₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
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 I Love Nico ... Teen [Lun <3]

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MessageSujet: I Love Nico ... Teen [Lun <3]   I Love Nico ... Teen [Lun <3] EmptySam 2 Jan 2010 - 23:16

Juré on s'en fume une et,


- Jun arrête... C'est la quatrième depuis que je suis arrivée...
- ...

C'est un jeudi comme les autres, il fait nuit parce qu'en hiver la nuit arrive plus vite pour vous glacer et vous perdre. C'est un jeudi soir comme les autres depuis bientôt deux mois, peut être plus, peut être moins, des jours qui ont défilés et que Jun n'a pas compté, parce que c'est plus douloureux de voir s'éloigner chaque jour une chose qu'on aime. Il ne compte plus, il n'en parle plus, il ne veut rien dire. En fait, rare sont les personnes qui savent que c'est fini, et ce qui s'est réellement passé, les gens l'ignorent. Ayumi sait, elle. Elle a eu le droit à tout les détails et elle a écouté sans rien dire, puis à la fin, au plus grand étonnement de Jun, elle a essuyé deux larmes sur ses joues rosies par le froid avant de venir le serrer dans ses bras. Ils sont resté de longues minutes comme ça sans rien dire et le jeune homme avait même finit par enlacer la taille de la jeune fille qui avait recommencé à pleurer en silence. Quel coeur d'artichaut celle là... Et elle était entrain d'essayer de le consoler en pleurant... inutile, mais adorable. Les consolations n'étaient plus d'actualité, sans aucune utilité, elles ne l'atteignaient plus, d'ailleurs il n'en avait jamais demandé. Depuis ce jour, il s'était contenter d'évacuer sa solitude et sa détresse en silence, seul, caché. Dans les moments où il se sentait flancher sous le poids de la colère contre son père, il fuyait les autres. Maintenant il se sentait un peu plus vide, un peu moins sensible, et affichait une hypocrisie sublime devant chacune des personnes qu'il croisait à fin qu'elle pense que tout allait bien pour lui. Tout va toujours bien pour Jun Masato.
La bonne blague.

Je fais des ronds et je me marre en pensant à ce vieux Ronsard et nos dents sont tannées en cendre.


Les autres... Ils lui manquaient aussi terriblement, seulement certaines de ses personnes avaient le dont de lire en lui et de chercher à appuyer là où ça faisait mal pour qu'il déballe ce qu'il avait sur le coeur, même sans s'en apercevoir, et dans cette période, Jun n'était pas d'humeur à affronter ces amis. Et pourtant au fond il en avait besoin. Du sourire de Setsumi, des bras de Lun, de la rêverie d'Elyott, de la folie de Kodaa, de la présence de Yuichi... Et ce n'était encore qu'une fraction de ce qu'il désirait ardemment quand il se retrouver seul après une crise ou simplement lorsqu'il n'arrivait pas à venir vers eux. Il ne les évitait pas vraiment, du moins c'était ce dont il essayait de se convaincre. Il avait le sentiment d'en être éloigner petit à petit, comme deux aimants de même pôle qui n'ont de cesse de se repousser plus ou moins brusquement. Mais dans tout les cas, cette méthode n'était pas la bonne, il souffrait de leur absence, presque autant que de leur présence. Il n'y avait qu'Ayumi qu'il voyait régulièrement sans faillir à sa tache. Parce qu'elle c'était différent. Elle est de sa famille, et puis elle vient le chercher en insistant, ils se connaissent depuis tellement longtemps. Elle n'est pas plus importante que les autres mais elle est là... Et Jun tolère sa présence, même si son futur avec elle ne lui plaît pas. C'est une amie pas comme les autres, cousine et geôlière à la fois.

Je fais un hic et je me marre en pensant à ce con d'Icare et à nos ailes brûlées.


Jun est appuyé sur la barrière en fer forgé et porte en silence la quatrième cigarette à ses lèvres depuis qu'Ayumi était arrivée. En réalité, c'était la dixième de la journée. C'était rare qu'il fume autant, mais après sa nuit de cauchemar et sa nouvelle crise après le cours de chimie, il avait préféré se calmer. Ses médicaments n'étaient pas encore arrivés, il devait attendre encore...
Aujourd'hui il avait essayé de remettre à plus tard le rendez-vous qu'ils avaient fixés depuis que sa chère et tendre cousine était arrivé en ville, invité à y séjourner par le père de Jun pour que les deux adolescents se revoient et renouent des liens... C'était pathétique et vraiment vicieux de sa part, et Jun ne se sentait pas vraiment de repousser sa cousine, même si elle avait accepté et donc s'alliait à son père. Mais il savait comment était Ayumi, il ne la comprenait pas mais il savait...
La jeune fille était assise près de lui, sur la barrière, après avoir affirmé à son cousin qu'elle ne risquait rien. Elle rejeta ses cheveux blonds et soyeux en arrière avec élégance, et observait le jeune homme à côté d'elle longuement, hésitante. Elle n'osait rien dire depuis que Jun lui avait assuré un peu sèchement que tout allait bien, après avoir découvert qu'elle était entré dans l'enceinte de l'école sans l'avoir attendu, demandé à des élèves où il pouvait se trouver, pour le rejoindre dans les vestiaires du club de tennis. Il en avait laissé tombé son sac en la trouvant devant son nez après s'être changé une fois l'entraînement finit. Comme d'habitude, il était sortit en dernier pour ranger et le vice président étant pressé, il l'avait laissé gentiment filer. Mais normalement, Ayumi l'attendait toujours dehors, devant le portail de l'académie, ensuite ils allaient dans un restaurant chic, et ils se séparaient devant l'hôtel où la demoiselle avait une suite à son nom. Jun rentrait ensuite seul et faisait le plus souvent un détour dans un bar, ou une boite, pour passer ses nerfs dans la chaleur d'une danse ou dans les vapeurs de l'alcool. Aujourd'hui par contre, la jeune fille n'avait pas attendu dehors. En y repensant, c'était probablement à cause des appels auxquels Jun n'avait pas répondu, que ce soit de son père, de sa mère ou d'Ayumi elle même. Ça faisait en effet plusieurs jours qu'il oubliait de répondre ou d'appeler... C'était idiot, lui qui voulait profiter de ses amis... S'ils avaient voulu le joindre... Et idiot aussi parce qu'il avait donné son numéro à Lun, qui avait prit la peine de lui donner des nouvelles durant son voyage. Enfin des nouvelles c'était vite dit. Disons des indications qui lui permettait de savoir qu'il allait à peut près bien. Il en avait été ravit et bien sur il ne le dirait jamais mais... ça l'avait beaucoup aidé de savoir qu'il avait utilisé ce numéro. Mais maintenant ça lui donnait une excuse pour ne plus s'en servir... « Tu ne réponds pas. ». Jun soupira, soufflant la fumée nocive dans l'air frais sans pour autant desserrer les dents pour parler à la jeune fille. Il était incapable de lui expliquer le fait qu'il ne voulait pas parler, tout en voulant qu'on l'écoute, il n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui n'allait pas, il coulait. Et même toute la bienveillance d'Ayumi ne suffisait pas, et ne suffira jamais.

Je fais des ronds et je me marre en pensant a ce vieux Ronsard et nos dents sont tannées ensemble.

A cette heure, les deux jeunes gens devraient être au restaurant. Mais aujourd'hui ils n'iront pas parce que l'ambiance est trop froide, parce qu'ils se sont encore disputés. Ça n'arrivait plus et puis l'insensibilité de Jun avait inquiété Ayumi. Et Jun... N'aime pas qu'elle s'inquiète, qu'elle le presse avec des questions. Elle l'étouffe...
Ils l'étouffent tous.
Simple cris d'adolescence... Jun croise les doigts, il faut que ça ne soit qu'une crise passagère. Il est jeune il oubliera. Il oubliera qu'il a perdu son meilleur ami pour la seconde fois.
Allons Jun rassure toi, cette fois tu sais que c'était la dernière.

Je fais un hic et je me marre. Dans peu de temps et pour de bon on se sera évadé,
et jamais plus ils ne pourront nous retrouver.


- Tu devrais rentrer manger. On sortira une autre fois. Aujourd'hui j'ai... pas envie.

Je fume et je finis par croire que comme cette cigarette noire je te nuis, ma beauté.

Ce ton las et fatigué, il ne blessait qu'Ayumi car il n'y avait qu'elle qui l'entendait. Elle voulait rester mais le regard en coin que lui jeta son cousin la dissuada d'insister et elle sauta à terre, agilement et souplement, sur ses petits pieds fins. Doucement, elle déplissa sa jupe, Jun c'était toujours demandé comme une fille pouvait se contenter d'un collant en laine en hiver sous une jupe, et s'approchant de lui avec un doux sourire, et toucha le pansement sur l'oeil du jeune homme.

- Montre moi ton oeil... Tu vas bientôt enlever cette chose affreuse dessus ?
- Quand j'arrêterais de voir flou., murmura le garçon en la laissant retirer le bandeau.

Le froid piqua son oeil abîmé. Par moment, lorsqu'il l'enlevait, des taches plus floues ou plus sombres masquaient le paysage. Récemment, les examens avaient de nouveau démontré qu'une opération était inutile. Jun était d'accord. Il valait mieux ne plus gâcher de greffes. Ayumi l'observa, lui préféra détourner le regard pour ne pas affronter son regard curieux. Enfin elle lui rendit le bandeau, embrassant sa joue avec un sourire désolé, murmurant un aurevoir avant de le quitter. Lentement, le blondinet s'assit par terre sur la dalle de béton froide et s'appuya à la barrière en fer, repliant ses jambes tout en remettant le bandeau avec des gestes habiles, habitués. De là où il était, il voyait l'entrée des vestiaires tout près et les terrains de tennis extérieurs, vides à cette heure. Ils avaient quittés les vestiaires pour discuter mais la porte était encore ouverte et ses affaires l'attendait sagement à l'intérieur. Il faudrait qu'il pense à aller fermer lorsqu'il déciderait de se lever... mais pas tout de suite. Son oeil valide observa avec une attention futile la petite braise de son mégot lutter contre la brise puis s'éteindre. Remontant sa longue écharpe blanche et noire jusqu'à son nez et serrant son blouson autour de lui, il appuya sa tête contre mes barreaux noirs derrière lui en soupirant, c'était inconfortable, désagréable même.

Alors faisons des ronds et des Ronsard, de fumée blonde ou de fumée noire, sourie Ayumi...

- But silly me to believe,
oho oho oho
I was unique
When I'm there you put on a show
Oho oho oho you gotta go ♫


Jun ferma les yeux, hésita puis sortit le paquet de cigarettes. Il était vide. Évidemment, puisque maintenant il se mettait à fumer comme une cheminée. Le jeune homme soupira et découpa le paquet en petit morceau. « Fumer tue »... Aimer aussi, enfin presque. Disons que « Aimer nuit gravement à la santer. », à la différence que ce n'est pas les poumons qui noircissent. Lui si égoïste... Ils riraient tous de le voir comme ça, anéantit par une rupture. Anéantit est ce le mot ? Tout dépend des jours, de l'heure. Et puis il y a la colère, vis à vis d'un père qui se mêle de ce qui ne le regarde pas. Tout était de sa faute... Du moins une bonne partie des choses l'étaient. Il pourrait céder à ses attentes, et peut être qu'enfin il serait tranquille. Abandonner sa fierté pour l'écouter et faire ce qu'il désire ensuite était l'idée qui lui avait sauté aux yeux après avoir entendu Ayumi parlé du mariage du plus âgé de ses frères. C'était une idée merveilleuse... sublimement égoïste.
Encore un peu de temps, juste un peu de temps et il se promet intérieurement de revenir vers eux, d'arrêter de faire semblant, d'oublier. Il n'y a pas de raison qu'un prince soit malade, malade d'amour. C'est inutile, idiot. Mais encore un peu... juste quelques jours... Avant qu'il vous revienne.

Nico Teen Love ♪
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MessageSujet: Re: I Love Nico ... Teen [Lun <3]   I Love Nico ... Teen [Lun <3] EmptyJeu 11 Mar 2010 - 17:29

« Les saisons passent, ma jolie. Loin de toi, je suis meurtri. Les flocons blancs de la neige d’ici. Si tu la voyais, tu serais émerveillé d’un tel pays. »

Quelle est la peine qu'on donne à ceux qui sèment la tristesse autour d'eux ? Est-ce qu'il y a une entité divine qui décide de venger les démunis et les cœurs tendres de ceux qui manipulent sans cesse les bons sentiments. On l'a tous été, un jour ou l'autre. Coupable de faire du mal. Coupable, sans même l'avoir souhaité. Ce n'est gère la société actuelle qui veut cela. C'est la nature humaine qui produit des miracles et, pire que des miracles c'est la mort assurée. Les bonnes recherches produisent les catastrophes de nos siècles, les philosophes et les sages se confrontent dans une voie qui n'a plus rien de divine. Les hommes se croient en Saint-Thomas et ne croient que ceux qu'ils voient. Les femmes se prennent pour des épouses de Mahomet et se couvrent des pieds à la tête de faux semblants craignant le regard des autres. Et l'actualité se joue de nos démons dans des sommets où on ne prend jamais aucune décision.
Et le tout se consomme et se consume comme les clopes aux doigts des adolescents abrutis par l'alcool, la drogue et les nouvelles technologies, le chômage et la fin du monde annoncée en 2012. A l'allure où vont les choses, il n'y aura plus rien à détruire en 2012. La fin du monde ne viendra pas, on détruit sans l'attendre. Et on se gave de film sans histoire au cinéma. Avatar fait un tabac, un Walt Disney contient plus de moral et d’histoire que cet abrutissant film où les effets en troisième dimension auraient été mieux mit en valeur dans un contexte plus intelligent.

« Je voudrais me souvenir de ton parfum, mais je l’oublie dans ceux de mes amants.
Tu écris m’aimer enfin, mais tu n’es qu’un perpétuel tourment. »

Les hommes se perdent et on perd des hommes. Lun n’éprouve pas de peine au départ d’un jeune adolescent qu’il ne connaît pas. En quoi devrait-il éprouver de la peine alors que Kaede Hiroyuki n’est pas son ami ? Heureusement par ailleurs. Lun est déjà l’amant de son partenaire, s’il était en plus son ami, ça passerait de la prison ferme à la peine capitale.
Quel prix devait-il payer pour avoir fait du mal à ce couple-là ? Lun ne sait pas bien. Il voudrait ne pas avoir à y penser. Il ne voulait pas que le gothique parte. Il ne voulait pas que Jun se drogue à la nicotine. Il ne voulait pas qu’il se force à un mariage arrangé pour noyer sa tristesse. Il ne voulait pas Néanmoins, ce n’était pas avec de bons sentiments qu’on retire les mauvaises actions commisses.

Balayant sa chevelure cendrée avec ses doigts, Lun observe son ami et ferme douloureusement les yeux. Bon dieu ! Depuis qu’il est à Keimoo, il n’est pas capable de faire une action de bien. Cette BA, Lun se tordait les entrailles. Il ne trouvait rien de bien. Rien à faire. Comment on répare les douleurs de la séparation ? On ne peut pas. On ne peut pas s’empêcher d’en vouloir à ceux qui nous quittent et de s’en vouloir de les laisser partir. Et Lun ne savait pas comment aider Jun. Comment aurait-il pu savoir ? Lui qui avait encore le cœur en ballot de paille, flambant sous le feu de l’amour pour Cassandra. Et dieu sait pourtant que Lun savait qu’il ne devait plus l’aimer. Et dieu sait combien de fois Lun avait prié pour que les mots qu’elle dit ne l’atteignent plus.

Ce n’était pas le cas. Elle aurait été devant lui et lui aurait tendu un couteau en lui disant : « Lun, si tu veux me faire plaisir, tranche-toi les veines. » Il l’aurait fait. Et le ferrait encore. L’amour, Lun le vivait comme il vivait tout, intensément. Il n’y avait pas de demi-mesure. Il aime, il hait. Ceux qui lui parlaient d’être raisonnable, l’ennuyaient. La neutralité, c’était la plus belle invention des lâches pour ne pas vivre leurs vies et pour se cacher derrière des grands mots.
Et si ses grand mots avaient été des miroirs, ils leurs auraient renvoyé une face du monde noirâtre. Lorsque la fumée en vient quand même à brûler les poumons de chaque être. Plus besoin de clope pour se tuer, on se tue avec des mégots bien pires que tout cela. Si l’amour rend heureux, alors que font-ils là ? L’un fumant, l’autre l’épiant. Que font-ils là, malheureux.
L’un par le départ de son amoureux, l’autre par la peine de son amant. Et le manège de la Pomme. Car Lun était heureux de penser qu’il était avec Elyott : qu’ils avaient jusqu’à la saint-Valentin.

Mais la Saint-Valentin approche et Elyott ne semble pas tomber amoureux de lui. Et Lun se demandait s’il était vraiment amoureux d’Elyott. Maeki ne cessait de lui rabâchait que l’admiration et l’amour sont différents. Lun admirait Elyott d’être un ange, l’aimait-il ? Il l’aimait. Est-ce que c’était de l’amour ? Oui. Il le pensait. Mais le sentiment était différent de celui qu’il avait eu pour Cassandra. Plus … compliqué. Lun ne se sentait pas capable de dormir avec Elyott et de lui faire l’amour. Est-ce qu’on peut aimer quelqu’un au point de ne pas vouloir le salir avec notre corps ?
Il n’aimait plus Cassandra, mais elle était son amie. Il se tuerait pour elle, pour cette raison. Et Jun, l’aimait-il ? Lun l’aimait, beaucoup. Beaucoup, c’est un mot de trop, n’est-ce pas ?
Il ne sait pas. Il ne pense pas. Jun est beau et fragile. Jun est un bon prince, mais il est surtout un bon amant. Lorsqu’il est entre les bras de Lun, Lun se sent bien. Presque rassasié.

Alors Lun se fige dans l’inquiétude. Le sexe qu’il ne peut pas continuer, par des promesses données à ceux qui tôt fait de les oublier et qui ne tiennent pas les leurs. L’envie qui ne fait qu’augmenter avec le temps, et la maladie est agréable uniquement par temps froid. Comme actuellement, où son corps acceptait plus facilement de retrouver une température normale. La peur de perdre tout le monde. Et Kodaa …, Kodaa que Lun désire encore plus voir qu’il ne désire voir Jun Masato. Même si la raison en est tout autre. D’Artagnan avait été trop longtemps source de conflit et d’envie pour que Lun se satisfasse d’une séparation brutale. Oui : sauf qu’il avait trop honte de son attitude pour oser faire le premier pas.
Et connaissance Kodaa, Lun doutait qu’il ne le fasse pour eux. Il devait aller le trouver.

Pas encore. Plus urgent. L’urgent c’était Jun, et dieu seul sait pourtant que Lun prenait son temps pour lui répondre. Oh, il ne le faisait pas exprès. Il ne savait pas quoi lui dire, uniquement cela.

Lun s’est rapproche de son camarade. Son pas lent produisant de légers bruits, familiers sans doute aux oreilles de l’autre qui a les yeux fermés. Les joues un peu rougies par le froid, le populaire se penche afin de pouvoir regarder son camarade, une buée blanche sortant de ses lèvres qu’il a entrebâillée le temps d’une seconde. Ses cheveux le suivant dans le mouvement, mal maintenue par un ruban. Se stoppant au niveau du bonnet en grosses laines violettes et bleues que Lun porte. Assortie à l’écharpe autour de son cou.
Un chemise blanche, une cravate à moitié défaite, et un pantalon bon chic et bon genre. Lun semble avoir décidé de mettre un uniforme. Ce qui n’est pas faux : il essaye de passer inaperçu pour devenir moins populaire. Pour ne plus être vu. Etre fondu. Devenir un fantôme. Disparaître. C’était son souhait depuis quelques semaines.

Et le départ de Kaede l’avait rassuré dans cette initiative. Il avait fait trop de conneries …. Il était un mal, en plus du mal-être. Il refusait de faire encore plus de dégâts.

« Jun … »

Etrange, ce besoin que Lun éprouve à commencer chaque début de phrase par le prénom de la personne à qui il parle, comme-ci c’était la clé dans la serrure de ses paroles. Ce qui était sans doute ennuyant quand il devait parler à un inconnu. A part Jun, il n’y a personne sur ce terrain de tennis. Ce serait presque un tic. Au fond, Lun ne s’en rend pas compte. Les tics de langages ne sont entendus que par les interlocuteurs et non par ceux qui les utilisent. Et des tics, Lun en possède plus d’un.
La main dans les cheveux, les soupirs, le prénom dit. La clope. Des mécanismes, tels des doudous, pour s’assurer une tranquillité d’esprit.

Lun s’agenouille devant Jun. Sa main passant sur le visage de son ami pour repousser quelques mèches blondes qui lui léchaient le visage. Regardant le pansement, nouveauté, sur ce visage-là. Non, Lun n’avait pas vu Jun depuis bien longtemps. Comment aurait-il pu voir ce changement-là ?
Le même unique œil visible, le visage plus blanc. Plus maladif, l’inquiète qu’à moitié : il aurait été étonnant que Jun Masato aille bien.

Il le fuyait.

Lun ne le pensait pas. Pourtant, c’était certainement vrai. Lun fuyait Jun. Comment aurait-ce pu être l’inverse ? Lun lui mentait depuis des mois. Il lui cachait la présence de ses enfants, il lui cachait la drogue que Lun prenait de plus en plus souvent. Sa perte de poids, et ses ennuis. Il lui cachait l’ombre de Maeki. Et Jun lui mentait en ne lui envoyant aucun message, en ne lui parlant pas de sa peine.

De Kaede.

De bons menteurs, à leurs heures.

Lun a sortit une clope d’un paquet grisâtre où l’écriture japonaise lui est incompressible. Il la monte à ses lèvres et allume d’un geste rapide avant de s’asseoir en face de Jun.

« Te dire que ce n’est pas de ta faute, ne servira à rien, hein ? Tu n’y croiras pas. »

Il aurait pourtant fallu y croire, puisque c’était la vérité. Lun se mordilla les lèvres, redressant les yeux en direction du ciel grisâtre au-dessus d’eux. Il s’est assit correctement en face de l’autre, ramenant ses jambes en tailleurs. Le froid mordille sa peau au travers du tissu de son pantalon, et le vent frais s’engouffre sous ses vêtements.

« Je suis là. »

La main de Lun a soulevé son portable, où le message marqué [envoyé] Jun -> Je suis là. Figurait depuis dix minutes. Pourquoi lui avoir donné un numéro de téléphone si c’était pour ne jamais répondre ?
Pourquoi lui envoyer des messages puisque l’autre ne répondait jamais ?

Jun était incohérent dans sa manière d’agir. Enfin, Lun ne pouvait vraiment lui en tenir rigueur. Vu ses propres agissements à lui-même. Ils se complétaient dans la connerie.

« Et maintenant, »

C’est curieux comme la question qui va suivre peut être, elle aussi, totalement stupide. Enfin c’est une question de Lun. On ne peut en être qu’à demi étonné. Demi surprit. Depuis le temps que Lun doit la réponse à Jun sur ce sujet, qu’il pose des questions aussi absurdes de bon sens.

« On fait quoi ? »

Et ce on fait quoi, sonne un peu, comme :
Que va-t-on devenir ?

Car désormais Jun est seul sur un chemin qu’il destinait à deux. Sans l’avoir choisit, sans l’avoir voulu. Et la question est bouleversante car il peut choisir de partir pour ne plus revenir. Le choix d’abandonner, comme il l’a été. Abandonner Keimoo, Lun et sa vie elle-même.
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MessageSujet: Re: I Love Nico ... Teen [Lun <3]   I Love Nico ... Teen [Lun <3] EmptyDim 4 Avr 2010 - 17:08


Il avait froid et le moindre petit morceau de peau en contact avec l'air ambiant semblait brûler, parcourut de petits picotements désagréable qui lui faisaient l'effet de milliards de petites aiguilles. Qu'est ce qu'il foutait encore là ? Il n'en avait aucune idée... Il se sentait idiot d'attendre de crever de froid alors qu'encore tout à l'heure, on lui avait proposé de venir à une petite soirée entre enfants de riches qui finiraient ivres morts dans un bar quelconque mais de préférence très cher... Et lui, il aurait pu oublier sa douleur dans les bras d'un macho sûrement hétéro mais bien trop saoul pour s'apercevoir que c'était un gamin paumé qu'il est entrain de sauter. Rien que le fait d'imaginer ce genre de situation lui flanqua la nausée... ou peut être était ce le résultat d'avoir trop fumé aujourd'hui ? Il allait vraiment finir par se rendre malade.
Pour éviter l'image qui revenait sans cesse devant ses yeux, il reprit pour la énième fois toute l'histoire depuis le début, leur histoire qui était censé duré mais qui s'était fracassé sur le rocher inébranlable qu'était le chef de la famille Masato. Et plus il y repensait, plus il songeait que le seul et unique fautif, celui à blâmer pour toute cette histoire si embarrassante, c'était lui même. Et quoi qu'en disent ceux qui désiraient lui remonter le moral, dans sa tête, son argumentation était claire. D'abord Kaede avait toujours préféré les filles... ça, il l'avait sut des leur première nuit ensemble.

Sa gorge se noua à ce souvenir, il secoua la tête.

Ensuite, et bien ça allait de soit... puisqu'il préférait les filles, c'était la faute de Jun qui l'avait séduit et entraîné dans un chemin plus tortueux et Kaede n'avait fait que confondre son amitié possessive et du véritable amour. Vous voyez comme tout s'explique ? Bon mais admettons que l'idylle, bancale certes, tienne quand même. La faute, la pire des erreurs, venait encore de Jun le jour où il a décidé, l'idiot, d'emmener Kaede chez lui pendant les vacances. Ah oui tout avait été parfait jusqu'au moment où le majordome à comprit... Et pire encore, jusqu'au moment où le père retrouve sa progéniture dans une position compromettante.

Là encore, il dût inspirer plus fort pour retenir un sanglot qui menaçait de sortir de son corps transformé en pelote d'aiguilles.

Il fallait qu'il se calme sinon ses larmes allaient geler sur ses joues et il aurait l'air bien con avec des stalactites sous le menton. Jun ne sentait plus ses oreilles mais entendit quand même les pas raisonner près de lui, le léger claquement de la semelle lui faisait l'effet d'une petite claque et le son était froid et sec à ses oreilles. Il se refusa d'abord à poser les yeux sur la reine des Glaces. Il n'y consentit que lorsqu'il entendit son prénom murmuré part une voix familière, qui accompagnait un doux parfum bien connu, un timbre doux dans le froid mordant, une présence désirée et crainte.
Lentement, de son unique oeil encore valide, il se força à détailler le visage de Lun qui s'était agenouillé devant lui. Il avait l'impression que ça faisait des siècles qu'ils ne s'étaient pas vu, et si son visage sembla réchauffer un peu son corps, il lui serra tout aussi bien le coeur. De nouveau il ferma les yeux, le temps de savourer cette main sur son visage et ne prit toujours pas la peine d'ouvrir la bouche. Il pouvait se passer de mots pour l'instant, le contemplant avec méfiance comme on observe un mirage après de longs jours d'errance dans un désert aride.

Comme il le détestait.
« Te dire que ce n’est pas de ta faute, ne servira à rien, hein ? Tu n’y croiras pas. »

Clignant des yeux comme un enfant perdu, il suivit la cigarette des yeux sans faire son habituelle mouvement pour la lui piquer, comme un chien trop fatigué, trop malade, suivrait son os du regard sans avoir la force de bouger. Pourtant, ses lèvres fines finirent pas esquisser un léger sourire sans joie à sa remarque, secouant la tête de gauche à droite en guise de réponse, faisant voler ses cheveux blonds, un peu plus long maintenant.
Il était inutile d'expliquer son raisonnement à son cadet qui chercherait peut être des moyens pour le contrer, lui qui était persuadé sûrement, qu'il était en partie responsable. Alors que c'était faux... Il n'avait rien déclenché de tout ça. C'était la faute du père, c'était toujours de sa faute, et celle du fils aussi. Rien à voir avec Lun, c'était deux histoires liées mais totalement indépendantes l'une de l'autre, elles n'avaient pas eu d'incidence... sauf à l'intérieur du blondinet qui s'en était voulu parfois.

Le garçon ne le lâchait pas des yeux, le contemplant. Il observa le téléphone que lui montra Lun, le message, puis sortit le sien, un tout nouveau, tout beau, introuvable encore en Europe puisqu'il allait à peine sortir au Japon, et murmura doucement en lui désignant l'écran noir.

- Plus de batterie...

Bien sur ça n'excusait pas le fait qu'il l'ait tenu éteint pendant si longtemps, il qui avait tellement tenu à ce que Lun lui écrive. Il avait fuit lui aussi... la tentation, la frustration, la colère, la jalousie. Il avait voulu fuir à son tour, s'échapper de son emprise pour essayer de comprendre. Résultat de l'opération ? Un échec cuisant, en plus du manque et du malaise, il avait ressentit une terrible peur de le perdre, de perdre tout ceux dont il s'était caché.
Menteur.... tu n'étais pas vraiment là... Tu étais dans ta vie, la vie que tu me caches, mais tu n'étais pas là, vautré dans tes secrets et dans le lit des autres. C'était plus facile de ce dire que Lun était le méchant de l'histoire, même s'il savait que ce n'était pas vrai, pas totalement.

Comme il l'aimait. Trop par rapport à ce qui avait été prévu au départ.


« Et maintenant, On fait quoi ? »
La question lui fit l'effet d'une gifle mais il ne broncha pas. Pour être franc, c'était la question qu'il redoutait parce qu'elle le perdait de plus en plus sans qu'il ne puisse trouver un morceau de réponse. Lui que voulait il faire ? Et Lun ? Il se passait des choses dans sa vie que Jun ignorait.... Trop de choses qu'il ignorait, et il ne pouvait décemment pas parler d'avenir alors qu'il se mettait de nouveau à tout ignorer de ce garçon. La meilleure des choses serait peut être de lui dire qu'ils devaient sortir chacun de la vie de l'autre ? Mais Jun ne voulait pas d'une telle chose, de plus, il redoutait la réaction de Lun... Et s'il s'en fichait, qu'il lui disait « D'accord, faisons ça. » et qu'il s'en allait en le plantant là dans le froid. Un cauchemar. Ah non il ne supporterait pas, bien qu'il accepterait sûrement si Lun faisait la demande en premier... Non sans avoir supplier quelques peut avant peut être, qui sait... il était tombé si bas...
Il fronça donc les sourcils après un petit silence qui s'installa entre eux deux, puis lentement, se redressa pour s'installer à genoux en face de son jeune ami, à la manière d'une jeune femme lors d'une cérémonie du thé, ses genoux touchant les jambes de Lun, à peine. Il se pencha, s'approcha, juste pour déposer un baiser léger sur les lèvres du garçon, prenant ensuite son visage dans ses mains pour caresser ses joues de ses pouces, les passer sous ses yeux... Il ne devait pas dormir beaucoup. Et il avait maigris, ses joues étaient un peu plus creusées... Il semblait réfléchir, puis sourit doucement et passa ses doigts dans les cheveux du gamin idiot.

- Tu viendrais à mon mariage Lun ? Je me suis demandé si je devrais t'inviter... ça ne t'intéresse sûrement pas... remarque moi aussi, si je pouvais, je n'irais pas.

Son oeil ne pétillait pas mais son sourire était le même que lorsqu'il rayonnait de malice. Il reprit d'ailleurs avec beaucoup de sérieux, resserrant son emprise sur le visage du blond comme si de cette question dépendait la vie d'un être humain.

- D'ailleurs si tu viens, autant te demander ça à toi.... Blanc ou blanc cassé les nappes ?

Il laissa retomber ses mains sur les genoux de l'adolescent, reculant pour s'asseoir sur ses talons, la mine songeuse avant de finir par éclater d'un rire nerveux en se rasseyant normalement. Il essuya le coin de ses yeux et se reposa contre les barreaux en soufflant lentement et offrit à Lun un sourire un peu plus sincère, quoiqu'un peu crispé. Le petit prince n'était pas vraiment à l'aise, il avait peur, peur qu'on le perce à jour. D'ailleurs, Lun était il au courant pour ses crises donc les dossiers médicaux scolaires n'avaient jamais entendu parlé ? ... Non, se rassura-t-il.

- Pardon... Tu as le droit de me frapper.... En ce moment je suis...vraiment... très con.

Un soupir traversa ses lèvres et il porta ses doigts à ses tempes pour les masser lentement. Il ne pouvait pas éternellement échapper à cette question et il connaissait assez bien Lun pour savoir qu'il n'y répondrait pas avant lui, et pour cause, c'était lui qui l'avait posé, depuis Lun n'aimait pas beaucoup les questions... Non il ne facilité pas la tâche, non Lun était loin d'être facile, il faisait tourner Jun en bourrique plus qu'il ne l'imaginait.
Il murmura finalement et observant le sol avec attention.

- Je sais pas trop Lun... Je vais arrêter de jouer au fantôme peut être... ce n'est pas aussi amusant que je le pensais.

Surtout qu'il n'a jamais tenté de disparaître aux yeux des autres pour s'amuser c'était par pure nécessitée.
Il n'avait pas envie de parler du départ de Kaede, même si c'était un peu éloigné maintenant. Mais Lun n'était pas du tout la personne appropriée pour discuter de ce genre de choses puisqu'en principe, ils étaient rivaux.... enfin façon de parler bien sur. Finalement, il devait faire un effort pour montrer à Lun que sa présence lui faisait se sentir mieux, ce qui était en partie vrai, pour ne pas le blesser. Ah... mais... il voulait aussi savoir comme Lun allait, et ce qu'il voulait... Il voulait savoir ce qui se passait dans la tête de ce petit enfant étrange, du moins essayer de comprendre, un minimum.

- Et toi qu'est ce que tu vas devenir ? Commençons par voir les cas séparément... on aura peut être une idée plus éclairée en ce qui concerne... notre cas.

Il tendit les doigts mais effleura sa joue au lieu de prendre sa cigarette.
Il avait vraiment trop fumé pour aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: I Love Nico ... Teen [Lun <3]   I Love Nico ... Teen [Lun <3] EmptyMer 21 Avr 2010 - 0:15

« - Tu viendrais à mon mariage Lun ? Je me suis demandé si je devrais t'inviter... ça ne t'intéresse sûrement pas... remarque moi aussi, si je pouvais, je n'irais pas.
- J’irais. Si tu m’y invites. »

Lun ne sait pas que Jun doit se marier. Néanmoins, il répond mécaniquement à sa question. Tous les princes se marient, c’est dans l’ordre des choses. Tous les princes, sauf lui. Evidemment. Il ne comptait pas plus se marier qu’il ne comptait perdre Jun Masato. Pourtant, le destin décide parfois pour nous et il n’est pas toujours possible de lui tourner le dos. Dans le cas présent c’était Jun qui décidait pour Lun. Pour la première fois depuis le début de leur relation. Par bien des façons en lui disant qu’il allait se marier, Jun signifiait le départ de Lun. Car autant Lun était un salaud, autant il ne s’amuserait pas à détruire un jeune couple marié.

« - D'ailleurs si tu viens, autant te demander ça à toi.... Blanc ou blanc cassé les nappes ?

- Rose cygne. »

Etrangement, toutes ses questions ne dérangent pas Lun. La question de la couleur, Lun s'en fiche. Il sait juste qu'au mariage d'une amie, elle avait des nappes Rose Cygnes. Il n’est pas touché par elle. Si Jun se mariait, il ne serait pas jaloux de sa fiancée car pour une fois depuis longtemps : Jun serait peut-être heureux. Si ce n’était pas le cas, alors Lun serait en colère par tristesse. Se marier par obligation, avec de l’affection, sans amour, c’est mourir jour après jour. A en croire son père, c’était même pire que ça. C’était l’enfer. Une vie sans amour, c’est une vie qui ne vaudrait pas le peine d’exister.
Lun ne comprend pas l’attitude de Jun mais il n’a jamais vraiment cherché à comprendre ce garçon particulier. Il préfère fumer calmement sa cigarette en l’écoutant parler. Ca fait si longtemps, qu’il a l’impression de l’entendre pour la première fois. Jun et lui étaient liés. Que restent-ils de ses liens qu’ils avaient tissé ?
Le froid ne l’atteint pas tellement, mais il sent bien qu’une personne normalement constituée comme Jun devait y être atteint. Il doit avoir froid. Et s’il n’a pas froid, c’est que ce sont les émotions qui le tiennent. Or, ce n’est jamais bon.

« - Pardon... Tu as le droit de me frapper.... En ce moment je suis...vraiment... très con.

- Oh. J’ai du déteindre sur toi. Jun, je ne suis pas une racaille. Je ne frappe pas sans raison. Or je n’ai aucune raison de te frapper. »

La voix est douce mais Lun ne se fait pas trop apitoyant. Il ne veut pas donner se plaisir à Jun. Personne n’est mort. Pas même lui, c’est pour dire. De toute façon, le jour où il mourra, Lun a prévu un super programme avec son notaire. Il n’a pas encore fait le choix des musiques, mais il a déjà répartie son argent, ses enfants, et sa vie. C’est pour dire. Ca ira si vite, qu’on n’aura pas le temps de pleurer, qu’on l’aura oublié.
C’était vrai que Lun n’était pas un garçon facile à comprendre. Lunatique, girouette, extraverti dans tous les domaines mais renfermé sur ses problèmes, il était difficile de savoir quand il disait la vérité, ou quand il se mentait à lui-même. Parfois même, il se perdait lui-même dans ses propres actions et ses propres mots. Sa vie était un tel enchaînement de circonstances, parfois totalement hasardeuses, qu’il était bien une des rares personnes à dire que les coïncidences existent bels et biens. Comme la possibilité qu’il y ai autant de nom terminé par UN dans une école, où les mots japonais ne s’y termine que très rarement.
Cela dit, aux yeux de Lun, elle avait de l’importance.

Lun laisse parler Jun, restant près de lui. Il essaye encore une fois de se souvenir de Kaede mais le souvenir est effacé. C’est étrange comme Lun oublie tout ces derniers temps. Il ne souvient plus de ses premières mères, du visage de sa génitrice. De Lee ou bien encore de Kaede. Il essaye pourtant, car il l’a déjà vu. Ce devait être un étudiant de petite taille, avec des cheveux blancs. C’était bien le seul souvenir potable de Lun.

C’est les mots de Jun qui le tirent de sa rêverie : « Et toi qu'est ce que tu vas devenir ? Commençons par voir les cas séparément... on aura peut être une idée plus éclairée en ce qui concerne... notre cas. »

Une main sur sa joue. Lun ferme les yeux. Devenir ? Ce qu’il deviendrait …

Ne pas y penser. Un rire doux. Le jeune homme tire son compagnon contre lui, l’obligeant à se lever en même temps que lui. Les mains de Lun glissent sur les hanches de Jun, le temps d’aller plonger son regard dans le sien.

« Je n’en sais rien.» Lun décide enfin de répondre à Jun et de ne pas contourner sa question. « Je ne sais si Elyott voudra encore de moi. Pour combien de temps. Je ne sais pas quoi faire comme études. Et je ne sais pas même si je mérite toutes ses questions à mon sujet. A dire vrai, actuellement, je n’ai qu’une inquiétude envers toi. Tu m’effrayes, Jun. J’ai pensé te perdre … »

Lun regarde le terrain de tennis. Saviez-vous que Lun Marv n’était pas bon au tennis ? Il n’était pas du tout doué, même. Quand il essayait de frapper la balle, elle allait toujours dans un endroit qu’il ne désirait pas. Il ne retenait pas les règles. Trop compliqué pour lui qui venait de découvrir ce sport depuis à peine trois ou quatre ans.
Son jeune frère se moquait fréquemment de Lun et de ses colères. Car Lun n’est pas mauvais joueur, mais il n’aime pas se voir incompétent dans un domaine. Lun n’a jamais vu Jun joué au tennis. Il l’a vu, chanté. Parce qu’il devait voir un client qui était dans le même festival, mais il n’est pas resté jusqu’à la fin.
Parfois, il s’engouffre dans les salles de répétions, mais une répétions c’est différent d’un concert. Lun sait pourtant que Jun aime la musique et le sport. Il sait qu’il est passionné par cela.

A bien y penser, Lun comprend qu’il ne sait jamais assez intéressé à Jun Masato. Il sait quoi de lui ? Son dossier scolaire, sa vie enfermée dans les dossiers. Mais, qu’a-t-il fait avec lui ? A part baiser, baiser et baiser encore ? A croire que leurs deux corps assoiffés ne désiraient rien d’autre.
Pour Lun cela était tellement logique. Il était un amant. Il était là pour satisfaire les désirs de Jun, en prenant l’apparence de ce qu’il voulait. Pas en étant lui-même.

Et finalement, il s’était un peu laissé, un peu oublié. Il l’avait aimé. A sa manière, sans doute. Et maintenant ? Maintenant Lun pensait à Elyott. Et Elyott lui avait dit : un peut-être. Un peut-être qui rendait la situation cocasse. Quand l’un est libre, l’autre ne l’est pas. Ainsi est l’histoire de Jun & Lun.

Lun dépose son visage contre celui de Jun, ses mains dans ses cheveux. Un peu plus près et sa clope brûlerait son camarade. Lun va la chercher d’une main, la surélevant alors qu’il regarde Jun avec lenteur.

« Je crois qu’on devrait essayer d’avoir une relation … »
Lun fit une grimace alors qu’il déglutissait ses mots poisons. Cela ne lui faisait pas franchement plaisir. « normale … »

Parce qu’il paraît que les amis ne peuvent pas coucher ensemble et avoir des sentiments trop profonds. Même-ci pour Lun c’était naturel d’avoir Jun dans les bras, il commençait à comprendre les règles des pays civilisés.

Les mots lui brûlaient la bouche. Lun n’avait pas envie de se passer de Jun, mais selon son psychiatre : une relation saine et équilibré. Au moins pour ses enfants. Tu parles ! Lun se demandait bien comment des gosses de quelques mois pouvaient sentir qu’il baisait à gauche et à droite. Selon le psy, ils le savaient. Pire qu’une femme qui attendrait un mari alcoolisé, alors les gosses ?
A voir.
Lun s’était toujours adapté. Pourquoi Judith et Philip ne le ferraient pas ? Car il voulait le meilleur pour eux. Et apparemment, il était loin d’être le mieux. Il était sans doute le pire.

« Tu sais. Je sais bien que ce n’est pas de ma faute … »

Lun a secoué ses mèches blondes, ébouriffant sa crinière. Il jette au passage sa clope de l’autre coté du mur évitant le sol du terrain de tennis. Le blond se sent fautif, il est vrai, mais il n’est pas stupide. Il sait bien qu’il n’a pas été le seul ou le facteur. Sinon, le gothique serait venu lui casser la gueule comme tous les amoureux jaloux et Jun aurait pleuré plus longtemps, avant de lui envoyer dans la gueule que c’était de sa faute. Tous les couples réagissent de la même manière en face de l’amant qui les sépare. Ca n’empêche pas que Lun est dans une situation inconfortable.
Il n’aime pas l’idée d’avoir été l’amant de Jun et de le laisser tomber maintenant. Mais a-t-il le choix ? Si Jun ou si Lun s’accrochaient l’un à l’autre, ce serait certainement pour ce bercer d’illusions ? Or les illusions avec l’opium et l’héroïne, Lun n’en avait pas vraiment besoin.

« Je veux dire : même si Kaede avait su pour nous deux et t’avait quitté pour ça, j’y serais qu’en partie responsable. Je t’ai jamais forcé en rien. Mais même si je le sais, je me sens coupable. Car tu n’es pas heureux. Il ne t’a pas rendu heureux. Je ne t’ai pas rendu heureux. Et je me pose cette question, qu’est-ce qui pourrait te plaire ? »


Lun a abandonné Jun, reculant de quelques pas, le regardant avec inquiétude et, un peu de colère. Une colère tournée vers lui-même de ne pas avoir réussit à le comprendre. A l’aider. Et si ce qui manquait à Jun, c’était une place ? Une place dans ce monde. Une place qui ne soit pas décidé par son nom, ou son père. Une place qu’il voudrait ?

« Ecoute, je n’ai pas l’intention de me larmoyer sur notre sort. Si ça t’amuse, continue. Si tu veux vraiment arrêter d’être un fantôme, alors bouge-toi le cul ! Et vite. Les populaires polluent l’académie. Tu finiras par être remplacé. Bats-toi un peu ! Pour ce que tu es, ce que tu veux être et ce que tu veux !»
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