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 Une triste journée [PV Lukas mon fréro]

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MessageSujet: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyVen 18 Déc 2009 - 23:17

Une douce ambiance de Noël avait envahie le lycée de Keimoo depuis une bonne semaine. La neige recouvrait les bâtiments extérieurs, transformant l’austère académie en un lieu plus chaleureux. Judith trouvait ça magnifique. Le blanc avait décidément conquis beaucoup de monde, puisque plusieurs élèves hurlaient de joie dès qu’un nouveau flocon tombait. Si la jeune anglaise était tout aussi ravie, elle se gardait bien de le montrer, trouvant cela véritablement déplacé. L’inconvénient majeur aux fêtes de fin d’année était les décorations (affreusement colorées) qui ornaient chacun des murs de l’établissement scolaire. Et puis, comble de l’horreur, les Birtwistle n’allaient pas festoyer ensemble cette année. L’internat leur était imposé par leur belle-mère, ayant, à force de mensonges et de paroles hypocrites, convaincu Alexander qu’il serait temps pour ses deux enfants de prendre un peu d’autonomie. Après avoir tant aimé les festivités devant la cheminée, en compagnie de sa famille de Lord Anglais, l’adolescente se retrouvait coincée loin de tout, au Japon. Enfin, il y avait encore Lukas, son jeune frère pour la soutenir. Même si apparemment, il préférait traîner en compagnie de dindes à fortes poitrines. Il s’était vite incrusté dans la bande de populaire de keimoo. Et l’anglaise se demandait comment son cher Prince pouvait supporter cela.

Ce matin-là était le premier jour des vacances. Son sac de cour sur le dos, Judith traversait le grand hall. Elle revenait d’un cour d’aide aux devoirs. Même si elle haïssait cela, c’était la seule chose qu’elle avait trouvé pour passer le temps. Elle n’était pas vêtue de l’uniforme ridicule du lycée, non obligatoire pendant les vacances. Non, aujourd’hui, elle portait une robe sombre (faite, bien entendu, par un créateur anglo-saxon) et de chaussures blanches, des « bensimons », et pas de marque, cette fois-ci. Un veston blanc immaculé couronnait le tout, fait par un français de rennomé internationale.

Son portable, dans son sac en bandoulière noir, bipa une petite musique triste. Fouillant fébrilement dans son Chanel ébène, elle en retira un Iphone tout aussi foncé. Elle n’aimait pas spécialement montrer sa richesse, mais par contre, elle préférait mourir plutôt que de perdre ne serait-ce qu’un millième de sa classe. Elle répondit à son père, sans doute inquiet de sa réaction. Eh bien, il ne serait pas déçu. En moins de 10 mots, la fillette lui balança ses quatre vérités et raccrocha. Il ne rappellera pas, elle l’avait eu.

Une petite sonnerie annonça l’entrée de deux élèves dans l’entrée. Lukas et un autre populaire venait d’arriver. Celui-ci s’avança vers sa sœur avec un grand sourire… qu’elle ne lui rendit pas. Ses yeux lui firent néanmoins passer le message qu’elle était heureuse de le voir, et que ce n’était pas trop tôt pour qu’il se manifeste. S’adressant dans un bon japonais au dindon, à la droite du joueur, elle le fit déguerpir avec une de ses insultes subtiles avant de se retourner vers son frère. Et, dans un parfait anglais, elle le salua.

- J’imagine que, toi aussi tu as été surpris lorsque tu as reçu le sms d’Alexander, hier.

Plus jamais elle n’appellerait son père « Papa ». Autant que Lukas le sache immédiatement. Vers minuit, elle avait ouvert un message venant de Londres, indiquant que les deux frangins passeraient les fêtes de fin d’année dans leur école. Avec pour seule excuse un « Sorry » misérable. C'était la première manifestation depuis 2 mois. Même pour l'anniversaire du décès de Anna, Judith n'avait rien reçu. Et c'était pitoyable.

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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptySam 19 Déc 2009 - 11:54

Comme c'était beau. Toute la ville était saupoudrée de sucre glace, tel un gâteau géant. Depuis plus d'une semaine, des flocons avaient commencé à descendre du ciel. Malheureusement, ils avaient fondu dès qu'ils étaient entrés en contact avec le bitume parcourant les rues. Les premiers jours furent un vrai calvaire ; il faisait froid, l'asphalte était glissant et s'était transformé en revêtement de patinoire. Mais les japonais étaient préparés à cette situation. Ils avaient les installations pour que les activités de la ville ne soient pas gelées à cause des températures hivernales. Et petit à petit, à force d'acharnement, la neige avait finit par se poser. A partir de cet instant, une ambiance festive anima les citadins. Après tout, noël approchait à grands pas. On dressa des sapins sur les places publiques et accrocha des décorations dans chaque ruelle. Les gens semblaient joyeux et cela en devenait maladif. Les enfants étaient émerveillés en voyant le manteau blanc qui parsemait le sol. Les adultes, eux, en étaient moins ravis mais la joie les empêchait de s'en plaindre. La ville était en extase, attendant avec impatience les fêtes de fin d'année. Il en était de même pour le lycée Keimoo, qui était en pleine effervescence. Les lycéens ne cessaient de s'agiter dans tous les sens dès qu'ils quittaient leurs salles de classe. Les cours extérieures étaient inondées de cette pluie glacée, à leur plus grand bonheur. On assistait alors à des batailles de neige sans fin entre adolescents. D’autres, plus calmes, fabriquaient le bonhomme de neige le plus gros possible. La dernière semaine de cours ne fut donc qu'éclats de rire et gaieté communicative.

Pourtant, quelqu'un ne paraissait pas partager le même enjouement en ce vendredi matin. Dans le parc près de l'institut de renom, le blanc régnait en maître. Arbres, pelouse et chemins n'échappaient pas à la règle. Or, assis sur un banc, on pouvait distinguer un jeune homme au long manteau noir. Les mains dans les poches, il se contentait de fixer droit devant lui. Toutefois, lui non plus n'avait pas été épargné par l'ascension de la couleur neutre. Ses cheveux, contrastant avec sa veste, étaient d'une blancheur immaculée. L’air pensif, il avait placé ses mains dans ses poches tandis qu’une cigarette dépassait de sa bouche. Il était seul, préférant la solitude à la compagnie d’étudiants bruyants. L’espace d’un instant, il ferma les yeux et inspira longuement une bouffée de fumée. La nicotine se consuma, tombant en cendres qui s’éparpillèrent sans même toucher terre. Lukas retira ses mains de ses poches et enleva la cigarette, la prenant entre son index et son majeur. Il portait des gants de cuir noirs, lui donnant une allure d’homme élégant, ce qu’il était en fin de compte. En formant un « o » avec ses lèvres, il rejeta un nuage gris clair qui eût tôt fait de se mélanger à l’air. Matinée fatigante… Ses cours étaient annulés à cause de la neige devenue trop dense. Il n’avait rien à faire et craignait de s’ennuyer toute la journée. Mais si cela pouvait lui offrir un moment de sérénité, il n’allait sûrement pas maugréer à ce sujet. Ce genre d'occasion ne se représenterait pas avant longtemps, alors autant en profiter. En effet, au lycée, on ne lui accordait pas souvent des instants de tranquillité. Il y avait toujours plusieurs adolescents à ses trousses et il devait les supporter constamment. Quelle plaie
.

- Eh Lukas ! Dis donc, tu aurais put me prévenir avant de partir comme ça. Je t'ai cherché dans toute l'académie, hurla soudain quelqu'un au loin.

Par réflexe, l'intéressé inclina la tête en direction du nouvel arrivant. C'était un garçon brun de son âge et aux yeux vert émeraude. Il portait un blouson de cuir à la rockeur et un slim : le style typique des mecs dits branchés. Pour sa part, le comte ne se serait jamais abaissé à ça. Le lycéen le rejoignit rapidement et, ayant apparemment couru, se pencha en avant pour reprendre son souffle. Il avait les cheveux en bataille et de la sueur perlait de son front. Cependant, il se ressaisit vite et reprit une attitude assurée. Il fixa alors son interlocuteur en lui adressant un sourire qui se voulait éclatant. Passant une main sur son nez, il fronça toutefois les sourcils en repérant l'horreur que tenait son ami. Vif comme l'éclair, il attrapa la cigarette et la jeta sur le sol. Il l'écrasa avec insistance, formant un trou dans la couche neigeuse. Il ne manqua pas de réprimander l'escrimeur comme il se doit en lui énumérant les effets néfastes du tabac. Celui-ci l'écoutait d'une oreille peu attentive, ayant déjà eût droit à ce discours rébarbatif. Il savait tout cela, mais s'en fichait éperdument. De plus, déclarer qu'une cigarette allait lui faire attraper le cancer était un peu exagéré. Il était un fumeur très occasionnel et ne devait en fumer qu'un paquet par année. S'il s'était mis à tirer sur le tabac aujourd'hui, c'était uniquement pour se débarrasser de son paquet annuel. Lorsque le brun daigna enfin arrêter son sermon, il fit signe à Lukas de se lever. Ensemble, ils retournèrent vers Keimoo, laissant derrière eux bâton écrasé de tabac et traces de pas.

En dix minutes, ils furent arrivés à destination. Bien entendu, ils furent chaleureusement accueillis par une dizaine de filles au sourire niais qui devait les reluquer depuis la grille. Le jeune homme feignit de ne rien remarquer, continuant son chemin en leur adressant un signe de la main quand les demoiselles l'interpellait. A l'inverse, son accompagnateur leur accordait toute son attention. Tous les deux étaient les opposés du groupe. Le brun, qui répondait au nom de James, aimait sa popularité et ne se tarissait jamais d’éloges. Il était un véritable coureur de jupons et ne se gênait pas pour le montrer. Tout le monde le connaissait comme étant le Don Juan de base. Bruyant, fêtard et sexy, il ne manquait jamais une occasion de s'amuser. C'était un dragueur, un vrai. De l'autre côté, il y avait Lukas. Lui, c'était le gentleman, le prince charmant dont rêvaient toutes les filles. Il était très mystérieux sur sa personne et il était impossible de le cerner. Mais étant très attirant, il les faisait toutes tomber dans le piège. Sa personnalité séduisante cachait une autre partie de lui dont personne ne se doutait, et c’était mieux comme cela. Ainsi, il gravit les marches menant à l’entrée en silence alors que James se pavanait devant leurs admiratrices. Ce comportement était déplorable aux yeux du comte, pourtant il ne fit aucune remarque. Ignorant toute cette mascarade, il franchit les portes de l’académie. Dès qu’il fut rentré, il aperçu sa très chère petite sœur qui semblait l’attendre. Comme toujours, elle était habillée classe, sans autre teinte que le noir et le blanc. Pour la saluer, il lui adressa un sourire magnifique, ce qu’elle ne voulut pas lui rendre. Cependant, il put discerner dans son regard qu’elle partageait sa « joie » de le revoir. A son oreille, il entendit James lui murmurer :


- Décidément, faudrait qu’un de ces jours tu me présentes ta sœur. Elle est vraiment mignonne tu sais.
- Sans vouloir te vexer, je ne pense pas qu’elle soit intéressée, répondit Lukas, amusé.

Ses paroles furent rapidement prouvées par l’intervention de sa soeur qui demanda au brun de partir avec sa gentillesse habituelle. Le jeune homme ne se fit pas prier en voyant à qui il avait à faire. Mieux valait ne pas se frotter à Judith Birtwistle, c’était un fait. Quiconque aurait voulu l’approcher de trop près y aurait laissé des plumes. Le seul capable de cet exploit restait son frère, et lui seul. Puis, vint enfin la raison de leur rencontre. De son air blasé, la jeune adolescente parla du message qu’ils avaient respectivement reçu de leur père. En effet, lui aussi avait été surpris par cette déclaration. Rester à Keimoo pendant les vacances étaient une idée qu’il ne supportait pas. Bien entendu, cela était dû à Lucie, qui s’était habilement débrouillée pour les éloigner encore de la demeure familiale. Ils étaient donc coincés au Japon pour encore deux semaines, ce qui n’était pas pour l’enchanter. Lorsque son père avait appelé, il avait précisé que Judith n’en semblait pas ravie. Il y avait de quoi en même temps. L’escrimeur, lui, s’était gardé de tout commentaire pour ne pas envenimer les choses. Toutefois, il n’en pensait pas moins. Sa frustration était à son comble. Lui qui s’était fait une joie de retourner dans son pays natal, on lui avait retiré ce plaisir en l’espace d’une minute. Pour cela, il ne pouvait qu’haïr encore plus sa belle-mère qui était encore à l’origine de leur exclusion. Un jour, elle payerait pour ces coups bas qu’elle leur faisait
.

- Cela m’a passablement étonné, je l’admet. Mais en y réfléchissant, n’était-ce pas prévisible de la part de Lucie ? Fit-il remarquer, las. Au moins, nous n’aurons pas à la supporter ce mois-ci…

Maigre excuse, certes, mais c'était déjà mieux que rien. Au fond de lui, Lukas était furieux. Or, il se gardait bien de le montrer face à Judith. Cette dernière paraissait déjà bien assez remontée comme cela. Lui faire savoir qu'il partageait ses opinions était inutile. Inspectant la salle, il observa rapidement les personnes présentes. Que des lycéens, dont certains qu'il connaissait. Fronçant les sourcils, il fit signe à sa soeur de le suivre. Ils se mirent alors à marcher lentement, l'un à côté de l'autre. Les mains dans les poches, le jeune homme ne regardait même pas Judith. Aussi calme que possible, il se contentait de marcher droit devant. Finalement, voulant engager la conversation, il se racla la gorge.

- Comment se passe ta vie au lycée ? Nous n'avons pas souvent l'opportunité de discuter, surtout ces derniers temps. De plus tu es très discrète, limite transparente, souligna-t-il, profitant de l'occasion pour taquiner sa cadette. Alors ce n'est pas évident de savoir ce que tu fais...
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptySam 19 Déc 2009 - 16:42

- Cela m’a passablement étonné, je l’admet. Mais en y réfléchissant, n’était-ce pas prévisible de la part de Lucie ? Au moins, nous n’aurons pas à la supporter ce mois-ci…

Judith se contenta de se taire. Son frère avait raison, il y avait bien un avantage à cette mascarade. C’était même génial comme avantage, le meilleur des cadeaux de noël qu’on aurait put lui offrir. A bien y réfléchir, la jeune fille se contrefichait de ne pas revoir son père et son pays natal. Ce qui l’énervait, c’était la victoire triomphale de Lucie. Comment une garce comme ça pouvait elle battre Lukas et Judith Birtwistle ?! Décidément, jamais elle ne comprendrait ce sentiment, l’amour. Et elle se doutait que son Prince, malgré son petit air las et indifférent, était encore plus fâché qu’elle. Car lui, il aimait vraiment Alexander, contrairement à l’anglaise. Cette dernière sourit intérieurement.

- Comment se passe ta vie au lycée ? Nous n'avons pas souvent l'opportunité de discuter, surtout ces derniers temps. De plus tu es très discrète, limite transparente, alors ce n'est pas évident de savoir ce que tu fais...

La vie se passait mal, évidemment. Premier inconvénient : tout le monde venait lui parler. Que ce soit gentiment ou méchamment, elle n’aimait pas ça. Et, comme elle était jolie et mystérieuse, c’était courant qu’un garçon charmeur ou qu’une fille vienne lui causer. Ils obtenaient tous la même réaction : un dégoût profond. Et quand il s’accrochait, elle leur faisait comprendre qu’ils La vie se passait mal, évidemment. Premier inconvénient, beaucoup de n’étaient rien, les déprimant pour quelques mois. Ainsi, elle se faisait facilement détester. Ce qui ne la gênait pas : tant qu’elle continuait à avoir de bonnes notes et que les profs ne la punissait pas. L’allusion de son frère concernant sa discrétion la fit sourciller. Oui, elle était discrète, elle n’avait pas envie d’être entourée. Elle ne parlait que lorsqu’on lui posait une question, que ce soit en cour ou dans les couloirs. Les rares fois où elle s’aventurait dans la ville, elle restait tout aussi silencieuse, ce qui n’empêchait pas les hommes de la draguer.

- Ma vie se passe bien. Il est vrai qu’on ne me remarque pas. Je n’aime pas sortir : je n’ai jamais essayé de toute façon. Tu sais parfaitement comment je suis et ce que je fais après tout. .. J’observe et je travaille.

Elle ne détaillerait pas plus. A quoi bon baratiner pendant une demi-heure sur sa vie ? Si monocorde en plus. La lycéenne continua d’avancer d’un pas léger mais calme, sous les regards des autres étudiants. Tous jouaient un rôle bien distinct pour séduire la famille Birtwistle, et cela ne leur rapportait rien. Agacée qu’on la dévisage, elle proposa à son ainé :

- Si tu veux vraiment qu’on continue cette conversation, continuons-la assis. J’imagine qu’il y a bien un café près de l’académie, car pas question de mettre les pieds à la cafétéria, je n’ai aucune envie de supporter tes amis.

Elle disait vrai, et le premier qui s’approcherait subirait ses foudres. Elle sortit un chewing-gum d’un petit paquet, lui-même tiré de son sac, et le mit dans sa bouche. Elle mâchouilla élégamment, tout en proposant un bonbon blanc à son frère.
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyDim 20 Déc 2009 - 13:54

Soupirant faiblement, Lukas comprit que sa petite soeur n'avait pas changé. Depuis qu'ils étaient arrivés à Keimoo, elle était devenue de plus en plus distante avec les adolescents de son âge et ne se laissait pas aborder aisément. Telle une rose, elle dressait ses épines afin de se protéger d'éventuels assaillants. Son air insensible cachait une véritable rancoeur pour la vie qu'on lui avait donné, son grand frère le savait bien à force. Judith détestait son quotidien et ce serait bien passé de tout ce qui lui arrivait. Avec le temps, le jeune homme avait espéré que ce dégoût pour la vie se serait atténué. Toutefois à l'inverse, il s'était accru pour devenir de plus en plus fort. Ainsi, il ne pouvait que l'observer plonger dans les abysses de la colère, ce qu'elle essayait de dissimuler à toute autre personne. Or, avec lui, ce petit manège ne marchait pas. Bien qu'ils soient opposés l'un à l'autre, il la comprenait mieux que personne comme elle arrivait à le cerner plus que quiconque d'autre sur cette terre. Le meurtre de leur mère, auquel ils avaient tout deux assistés, avait eût pour cause de les éloigner mais aussi de les rapprocher. C'était assez paradoxal, et pourtant si vrai. Néanmoins, il y avait certains détails chez sa sœur que l’anglais ne parvenait pas à saisir, tout comme elle. Après tout, ils étaient humains. Des êtres complexes où même les liens fraternels ne pouvaient suffire à les réunir. Cela s’expliquait par ailleurs à cause de leurs groupes d’amis. Bien qu’ils soient tout deux distingués et élégants, ils n’appartenaient pas au même statut dans l’institut. Contre son gré, Lukas était devenu une icône du lycée. Les filles lui couraient après, les garçons le soudoyaient pour obtenir ses bonnes grâces. Tout ceux qui s’approchaient de lui avaient une idée derrière la tête. Cela en devenait fatigant. L’escrimeur ne pouvait jamais faire un pas hors d’une salle sans qu’il soit remarqué par quelqu’un. On venait alors le voir, on lui parlait pendant des heures, alors qu’il avait des choses bien plus intéressantes à régler. Oui, il était l’un des garçons les plus populaires de l’académie. Et de l’autre côté du miroir, il y avait Judith. Etant d’un naturel plus discret, elle avait réussit à échapper à cette masse d’étudiants assoiffés. On la qualifiait de gothique, à cause de sa garde-robe entièrement constituée de blanc et de noir ainsi que de son expression constamment blasée. Et même si personne n’osait le dire en face du comte, ce dernier savait très bien ce que ses soi-disant amis pensaient de sa cadette. Cependant, il les laissait parler, trouvant inutile de s’emballer pour quelque chose qu’on avait peur de lui avouer en face.

C'est pourquoi, silencieux, il se contenta d'acquiescer les paroles de sa soeur. Tandis qu'ils continuaient leur marche sans but, ils croisèrent plusieurs lycéens qui ne pouvaient s'empêcher de tourner la tête à leur arrivée. Chaque fille qu'ils rencontraient adressait à l'anglais un sourire béat d'admiration. Certaines venaient même lui parler en s'exprimant dans le genre "saluuuut Lukas", ce qui avait le don de l'irriter. Les garçons, eux, louchaient sur Judith sous les yeux de son propre frère, qu'ils ne manquaient pas de saluer au passage. Décidément, ces gens ne comprenaient rien à rien. Et dès que la famille Birtwistle s'éloignait, les conversations fusaient derrière eux. Pour sa part, l'escrimeur ne voulait même pas savoir ce qui se disait dans son dos. Néanmoins, il n'avait pas peur des racontars à son sujet. Les rumeurs qui couraient sur sa personne étaient toujours positives, puisqu'il ne faisait rien pour attiser les mauvaises langues. Toutefois, il s'inquiétait un peu plus de ce qu'on racontait sur sa petite protégée. Imperturbable, il fit donc en sorte de s’intéresser uniquement à ce qui se déroulait devant lui. Puis, il écouta la proposition de Judith. C’était tentant, bien qu’assez ennuyant. S’il était revenu à l’académie, ce n’était sûrement pas pour ressortir cinq minutes plus tard. Toutefois, il dût admettre qu’elle n’avait pas tout à fait tort. S’ils se dirigeaient vers la cafétéria, il leur serrait impossible de tenir une conversation dans le calme. Les admiratrices de son frère allaient venir aussitôt les importuner avec le désir d’arracher jalousement Lukas à sa cadette.


- Entendu, je connais un café juste à côté où l'ambiance devrait te convenir, chère soeur. J'y suis déjà allé avec James, mais celui-ci ne pensait qu'à approcher les clientes des tables voisines... Toutefois, avant toute autre chose, je te trouve bien rude avec mes fréquentations et moi-même, commenta-t-il en inclinant enfin la tête vers Judith. Tu devrais savoir maintenant que ces personnes m'exaspèrent.

Avant de déclarer cela à voix haute, l’anglais s’était bien entendu assuré qu’il ne soit plus à porté d’oreilles baladeuses. Il était vrai que ces gens l’insupportaient. Fort heureusement, la plupart du temps, ces dits populaires avaient de l’argent, et ne se gênaient pas pour l’afficher. Toutefois, ils étaient loin d’égaler la fortune colossale des Birtwistles, ce qui les rendait insignifiants. L’escrimeur avait toujours fréquente des enfants de son milieu social. Or, même si l’institut de Keimoo était très élitiste, il y avait toujours des adolescents aux parents plus riches que les autres. Lukas avait la chance de faire parti de ce cas de figure avec sa sœur. Leur titre de futurs comte et comtesse leur permettait de privilégier d’un niveau de vie extrêmement aisé. Ces fils de simples bourgeois, des personnes sans lignée… Voilà ce qu’ils étaient en réalité. De plus, outre leur héritage moins important, ils possédaient un caractère exécrable. Les demoiselles faisaient des caprices pour un rien, devant absolument obtenir tout ce qu’elles désiraient pour survivre. Il était amusant d’observer leurs réactions lorsque, par malheur, leurs exigences n’étaient pas assouvies. Tentant de ne plus s’en soucier, l’adolescent attrapa le bonbon blanc que Judith lui tendait. Un Vichy menthe, comme toujours. C’était une marque qu’il appréciait particulièrement. D’une pichenette, il envoya la sucrerie dans sa bouche tandis que sa sœur mâchait un chewing-gum. Cela lui permettrait d’évacuer l’odeur de nicotine dont devait être teinté son haleine. La menthe forte s’insinua dans toute sa bouche, annihilant les effets néfastes du tabac. Il sentit alors son souffle redevenir aussi frais qu’à l’ordinaire, ce qui était très agréable. Affichant un sourire sibyllin, il posa une main chaleureuse sur l’épaule de sa cadette et lui demande silencieusement de dévier son chemin. Il se doutait que d’ici dix secondes, elle allait retirer sèchement ses doigts et c’est pourquoi, dès qu’ils eurent faits volte-face, il s’empressa de la lâcher. Retraverser le couloir à l’envers risquait d’être fort ennuyant vu qu’ils allaient retrouver les mêmes élèves qui, cinq minutes plus tôt, les avaient reluqués sans gêne.

- Allons y, il est inutile de s'attarder ici plus longtemps en leur compagnie. Permet-moi de t'ouvrir le chemin Ju'.

Joignant la parole au geste, Lukas fit signe à sa sœur de le suivre. En silence, ils firent marche arrière, se contentant de regarder là où l’autre n’était pas. C’était normal chez eux de faire comme s’ils étaient seuls, c’était plus pratique. Au moins, ils n’avaient pas besoin de combler la discussion par des phrases sans intérêt quelconque. L’anglais, quant à lui, avait remis ses mains dans les poches de son manteau noir. Il s’amusait à frôler la carte qu’il gardait en sécurité, se retenant de la sortir au grand jour. Ainsi, ils avancèrent pendant quelques minutes avant de retrouver leur lieu de départ : l'entrée de l’académie. Galant, l’adolescent ouvrit les portes pour laisser passer Judith. Il referma ensuite soigneusement l’entrée et inspecta le paysage. La neige s’était remise à tomber, brouillant leur visibilité. Il sentit des flocons se poser sur sa chevelure blanche et s’empressa de les enlever. Autant ne pas rester planté là trop longtemps. L’un à côté de l’autre, ils quittèrent l’enceinte de l’établissement et tournèrent à gauche dans la rue principale. C’est là qu’ils tombèrent nez à nez avec une petite blonde aux grands yeux marrons : Natacha. Cette dernière était habillée avec un grand veston marron et avait posé des moufles pour couvrir ses doigts gelés. Dès qu’elle eût reconnu le jeune homme, une expression de joie anima les traits de son visage. En un cri suraigu, elle se précipita vers sa proie et entoura son cou de ses bras. Lukas, qui en fut surpris, se raidit instantanément en écarquillant faiblement les yeux. Ses propres bras, eux, gardèrent leur position le long de son corps, incapables de faire le moindre mouvement. Une fois que sa joie se fut effacée, la lycéenne se recula, laissant respirer son interlocuteur.


- Lukas ! Dis donc, ça fait un moment que je ne t’ai pas vu. Moi qui avait peur que tu m’évites ! Je suis contente de te voir, s’écria la demoiselle, totalement excitée.
- Désolé, j’étais assez occupé ces derniers temps et…
- Tiens j’ai une idée, le coupa-t-elle subitement. Et si tu venais avec moi en ville ? On pourrait aller boire un chocolat chaud ensemble, qu’en dis-tu ?
- Ce n’est pas possible… J’ai déjà prévu quelque chose avec ma petite sœur, répondit-il, impassible.
- Ah bon… ? Dommage. Dans ce cas je te réserve pour la prochaine fois !
- Si tu veux Natacha...

Bien que déçue, la jeune fille abandonna l'affaire et reprit sa route. Une fois qu'elles furent à une distance raisonnable, le comte soupira en passant une main sur son visage. Que cela pouvait être exténuant. Reprenant son chemin, il demanda à Judith de ne faire aucun commentaire à ce sujet si elle ne voulait pas s'attirer ses foudres. Cette petite scène l'avait passablement ennuyé et il n'aurait pas accepté que sa cadette se moque de lui ouvertement, même si elle devait en mourir d'envie. Heureusement, ils arrivèrent très vite devant le café de leur choix. Ils allaient pouvoir bénéficier d'un peu de tranquillité.


Dernière édition par Lukas Birtwistle le Dim 20 Déc 2009 - 21:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyDim 20 Déc 2009 - 19:52

Judith retint une remarque narquoise. La gamine blonde semblait l’ignorer, ne pas la voir. Tant mieux, au moins, elle ne s’enfuirait pas en courant. Les deux grands yeux bleus de l’anglaise étaient posés sur les joues de Natacha, devenues presque noires. La neige avait fait couler son maquillage (excessif), ce qui lui donnait un petit air de zombie. Néanmoins, son frère ne remarqua rien, ou du moins ne le montra pas, ce qui, de toute façon n’ennuya personne. Un cri hystérique retentit, comme un cochon qu’on égorgerait, pour donner une idée de la torture. C’était l’excitée qui venait de reconnaitre sa proie, et qui ne se gênait pas pour le faire savoir. Elle se jeta au cou de Lukas, qui ne broncha pas. Ri-di-cu-le. Vraiment pitoyable. Où était la classe de son ainé ? Où avait il mit ses bonnes manières, ces estes distingués ? Si même lui désertait le camp des gens « normaux », où allait le monde ?... Bien sûr, la jeune fille était prétentieuse depuis quelques temps. Elle l’assumait et se fichait de ce que les autres en pensaient. Elle savait que plusieurs rumeurs courraient sur elle, mais ne s’intéressait pas à cela. Après tout, ils étaient jaloux. Jaloux de l’attitude gentille qu’avait le si populaire As, jaloux de sa fortune colossale qu’aucun n’avait dans cette école minable. Ils n’avaient pas non plus la classe, pas les notes. Ils étaient navrants. Puis, Nat’, de son surnom, laissa finalement son frère se déraidir et lui fit un monologue. Ou plutôt, elle parla sans lui laisser le temps de vraiment répondre. Lukas l’invita alors à le laisser tranquille, mais elle ne sembla pas comprendre le message. En effet, elle se contenta de reporter la sortie qu’ELLE avait imaginée. Judith, de bonne humeur, se retint de lui faire sentir que celui qu’elle aimait ne concevait pas les choses comme ça. Enfin, s’il était possible que la dinde capte sa pensée.

L’élégant prince soupira lorsque sa prétendante fut suffisamment éloignée. Gentiment, il exigea de sa sœur qu’elle ne fasse pas de commentaires. De toute façon, elle n’en avait pas l’intention. Il savait déjà ce qu’elle ressentait, et il les percevait comme elle. Lisant en lui comme dans un livre (rédigé en anglais) ouvert, elle perçut la gêne de son frère, et, de nature moins taquine que lui, s’abstint de l’embêter avec ça. Finalement, ils parvinrent à arriver au fameux café. Aucun lycéen bruyant ne vint les embêter durant le trajet. Par contre, les yeux continuaient de se poser sur eux, y compris dans la ruelle, hors de l’académie. En même temps, Lukas était, malgré son excentrisme, vraiment beau et élégant. Il attirait les jolies filles comme un pot de miel les ours. C’était mignon, quoiqu’insupportable. Le café où les Birtwistle pénétrèrent était petit. C’était un salon de thé classe, où plusieurs hommes ou femmes d’affaires discutaient autour d’une boisson chaude. La couleur dominante, rouge, le rendait chaleureux. Tout comme les moelleux sofas et les serveurs en noir et blanc. La porte tinta gaiement lorsqu’ils passèrent le pas de la porte, tandis que tous les regards, d’un geste collectif, se tournaient vers eux. Un garçon s’approcha d’eux et, en souriant, les pria d’entrer. Il leur demanda s’ils seraient seuls tout le repas. Une fois que Lukas eut acquiescé, le barman leur désigna une place devant la fenêtre. Enlevant son veston, Judith s’installa sous les mines jalouses des demoiselles. En même temps, ils ne se ressemblaient pas. On devait les prendre pour un couple de jeunes. Rapidement, une jeune femme aux yeux noirs vint leur demander si tout était bon. Une fois rassurée, elle les informa qu’elle reviendrait bientôt prendre commande, et leur tendit une carte noire à la couverture de cuir. La jeune fille ouvrit le livre et commença à parcourir les lignes. Que des plats anglais. Elle devina qu’il avait eu le tact de l’emmener dans un restaurant traditionnel. C’était vraiment sympathique de sa part.

- Merci.

… fut tout ce qu’elle réussi, à articuler. Elle réfléchit quelques minutes avant de se décider pour un simple chocolat viennois. Elle n’avait pas vraiment le cœur à se rappeler le pays, la famille. Si famille il y avait. Retenant un soupir pour la énième fois, elle jeta un coup d’œil du côté des gâteaux secs, elle préféra ne rien prendre, et se contenta d’attendre que son frère prononce son choix.
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyLun 21 Déc 2009 - 23:24

Pénétrer dans le café fut un réel soulagement pour Lukas. Dès qu'il posa un pied sur le tapis de l'entrée, il sentit ses tensions s'évanouir. L'ambiance sophistiquée qui régnait en ces lieux eut un effet apaisant sur lui. L'espace d'un instant, il s'imagina de retour en Angleterre, mais cette vision de rêve ne dura guère longtemps. Rapidement, la dure réalité vint reprendre le dessus lorsqu'il aperçut les visages des clients. Plusieurs d'entre eux, attirés par le style "anglais chic", étaient d'origine nippone. Toutefois, ce n'étaient que des adultes au regard strict et au tailleur impeccablement repassé. Sûrement des gens importants, qui prenaient un peu de bon temps entre deux réunions. Ils regardaient droit devant eux, ne manquant pourtant pas de tourner la tête pour connaître l'identité des nouveaux arrivants. Ces derniers avaient été annoncés par la clochette qui tintait à chaque fois que quelqu'un franchissait la porte. D'un geste synchronisé, ils s'étaient donc tous retournés en même temps pour les inspecter. Déplorable. Où qu'ils aillent, les enfants Birtwistles ne pouvaient donc pas s'empêcher d'attirer l'attention sur eux. Ils possédaient un don pour qu'on les remarque, et ce quoi qu'ils fassent, de n'importe quelle façon. Tous les deux avaient hérité d'une beauté resplendissante qui s'était développée de manière différente. Judith, elle, pouvait compter sur ses lèvres couleur cerise, sa peau pâle et son visage frêle qui aurait attendri tout homme digne de ce nom. Malheureusement, son air froid intimidait ses éventuels soupirants. Quant à Lukas, c'était ses yeux bleus cendrés, sa chevelure de neige et sa carrure d'athlète qui faisait surtout chavirer le coeur de ces dames. A cela s'ajoutait son sourire renversant qu'il arborait en toute circonstance. Tout ses atouts le rendaient irrésistible, ce qu'il ne manquait pas d'exploiter quand l'occasion de présentait. Son charme était une arme dont il pouvait se servir, à bon ou mauvais escient. Il était ainsi risqué de tomber dans son piège ; car dès l'instant où la chasseuse devenait proie, elle ne pouvait plus s'échapper. Cela devenant un jeu lui permettant de se distraire. Toutefois, trop gentleman, il se montrait toujours courtois malgré les circonstances. Mais ce détail ne faisait que pimenter sa distraction après tout.

Feignant de ne pas voir les yeux braqués sur lui, l'anglais avança d'un pas déterminé. Aussitôt, un serveur vint à leur rencontre. Habillé en smoking noir et blanc, il avait posé une serviette sur son avant-bras et s'inclina respectueusement devant les nouveaux clients. Il leur demanda l'objet de leur visite en leur souhaitant la bienvenue. Sa mine faussement enjouée était écoeurante. Le jeune comte lui expliqua brièvement qu'ils étaient seuls et qu'ils souhaitaient uniquement prendre un rafraîchissement. Il les pria alors de le suivre jusqu'à une table recluse du café. La disposition était quelque peu originale. Comme sièges, on leur proposa une sorte de canapé rouge en arc de cercle où, au centre, était disposé une table ronde. Derrière leur dossier, ils avaient une vue donnant sur la rue principale où les passants affluaient en cette heure de la matinée. Le cendrier posé sur la table étant inutile, Lukas exigea qu'on l'enlève sur-le-champ. Il connaissait les tendances de sa soeur à jouer sur les cigarettes, et ce bien plus que lui. Ne voulant donc pas qu'elle fume devant lui, il préféra retirer toute tentation. Tout en s'excusant pour ce détail, le serveur prit l'objet et s'éloigna vers les cuisines. Profitant de ce court instant de tranquillité, l’escrimeur vint s’asseoir en face de Judith. Cette dernière s’étant dévêtit, il en fit de même en posa son manteau noir sur le côté. En dessus, il portait une tenue de véritable aristocrate anglais. Habillé d’une chemise blanche, il en avait fermé le col par un ruban de nœud papillon bordeaux à une fine bande plus claire. Il avait aussi disposé sur ses épaules un veston noir élégant. Avec cela, il avait le style d’un jeune homme de la haute aristocratie anglaise. Dans ce café traditionnel, il était donc loin de paraître incongru, comparé aux autres clients. Ainsi, dès qu’il eût déposé son vêtement, il sentit plusieurs regards le fixer dans son dos. Discrètement, l’adolescent tourna la tête vers la vitre et put identifier le visage qui appartenait à ces paires d’yeux qui le scrutaient, tout cela grâce au reflet sur le verre. Elles faisaient parti de l'académie et fronçaient toutes les sourcils, l’air de dire qu’elle ne comprenait pas pourquoi la fille en face de lui avait le privilège de l’accompagner. Le lycéen leva alors les yeux vers sa sœur et l’analysa un court instant. Il était vrai que malgré leur lien fraternel, ils n’avaient pas grand-chose en commun. Lui avait les cheveux blancs, elle noirs de jais. Lui avait des yeux bleus aciers, elle bleus outremer. Il était musclé et avait un corps bien taillé, elle était toute mince. Difficile de les reconnaître en tant que frère et sœur dans ces conditions.


*- Ma pauvre Judith… Elles finiront pas s’en prendre à toi aussi, pensait-il tandis qu’une serveuse s’approchait de leur table. J’espère juste être là le jour où elles oseront s’attaquer à ta petite personne.*

L'employée, tout en leur souhaitant à son tour la bienvenue, leur donna deux cartes pour qu'ils puissent faire leur choix. Le menu était écrit en lettrines alambiquées à l'encre noire, ce qui lui donnait un bel effet ancien. Parcourant vaguement les boissons proposées, il arrêta son choix au bout de la troisième ligne. Néanmoins, il eût la gentillesse d’attendre que Judith eût parlé avant de se manifester. Cette dernière, qui venait de le remercier, ne demanda qu’un chocolat viennois, ce qui le surprit aussitôt. D’ordinaire, elle était très axée sur les traditions de leur pays, encore plus que lui. Le thé était un élément essentiel dans la culture anglaise et c’est pourquoi le comte avait pensé à venir dans ce café. Ici, le thé n’était pas seulement de l’eau infusée avec des herbes. Ils avaient l’art de préparer cette boisson dans ce qu’il y avait de plus anglais. Néanmoins, si elle n’était pas d’humeur à ça, il ne préféra même pas le faire remarquer. Rendant aussitôt la carte à la serveuse, il ne la regarda même pas alors qu'elle attendait qu'il se prononce sur sa commande.

- Je prendra un thé earl grey, déclara-t-il d'un air calme. Quel genre de service utilisez-vous pour vos meilleurs clients ?
- Eh bien, nous avons les tasses à l'effigie du café, répondit la demoiselle, apparemment surprise. Pourquoi vous...
- Hors de question. Vous devez bien avec quelques coupes de meilleures qualités. La dernière fois que je suis venu, le serveur m'a apporté une tasse Foley. Je préférerai que vous en fassiez de même.
-... Entendu. Je vous sers le plus vite possible.

Maugréant comme il se doit, la serveuse s'éloigna à grands pas, ne réclamant pas son reste. Il était amusant de voir comment une femme pouvait facilement s'énerver. Il fallait avouer aussi que lorsque Lukas décidait d’être exécrable, il s’en sortait à merveille. La seule qu’il avait du mal à agacer était sa cadette, qui possédait un sang-froid impressionnant. Elle était capable de supporter ses moqueries un long moment avant de céder à la colère. Le pire se produisait lorsque son aîné, dans toute sa taquinerie, se mettait à la menacer gentiment avec un objet risquant de la tâcher. A partir de là, elle devenait un véritable démon et pouvait se mettre à hurler. Elle se faisait alors entendre dans tout le château, ce qui avait pour cause de faire rire son grand frère. Celui-ci adorait lorsqu’elle réagissait de la sorte. Il avait alors l’impression de retrouver la petite fille avec qui il jouait, et qui n’était pas constamment indifférente de ce qui l’entourait. C’était une méthode radicale énervante mais qui avait tendance à porter ses fruits, et ce une fois sur deux. A ce souvenir, le jeune homme esquissa un sourire qui disparu néanmoins aussi vite qu’il était apparu. D’un geste négligé, il chercha dans la poche de son manteau un objet quelconque. Quand il tomba dessus, il retira sa main et en sortit une carte où un As de Pique était représenté. Tout en regardant à travers la fenêtre, il se mit à la faire tournoyer entre ses doigts avec habilité. Il savait que Judith observait la carte mais à quoi bon la cacher éternellement. Arrêtant soudain son mouvement, il daigna enfin regarder sa petite sœur dans les yeux.

- Je présume que cette fois tu ne comptes pas pardonner Père, n’est-ce pas ? Ta façon négligée de l’appeler Alexander prouve que j’ai raison. Je sais que tu nourris beaucoup de rancœur à son égard mais tu devrais plutôt te concentrer sur Lucie, souligna-t-il, la mine grave. Après tout, c’est elle qui a eût l’idée de nous envoyer à l’autre bout du monde…

Ceci étant dit, il se mura à nouveau dans le silence. De plus, la serveuse, passablement vexée par ce qu’il lui avait exigé, revint avec leur commande sur son plateau rond. Elle posa lentement les boissons devant ses clients ainsi que la facture au milieu. Bien décidé à ne pas laisser Judith payer, Lukas attrapa le bout de papier et lu ce qui y était inscrit. Le prix, pour la qualité, était raisonnable. Polie, l’employée leur souhaita de passer un bon moment mais ne reçut aucune réponse. Aucun des deux adolescents n’eût l’obligeance de lui répondre, ce qui parût la frustrer plus que tout le reste. Poussant un soupir d’agacement, elle s’éloigna, résolue à ne plus s’approcher de cette table avant qu’ils ne soient partis. Le thé qu’avait commandé l’escrimeur était servit dans une tasse rouge à liserai doré. Elle était parsemée d’un motif ravissant qui le satisfaisait. C’était une Foley, aucun doute là-dessus. Au moins, la serveuse avait eût l’amabilité de répondre à ses exigences, sortant le beau service du fond des tiroirs. Un filet de fumée s’élevait au dessus du liquide ocre. Prenant alors la vaisselle avec la plus grande délicatesse, l’anglais porta le thé à ses lèvres et en but une unique gorgée. Parfait, juste comme il aimait. Il reposa alors la tasse et reporta son attention sur sa cadette, occupée avec son chocolat viennois.

- Depuis quand bois-tu ce genre de choses ? Finit-il par la questionner en souriant, amusé. Mère serait scandalisée par cela… Néanmoins, je dis ça, mais tu dois sûrement n’y accorder aucune importance. Toi qui souhaite toujours que je passe à autre chose.

Oui. Le comte en voulait à sa sœur d’avoir si facilement décrété qu’elle pourrait vivre sans Anna Birtwistle. Il ne comprenait pas cela, étant trop nostalgique à ce propos. D’eux deux, c’était de loin celui qui était le plus rattaché au passé. Il souffrait du fait qu’on lui ait si brutalement retiré sa très chère mère. Or, cela, s’en rendait-elle compte ?
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyMar 22 Déc 2009 - 0:54

Judith ne put s’empêcher de sourire intérieurement en observant son frère quémander une tasse de qualité. Les dindes ne lui avaient pas fait don de modestie. Tant mieux, pour réussir dans la vie, il faut avoir du cran. La réaction de la serveuse, à l’inverse, était totalement déplacée. Son métier, dans un café aussi réputé et classe, était de répondre à chacune des commandes des clients avec courtoisie. Et elle enfreignait les règles à agir ainsi. Sans-doute une débutante capricieuse qu’on avait engagé par manque de personnel européen. Car, apparemment, il n’y avait aucune barmaid asiatique. Etait-ce raciste ou involontaire ? La jeune fille connaissait déjà la réponse. Elle continua de dévisager Lukas, qui, lui, regardait par la baie vitrée. Il sorti un as de pique de sa poche et commença à jouer avec. Elle reconnut sans peine la carte favorite de son ainé. Elle venait d’un dessiné à la main qu’Alexander lui avait offert quand il n’était encore qu’un enfant. Il l’avait toujours précieusement gardé, faisant bien attention à ce qu’il ne lui arrive rien. C’était le seul dont il n’avait égaré aucune pièce. Et une chose ridicule de plus. Elle soupira (encore) discrètement, puis soutint le regard ferme qu’il venait de lui lancer. Puis, ne comptant toujours pas ouvrir la bouche, elle l’entendit lui parler d’Alexander. Il se trompait, elle n’était pas vraiment fâchée contre lui. Elle avait surtout pitié de son obsession pour Lucie. Il était devenu un pantin, un machin sans vie. Oui, il avait définitivement déçu sa fille, et rien ni personne n’empêcherai celle-ci de ne pas l’apprécier.

La serveuse revint avec son plateau rouge. Elle déposa devant les deux amis leur boisson. Le thé semblait bon, et le chocolat viennois dégageait une odeur agréable. La chantilly décorait joliment, donnant à ce qui ressemblait à un nectar, une apparence prometteuse. Humant délicatement sa commande, l’anglaise regretta presque que ce ne soit pas la tradition anglo-saxonne. Elle remarqua que ce que le souhait (ou plutôt l’exigence) de Lukas avait été exaucé. Une splendide tasse blanche et rouge délicatement décorée, en porcelaine apparemment. Celle de Judith était blanche et en porcelaine. Ce n’était pas une Foley, qui était utilisée principalement pour le thé, mais elle était aussi de bonne qualité. Enfin, la demoiselle s’éloigna après leur avoir souhaité de se régaler. Martiale, la gothique baissa la tête en signe de remerciement, mais personne ne sembla l’avoir vu. Ignorant le détail, elle saisit avec précaution la cuillère blanche et pris un peu de la crème fouettée déposée sur son chocolat. Elle la porta à sa bouche, et goûta. C’était fait maison, et les ingrédients étaient d’excellente qualité. Satisfaite, elle reposa son couvert et regarda son frère, qui la fixait lui aussi. Elle se tut, et abaissa le regard. Il y avait une meringue sur le dessous de verre. Elle la porta à sa bouche et la laissa fondre sur sa langue. Vraiment, son ainé savait choisir ses cafés. Mieux que ses amis, en tout cas.

- Depuis quand bois-tu ce genre de choses ? Mère serait scandalisée par cela… Néanmoins, je dis ça, mais tu dois sûrement n’y accorder aucune importance. Toi qui souhaite toujours que je passe à autre chose.

Agacée, elle releva le regard et planta ses yeux dans les siens, le regard lançant des éclairs. Bien, il désirait l’embêter ? Elle comprit que non. Il était juste mal, derrière ses airs heureux. Tandis que ses mains se décrispaient, ses prunelles se radoucirent. Elle resoupira, comprenant qu’il n’avait toujours pas tracé un trait sur le passé. Elle serait gentille, elle ne lui dirait pas ce qu’elle pensait. Car elle était sûre que le bonheur n’existerait plus. C’était comme une blessure, elle se referme, mais il reste une cicatrice. Elle laissa le silence s’installer, réfléchissant. Sa mère n’était pas jésus, elle ne ressusciterait pas. Son père ne pouvait pas s’arrêter d’aimer Lucie du jour au lendemain. Rien ne serait plus jamais comme avant. Mais il se trompait. Une part d’elle-même se souvenait du passé, regrettait ce temps si tranquille, si beau. Mais elle ne le montrerait jamais, ne pouvait pas le montrer. Elle n’était pas suffisamment forte. Mais il y avait une chose qui ne changerait jamais : l’amour qu’elle portait à son frangin. D’ailleurs, elle l’admirait plus chaque jour : lui, il trouvait la force de continuer à vivre. Baissant la tête, elle entama doucement :

- Je bois cela depuis que j’ai compris qu’il ne servirait à rien de perpétuer les traditions sans maman. Puisque Alexander est aveugle, puisque tu ne les respectes pas tout les jours. Je bois du thé chaque jour, à quatre heures précises. Elle jeta un coup d’œil sur sa montre. Il est très exactement cinq heures et dix minutes. J’ai pris mon goûter il y a une heure dix. Et puis, c’est tellement bon …

Concernant Alexander, tu ne te trompes pas. Je le trouve ridicule, il me fait pitié. Je ne peux pas aimer quelqu’un que je vois comme un soumis.

Pour terminer, Lukas, je pense qu’il faut que tu saches… que je souffre comme toi.

Puis, elle se mua dans un silence absolu. Elle attrapa sa tasse et, élégamment, la porta à sa bouche. Elle prit une gorgée du délicieux cacao, puis reposa l’objet. Saisissant une serviette à portée de main, elle s’essuya précautionneusement les lèvres, retirant la mousse. Retournant le papier, elle le porta à ses yeux et les essuya discrètement. Elle tentait de cacher la larme qui s’était glissée sur son visage blanc. Elle sortit un petit sachet noir de son sac, et déposa le mouchoir dedans. Puis, elle reprit une cuillerée de chantilly blanche. Toujours silencieuse, elle admira le contraste entre le liquide noir et le nuage immaculé. C’était une raison de plus pour déguster le délice. Ensuite, elle tenta un subtil changement de sujet :

- Bref. Que comptes-tu faire de ton après-midi ?
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyMer 23 Déc 2009 - 23:18

Colère. Scepticisme. Sérénité. Le regard de Judith passait d'une émotion à l'autre sous les yeux indifférents de son frère. Elle le fixa tout d'abord d'un air froid qui trahissait une grande frustration. Lukas connaissait cela. Lorsqu'elle était ainsi, sa soeur était capable de tout. Si elle l'avait giflé à l'instant, cela ne l'aurait pas étonné outre mesure. Mais soudain, elle changea de comportement. Elle devint légèrement plus douce et soupira faiblement. Son expression blasée revint alors hanter les traits de son visage, ce qui n'avait pourtant rien d'inhabituel. Or, le jeune homme avait l'impression de déceler quelque chose de nouveau dans les iris bleutés qui le scrutaient. Il ne comprenait pas de quoi il pouvait s'agir, peu accoutumé à ce changement. Et là, il finit par deviner. Etait-ce de la... compassion ? Ce mot résonna dans son esprit, comme le pire des blasphèmes. Judith ? Capable de miséricorde à son égard ? C'était peu probable, et pourtant. Cela lui rappelait ce fameux jour, où toute sa vie avait basculé. Alors qu'il pleurait, sa cadette était là, sans pouvoir verser la moindre larme. Tandis qu'il hurlait, désespéré, l'anglaise avait simplement dit adieu à leur mère. Il n'en saisissait pas la cause, c'était au-dessus de ses forces. Aujourd'hui encore, il se demandait comment sa jeune soeur avait put être aussi calme dans un moment pareil. Lui, n'avait pas réussit à supporter le choc. Cependant, ce qu'il avait eu le plus de mal à accepter, c'était les regards de pitié de Judith. Elle lui disait toujours que ça allait, qu'il n'avait pas à s'en faire. Si elle n'avait pas été sa très chère soeur, le comte aurait été hors de lui. Toutefois, sa réaction n'avait pas été des plus louables. Repoussant l'affection de sa cadette, il s'était exclu pendant les deux premières semaines suite à l'assassinat. Mais Judith n'avait pas abandonné. Peut-être était-ce grâce à elle qu'il avait retrouvé la force de se battre. Faute d'avoir pu secourir leur mère, il l'avait donc protégée, elle, des journalistes assoiffés qui leur couraient après à la sortie de l'école.

Pourtant, Lukas réagit assez mal aux paroles de sa petite soeur. Ses sourcils se froncèrent instantanément et ses doigts se refermèrent en un poing. Il eût néanmoins le réflexe de ne pas montrer ce dernier détail et serra uniquement la main gauche en dessous de la table. Il n'acceptait pas le fait qu'elle ose se comparer à lui. Cela ne faisait que confirmer ce qu'il pensait. Elle était incapable de voir à quel point il souffrait de ce meurtre abominable, du remariage de leur père ainsi que de leur envoi à Keimoo. Mais à quoi bon l'avouer. Ce n'était pas son problème après tout. Il ne lui dirait jamais à quel point il devait endurer, avec difficulté, cette épreuve. Chaque jour était un supplice loin de l'Angleterre. Être entouré d'étudiants dont il se fichait éperdument l'irritait. Non. En fait, toute cette situation l'irritait. Inconsciemment, pendant qu'il réfléchissait à tout ça, l'escrimeur se remit à faire tourner l'As de pique. Son geste devint de plus en plus rapide, jusqu'à ce qu'il soit de moins en moins évident de discerner les deux faces de la carte. Autre signe de nervosité bien entendu. Sans le vouloir, Judith avait touché un point sensible. Souffrance... Qu'en savait-elle au juste ? Comment pouvait-elle être aussi sûre de cela ? Impossible. C'était tout bonnement impossible. La plaie ne voulait pas cicatriser, restant constamment béante et inguérissable. Or, celle de sa soeur, était un peu plus apaisée avec le temps. A moins qu'il soit trop aveugle pour remarquer le contraire. Comme il restait obstinément muet, Judith finit par lâcher l'affaire. Elle reporta son attention sur sa commande et son frère préféra en faire de même. Lui avouer tout ce qu'il avait sur le coeur n'allait pas le soulager, il le savait. Silencieux, il essaya de reprendre son calme, ce qu'il fit facilement au bout du compte. Ceci ne constituait qu'un petit égarement passager. Il s'en remit vite, et bien. Reprenant une attitude posée, il remit ses deux mains sur la table et lâcha à nouveau l'objet auquel il tenait le plus au monde. Ses doigts ayant repris une position normale, il prit la tasse de thé qui s'était refroidie, imitant sa cadette. Ensemble, ils burent alors leur boisson tranquillement. Le goût sucré du liquide fit un bien fou à Lukas, qui se sentit apaisé. Il n'y avait rien de mieux qu'une tasse de thé à température idéale pour le détendre. Fermant les yeux afin de profiter de cet instant de répit, le jeune homme fut importuné par Judith qui tentait de reprendre un semblant de conversation. Aussitôt, il lui offrit un regard sérieux qui ne lui fit aucun effet. Reposant la tasse rouge, il répondit lentement
:

- Rien de particulier. Comme tu as pu le constater, je reçois quelques propositions pour pouvoir m'occuper mais cela ne me tente pas vraiment. Donc je pensais me rendre en ville pour être tranquille. Je présume que toi non plus, tu n'avais pas grand chose de prévu.

Bien qu'il ait déclaré cela sans pouvoir le prouver, l'anglais était pourtant convaincu d'avoir raison. Sa cadette n'était pas du genre à sortir avec des amies, qui devaient d'ailleurs se compter sur les doigts de la main. Il était incapable de dire avec certitude comment Judith occupait ses journées quand ils n'avaient pas cours. Toutefois, il se doutait qu'elle devait être seule la plupart du temps, n'aimant pas la compagnie d'autrui. Il était l'une des seules personnes avec qui elle daignait traîner sans s'y forcer. Un honneur dont il était assez fier, même s'il ne le montrait jamais. C'était ainsi que se déroulait leur relation fraternelle. Ils s'appréciaient beaucoup, mais préféraient mourir plutôt que de l'avouer à l'autre. C'était mieux ainsi. Cela évitait les confusions, les sentiments futiles ou même les preuves d'affections. De plus, il connaissait sa soeur en tant que jeune femme peu démonstrative, ce qui le confortait dans cette idée de ne pas lui prouver ce qu'il pensait réellement. Le jeune comte était ainsi, indifférent en apparence mais très préoccupé par ses proches. C'était d'ailleurs ce qui le rendait aussi rancunier envers Lucie, cette infâme sorcière. Elle était parvenue à s'immiscer dans le quotidien de la famille Birtwistle, par on ne sait quel sortilège. A cause d'elle, Lukas était éloigné de son père, l'homme qu'il respectait le plus en ce bas monde. Celui-ci lui avait tout appris, de A à Z, sur les ficelles du poker. Il avait prit du temps pour pouvoir lui enseigner cet art, ainsi que celui de la triche. Et même si cela lui avait valu de nombreux ennuis, il était incapable de s'en passer, ayant alors transmis ce vice à son fils. Ce dernier, tandis qu'il finissait enfin sa commande, appela une serveuse qui passait par là. Aussitôt, la jeune fille les rejoignit, leur adressant un sourire éclatant. Un plateau rond dans le dos, elle se pencha légèrement en avant, prête à entendre ce qu'ils désiraient. N'attendant pas plus longtemps, le lycéen poussa du bout des doigts la tasse Foley qu'on lui avait précédemment apporté.

- Je désirerai un autre thé earl grey je vous prie. Nettoyez cette tasse et apportez-la moi avec une part de gâteau au chocolat pour la demoiselle en face de moi, ajouta-t-il en accordant un bref regard en direction de l'intéressée.
- Pas de problème, je m'en occupe. Vous ne voulez rien d'autre avec ça ?
- Non, cela suffira amplement. Merci.

Cette fois, il avait eût l'amabilité de se montrer plus courtois. L'employée ramassa alors les deux porcelaines et les disposa sur son plateau. Avec habileté, elle s'éloigna, tenant la vaisselle en équilibre comme une pro. Contrairement à sa collègue, en voyait qu'elle avait l'habitude des exigences de ses clients. Tant mieux pour elle. S'imaginant bien que Judith ne devait sûrement pas comprendre pourquoi l'anglais avait renouvelé leur commande, il se tourna enfin vers elle. Une main devant la bouche, il dissimulait à peine un sourire amusé qui lui était propre. De l'autre, il avait reprit pour la énième fois sa carte fétiche. Pendant deux longues minutes, sans échanger le moindre mot, il fixa sa soeur ainsi. Après ce laps de temps néanmoins, il se décida à agir. De sa poche de pantalon, il sortit un jeu de cartes identiques à celle qu'il faisait tournoyer constamment. Le jeu était retenu par un élastique grotesque mais résistant. Le geste était clair, trahissant ce qu'il avait en tête. Toutefois, il ne résistait pas à l'envie de l'exprimer à voix haute, seulement pour le plaisir. Posant alors le lot de cartes sur la table, il le fit lentement glisser jusqu’au milieu de la table, à côté de la coupe où gisait la note de leur commande.

- Puisque tu dis respecter encore la tradition du thé, pourquoi ne pas réitérer celle de notre éternelle partie de carte quotidienne ? Proposa-t-il, l'air narquois. Ce serait un bon moyen pour passer un peu de temps ensemble après tout. Pour la peine, j'accepte de te laisser distribuer et de décider du jeu.
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyJeu 31 Déc 2009 - 17:45


    Tandis que la serveuse s’éloignait, Judith tourna la tête vers son frère. Pourquoi renouvelait-il leur commande ? Elle n’avait aucune envie de manger. Elle n’avait même pas envie de rester là plus longtemps. Son frère ne la dérangeait pas, mais elle avait du travail et ne passait pas ses journées à flâner en compagnie de populaires. Il se tourna vers elle, cachant avec peine un sourire amusé. En moins de trois secondes, la gothique devina qu’il lui réservait une surprise digne de Lukas Birtwistle. Longtemps, ils se dévisagèrent. Elle tentant de le cerner, lui s’amusant à la faire réfléchir. Il faisait tourner sa carte fétiche dans sa main de plus en plus rapidement. Puis, il sortit le reste du paquet de carte de la poche de son pantalon. Le jeu n’était pas dans sa boite d’origine, mais simplement retenu par un élastique rose, grotesque et usé. Et bien, il n’était plus aussi soigneux que d’habitude. Elle comprit immédiatement ses intentions, et ne prononça pas un mot là-dessus. Elle avait toujours grandement apprécié les parties de carte avec lui. Même si elle connaissait d’avance l’issue du combat : elle allait perdre.

    - Puisque tu dis respecter encore la tradition du thé, pourquoi ne pas réitérer celle de notre éternelle partie de carte quotidienne ? Ce serait un bon moyen pour passer un peu de temps ensemble après tout. Pour la peine, j'accepte de te laisser distribuer et de décider du jeu.

    Ju’ acquiesça d’un mouvement de tête. Très bien, s’il désirait prouver sa force face à un adversaire un minimum doué, il allait voir. Maintenant, quel jeu choisir ? Ils les avaient tous essayés. Si c’était un jeu de hasard, le jeune homme trichait. Si c’était un jeu de réflexion, il trichait aussi. Si c’était un jeu d’habileté des mains, il la battait à plate couture. Elle grogna. La bataille ? Il feinterait facilement. La bataille corse ? Il tapait bien plus vite. Le rami ? Il la serait vainqueur aussi. Il y avait aussi le poker, mais ils n’avaient ni tapis, ni jetons. Elle hésita un certain temps, partagée entre son désir de vaincre et son plaisir. Finalement, elle se décida. Elle choisit le rami. Bien sur, comme dit précédemment, elle n’avait aucune chance. Mais enfin, elle aimait le ce jeu et avait souvent battu des débutants. Enfin, débutants comparés au populaire.

    - Bien, j’imagine que je n’ai pas le choix. De toute façon, j’apprécie nos jeux. Et puis, comme tu dis, c’est un bon moyen de nous rapprocher. Je choisis le rami. Essaye de ne pas trop truquer la partie. Ce ne serait pas loyal.

    Elle enleva l’élastique grotesque et libéra toutes les cartes. Une fois de plus, elle affectionna la magnificence des cartes dessinées à la main. Epaisses, blanche comme les cheveux de Lukas, elle les trouvait tout simplement splendides. Elle les caressa délicatement, prenant garde à ne pas les abimer.

    - Ton jeu est toujours aussi remarquable.


    Doucement, elle commença à distribuer. Ce fut rapide, très rapide. Ses mains en devenaient presque transparentes. En même temps, 10 ans d’entrainement intensif avaient servis. Fière de sa performance, elle commença à jouer.

    Ø Le rami se joue avec deux jeux de 52 cartes+4 jokers. On distribue 13 cartes à chaque joueur. Le reste des cartes constitue un tas posé sur la table, faces cachées. Le but du jeu est de constituer avec ses cartes des combinaisons que l’on pourra étaler sur la table. Le gagnant sera le joueur que se sera le premier débarrassé de ses cartes. Chaque joueur, à son tour de jouer, pioche la carte supérieure du tas et la met dans son jeu, et repose une carte de son jeu (la même s’il le veut) sur la table, face visible. Les cartes ainsi jetées constituent un tas à côté de la poche. On essaie ainsi de ne retenir dans son jeu sue les cartes qui nous intéressent et qui permettront de former des combinaisons. Les combinaisons rapportent des points. Il faut que le total des points soir égal à 51. Et qu’il y ait dans ce total une suite de trois cartes sans joker et de même couleur : une tierce pure.

    Le jeu avançait tranquillement. Ju’ n’était pas détendue, mais plutôt très concentrée, contrairement à Lukas, paisible comme un chat. Elle ne dit rien, habituée. Tout cela lui rappellait le passé, c'était... merveilleux. Le gâteau au chocolat, ainsi que le thé earl grey se posèrent sur la table. La deuxième note également. La serveuse les remercia, et Judith fit un mouvement de tête affirmatif. Quand ce fut au tour de Prince de jouer, elle coupa un petit bout du gâteau au chocolat et le mangea. Il était tout aussi bon que le viennois.
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptySam 2 Jan 2010 - 23:48

A première vue, sa feinte avait marché. Judith n'avait pas même pris la peine de vérifier les cartes, ce qui l'étonna. D'ordinaire, elle se montrait extrêmement méfiante quand ils commençaient à jouer tous les deux. Elle le soupçonnait de tricher à chaque fois, ce qui était justifié. Dès lors, la jeune fille ne laissait rien passer, ayant toujours une fierté à défendre. Mais après des années, elle avait sûrement fini par abandonner l'idée de battre son grand frère à ces jeux de cartes. C'était un véritable professionnel, impossible à prendre au piège. Il possédait un don pour la tricherie, étant extrêmement habile de ses dix doigts. Il pouvait cacher des cartes dans ses manches et les faire glisser sans que cela se remarque. C'était sa technique préférée, bien qu'extrêmement banale. Toutefois, contrairement aux amateurs de casinos ruinés, il avait le savoir-faire. Ses mains étaient toujours placées de sorte qu'on ne puisse distinguer le discret mouvement qu'il effectuait pour faire tomber les cartes. Et lorsqu’il les échangeait subtilement, cela ne se voyait pas du tout. Il avait suivit un entraînement intensif qui lui avait permit d'acquérir ces capacités dangereuses. Son père avait été un bon professeur et il le restait encore à ce jour. Au château familial, pendant les jours de congé du père et du fils, ces derniers en profitaient pour se défier durant des heures. Le poker était leur jeu favori à tous les deux et ils ne manquaient pas d'user de tout leur talent pour mettre l'autre en déroute. Cela leur permettait de passer un peu de temps ensemble, mais aussi d'apprendre de nouvelles stratégies. Lukas, de son côté, était prêt à tout pour battre son père, voulant lui prouver sa force. Et même s'il y était déjà parvenu, cela ne lui suffisait pas. Être le meilleur était son objectif et cela plaisait à l'homme d'affaire, qui désirait faire de son fils un champion du poker. Il souhaitait qu'il devienne fort à ce jeu afin qu'il atteigne le même prestige. Et il y parviendrait, c'était certain. Après tout, il avait ça dans le sang. A l'inverse Judith, elle, ne paraissait pas partager ce don pour les jeux de cartes. N'ayant pas bénéficié des leçons menées par leur père, elle ne connaissait pas les ficelles. Bien que réfléchie, elle se faisait aisément berner par le lycéen qui ne manquait pas une occasion de la battre à plates coutures. C’était cruel, mais toujours aussi drôle de contempler le visage de sa sœur dans ce genre de moment où il abattait ses cartes, dévoilant sa victoire incontestée.

Aujourd'hui, l'anglais allait user d'un tout nouveau stratagème qu'il avait élaboré deux jours plus tôt. Il avait tout misé sur le hasard pour que Judith veuille faire un jeu tel que le rami. S'ils avaient joué à la bataille corse, sa ruse n'aurait pas fonctionné et on aurait remarqué une anomalie dans le lot de cartes. Il y avait le nombre de pièces exact, à un détail près. En effet, il en avait retiré tous les trèfles, les remplaçant par des piques. Car contrairement à ce qu'on pensait, il existait un second exemplaire de ce jeu qui lui permettait d'échanger les cartes sans qu'on puisse s'en rendre compte. Toutefois, cet autre paquet était de moins bonne qualité et les dessins n'étaient que des copies imprimées. Malgré cela, la ressemblance était frappante, seul Lukas était à même de différencier les deux jeux. Sa chère cadette, quant à elle, ne se rendrait pas compte du subterfuge, comme à chaque fois. Les cartes de pique falsifiées se trouvaient tout au fond du paquet et comme sa soeur n'avait pas mélangé, elles resteraient bien à la fin. A partir de cet instant, toutes les chances étaient de son côté. La partie se terminerait bien avant qu'ils ne commencent à piocher les fausses cartes. Certain de gagner, le jeune homme était donc très confiant sur l'issu du jeu. Il se mit à l'aise, calant son dos contre le fauteuil à couffin rouge. Pendant que Judith mettait en place le champ de bataille, la serveuse revint avec leur commande. Elle déposa la part de gâteau ainsi que la tasse aux deux coins opposés de la table et s'éclipsa. L'escrimeur ne prit même pas la peine de vérifier si ses exigences avaient été suivies, observant les mains de sa cadette. En à peine une dizaine de secondes, les armes furent données à chaque combattant. Tout était prêt : les jeux et la pioche. L'adolescent avança la main et fit glisser ses cartes sur la table. Il les inspecta alors, peu satisfait par ce qu'il avait. Il n'y avait pas là de quoi faire une suite convenable pour le moment. Sa soeur lui avait donné quatre coeurs, quatre piques et cinq carreaux. De son côté, elle devait avoir à peu près la même chose. Dans une partie, il était possible de n'avoir aucune carte d'une certaine couleur, ce qui rendait la technique tout à fait plausible. De plus, Judith étant incapable de connaître son jeu, il pouvait compter sur ce détail pour lui venir en aide
.

- Eh bien maintenant que nous sommes prêts, autant commencer, fit-il remarquer en invitant sa soeur à engager le combat. A toi l'honneur...

Aussitôt, la partie débuta. Sa cadette semblait très concentrée sur ce qu'elle faisait, mettant toute son intelligence en action. Elle avait sûrement l'intention de le battre cette fois, même si c'était perdu d'avance. Patient, Lukas en profita pour attrapa sa tasse qu'il porta à ses lèvres. Cette fois encore, le thé était excellent, digne d'un produit importé d'Angleterre. L'Earl Grey était de loin la meilleure marque de thé. Douce et sucrée, la boisson était un véritable régal. Il en prit trois gorgées puis reposa la vaisselle sur la soucoupe. Judith ayant déjà terminé son tour, c'était désormais au jeune comte de jouer. Il regarda rapidement la carte posée dans la défausse. Un huit de carreau. Cela ne lui serait d'aucune utilité et de toute façon, il n'était pas autorisé à la reprendre. Il piocha donc une carte au hasard et la porta devant son visage. Un simple valet de coeur. Au moins, cela lui créait un début de suite avec son dix de coeur. Cependant, ce n'était pas ce qu'il recherchait. Jetant un bref coup d'oeil en direction de sa soeur, il s'aperçu que celle-ci était occupée avec le gâteau au chocolat qu'il lui avait commandé. C'était sa chance d'agir. Faisant mine de trier son jeu, il plaça sa manche droite derrière le jeu et fit glisser une carte de trèfle qui vint se positionner juste devant le valet. Il la prit discrètement avec son doigt et rangea l'une contre l'autre, les deux cartes dans sa main. Or, une seconde plus tard, il se défit de la carte de trèfle. Cela lui permettait de prouver à Judith qu'il y avait bel et bien du trèfle dans le jeu. Eh oui, la tricherie était tout un art pour tromper l'adversaire. Ayant fini lui aussi, il fit signe à sa cadette de continuer. Et la partie se déroula ainsi, tranquillement alors que Lukas testait ses nouvelles techniques sur sa bien aimée petite soeur. De temps à autre, il s'amusait à feinter, donnant avec habileté des cartes de trèfles à Judith en les faisant glisser sur le tas quand il piochait. Cela lui permettait aussi de l'empêcher de faire des suites, ou même des brelans. Il usa de ce stratagème trois fois, avant de décréter qu'il avait assez attendu. Son jeu était parfait grâce à ses coups de maître. Une fois que ce fut son tour, il ne piocha pas. Il se défit d'un sept de pique et déposa sur la table son jeu. Il y avait là un quarré avec les cinq et une suite de trèfles allant du six au roi. Affichant un sourire narquois, il exposa les cartes pour que l'anglaise puisse les contempler. Malheureusement, elle aurait beau les fixer pendant longtemps, le résultat serait le même : il venait d'effectuer un rami sec.

- Il semblerait que je n'ai pas perdu la main, fit-il remarquer, amusé. On refait une partie Judith ? Je suis sûre que tu tiens à prendre ta revanche.

Bien que ce soit une question, il ne laissa pas le temps à sa soeur d'éventuellement protester. Il ramassa les cartes éparpillées sur la table petit tas par petit tas. Pendant qu’il s’exécutait, il reprit rapidement le lot de piques truqués en les dissimulant dans sa manche gauche. Dans l’autre, il fit tomber les cartes de trèfles dont il ne s’était pas servi. Comme il aimait user ainsi de sa grande habileté. Peut-être même un peu trop, mais comment résister à la tentation ? Soudain, alors que Lukas s'apprêtait à redistribuer, il entendit son portable vibrer dans la poche de son manteau. Intrigué, il arrêta son geste et prit le téléphone. En lisant le nom, il fronça légèrement les sourcils : c'était son père. Tandis qu'il fit signe à Judith de se taire, il décrocha et engagea la discussion avec le comte. Ce dernier lui parla de différentes choses totalement inutiles. Il lui racontait sa journée avec Lucie, comment ils s'étaient amusés dans les jardins de leur propriété ; un véritable ennui. Puis, sans raison apparente, il demanda soudain à son fils si sa soeur était avec lui. L'escrimeur hésita alors sur la réponse. S'il répondait affirmativement, leur père allait sûrement réclamer la voix de sa petite fille adorée, ce qui le plairait pas à cette dernière. Mais d'un autre côté, le jeune homme se voyait mal mentir à son géniteur. Il n'avait pas le choix. Au bout de quelques minutes de silence, il finit par confirmer la présence de Judith auprès de lui. Comme prévu, le père exigea qu'il la lui passe. Soupirant faiblement, le lycéen voulut tout de même prévenir son père.

- Je ne pense pas que ce soit une excellence idée Père mais si vous insistez, déclara-t-il en reportant son attention sur sa cadette en lui tendant le téléphone. Judith, il souhaiterait te dire quelques mots. Nous pourrons reprendre la partie après alors... ne sois pas trop dure.
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyVen 8 Jan 2010 - 23:10

Judith ne fronça même pas les sourcils en remarquant, alors que la partie prenait fin, ce que son frère avait mijoté. Cela faisait quelques années qu’ils partageaient des parties de cartes quotidiennes, et, à chaque fois, c’était le jeune homme qui gagnait. Et ce très simplement. Connaissant l’habileté des hommes de la famille à tricher, elle s’était intéressée aux techniques empruntées par ses aînés. A chaque partie, elle avait plus tenté de deviner la feinte que de gagner. L’exercice avait, pour la première fois, porté ses fruits. Mais trop tard. Judith avait remarqué une anomalie alors que son frère déposait les cartes gagnantes sur le tapis, effectuant un magistral Rami sec. Mais ce n’était que partie remise : elle n’avait pas tout compris. De plus, il ne jouait pas qu’à ce divertissement et elle était persuadé qu’il variait souvent ses techniques, selon le jeu (Poker, Bataille (Corse)...) et l’adversaire (Il était bien moins aisé de battre Alexander que de battre un débutant.). Sans grogner, elle s’avoua vaincue et dégusta ce que son frère lui avait commandé. Elle resta silencieuse, réfléchissant intensément sur ce que son frère avait concocté. C’était trop injuste. Elle, elle n’avait jamais eu d’entraînement similaire. Les cartes ne l’avaient jamais trop intéressée. Elle ne voyait pas en quoi savoir tricher lui servirait dans la vie. Surtout après avoir vu dans quelles conditions se retrouvait son père, et dans quelle situation il avait mis sa famille. D’après l’anglaise, il pouvait avoir honte. D’ailleurs, si Lukas continuait ainsi, il risquerait de devenir comme lui. Si par malheur les conséquences en ressortaient identiques, l’escrimeur pouvait craindre les foudres de sa sœur. Et il verrait de quoi elle était capable.

Il lui proposa une seconde partie. Et, il insista sur le fait qu’elle désirait sans doute une revanche. Effectivement, il n’avait pas tord. Mais ce n’était pas une revanche telle qu’il se l’imaginait. La partie qui s’annonçait permettrait à Judith d’observer une deuxième fois ce que son frère mijotait. Mais, avant de répondre que, oui, elle acceptait de se refaire écraser, il valait mieux réfléchir sur les trafics discrets de Prince. Tout d’abord, elle anticipa le plus gros. Utilisait-t-il sa tête ou ses doigts principalement ? Détournait-il l’attention de son adversaire ? La gothique se rendit compte à quel point elle faisait pâle figure face à son frangin. C’était véritablement désolant. Non sans grogner intérieurement, elle continua à méditer. Son frère tombait systématiquement sur les bonnes cartes tandis qu’elle ne tirait jamais rien d’intéressant. Pour l’empêcher de bien piocher, il avait dut tout d’abord deviner quelle couleur elle présumait de poser. Pour cela, il n’avait put observer son jeu, sauf en ayant préparé la table avant. Il avait donc dû utiliser son intelligence, que Judith savait grande. Mais ensuite ? Comment empêcher son adversaire de gagner ?... That’s the question. Elle décida d’y faire attention pendant la future partie. C’est alors que, redevenant attentive, elle remarqua que, de toute façon, Lukas ne lui laissait pas le choix. Cela la fit sourire. Tandis qu’il s’emparait de son paquet, elle se demanda si ce n’était pas celui-ci qui était truqué. Fronçant les sourcils, elle tendit la main pour le saisir. Trop tard. Il commença à distribuer. Mais l’As relâcha son attention. Il sortit son téléphone de sa poche. Elle comprit qu’elle n’avait pas entendu car celui-ci était en mode vibreur.

Ju’ le vit décrocher en contemplant l’écran d’un air mi-joyeux, mi-gêné. S’il paraissait content, elle remarqua qu’il fronçait légèrement les sourcils. Néanmoins, il ne prit pas la peine d’informer sa sœur. Il lui demanda de se taire et porta le portable à son oreille. Il commença alors à raconter sa journée, la décrivant précisément. Ennuyée, la jeune fille termina son gâteau silencieusement, écoutant la conversation pour tenter de deviner qui était au bout du fil. Elle opta pour son père et ne fit pas de commentaires. En effet, elle n’avait aucune envie d’avoir à lui parler. Elle rangea sa petite cuillère et continua de distribuer, martiale. C’est alors qu’elle fut sûre de ses suppositions. C’était bien son paternel, et voilà qu’il voulait lui parler. L’escrimeur savait pertinemment qu’elle n’en avait aucune envie, mais il n’avait pas vraiment le droit de mentir à Alexander. Et, lorsqu’elle l’entendit confirmer qu’elle était bel et bien présente, elle retint un soupir agacé. Evidemment, il ne tarda pas à lui tendre le petit objet avec un air désolé. Elle le lui arracha presque des mains, reposant violemment sa cuiller.

- Judith, il souhaiterait te dire quelques mots. Nous pourrons reprendre la partie après alors... ne sois pas trop dure.

- C’est ça. Mais ne compte pas sur moi pour être hypocrite.

~ ~

Et c’est alors que la conversation s’engagea. Le père, tout heureux de parler à sa fille adorée, commença par s’excuser pour le coup des vacances. Il eut droit à une réplique sèche, montrant clairement que ses excuses étaient vaines. Elle ajouta quelques mots subtils, mentant en disant que l’Angleterre ne lui manquait pas pour deux sous, et que lui non plus. Elle ne se retint pas devant son frère, déballant tout ce qu’elle avait sur le cœur. Ensuite, il s’intéressa à ses relations avec ses « camarades ». Une fois de plus, elle fut franche. Elle lui dit qu’ici, dans ce pays de « merde », elle n’avait presque personnes à part Lukas et Shade, une nouvelle amie qu’elle avait appris à connaître depuis peu. L’adulte fut légèrement choqué, et elle sentit sa voix chavirer sous le poids des mots de son enfant. Continuant, moins sûr de lui, il lui parla de ses notes. Elle ne cacha pas ses excellents résultats, mais ajouta férocement qu’elle avait toujours réussi pour eux, et qu’ils ne lui rendaient pas la pareille. Sentant le regard fâché du populaire se poser sur elle, elle se tourna vers lui, et, lui rendit son téléphone après un bref « good bye » pour son père. Tout au long de la conversation, elle avait été tout à fait calme. Son ton n’avait pas fléchi, et aucune partie de son corps n’avait laissé deviner la fureur qu’elle ressentait. Patientant le temps que son frère raccroche, elle débarrassa la table et mit le tout sur le côté. Lorsque celui-ci eut terminé sa conversation, elle anticipa ses remontrances en étant directe :

- Je me passerai de tes commentaires. Sache que tout cela n’est pas contre toi Lukas. Mais il faudrait que père grandisse un peu. A son âge, on ne se marie pas avec une minette de trente ans comme un bon toutou. Et on ne lui offre pas le pouvoir sur tout. Et certainement pas sur ce que l’on a de plus cher. Il est faible, c’est tout.

Judith s’en voulu d’avoir été si méchante avec la personne qu’elle aimait le plus au monde. La serveuse arriva, et, cette fois, ce fut elle qui paya la première. Quand la dame leur proposa une troisième commande, personne ne lui répondit. Elle s’éloigna donc en râlant et laissa ses clients seuls et tranquilles.

- Excuse-moi, j’ai été brusque avec toi.
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MessageSujet: Re: Une triste journée [PV Lukas mon fréro]   Une triste journée [PV Lukas mon fréro] EmptyMar 12 Jan 2010 - 18:09

Dans ce genre de conversation, Lukas n'arrivait pas à comprendre. Ou bien n'essayait-il pas de comprendre. Toujours était-il qu'il était scandalisé par les propos de sa jeune soeur. Cette dernière, malgré son avertissement, s'était montrée aussi tendre qu'une lionne sauvage. Bien qu'extrêmement calme en apparence, elle était devenue subitement sèche et froide comme la glace. Pendant toute la discussion, elle parvint à trouver les mots exacts qui blesseraient leur père en plein coeur. Ce dernier, qui avait tenté un grand nombre de sujet à échanger, s'était fait arrêté dans son élan une fois sa question posée à chaque fois. Répondant du tac au tac, Judith ne lui avait pas laissé le temps de s'éterniser, décrétant sûrement que la conversation n'avait aucun intérêt. Il fallait avouer au passage que Alexander n'avait pas bien joué sur ce coup. Le jour même il avait annoncé à ses enfants qu'ils ne reviendraient pas en Angleterre, et il croyait être chaleureusement accueillis après un second appel. C'était mal les connaître, du moins pour ce qui était de l'anglaise. Sans s'en priver, elle lui avait alors fait explicitement comprendre que cela ne lui plaisait pas. Quiconque n'étant pas habitué à ce changement aurait trouvé cela effrayant. Mais pas son frère. Lui, pouvait anticiper la plupart des réactions de sa cadette. Il la cernait mieux que n'importe qui d'autre, et c'est pourquoi il l'avait prévenu avant de lui donner le téléphone. Malheureusement, elle n'avait rien daigné entendre et n'en avait fait qu'à sa tête, comme à chaque fois qu'il s'agissait de leur famille. Rapidement, il se désintéressa alors de la conversation qui n'avait rien de réjouissant. Les prochaines vacances risquaient d'être mouvementées au château... l'ambiance allait être électrique entre Judith, leur père, Lucie, et Lukas. Car ce dernier, haïssant leur belle-mère plus que tout au monde, comptait bien lui faire payer cette décision de les cloîtrer au Japon. Cette fois, elle était allée trop loin, et il avait l'intention de le lui faire regretter amèrement. Et de l'autre côté, sa soeur allait encore plus clairement faire savoir au comte ce qu'elle pensait de tout ceci. A coup sûr, elle allait se murer dans le silence tout au long de leur séjour. C'était le genre de choses à prévoir avec Judith.

Une minute et vingt-huit secondes ; c'était le temps qu'avait duré l'appel téléphonique. En un "goodbye" à peine aimable, sa cadette eût tôt fait de tout clore. D'un geste vif, elle tendit le téléphone noir ébène, sans même avoir prit la peine de raccrocher. Sentant que son père devait être dépité, le lycéen n'eût pas la force de le faire à sa place. Reposant le portable contre son oreille, il reprit la discussion qu'il avait arrêtée précédemment. Faisant intentionnellement attendre sa petite soeur, il s'attarda sur le temps du pays, demandant des nouvelles plus détaillées. Apparemment, il neigeait aussi à Londres et le jardin de leur propriété était couvert d'un épais manteau blanc. La fontaine, comme à chaque hiver, était gelée au point qu'il était possible de patiner dessus. L'espace d'un instant, l'homme d'affaire lui confia à quel point il était déçu de ne pas pouvoir patiner avec eux cet hiver. Pour lui faire plaisir, son fils lui fit la même confession, espérant que cela apaise les tourments de son géniteur. A première vue, ses paroles eurent l'effet escomptées car celui-ci lui répondit être rassuré de savoir que, contrairement à sa soeur, Lukas était nostalgique de son pays d'origine. A cette déclaration, l'adolescent haussa un sourcil, sceptique. Ces mots ne lui apportaient désormais plus aucun réconfort, contrairement aux premiers mois de leur exil à l'autre bout de la planète. Après tout, il était compréhensible qu'il ne sache plus quoi penser à ce sujet. Son père était-il sincère quand il lui disait que ses deux enfants lui manquaient ? Allez savoir. Néanmoins, l'escrimeur en doutait énormément. Si tel était vraiment le cas, qu'ils les rapatrient sur leur terre natale ! Mais à quoi bon espérer... Il savait bien que les rêves ne se réalisaient pas. C'est pourquoi, lorsqu'il n'eût plus d'idées pour continuer la conversation, il préféra s'en tenir à ces quelques minutes passées à parler de tout et de rien. Souhaitant à son père de passer une bonne journée - il n'était que huit heures trente à Londres-, il finit par couper la communication. Rangeant le téléphone dans la poche gauche de son manteau, il se tourna ensuite vers Judith qui semblait bouillir intérieurement, bien qu'elle usât de trésors de sang-froid pour ne pas le montrer à son aîné. Or, cette fois, elle finit par craquer.

Avant même que Lukas n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, elle vint s'adresser à lui de manière aussi directe que brusque. Ce n'était pas digne d'une milady, et encore moins d'une comtesse. Décidément, ce séjour prolongé au nippon n'arrangeait pas le caractère de sa cadette. Elle devenait de plus en plus agacée de tout ce qui l'entourait à l'exception de son frère. D'ailleurs, ce dernier ne comptait plus le nombre de rumeurs qu'il entendait à propos de sa jeune soeur. Cela l'insupportait, surtout lorsqu'on osait dire qu'elle avait déjà eu des relations avec d'autres femmes. Et puis quoi encore ? Qu'elle avait perdu virginité à l'âge de dix ans ? Tout cela en devenait bien trop ridicule. Qu'on puisse raconter pareilles horreurs sur sa précieuse Judith était inadmissible. Entacher ainsi le nom des Birtwistles était tout bonnement impardonnable pour l'héritier. Restant silencieux, le jeune homme se contenta d'émettre un bref soupir de mépris pour les paroles haineuses de la gothique. Toutefois, il n'osait avouer à quel point il la soutenait, étant en accord avec certains de ses dires. Il était vrai que le remariage excessivement rapide de leur paternel était intolérable, voir scandaleux. De plus, il avait eut l'audace de donner du pouvoir à une femme sans lignée qui n'aurait jamais cru un jour faire parti de l'aristocratie. Le comte avait été trop laxiste à ce propos, et ce relâchement expliquait aussi son accord pour envoyer ses enfants dans une académie, certes très élitiste, mais comportant des étudiants sans titre de noblesse. C'était d'un tel déshonneur...


*- Rassure-toi Judith, je comprend tout à fait ton point de vue, pensait le jeune homme en buvant la fin de son thé. Néanmoins, tu dois trouver d'autres moyens de le montrer. Peut-être qu'un jour tu y parviendras.*

Mais en attendant que ce fameux jour n'advienne, la situation allait devoir rester la même. Reposant la tasse rouge sur sa soucoupe, Lukas reprit une attitude tout à fait posée. Les coudes sur la table, il cala son menton sous ses mains dont les doigts s'entrecroisaient. Fixant Judith de ses yeux azurés, il garda obstinément la bouche close. Pendant ce temps, une troisième serveuse s'approcha de leur table. Combien diable étaient-elles ? Cette fois, il s'agissait d'une blonde pulpeuse qui n'hésita pas à jouer de ses atouts lorsqu'elle aperçu le comte. Tout en lui adressant un sourire mielleux, elle bomba sa poitrine déjà bien assez volumineuse, sûrement très fière de celle-ci. Carnet en main, elle leur demanda s'ils désiraient autre chose, insistant bien auprès du lycéen. Ce dernier ne dévia pas même son regard, peu intéressé par ce genre de démonstrations vulgaires. Aussitôt, l'employée fut vexée par son manque d'intérêt et tourna les talons, oubliant presque d'en emporter la vaisselle désormais sale. Faisant comme s'il ne s'était rien passé, l'escrimeur attendit patiemment que Judith reprenne la parole, n'ayant rien à lui dire. Fort heureusement, il n'eut guère à attendre longtemps car sa très chère cadette s'adressa à lui quelques secondes plus tard. Calmement, elle s'excusa du ton rude sur lequel elle lui avait parlé, ce qu'il considérait comme normal. Après tout, il était son grand frère : leur éducation ne leur permettait pas un tel manque de politesse. Inflexible, Lukas ne réagit pas. Son visage était tout à fait neutre, ne laissant transparaître aucune émotion, quelle qu'elle fut. Et finalement, après avoir assez fait durer le silence pesant qui s'était installé, il daigna s'exprimer clairement.

- N’oublie pas que tu es une Lady, Judith. Il est incorrect pour toi de t’exprimer de la sorte, surtout envers Père, fit-il remarquer en dardant sur son interlocutrice ses iris bleutés. Je comprends ton amertume à son égard, mais tu es une Birwistle ; tu vaux bien plus que ça.

Ceci étant dit, l’étudiant abandonna sa position sévère et se plaça contre le siège en cuir vermillon. Posant ses mains sur la table, il se mit à ranger les cartes qui formaient un tas compact devant lui. Soigneusement, il se mit à les trier couleur par couleur, étant très pointilleux à ce sujet. Pour passer le temps, il les plaça selon leur importance, allant de l’As vers le roi. Une fois qu’il eût terminé, il posa les cartes de Piques en tout premier, mettant en valeur l’As qu’il préférait. Délicatement, il tapota le jeu pour que chaque carte soit bien alignée et les ficela grâce au vieil élastique robuste dont il se servait. Puis, remettant lui aussi le jeu dans sa poche, il fit explicitement comprendre à sa sœur qu’il n’était plus nécessaire de rejouer une partie aujourd’hui. De toute façon, le résultat serait le même : il gagnerait sans l’ombre d’un doute possible. Depuis qu’il avait commencé à apprendre les bases de la triche, Judith n’avait plus connu de victoire. S’ils continuaient à jouer tous les deux, c’était uniquement pour le respect de leur partie quotidienne et pour passer un peu de temps ensemble, comme aujourd’hui. Et par la même occasion, cela permettait à Lukas de tester son habileté ainsi que ses nouvelles techniques. Celle-ci ayant prouvé son utilité cet après-midi, il n’avait plus besoin de s’en soucier. Leurs commandes étant payées, ils n’avaient plus aucunes raisons de s’attarder dans ce café aux serveuses diverses et beaucoup trop variées. C’est pourquoi, sans pour autant tourner la tête vers sa sœur, le jeune comte déclara :

- Y a-t-il un endroit en particulier où tu désirerais te rendre ? Il n’est que dix-sept heures trente, nous avons largement le temps d’aller autre part. A moins que tu n’ais d’autres choses à régler et dans ce cas, je te laisserai tranquille pour aujourd’hui.
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