Parade de Psychologues

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Chapter II : BRISEBOIS vs VALENTINE
suite du : Réveil

It's just another Day

-Vous savez, mon cher Brisebois ; autrefois je me destinais à une carrière médicale, poursuivit Yui, un autre jour.

Et comme d’ordinaire, il a affaire à un Charlot plus que grognon, avec ses grands airs agressifs… mais qui ont le don de ne jamais vraiment l’effrayer. C’est qu’il est un peu fou ce Valentine oui. Mais ça, le Grand Charles doit bien s’en douter, depuis sa première visite.
Quoiqu’il en soit, Yui s’est prit le pied de pouvoir faire la promenade à son grand « ami » -allez de suite les grands mots pour énerver tout ce à qui ça devrait énerver-. Et puis c’est quand même génial de pouvoir tirer la corde jusqu’à ce qu’un jour… elle craque. Le drame. Mais il n’en est pas encore là.

-Alors vous pouvez bien me faire confiance au lieu de passer votre temps à rechigner à chacune de mes visites. Courtoises.

Mais oui.
Tout à fait courtoise, quand il s’agit pour une mouche de royalement agacer la victime en cible, lui tournoyant autour sans répit. Oui au final, Yui Valentine fait un peu office de parasite. Mais grand bien lui fasse, que lui, il semble odieusement bien le vivre. Et puis vive la confiance.
Pour peu qu’elle puisse « exister » depuis que ces deux hommes se « connaissent ». Ah bah oui, on a la un fabuleux armada de grands mots.
Sans vraiment se soucier d’autre chose, Yui entreprend d’aider son collègue à s’installer sur son fauteuil roulant. Quand même, un peu de charité dans ce monde sans douceur. Et tout en le pensant ironiquement, Yui se dit bien que c’est l’hôpital qui se fiche de la charité. Car le jour où il se mettrait à faire ce genre de bénévolat… alors il ne serait plus Yui Valentine. Car dans la vie, il existe de choses qui sont compatibles et d’autres, moins… voire pas du tout.

Alors pourquoi diable s’affairait-il à tourner autour d’un pauvre homme, à peine réveillé de ses 6 mois de sommeil profond ? Oui pourquoi.

Tout n’a pas besoin d’être justifié certes.
En revanche, Valentine en avait une bonne, pour ce cas-ci. Pour une fois.
Et elle lui était particulièrement personnelle.

Lun Marv. Oui, son secrétaire d’office était parti. Parti.
Définitivement.

Parti avant même d’avoir réussi à élucider l’enquête Brisebois lors de la St Valentin précédente. Parti alors que Yui avait prit la bonne habitude de lui déléguer toute sorte de tâche. Alors il fallait bien le venger.

Bien mettre le compte de ci et ça sur le dos d’un autre.

De même, Valentine n’avait jamais pris le temps d’aller prendre connaissance de ses collègues à Keimoo.
Raison de plus pour le faire dès à présent.

-Où est ce que je vous conduis, aujourd’hui, mon cher Brisebois ?

Et puis une raison s’embobinant sur l’autre, il devient de plus en plus difficile de voir pourquoi il prend malin plaisir à faire « chier » un autre psychologue.
Comme ça. Pour le bon plaisir de faire quelque chose.
De remuer le couteau dans la plaie.
De faire passer le temps et de voir autre chose qu’une horde d’élèves à problèmes.

La vie d’un psy c’est franchement cool.
Enfin, ça, c’est Valentine qui le dit.

-Allons allons. Faites donc preuve d’initiatives, et dites moi où vous voudriez que je vous emmène ! Et puis vous devriez en profiter, car dites moi un peu, qui aurait donc cette amabilité d’esprit de vous proposer cela ?

Et voilà. Après la sortie de l’hôpital du Brisebois, Valentine se donnait le loisir de venir le voir jusqu’à son propre domicile pour l’amuser… ou pas.

On a tous une vision différente des choses, c’est bien connu.

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Charles ne lui a pas demandé qu'il lui déballe son curriculum vitae non plus. Qu'il fasse son job et qu'il fasse pas chier. Il peut la mettre en veilleuse aussi, ça ferait pas de tort. Le psychologue grogne un truc inaudible et tourne la tête vers l'infirmière qui lui sourit d'un air maternel. Elle est sensiblement touchée par la scène de l'ami qui vient prendre soin de Charles. Si seulement elle savait la vérité. Il ne faut pas se fier aux apparences.

-Vous avez fini non? Alors partez!
Le tout dit sur un ton sans réplique pour faire comprendre à la femme qu'elle foute le camp de chez lui. Maudites soient les visites d'infirmières à domicile.

Enfin seul...mhm, pas tout-à-fait, puisque son nouvel ami (imposé) se dévoue pour aider Charles à s'installer dans son fauteuil roulant. Cette fois-ci, il le laisse faire en soupirant. L'aîné sait à quel point l'autre est borné. C'est tout à son avantage en plus, puisqu'il n'a pas à forcer. Il agit carrément en bon profiteur et il l'assume complétement.

La promenade débute dans le grand jardin de Brisebois. Fort heureusement pour eux, du moins pour Charles, le soleil a gagné la bataille contre les nuages et les réchauffe de ses rayons. Enfin, du positif dans cette histoire.

-Je ne fais pas plus confiance à un médecin devenu psy par facilité qu'à un professeur de français qui se fait passer pour un ado!

Comprendra qui le voudra bien. Brisebois fait référence à Monsieur Akamu Dupreil, un ancien collègue de l'académie Keimoo. Leur première rencontre hasardeuse s'était déroulée dans un café, où Charles avait pris Akamu pour un adolescent. Il faut dire qu'avec ses yeux de biches et ses longs cheveux blonds-blancs, le français semble à peine majeur. Bref, l'histoire s'était plutôt terminée en queue de poisson.

Le psychologue ne répond pas à la question posée. Peu importe où Valentine l'amène, il y aura toujours le même problème: LUI. Pourquoi cet homme s'était donné comme contrat d'emmerder un pauvre collègue en convalescence?

- J'ai de la famille qui se ferait un plaisir fou à vous remplacer...et le ferait beaucoup mieux. Seulement, elle habite de l'autre côté de l'océan. C'est un problème!.

Que l'autre le croit ou pas, Charles s'en foutait. L'important, c'était de lui clouer le bec. Il n'était pas tout seul en fait... heu...si, mais seul Lun Marv le savait. Il était retourné en Angleterre et avait sûrement apporté le dossier Brisebois avec lui. Charles s'ennuyait.

- Allons au parc alors, ça me changera les idées.

Et la promenade se poursuivit jusqu'au parc où Charles demanda de s'arrêter près d'un lac pour se reposer un peu. Son regard émeraude se pose sur un couple enlacé, assis sur un banc. L'homme porte un costume chic et la femme une chemise blanche, jupe à carreaux et bas aux genoux, arborant un immense sourire comme si les bras de son ami (amant? amour?) est le plus bel endroit du monde. Serrant les poings près des grandes roues de son fauteuil roulant, Brisebois cherche quelque chose d'autre à se raccrocher pour ne pas déprimer et tombe sur un jeune homme en chariot, avec une casquette blanche et un tablier. Ce furent les mots ''Marchand de glace'' qui captèrent son attention et il toucha la main de Valentine pour que ce dernier regarde aussi.

-Regardez! J'en voudrait bien une au litchi s'il vous plaît!
Et on est poli en plus, oui ça sent l'arnaque.

Soutenant son ''bienfaiteur'' du regard, pour s'assurer qu'il comprenne bien que c'est un ordre plutôt qu'une demande, Charles le regarde partir, le sourire fendu jusqu'aux oreilles. En fait, il imagine déjà la tête que fera Yui en revenant avec sa glace, lorsque Charles lui dira qu'il avait finalement changé d'idée. Une glace au chocolat serait plus rafraîchissante... Oui, lui aussi pouvait faire chier s'il le voulait...

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Let the sun shine In

Toujours aussi amical, le Brisebois se donnant des airs d’inaccessible.
Mais Valentine n’a jamais été aussi friand de la difficulté ; et c’est quand même plus sympa d’obtenir quelque chose autrement que par la simplicité. Même si nul ne saurait vraiment déterminer ce que Yui est en train de convoiter.
En somme, tordu.

-Je me demande, cher Brisebois, comment vous faites, pour comparer un honnête psychologue à un professeur de français, s’est outragé un jour Yui, lors d’une de ses premières promenades avec son collègue en convalescence. C’est quand même ennuyeux de se voir ainsi assimilé, quand on sait que l’un n’a rien à voir avec l’autre ! Enfin, surtout pour ceux qui prennent malin plaisir à jouer avec les mots. Comme Yui Valentine, par exemple.

-De même, vous n’oseriez pas me confondre à votre famille… qui n’est pas là d’ailleurs.

Jamais là.
Subtile insistance qui lui vaudrait bien une paire de claques à la figure.

…Ni le jeune Marv, non plus. a pensé Valentine, un éclat luisant passant dans les yeux.

Ils se trouvaient là au parc, parc au ciel et gazon bien taillé, parc aux couples roucoulant comme des tourtereaux au soleil printanier de l’année. Ça sent la belle poésie et la romance à plein nez sur ce lopin de paradis… qui n’affecte pourtant pas de trop Yui, en train de pousser le fauteuil roulant de Brisebois. A un moment, ils se sont arrêtés le temps que Valentine laisse son compère profiter amplement du paysage, et le temps de remarquer les doigts serrés de Charles autour de ses roues à la vue d’un couple enlacé. Et pour une fois, Valentine s’abstiendra de relever, d’une remarque aussi cinglante que pénible, haussant des épaules pour laisser passer cet instant. Non pas par élan de pitié –vu que Yui Valentine ne prend jamais en pitié les autres… mais comment expliquer le besoin de se taire pour un des rares moments où il consent à le faire.

En se mettant dans la situation de Brisebois, Yui serait probablement devenu fou.
Fou de ne pouvoir voir le monde, du monde, le remuer à sa guise et à ses aises. Fou de ne plus attirer l’attention sur ses manières excentriques. Fou de solitude, en fait. La folie d’un maudit égocentrique. Et bien qu’il ne l’admetttra jamais haut et fort, Charles Brisebois s’en sort fichtrement mieux que ce que lui, il ferait. A sa place.

Mais la glace au litchi est vite arrivée pour le tirer de ses brèves pensées du moment. Et l’onctueuse demande courtoise de l’Ami ne permet pas à Valentine de refuser. Tout en se dirigeant vers le vendeur en question, Yui a un instant tilté sur le sourire fielleux de son collègue, un peu trop soudain à son goût mais… Tant pis. Il aura tôt fait de payer la commande et de revenir avec la requête dans une main. Et puis il est bien drôle le Charlot là, avec une glace au litchi, -le genre de saveur qui doit probablement exister une fois sur vingt lorsqu’on va acheter sa glace.
Et forcément que le marchant n’a pas le litchi dans ses saveurs.

-Une glace aux fruits rouges, qu’en dites vous, cher ami.

Le mot Ami qui sonne toujours bizarrement, venant de Valentine.
Quoiqu’il en soit, il lui a tendu la marchandise, sans trop se poser de question. Pour une fois, tiens. Et c’est quand même fou de se voir sous des jours aussi serviables ; si bien que Yui s’émeut tout seul de sa propre attitude. Un jour, il ferait assistant social. Garde de personnes. Tout un tas de nouveaux horizons, champ des possibles.

-D’ailleurs Brisebois, ne songez-vous pas qu’il serait grand temps de faire connaissance ?

Faire connaissance.
De grands mots, de grands principes, oui.

-Oui ; par exemple, vous pourriez me raconter quelques lignes banales de votre vie, ou je ne sais quoi, a-t-il poursuivit, voyant de suite très mal un Charles en train de d’étaler joyeusement sa vie, un café à la main. En l’occurrence, ici, une glace. Déjà qu’il avait du mal à le tirer de sa mono-phrasomanie, autrement dit ses réponses courtes à une phrase. Oui vraiment, Charles est plutôt renfrogné et pas trop coopératif dans son genre. Heureusement d’ailleurs, parce qu’embarqué dans le tourbillon Yui, on ne sait pas trop où on en finit. Au moins, apprécie-t-il bien ce caractère bien trempé ; ce qui n’est pas un cadeau pour l’apprécié, cela va sans dire.

-Tiens au passant, je pourrais, de mon côté, vous demander si vous étiez au courant que j’avais embauché un secrétaire à mon bureau ; un excellent étudiant d’ailleurs. «Marv le Populaire, vous vous souvenez ?»

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Yui Valentine, un honnête psychologue?
Alors là, c'est de trop pour le pauvre Charles qui est prit soudain d'un fou rire. Tentant de le cacher plus ou moins discrètement derrière sa main pour ne pas offusquer le psychologue en question. Bien voyons, si Valentine est aussi honnête qu'il le prétend, pourquoi n'en vient-il pas aux faits au lieu de tourner pendant quatre heures autour du pot? Et puis de plus, rien n'était pareil entre Akamu Dupreil et Yui Valentine. À bien y penser, si. Le plaisir de faire sortir Brisebois de ses gonds était le même. Charles est pourtant certain qu'Akamu y arrivait plus vite, avec des moyens beaucoup plus intéressants. Après tout, le professeur de français est beaucoup plus sexy que son collègue, et sûrement un meilleur amant.

Parlant d'amant, saviez-vous que l'une des façons de savoir si la personne en face de vous en était un bon, ou bonne dans le cas d'une femme, était simplement de l'observer manger?
La manière de se nourrir d'une personne en disait long sur sa façon de faire l'amour. S'il mangeait à la vitesse de l'éclair et vidait même les assiettes des autres, l'avantage de baiser avec lui c'est qu'on avait du temps pour faire autre chose. Donne un cinq minutes au lit serait même trop généreux. Au contraire, quelqu'un qui prenait son temps pour mastiquer, était certain de passer par vos zones érogènes, de faire vos préliminaires préférés pour ensuite vous faire l'amour avec douceur. Tout ce prélude pour arriver au fait que l'on en saurait davantage sur les habitudes de monsieur Valentine au lit lorsque celui-ci reviendrait avec sa glace.

Seulement, il n'y en a qu'une seule lorsque Valentine revient. Charles doit s'avouer vaincu. Il ne pourra même pas mener sa petite enquête aujourd'hui.

Il fronce les sourcils en voyant la couleur rouge criarde de la glace, qui est loin d'être celle du litchi. En même temps, Charles n'est pas idiot. Il sait très bien qu'il a demandé LA saveur la moins en demande et donc la moins susceptible à obtenir. Il a voulu voir comment se débrouillerait son très cher ami. Pas trop mal, puisque de toute façon, il allait rapidement y retourner.

- Ha? Parce que vous songez à dépasser le stade de la connaissance pour qu'on en vienne à être amis?

Oui car pour Brisebois, même si Valentine adore l'appeler son Ami, il n'en est rien. Il demeure une connaissance ainsi qu'un ancien collègue de travail. Pour passer de connaissance à ami, il faut beaucoup plus que faire semblant d'apprécier la compagnie de l'autre et lui faire prendre l'air en prétextant se soucier de sa santé.

-Que je vous parle de moi? Hmmm, oui pourquoi pas. Je pourrais commencer par dire que je n'aime pas la glace aux fruits rouges et qu'une au chocolat me conviendrait bien mieux!

Charles s'améliore. Plus d'une phrase en deux minutes! Wow! C'est qu'il commence à se sentir à l'aise le Charlou. Il tend alors la glace à Yui et lui offre un sourire charmeur pour que ça passe mieux. Sourire qui s'efface lorsqu'un nom connu franchit les lèvres de son futur confident: MARV. Lun Marv le populaire, bien sûr qu'il se souvient. Comment pouvait-on oublier un jeune homme avec une personnalité aussi bien trempée et un corps à faire damner un saint?

-Marv? Il est retourné en Angleterre pour ses études non?

Brisebois essaie de rester de marbre devant ce fait. Lun est parti sans explication et ne reviendra probablement jamais. Peu importe, vu que l'anglais brûle d'amour pour lui, Charles ira le rejoindre d'ici peu et tout ceci sera de l'histoire ancienne. Et oui chers lecteurs, vous aurez deviné. Charles Brisebois souffre toujours de cette terrible maladie mentale: l'érotomanie. Six longs mois de coma n'ont rien arrangé à son cas et aucun psychiatre a prit le temps de vérifier son état avant de le laisser partir. Peut-être es-ce la véritable mission de Yui Valentine. Peut-être peut-il aider Charles au fond, s'il se donne vraiment la peine.

-Du coup, vous vous retrouvez sans secrétaire et j'imagine que vous avez la bonté d'âme de me demander si je veux ce poste?

Il fit une pause et continua, se rendant compte qu'une lignée de crème molle coulait sur son poignet.

-Et si vous pouviez aller changer ma glace... ce serait grandement apprécié.

Invité

Et que commence la Parade

ENQUETE SUR BRISEBOIS

-Evidemment, Charles, nous sommes déjà une sorte d’ami. Ah... du chocolat.

-En Angleterre, voyez-vous ça ? Vous essayez de plaisanter, laissez moi deviner ?

souvient

-Marv a disparu de l’académie et ce ne sera sûrement pas pour ses études.

-A vous de me dire pourquoi...

-Ne vous en faites pas de trop, l’ami. Je doute que vous veuillez travailler avec moi après... après tout ça.

-Il serait temps que vous reveniez assurer vos fonctions à Keimoo,

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Ma chère Lune...où es-tu?

Loin, très loin d'ici et sûrement inconscient du sort de Brisebois. S'il le savait handicapé, l'anglais n'aurait fait ni une ni deux, et serait venu pour lui. Pauvre psychologue timbré qui croit comme un con que le jeune Marv est fol amoureux de lui, alors qu'il l'est totalement mais d'un autre. D'un petit blond devenu jardinier. Mais ça c'est une autre histoire. Toujours est-il que Valentine commençait-non plutôt continuait- de l'emmerder, et il en avait marre.

-J'ai vraiment l'air de plaisantez vous croyez? Vous ne savez rien sur les raisons qui ont fait partir monsieur Marv! Cessez de vous prendre pour plus intelligent que vous l'êtes!

On comprend qu'il commence à s'énerver. Charles est un peu comme la soupe au lait lorsqu'il s'énerve, et Valentine avait oublié de baisser la température...ça allait éclater.

-Comment osez-vous insinuer...

Ses yeux se sont assombris et ses doigts crispés sur la serviette. Non, il n'a pas du tout aimé la façon que l'homme a insinué qu'il était au courant de quelque chose. Il est énervé...très énervé. La glace au chocolat va assurément prendre le chemin de la poubelle...ou pire.

-Je ne crois pas être assez en forme pour retourner travailler...

Surtout pas à l'académie, non. Peut-être dans un petit bureau privé, où il ne verrait pas d'élèves, mais une drôle d'impression lui broyait les entrailles lorsqu'il repensait à Keimoo.

-Et vous avez raison. Je ne travaillerai jamais avec vous...Oh..pardon!

Il s'était approché de lui en prenant la glace et sa main avait malencontreusement glissé sur le torse du psychologue, écrasant la boule de crème glacée sur la chemise de celui-ci.

-Je suis tellement maladroit..après tous ces mois d'immobilité.

Il retira sa main, et prit quelques serviettes de papier, tandis qu'il s'affairait à nettoyer négligemment le dégât, un petit sourire à peine visible au coin des lèvres.

-Avant de tout prendre vos économies mon cher, peut-être serait-il temps pour moi de rentrer. Vous ne croyez pas?

Spoiler:

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-Si moi, je n’en sais rien Charles... allez-vous peut-être me dire pourquoi le jeune Marv est parti alors ? Ou je pourrai peut être m’en charger à votre grand déplaisir.

Valentine a souri a pleine dent, pour une fois, visiblement très amusé. Oui la tension est remontée d’un cran en l’espace de quelques phrases banales... pas si banales au final. Oui toute cette affaire finirait par éclater mais encore fallait-il rester pour voir quel en serait le fin mot de l’histoire. De toute évidence, Yui vient de toucher une corde sensible de Brisebois, et de toute évidence encore, il ne compte pas s’arrêter de si bon chemin, vicieux qu’il est.

Mais en attendant, vivement de Yui s’occupe de la malencontreuse glace qui vient de s’écraser contre son torse... Tout en s’essuyant tranquillement, Valentine a fait remarqué tout haut, qu’il était parfaitement compréhensible que la paralysie des jambes de Brisebois soit peut-être remontée jusqu’à ses doigts. Et comme Charles semblait ironiquement l’approuver sur ce point, Yui ne s’est pas privé pour en rajouter une couche déplaisante. Et vas-y que je remue encore une fois le couteau dans la plaie... Toutefois, mieux valait éviter tout conflit physique, -et pour le bien de Charles autant qu’à celui de Yui le squelettique. Alors il retournerait lentement l’histoire dans tous les sens, en essayant de pas trop se tremper dans la mouise. Parce qu’évidemment, ce Brisebois là, était quand même assez impulsif dans son genre.

-Allons allons Charles. Vous êtes autant en forme que je ne le suis –hormis quelques maladresses- tout à fait explicable au bout de six mois d’immobilité. Et ne me dites pas... que vous redouteriez votre retour, n’est ce pas ? Vous resterez donc dans votre silence ?

Sur ce, Valentine a soupiré pour sa chemise désormais chocolatée ; oui, il se devrait de rentrer sans trop traîner pour effacer tout ça. Mais rien n’est plus paisible de voir la vérité prendre son ampleur... Parce que mine de rien, Yui pouvait très bien se le créer, le temps. Et puis il appréciait bien les réactions de son collègue, face à une réalité décalée dans le temps.

-Ne vous en faites pas, nous allons rentrer, nous allons rentrer... Vous savez Charles, entre nous, vous ne seriez pas crédule en pensant que je ne suis pas au courant de votre relation personnelle avec Marv. Toutefois... sachez qu’il a fui son entourage, dont vous faites –probablement- parti.

Tel un nouveau conte sur le point d’être narré, Valentine a tranquillement posé une pierre supplémentaire à son édifice, poussant le fauteuil de son collègue. Les quelques passants du parc regardent étrangement la tâche marron qui décore le haut de l’homme, sans que ce dernier ne leur accorde attention. Et en guise de promenade bien accomplie, Valentine a décidé de faire un grand tour avant de ramener Brisebois à domicile. Une marche qui lui laisserait le temps de grandement discuter avec son cher... Ami.

-Tout de même étonnant de voir cette nervosité apparente au sujet de Marv... a savamment lancé Yui, comme pris dans un élan de réflexion.

A force de faire le savant, Charles allait avoir envie de l’assommer, un de ces jours.
Une de ces minutes, même.

Invité

Une soudaine envie d'asperger Yui Valentine d'essence, de craquer une allumette et d'y mettre le feu gratuitement venait d'envahir l'esprit de Charles. Il se voyait très bien en train de taper des mains en dansant autour de la torche humaine. Mais il n'avait pas envie de créer un scandale, alors il garda son plan pour une autre fois.

- Si ça peut vous faire taire, faites donc. Je n'en ai rien à faire que Lun Marv ait quitté le Japon.

Ce qui n'était pas totalement faux. Charles était tombé dans le coma bien avant que l'adolescent parte pour l'Angleterre. Alors pour que qui était des raisons expliquant le départ du blond, Charles ne s'y était pas encore arrêté. Il se promettait de le faire très bientôt en revanche.

Ce n'est pas tant son retour au travail qui l'inquiétait, mais plutôt les râgots qui se diraient à son sujet. Brisebois ne pouvait même pas dire si la flamme d'enseigner brûlait encore en lui ou pas. Les jeunes de nos jours pouvaient se montrer tellement arrogants. À quoi bon enseigner si les élèves étaient pire que des murs sans oreilles?

Citation :: -Ne vous en faites pas, nous allons rentrer, nous allons rentrer... Vous savez Charles, entre nous, vous ne seriez pas crédule en pensant que je ne suis pas au courant de votre relation personnelle avec Marv. Toutefois... sachez qu’il a fui son entourage, dont vous faites –probablement- parti.

Ce fut probablement la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Récipient déjà bien rempli de tout ce qui concernait le jeune Lun Marv. Voilà ce que ça donnait un trop-plein d'émotions, le déluge. En oubliant même son état, qu'il était dépendant d'une chaise roulante, qu'il n'était pas chez lui, et plein d'autres belles raisons, la colère du psychologue éclata.

-TA GEULE! *en français*

S'aidant de ses bras, il s'appuya sur les accoudoirs dans le but visible de se lever, question de donner à Yui la raclée de sa vie. Et ce qui devait arriver arriva. Dès que ses pieds faibles touchèrent le sol, il s'écroula lamentablement, s'agrippant fermement à la chemise tachée du français dans un fol espoir de lui faire mal. Les deux hommes se retrouvèrent au sol et Charles frappa...frappa sans vergogne tandis que des larmes de colère s'échappaient de ses yeux.

Quel gracieux spectacle il offrait aux passants. Prenez messieurs, dames, pendant que c'est gratuit...

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[HRP : Et je ne te raconterai pas comment j’ai royalement pas vu passer ton post -,- ]

La tension est montée d’un coup, et puis c’est comme le mercure qui monte d’un coup dans le thermomètre: le thermomètre en question a littéralement explosé. En occurrence, Charles Brisebois. C’est à ce moment-là que Yui a daigné admettre qu’il avait probablement tiré la corde un peu trop fort, un poil trop tard que ce qu’il aurait pu éviter. Et si Brisebois ne s’était pas emporté ainsi, probablement que Yui en serait encore à ricaner ouvertement sous son nez. Alors quoi d’entre Charles qui se jette sur lui en les culbutant tous deux au sol ou du fait qu’il passe d’un coup au français choqua le plus Valentine, lui-même ne saurait le dire avant de sentir son souffle se couper à l’impact au sol et de se voir des éclats de lumière danser devant les yeux.

Seconde d’étourdissement, pour un mauvais au corps à corps.

-En espérant que vos coups vous permettront de retrouver Marv... a marmonné Yui en français, tentant tant bien que mal de retenir les poignées de son collègue.

Chose pas très aisée puisque le cher ami, est sous l’emprise d’un accès de rage. Et pour le comble de la chose, Yui a pendant un instant, pensé à son œil au beurre noir qu’il afficherait le lendemain, en pointant au bureau : Certainement les deux yeux en fait, parce que le Chalot, il avait été rapide le bougre, que diantre. Comment, fourré dans cette situation, Valentine pouvait encore avoir ce genre de pensée tournée sur sa petite personne, qui saurait l’expliquer. Car embourbé d’herbe de terre et probablement un peu de sang, c’est bien là un grandiose spectacle à la merci des regards outragés des passants.

-J’admire votre façon de fuir les choses.

Après tout, la charmante présence de Yui n’était-elle justement pas là pour ramener un Brisebois, parti dérivé un peu trop loin du monde ? De le coller à la réalité, dans le seul but de se venger des tâches administratives délaissées par Marv à son départ ? Et puis cette irrésistible curiosité quant à la personnalité ambiguë de Charles... Les propos de Lun étaient ils donc véridiques. En attendant, il a quand même fallut l’aide d’une main extérieure du moins, pour séparer les deux hommes dans leur tumulte devenue un peu trop violente. Et ce, malgré les tentatives vaines d’un Yui pour repousser son agresseur. Une véritable aubaine pour Valentine qui prétend à quelques minutes de répits, et une défaite écrasante quand on en regarde les dégâts. Ah... cette parade de psychologue, en voilà une bonne.

A présent débarrassés des curieux venus se rassembler en masse autour de ce petit cirque, Valentine s’est rassis au sol, un mouchoir dans les narines, fixant Charles d’un oeil noir –quel doux euphémisme quand on sait que son regard est déjà sombrement beurré. Valentine, le raton-laveur de Brisebois.

-Cela dit, je suis peut être un des seuls à pouvoir vous raconter ce qu’il s’est réellement passé entre temps, a sifflé Yui, en haussant des épaules, regard momentanément rivé sur le lac reflétant les nuages d’une fin de journée. Le banc est vide, les amants sont partis.

En mauvais esprit, Yui rapporterait bien que Monsieur Brisebois a des troubles comportementaux, pour qu’on le laisse sous surveillance encore quelque temps à l’hosto. Mais dans le fond, avec cette arme qu’est vérité, c’est une première que Valentine ne s’est pas amusé au mensonge. Une autre manière d’envisager les choses, morale en or de la journée. Si la morale a le même sens chez lui que chez le commun des mortels... Yui s’est levé, et a jeté un coup d’œil à Charles, dans l’herbe.

-Peu importe. Si vous êtes assez calme, je vous ramène au pas de votre porte.

Après avoir immobilisé la chaise roulante, il a avisé l’autre psychologue, main tendue.

Invité

[HRP: Je me remets dans le bain. Pas évident, mais je m’amuse bien avec cet ~~adorable~~ détestable Yui ^^]

La balle est envoyée. Brisebois est au bâton fixant la balle qui fonce sur lui à toute vitesse. Il frappe et… C’est un coup de circuit!
Exception faite que ce n’est pas une balle qu’il a frappé, mais un professeur et collègue, psychologue de surcroît. Aucun remord ne viendra hanter Charles. Ce coup de poing, Valentine l’a bien mérité. Le brun espère avoir réussit à lui casser le nez, ou un truc du genre qui fait mal. Déjà, Valentine a l’œil qui s’assombrit et devra se contenter de trouver une excuse bidon à son retour au travail. À moins qu’il ait envie de raconter la vérité. Se faire attaquer car on a poussé l’autre, un pauvre homme qui n’a rien fait et qui est en convalescence, à bout est tout-à-fait normal. Yui devrait même avoir une pancarte attachée au cou avec ces mots d’écrits dessus : JE SUIS CHIANT, FRAPPEZ-MOI!

Le fait d’extérioriser sa colère aurait dû être assez pour calmer Brisebois. Frapper dans quelque chose, lorsque la tension est trop haute, est recommandé dans certains cas. Pour ce qui est de frapper quelqu’un, les avis sont partagés. Bref, Charles se sent toujours hors de lui. Vous comprenez pourquoi il se donne en spectacle aussi gratuitement. Le fait qu’il se soit exprimé en français, sa langue maternelle, est une autre preuve qu’il est en train de péter sa coche.

Au travers de la brume rouge qui l’entoure, car il n’est plus du tout dans la réalité, des mots lui parviennent. Des mots prononcés en français à peine compris et un nom : MARV. Quatre lettres qui le font chavirer. Un nom ramenant à un jeune homme blond, aux yeux verts pour qui il ferait tout. Et se retrouver dans le coma pendant six long mois et ensuite en chaise roulante, font partie de ce genre de chose malheureusement.

Fuir les choses? Absolument. Charles Brisebois est passé Maître dans ce domaine. Lorsqu’on est psychologue, notre travail est d’aider les autres à régler leurs problèmes en leur donnant des outils pour ce faire. Quant aux siens, on préfère les oublier. C’est trop facile, lâche même, mais c’est ainsi. Charles a trop mal pour répondre avec des mots aux railleries du prétentieux Yui. Alors il essaie de lui faire comprendre toute sa haine, sa rancœur, son animosité avec ses poings. Cette méthode était bien efficace à l’époque lorsqu’il était au lycée. Pourquoi pas maintenant.

Des mains l’agrippent pour le soulever. Il se débat violemment, du moins avec le haut de son corps, puisqu’il ne peut toujours pas bouger ses jambes. Il n’en avait pas encore fini avec cet enfoiré. Pas avant de lui avoir retiré son sourire sarcastique avec la lame d’un couteau, et pourtant il lâche en grognant.

-OKay, j’me calme. Lâchez-moi!

La voix est revenue, suivie de près par la dignité de l’ex psy qui en a prit un coup. Il est au moins dans une meilleure position- oui assis c’est toujours mieux qu’allongé sur l’herbe- pour dévisager le psychologue à deux sous au regard noir (dans les deux sens du terme). Remarque, ça l’embellit presque. Brisebois a un sourire à cette pensée, qui réussit à lui faire passer sa colère. Un bon point pour Valentine qui a réussit une partie de son travail sans le vouloir.
Charles grimace aux paroles de son raton laveur. Il n’a pas tort quand même et c’est ce qui l’ennuie le plus. Valentine est au courant pour les choses qui se sont passées pendant que Brisebois faisait la belle au bois dormant. Peut-être alors qu’il échangerait une vérité contre des nouvelles. Un peu comme on agite une carotte sous le nez d’un canasson pour qu’il avance.

-Vous me ferez un compte-rendu si votre œil ne vous fait pas trop souffrir, bien sûr!
La politesse est revenue, mais Brisebois n’a pas manqué de souligner sa victoire sur Valentine. Il ne changera quand même pas que pour les beaux yeux du blond.
-Raccompagnez-moi oui. Si vous avez envie de discuter, il y a même du café offert. De l’eau de vaisselle à mon avis, mais pour vous ce sera parfait!
Et Charles attrape la main tendue, non sans sourire, et accepte l’aide pour se rasseoir dans son trône roulant.
La marche jusqu’à l’hôpital se fera dans le plus grand silence. Une fois devant sa chambre, Charles ouvrira la porte, avant d’entrer et de la claquer au nez de Yui, prétextant une fatigue soudaine.
***-Charlot, si tu ne te repointes pas dans les six mois qui suivent, je divulgue ton dossier à qui bon me semble
Charles serre la mâchoire et ne lui répond pas.
Il fera rouler la chaise jusqu’à son lit et caressera l’oreiller, avant de le soulever légèrement. Là, sa main droite ira prendre une photographie pour la placer devant ses yeux. Son regard s’attardera sur la chevelure blonde d’un garçon où il a déjà glissé les doigts et aux yeux verts, plus pâles que les siens. Et il se sentira encore plus seul…

*** J'ai copié bien sûr les paroles venant du joueur de Yui, je n'aurais pas fait parler son perso sans son consentement ^_^-