Allons faire un tour ( Pv )

Ce n'était pas Akane, en tout cas, qui pensait à elle. Perdu dans un sommeil peu réparateur, mais combien apprécié, la jeune demoiselle était allongé de tout son long sur l'herbe de la cour, là où elle avait l'habitude de se poser, et de se reposer. C'était tout un art chez elle, de trouver le moment idéal pour se poser, lorsqu'elle n'avait rien à faire, de tout oublier et de juste être comme un zombie. Elle passait parfois ce moment solitaire avec de la compagnie comme Morphée, qui parfois, s'allongeait avec elle et regardait les nuages. Elles se retrouvaient sinon sur le toit, toujours pour regarder les nuages, et rêver. C'était assez mystérieux, le lien qu'elles entretenaient. Pas vraiment de la même espèce, un regard différent sur le monde, et pourtant, une grande amitié basé sur une règle toute simple, la liberté. Ni l'une ni l'autre ne cherchait plus que cela la compagnie amicale, elles se retrouvaient juste, par hasard, et passaient le temps ensemble, parfois sans parler, parfois à écouter les monologues de la russe. Sinon, elles faisaient de la musique, et alors, leurs cœurs racontaient plus que leurs paroles.

Akane avait commencé une matinée tout banal, levé aussi vite que ses compagnes de chambre, elle s'était lavé en vitesse, avait enfilé un t-shirt brun, un sweat kaki, un pantalon le plus sobre possible, trop large pour elle puis s'était glissé dans les couloirs. C'était une de ces journées où Akane se relâchait, où elle passait outre le règlement pour la journée. Pas de chemise, pas de veste adapté... Et même si le port de la jupe n'était pas encore obligatoire, le pantalon d'Akane n'était pas si conforme que cela. Mais elle n'avait pas l'intention d'être hors règlement, juste d'avoir un peu de liberté certains jours. Elle n'avait pas beaucoup de cours cette journée-ci, alors elle en profitait pour se promener dans une tenue un peu trop laxiste. Ces professeurs ne lui avaient fait aucune remarque, et elle avait été aussi muette qu'une tombe, comme d'habitude, puis avait participé à la vie de la classe une ou deux fois, histoire de montrer son bon comportement. Surtout qu'elle était regardé différemment, maintenant.

Akane, membre du FLPCB, rebelle de chez les rebelles, adjoint au comité, se travestissant en femme à ses heures perdus, dont deux fois en plein publique, et le pire, c'est que cela lui allait bien, des talents d'hôtesse, et chanteur charismatique d'Elykane. Groupe d'abord peu connu, puis qui avait soudain eut une grande renommée. Leur deuxième leader, Elyott, était partie, mais le groupe était encore debout, seulement, au vue du manque de membres, aucun concert n'était d'actualité. Elykane avait les deux pieds dans le plâtre, un bandage au poignet et un vilain mal de ventre. Handicapé par l'absence de tout ses membres sauf Morphée et Akane, le groupe était devenu fantôme, plus qu'une légende. Mais la fin n'était pas encore prévu, et les deux jeunes filles préparaient bien un retour dès qu'un ou deux membres apparaitrait.

C'était donc après une matinée de cours, puis un repas rapide qu'Akane était descendu dans la cours, un de ces endroits préférés car donnant sur l'extérieur, afin de faire une petite sieste, comme une bonne grand mère. Elle s'était allongée dans l'herbe encore verte, et écoutait son mp4 depuis une bonne demie-heure quand son cerveau se déconnecta légèrement, laissant le corps d'Akane devenir léger, très léger, laissant la conscience de la travestie s'endormir, laissant place à son inconscient et à... Une douleur fulgurant sur son bras droit, au niveau du coude. Comme si quelqu'un venait de marcher dessus...

Comme si ? Non, non, pas comme si. On lui avait bien marché dessus. Akane ouvrit doucement ses deux yeux, pour fixer le malotru aveugle qui avait osé lui faire ce traitement. Soit c'était une racaille qui voulait un combat, soit un imbécile heureux regardant en l'air et non sous ses pieds, ou alors, une personne croyant faire plaisir à Akane en la réveillant de la sorte.

Perdu, aucune des options n'étaient la bonne. En effet, une demoiselle, habillé de vêtements aussi immonde que chère était au dessus d'Akane, un truc au niveau de son bras, quelque chose comme un sac, peut être, un objet électronique couteux dans l'autre main... A son poignet une montre jaune or... Peut être même de l'or ? Des cheveux bruns, une mine de fille qui ne comprenait pas pourquoi son pieds avait rencontré un obstacle... Une populaire ? Certainement. Le genre de fille insupportable, riche, croyant que tout s'achète avec de l'argent, imbu de soi-même, fille à papa, capricieuse et immature. En fait, le genre de personne qu'Akane ne supportait tout bonnement pas. Car, malgré l'air toujours blasé et je-m'en-foutiste d'Akane, elle avait une sainte horreur de toute ses personnes peu respectueuse. Et si Akane avait peu de préjugé, après tout, elle pouvait presque comptait parmi ses amis un populaire, la vision de la demoiselle était très négative pour le moment. Akane était presque sûre que la fille en question allait lui dire que c'était de sa faute, ou alors que l'endroit n'était pas approprié pour s'endormir... Et finalement, allait demander des excuses, sinon "j'appelle mon père et ta famille elle pourra que pleurer !" Oui, et mon je te met un tube de rouge à lèvre au fond du gosier et on va voir qui pleure. Un rouge à lèvre Chanel, en plus !

Akane retira donc son coude de son le pieds de la demoiselle tout en se redressant, pour paraître moins petite, parce que parler à quelqu'un en étant allonger, franchement, cela perd tout sa valeur. Puis elle s'épousseta le coude, frottant un peu pare que tout de même, c'est douloureux puis posa son regard vert émeraude dans celui de la populaire. Jamais vu. Akane hésita, soit elle lui faisait gentiment comprendre qu'elle attendait un mot d'excuse, soit elle lui annonçait que son sac n'allait pas du tout avec l'herbe sous ses pieds et que par conséquent, elle ferait mieux de s'en allait ? Aucune des options qui s'offrait à elle n'était très bonne. Et Akane n'avait aucune envie de faire face à une populaire, encore moins quand celle-ci n'avait pas encore eu la présence d'esprit de s'excuser. C'était obligatoirement une narcissique pot de colle emmerdeuse. Le genre de personne qu'Akane évitait. Dans le genre, Ashley. Et ce n'était pas un compliment. Mais...

Akane est une rebelle, et on ne marche pas comme cela, sur son bras, en plein milieu d'un terrain herbeux juste en relevant la tête. Fallait s'attendre à une remarque, même peu méchante.

"Ce n'est pas que tu pèse une tonne cinq, mais ton pied sur mon coude, c'est tout de même douloureux."