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 Never made it as a wise man [pv]

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Wunjo Ivanov
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Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
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MessageSujet: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyLun 6 Juin 2011 - 1:00

(Pour le titre, c'est le début de "How you remind me" que j'ai écouté en faisant le poste ='D)


    Un rendez-vous.
    Pas un rendez-vous amoureux ceci dit. Enfin… pas que Wun ne le sache et, en général, ce genre de chose, on le sait d’avance. Ou on le soupçonne.
    Pas franchement non plus un rendez-vous amical, ceci dit. Ca n’était pas comme s’ils avaient prévu de voir un film ou d’aller faire un tour à la foire ensemble –comme si Wun avait une tête à traîner dans le foires… En fait, pour être tout à fait honnête, il adorait les foires. Mais ça n’était pas le genre d’infos qu’on pouvait deviner en regardant son visage.

    A vrai dire, Wun ne savait pas encore pourquoi il avait rendez-vous. Il savait qu’il avait rendez-vous, c’était un bon début. Il savait où, ce qui était relativement utile aussi. Il savait avec qui. Enfin… presque. Il connaissait son nom. Enfin son prénom, pour être tout à fait exact. Il savait aussi quelle tête il avait. Son age, à peu près, en tout cas il pouvait l’évaluer. Et son numéro de téléphone, mais ça, seulement depuis le matin-même lorsqu’il lui avait envoyé le texto.

    La personne en question n’avait pas eu à beaucoup s’expliciter pour que Wun sache de qui il était question. Le sms avait été assez vague. Il lui avait juste demandé de le retrouver dans un café, en ville. Il lui avait dit que c’était urgent et qu’il « comptait sur lui ». Pour quoi ? Aucune idée.

    Certes, le russe aurait pu l’ignorer. Il aurait même pu faire semblant de ne pas le connaître -du style "faux numéro". Mais ce type avait son numéro, son nom, et plus que tout, il avait des infos sur lui qui, si elles tombaient dans une mauvaise oreille, pourraient lui attirer des problèmes. Il ne savait même pas exactement quelles infos. En fait, leur première rencontre était assez floue.
    En tout cas, la partie où Wun s’était écroulée sur lui, pissant le sang –tâchant au passage son haut qui était, d’après les souvenirs du blond, gris- , perdant presque connaissance, déblatérant tout ce qui lui passait par la tête, était floue.

    Il avait pu tout lui déballer, comme il avait pu ânonner des bêtises. Mais il lui avait au moins dévoilé quelques infos à son sujet. Ne serait-ce que pour justifier son état lamentable.

    C’est vrai, le type s’était montré plutôt compréhensif et aidant. Sacrément aidant même. Il n’avait, a priori, pas de raison d’en vouloir à Wun et de chercher à lui nuire en allant balancer ses petits secrets. Sauf pour deux raisons : il pouvait s’agir d’un cinglé, et le russe n’aurait pu jurer du contraire du peu qu’il le connaissait, ou bien d’un type complètement apeuré, ce qui serait totalement justifié. Dans le dernier cas, il pourrait aller trouver refuge chez la police, et même si Wun s’en sortait toujours bien, il préférait faire profil bas ces derniers temps.

    Il avait donc accepté de revoir ce type là. Ne serait-ce que pour savoir ce qu’il lui voulait. Comme ça, il serait fixé. S’il lui voulait du mal, ou s’il voulait l’embarquer dans un chantage trop dangereux et pénible, Wun aviserait. S’il ne voulait rien du tout… très bien. S’il voulait autre chose… Wun se débrouillerait. Il se débrouillait toujours, cette fois-ci ne ferait pas exception.

    Naturellement, comme toujours dans ce genre de situation de doute, il n’en avait parlé à personne. Pour ne pas qu’on s’en mêle, pour ne pas tout compliquer. Il avait pour -mauvais- habitude de régler ses histoires lui-même.

    Arrivé sur le lieu du rendez-vous, il balaya la terrasse du café du parc des yeux, et n’y trouva pas le type qu’il était sensé rencontrer. Il choisit donc une table un peu à l’écart, au cas où l’autre s’avérait être un peu trop bavard.
    Le beau temps avait attiré beaucoup de monde dehors, la terrasse était plutôt bien pleine, et il y avait donc un brouhaha idéal pour une conversation qui n’était pas sensée être épiée. De plus, avec son allure de « teenageer », le russe se fondait plutôt bien dans le décor.

    Peut être que son « sauveur » ne le reconnaitrait pas tout de suite. Après tout, il était nettement plus présentable cette fois-ci que la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés tous les deux. Déjà, Wun ne pissait pas le sang. Ensuite, il avait les cheveux propres, et coiffés, attachés en demie-queue. Il avait l’air beaucoup plus détendu aussi –en même temps, la dernière fois qu’il s’était écroulé sur son sauveur, il avait le visage crispé par la douleur.
    Question tenue, il avait opté pour du décontracté et du passe-partout : un jeans, un peu effilé au niveau des chevilles, et un simple t-shirt mauve.

    Une fois installé, il ôta les lunettes de soleil perchées sur son nez et les remonta sur son front, en guise de serre-tête.
    Il posa son portable bien en évidence sur la table, pour ne pas louper de sms ou d’appel manqué du grand inconnu de ce poste.
    Il était, il fallait bien l’avouer, un peu nerveux. Nerveux parce que pour une fois, il n’avait pas du tout l’impression d’être maitre de la situation.

    Avoir peur, il connaissait. Il maitrisait parfaitement ce sentiment, il savait pourquoi il avait peur et comment chasser l’angoisse. La nervosité, ça n’était pas son terrain de bataille. Surtout qu’il ne savait pas bien ce qu’il devait craindre, s’il devait craindre. Beaucoup trop d’incertitude, pour une si petite bourde –si tant est que se jeter sur un inconnu avec un trou dans le vendre pour le supplier de l’aider soit une « petite bourde ».

    Il alpagua le serveur, ce qui lui permit de s’occuper quelques minutes et de penser à autre chose. Il lui demanda conseil sur les desserts et commanda finalement un bananasplit. Il n’avait pas encore mangé de la journée, un peu de sucres rapides ne lui ferait sans doute pas de mal –maigre qu’il était. Il commanda également une limonade, avant de laisser filer le serveur, et de reposer les yeux sur son portable, guettant l’heure, remuant sur sa chaise.

    Il sortit son paquet de cigarettes, ami des moments difficiles, en extirpa une, la coinça entre ses lèvres un peu trop pincées, l’alluma. La première bouffée le rasséréna un court instant, et il ferma les yeux, faisant abstraction de son environnement.
    Lorsqu’il rouvrit ses yeux vairons, il les posa sur la table devant lui. Pas encore de bananasplit ou de limonade. En revanche, son portable indiquait un nouveau message, du numéro du type qu’il attendait mais qu’il n’avait pas encore enregistré dans son répertoire –n’étant pas certain d’avoir encore à faire à lui.

    Soupirant, il hésita, et prit son portable en main. Son pouce appuya lentement sur le bouton supposé ouvrir le SMS, dévoilant l’information.

    « Ah. » déclara seulement Wun, plus pour lui-même que pour les gens des tables voisines.


Dernière édition par Wunjo 'Dan' Ebels le Jeu 20 Juin 2013 - 18:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyMer 8 Juin 2011 - 22:39

. . . . Pourquoi? Parce que. C'est comme ça, il y a des jours sans et des jours avec. On ne peut pas toujours être de bonne humeur, rire aux mauvaises blagues ou accepter les paroles déplacées sans rien dire. Certains pouvaient encore faire l'ignorant, réussir à se persuader eux-mêmes qu'ils n'avaient vraiment rien entendu mais combien de temps est-ce que ça peut durer tout ça? Un jour ou l'autre, les compteurs ont besoin d'être remis à zéro, les choses doivent être mises à plat. Il faut une certaine force de caractère pour survivre dans ce monde, une force qui avait tendance à abandonner Yoite depuis peu. Le jeune garçon, bien qu'en pleine forme et attentif à ses atouts, ne réussissait pas à trouver une proie facile pour "soulager sa conscience" et au lieu de voir rouge comme certains le feraient, il devenait las d'attendre son tour. Le pire, c'était que cette soudaine lassitude déteignait aussi sur ses habitudes quotidiennes, il sentait son scolaire devenir une moindre priorité, ses sorties devenaient rares et ses grasses mat' faisaient la queue en attendant leur tour. Était-ce la fainéantise qui contaminait tous les étudiants à l'université? Lorsqu'il était arrivé à Keimoo, il avait aussitôt pensé qu'il n'irait plus en cours mais pourtant, il suivait son cursus. Alors pourquoi maintenant?

Le texto fut envoyé assez tard dans la matinée, envie de dernière minute. Il ne s'était pas posé de questions très longtemps, il avait presque agi sur un coup de tête. Son moral n'était pas encore dans ses chaussettes mais le sourire n'avait pas non plus conquit ses lèvres. Mitigé disons. Peut-être même qu'il allait lui faire faux bond. Que voulait-il au fond? Juste prendre de ses nouvelles? Le revoir? L'emmerder pour lui retourner la monnaie de sa pièce? Ce jour-là, bien qu'en situation stressante, les choses s'étaient plutôt bien déroulées entre eux. Un numéro de téléphone un peu volé sur la fin certes, mais rien de très négatif sur la longueur. Ça faisait des semaines qu'il n'avait pas pensé à lui alors pourquoi aujourd'hui?
Le beau temps le suppliait de retrouver son moral d'antan alors qu'il enfilait son jean pour partir à l'heure et finalement se motiver comme il se devait. Si bien qu'il quitta son chez lui sans trop de retard. Décision prise, fallait bien qu'il se débrouille avec de toute façon.

Il était là. Installé tranquillement sur une des chaises à disposition, patient. Yoite avait à peine 2 minutes de retard sur l'heure prévue et pourtant, l'autre était déjà là. Le voir si bien portant, si ... vivant au fond, ça lui donna un léger sourire. Savoir qu'il était venu aussi, au fond mais alors qu'il le laissait poireauter, commander un truc pour faire passer le temps, un mal de ventre vient délicatement s'emparer de Yoite. Posant sa main à l'endroit où il avait le plus mal, il s'adossa contre le poteau qui lui tenait compagnie depuis tout à l'heure et ferma les yeux pour reprendre sa respiration. Y avait rien à faire, le stress lui bouffait toute son énergie depuis peu, il ne pouvait pas rester comme ça et bien qu'il ait des personnes plus proches que ce Wunjo à ses côtés, c'était à lui qu'il avait envie d'en parler et ce n'était pas pour rien.
Sortant son téléphone de sa poche, il tapota vite fait :


"Et si tu m'attendais encore un peu?"

Sa façon à lui de dire qu'il allait sûrement avoir un peu de retard. Il risquait fort de se griller en disant cela, prouvant par la même occasion qu'il l'avait vu attendre mais il s'en fichait. Il n'avait pas l'intention de rester adossé à ce poteau toute la journée. Il ne lui avait pas envoyé ce message juste pour l'énerver ou autre, il allait vraiment avoir du retard.
Faisant demi-tour, il marcha sur ses pas pour finalement entrer dans les toilettes publiques à l'entrée du parc. Il avait toujours détesté ces trucs pleins de microbes et particulièrement non-hygiéniques. Quand il poussa la porte, une mouche lui grilla la priorité mais il s'en ficha et referma derrière lui avant de se mettre à genoux sans faire de manières. La respiration lourde, il savait ce qu'il devait faire et savait aussi comment mais alors qu'il allait commencer, il entendit 2 voix masculines derrière lui. Il n'était plus seul, mince . . . Oh, et puis après tout, tant pis pour eux. Reprenant son action, il n'eut qu'à ouvrir les yeux pour sentir son envie de vomir prendre le dessus. La gorge en feu, ça ne dura que 10 secondes à peine. Ressortant des toilettes avec toute la classe dont il disposait à ce moment, il se tourna vers l'un des deux hommes qui attendait et envoya juste "Je vous en prie" en souriant, avant de se rincer la bouche. Eternel sala*d.

Il était toujours là. Commençait-il à avoir les nerfs en pelote? Personnellement, si Yoite avait été dans son cas, il serait rentré chez lui depuis longtemps, se fichant des conséquences. Mais sûrement que ce mec était plus intelligent que lui. Fallait dire que leur dernière discussion avait mis à jour des tas de choses plutôt personnelles et surtout très intéressantes pour certains. Yo pouvait-il se dire qu'il savait des choses dont il pouvait profiter? Tout à fait! C'était même pour cela qu'il était là aujourd'hui!
S'avançant sur la terrasse, il ne chercha même pas à faire mine de le chercher et se dirigea aussitôt vers sa table. C'était bien lui, même si son style actuel était 10 fois plus plaisant. Propre, en bonne santé et surtout pas sous le choc. Avait-il encore mal? S'asseyant à la chaise d'en face, se concentrant sur la figure qu'il devait donner et non sur celle qu'il avait envie de faire, il prit les devants :

"Finalement, t'es resté. On se demande bien pourquoi ..."

Yoite n'avait jamais été d'une nature dominante sur les gens qui, à l'origine, détenaient le pouvoir. Là, il savait bien que dans son domaine, Wunjo devait être quelqu'un de respecté voire craint et pourtant, là c’était un peu comme s'il le tenait en laisse. Tout ce qu'il avait entendu ce jour-là, il l'avait mémorisé. Au départ, il avait juste voulu l'aider mais les circonstances avaient été telles que la curiosité avait fait le reste. Aujourd'hui, il se sentait supérieur mais pour combien de temps? Au fond, s'il était là, c'était pas simplement pour lui montrer sa position.
Le serveur arriva et déposa la commande du blond avant de prendre la sienne. Bizarrement, le jeune asiatique avait faim. Il commanda alors une copieuse glace à la vanille. Le laissant s'en aller, il décida qu'il était temps de rentrer dans le jeu. Le but de sa venue venait de changer, il aimait cette nouvelle position de supériorité et bien qu'il n'ait pas réellement l'intention de s'en servir à mauvais escient, il voulait par contre que son camarade le croie.

"T'as l'air d'aller mieux. J'espère que tu prends davantage soin de toi, maintenant. La prochaine fois, je serai peut-être pas là ... ou pire, t'auras peut-être plus besoin de personne."

Les conseils sont faciles à donner mais les appliquer, c'est toujours une autre affaire. Yoite avait beau jouer les sermonneurs à l'heure actuelle, il n'en restait pas moins qu'il parlait un peu pour lui-même aussi. Sa situation actuelle lui faisait une peur bleue mais puisqu'il n'avait pas encore décidé de mettre cartes sur table, il pouvait bien profiter de l'état de faiblesse provisoire de son "nouvel ami".

"Je suis quand même surpris de voir que tu as attendu sagement que j'arrive, comme un bon chien. Ce que je sais te gène à ce point-là ou bien, t'avais rien de mieux à faire? Si t'es stressé par rapport à ce que tu m'as dit, ça veut dire que je peux faire ce que je veux de toi?"

Yoite ne jouait pas avec le feu, il essayait juste de donner à Wunjo l'envie de répondre franchement ce qu'il pensait. Personne n'aime être le jouet de quelqu'un dans ces conditions alors pourquoi est-ce qu'il ne l'avait pas encore envoyé promener? Pourquoi restaient-ils tranquillement à discuter tous les deux alors qu'au fond, ils n'avaient sûrement pas envie de se voir? Les secrets ... si vous saviez.
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyLun 20 Juin 2011 - 11:34

    Wun reposa le portable sur la table après avoir lu le SMS.
    Bah tiens, comme s’il avait un autre choix que celui d’attendre. Glissant ses mains dans les poches de son jeans, il s’étira le cou et ferma les yeux, laissant le soleil venir caresser son visage, oubliant un instant la situation actuelle. Dire que l’autre se permettait d’être en retard. Il était culotté.

    Mais comme la patience paye toujours –en fait, le blond s’était quasi endormi sur sa chaise, tel un chat ronronnant au soleil- son fameux rendez-vous finit par pointer le bout de son nez.
    Le blondinet ouvrit les yeux en entendant la chaise métallique racler contre le sol, et constata que Yoite était assis en face de lui. Pas de doute, même si ses souvenirs étaient un peu troubles, il reconnaissait bien là son « sauveur ».

    Wun remua légèrement sur sa chaise en réaction aux dires du brun, et haussa les épaules, comme si ça n’avait rien d’étonnant. Bwarf. Wun était quelqu’un d’entier : soit il venait, et il attendait, soit il ne venait pas du tout. Mais il ne venait pas pour repartir après, ça n’avait pas de sens selon lui.
    Mais plutôt que de restituer sa superbe théorie – qui était loin d’en être une- à son compagnon, il se contenta de se gratter le bout du nez en disant :

    « J’attendais ma glace. »

    Et ça, messieurs dames, ça vallait toutes les raisons du monde. Car il est vil, que dis-je, cruel, que de s’infliger à soi-même l’ultime punition : se faire saliver en commandant un bananasplit pour finalement filer à l’anglaise – ou à la russe- sans pouvoir goûter au délicieux dessert –le dessert que préfère l’abominable homme des neiges, rien que ça.

    C’est ce moment que choisit, justement, le serveur, pour aller déposer sur la table sa commande. Excellent timing. S’il était venu un tout petit peu plus tôt, l’excuse de Wun serait tombée à l’eau. Mais le mafieux ne pouvait pas être éternellement malchanceux : lui aussi avait droit à ses éclaircis de chance dans son ciel troublé de poisse.
    Le serveur en profita pour prendre la commande du nouvel arrivant avant de filer.

    Wun sourit discrètement au commentaire de Yoite. Prendre soin de lui ça n’avait jamais été son fort pour tout dire. Le brun n’avait été témoin que d’une fois parmi tant d’autre où le blond avait réussi à se foutre dans une merde noire.

    « La vie est une question de chance »

    Répondit-il. L’ironie voulant que cette phrase sorte de la bouche du type le plus poisseux de Keimoo sans doute. Mais qu’importe. Yoi ne pouvait pas le deviner. En fait, il ne pouvait pas deviner grand-chose face au stoïcisme du russe.

    Il fallait bien le dire, pour le bluff, Wun était très doué. Il cachait avec quasi perfection sa nervosité derrière sa nonchalance naturelle et son attitude provocatrice. On n’y voyait presque que du feu, ou du moins, quand on ne le connaissait pas bien –et comme les gens le connaissant bien se comptaient sur les doigts de la main…

    Ceci dit, nerveux, il l’était un peu moins. Maintenant qu’il avait Yoite devant lui, en chaire et en os, avec sa bouille de gamin et son air à moitié renfrogné, il le trouvait nettement moins menaçant. Il le trouvait juste… normal. Non. Normal n’était pas le mot. Pas du tout. Ce type là n’était pas normal. Déjà, il avait une balance corps tatoué/ corps non tatoué assez impressionnante, voire presque flippante. Ca l’excluait déjà tout entier de la normalité. Et puis il avait les cheveux bleus. Ca aussi c’était…particulier.

    Détaillant le garçon sans trop de gêne, il finit par lâcher, le plus naturellement du monde :

    « Dis voir, tu ferais pas partie d’un gang de yakuza avec ton tatouage géant là ? »

    Le ton était presqu’amusé.
    Ben tiens. La rencontre de la mafia russe et des yakuzas japonais, sacrée ambiance.

    Wun replia ses jambes contre lui, reculant sur sa chaise pour pouvoir placer ses pieds sur le coussin, juste devant ses fesses. Monsieur était assez sans-gêne, il fallait bien l’avouer. A force de ne se sentir chez soi nulle part, il avait fini par se sentir chez lui un peu partout. Il ne voyait donc pas pourquoi il ne s’installerait pas comme chez lui sur cette terrasse de café. Logique. Elémentaire même.

    Le blond semblait pensif. Comme s’il réfléchissait à la meilleure réponse à donner au commentaire de Yoi. Pourquoi il était là, hein. Excellente question.

    « Parce que j’aime bien ta tête »

    Répliqua-t-il calmement, toujours dans la provocation.
    On vous a sans doute déjà dit un jour « la meilleure défense c’est l’attaque » ?
    Bon. Et bien pour Wun, la meilleure défense c’est la diversion. A force de débiter des conneries, il finirait bien par attirer l’attention de Yoite ailleurs.
    Et puis, en toute honnêteté, la provocation, c’était son dada.
    En plus, c’était vrai. Il aimait bien sa tête, au petit bonhomme. Ca donnait envie de l’embêter. Même si pour l’instant c’était Yoite qui était en position de force.

    « Elle est nettement mieux que celles des vieux que je vois tous les jours pour le boulot »

    Ajouta le blond en dodelinant de la tête, continuant son petit manège.
    C’était d’ailleurs parfaitement vrai : qu’on parle des vieux mafioso avec qui Wun faisait « affaire » ou des vieux de l’immeuble où le russe jouait les concierges, on ne pouvait pas dire que le paysage facial était franchement plaisant. Celui de Yoite, en revanche, en plus d’être, disons… original, était plutôt agréable à l’observation.

    « Mais voyons, joli cœur, on ne s’improvise pas maître chanteur comme ça »

    ajouta-t-il, ne présentant, en apparence, aucun signe d’inquiétude.
    En vérité, il n’était pas SI sur de lui que ça. Il n’empêche qu’il avait raison : même avec le motif pour faire chanter, certains n’étaient pas faits pour être maître chanteur. Il fallait les tripes, les méthodes… une idée de quoi demander en échange. Bref, plein de choses.

    Wun reposa la cuillère dans la coupe vide dans un bruit de verre, et posa une main sur son ventre, comme un enfant qui aurait eu les yeux plus gros que le ventre et aurait avalé un goûter beaucoup trop conséquent. On n’était pas si loin de la vérité en fin de compte.

    « En fait je suis là par curiosité »

    Révéla-t-il finalement, tapotant son bidon du bout de ses doigts d’un air espiègle.
    La belle affaire. Yoi était là par curiosité. Wun était là par curiosité. L’un comme l’autre était des gens de curiosités, d’ailleurs. Beaucoup de curieux dans cette affaire, bien curieuse elle-même.

    « Je voulais savoir en quoi se transformait le prince charmant après avoir sauvé la princesse »

    Continua-t-il, penchant la tête sur le côté, presque à 90°, comme si elle était trop lourde, et restant dans cette curieuse –encore !- position pour dévisager Yoite. Comme si le fait de le voir penché allait lui révéler quelque chose sur le garçon –il pouvait toujours espérer, après tout.
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptySam 9 Juil 2011 - 21:39

. . . . Que dire de ce blond qu'il avait en face de lui? Des tas de choses, évidemment. Tous les deux, s'ils s'étaient rencontrés dans d'autres circonstances, l'histoire aurait forcément été différente. A la recherche d'une proie facile ou d'un mec sans histoire, ils auraient peut-être finis dans le même lit ou bien se seraient-ils battus pour X raison. Peut-être même se seraient-ils simplement ignorés ... Aujourd'hui, l'un comme l'autre, ils se connaissaient de vue et un peu plus d'ailleurs pour ce qui était de Yoite envers Wunjo. Il ne s'étaient parlés que 2 fois (en comptant celle-ci) mais sûrement savait-il déjà plus de choses que les 3/4 de ses fréquentations publiques. Il fallait dire aussi que le blond avait des secrets que le japonais n'enviait pas du tout. Finalement, sa petite vie tranquille à vivre chez papa et maman jusqu'à la dernière limite, ça a des avantages! Loin sont les problèmes, proche est le bonheur du japonais.
Un sourire, sincère mais minime. Une glace comme excuse, véridique peut-être, amusant sûrement. C'était un fait que, quitte à poireauter, autant mettre ce temps à profit en acceptant de légers coups de soleil et en se remplissant le ventre. La terrasse n'était pas vide - ni pleine. Les gens semblaient heureux d'être là, complètement ignorants des personnes qui peuplaient les alentours, se fichant bien des soucis des autres, parlant du beau temps en espérant peut-être rentrer chez eux à temps ce soir pour être devant leur émission favorite. Yoite avait eut sa crise comme ça où il faisait exactement ce que sa conscience lui disait d'éviter, ne cherchant pas forcément les problèmes à grande échelle mais voulant plutôt affirmer son caractère, montrer aux "adultes" qu'il était temps qu'ils comprennent qu'il venait de poser son premier pas dans leur monde. Laissez-moi une place, ou quelque chose comme ça. Un enfant ne reste pas un enfant très longtemps, la bride doit être lâchée. Aujourd'hui, le conflit avec l'autorité parentale était toujours d'actualité mais l'ignorance fait bien son boulot - que ce soit de son côté ou du leur.

"J'imagine que tu dois être actuellement chanceux vu la merde dans laquelle tu étais la dernière fois. J'ai même pensé que tu ne pourrais pas venir aujourd'hui car tu aurais succombé à autre chose ... Rien que le fait d'être en vie, ça doit déjà te rendre heureux."

Ironie quand tu nous tiens. C'était vrai qu'il fallait savoir apprécier les choses de la vies, surtout les bonnes mais Wunjo arrivait-il vraiment à survivre à tout cela? Ne se réveillait-il pas la nuit en se disant qu'il était peut-être épié? Ou en danger? Cette situation dans laquelle il était ne prévoyait rien de bon, il semblait déjà condamné. D'ailleurs, en parlant de ça ... Comment réagirait Yoite si, par mégarde, il apprenait la mort de Wunjo? Au jour d'aujourd'hui, ça lui était franchement égal, il se dirait sûrement "ça devait arriver" mais peut-être qu'à la fin de cette "entrevue", son point de vue allait changer. Il savait pertinemment qu'il devait éviter les contacts avec lui, qu'il ne apporterait que des ennuis et qu'il était comme la goutte d'eau d'un vase trop rempli mais ... n'était-ce pas ce qu'il cherchait au fond? Un peu de piment dans une vie d'ado trop molle? Troué de partout, le russe se portait comme un charme, dévorant cette glace qu'il avait commandé quelques minutes plus tôt. Sûrement aimait-il vivre à 100 à l'heure, sans se retourner. N'avait-il pas de proches? Où étaient ses parents?
Il fut sorti de ses troubles majeurs par une question qui lui fit ouvrir la bouche dans un o muet. Lui, un yakuza? Alors c'était l'image qu'il véhiculait depuis les conséquences de sa crise? C'était la première qu'on le lui disait, il ne savait pas vraiment comment réagir. Glissant ses doigts jusqu'à une de ses mèches bleues plus longues que les autres, le japonais la regarda longuement avant de dire en toute simplicité :

"Crise d'ado, j'imagine que ça me passera. Et puis, ne me mets pas dans le même sac que toi! Tu vois le mal partout! Tu crois vraiment qu'en faisant partie des Yakuza, je t'aurais aidé une fois que tu m'as révélé par folie que tu étais dans le camp des Russes? Une poubelle aurait fait l'affaire pour toi ..."

Comment expliquer que le Japon restait, aux yeux de Yoite, un pays plus que nécessaire? Il avait beau "maltraité" ses parents, oublier la notion de respect et mener une vie un peu bancale, il n'avait rien fait qui allait à l'encontre de ses terres natales. Il ne refoulait pas ses origines, ni celles des autres d'ailleurs. Juste que s'il devait faire un choix, son pays prenait le dessus sans même y réfléchir. Mais sauver un Russe de la mort alors qu'on est juste en train de flâner, ça marque juste la BA de la journée sur le calendrier. La rencontre d'aujourd'hui? Le bonus ... ou les intérêts si vous préférez. Il faut savoir profiter de chaque occasion quand elle se présente.

Par quel mot pouvait-on qualifier leur entente? Ils n'étaient rien l'un pour l'autre, pas des proches, pas des ennemis. Ils semblaient ne rien avoir en commun mais la longueur d'onde n'était jamais très loin. L'humour décalé de Wunjo laissait doucement ses marques dans l'esprit du japonais en crise. Un mec en norme, c'était exactement ce qu'il lui fallait pour oublier ses propres problèmes. Le temps de la révélation n'était pas encore arrivé, il fallait une situation bien précise, une occasion qui ne se fabrique pas de toutes pièces. Le Russe était venu, le plus dur était presque fait, il suffisait d'aligner quelques mots pour le mettre au courant mais ... il ne pouvait pas, l'ambiance n'y était pas. Comment le voyait le blond? Heureux dans sa vie? Légèrement profiteur à ses heures perdues? Culotté et gourmand? Différent? C'était une chose qui ne se demandait pas mais sincèrement, il aurait bien aimé savoir. Il préféra lui demander pourquoi est-ce qu'il était encore là, un peu plus subtil. La réponse : idiote. Ce n'était pas ainsi qu'il allait apprendre des choses sur lui. En avait-il seulement envie?

"Bientôt tu vas venir te plaindre en plus. Je t'ai pas demandé de venir pour que tu étales tes nouveaux problèmes sur la table qui nous sépare. Tu dois juste ... être là, c'est déjà pas si mal."

Yoite savait que Wunjo n'avait pas que ça à faire, qu'il vivait dans un monde de brutes sans seconde chance, qu'il parlait sérieusement quand il disait "les vieux" mais le fait qu'il ait malgré tout prit le temps de venir suite à un sms, qu'il ait attendu quelques minutes de plus et qu'il soit encore de bonne humeur le rendait un peu moins dangereux aux yeux du bridé. Rien de très puissant mais ça sillonnait. Alors pourquoi avait-il dit ça? Wunjo avait sûrement 1 001 raisons de se plaindre, des tas de choses à hurler les toits pour vaincre la frustration grandissante de vivre ainsi mais on a tous nos problèmes et Yo n'avait pas envie de connaître ceux des autres. Égoïsme mal placé? Assurément!
Malheureusement, son assurance déchanta quand la réponse le gifla comme une brise trop soudaine. Maître chanteur. Le dire, ça donnait tout de suite une autre impression. Yoite avait-il envie de devenir cette personne qui s'amuse à soutirer des petites choses aux plus faibles? Wunjo ne faisait même pas partie de cette catégorie; Il savait bien qu'il détenait des tas d'informations, qu'il pouvait lui rendre la vie impossible et tout ça mais au fond, il en avait rien à foutre de lui. Sa vie se résumait à solitude ces derniers temps et si le Russe avait du temps libre, alors il devait le lui consacrer!
La glace arriva. Bas timing.
Ravalant ses mots, Yoite engouffra la première cuiller sans même remercier le serveur. Une contenance, vite. Si en plus cette entrevue devait se bâcler, alors autant se pendre en rentrant! Il lui fallu de l'aide, une sorte de main tendue qu'il refusait de demander. Où étaient ses amis qui pouvaient comprendre sans même lui demander? Laissant le froid de la vanille se loger dans son estomac, Yoite releva la tête pour faire face à celle ahurie de son partenaire de jeu du moment. Qu'il avait l'air bête!

"J'ai pas le cran pour être maître chanteur de toute façon mais ça n'empêche que tu me dois un service et ne compte pas repartir d'ici sans avoir réglé ça." argumenta-t-il en s'enfilant une nouvelle cuiller. Il paraît que vomir vide l'estomac, logique. Si cette dernière devait finir elle aussi dans les toilettes, alors c'était le Russe qui allait payer. "T'as juste l'air con, là."

Et alors que tout semblait aller dans le mauvais sens depuis qu'il s'était assis, il s'entendit rire comme il l'avait pas fait depuis quelques jours déjà. Surprenant. Que ce soit de ce rire ou de l'homme en face dont on parle, c'était le mot. Un mafieux aux neurones déglinguées contre un étudiant qui grogne quand il a faim. Que voulez-vous, on a tous nos humeurs.
Finissant finalement sa glace sans rien ajouter d'autre, laissant donc de longues minutes de silence parsemer la terrasse et se faufilant dans la foule, Yoite décida de se rapprocher en posant les coudes sur la table, les fesses au bord de la chaise. La cuiller usagée dans la main, la faisant virevolter dans tous les sens comme pour occuper l'esprit de son acolyte, le japonais savait que l'heure des explications arrivait mais il ne trouvait pas les mots. Comment expliquer ça sans que ça vire au tragique? Ou pire, au dérisoire? Si le Russe s'avisait de lui renvoyer "et alors?" dans les dents, les choses allaient forcément se passer différemment. Yoite n'était pas homme à se battre sans forcément de raison mais là, s'il devait sceller les choses par un coup de poing, il n'hésiterait pas. Ce n'était qu'un service après tout.

"T'as quelqu'un dans ta vie, au fait? Je veux dire, de régulier. Je ne suis pas non plus assez curieux pour te demander d'étaler ta vie sexuelle entre 2 glaces."

Le détour était loin, mais encore assez sensé. Ça allait venir, les choses s'amorçaient doucement et même si la réponse qui allait arriver n'en valait pas la peine, les futures tentatives allaient vite devenir agaçantes. Il allait l'avoir sa réponse!
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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyLun 25 Juil 2011 - 3:46

(Aaaah, depuis le temps que la réponse trottait dans ma tête, je l'ai enfin mise en mots ^_^)

    Effectivement, Yoite n’était pas loin de la vérité. Wun virait à la passoire à force de se prendre un couteau deci et une balle de revolver delà. A croire qu’il était pire qu’un parasite pour résister de la sorte. Il devait avoir une bonne étoile, quelque part. Une bonne étoile qui se foutait sacrément de sa gueule, s’amusant à lui pourrir la vie, mais ne le laissant jamais crever, comme si elle avait peur de perdre son joujou. Le casser, d’accord, mais à condition qu’il soit réparable. Sacré bonne étoile. Au dernier jour de sa vie, Wun aura probablement 2/3 choses à lui dire.

    « Chanceux ? Pas du tout. J’ai la poisse. Fais gaffe, d’ailleurs, parait que c’est contagieux »

    Répondit-il, un sourire moqueur dansant sur ses lèvres. Il s’amusait comme un petit fou, le Wun. Loin de le stresser, cet « entretien » le détendait de manière surprenante.
    Ceci dit, c’était aussi une manière d’éviter de répondre aux questions gênantes, l’ironie. Brave ironie, multifonction, le blond en usait et en abusait. Yoi allait vite s’en rendre compte.

    L’art de la diversion, aussi. Détourner l’attention sur autre chose pour éviter d’approfondir le sujet. Le tatouage de Yoi était plutôt pratique, de ce côté-là. On devait souvent lui faire des remarques, ou bien lui poser des questions, car il n’était pas banal.
    Mais le brun continuait de le distraire avec chacune de ses réactions.

    « Je ne suis pas en froid avec les Yakuzas… »

    Ce qui était probablement le plus gros mensonge qu’il aurait pu dire au sujet des Yakuzas. Les uns et les autres se détestaient. D’ailleurs, c’était leur faute si un Wun à moitié-mort s’était écroulé sur Yoi. Peut être aurait-il choisi une autre personne sur qui s’écrouler s’il avait vu son tatouage, d’ailleurs. Mais à ce moment là, sa vue avait été un peu…trouble.

    Cependant, Yoi avait raison : le plus dur était fait. Si Wun s’était réellement foutu de lui, s’il n’avait eu aucune crainte, il ne serait pas ici à l’instant. Le blond aurait pu l’ignorer royalement, il avait préféré venir, et pour une fois, contrairement à ce qu’il prétendait, ce n’était pas l’ennui qui avait guidé ses pas ici, mais bien l’appréhension. Et aussi un peu la curiosité, disons le. Mais ça c’était parce que le russe n’était pas familier de la peur. Il était, généralement, capable d’avoir peur pour beaucoup de trucs et de personnes, mais pas pour lui. Ironie du sort, pour celui qui se plait à se prétendre le grand salaud de service.

    Faire parler Yoi, de tout, de rien, lui raconter des bêtises pour observer ses réactions, c’était une méthode comme une autre pour se mettre soi-même à l’aise. Bien heureusement, ça fonctionnait. Sinon Wun se serait montré plus agressif, comme tout animal se sentant en danger.
    Il regarda son compagnon de glace s’agiter avec un visage placide, mais un regard amusé.

    « Oui mais, être là, c’est déjà fait. Alors autant que je fasse autre chose, non ? »

    Répondit-il calmement, jouant avec les nerfs du brun avec plus ou moins de subtilité.
    Il était amusant de constater que, des deux côtés, la méfiance et la peur baissaient d’un cran. Yoi se rassurait, parce que Wun était là. Wun se rassurait, parce que Yoi était quelque part…. amusant. Et humain, très humain. Il se sentait nettement moins menacé. Mais toujours un peu, il sentait bien que ce garçon pouvait le surprendre, en bien comme en mal. Et puis, un espion ne baissa jamais sa garde.

    Le blondinet regarda le serveur arriver avec la glace, laissant derrière lui un court silence. Les yeux vairons du russe suivirent l’homme jusqu’à ce qu’il disparaisse, puis se reposèrent sur Yoite, attendant la suite, la réponse à la question. Il avait attaqué un peu fort, avec le maître chanteur, mais il avait besoin de trouver les limites de Yoite. Et la limite semblait proche. Mais le brun savait donner le change. Oh bien sur, Wun entrevoyait des failles, mais c’était son boulot, il avait un léger avantage.

    Avantage que Yoite contrebalançait avec sa légère insolence, qui ne semblait pas cesser d’amuser le blond.

    « Un service, un service. Ici y a pas marqué station… »

    …service. Oui, oui, redoutable comme humour. Le tout en tapotant son front. Non, en effet, Wun ne semblait pas être le type le plus disposé à rendre des services. Après… tout dépendait de la nature du service, aussi.

    « Mais dis toujours »

    Enchaîna-t-il, ayant bien conscience qu’il n’était pas tout à fait dans son intérêt de froisser Yoite. Non, s’il voulait refuser quoique ce soit, il faudrait le faire subtilement. Et avant de refuser il pouvait bien écouter ce qu’il avait à dire. Wun était un garçon surprenant, peut être qu’il executerait le souhait du brun, pour une fois.
    Mais celui-ci préféra lui faire remarquer qu’il avait l’air con, plutôt que de préciser ce qu’il attendait de lui. C’était une… technique comme une autre, disons.

    « Je sais »

    Répondit-il en redressant légèrement la tête, ce petit sourire insolent qu’on lui connaissait. Et il ne mentait pas, il se doutait bien qu’il avait l’air con. Il avait si souvent l’air con qu’on ne relevait plus la chose, normalement. En revanche, lorsqu’un éclair de génie venait s’inscrire sur son visage, on pouvait le signaler. C’était un signe d’espoir…

    Et puis, visiblement, avoir l’air con suffisait à faire rire Yoite. Wun haussa les sourcils, se demandant si une scène cocasse s’était rappelée à son esprit ou s’il riait bel et bien de son air bête. Dans tous les cas, il riait sacrément. Et puis il se tut. Wun aussi. Il l’observait, se demandant s’il n’avait pas des tendances borderline, ce garçon.

    Ah, il réagissait. Il semblait sur le point de faire des confidences, ou bien de vouloir attaquer un sujet sérieux, se rapprochant de Wun en s’accoudant à la table. Loin d’imiter le geste, Wun resta affalé sur sa chaise, les pieds contre ses fesses dans une simili position du lotus. Pas qu’il ne voulait pas s’approcher, mais là, il était installé confortablement. La flemme, tout ça, vous savez…

    Et voilà que Yoite prenait la parole.
    Wun resta d’abord un instant silencieux, fixant Yoi en papillonnant des yeux. Euh… hein ? C’était quoi cette question ? Non vraiment, de toutes les questions ou remarques qu’il avait attendues, celle-ci n’y figurait pas. Yoite avait au moins le chic pour faire dans l’originalité. Et puis, après quelques secondes de silence et de battement de cils, il laissa échapper un petit rire. La situation était tout de même très cocasse. D’après lui, en tout cas. Peut être moins du point de vue de Yoite.

    « Nooon, sérieux, tu m’as fait venir ici pour me… demander mon statut amoureux ? »

    Il eut un second petit rire, qui d’étouffa rapidement, alors qu’il passait sa main sur son visage, se pinçant l’arrête du nez, puis caressant son menton d’un air pensif.
    Il ferma les yeux, une seconde, deux secondes, les rouvrit, ses lèvres s’étirèrent légèrement.

    « Encore heureux, ma vie sexuelle n’a rien d’intéressant… »

    Même si elle n’était pas franchement dit ennuyeuse. Mais bon, qu’elle soit mouvementée, ou non, originale, ou non, Yoite s’en foutait probablement éperdument. Le contraire aurait été un peu déconcertant, voire inquiétant, à vrai dire. Déjà que leur rencontre n’était pas banale.

    Visiblement bien décidé à s’amuser –ce qui ne changeait pas de d’habitude avec le russe-, Wun ne répondit pas directement à sa question, l’observant de ses yeux vairons qu’il savait perturbants, un sourire goguenard sur les lèvres. Yoite était typiquement le genre de garçon que Wunjo aimait bien taquiner. Et il s’offrait presque lui-même sur un plateau.

    « Ne me dis pas que tu en pinces pour moi quand même ! »

    Poursuivit-il, sur ce même ton taquin.
    Wun n’y croyait pas une seule seconde : c’était juste histoire de le titiller un peu, de le pousser dans ses retranchements. Et puis… prêcher le faux pour faire ressortir le vrai, c’était une technique vieille comme le monde, mais une technique efficace !

    « Mais pour te répondre… »

    Car quand même, Wun était poli. Et puis, le but n’était pas d’énerver Yoite jusqu’à ce qu’il explose, ça serait dommage.

    « J’ai plein de gens dans ma vie. Réguliers, pas vraiment, mais plutôt encombrants. »

    Déjà, toute la famille mafieuse qui, dans la le genre « encombrant » battait sans doute tous les parents poule, toutes catégories confondues.

    « Mais pas de copain, pas de copine. Je suis trop dur à supporter »

    Ajouta-t-il, clarifiant ses propos qui risquaient d’embrouiller Yoite plutôt que de lui donner des réponses dignes de ce nom. Le tout servi avec un grand sourire : oui, Wun avait conscience d’être une personne particulièrement difficile à supporter, mais ça ne semblait pas le déranger plus que cela. Il ne cherchait même à améliorer son caractère. A croire qu’il s’appliquait même à l’empirer, cette andouille. D’un autre côté, avec un boulot comme le sien, être insupportable était presque un don : ça avait l’art de repousser tout le monde. Sauf quelques malades qui finissaient par s’attacher à lui en dépit de ses TRES nombreuses tares.

    « Tu fais juste la conversation, là, où tu as quelque chose derrière la tête ? »

    Demanda-t-il, remuant légèrement sur sa chaise pour se rapprocher de la table et donc de Yoite, plongeant son regard dépareillé dans celui du jeune homme.
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyMer 24 Aoû 2011 - 11:55

Spoiler:

. . . . Comment pouvait-il rester si joyeux? Se prendre une balle, c'est douloureux (paraît-il) mais en plus, ça peut laisser des séquelles, des blessures morales qui en pousseraient certains à commettre l'irréparable. Alors avoir un Wunjo souriant en face de lui, c'était comme un rayon de soleil en plein hiver. Yoite sentait bien que c'était quelque chose dont il devait prendre soin, il ne connaissait pas assez le blond pour veiller sur lui et tout ça mais il avait envie de croire que celui-ci allait rester ainsi encore des années. Il ne lui souhaitait pas encore davantage de malchance mais si, par malheur, ça devait arriver quand même, il espérait juste - secrètement - qu'il pourrait continuer à sourire malgré tout. Pourtant, bien qu'il était tout à fait conscient de ses pensées actuelles, il n'en fit absolument pas part à son partenaire du moment. Il se connaissait assez bien lui-même pour savoir sa propre réaction si c'était le blond qui lui disait un truc genre "continue de sourire, je t'en prie". Il se mettrait à rire pour de bon, abandonnant tout espoir d'être sérieux pour le reste de la journée! Un jour peut-être, ils seraient assez proches tous les deux mais pour le moment, avouons les choses, c'était hyper mal parti.
Yoite eut quand même un sourire sur les lèvres quand Wunjo lui fit comprendre que son état était contagieux. Maintenant, c'était sûr, il allait penser à lui dès qu'une merde lui arriverait. Tiens d'ailleurs, le pétrin dans lequel il était actuellement, c'était peut-être à cause de lui. C'était tellement plus simple de rejeter la faute sur les autres. Yoite n'était pas de ce genre-là, il savait très bien qu'il était l'unique responsable de ses problèmes de santé récents, juste qu'il aurait bien profité d'une épaule coupable le temps de se remettre d'aplomb. Aussi, un brin taquin, il ne put s'empêcher de répondre :


"J'ai déjà remarqué ça, ouais ..."

Le côté mélodramatique des sous-entendus n'avait plus sa place, Yoite commençait enfin à accepter le fait de parler de son problème, le rendez-vous d'aujourd'hui en était la raison principale. Il ne pouvait en parler qu'à un inconnu, un mec qu'il risquait de ne jamais revoir. Il avait pensé en parler avec ses parents mais c'était sûrement la pire chose qu'il pouvait leur faire. Des amis dans le coin? Ils n'étaient pas assez "fidèles" pour tenir leur langue et c'était son souhait premier. Si ses soucis s'avisaient d'être divulgués dans toute l'école, il risquait vite d'être mis à l'écart voire virer pour une raison toute aussi sombre. Il ne voulait pas que son rythme scolaire change, encore moins que sa vie bascule. Il ne comptait pas vivre jusqu'à ses 100 ans mais tout de même!

Ooooh le vilain menteur! Yoite aurait bien ouvert grand la bouche en forme de O pour le lui faire remarquer, en rapport avec sa soi-disante amitié avec les Yakuzas mais il décida de ne rien dire. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il sentait que c'était un terrain glissant. Ce qui avait conduit Wunjo à lui "tomber dans les bras" ce jour-là ne ressemblait en rien à une petite bagarre entre jeunes délinquants, c'était carrément au-dessus de cela et sincèrement, il n'avait pas du tout envie d'y être mêlé. Il n'affectionnait pas son corps au point de refuser à ce qu'on le touche mais se prendre une balle, un coup de couteau ou autre et voire les cicatrices restantes pour le reste de sa vie, ça ne lui plairait pas. Il n'était pas contre le fait de lier quelque chose avec le blond, d'être là en retour s'il s'avisait d'avoir besoin de son aide mais autant éviter de tenter le diable. Les choses allaient vite être plus claires entre eux : Wunjo allait tout décider avec sa future réaction.
D'ailleurs, celui-ci semblait un brin impatient. Logique. Mais Yoite refusait de tout sortir comme ça, de but en blanc. Tout d'abord parce que c'était un sujet particulièrement intime et qu'au milieu d'une terrasse, ce serait franchement déplacé. Ensuite, il n'arrivait pas à trouver les mots. Il savait qu'il n'était pas réellement en position de force (le chantage et lui, ça n'a jamais fait bon ménage) et demander cela d'une manière absolue ferait de lui une personne qu'il n'apprécierait guère. Détournant les yeux du blond comme pour prendre le temps de peser ce qu'il allait dire, il se mordit la lèvre inférieure sans chercher à cacher son inquiétude soudaine. De toute façon, il n'était plus à ça près et quand il envoya le mot "service" vers Wunjo, la réaction fut rapide. Le ton concordait bien avec l'ambiance du moment, le blond ne semblait pas spécialement d'accord avec ce mini-chantage de gamins mais il était prêt à faire des concessions. Avait-il le choix? Oui, assurément. Et s'il s'avisait de lui dire "démmerde-toi", Yoite ne ferait pas de vieux os. Il n'allait pas risquer sa vie à se battre contre un mec plus fort que les balles ennemies. Sa petite vie d'adolescent en crise lui plaisait bien pour le moment. Seulement, comment devait-il réagir lui-même à cet instant? Wunjo restait blagueur dans le fond et cheveux bleus avait bien du mal à discerner la moindre de ses pensées. Cet homme lui faisait un peu peur, c'était un ennemi redoutable. Le fait qu'il ait réussi à le faire venir ici lui avait semblé avoir le goût de la victoire mais finalement, c'en n'était rien. Le blond avait décidé par lui-même de passer un peu de temps sur cette terrasse, profiter du soleil et d'une bonne glace sûrement. Ils ne jouaient pas sur le même terrain.

Énervé.
Oui, Yoite l'était à cet instant. Les constatations qu'il se faisait depuis peu, se rendant compte qu'il se ridiculisait depuis tout à l'heure à faire chanter un mafieux le rendait mort de honte. Il n'avait plus de temps à perdre avec lui et encore moins de temps à LUI faire perdre. Pourquoi restait-il ici? S'amusait-il tant que cela de voir la détresse du jeune asiatique? Ou bien cherchait-il réellement à comprendre ce qui l'avait mené ici?
Lancé sur un tantinet de découvertes, Yoite posa une question qui semblait archi décalée de l'instant qu'ils partageaient. D'ailleurs la réaction de Wunjo fut très précise sur ce sujet. La surprise que Yoite pu lire dans ses yeux à ce moment lui redonna un peu d'espoir. Il restait humain après tout et les questions qui paraissaient si banales en temps normal l'avait déstabilisé. Wunjo avait-il oublié qu'il parlait avec un ado qui n'en n'avait plus l'âge? Yoite n'était pas fier pour un mec de 20 ans, il en avait même rien à foutre qu'on lui donne 17 ans et toutes ses dents. Il vivait sa vie à son rythme. Appréciant le petit rire de Wunjo, Yoite prit alors un moment pour reprendre son souffle. Il n'avait pas été stressé au point de cesser de respirer mais disons que ses nerfs l'avaient un peu fait voir rouge.
Sans rien répondre, il le laissa énumérer toutes les possibilités qui lui passaient dans la tête, tiquant quand il lui demanda s'il n'en pinçait pas pour lui. Pourquoi pas? Le blond était beau, original et dangereux. Le stéréotype même du mec qui mène une super vie d'agents secrets mais qui rentre toujours à l'heure pour dîner. Non, sincèrement. Yoite ne craquait pas pour lui même si son physique était attrayant. Il avait bien assez de proies offertes dès qu'il prenait le temps de tourner la tête. Mais il avait quand même réussi à avoir la réponse qu'il voulait. Copain et copine. Pouvait-il en déduire que le blond était bisexuel? Oui et non, c'était encore trop vaste mais sûrement était-il assez ouvert d'esprit pour pouvoir tolérer les deux. Et si, par mégarde, ce n'était pas le cas ... tant pis. La réaction en chaîne était commencée, impossible de revenir en arrière.


"J'essaye d'amener mon problème dans la conversation sans que ça passe pour la blague du jour. T'as beau avoir une vie de super héros, les mecs normaux ont aussi leurs problèmes. Pour ma part, je me bats depuis quelques jours avec un souci de santé ..."

Cessant de parler, Yoite se rendit compte qu'il avait presque tout dit. Il ne savait pas encore trop ce qui le bloquait dans ses aveux, il avait bien du mal à finir ses phrases mais il savait que c'était maintenant ou jamais. La patience a beau être une vertu, elle a quand même ses limites.
Se reculant sur sa chaise, abandonnant tout espoir de passer un minimum pour un mec sérieux, il décida enfin de se lancer dans les révélations. Il était venu pour ça, il ne supporterait pas de rentrer chez lui sans avoir lâcher son fardeau. Wunjo devait l'aider, il allait faire son maximum pour ça :


"Je ne suis pas du genre à prendre des précautions quand je couche et là, je crois que ça pourrait me coûter très cher."

Voilà. Il venait de tout dire. Comment est-ce que le blond allait bien pouvoir réagir? Fuir pour éviter d'attraper la possible maladie que véhiculait Cheveux bleus depuis tout à l'heure? Rire en cherchant la caméra cachée? Hausser les épaules avec un "et alors?" sur les coins des lèvres. Les possibilités semblaient infinies en cet instant et les secondes se transformaient déjà en heures. Le regard des autres, rien à foutre. Seuls comptaient les yeux verrons de son nouvel ami, son confident en seulement quelques secondes. Toute sa vie semblait peser lourd dans les mains de Wunjo.
Quoiqu'il en soit, il n'avait guère expliqué en quoi est-ce que le blond pouvait bien l'aider mais chaque chose en son temps. La réaction du mafieux avant cela allait compter double, Yoite n'était pas non plus assez débile pour croire en un inconnu suicidaire ...


Dernière édition par Yoite Unden le Mar 10 Jan 2012 - 18:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyDim 28 Aoû 2011 - 21:16

    (Ouais hein, inadmissible A02 Non en vrai, pas de souci ^^)


    A sa manière, Wun était un peu niais. On n’avait probablement jamais vu un mafieux aussi joyeux. Lui-même ignorait d’où il tirait cette force, de s’amuser d’un rien, même de son propre malheur. Quand on a des emmerdes aussi grandes que soi-même, c’est un véritable don, sinon le pauvre bougre en serait à sa 4eme dépression.

    Du coup, il était aussi plutôt doué pour relativiser, et pour plaisanter d’un rien. Il était assez adepte du « on peut rire de tout » et il ne s’en privait nullement. Ironie par-ci, sarcasme par là, beaucoup de gens finissaient par croire qu’il était un peu « creux » et superficiel, incapable d’aborder des sujets sérieux. La vérité était autre : la plupart des sujets sérieux, il ne pouvait pas en parler aux gens qui ignoraient qu’il faisait partie de la mafia.

    Et puis, au fond, ça lui allait bien qu’on le prenne pour un genre d’imbécile heureux : ça tenait les gens à bonne distance, et c’était tout ce qu’il lui fallait. Dans sa situation, « s’encombrer » d’un entourage n’était pas une bonne idée.

    Mais là n’était pas le sujet. Le blondinet se prêta assez docilement au jeu des questions de Yoi, ponctuant ses réponses de son éternelle ironie, mais délivrant les réponses attendues malgré tout, sans réellement réussir à comprendre où il venait en venir. Et comme il n’y parvenait pas, il se moquait gentiment de lui, le taquinant, le provoquant.
    Et finalement, il arriva à lui tirer un peu les vers du nez.

    Wun esquissa un sourire. De super héro, hein ? Yoi n’aurait pas pu plus taper à côté de la plaque que ça. Le blond était l’anti héros dans toute sa non-splendeur. Gaffeur, maladroit, indiscipliné, mafieux, il foirrait la moitié de ses missions, et on lui avait même envoyé son frère adoptif comme garde fou pour surveiller ses faits et gestes. Super le héros. Mais ça, le blondinet n’allait pas le lui dire. Quelque part, ce garçon avait un certain pouvoir sur lui, alors pour l’instant, il préférait être crédible, lui faire croire qu’il était quelqu’un de dangereux.

    « Je n’en doute pas »

    Commenta-t-il, lorsque le brun lui déclara que les gens normaux avaient aussi des problèmes. Tout le monde a des problèmes. Certains plus graves que d’autres, c’est certain, mais un problème reste un problème, et Wun ne méprisait pas ceux des autres sous prétexte que les siens étaient un peu…lourds.

    « Figure toi que ça m’arrive aussi de ‘fréquenter’ des gens normaux »

    Et donc de suivre leurs problèmes à eux aussi.
    D’autant que celui de Yoi ne semblait pas être une mince affaire, puisque comme le brun venait de l’annoncer, il s’agissait d’un problème de santé.

    Sur le coup, Wun ne fit aucun commentaire. En même temps, ce n’était pas évident de commenter ce genre de déclaration. La santé est un sujet un peu… glissant. Après tout dépendait de l’ampleur du problème, naturellement. Après tout, la grippe était un souci de santé, mais si embêtant soit-ce, ce n’était pas dramatique. Ceci dit, Yoi n’avait pas la tête de quelqu’un dans un état grippal.
    Il se contenta donc de son habituel haussement de sourcil qui signifiait plus ou moins, à lui tout seul, « et donc … ? ».

    La suite ne tarda pas trop à arriver, même si Yoi semblait en venir au fait à reculons, remuant sur sa chaise, l’air hébété. Et puis il finit par lâcher le morceau, sacré moreau d’ailleurs, de manière un peu… crue.
    La situation était tellement inattendue, que le russe faillit éclater d’un rire nerveux. Il se retint de justesse, ayant bien conscience que ce serait très… malvenu.
    Il se contenta donc de le fixer silencieusement, papillonnant des paupières, le temps de digérer l’information.

    Il eut envie de lui lâcher un « c’est malin ! » dépité parce que…. Mais parce que c’n’était pas malin du tout ! Il avait quoi, dans la caboche, du fromage blanc ? En même temps, une fois qu’on avait dit ça, ça n’avançait à rien. Et puis bon… ç’aurait été un peu l’hôpital qui se fout de la charité… Oui parce que lui non plus n’était pas d’une extrême prudence, mais c’était un sujet à part qu’il ne comptait pas aborder. Bon et puis, c’était gratuit, comme commentaire. Un peu comme dire à un mec victime d’un accident de voiture « bah fallait regarder… ». Et pas du plus bon goût aussi, à bien y penser.

    En même temps, c’était un peu le genre d’annonce qui laisse perplexe et bouche bée. Que pouvait-on répondre ? « Mes condoléances » ? Non, humour trop extrême. Le but n’était pas non plus de remuer le couteau dans la plaie, sans quoi Yoi aurait pu aller en parler à n’importe laquelle de ses connaissances. Même si ce n’était pas une mince affaire à annoncer. Si un ami avait annoncé cela au blondinet, il lui aurait sûrement foutu un coup de poing dans la gueule, histoire de. Oui, vous connaissez le vieil adage : Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Wun s’en était fait une vraie spécialité.

    « Mm.. mais tu es quand même vaguement au courant que je ne suis pas gynéco, n’est-ce pas ? »

    Oui oui, toujours le mot pour rire. Pas de raison : s’il avait assez de recul pour se moquer de ses propres malheurs, pourquoi se gênerait-il pour faire de même avec les autres ? Et encore, là, il avait pris des pincettes, c’était de la moquerie gentillette. Il aurait pu faire pire. Du genre le fameux « mes condoléances ».

    Le fait était que Wun n’arrivait toujours pas à faire le lien entre lui et le problème de Yoi. Ni avec le fait qu’il soit célibataire ou non. A moins que ça ne soit juste pour amener le sujet ? Tu parles d’une entrée en matière quand même. Salut, tu as une copine ou un copain ? Non ? Bon ben moi j’ai peur de m’être chopé une MST. Captain Obvious étant parti en vacances, c’était Captain Contrived qui prenait la relève.

    Laissant turbiner son cerveau à la recherche d’un potentiel lien entre les 3, les doigts du blondinet commencèrent à s’agiter sur la table, signe qu’il cogitait sec.

    « Et t’attends quoi de moi au juste ? Que je te tienne la main pendant les analyses ? »

    Demanda-t-il, haussant un sourcil, l’air à moitié sérieux, à moitié plaisantin. On ne se refait pas. Et puis bon, il n’allait pas non plus sortir un mouchoir et se mettre à pleurer sous le nez de Yoi. Ca serait pathétique aussi bien pour l’un que pour l’autre. M’enfin tout de même. Le blond n’arrivait pas à voir où il voulait en venir. Est-ce qu’il cherchait à soulager son moral ? Peut être voulait-il parler à quelqu’un ayant 36 tonnes de problèmes sur les épaules pour se sentir lui-même plus léger ? Non, il n’avait pas l’air d’être un type malsain.

    M’enfin tout ça, c’était des hypothèses, et Yoi traînait à expliciter clairement ce qu’il voulait. Wun espérait juste qu’il n’essaye pas de le prendre pour un psy, car c’était une très mauvaise idée. Il ferait un psy catastrophique. Pas qu’il n’était pas à l’écoute des gens… Non il était même très à l’écoute. Lui-même ne pouvant pas trop parler de lui pour des raisons évidentes de confidentialité, il avait pris l’habitude de devenir l’oreille plutôt que la bouche –enfin, dans les conversations. Non c’était juste que niveau conseils et tutti quanti… généralement ça n’était pas hyper pertinent. Pour sa défense, son sens et sa définition de la normalité étaient très relatifs, et différents de la plupart des gens de son age. Pas facile, partant de là, de conseiller les gens.

    D’un autre côté, dans pareil cas, il n’y avait pas énormément de conseils à donner, à part peut être : va faire des analyses et achète toi des capotes. Oui super, Captain Obvious le retour. Enfin en tout cas, si le brun attendait une réaction grandiloquente, c’était râpé. Bon, Wun ne pouvait pas nier avoir été surpris : c’n’est quand même pas le genre de déclaration qu’on entend tous les jours. Ca pourrait être pire ceci dit. Par exemple la même annonce venant d’un ancien plan cul : génial.

    Mais bon, contrôler son flux d’émotion et tout ça, c’était quelque chose d’habituel chez lui. Et puis bon, des annonces choc il en avait vues tellement passer, qu’à chaque fois ça lui faisait un peu moins d’effet. Un jour il finirait comme une pierre, comme son père en quelque sorte. Cette idée déclencha chez lui un frisson de dégoût. Pourvu que ce jour n’arrive pas trop vite…

    « J’n’ai plus de glace. »

    Super nouvelle. Très intéressante. Vachement dans le thème en plus. Ca ne vient pas du tout comme un cheveu –que dis-je, une mèche entière- sur la soupe.

    « Alors je propose qu’on aille dans le vif du sujet : j’interviens où, moi ? »

    Non parce qu’à trop laisser les choses traîner en longueur, ils allaient finir par enrichir le café à force de consommation. Pas que Wun soit fondamentalement contre, mais il était surtout fondamentalement fauché.
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyMar 10 Jan 2012 - 19:23

Spoiler:

. . . . Wunjo était-il un peu vexé? Le classer d'office dans la catégorie des gens "pas normaux" n'était pas une tare aux yeux de Yoite, bien au contraire. Dans son classement, c'était mis au-dessus de tous les autres. Supérieurs? Oui et non. Ils menaient sûrement une vie différente mais elle pouvait malgré cela être plus que désagréable. Le bilan a faire sur le blond n'était pas encore arrivé à son terme. Yoite ne savait guère s'il l'enviait ou le prenait en pitié. Un mec qui rit tout le temps alors qu'il est poursuivi, c'est pitoyable ou franchement culotté? Aller savoir, fallait bien un brin de folie pour survivre à tout ça.
En attendant, la remarque de cheveux bleus semblait avoir fait mouche et quand Wunjo lui rétorqua qu'il fréquentait lui aussi des gens normaux, ça le rassura. Ainsi, il avait une sorte de double vie. D('un côté, le danger et tout ce qui va avec et de l'autre, la banalité d'une vie ... d'ado? Tiens, quel âge pouvait bien avoir Wunjo au juste? A le voir comme cela, il était au moins majeur, à n'en pas douter! Sûrement était-il son ainé d'1 an ou 2, rien de très dégradant. Avait-il eu une scolarité comme tout le monde? Comment en était-il arrivé là? Avait-il encore le choix sur toutes ces affaires? Perut-être bien que dan quelques semaines, il allait apprendre par hasard la mort de celui-ci, passée inaperçue pour certains. Non vraiment, sa vie ne l'intéressait pas du tout.


"Excuse-moi mais jusque-là, j'avais quand même le droit d'en douter. Tu joues forcément double jeu avec les autres, t'aurais finalement pu décider d'être un mafieux à temps complet."

N'est-ce pas? Les différentes fréquentations de Wunjo, ces éventuelles absences, ces manques de réponse face aux questions un peu trop personnelles ... Avait-il toujours réussi à donner le change? N'est-pas "double" qui veut, c'est presque un art à force. Un art qui peut coûter cher, qui peut fatiguer, forçant ainsi les moins courageux à choisir un camp pour éviter les possibles emmerdes superflues.
Si Wunjo fréquentait encore aujourd'hui des gens normaux, c'était qu'il s'en sortait plutôt bien après tout.

Quand Yoite se décida finalement à évoquer la raison de leur rencontre forcée aujourd'hui, il mit quand même un temps fou à sortir les bonnes paroles. La situation était plus que claire, n'importe quel imbécile aurait pu comprendre mais ce n'était pas ça le souci. C'était Wunjo, pour faire court. Aussi mal déguisé soit-il, c'était finalement un appel à l'aide. Un appel qui sembla raisonner dans un puits sans fin. Le silence qui s'en suivit l'aurait fait mourir de honte s'il n'avait pas eu la bonté d'esprit de regarder les secondes défiler sur la pendule au-dessus de lui. Le temps semblait long mais n'était guère différent de d'habitude. Il n'avait plus qu'à patienter mais la gueule abasourdie de Wunjo le rendait dingue. Il avait envie de se lever, de poser les mains sous la table et de la soulever pour le faire réagir mais il restait là, appuyé sur le dos de sa chaise, très mal assis et mal dans sa peau. Il ne savait plus quoi dire d'autre pour crever l'abcès, et déjà lui venaient en tête les mots "Bon oublie.".
Et il parla. Le soulagement se vit-il sur le visage de Yoite? Peut-être bien. En tout cas, il reprit le cours de sa vie et le cours de sa respiration. Il eut même un rire gêné et soulagé à sa remarque.


"Je m'en doutais mais on sait jamais, hein... T'as peut-être des dons cachés."

Un voilà, 1 de plus. Un petit rayon de soleil qui rend les choses beaucoup moins difficiles. Y avait pas à dire, Wunjo était vraiment la personne à qui parler à ce moment-là. Certains lui diraient "je suis sérieux!" mais là, non. Il avait eut besoin de cette semi-blague pour relâcher la pression. Son cœur allait lâcher sous peu sinon!
Mais maintenant, oui, il fallait finir ce qu'il avait commencé. Si Wunjo commençait à se poser des questions aussi existentielles, c'était qu'il n'avait pas encore tout compris. Attention, Yoite n'allait pas lui faire le plan de la relation lointaine qui avait fait que, aujourd'hui, il était peut-être malade lui aussi, non. Ce sujet en lui-même ne concernait pas du tout le blond, rien à voir même! Mais puisqu'il lui avait sauvé la vie, Cheveux bleus en avait décidé ainsi : il allait être sa béquille.

Le laissant mijoter un peu, fouillant la moindre ressource pour faire le lien, la question finale le fit sourire et il se remit en avant sur sa chaise. C'était le moment de jouer cartes sur table, de prendre les rennes et d'annoncer la couleur. Fini de jouer, fallait rendre la monnaie de sa pièce.


"T'as jamais eu peur de mourir? Avec tout ce qui t'est arrivé, tu me sembles être le parfait candidat pour ce que je recherche. J'ai besoin de toi."

Dans un sens, c'était osé et mignon. Yoite n'avait pas fini d'expliquer ce qu'il voulait vraiment, il allait y venir mais la phrase principale restait quand même le "j'ai besoin de toi". Wunjo avait beau lui devoir la vie, il pouvait quand même décider de s'en aller de suite. Yoite risquait de mal le prendre, de lui foutre sur la gueule peut-être mais que pouvait-il réellement y faire? Il n'était pas assez mesquin pour aller le balancer aux mafieux opposés., fallait pas abuser. C'était même pas un début de chantage, plus un service gratos qu'autre chose.

Rapprochant sa chaise de la table de façon à pouvoir poser ses coudes sur la table, il accepta enfin de finir ce qu'il avait commencé.


"J'ai l'impression que tu pourrais m'aider là-dedans. Ta vie est un danger en elle-même mais tu restes fort et souriant. Moi, au premier souci, je suis pratiquement vanné. Là, j'ai pas encore fait les tests, j'ai la trouille de ce que je pourrai y découvrir et c'est là que tu interviens. Tu peux me dire que j'ai pas de couilles, c'est ton problème... n'empêche que je vais pas y arriver seul. Je te demande rien d'autre sinon de m'accompagner pour faire ces putains de tests. A force d'y penser sans agir, j'ai déjà perdu des kilos, je me rends malade pour un rien. Je considère que c'est pas une vie, il faut que je sache mais seul..."

Pouvait-on réellement avoir encore envie de rire après ça? C'était un aveu en toute humilité. Wunjo n'était qu'un inconnu, ils avaient très peu de choses en commun tous les deux mais c'était lui qu'il voulait. C'était plus facile comme ça. C'était peut-être une corvée pour le blond, une perte de temps, un truc sans intérêt mais Yoite s'en fichait. Ça comptait pour lui, c'était le principal.
Repensant aussitôt à quelques éléments de dernières minutes, Yoite ajouta assez vite pour éviter que le blond n'en vienne à le demander de lui-même :


"Peu importe le résultat, je te demande rien après. Je suis majeur moi aussi, je saurai accepter la suite sans avoir besoin d'un guide. J'imagine qu'après ça... on sera quittes."
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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyVen 20 Jan 2012 - 13:49

Wunjo haussa un sourcil mi-étonné mi-outré, comme si Yoi venait de l’insulté du pire des noms. Rien de tout ça, naturellement, le blondinet était juste un bon comédien, passé maître dans la maîtrise de l’exagération.

« Peut-être ? J’ai PLEINS de dons cachés »

Rétorqua-t-il, un sourire arrogant sur le visage.

Certainement, si on comptait le don de se mettre dans la panade, le don de faire des bourdes, le don de mettre les pieds dans le plat et tous leurs cousins germains, Wun collectionnait effectivement les dons. Qu’importe, la remarque semblait avoir fait son effet puisque le russe crut déceler une légère détente dans l’attitude et la façon de se tenir de Yoi. En tout cas, il semblait moins enclin à s’évanouir à la moindre parole, c’était un progrès.

Cependant, lorsque cheveux bleus commença à se rapprocher de la table, un air de confidence sur le visage, mais surtout un air diablement sérieux se dessinant sur ses traits, Wun sut que des petites plaisanteries il allait falloir passer au cœur du problème. Lui-même était encore complètement paumé, n’arrivant pas à relier les différentes informations balancées deci delà par Yoite.

Wun resta un instant estomaqué à la tirade de Yoi. Le russe n’avait pas franchement l’habitude qu’on vienne déverser son sac chez lui. Certes, on lui avait déjà confié des choses, mais c’était bref, succinct, peu approfondi. Il fallait bien dire ce qui était : il n’était sûrement pas la personne qui inspirait le plus confiance. Servir de journal intime à quelqu’un, c’était neuf pour lui, et ça lui faisait bizarre. Non, mieux que bizarre, quelque part il était...fier. C'était probablement une réaction bête et enfantine, mais c’était comme ça, Wunjo était fier.

D’ailleurs il ne put retenir le sourire victorieux qui se répandit sur ses lèvres, comme un gamin de 8 ans ramenant un bon bulletin à ses parents. Cela dura un court instant, avant que le blondinet ne prenne mesure des paroles de Yoi et que ses neurones se mettent finalement en marche. Être fier, c’était bien, mais il fallait clarifier deux trois trucs avec cheveux bleus avant de trop s’enthousiasmer.

«Ok… mettons les choses au clair. Si la mort ne me fait pas peur c’est pas par…bravoure »

Pas que le blond soit particulièrement lâche non plus. Mais brave, ce n’était pas sa principale caractéristique pour sur.

« … ou par philosophie »

D’ailleurs il était nul en philosophie, comme la plupart des gens ayant du mal avec la subtilité.

« ou…optimisme »

Bref. La liste pouvait être longue s’il devait faire la liste de tout ce qui ne motivait pas son comportement quasi-suicidaire. Au bout de la 3eme caractéristique, il comprit que ça irait plus vite s’il allait droit au but plutôt que d’énumérer toutes les non-vérités.

« C’est par manque d’attache. »

Et voilà, il l’avait lâché.
Ah, c’est sûr, la réalité vendait un peu moins de rêve que la version du brave, optimiste et philosophe Wunjo. D’un autre côté, il fallait s’y attendre. Monsieur tenait bien plus de l’anti-héros que du héros, partant de là, il fallait chercher la plupart des réponses aux questions du côté des tares et non du côté des innombrables qualités du blond.

Et ce n’était que la stricte vérité : lorsque l’on tient à peu ou pas de personnes, mais surtout lorsque peu ou pas de personne tiennent à vous, il est beaucoup plus facile d’affronter la mort… à moins d’être terriblement égocentrique et égoiste, mais malgré ses très nombreux défauts, Wun n’était ni l’un ni l’autre.

« Voilà, tu sais tout, y a pas de solution magique »

Ajouta-t-il, hochant la tête d’un air grave comme s’il venait de délivrait un message d’apocalypse. D’accord, ce n’était pas si dramatique que ça, mais c’était un peu triste malgré tout. Enfin, oui et non. Cela signifiait au moins que quelque part, Yoi avait des gens qui l’aimaient, ou qui au moins s’intéressaient à lui. Ou alors qu’il était un pure égoiste doublé d’un égocentrique qui ne flippait que par intérêt pour sa propre vie. Ce qui n’était pas à exclure : après tout, Wun ne connaissait pas grand-chose de lui. Il n’avait pas l’air d’un parfait connard –après tout, il l’avait aidé en situation TRES critique- mais les apparences sont souvent trompeuses, et Wun était bien placé pour le savoir.

« A part descendre tous tes proches »

Enchaîna-t-il finalement, un air mortellement sérieux collé au visage. Il patienta 2 secondes en silence, les yeux vairons braqués sur Yoi. Puis, un grand sourire amusé se dessina sur son visage, et ses yeux s’allumèrent d’une lueur amusée.

« Nan j’déconne »

Il allait finir par lui faire peur, à Yoi, avec ses blagues à deux yens. Ou alors il allait lui miner le moral. Dans les deux cas, et étant donné l’état psychologique du garçon, ça n’était pas franchement recommandé. Wun ne le faisait pas exprès, et pas spécialement pour Yoite : c’était plus fort que lui. Certains se rongent les ongles ou s’arrachent les cheveux, lui, il pratique l’humour noir ou juste le cynisme. Moins ravageur pour le physique, mais moins sympa pour les gens qu’ils fréquentent aussi.

Il remua légèrement sur sa chaise sans lâcher Yoi du regard, croisant les bras contre son torse.

« Ceci étant clarifié… »

…et l’ambiance étant très légèrement plombée.

« Si tu veux toujours que je t’accompagne faire tes machins…»

Machins faisant bien entendu référence aux fameuses analyses.

« Je t’accompagnerai, Big Boy »

Oh, Wun qui jouait les bons samaritains ? Yoi avait tout intérêt de sauter sur l’occasion, ça ne se présenterait probablement pas deux fois. Le blondinet s’étonna presque lui-même d’avoir accepté avec tant de facilité. Bah, pour être tout à fait honnête, ça ne le dérangeait pas tellement, cette histoire. D’autant que cheveux bleus ne semblait pas vouloir lui chercher des noises, lui précisant même que ceci étant fait, il ne l’impliquerait pas d’avantages dans cette histoire. Partant de là, Wunjo n’avait rien à perdre. Et puis, il n’était pas non plus un mauvais bougre, quand on venait lui dire dare-dare : j’ai besoin de toi, il savait faire des efforts…

« En parlant de Big Boy… M’semble pas que tu m’ais dit ton nom… ou alors je l’ai oublié »

Effectivement, si Yoi s’était présenté lors de leur premier rencontre, quand le russe lui était tombé à demi-mort dans les bras, il y avait de fortes chances pour que le prénom soit passé aux oubliettes. Et Wun n’avait pas souvenir que Yoi ait donné son prénom dans les sms ou bien aujourd’hui depuis le début de leur discussion.

« Enfin bref, si déjà tu rêves secrètement que j’sois ton copain, je peux au moins savoir ton nom »

Le tout dit avec un sourire en coin presque… amical. Ce coup-ci, il l’avait fait pour détendre un peu l’atmosphère, pas pour se moquer de Yoi. Ou disons pour se moquer gentiment de lui EN détendant l’atmosphère, c’était donc totalement louable, non ? Et puis c’était une moquerie inoffensive, pour le coup, pas une once d’agressivité ou d’intention de blesser.

« Sache qu’en l’absence de tout nom, je t’appellerai schtroumpf »

En référence aux cheveux bleus, bien sur, même si ce n’était pas le même bleu, et que les schtroumpfs n’avaient pas de cheveux… M’enfin qui allait chipoter, l’idée du surnom pourri était là –terrifiante, effrayante. En tout cas, y avait pas à dire, dans la mafia, on vous apprenait à faire des menaces dignes de ce nom…

« Tiens, la serveuse nous tourne autour comme un rapace ! Si tu m’offres un jus d’abricot, je te tiens même la main pendant les analyses ! »

Lança-t-il avec un clin d’œil supposé préciser le trait de plaisanterie, une fois de plus.
Ah, qu’il était aimable notre Wunjo….
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyLun 5 Mar 2012 - 14:01

Insupportable. Depuis leur rencontre aujourd'hui, c'était sûrement le mot que Yoite avait le plus pensé sans jamais le dire. Wunjo était agaçant, insupportable, fier et apparemment sans faiblesse. Cheveux bleus savait bien que c'était faux mais c'était l'impression qu'il avait quand il le regardait. Il était détestable tellement il avait la sensation de pouvoir tout maitriser. N'avait-il jamais rien raté? Ou bien souffert (pas dans le sens physique, bien sûr)? Au fil des minutes du "rendez-vous", Yoite avait comme la nette envie de s'en aller en courant. Ce mec le mettait tellement en rogne de par sa perfection qu'il n'avait plus réellement besoin de son aide. C'était pas vrai là encore mais c'était ce qu'il avait envie de lui dire : "T'es trop prétentieux, après tout." mais le résultat final ne serait en rien celui escompté et Yoite perdrait vite la face.
Soupirant au fil de ses réponses, il se décida à jouer un ami habitué et donc inaccessible. C'était peut-être plus facile comme ça, ne pas faire autant attention à lui sans jamais l'oublier pour autant. Lui montrer, de temps en temps, qu'il était bien là, veillant sur lui et autre mais ne réagissant plus à ses petites crises de gamin. A voir.

Aussi, quand il se décida à tout lui balancer sans vraiment lui laisser le temps de vraiment comprendre ce qui arrivait, Yoite jouait déjà un autre rôle. Pas très différent de la personne qu'il était normalement mais mettant ses inquiétudes et son agacement de côté, il avait décidé de se comporter davantage comme un homme et de cesser d'être le trouillard de service qu'il était depuis de bonnes minutes. C'était pas son genre, mais le problème qu'il pensait avoir n'était pas non plus dans ses habitudes. Le connaissant, il avait pris ça à la rigolade ce jour-là, persuadé que sa fréquentation du moment était "saine" mais au vue de sa santé passée, des maux de ventre, des maux de tête et d'un malaise qu'il avait subi alors qu'il nageait comme à ses habitudes dans la piscine de l'académie, son sort avait commencé à prendre de l'importance et ses neurones s'étaient mises en marche. Et si ... oh mon dieu. Il avait paniqué, s'était dit qu'il devait vite faire des tests pour finalement se rétracter. "Et si ..." à nouveau. Avoir le sida, c'était définitif. Il voulait vivre sans et s'il devait vivre avec alors il préférait ne pas le savoir. Mais bien vite, les semaines avaient passé, les malaises s'étaient répétés, l'inquiétude avait augmenté et là, il ne tenait plus. Wunjo? Un ange tombé du ciel. Il ressemblait plus à un démon qu'autre chose, mais soit; Il ferait l'affaire.
Aussi, quand on a de telles inquiétudes dans la tête, ce ne sont pas les mots et le tact les plus importants. Quand Yoite entendit le blond lui faire des remarques sur son ancienne tirade, il prit conscience qu'il avait peut-être été trop loin. Qu'est-ce que ça voulait dire tout ça?


"Je dois comprendre quoi? Que tous tes potes sont morts en menant un train de vie comme toi? Ou plutôt que tu refuses de te lier à qui que ce soit en sachant que, de toute façon, ça ne durera pas? ... T'essayes de me faire pitié?"

Yoite ne devenait pas mesquin. Il ne comprenait pas. Le Wunjo super héros qui l'avait accompagné depuis le début de cette rencontre exposait enfin l'une de ses faiblesses. C'était comme si la confession de Yoite avait entrainé celle de Wunjo. Dur à avaler. Est-ce qu'il tentait de l'amadouer d'une manière ou d'une autre pour lui faire comprendre qu'il n'était pas le seul à être dans la merde? Yoite le savait déjà ça, pas besoin d'être très logique. On a tous nos problèmes ...
Seulement, si tout cela était vrai alors ça expliquait pas mal de choses. Un comportement digne du "j'ai rien à perdre", ça pouvait faire faire des choses qu'on n'oserait pas en temps normal. Mais la vrai question, c'était "pourquoi"? Où étaient les parents de Wunjo? Ses amis? Tant de questions que cheveux bleus n'osait pas poser aujourd'hui. Peut-être plus tard, s'ils se revoyaient. Là, tout de suite, ça avait beau être un sujet plus que passionnant pour sa curiosité malsaine, il n'en restait pas moins que ça ne ferait pas avancer son problème. C'était d'un Wunjo sans état d'âme qu'il avait besoin, d'un mec qui prend la vie comme ça parce que c'est mieux et non pas parce qu'il n'a pas le choix. Il le voulait fort pour deux, alors il devait rester sans attache encore quelque temps.

Le regard du blond défiait tout. Sans peur, ni loi. Yoite avait l'impression d'avoir un surhomme devant lui, un mec qui n'avait rien en commun avec les différentes personnes assises un peu partout autour d'eux. Les autres avaient-ils remarqué aussi qu'il n'avait rien d'un japonais de base?
Les frissons arrivaient à grande vitesse le long de sa colonne vertébrale, le moment fatidique prenait son temps mais la victoire s'annonça clairement. Il acceptait. C'était ça de gagné. Ils n'étaient pas encore rendus au moment des tests et de l'attente inhumaine, mais la première étape était franchie. Fallait juste régler 2 ou 3 petites choses.


"Je te connais pas encore beaucoup et j'en saurai peut-être jamais davantage mais si tu pouvais éviter d'être ... toi pendant les analyses, ça m'aiderait. Je sais qu'être délirant à ces bons côtés en temps de crise mais juste ce jour-là, si tu pouvais être sérieux ... C'est ... Ouais, c'est important pour moi."

Yoite tremblait. Il savait qu'il devait apprendre à devenir fort car si les résultats s'avéraient être positifs, il avait déjà prévu d'être intransigeant avec lui-même. Pas de larme sur une vie écourtée, pas de sanglots face à un inconnu qui l'a soutenu. Il allait être un homme dur et froid, un mec qui peut tout supporter en apparence, au moins. Mais là, il tremblait. Wunjo avait accepté mais son air "je m'en foutisme" ne l'avait pas quitté une seconde depuis la nouvelle. Yoite ne s'était pas attendu à ce qu'il pleure pour lui - tout de même - mais il aurait apprécié que celui-ci cesse ses bêtises ne serait-ce que quelques minutes. On peut pas tout avoir, aussi il avait préféré lui demander. Advienne que pourra.

Déplaçant l'une de ses mains vers son bas-ventre pour appuyer dessus comme si ça pouvait faire passer la douleur, le tout très discrètement, Yoite haussa un sourcil. Vraiment? Il ne s'était pas présenté depuis l'autre jour? Il était persuadé que lorsque Wunjo lui était tombé dessus, il n'avait pas pris le temps de lui sortir son identité ainsi que son groupe sanguin mais il pensait quand même l'avoir fait depuis. Quel malpoli. Il lui avait demandé tant de choses sans même penser à celles plus banales.


"Excuse-moi, c'est franchement déplacé. Je croyais l'avoir fait mais sûrement qu'on a tous les deux autre chose à penser. Je m'appelle Yoite, Unden Yoite. Euh ... bah autant tout de déballer, ça fera ça de fait même si tu t'en fous. Moi, ça me fait du bien! Je suis à Keimoo depuis quelques mois, j'ai 20 ans et j'ai 1 frère et 1 sœur, ma princesse." ajouta-il avait un sourire rêveur. C'était sûrement sa petite princesse qui lui manquerait le plus s'il devait quitter ce monde ...

Revenant à ses moutons quand il repensa à l'appellation de Wunjo, il retint un rire sincère sans vraiment d'efforts. Qu'il pouvait être con celui-là. Ce n'était pas le premier, et sûrement pas le dernier à vouloir l'appeler ainsi, mais c'était la première fois que ça le faisait rire. Ouais, il avait les cheveux bleus et ouais, il aimait qu'on le regarde. Il avait toujours été comme ça et tant qu'une personne importante à ses yeux ne lui disait pas "c'est moche", il n'avait pas l'intention de changer. Il était en pleine crise d'ado en retard, il souhaitait profiter de sa vie avant de penser, éventuellement, à se poser. On a qu'une vie, pas vrai. Pour lui, il était temps de la mener comme il le voulait.

Une nouvelle tirade le sortit de ses pensées. Quoi? Et puis quoi encore?!
Se levant de sa chaise parce qu'il en était ainsi lorsque les choses semblaient terminées, Yoite sortit de quoi payer sa commande - uniquement, le vilain - et leva un regard plein de malice sur Wunjo :


"Je le laisserai bien là pour la serveuse, mais sans réellement te connaitre, tu serais capable de le piquer pour ... ton fameux jus d'abricot." et d'un geste, il appela la serveuse pour régler sa note."Merci. J'espère que tu tiendras ta promesse. Cet aprèm, j'ai pas le temps mais sûrement que d'ici à la fin de la semaine, je vais t'appeler pour que tu viennes avec moi. C'est vrai que j'ai profité du fait de t'avoir à moitié sauvé la vie pour te demander ça mais sache qu'on n'est pas si différents toi et moi. Tu es sans attache, c'est douloureux. J'ai une attache, ma famille et quelques potes, mais c'est à toi que je l'ai demandé. Faut pas chercher, on est parfois pas plus malheureux seul."

Glissant son billet dans la main de la serveuse maintenant arrivée, il attendit qu'elle revienne avec sa monnaie. Sa journée s'annonçait un peu plus ensoleillée maintenant. Le plus dur restait encore à faire mais à deux, on est toujours plus forts. Si Wunjo s'avisait de lui fausser compagnie ... soit. Ce petite rendez-vous avait au moins réussi à le faire sourire en pensant à autre chose.
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Wunjo Ivanov
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Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
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MessageSujet: Re: Never made it as a wise man [pv]   Never made it as a wise man [pv] EmptyLun 5 Mar 2012 - 21:08

Wun esquissa un sourire pensif. Le moins que l’on puisse dire c’était que Yoi n’aimait pas prendre des pincettes et qu’il était du genre plutôt direct. Le russe songea un instant que les gens devaient se vexer facilement avec lui… à moins qu’il n’adopte ce comportement spécialement face à lui ? Cherchait- il à le provoquer ? Ce serait une drôle d’idée, après tout, sachant qu’il avait à faire à quelqu’un de la mafia, il aurait du se montrer plus prudent que d’ordinaire, non ?

« On s’en fout de la raison, le résultat est le même »

Répondit-il calmement en penchant la tête sur le côté. Il n’avait pas l’air fâché, mais on pouvait sentir sans difficulté que ce n’était pas son sujet favori. Que tous ses proches soient morts, qu’ils se soient barrés parce que traîner dans les pattes de Wun n’était pas la définition même de la sécurité, ou que le blondinet ait lui-même fui tous ses proches, qu’est-ce que ça pouvait bien changer ? L’important, c’était la situation actuelle. Et puis ils n’étaient pas là pour que Wun se lance dans le roman de sa vie, n’est-ce pas ?

« Pourquoi je voudrais te faire pitié ? »

Demanda-t-il, haussant les sourcils d’un air interrogatif.
Honnêtement, Wun n’aimait pas faire pitié. En fait personne n’aimait faire pitié. On lui avait appris à vivre avec un peu de fierté tout de même, et beaucoup d’humilité. Des défauts, il en avait à la pelle et c’était peu dire, mais il n’était pas arrogant. En revanche, il jouait très bien l’arrogant. Il avait parfois sacrifié sa dignité, mais il ne voulait pas qu’on ait pitié de lui. Ce qui n’empêchait nullement les gens de le prendre en pitié. C’était naturel, il avait un passé à faire pleurer les chaumières. Mais bon, de toute façon, ça n’était pas exactement comme s’il pouvait les en empêcher. Les gens faisaient ce qu’ils voulaient. Mais de là à ce que le jeune blondinet ne DECLENCHE leur pitié, non.

Mais enfin, Yoi semblait préoccupé par toute autre chose que cette histoire de pitié, et il avait bien raison. Wun l’écouta calmement, attendant la fin de sa phrase pour lever un sourcil dubitatif.

« T’es con. Si tu veux pas que je sois moi pendant ton truc fallait pas me demander à moi de venir… »

C’était plutôt logique, non ?
Bah, qu’importe. Il avait déjà dit qu’il l’accompagnerait de toute façon. Il avait beau être un sale con, il tenait généralement ses promesses. S’il ne voulait pas les tenir, il ne les formulait pas, c’était simple.

« Bon bon ça va. Je suppose que je pourrai fermer ma gueule 1 heure ou 2 »

Concéda-t-il. Parce qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Il n’allait pas non plus geindre, chialer ou lui lire des poèmes d’encouragement. S’il ne voulait pas de Wun comme compagnie ce jour là, alors il aurait un muet. Le blondinet voulait bien faire des efforts, mais c’était plus fort que lui : quand il ouvrait sa gueule, c’était pour dire des conneries, c’était plus fort que lui.

Pas la peine de passer des plombes sur le sujet non plus. Wun était têtu et con, mais pas débile, il avait saisi le message. Il en profita pour passer à autre chose, et demander son prénom à ce drôle de type qui venait lui demander un service avant même de se présenter. Curieux personnage, pour sur…

« Bwarf. T’as pas vraiment eu l’occasion voilà tout. Ça fait mauvais genre « Salut moi c’est le mec sur qui tu t’es cassé la gueule en étant défoncé. Rendez-vous à tel endroit à telle heure. PS moi c’est Bidule ». »

Lança-t-il, plutôt content que Yoite ne lui réponde ça plutôt que « Et du con je t’ai dit mon nom le premier jour où on s’est rencontré, tu pourrais AU MOINS t’en souvenir… ». Mais nonn, cheveux bleus semblaient même plutôt désolé de ne pas s’être présenté plus tôt. Pas besoin d’en faire tout un fromage… Wun voulait juste connaître son prénom parce que c’était plus commode –surtout s’il devait aller lui tenir la main au laboratoire –même si en vérité Yoi ne lui avait JAMAIS demandé de lui tenir la main….

« Noooon ? T’es à Keimoo ? »

Le blondinet ne put retenir un petit rire. C’était pas possible. Cette académie le hantait. Depuis qu’il s’en était barré, il ne cessait de se retrouver mêlé à des histoires avec des gens de Keimoo. Au début, ça lui faisait peur. Il craignait sans cesse que les gens ne le resituent. Qu’ils le reconnaissent. Même si le scandale avait été étouffé, il savait que quelques personnes de l’Académie avait su qu’il avait quitté l’école suite au procès pour viol qu’il avait eu. Même si le russe aimait faire croire à qui voulait bien l’écouter que ça ne l’affectait pas du tout, cette épisode l’avait destabilisé. Il avait beau être un voyou, pire encore, un meurtrier, le viol ne faisait et ne ferait jamais partie de son tableau. Il se rappelait encore aujourd’hui des visages dégoutés des gens présents lors du procès. Même s’il était parfaitement innocent, Wun aurait voulu disparaître ce jour là. C’était maintenant du passé, même si de temps à autre ces souvenirs lui revenaient.

Réalisant qu’il avait totalement basculé dans ses pensées, il cligna des yeux et reporta son attention sur cheveux bleus, se gardant bien de préciser qu’il avait été étudiant là bas, lui aussi. Ça n’avait pas grand intérêt, et il n’avait pas envie d’expliquer pourquoi il était parti. La véritable raison –le procès pour viol- tout comme la raison officielle –que ses parents refusaient de continuer à ses études, il n’avait pas envie d’en discuter.

« Ben moi c’est Wunjo, mais tu le sais déjà. Et tu sais déjà ce que je fais aussi. Et… putain 20 ans… t’es super jeune ! »

Réalisa-t-il sur le tard, ses yeux s’agrandissant légèrement. Pas étonnant qu’il ait les miquettes. 20 berjes… c’était encore un môme ouais. Le blondinet se sentait soudainement beaucoup plus désolé pour lui que précédemment. Même s’il avait une mauvaise notion des ages – après tout à 16 ans on lui avait mis un flingue entre les paluches, et à peu près au même age il avait commencé à considérer le sexe comme un outil de travail, il n’était donc en aucun cas un référentiel de comparaison- il savait ce qu’un jeune de 20 ans n’était pas, et dans la grande majorité des cas, il n’était pas un adulte. Il ne connaissait rien de la vie de Yoite ou de son passé, mais ça ne comptait pas vraiment, un gosse ne devrait pas avoir à faire face à ça. Il était cependant un peu tard pour pleurer sur son sort – surtout après toutes les conneries qu’il lui avait sorti, alors il se contenta de se taire, pensif.

Il ne reprit pied dans la réalité que lorsque le sujet dériva sur leurs boissons. Un sujet bien moins sérieux et bien moins déprimant, même si Yoi venait légèrement de le traiter de voleur en plus de refuser de lui payer un jus d’abricot. Quel radin celui-la…

« T’abuses… déjà que tu me fais venir ici et me monopolise, tu pourrais au moins me payer un coup à boire »

Répliqua-t-il d’un air bougon, gonflant les joues d’un air semi-boudeur. Sa faculté à passer du gros connard au sale gamin boudeur était impressionnante. Dans tous les cas, la constante « chieur » était là. En même temps qu’il grognait à propos de l’avarice du Schtroumpf, il fouilla dans ses poches à la recherche de monnaie pour payer sa consommation.

« Ouais, et profiter des gens sans même accepter de leur payer un malheureux jus d’abricot, c’est pas cool. »

Souligna-t-il avec un rictus moqueur sur le visage. Comme d’habitude, on pouvait compter sur lui pour totalement zapper le sérieux de la phrase et directement passer aux plaisanteries lourdes. En ayant parfaitement conscience, et devançant un potentiel regard accusateur de la part de Yoi ou un commentaire réprobateur, il leva les deux mains en l’air en guise de protection et ajouta précipitamment.

« J’ai promis de fermer ma gueule la prochaine fois, mais aujourd’hui j’ai le droit d’être moi-même non ? »

Bah oui. Il ne fallait pas non plus trop lui en demander. Vous savez ce qu’on dit : chassez le naturel il revient au galop.
Secouant la tête pour cacher son amusement, le blondinet finit par se lever. Il posa l’argent sur la table. Il y avait un peu plus que la somme qu’il devait, mais tant pis. Le russe avait quelques affaires urgentes dont il devait s’occuper et il ne pouvait pas non plus passer sa journée à traîner ici. Il n’avait de toute façon plus de sous à dépenser en consommation.

« Bon et bien… je ne te donne pas mon numéro , tu l’as déjà »

Déclara-t-il en agitant son portable, avant de le glisser dans sa poche.
Il contourna la table prêt à s’en aller, et ne se retourna que pour saluer proprement Yoite.

« Donc j’attends ton coup de fil. Bonne semaine… schtroumpf »

Il accompagna sa tirade d’un sourire insolent et d’un petit signe de militaire partant en mission, avant de disparaître au coin du café d’un pas joyeux.

To be continued A02 ...
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