"Nice to meet you !" [PV Isibeal]

C’était un samedi. Lucy s’était réveillée de bonne humeur, encore dans la villa de son père. Dans deux jours, elle entrerait officiellement à Keimoo, cette académie pour laquelle elle abandonné son groupe KO-MON. Du moins pour l’instant. Elle avait l’intention soit de le reformer, soit de le faire connaître ici. Les membres de son groupe pourraient alors venir jouer ici au Japon avec elle. Mais de toute façon, Lucy prévoyait de rester une seule année avant de revenir en Grande Bretagne. En effet, elle pensait qu’elle rentrerait bientôt donc elle pourra reformer son groupe une fois à Nottingham. Parce qu’en réalité, elle n’était là que dans un but précis : celui de revoir Elio et peut être même le faire changer d‘avis et revenir avec elle. Même si elle savait que c’état peine perdue, elle gardait espoir. Elle avait un an pour cela. Mais bon, pour l’instant, elle n’essayait pas d’y penser. Cela viendrait avec le temps.

En tout cas, la journée commençait bien pour la britannique. Le soleil ensoleillait les rues du quartier et le ciel bleu sans aucun nuage presque faisait de ce jour un bon moment pour ne pas rester coincé chez soi. Lucy l’avait bien comprit et elle était disposée, dès son réveil à sortir pour aller se promener et visiter un peu les alentours. Elle n’était là que depuis quelques jours et comme il fallait s’occuper de nombreux points administratifs, elle n’avait pas encore eu le temps de se reposer et de le faire le tour également. Aujourd’hui tout était réglé et Lucy avait enfin un peu de temps libre pour elle. La séance de photos dans les montagnes l’avait beaucoup épuisée et elle n’avait pas encore de temps pour récupérer totalement. Il était donc midi quand Lucy ouvrit enfin l’œil. Quand elle descendit dans la cuisine, elle vit son petit-déjeuner déjà préparé. Pourtant, il n’y avait personne à la maison. Son père travaillait déjà, même un samedi. Être dans le business, c’était très épuisant. Mais Daniel, le père de Lucy, aimait son travail et s’y donnait corps et âme, parfois oubliant sa famille. Lucy ne lui en voulait plus puisqu’elle suivait désormais son propre chemin et avait ses préoccupations. Mais il fut un temps où elle avait une énorme rancune envers son père qui était toujours absent. Notamment lors de l’accident de sa mère. Il l’avait laissée toute seule et ne la soutenait pas alors que Lucy en avait besoin. Cet accident, bien qu’elle n’ait pas un lien très fort avec sa mère, l’avait totalement bouleversée. Une mère reste une mère ! Lucy s’enferma alors dans la musique encore plus que d’habitude, ce qui lui permit d’oublier un peu.

Lorsqu’elle eut finit de manger et qu’elle fut habillée et prête à sortir, elle laissa un mot au majordome pour le prévenir de ce qu’elle faisait. Tel avait été le compromis : elle pouvait partir seule si le majordome savait. Ainsi, le majordome avait du temps libre pour lui également et Lucy était sûre que lui aussi était sortit se promener. La jeune fille ferma la villa et s’en alla enfin découvrir le quartier, le sourire aux lèvres. Elle avait pris ses lunettes de soleil à cause de la puissance du soleil. La villa se trouvait derrière un énorme parc qui la séparait de la ville. Lucy dut donc l traverser. Mais ce fut un grand plaisir pour elle. Elle aimait sentir les nouvelles odeurs. Elle observait ce que les autres faisaient. Des enfants couraient et jouaient pendant que les parents les surveillaient tout en parlant ensemble. Des jeunes organisaient des pique-niques. Des couples se baladaient ou étaient allongés dans l’herbe. Des vieux marchaient tranquillement. De nombreuses personnes pratiquaient le jogging. Lucy allait à son rythme, lentement, profitant de chaque instant, avec sa musique préférée dans les oreilles. Le bonheur total !

Elle sortit du parc et arriva en ville. Elle fut impressionnée par tout les buildings que les arbres du parc cachaient mais visible depuis la fenêtre de sa chambre. Elle n’en avait encore jamais vu autant et de si grands, surtout. Elle resta sur place quelques instants, la tête vers le haut. Ce n’était pas le même paysage qu’en montagne, ça c’était sûr ! Puis, elle décida de voir comment étaient les rues. Elle se mêla donc à la foule qui marchait. Certains étaient plus pressés que d’autres. Tout en se promenant, Lucy remarquait l’énorme diversité de population. En effet, ici il y avait beaucoup d’étrangers. Probablement à cause – ou grâce – à l’académie Keimoo, internationale en son genre. Parmi toutes ces personnes, notamment jeunes, elle se demandait qui seraient celles qu’elle croiserait à Keimoo. Elle soupira soudainement, tout en étant sereine. Elle savait qu’elle apprécierait sa nouvelle vie. De plus, cela lui permettra de connaître de nouvelles personnes et Lucy aimait bien cela. Elle en avait envie d’ailleurs. Cela l’excitait énormément. Elle avait bien fait de faire ce choix. De décider de rester au Japon. Le pays de sa mère. Elle eut une petite pensée pour celle-ci, aujourd’hui dans le coma dans un hôpital de Nottingham. Sa mère était japonaise et avait toujours vécu ici jusqu’au moment de faire ses études. Elle partit faire des études de cinéma à Londres où elle rencontra le père de Lucy. Depuis, ils s’étaient mariés et elle était restée au Royaume-Uni. Lucy ne se souvenait même pas que sa mère fût revenue même pour voir sa famille. Elle avait vaguement entendu que sa mère avait coupé tous les liens avec eux. Elle n’avait pas cherché à en savoir plus.

Lucy regardait les vitrines de magasins divers. Elle trouvait de nombreuses choses assez jolies mais elle n’acheta rien puisqu’elle n’en avait pas besoin. Or la jeune fille détestait gaspiller de l’argent pour rien. Puis enfin une petite heure plus tard, quand les travailleurs étaient déjà tous retournés au travail, elle s’assit dans un petit café tout sympa. Elle prit soin de s’installer en terrasse pour profiter du soleil. Elle regarda la carte pour voir ce qu’elle allait commander. Elle avait envie d’une bonne glace et fut surprise par la variété que ce café proposait. Elle se laissa tenter par celle au kiwi, citron et noix de coco avec chantilly et nappage de chocolat. Elle prendrait bien un petit milk shake également. A la fraise, tiens. Quand elle avait décidé ce qu’elle commanderait, elle sortit de son sac à main une feuille et un crayon. Son ami et membre du groupe avait déjà enregistré des accords pour une nouvelle chanson. Il lui avait envoyé le tout par mail alors elle l’écoutait en boucle afin de trouver de bonnes paroles qui conviendraient. Pendant ce temps, elle attendait qu’un serveur – ou une serveuse bien sûr ! – viennent prendre sa commande.

La serveuse ne tarda pas à arriver. Lucy se redressa, enleva un écouteur tout en laissant le deuxième comme elle avait l’habitude de le faire. Elle allait enfin passer sa commande quand tout d’un coup, une femme se mt à crier. Visiblement la patronne du café suite à ce qu’elle demandait à la jeune serveuse dont la couleur de cheveux frappa tout de suite la chanteuse. La teinte de rose pâle était étrange aux yeux de Lucy. Forcément, elle n’avait jamais vu cela auparavant. Pourtant, même si le rose n’était pas du tout son délire, elle trouva que cela allait très bien à la jeune fille. Elle sourit. Pourquoi ? Aucune idée en réalité. Mais Lucy voulait tout de même passer sa commande quand tout à coup, les deux femmes commencèrent à se disputer. D’ailleurs, le pire fut que la serveuse ôta peu à peu ses vêtements. Elle n’avait apparemment honte de rien. Et cela ne la dérangeait pas du tout de se déshabiller en public. Oui, tout le monde la regardait. Non seulement parce que les deux femmes avaient attiré les regards mais aussi justement parce qu’elle enlevait ses vêtements. Pendant ce temps, Lucy ne put détourner ses yeux. Qu’est ce qu’elle était jolie cette fille ! Lucy aimait beaucoup observer les autres filles, leurs morphologies et juger alors de leur beauté. Elle n’était certes pas bisexuelle, mais avait déjà eu un rapport avec une fille lors d’une soirée trop arrosée. Et sans se mentir, elle avait plutôt bien apprécié. Et, comme de temps à autre cela lui venait en tête, elle s’imagina avec cette fille au lit …L’espace d’un instant. Une pensée frivole qui disparut aussi rapidement qu’elle n’était venue. Après tout ce n’était qu’un fantasme. Lucy savait parfaitement qu’elle ne ferait rien avec cette fille. Un parce qu’elle ne la connaissait pas du tout et de deux parce qu’elle n’en avait pas envie.
A la fin, la serveuse, qui en fait venait d’être virée, reposa sa question. Lucy pouvait enfin passer sa commande. Elle en fut très ravie et sourit avec son grand sourire charmeur et plein de politesse à la fille.

- Une glace kiwi, citron, noix de coco avec chantilly et nappage de chocolat et un milk shake à la fraise s’il vous plaît, mademoiselle.

Lucy avait les yeux à moitié comme à chaque fois qu’elle faisait ce sourire. Il paraissait peut être aux yeux de certaines personnes. Mais il ne l’était pas du tout. Lucy avait appris la politesse et les bonnes manières, ainsi que leur importance. Et ces valeurs elle les respectaient énormément et ne supportait pas que quelqu’un ne le fît pas. C’était important, un point c’était tout ! En tout cas, la jeune fille nota tout de suite la commande de la chanteuse qui la regarda entrer dans le café pour chercher ce qu’elle désirait. Elle observa bien son derrière qu’elle trouva mignon [à croquer]. Encore une fois Lucy sourit et cette fois-ci laissa même un petit soupir s‘échapper de sa bouche. Elle avait envie de rire. Mais pas toute seule. Cela aurait été totalement ridicule alors elle tentait de se contrôler. Elle ne voulait pas éclater de rire en public malgré le fait que ses pensées étaient tellement drôles. Du moins, du point de Lucy. Puisque si elle les révélait à une personne, celle-ci ne rirait pas comme elle ou même avec elle. Alors elle essaya de l’oublier et se concentrer sur autre chose.
Elle remit sur le champ l’écouteur dans son oreille et se replongea dans la musique et les paroles de la chanson qu’elle écrivait. Elle n’avait pas encore écrit beaucoup. Seulement trois lignes. Au début, elle pensait que cela lui prendrait un peu de temps puisqu’en réalité, elle n’avait pas d’idée pour les paroles. Mai désormais, après ce petit incident, une idée lui était venue. Elle raya donc les lignes déjà manuscrites et réfléchit à de nouvelles et surtout la manière dont elle allait écrire la chanson. Comment mettre en forme, en scène, en paroles ce petit moment. Lucy avait le sourire aux lèvres. De nombreuses façons d’écrire la chanson lui venaient mais elle n’arrivait pas à se décider. Elle en terminait en voilà une autre qui apparaissait. Elle se mit tout de même à écrire à la fin.


La jeune serveuse revint alors avec la glace et le milk shake que Lucy avait commandé. Elle n’eut pas le réflexe de cacher les paroles qu’elle venait juste de rapporter sur le papier. Elle ne pensait vraiment pas que cette fille serait assez curieuse pour regarder. Et si tel était le cas, tant pis. Elle ne se douterait probablement pas que ces paroles étaient basées sur ce qui s’était déroulé plusieurs minutes plus tôt. En tout cas, elle ne pensa pour l’instant à la magnifique glace qu’elle allait manger dans quelques secondes. Avant de commencer à déguster cette merveille et que la serveuse fût partie, elle précisa en la regardant dans les yeux :

- Je payerai par carte s’il vous plaît, mademoiselle. Merci.

Elle préférait ce mode de paiement, que ce fût au Japon autant que dans les autres pays. Les stars et ceux qui étaient riches payaient la majorité du temps par carte plutôt qu’en liquide. Lucy faisait de même. En effet, elle n’aimait pas se promener avec du liquide sur elle alors qu’elle avait sa carte qui lui était suffisante ! Enfin bref, elle regarda la serveuse s’éloigner encore une fois, mais sans arrières pensées cette fois ci. Puis, elle se rendit compte d’une petite chose.

- Mademoiselle, attendez ! cria-t-elle afin que celle-ci se retournât. Vu que vous terminez votre service après m’avoir servie, venez vous asseoir à ma table. Nous pourrons davantage faire connaissance si vous le souhaitez. Cela me fait toujours plaisir de rencontrer de nouvelles personnes et votre compagnie me sera très plaisante dans ma soliude.

Lucy savait comment parler. Aux filles comme aux garçons. Elle sourit. Elle avait vraiment envie de connaitre cette fille beaucoup plus maintenant. Elle n’attendait plus qu’elle acceptât sa demande.

Une limousine arriva. Plusieurs hommes en sortirent. Ils connaissaient la fille. L’un lui donna des vêtements puis elle alla se changer dans les vestiaires. Quelqu’un la reconnut. Elle donna une séance d’autographes. Ainsi elle et sa mère étaient mannequins. Lucy se demanda sur le champ dans quelle agence elles étaient. Se pouvait-il qu’elles travaillaient justement pour la compagnie White, celle de son père ? Cette compagnie avait été créée des années auparavant par un producteur très connu. Elle ne portait pas ce nom à cette époque. Pourtant, il arriva qu’un jour celui-ci mourut. Dans son testament, il avait confié la compagnie à un de ses fils mais qui ne connaissait rien en économie. Il perdit donc la société. A ce moment là, le père de Lucy, qui venait d’une fort riche et avait fait de hautes études, avait proposé une somme faramineuse pour racheter la compagnie. Le fils accepta et James White devint alors le directeur de l’agence avant de la renommer à son nom. Une histoire assez banale. Pourtant, lorsqu’il reprit les reines de l’entreprise, James White n’avait que 27 ans, ce qui était très jeune pour être un PDG. Mais il s’en sortit sans problèmes puisqu’il adapta tout à ses pensées et surtout, il avait étudié dans une école de commerce. Il savait donc entre autre, comment mener une société. Et avec le malice et l’intelligence de James, il était clair et net que cela ne pouvait que marcher. Il en fut ainsi. Non seulement la société White devint très connue et prisée en seulement quelques années, la famille White s’enrichit également à vue d’œil.

La jeune fille avait également commenté les paroles fraichement écrites et ce fut un compliment qui sortit de ses lèvres semblant si douces. Lucy faillit rougir su le coup mais elle cacha ceci par un énorme sourire. Elle n’eut pas le temps pourtant de la remercier, la jeune fille ayant déjà disparue. Enfin, non pas disparue. Mais elle ne se trouvait plus assise sur la chaise. Lucy remarqua donc qu’elle se trouvait toute seule et parfois, elle se sentait en quelque sorte « dégoutée » que la fille partait, revenait comme bon lui semblait. Cela permit à Lucy de juger un tout petit peu le caractère de cette dernière. Mais d’un côté, avec son côté un peu « je m’en foutiste », Lucy ne s’en préoccupa pas autant. Elle ne blâma cette fille et la laissa faire ce qu’elle désirait. Pendant ce temps, elle finit sa glace qui fut délicieuse. Elle avait vraiment bien fait son choix. Mais après, si elle reviendrait un jour dans ce café, de cela, elle n’en était pas sûre. Pour l’instant elle avait d’autres endroits à découvrir. Peut-être les autres cafés étaient plus accueillants et servaient de meilleures choses ? Elle se promit de tenter pour trouver la perle rare. Enfin, dans le sens de trouver un endroit qui lui plaît vraiment. Comme au Royaume-Uni. Elle avait déniché dans une petite rue un café sublime, pas cher et surtout qui avait des petits plats, des desserts et des boissons spécialement merveilleux. Elle devint alors adepte de ce café et y fit même venir certains de ses amis. Il se transforma alors en leur endroit de rendez-vous. Puis, quand Lucy termina sa glace et que la fille signait ses autographes, elle continua les paroles de la chanson.


Elle n’eut pas le temps d’en écrire davantage qu’elle dut arrêter parce que la jeune fille revint la voir. Elle se nommait Isibeal. Ravie de la rencontrée. De connaître enfin son prénom et pas seulement son nom de famille. D’ailleurs, Lucy venait de faire un petit rapprochement. Elle ne l’avait, étrangement pas fait auparavant. Certainement trop prise par ses pensées. MacQuillan. Ce nom semblait très bourgeois. Provenant d’une famille écossaise ou irlandaise. Enfin, typiquement. Peut-être se trompait-elle ? Cela intrigua Lucy sur le champ. Elle voulait savoir si elle avait raison. Elle souhaitait donc poser la question mais Isibeal enchaîna très vite, sans laisser le temps à Lucy de se présenter elle-même. De toute façon, elle se rendit compte que son interlocutrice la connaissait déjà de par une de ses amies qui écoutait la musique de KO-MON. Lorsque la chanteuse entendit ceci, elle fut très flattée. Elle adorait lorsque les autres lui disaient qu’ils aimaient son groupe ou qu’ils connaissaient quelqu’un qui écoutait. Cela lui prouvait encore une fois que sa musique était adorée. Et une chanteuse ne peut être que fière et heureuse de savoir que des personnes apprécient le travail qu’elle effectue. Elle sourit donc à Isibeal et la laissa terminer sa phrase.

- Merci beaucoup, cela me fait grandement plaisir de savoir qu’une de tes amies nous apprécie. Vraiment. Je suis même prête à la rencontrer et à la connaître si elle habite aux alentours, et si elle le veut.

Rencontrer ses fans. Rencontrer les personnes qui écoutaient sa musique. Lucy aimait cela par-dessus tout. Elle organisait souvent donc des séances d’autographes partout en Grande Bretagne. Parfois, par le biais de son site officiel, elle permettait aux vrais fans de la rencontrer. Rare étaient ceux avec qui elle gardait le contact par la suite mais elle savait que cela ne faisait pas seulement plaisir à eux de la voir en chair et en os, mais également elle de connaître les personnes qui écoutaient sa musique. C’était très important pour elle. Parce qu’elle était très sociale et sociable. Elle adorait tout simplement les autres et les rencontres. Et puis, elle savait très bien que c’était génial pour l’image du groupe. Plus elle verra de fans et qui en sortiront satisfaits, plus il y avait de chances que le bouche à oreille marchât et que le groupe fût écouté par de nouvelles personnes. C’était ainsi que marchait le show-business.

- Mais dis-moi, ton nom de famille me semble très écossais ou irlandais … Me tromperai-je ? Ah et aussi ! Tu es mannequin. Moi aussi, mais un peu moins que chanteuse et bassiste. Seulement quand j’ai le temps et l’envie. Après tout, c’est facile puisque mon père dirige une agence de mannequinat. Tu as certainement du entendre de l’agence White, elle est très prisée mondialement et chez les mannequins. Peut-être en fais-tu même partie ? Ce serait vraiment une belle coïncidence alors !

Et voilà que Lucy se remettait à parler énormément. La pauvre Isibeal n’était pas sortie de l’auberge si Lucy continuait. En effet, cette dernière adorait parler et racontait tout et n’importe quoi. Ce qui dérangeait et énervait les autres parfois …

- Ah excuse-moi, bien sûr que je veux bien te parler de moi, rajouta-t-elle. Dès que mes réponses seront satisfaites. Et puis, tu peux me tutoyer, tu sais.

Lucy souriait.

Isibeal parlait beaucoup. Elle semblait même un peu hyper active. Comme Lucy. Mais là, Lucy n’aimait pas son comportement et ses gestes, notamment envers la patronne du café. Mais elle ne se préoccupa pas plus de tout ceci. En fait, elle n’en avait pas grand-chose à faire. Lorsque Lucy aura fini son milk shake, elle partirait d’ici de toute façon. Il était déjà presque 16h. Elle souhaitait voir un peu plus la ville. Visiter les rues et même, pourquoi pas, faire un peu de shoping. Mais à sa manière. Pas comme toutes ces filles qui se précipitaient dans les magasins de vêtements, qui achetaient encore alors que leur armoire était déjà pleine à craquer. Mais Lucy ignorait si Isibeal aimait le shoping, ou du tout moins, la façon dont elle le faisait. Mais pour l’instant, elle ne posait pas de questions et laissait Isibeal parler. Elle l’écoutait, certes. Mais quand celle-ci ne s’adressait pas à elle, Lucy était perdue. Elle ne savait pas comment réagir. Non pas qu’elle se sentait mal à l’aise ou était gênée. Ce n’était pas son caractère. Elle regardait seulement la fille. Elle analysait tout. Après tout, sa chanson venait de cette fille. Elle l’avait inspirée. Alors elle continuait à l’observer pour trouver les paroles suivantes. Elle se tenait alors en silence et laissait passer. De toute façon, elle n’avait rien à dire. Elle ignorait ce qu’elle pouvait bien dire. A la base, ce n’était pas une situation qui la concernant. Elle ne voyait donc pas pourquoi elle agirait. Elle ne voulait prendre part à rien et surtout, aucune position. Mais elle n’en avait pas besoin : Isibeal se débrouillait bien toute seule. De plus, ce n’était pas quelque chose de grave. Pendant qu’Isibeal prenait son glaçon, ce qui surprit un peu Lucy, cette dernière répondit enfin à ce que disait Isibela avant. Elle avait enfin la possibilité.

- Pour ton amie, c’est un privilège puisque je n’accepte pas tout le monde. Je rencontrai mes fans mais c’était organisé et encadré. Mais c’est toujours très sympa de connaître du monde et surtout ses fans. C’est la raison pour laquelle je proposai cela. Sinon, ne t’inquiète pas, je ne pense pas que nous serons ennemies. Le mannequinat n’est pas ma priorité, même si j’aime cela, alors peu m’importent les autres filles. Je suis célèbre dans la musique, cela me suffit. Je laisse les autres filles être connues dans ce monde. Je suis mannequin pour le plaisir et parce que je suis dans une position privilégiée avec mon père.

Isibeal sembla être plus préoccupée par son glaçon et la fraîcheur que celui-ci procurait. Mais malgré l’inattention, Lucy se persuada qu’elle avait entendu. Elle l’avait certainement écoutée bien qu’elle ne répondît pas et ne fit aucune remarque. Pour l’instant du moins. Elle pouvait très bien lui en parler par la suite. Ou même ne rien dire. En réalité, cela n’avait aucune importance.

- Je n’ai rien de prévu, répondit Lucy. Nous pouvons bouger sans problèmes. Mais je ne connais pas encore la ville parce que je viens à peine d’arriver. C’est mon premier jour de repos après des jours de travail et où je devais régler certaines choses administratives. De ce fait, je ne peux pas connaître le restaurant irlandais où tu travailles. Mais cela me ferait plaisir de manger là-bas un de ces jours !

Lucy sourit. Puis, elle commença à ranger ses affaires qui restaient sur la table, dans son sac. Elle n’avait pas remarqué qu’Isibeal s’était penchée pour lire les paroles de la chanson. Alors qu’elle mettait la feuille dans une pochette, Isibeal la complimenta pour les paroles. Lucy fut surprise mais ne le montra pas. Elle ne fit que sourire et remercia rapidement la jeune fille. Comme on remercie toujours. Rien de fâcheux, bien sûr. Inspiration. C’était grâce à Isibeal qu’elle avait trouvé son inspiration. Mais elle ne souhait qu’elle le sût. Il valait mieux qu’elle n’en sût rien. Lucy ne pensait pas que cela pouvait la compromettre (quoique …) mais elle ne préférait pas divulguer ses petites pulsions fantasmiques homosexuelles. Elle réfléchit et trouva la solution pour esquiver : ne pas en parler tout simplement. Isibeal n’avait posé aucune question, elle avait seulement affirmé. Lucy glissa ensuite l’argent pour payer son milk shake et sa glace. Elle ne voulait pas laisser Isibeal payer à sa place. Elle n’aimait pas cela. Personne ne payait pour elle. Pas même un garçon. Sauf peut être Elio de temps en temps quand Lucy finissait par craquer et accepter. Puis Lucy se leva et la fille en fit pareil. Très vite une serveuse vint prendre l’argent et leur rendre la monnaie. Lucy prit tout de suite tout sans laisser de pourboire. Cela ne lui arrivait presque jamais. Et même si elle avait apprécié la glace, elle ne reviendrait pas dans ce café. De cela, elle en était sûre et certaine.

- Tu veux aller où ? Moi, peu m’importe.

Les deux filles décidèrent alors de se promener dans la ville sans but précis et si l’envie les prenait, entrer dans les magasins ou autres. Cette petite balade permettra aussi de connaître la ville davantage mais également apprendre à connaître un peu Isibeal. Elle ne savait pas grand-chose d’elle. Elle avait donc envie de la connaître plus. Par ailleurs, Lucy sentait qu’un lien se formait entre elles. Un lien qui pouvait se transformer en amitié. Lucy avait l’impression que cette rencontre ne les laisserait pas indifférentes. Ce n’était pas seulement une aventure d’une seule après-midi. Dans le sens où les deux filles se reverraient forcément. Non seulement grâce à leur petit travail de mannequin mais aussi parce que Lucy en avait envie. Alors commencer à se connaître plus était une très bonne idée. Même si Lucy savait déjà qu’elle ne passerait pas tout son temps avec Isibeal, elle croyait à leur future amitié. En effet, elle n’était pas le genre de personnes avec lesquelles Lucy traînait. Mais rien ne les empêchait d’être amies.

- Alors, dis-moi, pourquoi es-tu venu vivre au Japon ?