Une racaille dans un lieu sacré, ça donne quoi ?[pv Esfir]

Esfir n'avait plus huit ans. Elle n'en avait plus douze non plus. Et pourtant, on lui donnait allègrement huit ans d'âge mentale et environs douze ans physiquement. Elle n'en faisait pas foi et se fichait bien de se que vous pouviez penser d'elle. D'ailleurs, les seules personnes pouvant toucher à son physique était ses amis, qui était inexistant, et les seuls qui pouvaient en faire autant sur son mentale était sa famille - qui n'était pas là- et elle-même, qui se gardait bien de le faire. Tout cela pour dire, que jamais personne ne la changera. Ou tout du moins, pas de sitot, et j'entends déjà des cris de victoire...

Ou de surprise. La jolie rose venait de faire irruption dans une église. Oui, vous vous demandez comment la demoiselle avait fait cette apparition dans un lieux saint, en sachant qu'elle ne connaissait rien à la religion, et qu'elle ne connaissait rien non plus à la configuration de la ville de Keimoo et que donc, soit elle s'était perdu et avait eu envie de mettre le souc quelque part, soit il y avait une autre raison. Peut être plus évidente mais moins rationelle. Car quand on parle d'Esfir, rien n'est logique.

Il faut savoir que c'était un beau week-end où Esifr n'avait rien à faire. En effet, durant la semaine, elle travaillait durement dans son établissement, ou se gelait les fesses afin de voir des fourmis ou d'autres insectes vraiment très mignon... Mais le week-end, elle n'avait pas grand chose à faire. Elle ne rentrait pas chez elle, car dans ce cas, il lui aurait fallut le week end pour faire le trajet... Et ne connaissait rien ni personne. En gros, elle se faisait bien... Elle s'ennuyer grave de la mort qui tue tout même la moquette de Tatie Jeanne. Et les étendues suaves et sensuelles de l'académie ne lui avait pas donné tant que ça de rester là. Du coup, elle avait passé le portail et avait courrut un moment. Nan, j'déconne. Esfir n'est pas capable de courrir.

Oui, mais alors pourquoi courrait-elle maintenant dans cette église, zigzaguant entre les bancs, evitant les nonnes et les hommes ? Pourquoi se cachait-elle maintenant sous la jupe d'une des nonnes, ricanant bêtement avant de se faire sortir de force de là-dessous ? Et pourquoi était-elle devenue la petite soeur d'un gars avec un seul oeil et des cheveux rouges ? Chose qu'elle ne remarqua pas, puisqu'elle venait de se libérer de la main de la nonne et lui tirait la langue avec légereté. Celle-ci voulut devenir violente mais Esfir était déjà plaqué au sol, attendant que la tempête se calme. Le garçon avait du l'arreter avant que celle-ci ne se déclenche, et en se relevant, il lui ébourriffa les cheveux.

Je vais maintenant vous dire comment Esfir put de l'académie arriver en ces lieux... C'est très simple. Elle suivait un scarabée noir brillant le long de la rue qu'elle venait d'atteindre, puis fut frappé par la beauté d'une sauterelle, qu'elle suivit, puis par la majestueusité d'une cocinelle à cinq points... Et tout cela jusqu'à parvenir à l'église, qui était entouré de quelques tombes, plus ou moins laissé à l'abandon. Elle sentit la terre un instant, et la trouvant fort bonne, elle avait plongé ses mains dans la terre, proche d'une tombe, afin de découvrir des vers de terre. Car obligatoirement, avec ce genre de terre, il y a des vers de terre. C'était une pro, on ne peut rien y faire.

La demoiselle fut donc prit en flagrant délit de découvrage de terre par une nonne qui avait prit le premier ustencil à porté de main, ici un balais, avant de lui crier des "non, arrêtez vous ! Vous êtes folle". Et l'instinct de survie d'Esfir avait fait le reste, elle avait prit ses jambes à son cou... Mais quelle expression mal faite... Donc, elle avait laissé ses jambes sur le sol, s'agitant frénétiquement, autrement dit, elle courrait, et tendit le cou en avant. Sa vitesse avoisinait certainement le 6km/h. Oui, c'est enorme ! C'est fantastique, c'est... Une personne marchant un peu vite la depassait avec agilité ! Oui. C'est ainsi. On ne peut pas être formidable partout.

Et vous connaissez le reste de l'histoire, puisqu'elle avait plongé dans l'église et était maintenant face à... Un mec grand, trop grand même, avec de long cheveux, trop long, trop rouge et avec un seul oeil. Et là, c'était trop pour Esfir. Elle avait voulut au départ lui manger la main pour son geste trop affectueux envers elle, puis elle avait croisé le regard d'un oeil unique. La jeune demoiselle resta un instant muette, chose très très rare avec Esfir, puis tourna lentement autours du spécimen masculin borgne. Enfin, au bout de trois tours elle pointa son doigt, encore maculé de terre, vers l'oeil unique et s'écria, laissant le plaisir aux nonnes d'entendre l'écho de sa voix dans l'église.

"T'es un cyclope ! Un géant avec juste un oeil ! Ma Maman m'en a déjà parlé ! Mais normalement, vous êtes tous mort, vous les cyclopes ! Ah, comment ça se fait, ça ! C'est pas possible, tu n'es pas un cyclope. T'es qu'un mec qui se fait passer pour un cyclope ! Bouh ! Mais si t'es vraiment un cyclope, c'est la découverte du siècle. Je devrais peut être appelé ma maman. Han, mais je vais pas te laisser t'échapper, je vais te suivre jusqu'à être sûr que t'es ce que t'es !"

Et elle s'accrocha a la jambe droite de Lewis comme un moule à un rocher. La collante, pot de glue instantannée Esfir était de retour. Et oui, on est Esfir ou on ne l'est pas.

Le cyclope nouvellement retrouvé décrocha Esfir avec une douceur hors du commun. En fait, c'était quasi impossible de décrocher Esfir de quelque chose ou de quelqu'un quand elle l'avait décidé. Elle dut se rendre à l'évidence quand ses pieds foulèrent de nouveau le sol qu'elle avait été déplacé. Et elle n'arrivait pas à comprendre comment. Ce cyclope devait avoir la force d'une brute. Tout de même, elle resta un instant pensive, comme pour comprendre comment elle avait pu lâcher son spécimen scientifique. Elle fronça tellement les sourcils qu'elle en eut mal. Se massant entre les deux yeux, elle passa son regard autour d'elle, cherchant une excuse, mais comme le cyclope venait de lui adresser la parole mais surtout qu'une dame venait de lui donner 11 ans, elle se réveilla et ficha méchamment la nonne. Elle darda sur elle ses deux yeux marrons, et ses mèches roses voletèrent sur son crâne. Ses poings se resserrèrent, et avant qu'elle ai pu même ouvrir la bouche, le garçon renvoya la nonne et s'occupa de nouveau de son amie Esfir. Cette dernière faillit l'envoyer baladait. Elle s'occupa de ses yeux, cherchant simplement a enlever le contact de la nonne sur ses paupières.

Puis, le jeune cyclope lui montra son œil. Et d'un coup, elle se désintéressa de lui. Elle prit un air blasé et regarda un cierge avec insistance. S'il n'était pas un cyclope, ce n'était vraiment plus drôle. Un géant qui n'en ai pas un et maintenant un cyclope menteur. Franchement, cette ville devenait agaçante ! Elle ronchonna un instant, puis décida de laisser sa frustration au grand jour. Elle se rapprocha du jeune homme aux cheveux rouges, les tira vers elle et balança un coup de pied sur une des jambes de Lewis. Puis, elle lui tira la langue et partit emmerder la nonne. Elle attrapa le bas de robe entre ses petites mains et la souleva dans un grand geste. Sous les cris de protestation de la religieuse, elle battit en retraite derrière un banc, puis entreprit de l'escalader, avant de toiser ses deux victimes.

"Je suis Esfir Vovk ! J'ai pratiquement 15 ans ! Et si je suis vraiment une gamine de 11 ans, toi, t'es qu'une vieille de 90 ans ! Et toi l'menteur ! Quand on est un cyclope, y a vraiment qu'un œil, pas un restant d'œil ! Tu crois que ça m'impressionne, ton truc ? J'ai vécu dans une ferme, moi ! Des animaux qui crèvent, j'en ai vu à la pelleté ! Et t'es pas différent d'un animal ! C'pas parce que vous êtes plus grand que moi que je suis plus bête ! Allez tous vous faire voir !"

Et elle entreprit de sauter du banc. Sauf qu'elle n'avait jamais été bonne en cabriole et que sitôt ses pieds sur le sol, elle tomba la tête la première. Relevant son corps, elle pressa ses deux mains sur son front rougis et resta les fesses au sol, les yeux mouillés. Regardant la nonne s'approcher, mi-coléreuse, mi-inquiète, Esfir se releva et s'essuya rapidement les yeux. Elle avait beau faire sa grande, elle n'avait qu'un cœur d'enfant et elle avait très très très mal.

"Même pas maaaaal ! Alors t'approche pas, la vieille !"

Et la jeune rose passa sous le banc, avant de réapparaître à côté de Lewis. Elle le regarda de haut, de son petit mètre cinquante, avant de lui faire un sourire malin, du genre t'as vu je suis un démon, alors essaye même pas de vouloir faire copain-copain avec moi, ou alors ose me dire qu'ensemble, on va faire du grand bordel. En gros, c'était cela. Soit il acceptait de faire n'importe quoi avec elle et donc elle ne s'ennuierait pas, soit il préférait rester neutre et allait certainement ne pas apprécier le comportement d'Esfir. Sûr que se faire tirer les cheveux, de se prendre un coup de pied et de voir une petite langue rose avec une grimace, ce n'était pas très agréable. Mais le petite rire démoniaque et son front rougit, si.

On se comporte comme un démon avec la classe d'Esfir, ou on ne se comporte pas en démon du tout.

[Désowéd, c't'un peu court. La maladie des pavés RP m'a quitté xD.]

Alors que le jeune homme enlevait son cache œil pour montrer à la jeune fille sa blessure, celle-ci tourna la tête vers un des cierges de l’église. Quoi ? Elle voulait qu’on lui montre une preuve et quand on lui la montrait, elle détournait la tête ! La jeune fille grommela. Elle se rapprocha alors du rouquin, lui tira les cheveux et lui donna un coup de pied dans la jambe gauche. Puis elle tira la langue. La racaille sautillait sur place, se tenant la jambe en grommelant.

- Sale peste ! Reviens ici !

Mais celle-ci était déjà partie embêter la nonne. Elle souleva la robe noire de la bonne sœur, partit en courant vers les bancs en bois et se mit debout sur l’un deux en criant :

"Je suis Esfir Vovk ! J'ai pratiquement 15 ans ! Et si je suis vraiment une gamine de 11 ans, toi, t'es qu'une vieille de 90 ans ! Et toi l'menteur ! Quand on est un cyclope, y a vraiment qu'un œil, pas un restant d'œil ! Tu crois que ça m'impressionne, ton truc ? J'ai vécu dans une ferme, moi ! Des animaux qui crèvent, j'en ai vu à la pelleté ! Et t'es pas différent d'un animal ! C'pas parce que vous êtes plus grand que moi que je suis plus bête ! Allez tous vous faire voir !"

Hein ? Lui un animal ?! Nan mais ça allait pas bien dans sa petite tête ! Ouais bah…un restant d’œil et vraiment qu’un œil c’est la même chose…Non ?

Lewis n’eut pas le temps de répondre que la jeune fille descendit du banc et tomba sur le sol en pierre. Elle posa ses deux mains sur son front rouge et resta au sol. Des larmes ruisselaient sur ses joues. La nonne s’approcha d’elle, inquiète et la jeune fille répliqua :

"Même pas maaaaal ! Alors t'approche pas, la vieille !"

Elle passa alors sous le banc et se retrouva à côté du jeune homme. Celle-ci la regarda de haut en levant le menton et lui sourit méchamment. Dans le genre « vient pas me chercher sinon je te tire encore les cheveux ou te donne encore un coup de pied et pour changer entre les deux jambes ».

La racaille passa une main dans ses cheveux, remit son cache œil et dit :

- Bon tu veux faire quoi ? Et pourquoi tu m’as frappé tout à l’heure ? J’ai rien fais de mal ! Bon on s’en fout, c’est du passé. Qu’est ce que tu attend de moi ?

[gomen c'est court. J'espère que ça ira pour ta réponse ^^""]

La jeune demoiselle regardait maintenant Lewis avec une attention toute particulière. Si le garçon n'était pas un cyclope, il avait tout de même une tête de gars qui foutait gravement la merde. Hors, quoi de mieux dans une vie que de foutre le bordel partout où on passait ? Bien que ce ne soit qu'inconscient, Esfir aimait cela. Certes, à petite dose, parce que son attention était souvent porté sur les insectes, mais lorsqu'il lui prenait l'envie d'embêter quelqu'un, on en ressortait rarement indemne. Un fin sourire s'afficha sur le visage poupin de la demoiselle rose lorsqu'il lui posa sa troisième question. Elle savait compter, "truc de ouf". Alors, elle tapa la pose comme on dit. Une main sur la hanche, tout son poids sur une seule de ses jambes et un doigts terreux posé contre son menton. Elle fit mine de réfléchir, puis elle haussa les épaules et tout en se détournant de cheveux rouges le menteur pas cyclope elle répliqua.

"J'fais diversion avec ton corps pour me permettre de fuir. Mais j'ai changé d'avis en rendant la vieille folle à lié. J'ai décidé que tu m'aiderais à faire un carnage pas possible partout où j'aurais envie. J'veux qu'tu m'creuse un trou pour que je trouve des vers de terre, ma maman n'aime pas que je salisse mes robes."

Et ce n'était pas la seule, puisqu'Esfir tenait fortement à ses robes. Lorsqu'elle était encore une petite enfant, il lui arrivait souvent de revenir de l'école les mains, les cheveux - encore blonds à cette époque -, les chaussettes, les chaussures et la robe comme la frimousse constellé de terre. Sa mère la trempé directement dans un grand bain, vêtements comprit pour le plus grand bonheur de l'enfant. Barboter habillé, c'est un rêve pour chacun. Sauf qu'arrivé à un certains stade, elle n'aimait plus vraiment que sa mère lui lave ses cheveux alors roses et sa tête maléfique. Si bien qu'elle avait finit par trouver des solutions pour ne plus salir ses robes et ses jupes. Un larbin, du genre le jeune homme qui était dingue d'elle pour trois heures, un chien trouvé dans la rue, à coup de pelle... Mais elle préférait de loin ses propres mains à elle. Plonger ses mains dans la terre meuble et sentir la tiédeur protectrice qui l'entourait... Elle était dingue de cela et ne pouvait s'empêcher de recommencer à chaque fois. Et la plupart du temps, elle en oublié sa robe. Un sourire glissa sur le visage d'Esfir. Il lui arriver de creuser presque nue afin de ne pas se salir. Mais c'était dans son jardin, car la seule fois où elle l'avait fait en publique, elle avait été conduite chez elle en moins de deux minutes et on l'avait grondé trop longtemps à son avis.

"Je n'aime pas cet endroit. C'est moche, ça résonne et en plus y a pas un seul insecte ici faux-cyclope-menteur. Je propose... J'ordonne qu'on lève le camp et qu'on s'dirige vers l'arbre de l'entrée !"

Et elle pointa son doigt menue vers les portes de l'église, sous les regards outrés des nonnes. Et bien oui, on est agaçante comme Esfir ou on ne l'est pas !

[Pas de problème... J'suis un peu à sec aussi et comme j'suis débordé, ce n'est pas très loin ><]

Le jeune cyclope n'avait pas l'air de beaucoup apprécié la façon de faire et d'ordonner d'Esfir. A vrai dire, c'est plutôt compréhensible, je pense que je n'apprécierai pas beaucoup non plus, même pas du tout, si vous voulez vraiment savoir. Mais comme ce n'est pas moi qui est en face de l'autre folle d'Esfir, je ne vais pas m'en faire. C'est de la faute de Lewis s'il est venu en ces lieux et s'il est venu en aide à Esfir, chose qu'elle n'avait aucunement besoins, la pauvre petite. Elle se débrouille très bien toute seule, du haut de son mètre cinquante. Et puis, franchement, il se plaignait de quoi, cet abruti ?

"T'es un cyclope, et un menteur. Hors, pour avoir voulut me tromper, voilà ta punition. Tss. T'as raison, je vais me promener nue. Sale pervers."

Le garçonnet remonté par elle ne savait quelle force de l'au-delà venait de reprendre la parole et disait que lui aussi, il n'aimait guère cet endroit. C'était évident. Esfir a les meilleurs goûts du monde, obligé qu'il soit d'accord avec lui. Non mais ! Manquerait plus qu'il soit en désaccord encore plus profond avec Esfir. Il aurait vraiment eu le palmarès de la bêtise, dans ce cas là. Pour changer, il nia encore tout ce qui le concernait en rapport avec son unique œil et son besoins de calomnier. Et son seul argument fut sa petite taille. Ce garçon était vraiment un pleutre imbécile doublé d'un pervers misanthrope. Une vraie rareté.

"Hin hin, alors, tout ce régit par la taille ? Tu te crois plus malin parce que tu es plus grand ? Tsss, ce n'est pas la taille qui compte. Je suis bien plus intelligente que toi sans faire les trente centimètres qui nous séparent, malotrus !"

Et même en l'ayant injurié publiquement, cet imbécile d'ivrogne tira Esfir par la main. Évidement, au moment où il l'attrapa, elle se dégagea comme une savonnette et lui tira la langue. Il n'avait aucun droit de la toucher, avec ses sales pattes, celui là ! Mais quel ignoble bonhomme ! Un gentleman digne de ce nom n'aurait pas osé toucher un seul millimètre de sa peau sans son accord. Il n'avait donc aucune manière ? Bon, Esfir n'en avait pas beaucoup non plus, mais elle était une jeune demoiselle, alors on pouvait presque lui pardonner, non ?

Dehors, le menteur-cyclope commença sa route tout seul, laissant Esfir planté sur la chemin, les bras croisé au niveau de son ventre et en maintiens sur un pied. Elle avait une moue boudeuse et s'apprêtait à lui balancer des insultes lorsqu'il se retourna, débita encore des phrases d'une débilité sans nom et s'accroupit au niveau d'un coin d'herbe, creusa comme un bon toutou s'essuya sur son pantalon tel un rustre et plaqua son œil dans le regard chocolat de la demoiselle Esfir. Il osait ainsi la défier du regard ? Mais, avait-il donc eu une éducation ? Certainement pas !

"Tsss, et tu oses me faire des remarque sur ma petite taille, alors que tu as peur de choses aussi petite que des vers de terre ? Mon garçon, tu es vraiment l'être le plus illogique que la terre porte en son sein. Allez, va."

Esfir se détourna du jeune homme, l'oubliant complétement pour se pencher sur le trou, très mal creuser, d'où elle put extraire quelques vers de terre. Elle sortit une petite boîte en plastique de la poche de sa robe, plaça les fourmis à l'intérieur, puis referma doucement la boîte. Elle lança un coup d'œil au trou, haussa les sourcils, puis prit la poudre d'escampette. Elle était évidement sûr que les dames de l'église allait faire une sale tête en voyant le carnage qu'avait fait le jeune homme. Après tout, elle, elle n'y avait pas mis les mains ! D'ailleurs, lors qu'elle replaça la boîte dans sa poche, elle aperçut une de ces femmes tout de noir vêtue accourir vers elle, l'air outragé. En voyant le trou, elle devint toute rouge, puis elle remarqua que la demoiselle rose n'avait pas de terre sur la doigt, certes un peu, puisqu'elle avait fouillé un peu le sol pour les vers de terre, mais sa robe était impéquable. L'ukrainienne tourna son visage vers elle, l'air poupon, de grands yeux et une mine coupable et balbutia quelques mots.

"Je lui ai dit que ce n'était pas bien... Mais... Mais il l'a fait quand même ! Je... J'ai voulut effacé ce qu'il avait fait. Mais j'ai pas réussit !"

Et ses beaux yeux s'embuèrent de larmes. La bonne-sœur secoua la tête, excusa la demoiselle, oubliant certes sa mauvaise conduite dans l'église, puis voulut la raccompagner. Esfir rit, ses fausses larmes ayant quitté son doux visage à l'instant même ou la sœur l'avait pardonné, lui dit qu'elle pouvait rentrer seule et s'enfuit en courant. Si courir est le verbe approprier vu la vitesse où elle allait, mais bon, on court comme Esfir ou on ne court pas comme Esfir.

[Soit. Clos]