagrante les yeux émeraude du grand blond. C’était, cette fois là, une journée particulièrement ensoleillé ; le soleil a tendance à faire briller davantage son si joli regard de princesse. Luc serra aussi fort que possible le cellulaire dans sa main et hésita un instant à l’envoyer se briser en mille morceaux contre le mur. Et ne plus voir ainsi ce sourire et ce regard qui le rendait si malheureux et hors de lui. Il préféra ranger le téléphone avant que la tentation ne soit trop grande et jeta un dernier regard de dégoût sur la photo avant de remettre l’engin dans sa poche.

C’était comme si tout l’amour qu’il portait pour lui, s’était transformé en un ramassis de colère et de tristesse. La trahison entre deux êtres qui ont partagés le pacte du sang, du lien qui les unirait à jamais, était une chose que Luc ne pouvait concevoir, ni même pardonner.

Ce soir, il défonça quelques têtes sur le chemin du bar habituel où il se laissait traîner en compagnie de quelques visages familiers. Des visages uniquement féminins ; des filles qu’ils ne connaissaient même pas pour la plupart. Mais ça n’avait aucune importance, car de toute façon il finira tellement défoncé et tellement ivre qu’il ne se rappellera pas de leur nom. Luc n’avait qu’une envie : oublier qui il était. Combien il aimait Lun. Et combien il souffrait par sa faute.


Dernière édition par Luc Simon le Lun 7 Nov 2011 - 2:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. »   « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » EmptyMar 27 Sep 2011 - 5:37

Les insectes volent, tournoient et dansent autour des lampadaires d’une rue pratiquement déserte. Des groupes d’ivrognes passent sous eux, sans les voir. Inconscients du lendemain et des jours qui suivront. Oubliant le temps dans des boissons alcoolisées. Ils oublient leurs vies, leurs existences et se plaisent à être ensemble. Ils ne voient pas les solitaires, les cadavres, ceux qui boivent seuls. Ceux pour qui l’existence n’a aucune signification. Pour qui la bouteille est devenue l’unique raison de vivre.
Une bouteille, Lun Marv en a justement une à la main. Il vient de quitter le bar où il travaille. Le service est terminé et il pourrait rentrer chez lui. Seulement, il sait que ses enfants dorment dans leurs lits et que la baby-sitter fait de même sur le canapé. Il n’est pas spécialement fatigué et l’envie de marcher lui prend. La vodka sucrée à la main, il n’a pas froid dans son jean gris et son tee-shirt blanc. Il a la tête joyeuse, sans doute parce que l’alcool l’y aide. Il ne veut pas penser aux soucis, parce qu’y penser, ce serait encore ruminer tristement dans son lit.

Le blond fait de grands pas, se mettant à rire joyeusement. Le rire ; comme une musique agaçante qu’on aime parfois entendre lorsqu’elle ne survient pas au mauvais moment. Lun riait lorsqu’il était gêné, lorsqu’il ne savait pas quoi répondre. Il riait souvent. Le plus souvent dans les mauvaises occasions, c’était préférable au bonnes. Là, son rire sonne sans que personne ne l’entende. Ca ne le trouble pas. Ni de paraître différent, ni de l’être. Après tout, les hommes sont comme les insectes : ils volent, tournoient et dansent dans un but totalement chimérique : une lumière qui ne leur apporte rien.

Le blond sait où se rendre : un bar plutôt populaire où les jeunes hommes aiment se rendre. Ils y trouvent la compagnie d’étudiantes venues se détendre, joyeuses et aguicheuses. Le bar qu’il fréquente parfois lorsqu’il sort avec Luc Simon, son meilleur ami.
C’était une fable, un conte ou une histoire. Un rêve, un songe, ou un cauchemar. Rien n’était simple dans la vie de Lun Marv. Sa relation avec Luc Simon le lui avait toujours semblé. Ils se connaissaient depuis longtemps ; et il lui avait semblé toujours le connaître. Ils connaissaient les parents, la fratrie de l’un et de l’autre. Les premières histoires d’amour, les premières larmes du cœur. Lun ne s’était jamais demandé comment il pourrait survivre sans Luc ; car Luc était intégralement dans sa vie. Jamais Lun ne pourrait imaginer le perdre ou vivre sans lui. Dans dix ans ou dans vingt ans, il savait que Luc serait toujours là. Il savait que Luc ne l’oublierait pas. Il serait là pour ses enfants, là pour ses coups durs. II serait là, quoiqu’il arrive. Comme l’ombre ne peut nous quitter, même la nuit arrivée. Comme le cœur ne peut cesser de battre sans qu’on n’en meure.

Buvant le reste de sa bouteille, Lun la jeta dans une poubelle. Il s’alluma une clope et regarda les clients rentrer et sortir du bar. Il connaissait presque toutes les serveuses à l’intérieur. Sa préférée, c’était la blonde, qui ressemblait à la serveuse de la peinture d’Edouard Manet. Grande, ronde, aux yeux clairs et aux joues roses. Luc Simon avait passé tellement de temps, saoul, à la séduire. Elle avait alors les joues qui rougissaient comme des fleurs en été et Lun riait joyeusement, ne pouvant s’empêcher de remarquer l’aisance de Luc, lorsqu’il était saoul.

Le cœur de Lun se blotti douloureusement dans sa poitrine. En quittant le Japon, il avait abandonné ses amis. Sans regarder en arrière, sans penser à son retour. Il ne s’était jamais demandé ce qu’ils adviendraient sans lui. Après tout, il ne leurs manquait pas. C’était simplement la solitude qui les obligeait, parfois, à penser à lui. Ainsi le populaire se rassurait et se disait qu’il n’avait pas mal …

Une silhouette dans le bar. Lun cligne des yeux, regardant avec une moue boudeuse la silhouette de Luc Simon à l’intérieur. Le populaire n’en croyait pas ses yeux : est-ce que Luc Simon s’était trouvé un nouvel ami à conduire dans leur bar ? Est-ce qu’il lui avait présenté la jeune serveuse blonde ? Il aurait pu avoir la décence d’esprit d’en choisir un autre. Salaud ! Est-ce qu’il l’avait oublié …

[Quinze minutes plus tard]

Les deux mains de Lun Marv étaient accrochées contre le haut de Luc Simon, le poussant violement contre le mur de la rue déserte. Ses yeux brillants de colère, sa voix – si fluette à l’ordinaire – devenant grave de colère. L’odeur de l’alcool qui accompagnait les vêtements de Luc lui donnait le tournis. Le blond, le populaire, ne pouvait cacher sa rage. Odeur de clope pour lui, d’alcool pour l’autre, le mélange était délicat.
Ce que tu me reproches : c’est d’être moi ! Ce que tu me reproches : c’est d’être moi. Ce que tu me reproches : C’est toi. Tu l’avais accepté. Tu avais accepté qui j’étais. Alors pourquoi changes-tu les règles maintenant ?

« Qu’est-ce que tu fous tout seul ici ? Je croyais que c’était terminé les conneries du genre ! Je tourne le dos cinq minutes, et tu fais le con dans un bar ? T’es vraiment pathétique et insupportable ! »

Lun soupira doucement, hochant négativement de la tête, grognant alors que son emprise se fait plus violente. Il était près à se battre, et le moins qu’on puisse dire : c’est que l’envie de battre son meilleur ami ne lui sortait pas de l’esprit à l’instant. Il était furieux. Furieux que Luc Simon s’alcoolise, qu’il soit seul, qu’il puisse être séduit par n’importe laquelle de ses guenons blondes à grosses poitrines sans queues (certes) ni têtes ! Des petites pétasses sans la moindre cervelle aux physiques de jeunes premières. Si c’était ce que Luc voulait, si c’était …
Un coup de poing contre le mur, libérant un peu l’emprise de Lun sur Luc.

Rageusement, Lun regarda furieux son meilleur ami. Et comme les passants avant lui, il ne voit pas les insectes qui frappent le néon du lampadaire, indifférents aux éclats de voix dans la rue. Indifférents au sort du blond, qui provoque son meilleur ami.
Lun Marv le savait. Il avait tous les défauts qu’on pouvait donner à un individu. Il était égoïste, égocentrique, lunatique. Il ne donnait jamais de nouvelles, il ne connaissait pas bien la fidélité. Il avait horreur des engagements. Il était menteur et tricheur. Il était capable de tout, et souvent le tout n’était pas assez grand pour définir ce dont il était capable. Si Luc n’était pas capable de l’accepter …

Toutefois, ses amis, c’était sa famille. Rien n’avait autant d’importance qu’eux à ses yeux. Et Luc Simon n’était pas UN ami. C’était SON meilleur ami. Celui qu’il connaissait depuis sa tendre enfance. Les genoux écorchés et …

Réalisant brutalement cela, Lun senti les larmes lui monter aux yeux. Luc lui avait tellement manqué. Pourquoi fallait-il que la vie les sépare ? Comment avaient-ils fait pour en arriver là ? Tout était si simple et si bien au début. Quand ils dormaient dans le même lit sans se poser de questions, chercher la fille à séduire, riaient de leurs râteaux et de leurs mésaventures. A quel moment s’étaient-ils quittés ? Luc, tellement occupé entre son sport et ses études. Lun, entre ses amis et ses histoires.
A quel moment avaient-ils cessé de s’aimer ?

« Ca ne sert à rien. Tu as assez d’alcool dans le sang pour désinfecter tous les insectes qui voudront te sucer. »

Et réalisant le double sens de sa phrase, Lun eu un sourire mauvais : « et même dieu ne sait pas combien elles sont. »
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MessageSujet: Re: « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. »   « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » EmptyMar 13 Déc 2011 - 23:45

L'apparition de Lun n'était pas étonnante. Bien que Luc soit au plus haut point alcoolisé, il n'était pas surpris de le voir. Plus rien ne le surprenait et l'alcool n'arrangeait pas vraiment la situation. Comme d'habitude, le rebelle se fourrait dans des situations où il ne possédait jamais vraiment de contrôle, où l’impulsivité de son caractère prenait souvent le dessus. Les conséquences en étaient mécaniquement désastreuses. Dans ce cas précis, le jeune homme s'était adonné à une multitude de verres, buvant jusqu'à n'en plus finir. Jusqu'à ce que Lun débarque en fait.

Lun l'avait aperçu dans le bar et avait fait fuir, comme à ses habitudes, les charmantes interlocutrices de Luc par sa violence intempérée. Le grand brun ne se sentait pas menacé par son meilleur ami, il ne le connaissait que trop bien et cette princesse bien que souvent agressive quand ça la chantait, n’était pas de taille face à Luc qui pesait quasiment le double de son poids. C’est surtout sa présence dans un tel endroit qui l’alarma.

Lun fit lever Luc de son siège ; le rebelle était complètement avachi dessus. Le grand blond jeta cette puante carcasse à l’extérieur et la plaqua contre le mur afin de régler certaines choses qui ne regardaient sûrement pas le populaire, mais dont il se sentit concerné, visiblement nourri par la jalousie et notamment la colère de voir Luc dans un état aussi... lamentable. Le départ de Lun à l’Angleterre bouleversa à jamais sa vie. La période de l’absence de son ami gâcha des semaines entières que le point de non-retour avait à présent atteint.

Il devait tout à Lun, il était lié à lui, c’était inévitable, il faisait parti de lui. Du moins, il le pensait. Mais le lien s’était visiblement détaché. Quand restait-il de leur amitié si déchirée maintenant ? Noyée par l’alcool et le chagrin. Pourtant, les souvenirs du passé ravivaient parfois encore l’espoir de récupérer la personne qu’il aimait le plus ; cette personne qu’il avait tant protégé et qu’il continuait de chérir malgré la haine et la rancœur que son âme répandait.

Luc se laissa emporter dehors, trop faible pour tenter de se défendre ou de pousser cette allumette violente et agressive loin de lui. Quelque part, il ne voulait pas l’éloigner de lui. Quelque part, au fin fond de ses entrailles, se trouvait une envie, celle de le serrer dans ses bras de toutes ses forces restantes. Car les jours étaient passés et le manque s’était autant élargi que la dure absence de son meilleur ami. Il le regardait les yeux vides, l’air insoucieux. Il n’eut aucune réaction lorsque Lun cogna contre le mur. Il le regardait droit dans ses yeux d’émeraude.

Et ces larmes, ces larmes commencèrent à couler. Les larmes de Lun. Ce garçon qui paraissait alors si fragile et si hargneux. Ce même garçon que Luc avait défendu tant de fois depuis l’enfance. Ce même garçon qui prenait Luc dans ses bras lorsqu’il revenait en sang de chez lui, alors que celui-ci n’avait rien demandé. Ce même garçon qui le faisait tant rire. Ce même garçon avait qui il avait fait les quatre cent coups et avait qui il élaborait des plans ingénieux pour faire chier leur monde. C’était la belle époque. Et cette époque lui manquait terriblement.

Peu après que le jeune populaire eut fini sa phrase, Luc lui adressa un petit sourire. Ce n’était pas complètement faux ce qu’il racontait. Et en même temps sa phrase lui faisait rire, intérieurement. Luc ne se posa plus aucune question. Sa colère s’apaisa après avoir observé celle de son interlocuteur. Il le prit alors dans ses bras – avec légère difficulté, bizarrement son corps était devenu terriblement lourd – et l’enlaça de plus en plus fort. Tant pis si Lun le rejette ensuite, il eut l’occasion de ressentir une nouvelle fois son parfum mélangé à l’odeur de la clope.
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MessageSujet: Re: « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. »   « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » EmptyDim 15 Jan 2012 - 1:02

Les ombres de Lun et Luc dansaient dans une rue déserte où l’heure tardive avait définitivement radié le surplus de population mondiale et japonaise. Quelques bruits des bars environnant se faisaient entendre où les éclats de voix de clients fumants résonnaient, bien loin des deux jeunes hommes. L’un et l’autre avaient des mots à se dire, des maux qui s’étaient posés sur le cœur. Difficile d’échanger quand on pense à ses propres sentiments et qu’on oublie que l’autre, aussi, peut en avoir. Difficile de se parler, quand on est aussi différent que le feu brûlant de Luc et la glace froide du cœur de Lun. Car Lun était affreusement froid sous ses airs chaleureux. Il pouvait se renfermer, et briser bien des naufrages. Ou fondre sous un soleil radieux, sans pouvoir demeurer un lac paisible.
Car Lun était un homme pathétique qui profitait des malheurs que lui offrait la vie pour ne pas se complaire dans des histoires et des liens avec un avenir. L’Avenir, c’était comme l’horoscope à ses yeux : il y croyait uniquement quand ça lui permettait de gagner des verres lors d’un concours de bar.

Par bien des manières, Lun n'avait aucune justification quant à la douleur qu’il avait infligée Luc. Les larmes et le poids de son ami pouvaient aisément lui faire comprendre. Certainement d'ailleurs qu'il s'en rendait compte lui-même, sans avoir besoin de constater quoique ce soit. Cependant, il n'y pouvait rien. C'était dans sa personnalité d'être individualiste, d'agir sur un coup de tête, sans réfléchir aux conséquences. Il n'avait pas nécessairement besoin de prendre régulièrement des nouvelles de ses amis et pouvait plonger n'importe lequel d'entre eux dans un silence radio surprenant : alors que lui-même se mettait en colère et était vexé lorsqu'on ne lui donnait pas de nouvelles ou qu'on l'ignorait.
Lun était quelqu'un d'assez égoïste, ça ne faisait aucun doute. Il aimait ses amis, on ne pourra jamais lui reprocher le contraire. Toutefois, il pouvait être insupportable avec eux, se montrer exubérant, immature et jaloux de toutes leurs amitiés. Il pouvait presque détruire leurs vies à force de leurs demander des preuves d'amitiés. Il pouvait les harceler par téléphone ou texto. Et puis un jour, il disparaissait. Sans raison aucune. Juste parce que ce jour-là, il aura vu un joli papillon passer et qu'il l'aura suivi. Ou parce que, agacé par le manque de réactions de son interlocuteur, il aura décidé de tourner la page sans vraiment le faire.

Les amis disent dans l'entourage de Lun que c'est une chance de l'avoir dans sa vie. Ils disent qu'il est gentil, adorable, toujours là pour eux. Certains iraient jusqu'à prétendre que c'est la meilleure chose qu'ils leur soient arrivés dans leurs vies. Ceux-là sont des amis dans un seul sens. Jamais Lun ne leur a montré sa capacité à faire volte-face. Son sens irréprochable du manque d'assurance, du trop d'assurance. Ce mélange acerbe entre le naïf prince et le vrai salaud.

Luc en faisait les frais. C'était son meilleur ami, et par-là même, celui qui se prenait toutes les foudres. Toutes les colères. Toutes les crises mais aussi tous les silences de Lun. C'était très différent d'avec Shiki Katsuragi, que Lun considérait également comme son meilleur ami. Car, Lun voulait paraître « bien » devant Shiki. Il jouait presque un jeu. Il n'osait pas se laisser aller. Il n'osait pas lui montrer à quel point, il pouvait dans la même journée, rire pour une bêtise, se vexer pour une autre, frapper ses poings sur un mur avec colère, rêver en voyant un nuage, séduire quelqu'un « juste pour voir », oublier l'heure et être en retard, et se mettre en colère car une autre personne l'était. Alors que Lun n'avait aucune difficulté à se montrer tel qu'il était avec Luc Simon.

Et puis, la situation semblait instable et injuste envers Luc Simon. Lun Marv était riche, arrogant la plupart du temps, il avait l'argent, la situation. Il trouvait facilement du travail et surtout Luc pouvait avoir l'impression de lui devoir une dette. Pourtant, c'était Lun qui avait une dette envers Luc. Simplement car Lun ne savait pas vivre sans ses amis, et que si Luc n'était pas toujours là, près de lui, Lun aurait sans doute perdu pied.

C'était peut-être déjà le cas, après tout.

Lun n'avait jamais vraiment vu Luc pleurer. Quand ils étaient plus jeunes, sans doute. C'était déjà arrivé. Mais Luc ravalait rapidement ses larmes. A son souvenir, les seules larmes qu'il avait vu ces dernières années étaient celles qui avaient, rageuse, en perdant une compétition. Luc n’était pas mauvais joueur, mais il avait l’envie de gagner.

Alors, les larmes, … Lun en était un peu bouleversé. Comme à chaque fois qu’il voyait des larmes. Il devenait petit, minuscule, face à une mer qu’il ne connaissait pas. Effrayé par ce qu’il voyait et par ce qu’il sentait maintenant sur son cou. Luc l’avait pris dans ses bras et il le gardait. Il le serait, sans doute assez fort pour lui faire mal, mais Lun n’y pensait pas. Il était bien. Il était bien quelques secondes, avec l’odeur de clope provenant de lui et d’alcool provenant de l’autre.

Cependant, Lun glissa ses bras entre Luc et lui-même afin de pouvoir s’écarter avec douceur. Les mains désormais sur le torse de son ami, le blond secoua sa chevelure d’un air pensif avant de sourire avec douceur. Il laissa retomber un bras, et monta l’autre vers le visage de Luc. Posant ses doigts, rafraîchis par le froid, sur sa joue.

« Je ne pouvais pas t’emmener avec moi. Pas cette fois-ci Luc … Je t’expliquerais plus tard, quand tu auras moins d’alcool dans le sang. Je ne peux pas toujours t’obliger à me suivre, te privant de ta vie, de tes ambitions et de tes amis. Si je devais m’écouter, je le ferrais. » Souffla Lun en penchant sa tête sur le coté droit, l’abaissant doucement, songeur.
Oui, s’il devait s’écouter, il garderait jalousement ses amis et ne les laisserait jamais libre de leurs choix. Il n’avait pas le droit et il le savait.

« Si je te l’avais dit. Tu m’aurais suivi … Je suis désolé. Vraiment. Si tu as pensé que je t’avais abandonné mais tu te trompes. Je n’abandonne jamais personne. Ou alors, seulement ceux qui le veulent. Je n’abandonne jamais personne, car sans vous je ne suis personne. Sans toi, Luc. »

Luc redressa la tête, regardant la rue déserte. Il était calmé. La colère l’avait quitté. Même si Luc se fâchait, il ne se fâcherait pas lui-même. Ses doigts, caressant le visage de Luc, vinrent se poser sur son épaule l’attirant vers lui. Lun laissa sa tête retomber contre le torse de son ami, plus grand que lui que cela en était surprenant.
C’était un géant. Au Japon, c’était sans doute, même, surprenant. Lun avait déjà une tête de trop, alors Luc devait effrayer les jeunes filles et les jeunes hommes. Peu importait, au fond.

« Il doit encore y avoir des bars ouverts. Allons dans un. Parlons. Ca fait longtemps, que nous n’avons pas tous les deux parlé, non ? »

Et disant cela le blond ferma les yeux, sans bouger de la rue. Il se sentait fatigué. Sans vraiment l’être. Il savait que dans le fond, il avait fait mal à son ami. Il lui avait fait du mal, un peu pour son bien, beaucoup par égoïsme. C’était sans doute dur à accepter. Mais c’était le choix que le populaire avait alors fait. Et il ne pourrait pas revenir sur le passé.

Il voulait discuter, car il ne voulait pas rentrer. Rentrer où ? Chez Luc ? Chez Lun ? Chacun de leur coté. Lun ne voulait pas aller chez Luc, pas maintenant. Il ne voulait pas que Luc vienne chez lui, pas encore. Alors, ils pouvaient encore flâner un peu de temps ? Mais ailleurs. Dans un endroit chaud. Car, même dans les bras de Luc tantôt, Lun avait eu froid.
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MessageSujet: Re: « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. »   « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » EmptyDim 18 Mar 2012 - 13:38


Voilà bien longtemps qu’ils ne s’étaient pas parler, en effet. Depuis son entrée à Keimoo, trois ans plus tôt, Luc a créé des affinités avec les sportifs notamment, et plusieurs camarades de classe. Lun se perdait dans ses propres démons, s’enfonçant dans ses soucis, ne pouvant rien y faire, pendant que Luc déchainait sa colère et tout ce laisser aller dans les arts martiaux. Sans le vouloir, les deux amis prenaient des distances l’un envers l’autre. Ca ne ressemblait plus à l’époque des mousquetaires où ils étaient inséparables avec toute leur bande. Cependant, les quatre cent coups, Luc ne les faisait et ne les avait fait qu’avec son meilleur ami. Bien qu’il s’entende relativement bien avec Kodaa, John et les autres du groupe, Lun est le seul en qui il remet pleinement sa confiance - quitte à mettre sa main au feu pour le prouver – et sûrement la seule personne qu’il se permet d’aimer aussi fort.

C’est vrai qu’au collège, l’un ne vivait pas sans l’autre. Leur surnom respectif de Tic & Tac n’avait pas été pris au hasard : ils représentaient l’équilibre du bien et du mal, du ying et du yang, du noir et du blanc. Sans l’un, l’existence de l’autre n’aurait plus aucun sens. Et cela, les deux garçons le savaient pertinemment, ce qui leur valait cette promesse inviolable appelée le pacte du sang. Pendant une triste journée, Lun est allé voir Luc et lui a tranché la paume de la main après avoir fait de même sur la sienne, en lui répétant que le sang à présent mêlé était le lien éternel de leur amitié. Et ceci, jamais Luc ne pourra l’oublier. Cette promesse et ce souvenir à jamais gravé dans sa mémoire, est le témoignage innocent d’une très longue et belle amitié.

Peut-être que Luc en voulait désespérément à Lun d’être parti sans prévenir, pourtant il n’a jamais douté de son amitié. Il s’est seulement dit qu’une chose le retenait là-bas et qu’il rentrerait bien un jour. Ces mots résonnaient comme le mot espoir ; l’espérance de revoir sa tête de blondinet en face, de le prendre dans ses bras en caressant sa chevelure dorée en lui répétant que c’est un abruti de première, égoïste et immature qui mériterait de multiples baffes.

Au fond, tout ce qu’il souhaitait, c’est de revoir son sourire. Cet éclat de joie que le populaire lui accordait, lorsque ce sourire ne sonnait pas faux et venait profondément du cœur. Luc se sentait apaisé rien qu’en regardant la bonne humeur de son meilleur ami. Ces moments où leurs amis sont tous réunis, Luc qui ne fait qu’observer la plupart du temps. Il est du genre à s’adosser contre un mur du salon, chez des amis par exemple, où il pourrait contempler son ami Lun faire le pitre, tout en l’écoutant débiter des conneries qui le feraient presque rire, mais que le grand brun n’exprimerait pas par pures principes.

Les gens disent qu’ils sont comme des contrastes bien différents, mais qui fusionnent parfaitement bien. Le bleu accompagné du rose, le blanc avec le noir, le vert avec le jaune... Ils ont beau avoir plusieurs points communs, le monde les voit comme des opposés qui se complètent mutuellement. Ce qui ne s’avère pas faux, au final, puisqu’ils se sont si bien trouvés.

« Quand on veut, on peut. Tu es celui qui m’a appris le sens de cette phrase.. Alors pourquoi tu es parti sans prévenir ! Si tu avais de gros problèmes, même urgents, qu’il s’agisse d’une question de vie ou de mort, tu es censé m’en parler. Un texto, un appel, un fax, un mail, n’importe quel moyen suffisait. Mais comme d’habitude, t’as fait le con et.. »

Sa tête tournait. Ses pensées n’étaient plus très claires. De toute façon, se taire fut une bonne initiative. Il ne s’énervait pas, bien sûr que non. Il s’était calmé et la colère ne le rongeait pas plus que cela actuellement. L’alcool lui faisait oublier la douleur.

Il souhaite seulement lui parler, et lui faire parvenir de tout le ressentiment que son départ a causé, toute la tristesse et la souffrance a engendré chez lui.

Même s’il avait bu un verre de trop, Luc s’efforçait de ne pas se tenir comme un homme alcoolisé, bahutant et se dépravant dans les rues. Ces hommes bourrés hurlant dans les rues à quatre du matin et ne marchant jamais droit avec la difficulté de tenir debout. Evidemment, Luc n’était pas de ce genre d’homme à se laisser autant aller par les émotions et les ravages de l’alcool ne lui empêchaient pas de paraître convenable et civilisé. Surtout devant son meilleur ami, qui l’a vu, de toute façon, bien plus pire que son état actuel.

Ce que Luc venait de dire n’avait pas réellement d’importance. C’était un excès de parole, qui tout à fait inutile, ne méritait sincèrement aucune attention. Puisque dans tous les cas, les deux individus comptaient se parler. Car en effet, ça faisait un putain de bail qu’ils n’avaient pas bavardés.

Dans leur accolade, ou quelque chose qui s’y rapprocherait, Lun paraissait heureux de revoir son meilleur ami, même s’il se sentait coupable. Luc ne se doutait pas que Lun Marv, l’homme le plus égoïste du monde, pouvait ressentir ce sentiment de culpabilité. Ce défaut, bien que douloureux pour les autres, faisait parti du populaire. Et Luc acceptait son ami tel qu’il est ; ses défauts, ses erreurs, ses qualités, il l’aimait ce qu’il était et pour rien au monde ne l’échangerait. Personne ne vaut la place de meilleur ami dans son cœur à part lui. Cette place qui lui est réservé à jamais depuis le pacte du sang.

Luc adressa un sourire complice à son ami, si heureux de pouvoir le contempler à nouveau.

Et dans un élan d’amour fraternel, il le serra de nouveau dans ses bras.

« Ce que tu m’as manqué… Idiot. »
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MessageSujet: Re: « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. »   « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » EmptyDim 9 Déc 2012 - 5:02

Avec le recul, Lun comprenait qu’il avait fait une erreur avec Luc en l’abandonnant au Japon. Bien qu’il ai agit impulsivement et qu’il ai voulu laissé à son ami le loisir de vivre tranquillement une vie qu’il venait à peine de se construire : en le laissant et en s’éloignant, il avait fait le choix de risquer de le perdre. Pourtant, le blond anglais ne regrettait rien. Malgré la tristesse de son ami, il savait qu’il n’avait pas agit de la bonne manière : mais qu’il avait bien fait de partir seul. Il aurait fait du mal à Luc en l’obligeant à le suivre, à assister à son amour naissant avec Elyott. Et Lun n’aurait jamais supporté de voir Luc s’éloigner. Cela aurait finit par toucher son propre couple.
Refusant de repousser l’éteinte de son compagnon, le jeune homme resta un instant dans ses bras. La chaleur l’enivrant assez pour qu’il réalise que les nuits au Japon ne sont pas caniculaires et qu’il aurait préféré avoir cette discussion dans un endroit chaud. Bien, que Lun se disait que le froid aurait au moins la clairvoyance de ramener Luc à la réalité et de le dégriser un peu.
Ce fut avec une grande douceur, que le jeune homme s’éloigna de Luc. Glissant doucement, mais posant ses mains sur sa taille, comme pour lui signifier qu’il ne comptait pas disparaître.

Les sentiments de Lun à l’égard de Luc étaient difficiles à comprendre. Ce n’était pas de l’Amour car ils se connaissaient depuis très longtemps. Le blond n’avait jamais imaginé la possibilité de se mettre en couple avec le brun. Ce n’était pourtant pas si loin. Luc correspondait assez à ses critères physiques : un brun altruiste, bagarreur, mauvais garçon, issu de la pauvreté, conscient de la réalité de la vie et tellement séduisant. Lun s’était toujours demandé pourquoi les filles étaient attirées par lui, alors que son meilleur ami était si beau. (Mais il avait toujours cherché à être encore plus beau pour être certain qu’elles n’iraient pas vers Luc pour lui voler.) Toutefois, malgré ce fait d’attirance, Lun n’avait jamais ressenti le besoin d’Amour pour Luc. C’était son ami. Son meilleur ami, dans un sens. Celui qu’on a de l’école primaire, du collège et du lycée. Qu’on aime parce qu’il nous rappelle le passé et qu’il nous connait mieux que personne. C’est un sentiment puissant et important : qui n’est pas de l’Amour.

C’était une bonne chose. On a tous besoin d’avoir un ami qui vient du passé et qui nous rappelle d’où on vient. Qui nous rappelle qu’on n’a pas toujours été la personne qu’on prétend être et qui nous parle de nos souvenirs en commun. Ainsi on sait qu’elle évolue et nous aussi, et on se sent rassuré par sa présence.

C’est tout aussi important. Toutefois, Lun avait conscience qu’à force de vivre l’un sur l’autre, ils s’empoissonnaient la vie. Luc et Lun étaient indissociables, comme une paire de jumeaux. Aucun jumeau ne devrait entendre parler de lui sans cesse au pluriel. Cela empêche d’évoluer que de pouvoir se cacher dans un groupe, même constitué de deux personnes. Il est trop facile de se protéger quand on n’a pas à s’affronter soi-même. Il est facile de ne pas être timide, quand on n’est pas seule face au monde. Il est difficile pourtant que de séparer lorsqu’on a toujours été deux, il est dur d’évoluer sans l’autre. On ressentirait presque de la culpabilité à aimer quelqu’un, à avoir des projets, si l’autre n’est pas dans le même cas. Etre deux, c’est être dépendant et responsable de l’autre.
Alors malgré l’amour que Lun portait à Luc, il savait qu’il avait eu besoin de vivre sa propre expérience. Seul. Sans avoir ce frère protecteur à coté de lui près à se prendre les balles à sa place, près à parler pour lui, à frapper pour lui. Lun avait eu besoin de voir à quoi ressemblait sa vie autrement.
Le dire à Luc aurait été le blessé. Et Luc l’aurait suivi. Il ne l’aurait jamais abandonné. Lun osait le croire, car croire le contraire, l’aurait brisé.

Il savait désormais qu’il pouvait vivre sans Luc Simon. Il n’avait pas besoin de sa présence en permanence avec lui.

Lun déposa son front sur le visage de Luc, ses mains se posant sur les joues fraîches de son ami. Il lui embrassa le front, ressentant le besoin de l’étreindre à nouveau. De le toucher pour être certain qu’il était bien là. Doucement, il lui embrassa la tempe gauche, puis la tempe droite.

- Plus jamais, Luc, je ne t’abandonnerais.

La vérité, c’était que maintenant que Lun savait qu’il n’avait pas besoin de Luc Simon dans sa vie, il se rendait compte à quel point sa présence lui était chère et importante. Car, certes, il n’était pas nécessaire en soit : mais l’absence de l’autre était bouleversante dès qu’il se stoppait pour y penser.

- Je suis désolé, murmura Lun Marv.

C’était sincère. Il était vraiment désolé d’avoir fait le choix de s’éloigner de son ami, et de partir. Toutefois, il n’avait jamais pensé avant d’être là devant lui l’avoir abandonné. Il était parti, oui. Mais il ne serait jamais parti pour toujours. Il ne l’aurait jamais laissé au bord d’une route comme un chien un matin de vacances. Luc était son plus fidèle allié, il était son supporter. Celui qui savait d’un mouvement de tête ce que Lun pensait et qui pouvait facilement passer de l’ours câlin au grizzly tueur d’hommes.
Parfois, Lun avait l’impression que personne ne le comprenait. Ce qui était relativement faux. Luc, malgré ses silences, sa distance, son coté froid, pervers et sportif, le comprenait mieux que personne. Car comme Lun sa vie n’avait été fait que de petits arcs-en-ciel et de jolies fées tournoyant dans tous les sens. Comme Lun, il savait qu’on pouvait vouloir mourir : non pas pour quitter la vie mais pour faire cesser cette souffrance qui nous donne l’impression de devenir totalement fou.

Lun embrassa le front de Luc, se reculant ensuite de quelques pas.

- Tu me pardonnes ? Demanda-t-il soudainement, proche du candide. Ses yeux s’éclaircissant sous l’inquiétude. Lun accepterait que Luc ne lui pardonne jamais. Après tout, il avait mal agit. Il n’avait pas à agir en enfant gâté. Pas cette fois. Pourtant, il était là. Petit Prince demandant à l’Aviateur s’il lui en voulait d’avoir voulu rejoindre sa rose. D’avoir voulu, quelques part, croire qu’il y a de l’Espoir quelques part.

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MessageSujet: Re: « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. »   « Je m’en tape. Je m’en tape. Je m’en tape. » EmptyMer 7 Aoû 2013 - 2:52


Il était une fois,

Quand j’étais petit, j’adorais les contes de fée et je pensais que j’étais impatient de grandir pour vivre à mon tour une histoire dingue folle et pleine d’amour. J’ai longtemps cru que j’y arriverais : que ce que mes disaient les personnes âgées étaient vraies. J’ai longtemps cru que l’Amour existait et l’Amitié également. Une fois n’est pas coutume, je m’étais trompé et je ne crois plus en ces sornettes.

Pourtant, tu vois, … mon cher inconnu, je me disais que parfois. Je me dis que parfois, l’erreur c’est moi. Tu vois, quand tu fais un calcul, quand tu fabriques une matrice ou que tu regardes une inéquation, si le problème vient d’un unique élément, le plus simple c’est de le remplacer. De le prendre, de le changer et de le jeter.

Dans mes amitiés, je suis bon à jeter. Je suis un connard de bon à rien. Hier soir, j’ai croisé mon ancien meilleur ami. Ancien, car je sais plus trop pourquoi, on s’est perdu de vu. Ce devait être de ma faute. C’est souvent de ma faute. Il était saoul, je l’ai conduit chez moi. Il s’est réveillé, on a parlé un peu. J’ai fait comme-ci tout était pareil qu’avant, alors que rien ne pourra jamais être pareil.

Car, même si le connard de l’histoire c’est moi, je suis blessé. Je suis tellement blessé que je n’accorderais plus jamais ma personne à quelqu’un sans que cette personne m’est prouvée mille fois que ça valait la peine de le faire. Et encore là ! J’attendrais qu’elle se batte pour moi, comme j’ai pu me battre pour les autres. Je n’attendrais plus rien. De personne. Je n’aimerais plus rien ! Ni personne.

Je vais tout de même essayer de faire comme-ci on était encore amis, peut-être que ça redeviendra comme avant.

 


Et malgré ce souhait, les deux garçons qui restèrent en contact, se voyant parfois, prirent des distances. Les distances de la méfiance qu’accordait Lun désormais à Luc. La peur de lui faire mal l’emportant sur le reste.  Et lorsque juillet arrivé, au lieu de partir ensemble en vacances, comme à leurs habitudes, Lun parti à Londres sans Luc. Lorsqu’il rentra en août, il lui envoya un message lui disant : ‘‘ Je suis rentré. ‘’ Rien de plus. Pas vraiment le genre de message qu’on enverrait à son meilleur ami.

Souvent Lun pensait à Luc et en avait le cœur brisé : seulement, il ne pouvait pas oublier, que Luc l’avait mit de coté durant tant de mois qu’il ne pouvait plus lui faire confiance. Luc l’avait écarté de sa vie. Et pour quelles raisons ? Jalousie, colère, amour propre, amour d’une autre personne peut-être ? Une blonde à gros seins sûrement, ou pour d’autres raisons ? Seulement, Lun ne pouvait pas comprendre.

Il ne pouvait pas comprendre cela car Luc avait été son meilleur ami. Il savait sa peur de l’abandon, il savait sa peur de la solitude, il savait sa peur d’être laissé là et d’être moins important que tout les autres.

Et malgré ça, il avait posé leurs amitiés en gage pour quelques sentiments de plus ou moins, pour quelques non-dit. Pourtant, Lun avait toujours été honnête avec Luc et s’ils étaient vu, rien que tous les deux, sûrement que Luc aurait vu à quel point il tenait à Lun. A quel point Lun comptait plus que tout …

Maintenant,  sans être trop tard, leur amitié était devenue distante, froide et dure. Et Lun, qui avait tant et tant essayé, ne pourrait plus faire un pas en direction de Luc. Il l’avait même supprimé de la plupart de ces contacts, que ce soit du net ou de son portable.

Il avait trop mal, lorsque par hasard, il tombait dessus.

A suivre …
 
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