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 La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |

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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


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Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
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MessageSujet: La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |   La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ | EmptyLun 1 Aoû 2011 - 6:28

La Belle et le Clochard

« Lorsque le clochard est plein au as et que la belle manie une arme à feu . . . »

-

« Je subis l’humanité pour pouvoir cesser d’être humain. And you ? »

Des singes. Ce sont tous de vulgaires singes.

Bah, pas tout à fait, j’exagère, mais la quantité de gens m’insupporte. Je n’arrive pas à me concentrer sur une forme en particulier. Il y en a trop. Les silhouettes fusionnent entre elles, les chaussures s’abattent avec force contre le concret. Des vieilles pies arpentent les vitrines colorées avec un palpable intérêt. Des hommes en vestons, cravates s’activent le long de la rue, toujours avec la même mallette sombre à la main. Sont-ils des clones ? Peut-être. Après tout, la technologie nipponne est nettement plus avancée que celle du Canada.

Les jeunes me semblent un peu plus intéressant, des touffes de mèches roses bonbons et des accoutrements dignes de fashion magazines, mais se fondent si rapidement dans la foule que j’ai du mal à les suivre du regard plus de cinq secondes. Pas joyeux. On me prive de percer la foule de mes lentilles. (Qui sont turquoises aujourd’hui en passant.) Cette ville m’empêche d’observer ces personnages. Mon arrivée débute sur une jolie note. Sarcasme.

Bref.

Bienvenue au Japon. C’est noir de monde qui se ressemble et s’assemble. Vous vous incorporerez à merveille. Pff.

Détrompez-vous ; j’a l’air railleur comme ça, mais j’aime énormément les humains. En général. Ils sont intéressants. Différents. Toutefois, pour l’instant, l’impression de me tenir debout face à un champ de robots me tenaille. Désagréable. J’en ai presque mal au cœur. Chaque membre de la société est unique, donc chacun devrait exploiter sa singularité. Sans exception.

En plus, j’ai le sentiment que mon crâne va fendre en deux. Cela n’améliore en rien mon humeur. Mes cachets contre les migraines se trouvent dans mes sacs, excluant celui que je porte à l’épaule, et ont déjà été expédiés à l’Académie. La chance me sourit. Pfft. Oh, j’aurais dû trainer mon fer à cheval ! Inexistant.

Tsk !

Il ne me sert à rien de continuer à faire le piquet. Je devrais me bouger. Sourcils froncés, lèvres pincées, je me mets en marche vers je ne sais trop où. L’Académie. J’espère bien. Pas envie d’arrêter un automate pour demander mon chemin. De toute manière, une école, ça ne passe pas inaperçu, hm ? Pas comme la bande de citoyens prisonniers de l’anonymat et du manque d’originalité qui défilent à mes côtés. Soupir. Je cognerais bien quelque chose.

Je ferme les yeux un instant, la fatigue et les trente six milliard de marteaux piqueurs qui me martèlent la cervelle, créant une bombe à retardement redoutable. De l’eau bouillante me brûle les veines. J’aimerais aller me coucher. J’veux dormir. Ahh. Mais j’avance, je marche. Un pied se glissant adroitement aux devants de son prochain à un rythme constant.

Ça fait un sale moment que j’ai débarrassé le plancher du quartier où se trouve l’aéroport et que je déambule sans direction précise. Je ne cherche pas vraiment à atteindre mon point d’arrivé, il faut avouer. Aie-je vraiment envie d’affronter ma nouvelle condition ? De faire face à la vie qui m’attend au pensionnat de Keimoo ?

… (Pause morne et terne. Tic. Tac. Tic. Tac. )

Bien sûr ! C’est une nouvelle aventure ! Loin de ceux qui savent que je suis malade. Haha ! Au fond, je suis assez chanceux. Ou bipolaire. Au choix. Ne vous méprenez pas. Je suis toujours en rogne. Heheh.

Passant une main dans ma crinière incolore, je décide de scanner à nouveau la foule, le léger changement de paysage, promettant de résulter, j’ose espérer, en une diversification de la population.

Je ne suis pas déçu. Peut-être l’aurais été s’il n’avait pas croisé mon champ de vision.

Il marche d’un pas assuré, de l’autre côté de la rue, ses longues mèches blondes virevoltant au gré de ses enjambées. Il porte de longue bottes montantes et une camisole qui laisse peu de place à l’imagination. Il se dégage de lui une sorte d’atmosphère détachée, mais enivrante. Moi qui n’avais pas envie de jouer avec le commun des mortels présentement, j’en oublie presque mon agacement – presque, puisqu’ignorer un mal de tête prouve être relativement difficile— face à cette apparition captivante. Il est remarquablement ensorcelant. Blâmez mes hormones, blâmez les pouvoirs de cet incube, mais le suivre et le fixer ne sera pas assez. Je dois entrer en contact direct avec lui.

Je pianote mes doigts distraitement sur le haut de mon jeans bleu délavé et accélère mon pas. Il est ma cible du moment. Je ne le laisserai pas filer. Jamais. Je rétrécis ma vision pour ne voir que lui, mes autres sujets d’observations peuvent bien attendre un peu, nah ? Ils ne savent même pas que je les épie trois quart du temps de toute façon. Je jette aux cachots, pour l’instant, mes regards stationnaires habituels.

Je traverse la rue témérairement, sans faire gaffe aux véhicules qui auraient pu me percuter, et m’approche davantage de l’objet de ma toute nouvelle fascination. Après mûre réflexion, il s’agit peut-être d’une femme. Plutôt difficile à déterminer quand je ne le vois que de dos. Une douzaine de têtes hirsutes nous séparent encore, et je m’extirpe de la masse à foulées pressées, juste à temps pour le voir passer les limites d’un parc à l’allure dégarnie.

Toujours avec cette démarche décadente. Accentuée par le couché de soleil pamplemousse. Quelqu’un d’autre trouverait cela romantique, chantonnerait au destin. Pas moi. Tout ce que ma tête arrive à scander se résume à :

Plus. Plus. Laisse-moi en voir plus. Montre moi tes réactions quotidiennes, suivies des plus saugrenues. Je veux tout savoir. Tu vas me répondre hein ? Ou tu vas jouer avec moi ? Parle-moi de toi charmant anonyme. Allez. Dance with me for a while.

Je m’empresse de m’engouffre dans l’enceinte publique à mon tour, le perdant de vue une petite minute.
Une minute de trop apparemment.

Je grogne et fait violence à mon bracelet de caoutchouc rose, le tiraillant avec force. Je ne m’arrête que lorsque je discerne les premiers signes de bris sur la surface du bijou de piètre qualité. Comment a-t-il pu disparaitre aussi rapidement. BAM! Le temps d’un clignement d’œil et il s’est volatilisé ! Il ne doit pas être bien loin. À moins qu’il soit un parent éloigner de Chess ou de Nightcrawler c’est impossible qu’il se soit dissipé. Mes prunelles se jettent dans tous les sens, à la recherche de ses boucles platine.

Nada. Rien. Nothing.

Je vois des druggies, se gelés dans un coin – y’a des trucs qui refusent de changer peu importe la nationalité— et hésite à les questionner au sujet de l’androgyne qui vient de m’échapper. Pas envie de farfouiller dans la drogue aujourd’hui. Trop fatigué. ‘Sont trop nombreux.

Un soupir. Une plainte rauque. Je percute un banc solitaire de tout mon poids rageant visiblement. Mon crâne, qui s’était fait tout petit les dernières dix minutes, recommence à se plaindre avec ferveur et mes paupières papillonnent avec la ferme intention de se fermer.

Je ne vais quand même pas m’endormir ici. J’pourrais me faire piquer mes trucs. Surtout que mes fringues rapiécées et déchirées de partout laissent planer une drôle d'ambiance autour de ma personne.

...

Et bah si, je l’ai fais. J'ai rejoins le pays des rêves. Ce que j’peux être con par moments. Rarement. Ha.

C’est toujours plus amusant que l’ordinaire de l'humain moyen. Piètre consolation.

« Zzz. »


Dernière édition par Kohaku Joshua Mitsumasa le Lun 26 Mar 2012 - 3:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |   La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ | EmptyVen 19 Aoû 2011 - 19:39

Non, non. Le personnage blond, ce n’était pas MOI. Moi, je l’avais repéré depuis un moment déjà, et je le suivais discrètement. Comme il semblait me ressembler comme deux gouttes d’eau, j’avais envie de voir son visage. De plus, il était étrangement vêtu : une camisole et… ces espèces de bottes montantes. Il avait l’air d’une fille. Mais qui était-ce réellement ? Tout en le suivant, je remarquai un jeune homme… aux cheveux blancs ?

D’abord, une presque sœur jumelle, et ensuite un… un quoi au fait ? Un être blanchâtre ? Non, il n’avait que ses cheveux de blanc… deux êtres étranges en une seule soirée. C’était bien ma veine. Je ne m’attardai pas sur l’être aux cheveux neige, seul mon clone m’intéressait. Et d’ailleurs… je ne vis même plus le jeune homme aux cheveux blanc. Ce dernier avait disparu, je ne le voyais plus. Il ne me restait plus que la proie qui m’intriguait.

J’étais vêtue de mon ensemble marin blanc et bleu marine, celui que j’aimais tant, et même que cette fois, j’avais mis le béret. Seules quelques mèches blondes s’en échappaient, placées de chaque côté de mes oreilles. Ce n’était pas facile de marcher vite dans mes sabots blancs, et bientôt, je perdis aussi l’être blond des yeux. Quelle poisse.

Je décida de faire demi-tour, inutile de perdre mon temps. Je ne savais même pas quelle direction il avait pris. Lorsque je fus à la hauteur d’un banc, je m’y attardai en voyant quelque chose bouger. Et oui, le soleil se couchait, l’endroit était mal éclairé, donc je distinguais mal l’animal ou la personne qui était sur… un banc ? Je regrettai de ne pas être de service, j’aurais eu ma lampe de poche. Ainsi, j’aurais pu voir de quoi ou de qui il s’agissait. Je m’arrêtai donc à hauteur du banc et, me penchant, je contemplai un instant celui qui se trouvait allongé dessus. Si j’avais raté l’être blond qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau, je n’avais pas loupé l’être blanc. Il s’agissait du jeune homme aux cheveux blancs. Je n’étais même pas sûre de la couleur, il faisait trop sombre et tout à l’heure, j’avais été trop loin de lui. Il avait l’air de dormir profondément. Pourtant, ça ne faisait pas longtemps que j’avais poursuivit mon clone. Comment pouvait-on rejoindre les bras de Morphée aussi vite ? Il devait manquer de sommeil le pauvre. Il n’avait donc aucun logement ? Peut-être venait-il d’arriver… en réalité, je n’en savais rien.

En tout cas, il n’avait pas de chance : j’avais envie de m’amuser. Je me penchai donc un peu plus vers lui pour le chatouiller. Avec un peu de chance, l’être blanc était chatouilleux, et j’allais le réveiller…

Manque de chance, il ne se réveilla pas. Il ne fit que bouger pour changer de position. Il ne voyait donc pas qu’il gâchait ma joie là ? Il avait juste à ouvrir les yeux pour m’apercevoir. Il avait de la chance que je n’aie pas emmené une bouteille d’eau, sinon je l’aurais volontiers arrosé, du moins son visage, pour le réveiller plus rapidement… et plus soudainement. C’était vache comme technique, mais ça marchait à tous les coups. Bon… en tout cas, il n’était pas chanceux : je n’avais pas fini de m’amuser. Je lui pinçais le bras qui était le plus proche de moi pour voir si ça allait faire un quelconque effet sur lui. Là, c’était obligé : il allait se réveiller, sûrement en hurlant même.

Cette fois, je n’avais pas manqué mon coup : il s’était réveillé. J’aurais sans doute du l’embrasser, comme dans ce conte, la belle au bois dormant. Le réveil aurait été plus doux, mais ce n’est malheureusement pas mon truc. Encore, s’il s’était agit d’une fille, je l’aurais fait. Avec lui… non. Je n’aimais que les filles, je n’allais pas me forcer pour lui, et l’idée ne m’était pas encore venue à l’esprit. Je contemplai le jeune homme aux cheveux blancs avant de prendre la parole :

- J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais. Tu joues le rôle de la belle, dans la belle au bois dormant ? Il me semble qu’elle s’appelait Aurore.


J’avais réfléchis un instant avant de prononcer ma dernière phrase. Ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas regardé de conte de fées… je poursuivis :

- Je me demandais pourquoi tu étais en train de dormir sur ce banc. Si tu comptes passer toute la nuit ici, tu vas mourir de froid. C’est peut-être ton souhait ?


Je ne lui laissa pas le temps de me répondre que je continuais :

- Je m’appelle Nanako Ûta. Nana pour les intimes. Si tu ne me dis pas ton prénom, je te surnomme Aurore.
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MessageSujet: Re: La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |   La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ | EmptyVen 9 Sep 2011 - 4:17

« Alice was on crack, the Hatter told me so. »

Je ne crois pas au paradis, toutefois, je crois en l’enfer. Le bonheur va et vient, mais la douleur reste toujours ancrée dans un coin reculé de nous même. Seuls les damnés existent.

Tel est mon monologue interne lorsqu’un lapin, tout de gris vêtu, bondi idiotement devant moi. Cette bestiole ne connait-elle pas la peur ? Les animaux dépendent de leurs instincts de survie pour survivre. Les lapins sont cons, ils se jettent innocemment devant les prédateurs. Un peu comme moi, eh ? Je suis présentement endormi sur un banc, je crois. Toutefois, le paysage qui m’entoure n’a absolument rien avoir avec celui que m’évoque l’hypothétique banc sur lequel j’ai choisi de roupiller. Nan, j’suis en plein paradis de première classe. Haha. L’oasis parait ensoleillée, des éclats carmin décadent se reflétant sur la surface miroitante de la sobre crique à ma droite. Y’a des palmiers, du sables et ce foutu bunny aux larges yeux noirs. Charmant décorum, n’est-ce pas ?

Mes pieds sont enfoncés sous une couche de sable blanc, j’entends les échos lointains d’une fanfare. N’importe quoi. Pft. Y’a un arc-en-ciel dans le ciel et je suis certains que des licornes fument des joins en arrière plan. Abonné vous à Madness.net, c’est gratuit et efficace. Dose prescrite ? Décalage horaire, des antidépresseurs et vous êtes partis pour une fiesta jouissive ! With unicorns yeah ~ !

J’entrevois une sirène blonde, quelque part dans les eaux illuminées telles des rubis. Serait-ce le bellâtre que j’ai suivi tout à l’heure ? S’il s’est caché ici, je ne suis plus très enclin à partir. Y’a juste le lapin auquel j’aimerais bien foutre un coup de pied. J’ignore exactement pourquoi, mais sa présence m’agace.

Woah. Il fait tout noir soudainement . . . Serait-ce la fin de mon existence. Hahah, bien sûr que non. J’déconne.

Je cligne des yeux bêtement, mes lentilles me brulant les rétines douloureusement. Ma tortionnaire à un nez, une bouche et pourrait passer pour la sœur de mon incube. Hands down. Quoique dans son cas, on ne s’interroge pas, nan pas du tout, sur l’exactitude de son sexe. Ses lèvres bougent, elle me cause.

- J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais. Tu joues le rôle de la belle, dans la belle au bois dormant ? Il me semble qu’elle s’appelait Aurore.

Les marteaux piqueurs qui ont infestés mon crane persistent toujours. L’envie de la cogner pour me débarrasser d’un peu de tension se faufile dans mes veines jusqu’à ce que je prenne conscience qu’elle me débite des merdes au sujet de la Belle au bois dormant.

Seriously. I’m not in the mood. Fuck off.

Mais c’est qu’elle insiste la dame. En aucun cas, je ne me serais laissé mourir de froid ! Je refuse de flirter avec la mort d’une manière si pathétique. C’est bon pour les films et les itinérants. Point. Et même si j’ai parfois l’air d’un sans abri, d’un amuseur de foule, j’en suis pas un. Si elle pouvait se taire, je la pardonnerais

« Tu te la ferme, oui ? »

Elle ne m’écoute pas, ses yeux me paraissent moqueurs. Je me redresse, agacé. Par sa ressemblance avec le bellâtre, par ce surnom de gonzesse emmerdante et parce qu’elle se trouve en situation de pouvoir comparativement à moi. Elle se prend pour qui, si elle compte jouer la bonne samaritaine, qu’elle le fasse correctement. En ce moment, elle m’évoque davantage une prostituée ou autres loques internationales du genre.

« J’ai pas d’argent sur moi mam’zelle. »

Je me projette hors du confort relatif du banc, un grognement pendu au bout des lèvres. Voilà maintenant j’ai mal au dos en plus d’avoir la tête en miette. Super. Le karma interstellaire jette ses foudres sur moi. Pff. As if.

« On m’appelle Chess. »

Tant qu’à subir le courroux de l’existence, tenu à distance de mon insoutenable légèreté coutumière, mieux vaut prévenir que guérir. Si elle persiste à me surnomme Aurore, je la baffe, qu’importe si c’est une ninja ou une fille de joie bien entraînée.

« Maintenant t’peux retourner à ton trottoir, parce que t’essayer avec moi ça équivaut à du détournement de mineurs. . . »

Je force un rire. Bah, plus ou moins, j’ai hâte de voir la tronche qu’elle va me tirer, malgré mon désir de me rouler dans des cachets et de les avaler à la pelletée. Je fais quelques pas lents, guettant sa réaction.


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MessageSujet: Re: La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |   La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ | EmptyMer 14 Déc 2011 - 11:59

Pourquoi il m’engueulait comme ça ? Genre, il voulait rester dormir, au froid, sur son banc ? Et de quel droit il me parlait comme ça ? Hein ? De l’argent ? Il me prend pour une prostituée. Soit. Je retirai mon beret, dévoilant mes longs cheveux blonds, puisqu’ils étaient encore blonds à ce moment-là, avant de prendre la parole :

– Je crois qu’on s’est mal compris.

Il avait de la chance, je n’avais pas mes menottes… je les regrettais presque. Savoure ta chance, la prochaine fois qu'on se croise, tu n'y échapperas pas. Je soupirai avant de dire :

– Je voulais juste t’aider. Si tu comptes vraiment me prendre pour une prostituée… tu vas finir par m’énerver. Et ce n'est pas l'argent qui manque chez moi.

Je m’éloigna de quelques pas avant de rajouter :

– Je suis flic. Je pensais avoir à faire à un clochard. Bref, on s'en fout. Rendors-toi et meurs dans le froid, tu as raison.

Un détournement de mineur, hein ?

– Pour ta gouverne, je n’aime que les filles. Tu n’avais rien à craindre. Bon vent.

Et un aveu, un. Il n'y en aura pas d'autres. Chess, ce n'était même pas un prénom. Je lui avais sorti mon prénom et mon nom. Il abusait. Je n'aimais pas ça. Il était vraiment chanceux. S'il y avait eu un volontaire dans le coin pour m'apporter mes affaires... mais non. Et bien sûr, pas l'ombre d'un collègue ou d'un père, le mien cela va de soi. Quelle situation emmerdante. Tout ça pour un gamin, puisqu'il m'a parlé de détournement de mineur. L'abus. Je le hais déjà.

– J'espère pour toi qu'on ne va pas se croiser lorsque je serais en service, parce que là, je pourrais t'arrêter. J'aime me venger. Tu mérites que je me venge pour m'avoir prise pour ce que je ne suis pas.

J’exhaussais enfin son souhait : je retourne d’où je viens, mais certainement pas sur un trottoir. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus aucun respect de nos jours. Il mériterait que je revienne en tenue de flic l’arrêter. Un jour en garde à vue ne lui ferait pas de mal. Il m’avait mise de mauvais poil. Je m’emparai de mon paquet de clopes et de mon briquet. Fumer allait me calmer. Je n’avais pas encore arrêté, j’avais le droit. La clope coincée entre mes lèvres, je remis mon béret. Je ne m’arrêtais pas, je continuais mon chemin. Appelles-moi, je t’ignore. Suis-moi, je te fuis. Démmerdes-toi.

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MessageSujet: Re: La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |   La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ | EmptyMar 3 Jan 2012 - 0:04

Et alors qu’elle me débitait mille et une conneries, m’avouait sa sexualité et exclamait son désir de vengeance haut et fort, hargneuse et froide, je restais là, debout, main dans mes cheveux hirsutes. Mon mal de crâne me vrillait l’intérieur, chaque percussion du monde extérieur me valant un décibel de douleur. Qu’elle aille se faire foute ou qu’elle ne laisse pas l’impression d’être une travailleuse de rue si elle voulait que mon opinion change. Vêtue comme elle l’était, elle me rappelait tout à fait ces filles qui allaient et venaient le long de Ste-Catherine à Montréal. Risible, amusant. Ce l’aurait été si j’aurais été d’humeur. Je haussai vaguement un sourcil en la regardant s’éloigner d’un pas frustré, visiblement offusquée. Presque drôle, quoique pas vraiment, je voulais décamper et dormir un brin. Cette académie ne devait pas se trouver bien loin de là où je me trouvais . . . quoique certaines villes japonaises étaient réputées pour être exagérément grandes. Ma chance, heh. Quelle chance . . .

Je me laissai retomber sur mon banc, désorienté et à cran. Que devais-je faire ? La poursuivre tel un chiot pathétique ? Je préférais mille fois me perdre que d’endurer sa présence. Elle me paraissait odieuse, imperméable à un éventuel jeu. Le seul bon point s’avéraient être ses iris bleus. J’aimais les yeux bleus. Quoique Miss Police et ses grands chevaux m’agaçait. Je m’en fichais qu’elle soit flic, juge ou enquêteuse, j’avais l’argent pour me sortir d’à peu près n’importe quoi, la société n’avait pas de prise sur chacun de mes actes. Loin de là. Cette femme prouvait être une tête folle, une ingénue. J’esquissai un sourire moqueur à l’adresse de son dos, glissant mes phalanges le long des lattes tièdes du banc. Hm.

Elle s’en allait pour de vrai, la nana à l’uniforme fictif et, moi, je me désintéressais déjà de son cas négligeable. Mes yeux se promenaient, vagabonds et critiques, sur l’étendue du parc. Le bellâtre blond de tout à l’heure aurait-il la gentillesse de refaire son apparition ? Je pourrais lui demander des directions . . .

Au lieu d’un ange androgyne, mes prunelles furent témoins d’une altercation passablement sauvage. Les junkies que j’avais précédemment aperçus avaient entrepris de se filer des coups, baffes sanguinaires qui ricochaient maigrement à travers le parc. Ne me sentant pas concerné par la bataille, mais demeurant curieux de nature, et complètement perdu de surcroît, je les observai tranquillement de mon banc.

L’un d’entre eux, visage ruisselant de sang, œil enflé, pointait férocement la direction dans laquelle la poupée policière blonde s’en était en aller. Oh ? Voilà qui était amusant. Ce troupeau de lémuriens éclatés avaient-ils reconnus la supposée membre de forces de l’ordre ? On dirait en tout cas. Ils s’approchèrent d’elle, lentement dû à la bagarre qui rageait au sein de leurs rangs désordonnés, et l’abordèrent très certainement rudement, impoliment. Pas que l’impolitesse ne m’affecte, soit, mais elle semblait y être attachée. Je ricanai. Voyons ce que la gentille prostituée policière allait nous concocter. Je restai assis là, immobile et contemplai le spectacle.

Mon mal de tête vibrait, j’irai m’adresser au vainqueur pour demander mon chemin.
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MessageSujet: Re: La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |   La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ | EmptyMer 4 Jan 2012 - 15:12




...la Belle et le Clochard

J’étais repartie vers ma voiture, garée non loin du parc. Je n’habitais pas le quartier, j’avais eu la flemme de marcher jusqu’à ce parc. Je n’étais ni économique, ni écologique mais tant pis. C’était juste pour cette fois. Je ne me doutais pas qu’à quelques mètres de moi, il y avait un troupeau de Junkies. Ce ne fut seulement lorsqu’ils s’adressèrent à moi que je me retournai pour voir ces excités manifestement furieux. Je répliquai calmement :

- Oh, les excités. Si vous avez un problème, arrangez-vous entre vous. J’ai autre chose à faire.

Je m’étais un peu éloignée de ma voiture, avant leur arrivée. J’avais juste récupéré ma paire de menottes, que j’avais glissées dans la poche de ma veste. Dommage qu’elles soient inutiles pour calmer ce troupeau de Junkies, parce qu’avec une seule paire de menottes, je n’allais pas aller loin. Et manifestement, ces excités n’avaient rien d’autre à faire que de me casser les ovaires. Ils m’avaient encerclé en ricanant. Leur rire me fit penser à celui des Hyènes. C’était horrible, tellement ça perçaient les oreilles. Je poussa un soupir en les observant pour lâcher :

- Vous n’avez pas un peu trop forcé sur la drogue ? Regardez l’état dans lequel vous êtes, c’est du propre. Et vous deux, couvert de sang, vous êtes fier de vous ?

Si vous voulez mon avis, ils n’en avaient ABSOLUMENT rien à foutre de ce que je leur racontais. Et l’autre là-bas, installé sur son banc… il pensait que je ne l’avais pas remarqué ? On dirait qu’il s’amusait de voir cette scène se dérouler presque sous ses yeux. Je me doutais bien qu’il n’allait pas lever son cul du banc pour venir m’aider… de toute façon, je n’avais pas besoin de son aide. J’ôtai mon béret, m’empara des menottes avant de retirer ma veste. J’étais beaucoup plus à l’aise sans ces deux morceaux de tissu. Le troupeau d’excités se contenta de me regarder, c’était limite s’ils ne bavaient pas, de voir une fille enlever une partie de ses fringues… et ils osaient me siffler. S’ils croyaient que j’allais me débarrasser de mes autres vêtements, ils se trompaient… l’un d’entre eux s’énerva contre moi, verbalement bien sûr, afin que je continuer dans ma lancée. Non, non. Je n’allais pas exaucer son vœu. Quel dommage. Je me rapprochai de lui, en prenant mon temps. Il m’observait, et j’avais l’impression qu’il se retenait de se jeter sur moi. Si vous voulez mon avis, il s’agissait du chef de tous ces excités. En deux temps, trois mouvements, j’étais parvenue à l’attacher grâce aux bracelets. L’un autour de son poignet, l’autre autour d’un lampadaire, qui traînait dans le coin. Les autres Junkies reculèrent brusquement. Moi, j’étais en train de sortir mon paquet de clope de la poche de ma jupe pour fumer. Je surveillais les excités, qui semblaient hésiter entre se jeter sur moi ou fuir. Ils optèrent tous pour la seconde solution. Je poussai un soupir de soulagement, et tout en fumant, je m’adressa à celui que j’avais attaché :

- C’est normal qu’ils aient pris la fuite ? T’as de drôles de compères. Je serais toi, je changerais de fréquentation.

Je n’avais pas de temps à perdre avec lui. Je jetai mon mégot à ses pieds avant de me diriger vers ma voiture en lançant à l’excité, qui était toujours attaché :

- Je vous avais pourtant prévenu : j’ai autre chose à faire. On ne m’écoute jamais.

Il ne fit que me demander, en hurlant comme un forcené, de le détacher. Si c’était pour que le troupeau revienne, pour me régler mon compte avec lui, ce n’était pas la peine. Il me prenait pour qui ? Une idiote ? J’étais peut-être blonde, mais les blondes sont loin d’être aussi stupides.

- Ne prends pas les blondes pour ce qu’elles ne sont pas.

Rien que pour ça, j’avais envie de le laisser attaché au lampadaire… le pire, c’est que je le fis. J’ignorai totalement ses injures et toute la compagnie pour remettre ma veste et mon béret. Au lieu de me rapprocher de ma voiture, je rejoignis l’autre, sur son banc. Une fois à quelques mètres de lui, je lâchai :

- Le spectacle t’a plu ? Je peux peut-être t’aider, avec ta valise. Tu ne vas pas attendre l’aube pour reprendre ta route. Où veux-tu aller, je vais t’emmener. Ma voiture est là-bas.


Nana and Koko





Spoiler:
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
Multicompte(s) : Lawrence E. Swanster | Populaire

KMO
                                   :

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MessageSujet: Re: La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |   La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ | EmptyVen 13 Jan 2012 - 19:44

C’était magique et positivement hilarant. Elle était seule, ils formaient un groupe. Désordonné au possible, mais tout de même plus nombreux qu’elle, solitaire dans l’adversité, avec mes yeux avides de l’observer en tant que spectateurs dénaturés. J’appuyai mon coude sur le dossier du banc, enfonçant ma joue dans la paume redressée de ma main, adoptant une position plus confortable, plus clémente face aux lacérations de mon mal de tête.

Elle, la supposée marque d’autorité chargée d’appliquer la loi, la policière, se permettait de les narguer, commentant banalement leur usage nocif de la drogue, usant d’un ton cinglant, perforant. Oh, à leur place j’aurais mordu, si un tel ton avait été adressé à ma personne, sur un tel ton, avec une arrogance si palpable. Je ricanai de mon siège de bois, tapotant les doigts de ma main libre sur chacune de mes cuisses, alternant de la gauche à la droite aléatoirement. J’entendais tous leurs échanges grossiers. Les sifflements que les junkies lançaient, ne l’avaient-ils pas entendu me hurler qu’elle était lesbienne ?, alors qu’elle retirait son béret et s’emparait de menottes m’arrachèrent un gloussement espiègle presque sadique. Elle n’allait pas apprécier, particulièrement si le fort caractère qu’elle avait revêtu lors de notre brève conversation se manifestait de nouveau. J’espérais fortement que ce serais le cas. L’éclat argenté de son outil de travail percuta le synthétique de mes lentilles et je m’attardai à le fixai quelques courts instant. Ironique à mes yeux d’utiliser un tel objet, considérant que je l’avais prise pour une travailleuse de rue, jupe trop courte, jambes allongées, blonde comme le soleil. Peut-être n’était-elle pas une fille de joie, mais j’étais certain qu’elle aurait pu faire un carnage et voler les clients des autres filles si elle l’aurait désiré. Les pervers adorait les gens avec du caractère et elle ne semblait pas en manqué . . .

Parlant de personnalité marquée, elle leur fumait au visage maintenant, contemplant les adolescents d’un regard presque condescendant. Eh bah . . . Elle me faisait presqu’oublier les marteaux piqueurs qui dansaient dans mon cerveau, me faisait apprécier le fait d’avoir poursuivi un androgyne blond platine jusqu’à ce parc. On ne voyait pas une telle altercation tous les jours . . . Quoique, de loin, elle ressemblait presque au bellâtre de marbre. Avec une couche ou deux de courbes supplémentaire. Je fis la moue.

Il prouvait particulièrement amusant d’observer quelqu’un m’apparaissant comme une potentielle prostituée de mettre un groupe de jeunes hurluberlus KO à l’aide de menottes. Une pute aurait des manières bien moins créatives de faire usage des bracelets de métal . . . Quoique cette affirmation mentale relevait d’une opinion purement subjective. Après tout, je ne doutais point le de mec qu’elle venait d’emprisonner à proximité d’un lampadaire aurait préféré se voir attaché à un lit.

Nouveau ricanement. Je regardai la majeure partie du groupe se disperser entre les arbres rabougris du parc, m’attardant sur leur élancée digne des guépards. Woah. Elle ne faisait pas SI peur que ça la BombShell. Ils avaient sûrement des antécédents avec la police pour daigner s’enfuir si rapidement, détalant comme si leurs vies en dépendaient, courant le plus loin possible de la guerrière blonde. Elle se rhabillait, enfilant sa veste, se chapeautant de son béret, s’égara dans quelques phrases dignes d’un roman de sci-fi policier des années ’90 à l’adresse de son prisonnier. Contre toutes attentes, quoique pas vraiment, elle délaissa l’image de la justicière héroïque, abandonnant l’autre à son sort, coincé près du réverbère. J’éclatai de rire, psychotique.

Mal à la tête, mais cela valait nettement la peine. Elle s’approcha de ma personne, puis me lança quelques mots, telle une bonne samaritaine, une super héro distante qui nettoyait la scène de combat après ce dernier. Seule tâche sur son beau pedigree était le mec qui tiraillait la menotte de son poignet libre, geignant comme un chiot blessé.

« C’tait magnifique ! J’adore le comité d’accueil ! T’fais ça souvent ? Humilier la populace, j’veux dire. », mon japonais se faisais un brin rouillé, mon accent plus prononcé que je ne l’aurais désiré. Soit, je ne pouvais rien y changer, j’allais vite apprendre à masquer mes origines complètement, il suffisait de me laisser quelques mois pour m’intégrer, me fondre dans la foule des individus que j’adorais tant. Bien qu’aujourd’hui, je devais avouer plus ressentir l’envie de les démolir qu’autre chose. J’étais un ange, figurez-vous.

Je me redressai à demi, me laissant tout le loisir d’observer la dame, lui offrant en cadeau un vil sourire accompagné d’un haussement de sourcil moqueur. Bah oui, monter avec elle dans sa voiture comme un ingénu. Là où cela n’aurait pas été très surprenant en soi, considérant que j’avais la fâcheuse habitude d’aller au devant des situations sordides, la perspective d’être attiré tel un enfant naïf dans les confins du véhicule d’un pédophile ne m’enchantait guère. Pas qu’elle soit une violeuse d’enfant ou que je sois un bambin. L’imagerie était utilisée à titre d’exemple.

« Monter dans ta voiture ? Et qu’est-ce qui m’assures que n’iras pas m’jeter dans Tokyo Bay, huh ? Madame la policère ? Quoique ce serait sympa de me pointer la direction de l’Académie . . . »
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MessageSujet: Re: La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ |   La Belle et le Clochard [ PV Nanako Ûta ] | ABANDONNÉ | EmptyDim 22 Jan 2012 - 14:49




...la Belle et le Clochard

Ce Chess… il était étrange pour moi. Son accent japonais était un peu trop prononcé, sans doute n’avait-il pas parlé cette langue depuis longtemps… ceci dit, il s’exprimait bien, puisque ses paroles restaient compréhensibles. Je le trouvais un peu trop enthousiaste par la scène qui s’était déroulée presque devant ses yeux, avec cette maudite bande de Junkies qui s’était enfuie alors que j’avais attaché leur chef à un lampadaire. Les lâches quoi. Ce n’était pas la première fois que j’arrêtais un chef de bande, et que ses compères prenaient la fuite. Franchement, c’était n’importe quoi. Ils étaient plus nombreux que moi, je n’avais qu’une seule paire de menottes. Ridicule.

J’avais une sacrée envie de prendre des notes sur lui, qui était quelque peu agaçant en ce moment-même. Je pris la parole pour répondre à sa question :


- J’aime bien en humilier, en général, ça calme plutôt bien…


Pour le moment, ça n’avait pas calmé l’autre, il était plus énervé qu’autre chose. Qu’à cela ne tienne, il allait se calmer, sans quoi, je comptais bien le laisser attaché à son lampadaire. Ce n’était pas ça qui allait me déranger. Aux différentes questions de Chess, je poussai un profond soupir avant de déclarer :


- J’ai une meilleure idée : Et si je t’arrêtais pour non-assistance à personne en danger, hein ? Je pense que ce serait bien. Après tout, tu n’as fait qu’assister à la scène sans bouger le petit doigt. T’imagine si les autres n’avaient pas pris la fuite ? Je suis peut-être flic, mais un peu d’aide de temps en temps, ça ne fait pas de mal.


Je plaisantais bien sûr, mais j’avais un air tellement sérieux lorsque je lui avais sorti mon petit flot de paroles qu’il ne pouvait que me prendre au mot. Mon visage s’éclaira d’un sourire lorsque je repris la parole :


- Tu m’as déjà prise pour une prostituée, imagine si je n’étais qu’une psychopathe en tenue de flic avec mes menottes et mon flingue… c’est dur de me faire confiance. C’est peut-être mieux de te laisser avec ta valise dans ce parc mal fréquenté à cette heure-ci.


La direction de l’académie ? Il s’était inscrit là-bas ? Il était donc lycéen ou universitaire… intéressant.


- Tu as un sacré chemin à faire avant de trouver l’académie. Tu comptes vraiment y aller à pieds ? Je te souhaite bien du courage.


Je le laissai réfléchir en m’éloignant de lui. Il fallait que je m’occupe de l’autre, qui commençait sérieusement à m’agacer à geindre. Lorsque je fus en face de lui, je ne fis que détacher le bracelet qui le retenait au lampadaire pour le refermer autour de son autre poignet, seulement après l’avoir forcé à le mettre dans son dos. S’il croyait que j’allais lui rendre sa liberté, il se trompait. Je le poussais ensuite sans ménagement jusqu’à la voiture, et ouvrant la portière côté passager, derrière le siège du conducteur, je le forçai à s’asseoir avant de refermer la porte. J’avais pris soin de mettre la sécurité enfants, ainsi il ne pouvait pas ouvrir pour s’enfuir. Je lançai ensuite à Chess, de sorte à ce qu’il m’entende :


- Tu viens, oui ou merde ? Je t’emmène à l’académie. Je ne vais pas te le dire une troisième fois, je déteste me répéter.


J’ouvris ma porte, côté conducteur puisque c’est moi qui conduisais, puis je sortis mon paquet de clopes pour fumer. J’observais l’autre, installé à l’arrière, et repérant quelque chose qu’il n’avait pas fait, je lui en fis la remarque :


- Ta ceinture, bordel. Tu vas me faire envie de rajouter d’autres choses dans ton dossier.




Nana and Koko


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