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 Café des LuXures [Tenma vs Yui]

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MessageSujet: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptySam 7 Nov 2009 - 23:37


Il était un Elle.

-Mademoiselle ? héla une voix près de la jeune fille en kimono. Prenez ma carte, je vous prie.
La demoiselle en question s’était retournée, son ombrelle dévoilant lentement son un visage pâle, très pâle, et un regard d’un naturel coloré comme il n’était pas permis d’en voir au Japon. Et puis l’accord avait été conclu par la simple remise de cette carte. « Charmand Café recrute. » Et quand la jeune fille avait levé son regard intrigué pour identifier son inconnu, il était déjà à l’autre bout de la rue, sifflotant comme un insouciant. Alors quoi, devait-elle s’en offusquer qu’on l’ait prise pour une demoiselle offrant ses services ? Et qui était donc ce goujat qui avait osé lui proposer ce genre d’activités incestes ! En plus son enseigne était criblée de fautes. Vraiment, c’est n’importe quoi. Du grand n’importe quoi comme Yui l’affectionne. Car ce jour là, Il est un Elle, sous l’apparence d’Eliane, sa jumelle d’antan. Cette idiote l’avait rayé de sa mémoire, comme si lui aussi était une faute d’orthographe! Si ce n'était pas digne d'une crétine, ça. Bref. Pour en revenir à l'histoire, Yui apprendra plus tard que le patron du café choisit lui-même son personnel. Ses critères de sélection sont à la hauteur de sa céleste personnalité. En attendant, Valentine a bien fait d’oublier cette carte de visite, et que ce prétendu café charmant aille voir s'il y est ailleurs. Lui, il est psychologue, pas une fille de la rue. Or, quelque mois plus tard, l’après midi touche à sa fin lorsque Yui tombe justement sur cette fameuse carte aux couleurs vives, en réaménageant son cabinet.


Le Café des Luxures
dixit LuXure's Café

Pour information, le LuXure’s Café, était une enseigne savamment construite sur le mixage du Luxe et du Café, pour ceux qui l’ignorent. De toute évidence, tout le monde connaissait ce café-là, au Japon. Non seulement pour son concept de cosplay café, -certes fantaisiste mais courant dans ces pays là-, mais principalement pour l’ambiance que savait dégager le personnel en ces lieux. A commencer par le gérant, tiens. Ah le gérant… un sacré gérant, oui. Son nom était déjà passé par au moins toutes les oreilles de la région. Un chouette type réputé pour ses goûts particulièrement originaux, -voire même un peu folichons sur les bords. Au rire facile et approchant peut être vers la fin de sa trentaine ; voire quarantaine ? Who knows. Ce n’était pas sûrement Yui Valentine qui allait s’enquérir de l’âge de son patron. Quoiqu’il en soit, les penchants de ce dernier se manifestaient également à travers le nom de son café ; pour la bonne raison que l’enseigne changeait de temps en temps de nom, « pour le fun » et simple stratégie de différenciation, selon le boss. Et, la petite touche personnelle pour se démarquer : toujours une petite faute à l’appui. Donc voilà comment Luxury Café s’était intelligemment traduit non pas en Café de Luxe, comme le désirait sa majesté dans ses intentions initiales, mais en LuXure’s Café. Remarquez, ça donne un petit côté frenchy et classe dans tout ça. Ou pas.

Evidemment, en entrant, rien n’allait vraiment de paire avec la luXure, et lorsqu’on lui en avait relevé son erreur de traduction, le gérant en avait simplement ri. Depuis, la faute d’orthographe était à la mode, et les passant trouvaient des fois Palasse Café ou Moulain A Café, ou encore une autre appellation toute aussi folklorique. Bonne ou mauvaise idée, peu importe, mais son petit business tenait visiblement le coup depuis son ouverture.

Et voilà le pourquoi du comment.

…Le Charmand café, c’était donc là. Quelle idée de changer de nom entre temps.
La sonnerie –ou ce qui fait office de clochette- à l’entrée, est renversante quand Yui le visite pour la première fois. Histoire de voir c’est dans quoi qu’il s’est fait recruter. Le café charmant en question est de taille modeste et les autres décors subtils et raffinés ne sautent pas aux yeux de Valentine qui aime trop sa personne pour apprécier de suite son contexte. Les jeunettes en habillées maid-café s’affairent à leur tâche, pendant qu’il vient prendre place sur une des tables rondes… alors que l’idée de consommer ne lui a jamais effleuré l’esprit. Evidemment, on vient lui proposer les multiples services que peut proposer un café. Et évidemment, Yui les envoie tous paître comme des petits moutons. Riant intérieurement des réactions que cela engendre. Le genre de client chieur qui en fait baver le personnel.

Une jeune maid encombrée d’un plateau contourna la table du psychologue, qui fit exprès d’étirer ses jambes à ce moment. Dans un fracas, tout vola en éclat et Yui pesta avec dédain, y accentuant sa prononciation à la française, ignorant le regard noir de la petite, dans toute sa splendeur.

-Regardez-moi ça ! Quel service incompétent ! On ne peut même pas prendre ses aises en toute tranquillité ! clama-t-il ignorant ceux qui vinrent lui tendre une serviette pour la ridicule goutte de café sur le bout de son espèce de bottine. Il se leva, d’un air théâtralement agacé, pour se diriger vers la sortie. Il fut brusquement interrompu par un rire à gorge déployée. Un homme, plus âgé, vint lui barrer la route pour le remettre à sa place.

-Allons, allons. Vous ne pouvez pas partir en ces termes! Tenma ! cria-t-il par-dessus son épaule. -Viens servir un café à notre client !
-...Et en quoi serait-je votre client ?

S’ensuivit ensuite un débat enfiévré entre les deux hommes, où Valentine finit par brandir sa carte de visite sous le nez du gérant. Ce dernier, étonné, ne le reconnut que lorsque le psy releva ses cheveux tels qu’il les avait rafistolés le jour où ils s’étaient croisés. Ravi, le doyen du café tapota l’épaule de Yui, qui avait repris un air narquois. Par ailleurs, le prénom de Tenma ne le fit pas tilter aux premiers abords. S'il avait été un peu plus attentionné, il se serait aperçu que la Tenma en question n'était autre que celle dont on entendait souvent parler à Keimoo. En attendant, le café n’arrivait toujours pas.

-Une nouvelle recrue ! J’ai cru que vous ne viendriez jamais ! Tenma, ce café, il arrive ?
-Nouvelle recrue? Et si je refuse ? siffla Yui, s’appuyant sur une des portes, bras croisés.

C’est vrai quoi. Il n’avait jamais donné son avis. Or son avis à lui, comptait plus que tout autre chose.



Dernière édition par Yui Valentine le Dim 10 Juil 2011 - 0:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptySam 14 Nov 2009 - 0:30

______________________________________________
.•°♥●♥°•.

    - Alors, bilan des courses… dix-huit pour Yamamoto-sempai, et vingt-deux pour Aoki-san.
    - Aboules le fric.
    - Tss !

    Yamamoto Nanami d’un côté, Aoki Tenma de l’autre et dans le rôle de l’arbitre, Kawashita Nozomu. Il fallait bien les séparer, ces deux-là, sinon, l’une sauterait sans aucun doute à la gorge de l’autre sans crier garde. Ou du moins, Yamamoto. La seconde maid la plus âgée du café, avec ses vingt-sept piges bien rondes et bien laides. Elle prônait de temps à autre sa fraîcheur, malgré la proche apparition de ses premières rides (parce que dans l’idée de notre petite Aoki, les signes du troisième âge se manifestent particulièrement tôt). Et la pauvre se faisait tanner à chaque fois. Voyez, c’était là que se trouvait tout l’intérêt de côtoyer cette personne : la foutre en rogne était un jeu d’enfant, et on ne s’en lassait pas le moins du monde.
    Pendant que certains prenaient les commandes et servaient leurs clients, d’autres s’adonnait à un petit trafic particulier, cachés du grand patron : laquelle des deux réussirait à ramener le plus de clientes et les pousserait à consommer en deux bonnes semaines. Allez savoir pourquoi, il était bien plus compliqué d’attirer les femmes que les hommes, dans ce genre de commerce. Peut-être la longueur de la jupe des serveuses y était pour quelque chose, qui sait ? D’autant qu’ici, Nozomu, bien que très beau et très populaire, était seul homme du bataillon. Et bien ! Si le but principal du cosplay café était d’avoir un service original, pourquoi fallait-il appeler les clients « maître » ou « maîtresse », et ce avec un grand sourire, qu’importe que l’on ait le boutonneux le plus laid du Nippon ou bien la plus divine des créatures devant soi ? Mais on s’égare, et à ce rythme, nous allons rater le spectacle d’une Tenma satisfaite d’avoir gagné son pari, et d’une Nanami enragée de n’avoir pu prendre le dessus sur une plus jeune qu’elle. Regard foudroyant, réponse trop amusée, mais dénouement honnête et civilisé : la Pompom reçue ses mille cinq cents yens de récompense. C’est ainsi que l’on explique le pourquoi du comment d’une relation, ce qui expliquera également le pourquoi du comment d’autre chose, mais nous n’en parlerons qu’un peu plus tard.

    Y’avait plus de personnel, dans ce café, sûr. Chacun connaissait tout le monde, c’était naturel, mais on comprendra que s’attarder sur le nom et les particularités de chacun serait long, fastidieux, et en plus, trouver des noms de famille japonais est un travail assez peu distrayant. Ici, seule l’une nous intéresse, Tenma, habillée du fameux costume qui faisait toute la notoriété de ce type d’endroit : la seule, l’unique robe noire trop courte, décorée de dentelles, d’adorables froufrous, et protégée par un bout de tissu blanc. Quoique qu’il soit partie intégrante de la tenue. Que serait une soubrette sans son tablier, je vous le demande ? La tenue était commune aux cosplay cafés, même si pour certaines périodes de l’année comme Noël ou la Saint Valentin ou Dieu-sais-quoi, des petits changements s’imposaient et agrémentaient la mine « française » (donc, en japonais, du chic, du raffiné, du riche, et pas mal d’imitations et de camelote) de la décoration. On faisait des thèmes, des promos, des petits bidules, des trucs et des machins qui faisaient tout le charme du LuXure’s Café. Inutile de préciser ô combien l’étudiante portait bien cet accoutrement. Et bien, elle n’avait pas besoin qu’on le lui demande, pour enfiler ce type d’habit. Oh, ce travail lui convenait plus qu’à quiconque. Elle servait souriante, étonnement agréable, et pourtant imprévisible. Elle s’adaptait. Et puis, c’était une bonne recrue, qui filait facilement entre les tables, mignonne comme tout.

    Discrètement, les trois jeunes gens reprirent leur service, ainsi que Tenma, sa nouvelle fortune bien dissimulée sous le décolleté du costume. Il fallait bien mettre tout cela quelque part. H-hum. Elle ne fit pas immédiatement attention à ce client particulier, qui semblait penser les chaises gratuites et qui devait venir d’une planète froide et éloignée pour ne pas être au parfum : on entre dans un café pour consommer, pas bader ou emmerder le personnel. Mais que voulez-vous ? Peut-être que si elle l’avait vu… Oui, peut-être bien qu’elle aurait gardé un œil dessus. Et ainsi, peut-être bien qu’elle n’aurait pas loupé l’instant. Le magique instant, qu’elle ne pourrait qu’imaginer dans ses rêves les plus fous. L’évènement digne d’être noté à côté du sacre de Napoléon Ier dans les annales de l’histoire : la chute de Yamamoto, entravée dans les pieds du râleur. Et que faisait-elle, à cet instant ? Elle était accroupie derrière le comptoir, à la recherche de la sucrette qui avait malencontreusement glissé de sa main. Il eut été bien difficile de ne pas remarquer le boucan du plateau se fracassant sur le sol, de la tasse brisée par le choc. Le petit jappement de la maid, et les plaintes du client. Aussi fut-elle attirée par ce vacarme, et put choper un bout de scène, se reconstituer mentalement la comédie que ce dut être : Nanami était à terre, affichant une drôle de tête, partagée entre une envie de meurtre certaine et le devoir dont dépendait ses revenus mensuels. On lui raconta l’évènement avec autant de précisions possible. Même si une simple histoire ne valait pas un visionnage. Voire deux. Trois, quatre, cinq et certainement beaucoup, beaucoup, beaucoup d’autres.

    Note à moi-même : acheter un système de surveillance vidéo.

    Allez, elle irait la tanner, sur le retour de ce service-là. Elle aurait aimé, elle aurait pu ; à peine avait-elle déposé les deux chocolats commandés par une paire d’amis plus ou moins laids, qu’on criait son nom. Ah… La douce voix du boss. Et un café pour Monsieur, un ! Elle chercha près de la porte, et trouva le parasite impatient, le client. Et pourquoi elle ? Pourquoi pas une autre ? Pourquoi Tenma ? Que pouvait-il donc bien se passer dans le crâne de cet abruti de patron ? Le chemin vers le comptoir était différent de celui qui menait à sa chère et tendre boule de nerfs. Alala… Que ne ferait-elle pas pour son précieux salaire ? En bonne employée, elle fila entre les tables, et somma le préposé à la machine de remplir une nouvelle tasse de café.
    Et ainsi, non pas plus d’une minute plus tard, la demoiselle se tenait bien debout, brandissant son plateau où la boisson reposait, accompagnée d’une petite cuillère et d’une sucrette. Mais, disons que, par conséquent déjà prête à servir, l’argumentation du client et du patron dont parlait mon collègue plus haut, n’était pas encore finie. Qu’avait donc fait Aoki, entre temps ? Et bien, elle observait. Se présenter avec son plateau devant l’un, comme une fleur, ne semblait pas astucieux. En revanche, il était plaisant d’imaginer une hypothétique tâche de café chaud absorbée par les habits du… psychologue de Keimoo ? Un quart de tour, une analyse plus attentive, et paf, elle le reconnaissait de suite. Peut-être bien qu’elle l’avait déjà croisé, assurément qu’elle en avait entendu parler, et complétons le tableau, il avait eu sa tête dans le Keimood du mois dernier. Elle s’étonna, les gens de l’académie ne se pointant habituellement jamais dans ce café-là : trop loin, c’était fait pour. Oh, mais… N’était-ce pas intéressant ?

    _


    H-hum. Deux petites secondes, elle serait prête. Deux secondes, et voilà, plateau d’une main, la demoiselle filait vers les deux hommes. Juste un peu de retard. La voix du patron résonna à nouveau entre ses oreilles. Elle ralentit le pas, s’approcha doucement, silencieusement, cherchant à savoir ce qu’il avait bien pu se passer pendant qu’elle mijotait. Curiosité, vile curiosité.

    - Nouvelle recrue ? Et si je refuse ?
    - Refuser ? Qui parle de refuser ?, répliqua le gérant, avant d’apercevoir sa serveuse du coin de l’œil, qu’il s’empressa de ramener sous les yeux de sa « nouvelle recrue/client ». La demoiselle suivit le mouvement sans rechigner, afin de garder un certain équilibre.

    - Ah ! Tenma ! Enfin ! Tu te souviens de cette personne dont j’ai parlé il y a quelques mois ? Et bien la voilà ! Laissez-moi donc vous présenter ! Voici Tenma Aoki. Tenma, je te présente… hmm…
    - Valentine.

    Si enthousiaste qu’il n’avait même pas pris peine de demander le nom de la charmante personne qu’il souhaitait engager. Mais pas de soucis, puisque la jeune maid le connaissait, étonnant ainsi, au moins, le pauvre commerçant. Mais enfin, ne perdons pas de temps. La menteuse glissa un mot à l’oreille de cet homme-là, semblant l’alerter comme jamais, provoquant un genre de panique incontrôlable qui l’incita à prendre la direction du comptoir avec un empressement tel qu’il en oublia toutes les politesses. Il tenait tant à son ancienne caisse, alors doutez-vous : sa réaction était naturelle, après avoir appris qu’une certaine employée X avait trifouillé dedans et qu’elle ne s’ouvrait plus… Mais il serait plus gênant qu’autre chose, et n’approuverait pas. Bien qu’elle ait une excuse en or. Ou pas. Par pure vengeance, ou du moins, pourrait-elle prétendre. Il fallait punir cet impatient de n’avoir pu patienter deux secondes, avant de faire chuter une maid. Juste deux secondes, et elle n’en aurait rien raté. Face à face, Tenma chercha le regard de Valentine, amusée par elle-même, alliant un sourire malsain à un regard immuable. Puis, ne laissant ainsi rien laisser penser de ses intentions, elle laissa le plateau, et le liquide par conséquent, se renverser sur lui. Oh, elle avait été gentille, elle l’avait refroidi un peu, avant de l’amener, ce qui lui prit quelques secondes tout de même. Respect.

    - Oups. Je suis confuse, excusez-moi.

    Sous un jeu d’actrice délibérément médiocre, elle réprima un sourire. Ou du moins, fit comme si. Il était effectivement plaisant de voir dégouliner le fluide le long du buste de ce cher monsieur. Particulièrement plaisant. Oh, cela ne se faisait pas, mais qui s’en préoccupait ? Il était de Keimoo, et les gens de Keimoo n’étaient pas de vrais clients. Pas dans sa tête à elle. D’autant que, s’il devait entrer dans le personnel du café, alors il perdait toute sa qualité d’invité en ces lieux. Oui, CETTE personne, dont elle et ses collègues avaient tant entendu parler, des mois auparavant. Ah… Quelle lourde déception. Certes, il avait de beaux yeux, d’agréables traits fins, et une peau blanche à faire rougir l’albâtre. Mais voilà, il travaillait dans l’établissement où elle étudiait. Alors oui, ça gâchait tout. Et qui allait payer pour son désappointement ? Alalala… Le prix de l’indulgence (elle lui à refroidit le café, après tout, plutôt que de lui lancer brûlant) plus le paiement des dommages et intérêt pour la douleur mentale causé.

    - Vous me devez mille cinq cents yens. S’il vous plaît.

    Elle accompagna sa formule de politesse d’une légère révérence ironique, avant de simplement tendre sa main vers l’argent qu’il devrait sortir de sa poche.
    Peut-être bien qu’on les regardait. Peut-être bien que le boucan allait faire rappliquer un patron mécontent. Peut-être bien qu’elle venait de troubler l’ordre de la salle. Peut-être bien que plein de choses, mais Dieu, elle ne regrettait pas, et le ferait bien une seconde fois.

    Bien.



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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptyLun 16 Nov 2009 - 1:30

Une chieuse Vs Un chieur
Sans trêve et sans répit



Un sourire de peste et la voilà passée à l’action.
Si le psychologue avait presque paru satisfait qu’on connaisse son prénom même jusqu’à ces lieux insoupçonné, il fixa d’un air agacé la tâche de café se répandre le long de sa blouse blanche de chirurgien –qu’il n’était pas. Naturellement, la confusion de cette petite maladroite le touchait tellement en cet instant qu’il la fusilla du regard. Puis se détendit l’instant d’après, la laissant réclamer sa somme d’argent pour un café qu’il n’avait jamais commandé. Non pas que la richesse lui manquait après tout, mais payer quelque chose qu’il n’avait pas acheté ne rentrait pas dans la politique farfelue de Valentine. Il en est sûr, elle l’a fait exprès, c’est presque écrit comme noir sur blanc. Tenma aurait très bien pu avoir renversé involontairement son café qu’il l’aurait quand même accusé à tord et à travers, parce que dans cette histoire, Yui Valentine a raison. D’ailleurs, il a toujours raison, au cas où personne n’aurait vu.

-Allons, allons… ne vous en faites pas, je comprends que vous soyez maladroite de nature… soupira Valentine en se levant, d’une mine mélancolique, et d’un air compatissant. -Vous savez, la maladresse se soigne, ne soyez pas aussi confuse… là venez, ne vous morfondez pas…

Pourquoi il la vouvoyait, ça c’était inscrit dans ses gênes, pas la peine de chercher à comprendre. Yui vouvoie tout le monde même si les meilleures intentions n’y sont pas toujours derrière. Il en profita pour jeter un coup d’œil aux alentours pour s’assurer des plusieurs regards posés sur eux, -renverser des choses partout et n’importe comment attire forcément l’attention-, hormis encore celui du boss qui a d’autres urgences que d’assister à la valse de ses tasses. Valentine leva la voix puis tapota la tête de la fillette, qui attendait patiemment son dû. D’un air compatissant, il serra soudain la petite maid dans ses bras : Tu es confuse ? Montre moi à quelle point tu l’es ma petite. Profitant par la même occasion d’étaler sa blouse encore trempée sur la tenue de cette dernière. Il alla même attraper un pan de sa veste mouillée pour tamponner les yeux de la demoiselle.

-Aah mais ne vous mettez pas dans ces états, je vous dis que ce n’est pas grave ! Un café ne vaut pas des larmes, je vous assure ! Tenez, là, voilà vos cinq cent yens… ah je n’aime pas la monnaie, gardez le reste, je vous en prie !

Il lui avait extirpé le seul billet de dix mille yens qu’il avait l’habitude de garder au cas où, en dehors de sa carte bancaire. Les gens friqués, ça paye avec une carte bancaire with no limit, voyons. En le sortant du portefeuille, le billet s’était mystérieusement déchiré de moitié, puis complètement lorsque tous deux en avait tenu les deux extrémités. Alors bien sûr, il avait attendu qu’elle en saisisse un morceau pour rendre cet échange inutilisable. Riant mentalement de son coup. Une chieuse + un chieur = je te fais des sales coups et je te défie de m’en faire un autre. Sans trêve et sans répit, Tenma venait lancer en premier, le début des jours plus folkloriques que jamais. Quoi que, faire des choses farfelues était aussi ancré dans les chromosomes de Valentine. D’ailleurs, il tenait encore une moitié dans sa main quand un grand éclat de rire retentit de nouvelle fois. Le rire du patron. Pas besoin de l’entendre par deux fois pour le reconnaître.

-Vous semblez déjà bien vous entendre tous les deux !
-Vous ne m’en voulez pas j’espère, je ne suis plus client alors payer… je ne sais pas si j’ai envie. lui murmura-t-il, tentant de lui tapoter le visage avec sa blouse tâchée. -Et puis vous me paraissez trop jeune pour pouvoir être payée...
- Ah peut être que vous vous connaissiez, hein Temna ? poursuivait encore le gérant, tout en s’occupant à comptabiliser sa caisse. Allons, Valentine va te changer, tu ne vas pas rester ainsi, n’est ce pas ?

L’air de dire ‘Non je ne connais absolument Cette personne’, Yui obéit de mauvais grès. Disons que le café, ça mouille et la chemise trempée, c’est moyen. Il se dirigea donc vers la porte que lui indiquait clairement le chef du LuXure’s Café, comme s’il faisait déjà partie du staff. Quelle drôle de type celui là, il se croit tout permis, pensait Valentine en franchissant la petite salle parsemée de casiers étrangement disposés. Refermant la porte derrière lui, il se dit que cette pièce lui plaisait bien quand une voix tonitruante retentit dans son dos.

-Saperlipopette! Tenma, tu es toute tachée ! Saute te changer ! Je ne veux pas de négligence sur la tenue ! Allez hop !

Bien fait, bien fait, jubilait Valentine quand la porte claqua, le dissuadant de retirer plus que sa blouse. Il avait déjà choisi son casier –un peu du style à l’américaine, en longueur-, et passa la tête de côté pour observer la nouvelle venue, sourcil haussé d’un côté et prit un ton acariâtre :

-Vous auriez pu attendre que j’ai fini…

-

Pendant ce temps, Yamamoto a assisté à tout, même si elle a offert à Tenma, l’occasion de la voir ramasser les débris de verre après une chute magistrale. Quelle peste celle là, elle ramène toujours à peine un peu plus de clients qu’elle. Un jour elle la battra, ah ça oui hein. La vengeance est un plat qui se mange à froid… et ça t’apprendra à te moquer de mes rides. Comment ose-t-elle appuyer là où je complexe le plus ! Sale gamine… je me demande pourquoi Chef l’a employée à elle…

Yamamoto s’attelle à son travail et mine de rien s’approche du local où sont rentrés les deux jeunes. Ce qui est bien au LuXure’s Café, c’est qu’on retrouve des choses là où on s’y attend le moins. Tiens, par exemple, comme la clef du mauvais côté de la serrure. C'est-à-dire de l’extérieur. Quoi de mieux pour enfermer Tenma là dedans ? Tant pis pour l’autre jeune homme, il est mignon mais il l’a faite tomber, et ça, oh non elle ne lui pardonnera jamais. JAMAIS. Et vous verrez vous deux, je me vengerai. Les rumeurs ont la fâcheuse habitude de se répandre comme des braises. Les bruits qui courent ? Je m’en charge de les faire courir… et comme ça vous serez tous les deux virés d’ici. Rien que d’imaginer la paie de Tenma me revenir… et puis celle de Valentine aussi… Depuis le temps que le patron nous casse les pompons avec lui. Je suis sûre qu’il n’a rien d’exceptionnel. Et hop, vous voilà enfermés mes deux petits tourtereaux !

-


Clic clac. Ah non Tenma, tu ne vas pas fermer cette porte à clef non plus ! s’outrage déjà Yui en repassant sa tête de l’autre côté du casier. Il ne s’est toujours pas changé et ne compte pas le faire tant que toutes les conditions ne seront pas réunies. Seulement voilà, Tenma n’est pas à l’entrée et la porte s’est enfermée toute seule. Mais qui donc pourrait les enfermer comme ça ! Dommage, Valentine ne connait pas encore toutes les personnalités des maids qui servent par ici. Et oh que oui il y a de tout, ça c’est indéniable. Il se précipite vers la porte et tente d’inutilement de forcer la poignée. Malheureusement, Chef a décidé de passer du classique au punk-rock à plein la salle juste à ce moment. Ça lui prend des fois, il ne faut pas s’inquiéter, bien que ceux qui ne connaissent pas le LuXure’s Café ne peuvent pas l’imaginer. Donc le clic clac et les la poignée qui bouge passent inaperçus, évidemment.

La salle est bien éclairée, et a une forme hexagonale aux fenêtres juchées un peu haut pour sortir aisément. Yui s’assied contre la porte. Il jette un coup d’œil à Tenma. Tout à l’heure, il avait ouvert l’armoire du personnel et était tombé sur la rangée de costume de maids. Puis là, quelle chance, plusieurs tenue à la majordome comme en portait le patron aujourd’hui. Mais manque de bonne chance, lui et le patron n’on pas les mêmes carrures. En gros, c’était de la mauvaise chance. Tudieu. En ces circonstances, hors de question de mettre ça !

-…Faites quelque chose, enfin ! nasilla-t-il, boudeur et agacé à l’attention de Tenma. Puis sur un ton de reproche, il rajouta : -Vous voyez, si vous n’aviez pas été si maladroite tout à l’heure, tout cela ne serait pas arrivé.


C'est ta faute!
Non, la tienne!
C'est pas de ma faute, c'est celle de la tienne.
Bon c'est un peu de ma faute mais surtout de la tienne alors.

Qu'est ce que c'est bon d'accuser l'autre à sa place.
Voyez? Sans trêve et sans répits.

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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptySam 21 Nov 2009 - 23:14

______________________________________________
.•°♠▲♠°•.

    Si ce n’était pas adorable ? Mais quoi donc : qu’il la serre dans ses bras, compatissant ?
    H-hum. Tenma était loin d’être bête –ni même maladroite-. Elle s’était plus tôt délectée du regard furieux du psychologue, et ce genre de regard ne prévenait habituellement pas une scène d’amour et de générosité coulante. Certainement qu’elle ne s’attendait pas à une réaction banale, comme une indignation coléreuse trop commune : la réputation de ce monsieur l’avait précédée. Elle était agréablement surprise. Tant et si bien que l’idée qu’en l’enlaçant de la sorte, il puisse ainsi tacher son tablier, ne lui vint pas à l’esprit immédiatement. Elle profita tout d’abord du câlin, parce que Tenma aime les câlins, repensant au fait qu’il l’avait, par ses mots, fait passer pour une abrutie congénitale. Qu’était donc cette manie de penser systématiquement qu’en l’insultant, elle calmerait ses habitudes de chieuse ? Le plus agaçant, chez cette fille-là, c’était son sang froid. Et s’il voulait qu’ils se câlinent, elle pouvait aussi l’emmener dans un endroit plus intime, hmm ? Elle prit part intégrante au jeu, et suivit son camarade dans ses délires, colla sa joue contre sa chemise où elle sentit le liquide tiède, réalisant par la même occasion qu’elle risquait de trouver son costume en piteux état. Flûte, elle allait devoir en faire un nouveau. C’est que, mine de rien, ça prend du temps.
    La suite des évènements furent presque comique. Il lui parlait d’un état, tout en lui donnant d’affreux coups sous les yeux. Elle lâcha un regard perplexe, voire choqué, esquissant un mouvement pour s’éloigner du blasphémateur. Elle ? Pleurer pour ça ? Alors qu’elle méprisait tant les chialeurs ? On ne saurait dire si l’image d’elle ainsi gémissante serait mignonne, pathétique, ou effrayante. Peut-être bien un peu de tout. Elle était au moins sûre d’une chose. Elle l’emmerderait bien plus souvent, celui-là. Et bien que la vision de son uniforme tâché fût assez attristante, elle ne put cacher un large sourire réjoui.

    Tu m’fais un sale coup, j’te fais un sale coup. Puéril, n’est-ce pas ? Et pourtant, c’était drôle. Même constater qu’il venait de déchirer un billet de dix mille. Et bien, il avait de quoi rembourser, le garçon. Il allait falloir revoir ses prix à la hausse, alors. Elle savait pertinemment qu’elle ne manquerait jamais d’argent, mais voyez, Papa et Maman ne lâchent pas la thune comme ça. Sinon, elle n’aurait pas à valser entre boulot et étude. La japonaise tiqua, fronça les sourcils, une moitié de billet dans les mains. Alala, ces riches ! Aucune idée de la valeur de l’argent. Elle n’aimait pas le gaspillage. Donc, transformons les mille cinq cents en dix mille cinq cents, ajoutons à cela le prix pour avoir déchirer le billet qu’il aurait dû lui donner, soit dix mille, ce qui nous amène à… vingt mille cinq cents yens. Parfait, parfait. Continues, et bientôt ta dette sera exorbitante, mon cher. Exorbitante. Elle lui aurait volontiers étalé son ardoise sous le pif, mais un rire gras et bienheureux la coupa dans son élan. Voué, voué, super potes. Aoki lâcha un splendide mouvement de tête affirmatif à son patron, avant d’être reprise par le psychologue. Chut, elle ne pouvait pas être partout, et n’était pas un vulgaire ballon de volley-ball.

    Qui lui avait dit qu’il était encore client ? Pensait-il qu’elle lui demandait le prix du café ? Et bien, monsieur aurait au moins pu faire l’effort de lire les pancartes disposées à l’attention des clients sur chaque table : un café coûtait quatre cents soixante yens, pas mille cinq cents. Imaginez un peu le scandale, un café à mille cinq cents. Peut-être que dans les restos de bourge, c’était le cas : elle n’y foutait pas les pieds, elle ne savait pas. Mais le LuXure’s Café restait dans les normes. Elle esquiva un tapotage inconvenant. Il avait tort. Sur touuuute la ligne. Pauvre lui, écœurant lui.

    - Bouh ! Vil avatar de la méprise.

    H-hum. Dans un élan de gaminerie, elle vola vers son patron, et se dissimula derrière. C’était comme une taquinerie sortie de nulle part, ou, pour Tenma l’apparition d’un nouveau jeu : Valentine se méprenait, il devenait l’avatar de la méprise à mépriser. L’avatar de la méprise à mépriser qui se méprenait. Elle répéta à voix basse cette phrase, une ou deux fois, échappa un rire, pour des sonorités qui lui plaisaient. Oui, oui, ça lui prenait, des fois. Une envie folle, comme une vague qui va et vient, vous emporte sans crier gare ni même vous demander votre avis. Le si célèbre rire, que l’on ne nomme plus, retentit derechef. Le boss aimait ce côté-là de sa serveuse. Ici, on avait tous une petite particularité loufoque qui plaisait à cet homme, un petit rien parfois, qui faisait qu’on était engagé.
    Sûr, sûr, l’étudiante le connaissait. Du moins, elle connaissait les rumeurs. Cependant, elle doutait bien que cela soit réciproque. A moins que Monsieur le Psychologue soit également branché sur Radio Potins. Pourtant, elle acquiesça, les lèvres étirées au possible, et agita sa main en guise « d’au revoir », sur le passage de l’excentrique qui lui servait de nouveau collègue.
    _


    - Fais attention, mon amour, à ne pas couper tes doigts fripés.
    - Tss !

    A noter que Yamamoto aimait dire « Tss ». Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait aucun répondant, voyons. Tenma avait pouffé, au regard mauvais de sa sempai. Mon dieu, que c’était drôle.
    Anecdotique, mais pas moins crucial pour la suite des évènements. Il est sûr que cela faisait longtemps, que le vase débordait, qu’il en fallait peu. La vieille de la maison dû avoir un tilt, lorsque la petite Aoki se fit remonter les bretelles par le grand chef.

    Oui, oui, elle était sale, merci bien. Qui devait-elle blâmer, pour cela ? Valentine était tout désigné, n’est-ce pas ? On ne contredit pas le boss, voilà pourquoi elle n’attendit pas que son congénère soit sorti avant de passer le pas de la porte. Et aussi parce qu’elle avait depuis longtemps abandonné toute forme de pudeur et qu’elle l’aurait volontiers surpris à moitié nu. H-hum. Il fallait avouer qu’elle le ramènerait bien chez elle, celui-là. Il est mignon, plus ou moins son genre. Bref. On ne va encore dire qu’à cet instant, elle le voyait bien étalé entre ses draps, dans le plus simple appareil. Inutile aussi de préciser que ses joues se teintèrent. Petite vétille, il était assez sympathique de remarquer que plus une personne lui plaît, plus elle rougit lorsqu’elle l’imagine nue dans une position aléatoire. Et du coup, on aimerait tous savoir à quel niveau était ce cher Yui. Et bien, elle était passée en mode tomate, ce qui est un bon résultat.

    - Vous auriez pu attendre que j’aie fini…
    - Il fallait y réfléchir avant d’être aussi « charitable », mon cher, déclara-t-elle, en montrant son tablier tâché d’un geste imprécis.

    Ses joues reprenaient leur couleur habituelle. Flûte. Il l’avait bien coupée dans ses fantasmes, avec sa voix désagréable. Enfin voyons ! Venait-elle, elle, vous couper au beau milieu de l’acte, à l’instant où le plaisir est à son apogée ? Aucun respect. D’autant qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Si ce monsieur n’est pas content, qu’il invente la machine à voyager dans le temps, et qu’il retourne en arrière et ne la salisse pas. Alors, il aura l’occasion de se changer sans devoir supporter l’œil pervers de la maid. Quant à elle, elle n’avait que le tablier à changer : lequel des deux étaient le plus embêté ? L’homme qui avait sa chemise trempée et qui ne voulait pas se changer devant une personne, ou bien la femme qui, de toute manière, se moquait de la bienséance ? Bien que ce garçon-là ne soit pas du pays. Un japonais aurait été bien plus embarrassé, dommage.
    Tenma fit quelque pas jusqu’à son casier, pas bien loin de celui du râleur (dont elle nota le numéro, toujours utile), où elle posa le tablier sale. Pauvre bout de tissu. Il était fichu. Elle avait mis tellement de temps à faire les dentelles, mais elle était fière du résultat. Un beau petit costume, sur mesure, la taille parfaite.
    Elle eut une pensée pour son camarade qui ne bougeait pas, à quelques pas de là. Aurait-il honte de se montrer ? La demoiselle afficha un sourire. N’était-ce pas adorable ? D’autant que les seuls costumes de majordome que l’on trouvait étaient ceux du gérant, qui était un homme tout de même « bien en chair ». Il y avait bien Nozomu : lui et le psychologue avaient une corpulence assez semblable. Mais elle devait déjà recoudre son unique rechange parce que ce gugusse avait trouvé le moyen de tomber et de le déchirer. Il restait… les costumes de maid. Sa mine s’illumina soudain, alors qu’elle le dévorait du regard, avec dans la merveilleuse idée qu’il serait adorable en serveuse. Exactement comme lorsqu’elle avait imaginé la tâche de café, ce qui ne voulait dire qu’une, et une seule chose : cela allait arriver, peu importe comment.

    Et clic clac. Ce n’est pas moi !

    L’inconvénient, lorsque l’on est une fille de sa trempe, c’est que l’on a tendance à se faire accuser de tout et de rien. Alors forcément, quand ce n’est pas de sa faute, elle le revendique. Ce n’était pas lui, elle le fixait depuis tout à l’heure. Et vient sous ses yeux l’image d’une Nanami enragée, de la fumée crachée par les oreilles, prendre vicieusement la clé du vestiaire et fermer la porte. Petite garce. Et alors que la petite japonaise pensait ressortir certaines photographies compromettantes du dossier de sa collègue, elle vit cet idiot d’européen où de je-ne-sais-quoi filer vers la poignée qu’il agita dans tous les sens. Et bien, pas très malin, pour un psychologue. Quand une porte est fermée à clé, il y a peu de chance de pouvoir l’ouvrir juste en tournant la poignée : c’est le principe de la serrure.
    Manque de bol, on l’entendait ici, la musique était devenue plus… mouvementé. Alala, si ce n’était pas amusant, qu’ils se retrouvent tous deux enfermés dans la même pièce, à l’instant même où elle le voyait bien déguisé en soubrette ? Heureux coup du destin, hmm.
    Elle le rejoint, silencieusement. Qu’elle fasse quelque chose ? Elle esquissa un nouveau sourire, encore un, toujours la même aura de peste qui en ressortait. Elle nota l’accusation, tout en se dirigeant apathiquement vers les habits des jeunes employées de cet endroit. Elle devina la taille susceptible de lui aller le mieux, et chopa le cintre, pour simplement le laisser tomber aux pieds de Valentine, à son retour.

    Puis, elle se courba, et retira sa robe, laissant ainsi à son camarade la liberté d’admirer ses sous-vêtement roses, affublés de dessins assez gamins : des canaris. C’était ze fameux ensemble rose avec des canaris. Et si vous trouviez cela absurde ou risible, alors que Dieu vous vienne en aide, parce qu’à travers les yeux de la Pompom, c’était la chose la plus adorable qu’elle n’ait jamais trouvé dans un magasin de lingerie.

    - Oh. Je peux faire bien des choses.

    Lança-t-elle d’un ton assuré, bien posé sur sa voix indolente. Elle chercha son regard, déchirée entre l’amusement et le sérieux, s’imposait avec toute l’autorité dont elle pouvait faire preuve, le fixait sans faille, sans vacillement. Elle laissa ses jambes fléchir, et se baissa à son niveau. Ainsi positionné, féline, elle se fraya un chemin entre ses jambes –car supposons qu’elle pouvait-.

    - Donc… Avatar de la méprise à mépriser qui se méprend, vous changerez vous seul, ou devrais-je vous aider ?

    Et ainsi, certains points s’éclaircissent : elle ne voulait pas que la robe soit tâchée par la chemise trempée de Valentine, alors elle l’avait enlevée. Donc, non, ce n’était pas une technique foireuse de drague ; voyons, Tenma était bien moins subtile que cela, lorsqu’il s’agissait de coucher avec quelqu’un. Mais là n’était pas la question. Puisqu’elle tenait tant à le voir revêtir l’uniforme de la maison. Malgré cela, elle lui laissait le choix. Voyons, voyons, elle ne le déshabillera que s’il est consentant. Cela ne l’empêcha pas de défaire un bouton, fixant la chemise, le regard perdu.
    Tiens, et sa dette ? Il lui devait toujours vingt mille cinq cents yens. Plus, les dix mille du service rendu –elle est allée lui chercher son costume-, et les dix mille des dégâts physique causés –parce qu’elle est frileuse- ce qui finit par nous faire une somme conséquente. Et lui rappelait qu’il l’avait accusée à tort. A cause de sa maladresse ? Alala, mais, n’était-il pas seul à avoir décidé d’entrer dans ce café, en premier lieu ?

    - Vous me devez à présent quarante mille cinq cents yens. Hmm... Non. Cinquante mille cinq cents.

    Lâcha-t-elle, se plaisant également à laisser ses doigts dériver vers le second bouton du vêtement de Monsieur. L’histoire se répétait, Tenma se répétait, comme elle savait si bien le faire. Parce qu’elle le vaut bien. Cinquante mille cinq cents ? Parce qu'il se méprenait, et qu'il l'avait attristée en l'accusant de la situation. Ou pas.

    - Avatar de la méprise à mépriser qui se méprend.

    Elle aimait décidément cette appellation. C’était long, désagréable à l’oreille, et cela la faisait rire.



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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptySam 28 Nov 2009 - 15:51

Evidemment, Tenma ne pleurait pas et n’avait jamais pleuré devant Yui.
Il le savait pertinemment, en lui tapotant les joues comme si elles avaient pu être trempées de larmes. Et puis il l’avait vu, son regard, à cette petite peste. Le même que lorsqu’on se prépare à faire un coup. Le même que celui de tous les mômes pas sages qui ne savent pas tenir à leur place. En somme, Valentine aussi pouvait se ranger dans cette catégorie ; celle de ceux qui aiment bien aller jeter des piques à leur entourage, juste histoire de voir.
Bref; quoiqu’il en soit, personne n’est sorti de l’auberge avant longtemps en tout cas. Un peu comme les deux hurluberlus qui se retrouvent enfermés dans les locaux. Mais là, c’était toute une autre histoire. Presque aussi folklorique que le punk rock endiablé du patron. D’ailleurs, trop occupé par sa petite personne, Yui ne dénota en rien les pensées telles que pouvaient l’être celles de la petite Aoki à cet instant là.

-J’ai été aussi charitable que vous l’avez été, ma chère, ironisa Valentine, presque boudeur. Au fond, il fallait dire que cette situation l’amusait un brin. Pour ne pas dire du tout au tout. C’est vrai quoi, l’enchaînement des évènements prenait bel et bien une curieuse tournure, en plus de l’originalité qu’offraient ces lieux. Et voilà comment avec une tâche de café, on en arrivait à se retrouver nez à nez avec une maid en sous-vêtement rose à canaris. A cela, rajoutons la soubrette qui venait d’atterrir à ses pieds. Apparemment, elle lui était dédiée. Tenma pensait-elle vraiment qu’il enfilerait ça ? Is that a joke ?
En fait, ce n’était le fait de s’habiller en maid qui donnait à Valentine du fil à retordre. Bah après tout, c’était bien lui qui s’était baladé dans la moitié de la ville, complètement métamorphosé à l’image de sa sœur. Et avec ses traits quasiment androgynes, Yui pourrait probablement paraître sans problème sous le jour d’une serveuse au café. Il aime bien paraître sous un jour différent. Seulement quand c’est lui qui est à l’initiative de ses actions. Or ce n’est pas le cas, maintenant.

« Oh. Je peux faire bien des choses. »
-Comme reverser le café sur les gens, ou encore porter des canaris, par exemple… rétorqua-t-il amusé. Je me demande si j’ai tellement envie de savoir tout ce que vous pouvez faire.

Alors que la petite japonaise s’était faufilée là, en face de lui, Yui lui attrapa tranquillement les poignets. Et pendant ce temps encore, la douce Yamamoto se tourne 150 films dans la tête du plus possible au plus improbable. Et si Tenma faisait… et si Yui faisait… et si eux deux…
Ahaha. Quelle bonne blague. Yamamoto ne sait justement pas encore que Yui Valentine n’aime pas ce qui se déroule comme prévu. Et qu’accompagné d’une fillette telle que Tenma, absolument rien de prévisible n’est susceptible de se passer. Et ce n’est sûrement pas rosy aux canaris en train de déboutonner sa chemise qui allait réveiller en lui quelconque stimulus ; Valentine est trop complexe pour tirer une forme de joie la dedans. Alors bien évidemment, Tenma est adorable vu comme ça, personne ne peut le remettre en cause. Mais ce qu’on ne rappellera jamais assez, c’est que Yui Valentine est tout et rien à la fois. Encore trop tourné sur sa petite personne pour pouvoir s’intéresser de si près à une autre. Les bons côtés du narcissisme, c’est qu’on se suffit à soi-même. Exactement comme le psy en présence.

-Votre aide payante s’apparente plus à une offre… badina-t-il tout en relâchant les poignets de la maid. -Mais qui vous dis que j’achète ? Allons, ne vous méprenez pas déjà avec vos quarante cinq mille cent yens imaginaires, je vous prie ; ce serait dommage que vous en deveniez vous aussi un avatar de la méprise à mépriser qui se méprend.

Il avait répété cet espèce de qualificatif, à deux doigts d’éclater de rire. Ça pour une première fois, c’était bien la première qu’on le désignait ainsi. Il en fut terriblement amusé. Se décalant sur le côté, il attrapa la tenue et la tint à bout de bras pour en juger les détails. Sans empressement, il se dirigea vers le long miroir qui ornait l’armoire d’où la petite maid avait sorti la tenue. La glace lui renvoya son cher reflet lorsque son haut taché glissa à terre. Ouf, ses côtes étaient encore bien là ; elles n’étaient pas encore tombées. Cette hantise de les voir craquer à nouveau suivait le farfelu de près, depuis l’incident avec un des élèves de l’académie. Si bien, qu’il se promenait avec cette fameuse compresse lui momifiant tout le tour de la taille. Aujourd’hui encore, il se surprenait encore à s’imaginer dans une douleur imaginaire sans nom, alors qu’il se portait comme un charme. Hypocondrie dit-on...
Sans plus de chichis, il commença par enfiler la soubrette. Tout homme –se considérant justement comme homme- aurait forcément fait des mains et des pieds pour ne pas mettre un tel uniforme. Alors Valentine en fit tout le contraire, et s’habilla au plus naturellement du monde, comme si c’était-là un geste qu’il faisait tous les jours, avec cette même tenue. A quoi bon revendiquer être un homme quand on sait qu’on l’est déjà ? Le changement, la fantaisie, ‘y a que ça de vrai. Et puis pour rien au monde il aurait laissé le petit loisir à Aoki de défaire les boutons de sa chemise.

-Mais bien sûr, cinquante mille cinq cent, répéta-t-il tout en boutonnant tranquillement la soubrette. Arf la vache, c’est plus court que le yukata, pour le coup. Peu importe, il ne s’appelle pas Yui Valentine pour rien. –…A l’effigie de vos beaux yeux peut être ? Quoique je devrais peut être m’attendre à ce que vous réclamiez une paie juste pour le fait de m’avoir adressé la parole. Cela dit, petite fille, je ne peux vous payer pour de si piètres services, vous avez encore tant de progrès à faire !

Valentine rajusta les plis de son nouvel uniforme, jetant un bref coup d’œil vers Tenma. Il ramassa sa chemise cafetée, avant de la fourrer dans son casier. C’est qu’il aime bien s’approprier les choses sans en demander la permission. Retirant ensuite son pantalon, il s’assit à même le sol, avisant la petite Aoki, d’un air narquois.

-M’en voulez vous tant que cela pour réclamer cette somme exorbitante ?

Chez Valentine, une somme qui est exorbitante n’existe pas. Car, il fait malheureusement –ou heureusement- partie de ces gosses qui jamais ne sauront rêver de la richesse. Ni l’apprécier. Sur ce, il eut un air profondément ennuyé; si tourmenté, qu’un soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’il fixait la maid d’un regard désolé.

-Dans ce cas…

De l’autre côté de la porte, la musique changea encore de registre pour muer en un classique. Sacré patron… Mais à ce moment là, le psy est encore trop borné pour admettre qu’il est déjà son patron. Ça viendra, petit à petit…

*Dans ce cas… je ne vais pas tarder à ouvrir la porte pour faire éclater au grand jour une scène des plus compromettantes… A moins que ce ne soit Chef qui prenne les avances… Ooh oui, et si cette sale gamine de Tenma et monsieur Valentine sont surpris au moment auquel je pense… ça va chauffer pour eux… hihi, ça va chauffer ! Tu vas voir Tenma…*
-Allons Nanami! Que fais-tu devant la porte! Il y a d’autres hôtes qui arrivent, va donc les accueillir ! Mais où sont Tenma et Yui! Le service doit tourner, sapristi !
*Tsss…* –Je… Bien monsieur!

Aucun répondant celle-là, décidemment.

Pour en revenir du bon côté de l’histoire, Valentine, lui, n’a pas encore saisi la rivalité éternelle que voue Nanami Yamamto à la jeune Tenma Aoki. Peu importe, ce n’est pas une affaire qui le regarde et ô dieu que ça lui passe à trente kilomètres au dessus de la tête. Son air attristé finit en un éclat de rire.

-Et bien dans ce cas, vous pouvez m’en vouloir encore beaucoup ! Encore très, très, très longtemps, je vous assure !

Se relevant, il lui tapota affectueusement la tête et entreprit se passa la main dans ses mèches longues blanches aux quelques traces bleu décolorés.




Sapristi.

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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptyDim 20 Déc 2009 - 21:45

______________________________________________
.•°♥●♥°•.

    Ah, la charité. Si seulement tant de bonté pouvait être utilisée à meilleur escient, les pauvres petits somaliens ne seraient plus aussi affamés, et l'on ne ferait plus de blagues à leur sujet. Je vous en aurais raconté une bonne, mais il aurait malheureusement fallu que vous puissiez me voir. Quoique l'on puisse douter que leur renverser du café dessus soit une grande preuve de générosité. Quand à porter des canaris, c'était une autre histoire. Elle convenait que ses sous-vêtements ne plaisaient pas à tout le monde. Tous les goûts sont dans la nature.
    Quoi qu'il en soit, elle prenait son pied. Si monsieur était amusé, alors elle, que devrait-elle être ? Elle préfèrerait le voir rouge de colère et d'embarras, mais elle ne dépréciait pas ses réactions. La japonaise se contentait tout à fait de l'originalité de ses répliques, et en gardait son sourire méprisable. Méprisable. Avatar de la méprise à mépriser qui se méprend. Avatar de la méprise méprisable qui se méprend. Lequel était donc le mieux ? Qui sait.
    Et s'il savait, si seulement il avait une petite idée du large éventail de choix qu'elle proposait.

    - Ah ! Vous seriez surpris.

    S'exclama-t-elle, (ou tout du moins, une exclamation à sa sauce, car la manière dont elle parlait ne lui permettait pas vraiment d'être très expressive) continuant son chemin vers le fameux bouton de la chemise du sieur. Certes, elle aurait bien aimé réveiller ne serait-ce qu'un petit quelque chose chez cet homme. Après tout, elle n'était pas très habillée, et elle avait encore confiance en son sex appeal. Mais semblerait-il que monsieur n'était pas de cet avis, et qu'il n'appréciait pas qu'elle s'occupe de le déshabiller, puisqu'il saisissait ses poignets, l'entravant en si bon chemin. Soit. Tant qu'il passait le costume, elle ne rechignerait pas. Mais elle ne lui faisait pas d'effet. Pas même un tout petit peu ? Déception. Comme elle ne savait comment prendre cela, elle préféra ne pas le prendre. Après tout, tous les goûts sont dans la nature. Cela reste tout de même frustrant.
    A moins qu'il ne soit pas de ce bord, ce qui, après avoir eu un petit-ami homosexuel, ne l'étonnerait pas. On n'y pense peut-être pas assez, mais il y en a plus que l'on ne le pense.

    Elle écouta tranquillement le folâtre, profitant qu'il la relâche pour s'asseoir en seiza, comme savent si bien le faire les japonais. Avatar de la méprise à mépriser qui se méprend. Cette forme était décidément la meilleure. Et lui se méprenait décidément beaucoup.

    - Mais qui vous dit que vous achetez ?

    Pour reprendre ses mots. Non, il n'achetait pas. Il avait déjà acheté, sans payer. C'est pourquoi il avait une dette. Sûrement, qu'il n'avait pas vraiment acheté, et qu'elle transformait des services, inventait des maux, arrangeait le tout en articles vendus. Mais que voulez-vous, si cela lui plaisait. C'était son petit jeu. Tout comme celui de l'avatar de la méprise à mépriser qui se méprend. Ainsi, elle ne pouvait devenir un avatar de la méprise à mépriser qui se méprend, car cela ne faisait pas partie des règles, et que lui et lui seul pouvait être surnommé ainsi. Par conséquent, elle était immunisée. Elle avait donc tout le loisir de se méprendre et de jouer. Gamine ? En quelque sorte. Et bien, si l'on ne peut plus s'amuser. Certains font du sport, d'autres crament des voitures, et puis y'en a qui se contente de moins que ça.
    Tenma l'observa silencieusement sans bouger, et fut bien heureuse de constater qu'il s'emparait du cintre, et se dirigeait vers le miroir. Elle allait le voir en serveuse. Plus que satisfaite, elle applaudit légèrement, pour montrer son petit bonheur. Pas un applaudissement de cirque assourdissant. Vous savez, lorsque l'on cogne seulement les doigts ? Et ben voilà, comme ça, le truc rapide et à peine audible.

    Afin de protéger l’esprit des plus jeunes, je passerais sur la description des pensées de Tenma. Petite perverse irrécupérable, qui, à la vue de la chemise tombée, et du buste pansé de monsieur, tomba dans un genre de simulation. Une de celles où la chaleur montait seule, sans aucune aide extérieure, où ses joues se teintaient si fort que tout son visage était atteint, et qu’elle se sentait obligée de le cacher sous ses mains. Elle releva la tête, juste pour le voir enfiler la robe. Il lui en fallait très peu, pour dériver. Décidément, le bonheur ne tenait qu’à peu de choses. Il ne lui manquait qu’Allan. Et paf ! L’activité de ses joues s’intensifia. Ah… Allan. Son beau visage, ses lèvres, son corps. Si elle avait voulut se relever, elle n’aurait pas pu, tant ses membres devenaient cotons. Elle pensait à la crise de jalousie qu’il piquerait, en apprenant tout ce qu’elle avait pu faire depuis son arrivée à Keimoo. Il les prendrait tous, fille ou garçon, dans un Super Big Battle Royal, et se ferait exploser la tête sans aucun doute, nul comme il était.

    Et Aoki resta plongée dans ses souvenirs pendant un moment, sans faire attention à Valentine et son costume de soubrette, tout en riant discrètement. Les nerfs, sans doute. Puis il s’assied en face d’elle, la faisant atterrir de nouveau sur terre. Sûr, il était mignon. Très mignon. Ou mignonne. Mignonne. Il était mignonne, habillé en serveuse. C’est qu’on pouvait le confondre, le monsieur.
    Elle l’écouta d’une oreille distraite, tout en observant le spectacle : ainsi, la température pouvait redescendre tranquillement, pendant qu’il parlait de l’argent et d’une idée idiote. Voyons, mon cher, si Tenma vous en voulait, votre vie serait un enfer. A vrai dire, elle l’appréciait beaucoup. C’est un joujou rigolo, et mignon par-dessus le marché. L’embêter était drôle. Comment le déprécier, alors qu’il l’amusait tant ? La musique changea, et la japonaise n’y prêta même pas attention. Elle se concentra sur sa compagne, à son éclat de rire. Pourquoi rigolait-il ? Il avait tout faux. La seule et véritable demoiselle de cette pièce se releva à son tour, avant d’enlacer le joyeux travesti, passant ses mains autour de sa taille. C’est que, l’étudiante était petite, et qu’elle choisissait le plus simple. Elle l’entoura sans forcer, sans même se coller contre lui, ou elle, juste pour le garder en place.

    - Vous vous méprenez encore, avatar de la méprise à mépriser qui se méprend. Comment en vouloir à une si belle créature ? Vous êtes bien trop mignonne, dans votre uniforme. Votre sourire resplendit. Je me demande comment serait votre visage en colère, ou vos beaux yeux embués de larmes, hum ? Vous en feriez craquer plus d’un, moi y compris.

    Une bien longue tirade, pour cette demoiselle. C’était à en confondre les sexes. Entre Tenma qui faisait son numéro de drague à la mords-moi-le-nœud, et Sieur Valentine déguisé en fille, on ne savait plus où donner de la tête. Elle le laissa ensuite libre de ses mouvements. Ce n’était pas tout, mais elle avait froid, et elle devait changer son tablier. Ainsi donc, elle enfila sa robe, et partit fouiller dans le placard afin d’y trouver un tablier blanc, propre. Et, avec un geste particulièrement gracieux, de ceux où l’on remarque une certaine expérience, elle le noua dans son dos, seule. Un beau nœud, bien fait. Pas un nœud de débutant, où le fil part à moitié sur le côté. Non, non. On voyait, à travers ce nœud, qu’elle avait porté ce genre de choses des milliers de fois. Ce nœud. Oui, ce nœud. C’était comme… l’accomplissement d’elle-même, de sa profession. Que dis-je ? L’achèvement d’années de dur labeur, la représentation du travail de toute une vie. Le nœud, mon cher, tout est dans le nœud.
    Et une fois ce manège terminé, elle revint, habillée cette fois, à son compagnon, une idée derrière la tête. La somme semblait ne pas lui convenir. Il pensait qu’elle lui en voulait ? Il ne fallait pas penser de telles horreurs, voyons. Il était vrai que demander de l’argent était une chose froide. Mais alors, elle avait bien des choses à lui proposer, dont une première. Elle sautilla vers lui et s’accrocha à son cou.

    - Revenons-en à nos moutons. Si l’argent ne vous convient pas, faites-moi le plaisir d’un baiser : nous serons quittes.

    Avec un sourire malicieux, elle n’attendit cependant pas son accord. Un baiser, c’était déjà plus « amical » que de l’argent. Oh, vous savez, elle n’y croyait pas, à ces sornettes. Mais elle avait toujours besoin d’une fausse vraie raison, parce que ça lui faisait plaisir. Elle se hissa jusqu’aux lèvres du psychologue, et y posa les siennes. En fin de compte, qu’il travaille dans son école, ce n’était pas bien traumatisant.
    Elle aurait continué plus loin, mais au même moment, on toqua à la porte, l’incitant à se stopper. Elle n’avait pas peur qu’on les surprenne dans cette position. Un p’tit bisou, ce n’était rien, et c’était sa manière de dire bonjour. Juste, la surprise que l’on frappe. Elle ne s’y attendait pas, voilà tout. Voyez, elle resta pourtant accrochée au cou du nouveau serveur.

    Et là, une question torture votre esprit. Qui a toqué, et pourquoi ? Et bien, ce n’est ni plus ni moins que le gérant. Ils mettaient bien trop de temps à se changer, et ils avaient besoin de tout le monde, à cette heure. Pas besoin de chercher, ils n’étaient pas sortis. Alors il était venu frapper à la porte, tout naturellement. Oh, non. Il n’aurait pas ouvert. Imaginons un instant que l’un d’eux soit en train de se changer, juste à cet instant. Et en y repensant, n’était-ce pas indécent qu’ils soient tous deux dans la même pièce pour se changer, malgré leurs statuts de fille et de garçon ?

    - Bon dieu, Yui, Tenma, que faites vous ? Dépêchez !

    Nanami, elle, avait tenter d’empêcher cela d’arriver, et désespéra de voir son plan tomber à l’eau. Et bien oui : vu que Monsieur à toqué, et que la porte est, de toute manière, fermée, ils auront le temps de se rhabiller. De plus, elle ne pouvait pas se ramener comme une fleur avec la clé. Pour ouvrir. Déception partagée par Tenma, de l’autre côté, qui se serait volontiers passée de l’intervention du bonhomme. Enfin, ce n’était jamais que reporter l’échéance. De plus, il fallait absolument que le patron voit cela.

    - Ah ! Mais, il faut montrer au Boss combien vous êtes ravissante.

    Annonça donc t-elle, le sourire aux lèvres.



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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptyVen 25 Déc 2009 - 18:24

Surpris ?
A ça, Valentine aime la surprise, oui. Seulement en présence de Tenma, autant s’attendre à tout. Et les prochains weekends que Yui se verrait passer au café des luxures, -ou plutôt au Luxure’s Café-, promettaient d’être riches en rebondissements. Et cette mademoiselle Canari… n’est-elle pas adorable ainsi, en mignonne petite tenue ? Ah que si, et il n’y a aucun doute là-dessus. Le jeune homme se serait bien laissé affairer entre ses mains toutes attentionnées à défaire ses boutons… s’il n’avait pas commencé à cerner un pan de personnalité de cette petite serveuse. Méfiant et parano, Yui était prêt certain qu’elle lui aurait forcément joué un tour machiavélique derrière son dos. Comme quoi, on n’est jamais mieux desservi que par soi-même ; vieux crédo de base d’un égocentrique égoïste. Mais en aparté, canaris ou pas, Valentine aurait menti s’il avait décrété qu’il ne s’était pas attardé à plusieurs coups d’œil furtifs, sur la silhouette de miss Canari. Et il y a tellement de façons de contempler discrètement certains détails sans les fixer comme un vieux dégueulasse. Un peu de classe, quoi. Yui Valentine n’est pas un mal élevé contrairement à ce qu’on pourrait croire. Yui Valentine aime les choses raffinées ; il aime aussi les apprécier en toute finesse. Enfin… il conviendrait mieux de dire que monsieur apprécie à la Valentine, pour rester plus correct. Et ça, c’est tout un art. Folklorique, certes.

Pour autant, Valentine est-il homosexuel ? Que les débats fusent, l’auteur pense que ça ne lui irait pas tellement ; mais ce personnage est trop loufoque pour répondre à seulement un seul critère en particulier. Yui Valentine est tout et rien à la fois, et il aime ça. Comme par exemple, acheter sans acheter. Plus clairement, acheter sans payer. Pour certains, il s’apparentera à du vol ; pour d’autre une dette. On s’en fiche de qui tranche cette affaire, mais franchement... Quoi de plus plaisant de se retrouver dans un jeu aux règles fixées d’avance, ou l’objectif est justement de bousculer ces règles pour les ramener à ses propres principes ? En outre, il s’agit là de Tenma vs Valentine, où Canari tient un pan de la nappe et l’Avatar de la méprise (-du méprisant, méprisé de la méprise etc, etc.) en tient l’autre bout. Et c’est à qui tirera le plus fort. D’ailleurs, si Valentine avait su qu’il avait délaissé cet instant de petit bonheur à la petite Aoki, en se changeant sagement sous ses yeux, il se serait volontiers caché derrière un casier, ou se serait débrouillé pour ne pas qu’elle le voit. Parce que bien entendu, il l’a fait exprès, de ne pas faire des pieds et des mains pour enfiler cette tenue. N’allons pas croire qu’il raffole se revêtir ainsi tous les jours. Heureusement qu’il est trop tourné sur sa petite personne quand Tenma se met à applaudir du bout des doigts, fébrile. Et heureusement aussi que le miroir lui renvoie non seulement son propre reflet, mais aussi celui de la miss Canari en background. Ce qui n’est pas désagréable, pour franchement dire. Et là voila qui se cache le visage entre ses mains.

Valentine pouffa littéralement de rire, amusé. Dans sa tête, c’est parce que c’est une petite japonaise innocente qui, au grand jamais, ne pourra faire face au torse nu d’un homme, sans avoir un brin de mimique dans le genre. Le psy est encore loin de se douter qu’il a à ses côtés, une petite perverse digne de ce nom. Que voulez-vous, il n’est pas dans la tête de tout le monde, non plus. Et Aoki, n’est-elle pas a d o r a b l e, avec son petit teint rouge ? Mais ce détail là, il ne l’a pas vu, car une fois de plus, c’est un monsieur « moi-d’abord » et qu’il est trop concentré à rajuster les plis de sa robe. Tiens, pourquoi pouffait-elle dans son coin, miss Canari ? C’est drôle, l’un pouffe dans un coin, l’autre pouffe dans un autre, et eux seuls en détiennent leur propre raison.

« Vous vous méprenez encore, avatar de la méprise à mépriser qui se méprend. Comment en vouloir à une si belle créature ? Vous êtes bien trop mignonne, dans votre uniforme. Votre sourire resplendit. Je me demande comment serait votre visage en colère, ou vos beaux yeux embués de larmes, hum ? Vous en feriez craquer plus d’un, moi y compris. »
-Mais oui, c’est cela, allez donc vous changer que je voie si vous êtes plus mignone, dans votre uniforme que moi, marmonna le jeune homme, cessant aussitôt de rire et grimaçant légèrement, comme s’il avait mordu dans du citron. Toujours étrange d’être qualifié ainsi. Et puis c’est bête, parce que Tenma serait forcément plus mignone que lui dans cet accoutrement. Il bouda d’ailleurs un moment, en l’espace que quelques minutes futiles.

Et quel dommage, qu’il doive dire au revoir aux canaris, d’ailleurs. Mais la gracile petite Aoki se débrouillait en experte avec sa tenue de bout en fin. Oui, son nœud à lui, il faisait piètre mine à côté du sien… ah, cette différence de niveau ! C’est vrai quoi, aujourd’hui est le premier jour de Valentine alors qu’Aoki, elle, elle doit connaître toutes les petites mœurs dans les moindres détails de ce café. En tout point, la petite japonaise serait mignonne et craquante à souhait. Yui grogna, haussant des épaules, lorsqu’il se releva, sur le point d’aller tambouriner la porte pour se faire entendre. Il fallait bien faire quelque chose pour être entendu, dans ce bas monde. Mais alors, Tenma revint en sautillant, pour finir pendue à son cou.

Et elle parlait d’une proposition !? Elle s’était servi toute seule, la garce !
Pour le coup, Valentine n’avait rien vu venir et fut presque révolté qu’elle ait obtenu aussi facilement son dû. Enfin, ce qu’elle réclamé comme étant tel. Dommage que Yui s’en rebute trop à ses idées pour savoir mieux profiter de ce poutou imprévu. Il pourrait facilement avouer qu’il n’en n’avait pas assez profité, sur le moment. Peut être qu’il aurait dû chercher à prolonger ce petit moment plaisant, pour aller plus loin. Mais non. Valentine n’est pas Valentine pour rien et ce scénario là est presque trop banal à ses yeux. Offrez lui de l’original, offrez lui l’inaccessible et peut être qu’à ce moment là, il achètera sans rechigner. Pour ce sale gosse de riche qui ne connaîtra jamais l’argent en tant qu’objet de valeur mais comme simple jouet d’échange, plus on lui interdit une chose, plus il a envie de la convoiter.

-Et vous me faites payer en nature ! parvint-il à s’exclamer après que les coups contre la porte ait retenti. Et pour résumer le tout, on avait commencé par l’achat sans payer, puis l’achat sans consentement, et à ce stade, ce n’était plus du vol… -C’est du viol mademoiselle ! Imaginez que je vous demande de me rembourser en nature, moi ! Je passerai pour quoi après ? J’exige que vous me rendiez mon dû !

Toutefois, Valentine avait pertinemment compris que dans cette histoire, il ne s’agissait ni d’acheter ni de vendre quoique ce soit. On fait passer ça comme étant tel. Juste pour le plaisir de se chamailler sur un sujet, un autre, puis un autre. Lancer des piques, rendre la vie de l’autre infernale. Boucle interminable, sans trêve et sans répits. Mais le farfelu de français avait quand même prit un air indigné lorsque sa désormais coéquipière avait insisté une nouvelle fois sur son caractère « ravissante » à vanter près du chef.

-Il suffit ! Tsss…. rétorqua Valentine, se plaçant devant la sortie, dans l’intention de retrouver « son dû » avant toute chose. Et tout à l’heure, il avait gesticulé en s’exclamant, donnant involontairement un coup contre la porte. Rendez-moi mon bisou, voulez-vous !

Et, tout en tirant la petite maid à lui, il lui avait attrapé le visage à deux mains, et il aurait atteint son but, si cette porte où il était adossé, ne s’était pas manifestée à ce moment-là. Mais comme -de toute évidence-, au LuXure’s Café, les portes s’ouvrent à l’envers à l’instar des serrures inversées, il avait perdu son équilibre en arrière, entraînant Tenma dans sa chute. Quel cruel destin.
Le boss, lui, les mains sur les hanches en signe de contrariété, n’a le temps que de faire un pas sur le côté et de voir un amas de robe à tablier froufroutés dégringoler sous ses yeux. En voilà un drôle de spectacle, ses deux maids sont à plat sur le sol, l’une au dessus de l’autre.

-Saperlipopette ! Que fabriquiez-vous tous les deux! Je ne recrute pas mes salariés pour faire Bisounours ici !
-… Vous connaissez Bisounours, monsieur ? reprit Valentine amusé, encore étalé au sol.
-Ôôôô ! Vous vous êtes… vous êtes…
- « Ra-vi-ssan-te » n’est ce pas, oui je sais, releva le jeune homme, d’un air amer. Son regard fusa vers Tenma en lui lançant des éclairs, et il grommela : -Ôte-toi de là, le Canari, veux-tu ?

Il se releva.
Quant au chef, c’était à peine s’il n’allait pas sortir son appareil pour mitrailler son nouveau maid sous tous les angles. Ah il est fier de son équipe, le boss, aucun de doute possible là-dessus ! Ce sacré gérant qui a entendu les coups frappés à la porte et qui s’est souvenu que la clé était plantée du mauvais côté… Oui, sacré gérant.

-Excellent travail Tenma !

Il est persuadé que c’est elle qui a aidé –partiellement ou complètement- Valentine à s’habiller.
Ce dernier accusa le coup, avec l’impression d’avoir mordu dans un autre citron. Aoki… Aoki, elle ne perdait rien pour attendre.

-Allez, au travail, on a suffisamment perdu de temps comme ça ! Tenma, je compte sur toi pour former notre nouvelle recrue ! confia le patron. Et il lista entre autre, les tâches qui attendaient les deux zoulous. Rendre la salle clean, la déco de Noël, la vaisselle, les vitres, etc., etc., etc., et tout ça en accueillant les clients avec dynamisme et sourire. Puis, il se prit le loisir de rajouter : -Valentine, vraiment, tu es superbe !

Avant d’éclater de rire.
Accompagné d’un rire jaune du serveur déguisé en serveuse. Quel déplaisir.

-Et Yui, prend soin de Tenma, c’est la meilleure maid de mon café ! Vous ferez un excellent binôme, j’en suis sûr, lui glissa-t-il en aparté. Pour un peu que le psy se serait cru dans un espèce de quai, à l’orée d’une mission commando. Enfin. Peut être était-ce vraiment le cas. Et c’est ça, vous verrez comment je serais « superbe » avec Tenma… se retint-il de lancer, de mauvaise foi. Quant à Nanami, elle pourrait bien se mordre les doigts voire même se les avaler si elle avait entendu le compliment du patron envers son ennemie jurée.

-Comptez sur moi pour ne plus remettre les pieds dans ce café sous peine d’une bonne, non, d’une excellente raison !

Mais le chef est un homme occupé, déjà parti vaquer à ses devoirs.
Un brin boudeur, -certes, si Valentine est un excentrique, porter des robes aussi courte n’est pas un loisir classé dans son top ten- le jeune homme tira le bout de sa tenue vers le bas –cette vieille impression de porter un truc ridiculement court… et avisa la petite Aoki. L’idée de former une équipe avec elle prenait des allures plus folkloriques.

-Vous verrez je vais être ra-vissante et su-perbe avec vous, grinça Yui, un grand sourire sonnant plus faux que jamais.

Aussi ravissant qu’il pourrait se montrer, sous son éducation de sale gosse de riche qui n’a jamais eu l’idée de toucher la texture d’un balai ou d’un aspirateur, pas plus que les décos, les produits vaisselles et tout ce qui peut s’apparenter à du ménager quotidien. Adieu petits plaisirs de la sous-traitance. Et il avait reprit son vouvoiement agaçant, alors qu’un étranger à cette scène aurait pu jurer que ces deux-là se connaissaient depuis toujours.

-Alors par quoi commencerez-vous, Canari ?
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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptySam 26 Déc 2009 - 19:49

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    Non, décidément, on ne pouvait pas appeler cela « payer en nature ». Enfin si, mais non. De toute manière, que ce soit le cas ou pas, cela revenait au même. Un petit bisou de rien du tout et monsieur semblait profondément choqué. Et bien, il n’avait pas fini de l’être, puisque dorénavant, ce serait son régime dès qu’elle le verrait. Tout le monde y passait, au p’tit bonjour. Même Yamamoto. Si ce cher Valentine se pensait trop unique pour être amené au rang de chacun, il avait tort. Pas avec Tenma. Elle arrivait toujours à obtenir ce qu’elle voulait, aussi long devait être l’effort. Elle devait avoir ce qu’elle désirait. Capricieuse en un sens, sans vraiment être une sale gosse qui gueule son mécontentement lorsque l’on ne lui obéit pas. Pas besoin de céder, ni même d’être rapide, mes enfants. La japonaise était de nature patiente, et savait se servir seule. La preuve en images, en couleurs, en direct.
    Il avait fini par la payer sa dette. Et il parlait de viol ? Oh non, ce n’était pas ça, un viol. Ou du moins, d’après son dictionnaire. Elle n’y avait même pas mis la langue. Comment cela pourrait être un viol ? Mais elle, payer en nature ne la dérangerait pas le moins du monde. Il était mal la connaître que de penser qu’elle en serait indignée. Il ne passerait pour rien, il n’y avait qu’eux deux. Il pouvait exiger autant qu’il voulait, c’était sa dette qu’il avait payé et encore, pas entièrement. Elle n’avait rien à lui rendre. Bien au contraire, il avait encore à lui donner.

    Il suffit ? Tss ? Mais voyons, c’était un compliment. Il était ravissante. Cette remarque aurait dû lui faire plaisir ! Ou pas. Serait-il en train de s’agacer ? Cette idée lui arracha un sourire. Ah oui, ça c’était drôle. Elle gagnerait un peu facilement, ce qui était tout de même décevant, mais tant pis : le voir rouge de colère serait forcément plus amusant. Oh ça oui, elle était contente. Il fallait pousser le bouchon jusqu’où ? Elle serait bien curieuse de le savoir. Lui rendre son bisou ? Têtu ! Il était absolument hors de propos. Elle n’allait pas le lui rendre. Pas de négociations. Allez, allez, mon cher, ne restez pas devant la porte : il est temps de sortir. Et alors qu’elle s’approchait dans le but de délicatement le dégager du chemin, elle se sentit soudainement tirée, et s’étonna de sentir son visage emprisonné entre deux mains. Ah non ! Mais qu’il essaie, le fourbe, elle lui mordra la lèvre. Il était juste question de ne pas rester surprise trop longtemps. Mais, sans pouvoir mettre son plan à exécution, une seconde surprise suivit : pourquoi n’était-elle pas arrêtée par la bouche du Sieur ? Pourquoi continuait-elle sa route, contre toute attente, en dépit des lois physiques ? Parce que la porte était ouverte.

    Ah, qu’elle fut bien heureuse qu’on la réceptionne. Instinctivement, elle s’aida de ses coudes, et grâce au ciel, elle ne s’écrasa pas sur la petite nouvelle. Heureusement pour lui, surtout. Mine de rien, elle faisait son poids, la petite Aoki. Tenma se contenta d’assister à la scène, l’idée de se lever n’étant pas chose évidente. A vrai dire, maintenant qu’elle était libre, elle irait bien faire un petit coucou à sa Nanami adorée, et éventuellement lui faire part de sa situation actuelle, qui ne lui permettait pas de planifier quoique ce soit contre notre étudiante. Sûre que c’était elle. Qui d’autre ? Cette femme était trop prévisible.

    Oh. Elle n’était pas seule à trouver Valentine absolument délicieuse dans l’uniforme de la maison. C’était certain, que cela plairait au patron. Tenma devait comprendre ce cher Valentine, si elle voulait l’énerver. Et elle avait relevé ceci : il n’aimait pas être ravissante. Dommage que le boss soit juste à côté, et que le travail les attendait, sinon, elle se serait fait une joie de ne pas faire ce qu’on lui demandait. Elle se serait volontiers laisser tombée sur lui, et l’aurait maintenu à terre autant que possible. Malheureusement, les conditions n’étaient pas réunies. Alors, avec un charmant sourire, elle se releva. Ironique pour monsieur le psychologue, et amical pour le gérant. Elle ne réagit pas plus aux félicitations, et continua de sourire, tout bonnement.
    Mais. Il l’avait appelée Canari ? N’était-ce pas adorable ? Ces oiseaux étaient si mignons. Le rose et les canaris, enfin réunis. Passons. La japonaise effectua un garde à vous bancal, en guise d’accord. Bien sûr, elle se ferait un plaisir de le former, le petit Yui. Et pour achever la scène, elle alla s’accrocher au bras de son « partenaire », tout particulièrement joyeuse, appuyant sur le « superbe » en le répétant à voix basse.

    Elle avait vaguement mémorisé la liste de choses à faire. Bah tiens, elle allait tout faire avec l’autre zigoto. Elle était serveuse, pas bonniche. Le plus hallucinant, dans l’histoire, c’était qu’ils faisaient le ménage en présence des clients. Autre superbe invention du chef, et particulièrement rentable, avec ça. Après tout, un cosplay café, c’était une usine à cliché, et là, pour le coup, les clients aimaient particulièrement le moment où les filles se penchaient sur leur balai. Ah ça, une petite japonaise pudique ne pourrait sûrement pas travailler là-dedans. Pauvre petites filles. Tenma s’accommodait de ce système, et chacun savait pourquoi les jupes étaient si courtes, alors non, il n’y avait pas de quoi se plaindre.
    Elle laissa le patron lui voler son jouet tranquillement, se plongeant dans une idée où le psychologue, techniquement supérieur à elle dans la société japonaise (en plus des restes du machisme nippon, il est plus âgé qu’elle et fait partie du personnel de l’établissement dans lequel elle étudie. Heureusement qu’il n’est pas japonais), devenait son disciple. Son kôhai. Son padawan. Ah ! Elle venait d’avoir une idée terriblement géniale. Elle s’en amusait d’avance, rien qu’en imaginant sa tête. Oh, ça allait être rigolo, ça. Aussi, elle l’abandonna juste quelques secondes, le temps d’aller chercher un crayon. Un bête crayon à papier. Et puis revenir, juste à temps pour capter les merveilleuses intentions de l’Avatar. Oh ! Il allait être ravissante et superbe ? Elle esquissa un sourire malin. Curieuse.
    Embêter Valentine était amusant.

    - Alors par quoi commencerez-vous, Canari ♥ ?
    - Etablir les règles. Si je vous apprends, je le ferai en bonne et due forme. Premièrement : faire ce que je vous dis, vous devrez. Deuxièmement :, elle s’interrompis, et posa un doigt sur ses lèvres, faisant ainsi référence au bisou de plus tôt, me laisser ce que j’ai pris légalement, vous devrez. Troisièmement : respectez ces règles, vous devrez, ou bien…

    Et là commence son nouveau jeu, en plus de parler « à la Yoda », comme si la construction du japonais n’était pas assez compliquée comme ça. Le truc, c’était de bien viser, mais pour cela, elle avait confiance. Il fallait être rapide. Et elle le fut. Aussi vivement que possible, afin de ne pas gâcher l’effet de surprise, elle couvrit es yeux de son collègue avec sa main, et utilisa le crayon jusqu’alors habilement caché derrière son dos : pour le lui planter dans la narine gauche. Elle lui rendit la vue, et retira le crayon du pauvre nez agressé juste après, un large sourire satisfait accroché aux lèvres.

    - … cette punition, vous subirez.

    Elle se mit à rire discrètement. Est-ce que cela l’agaçait ? Qu’est-ce que ça faisait, de subitement se retrouver avec le bout d’un crayon (pas le côté mine, bien sûr, elle n’est pas aussi méchante) dans une narine ? Bien évidemment, que ce devait être étrange. Peut-être un tantinet dégoûtant, remarque. Mais elle était bien loin de ça. Elle se fit une joie de jeter à la poubelle l’instrument de torture, avant de se frotter les mains l’une contre l’autre. Ah ça, elle était fière. Cependant, au rythme ou ça allait, à moins que monsieur ne respecte les règles, ce dont elle doutait fort, elle allait avoir besoin de beaucoup de crayons. Elle commençait à le cerner un chouia, pour peu qu’elle sache déjà qu’il était étrange. Tout ça, juste pour savoir ce que ça fait, de mettre un crayon dans le nez de quelqu’un. Malheureusement pour lui, il était tout désigné pour être cobaye. Comme une petite souris albinos sur laquelle les scientifiques feraient pousser des oreilles. Enfin, il n’était pas tout de s’amuser : elle ne gagnera pas sa paie ainsi. De plus, rester sur place sans rien faire, ça ramolli les muscles. Bien que l’envie de le comparer aux ramens froids qu’elle oublie parfois de manger soit tentante, il fallait bien le faire travailler un peu.

    - Bien, Avatar de la méprise à mépriser qui se méprend. Puisque vous êtes serveuse, vous accueillerez les clients. Si une fille entre, laissez-la à Nozomu, annonça-t-elle, presque en bonne professionnelle, en montrant le dit serveur calé derrière le comptoir, En bref : vous leur souhaitez la bienvenue, les amenez à leur table, leur tirez la chaise, et prenez leur commande. Il faut les appeler « maître ». Je reviens. Attendez là.

    Et l’étudiante s’y prenait, dans son rôle de formatrice. De toute manière, ce n’était pas un travail compliqué. Il fallait juste être bon hypocrite, parce qu’avec les morceaux qui passait parfois la porte du café, prononcer le mot « maître » pouvait parfois être compliqué. Le cosplay café était un nid à otakus. Et même s’il n’y avait pas que ça et que ces gens n’étaient pas tous gras, laids, puants et pervers, il fallait, devant certaines personnes, avoir un cœur solide. Roh, c’est méchant, mais Tenma, c’est Tenma. Elle le laissa tranquillement en plan, pour se diriger vers l’arrière boutique. Nettoyer les vitres était sur la liste. Pour nettoyer les vitres, il fallait de quoi nettoyer les vitres. C’était plus ou moins logique, à moins qu’elle ne lui ramène une brosse à dent et lui fasse lustrer le sol, ce qui semblait assez drôle à ordonner, dans les dessins animés. Malheureusement, son pouvoir ne pointait pas bien haut. En avait-elle seulement un ? Non, mais elle aimait bien jouer au petit professeur. Oh, elle ne s’amusait pourtant pas trop, avec le travail. Elle avait besoin de son salaire. Rappelons les priorités : son intérêt, le jeu, et le sexe. Voilà comment ça fonctionnait, dans son petit crâne. Même si le mieux était encore de concilier les trois. Peu de temps plus tard, elle revint avec deux seaux remplis, accompagnés d’un torchon.
    Pour une bonne répartition des tâches, il ferait les vitres à l’extérieur. Parce qu’elle était frileuse. Elle s’arrêta un instant. Il fallait être prévoyant. Aussi, elle prit un autre crayon, qu’elle rangea contre son poignet, à l’aide d’un élastique.

    Bon, il est où, Valentine ?



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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptyMer 30 Déc 2009 - 18:42

Quand la hiérarchie rime à folie

Yui n’aimait pas trop la hiérarchie.
Normal, pour l’égoïste comme il est. Et d’ailleurs, il n’aimait pas non plus se voir interdire de certains privilèges dans la mesure du raisonnable. Mais de toute façon, Yui n’est pas réputé pour être raisonnable et ce genre de pensée ne l’affectait guère. Ce tordu avait une conception telle, qu’il différenciait les gens par leur degré d’originalité. Alors qu’il soit psy ou serveur au Luxure’s, il s’en fichait pas mal. Quant à Tenma, elle semblait avoir parfaitement intégré son rôle, et la voilà en train d’énumérer ses soi-disant règles. Pour peu qu’elle aurait inventé ses dix commandements, celle là. Valentine avait pourtant bien demandé par quoi elle comptait commencer, et non pas quelles règles métaphysiques cette petite peste voulait l’emmitoufler. En plus, elle parlait comme Yoda, maintenant. Avec ça, ce binôme était paré pour la suite.

- Mais oui, c’est cela, vous irez chercher un autre pour écouter vos consi… waïe !

Et bim un crayon dans le trou d’nez, mange-toi ça Valentine.
Ce canari était une sacrée peste, une vraie. Quelle aubaine. Le serveur-serveuse se frotta le nez et garda son visage voilé à une main. C’est qu’elle serait capable de lui crever les yeux si l’envie lui en prenait ! Elle et son crayon, auraient failli le tuer, pour peu. –Yui aime bien exagérer, et il y a tellement pris goût que par moment, il ne le fait même plus exprès.-

- … cette punition, vous subirez.
- Quatrièmement, à chacune de vos maléfiques niaiseries, un droit de véto à j’ai le droit. rétorqua-t-il en lui lançant un regard noir.

Après ce moment singulier, les deux purent enfin s’atteler à leurs tâches.
Ce qu’il devait faire n’avait pas l’air si compliqué ; c’est en fait ce que faisaient Martha et Hector, les deux employés de son appartement, pour lui mener un agréable quotidien. Mais Valentine était loin de se douter que ces heures de labeurs n’étaient qu’une question de patience et de persévérance : deux précieuses qualités qui ne sont pas parmi les priorités dans ses gènes. Tiens, à ce moment, rentra une jeunette, d’apparence pas autant réussie que cette diablesse de Tenma, l’air sobre, voir terne. Sans faire attention au départ de sa coéquipière, Valentine observa Nomozu accueillir chaleureusement la cliente, sans signe de maladresse encore, et parfaitement dans son rôle de gentleman. Le psy de son côté, eut une moue acide. Pour sûr, il n’aurait pas bien aimé l’avoir comme cliente. Soupçon de méchanceté hypocrite, quand tu nous tiens. Quant à appeler les hôtes des maîtres, c’était tout simplement scandaleux.

En posant le pied au café des luxures, le farfelu n’était pas prêt de s’imaginer que ce genre de lieu regroupait souvent d’étranges personnalités vouant un fanatisme occulte –selon les termes de Yui lui-même- au monde du manga. C’étaient d’ailleurs, des choses dont le psy ne se sentait pas concerné ; car trop de métaphysique tue la métaphysique et la vie réelle était tellement plus concrète et riche en amusement. Bon. Sauf se retrouver un crayon dans la narine. En y pensant, il regretta aussitôt de ne pas avoir eu l’occasion de le faire avaler tout rond à son Canari. Enfin bon, elle ne perdait rien à attendre. Et là, un deuxième client fit son entrée. Simple coup d’œil et le cerveau s’en fait une idée rapide. Les préjugés mes chers, les préjugés. C’est mal, très mal, pourtant, c’était bien le genre de type qu’on qualifierait de gros dégueulasse, quoique ce vocabulaire ne faisait pas partie intégrante de celui du psy. Un coup d’œil en sa direction amena le serveuse à fusiller son client du regard, si bien que Nanami, soudain ressortie de nulle part, le prit en charge avec force de la politesse. Tant mieux, parce que l’excentrique de Valentine était bien décidé à sélectionner ses clients à la tête. Et pour tout dire, Yui trouva ce café étrangement typé, en matière clientèle. Ce n’est sûrement pas là qu’il trouverait son petit plaisir personnel, à laisser traîner un regard discret sur le passage une silhouette jolie. En même temps, restons réaliste : accoutré ainsi, Valentine ne pouvait que concurrencer la silhouette jolie. A cette pensée, ce petit moment d’égarement partit en fumée. Et puis il avait d’autres chats à fouetter : Tenma venait d’arriver.

Resté en retrait, presque derrière le rideau ornant un des murs près du comptoir, le français eut un sourire amusé. Contrairement au principe des boutiques, le LuXure’s Café trouvait son côté atypique du fait que ce n’étaient plus les clients qui faisaient la vie du cofee, -hormis l’aspect financier, certes- mais plutôt le personnel lui-même. D’ailleurs, qu’est ce qu’elle préparait encore, Tenma, Yui était maintenant prêt à jurer qu’elle mijotait un truc. Méfiance, oui méfiance. Haha, elle croyait que Valentine se laisserait avoir une deuxième fois avec son crayon, hm ? Derrière son rideau, il a tout vu, le farfelu. Hors de question de tomber dans son piège une seconde fois ! Haha, il serait infaillible, sur ce coup là ! Enfin ça, c’est lui qui le dit. Discrètement, il s’approcha derrière elle, et tout sourire, glissa à son oreille :

-Vous commencerez donc par les vitres, belle initiative… badina le jeune homme. Je suis sûr que vous saurez mieux le faire que moi.

Il commença à s’éloigner, vers une des portes dédiées au personnel, au hasard.

- …Et c’est parfait, je venais à peine de demander à Nanami de me montrer ou trouver la décoration du cofee ! A tout à l’heure, donc.

Ça c’était une bonne répartition des tâches.
Naturellement, il n’avait rien demandé du tout, à personne. Et qu'à cela ne tienne, la petite Aoki avait elle-même choisi par quoi elle voulait commencer.
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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptySam 2 Jan 2010 - 14:05

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.•°♥●♥°•.
    - Quatrièmement, à chacune de vos maléfiques niaiseries, à un droit de véto j’ai le droit.
    - Comique ~

    N’était-il pas drôle ? Mais s’il voulait un droit de véto, il n’avait qu’à le mériter. Oh ! Pas la peine de la regarder comme cela. Elle s’y plaisait plus qu’autre chose. Rah, elle le referait bien, juste pour revoir cette expression, ce regard-là. Il allait finir par la détester, ce qui était bien dommage, parce qu’elle, l’appréciait beaucoup. Bah ! Des gens se mettaient à la détester tous les jours. C’était plus drôle qu’autre chose.

    _

    On pense toujours ne pas pouvoir se faire prendre une seconde fois. Et c’est cette confiance qui fait que ce que l’on pensait impossible arrive. Ce qui nous amène irrémédiablement à une deuxième fois. Et ce qui est génial, une fois ce palier atteint, c’est qu’il n’y a jamais deux sans trois. Tenma était certaine de l’avoir une seconde fois. Elle trouverait au moment venu. Et si ce n’était pas amusant ? Elle se sentait comme une petite fille lâchée dans une fête foraine. Elle avait tellement d’idées en tête, pour l’embêter, le taquiner, attirer son attention et tenter de le pousser à bout. Pauvre garçon. Elle l’avait fiché, et pour de bon. C’était son nouveau joujou. Excitant, non ? Ce qu’il serait encore mieux, ce serait de le retrouver. Ah ! Tenma et sa négligence ! Elle laissait toujours tout traîner ça et là. Petite idiote. Voilà ce qui arrive, lorsque l’on ne range pas sa chambre.

    Heureusement, cette catégorie-là de jouets peut venir d’elle-même, et quelle ne fut pas sa surprise. Elle ne l’avait pas vu venir, aussi sursauta-t-légèrement. Bien sûr, bien sûr. Il croyait quoi ? Qu’elle allait faire les vitres seules ? L’avait-il bien regardée ? Il aurait dû comprendre qu’elle n’était pas de ceux qui se laissent marcher sur les pieds, et qu’elle avait trop d’autorité pour laisser cela passer. Quelle insolence ! Le padawan ne doit pas se révolter. Sinon, il finit du côté obscure de la force, et ça, ce n’est pas bien. Allons, Valentine, écoutes la voie de la sagesse. Tu feras les vitres extérieures. Peut-être devrait-elle l’hypnotiser ? Tu as sommeil… Tes paupières sont lourdes… Tu sombres dans les méandres de l’inconscience… Endormir un psy, elle demandait à voir. Mais ne nous laissons pas dériver, ce petit chenapan n’allait pas s’en tirer ainsi. Tenma avait posé les seaux, et s’était retournée, pas moins calmement. Mais il renchérit, et prononça le prénom Nanami, qui eu une réaction immédiate sur notre petite soubrette. Elle n’avait pas délaissé le reste de la phrase, mais… Ah… Nanami, Nanami.

    - Ma douce Nanami…

    Souffla-t-elle tendrement, ironique, et souriante. Elle l’avait oubliée, celle-là. Comme elle devait se sentir triste. Pauvre Yamamoto, pauvre Yamomoto. L’étudiante se rattraperait plus tard. Après tout, il ne fallait pas oublier qu’elle les avait enfermés, et ça, ce n’était pas bien. Alors, il l’avait rencontrée. Et elle avait daigné lui dire où se trouvait les décorations ? Alors pourquoi allait-il en arrière boutique ? Boarf. La vieille ne devait pas bien l’aimer, alors elle lui aurait donné une mauvaise direction pour qu’il cherche comme un imbécile. Ce n’était pas ses oignons. Bon, s’il voulait faire la décoration, qu’il la fasse. Tenma haussa les épaules. Quoiqu’il en soit, elle ne ferait pas les vitres de dehors. Donc cela ne la dérangeait pas. Aoki commença à reprendre son chemin sereinement, avant d’être frappée d’une interrogation. Existentielle, mes chers, existentielle. Comme toujours, me direz-vous. Elle chopa Nozomu par le col, pendant qu’il passait par là, pour lui chuchoter quelques mots à l’oreille, fixant ce cher Avatar se diriger dans la mauvaise direction. « Kawashita-kun. A ton avis, ça fait quoi, regarder sous la jupe d’un garçon ? ».
    L’expression frappée par une curiosité sans précédent avait également touché le « gentleman ». Ah, il était sûr que ce jeune homme-là semblait généreux et galant, mais ce que peu savaient, c’était que, sans être pire, il égalait bien Tenma, en matière de perversité. C’était quelque chose que l’on n’avait pas tous les jours l’occasion de voir. Elle lui raconta deux ou trois choses. La technique était très simple. Et Nozomu était aussi intéressé qu’elle. Et bien, n’était ce pas curieux ? Ils se séparèrent, pour le bon fonctionnement du plan, et bien sûr, notre petite peste allait voir son Avatar adoré. Il ouvrait tout juste la porte que l’étudiante lui sautait au cou, par derrière, avec un large sourire, le crayon en main.

    - Excellente idée, s’exclama-t-elle, avant de joyeusement lui enfoncer le crayon dans l’oreille droite. Tout comme l’autre, elle le jeta ensuite, et reprit, Quatrièmement, vous révolter, vous ne devrez pas. Mais allons, les décos ne sont pas là, vous avez été trompé. J’ai envoyé Nozomu les chercher pour vous. Ne suis-je pas attentionnée ?

    Tenma se décrocha du pauvre Valentine. Le but de la manœuvre était de lui faire accrocher une guirlande entre le mur et le plafond. Irrémédiablement, il devra monter sur une chaise, laissant libre champ aux deux dépravés de poser un bref regard sur les dessous de monsieur. Malheureusement, un imprévu la coupa dans son idée, et ferrait prendre un peu de retard à sa manigance : voilà qu’un client entrait. Le genre petit, gros, tellement joufflu que sa bouche s’en retrouvait à demi dissimulée. Tenma les appelait affectueusement : poupée russe. Ils avaient la même forme. Il était bien plus laid, mais quoi qu’il en soit, c’était au tour de Mister de s’occuper de cela. Légèrement boudeuse, c’était pourtant une question de devoir, aussi elle poussa son Avatar vers le client.

    - C’est votre tour, mademoiselle. Dépêchez.

    Allez, mon vieux. Cette fois, pas d’échappatoires, ton sempaï te regarde.



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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptySam 9 Jan 2010 - 22:53

A ce stade, Yui commençait à se demander s’il ne se retrouverait pas avec un crayon dans le fion. Il jura, intérieurement. Il s’est fait avoir, et en beauté. Non, il n’y aura pas de prochaine fois, c’est promis, c’est juré et c’est même craché. Enfin, en bon élevé pas encore. Le crayon dans l’oreille valut un autre regard mitrailleur de Valentine vers sa cadette. C’est qu’elle s’y prenait au jeu, elle ! Valentine râla. Mais au fond, il s’amuse plutôt bien le psy, et il l’aime bien cette petite garce. Bon, avec parcimonie, c’est vrai. Il n’allait pas jusqu’à dire qu’il appréciait ses maudits crayons, certes. Et avec ça, l’autre canari se disait attentionnée ! Sans compter qu’il s’était, bien entendu, trompé de local pour son décor. Au diable !

-Attentionnée, attentionnée… je vais vous montrer moi, comment je suis attentionné, moi, nasilla LE serveuse en tentant de se débarrasser du Canari accroché à son dos. Chose qu’il n’eut pas besoin de faire bien longtemps puisqu’elle le fit d’elle-même.

Voilà, il allait tranquillement attendre que le poli Nomozu lui rapporte les affaires nécessaires quand se pointa un nouvel arrivant. Un client, sans nulle doute, mais un client tellement singulier que Yui se posta derrière la petite Aoki, posant les deux mains sur ses épaules, prêt à la pousser gracieusement si jamais ce client avait besoin d’être accueilli. Le serveuse novice s’était placé ainsi, comme si la petite et frêle silhouette de celle qui se proclamait sa formatrice -ou sa sempai-, lui permettait de se dissimuler derrière.

Parce que pour tout dire, ce client là, il n’était franchement pas gracieux, lui. Pas très aidé de la nature non plus. Et pour parler encore plus crument, il était horrible, monstrueux. C’est atroce pour lui, mais il fallait bien dire la réalité des choses. La vérité blesse tout le monde sur son passage, parfois. Alors Valentine pria pour lui. Non, pas pour le petit gros, mais pour sa propre petite personne, qui au grand jamais ne se plierait à ses quatre volontés. Non, par pitié, tout sauf lui ; il préférait encore celui de Nomozu, tout à l’heure. Si Yui avait eu un chapelet entre les doigts, sans doute qu’il les aurait tous fait défilé en une minute, sa prière, tellement fervente, qu’elle pourrait défiler là, sur son front.

-Par pitié Tenma, tout sauf ça, murmura Valentine catastrophé, alors qu’il sentait Canari le pousser vers lui. Il en tremblait presque, tellement la tâche le répugnait.

-Je ferai tout ce que tu voudras pour le restant de la journée ! avait-il grincé entre les dents.

Qu’il tombe dans les pommes, ou un truc dans le genre.
Même si ce n’est pas bien virile, rien à foutre, pas ce client-là ! Mais bordel quoi, il est tellement joufflu qu’on voit plus où est son nez et sa bouche ! Avec un peu de chance, il ne serait là que de passage pour demander un renseignement parce qu’il s’était égaré. Mais à cette minute là, Yui Valentine n’a vraiment pas de chance parce que cette dernière ne lui sourit pas et il n’y a plus d’autre choix que d’affronter la terrible chose. Et d’ailleurs, pourquoi on le collait à un type comme ça, alors que Nomozu, lui, avait le droit à des filles ! L’univers s’acharnait contre lui, sans aucun doute. Yui se jura de ne plus remettre les pieds dans ce café s’il avait affaire à de tels clients. Jetant un regard noir de chez noir vers Tenma, il s’approcha d’un pas trainant vers le client. Le truc totalement disgracieux, lui et sa tenue de maid. Bah, et même entre disgracieux, il n’égalait pas encore son ptit gros. Et quand Valentine essaya de tirer un sourire pour faire bonne mine –notez qu’il a essayé-, son sourire s’apparenta plus à un étirement de lèvres, l’air bien mécontent de tomber sur un pareil personnage.

-Bonjour. Lança-t-il sèchement. Désagréablement. Et la logique des ressentiments de ce dernier ne lui permit pas de lui poser poliment la question à savoir ce que ce cher client pouvait bien désirer.

Pourvu qu’il se tire vite, pensait déjà Yui, qui avait décidé que ce ptit gros, il ne l’aimerait pas trop. Comme ça, son sort, il est réglé et on n’en parle plus, même si on se fout totalement que le vendeur apprécie le client ou pas. D’ailleurs, l’arrivant imposant marmonna quelque chose comme une vague salutation de ses lèvres camouflées entre ses deux joues, et quand il parla, Valentine crut mourir par deux fois. D’une fois de sa façon de parler, de deux fois pour la belle haleine que dégageaient ses paroles, même à une distance assez respectable. Le français en aurait pleuré, s’il avait été sincèrement émotif. Et alors qu’il tentait de se défaire de cette ridicule situation, il sentait bien le regard de Tenma clairement posé sur ses moindres faits et gestes. Ah la garce…

Faire un croche-patte au client pour qu’il roule jusqu’à la sortie, pourrait-être une règle inclue dans ce café des luxures, pensait encore Yui, alors qu’il ne comprend pas un mot de ce que dit son client. Il le débarrassa de sa veste sentant le patron porter un moment son attention sur lui –le monde est contre Yui, obligé-, et profitant que le client ait le dos tourné, le psy balança les affaires vers Nomozu, qui ma foi, fut bien forcé de les rattraper. Sur ce geste, Yui eut droit aux gros yeux du boss, mais pour tout dire, il préférait de loin avoir à faire avec ses gros yeux plutôt que ceux, rabougris de l’affreux. D’ailleurs, la boisson qu’il exigeait, Valentine n’en n’avait jamais entendu parler et il dut le faire répéter quatre fois de suite pour être sûr de ce qu’il voulait. Pauvre de Yui, qui dût subir ses élans nauséabonds. Il crut mourir une troisième fois. Le jamais deux sans trois se réalisait vraiment, c’était quand même malheureux. Au final, ce n’était même pas pour une boisson que le serveuse souffrit en silence, ce fut pour tenir compagnie, qu’il fut méchamment torturé. Oui, parce que le vioc là, il voulait de la compagnie à sa table, -et pas n’importe laquelle visiblement-, le temps de boire un café. Et pour la prime, il refusa net que le serveuse quitte sa table exigeant de Nomozu, qu’il lui apporte son café. Maintenant, on demandait que les maids tiennent compagnie à la clientèle.
C’était tout simplement scandaleux.

Alors, les yeux dans les yeux, la mort dans l’âme, Valentine resta assis sur sa chaise, à admirer son ptit gros de client boire son Nespresso, pendant que les autres s’affairaient tranquillement dans leur coin. Même pas que le psy eut l’occasion de faire des siennes, puisque là dedans, son rôle avait juste été de ne rien faire hormis celui d’assister un ptit gros. Finalement, assister Tenma était un cadeau divin, à côté et il alla jusqu’à penser qu’il accepterait bien un autre crayon dans la deuxième narine pour une échappatoire. La seule chose de réconfortante fut lorsque l’affreux eut enfin fini –apparemment il avait quelque chose à faire dans l’heure- paya le prix du café et un joli pourboire qu’il remit au creux de la main de Valentine, avant de lui décrocher la bise et s’en aller en sifflotant. Savoir comment l’air parvenait à filtrer ses lèvres pour de tels sons, Yui ne voulait pas le savoir, et, même quelques minutes après qu’il soit parti, il resta un moment là, pétrifié. A ce stade là, il était mort neuf fois.

Mais la vie tient à Yui Valentine, parce que des deux comme lui, on n’en fait pas souvent alors elle le ranima, un instant plus tard, et lui-même ne s’en rendit compte qu’après avoir fait un tour aux toilettes pour se laver et relaver les mains comme si H1N1 menaçait le LuXure’s Café. Et, machinalement, il revint, la petite liasse de billets du bout des doigts et qu’il tendit à Tenma.

-Prenez-les, je ne veux pas voir cet argent en ma possession, fit-il d’une voix atone, comme s’il venait de voir la pire des catastrophes se dérouler à ses yeux, -vous trouverez à en faire meilleur usage que moi, assurément.

Oui, assurément, être payé pour avoir fait l’hypocrite était quelque chose de fort mal. Mais mauvais ou non, Valentine s’en fichait royalement et il ne voulait pas avoir l’argent de cet affreux dans son portefeuille. On a tous nos raisons, Yui le premier. Puis, d’un pas trainant, il se dirigea comme un zombi vers le carton de décor.

Etrangement Nomozu s’attardait un peu trop dans les parages, sans que Valentine ne capte ses intentions –il ne s’en est pas encore totalement remis- si bien que dans la logique des choses, il souleva Tenma, se débrouilla pour l’avoir sur ses épaules et demanda à Nomozu de tenir en l’air le carton pour que la petite Aoki accroche les bonnes guirlandes. Ce dernier, réprima une moue déçue, et s’exécuta en gentilhomme. Notons tout de même que le très sportif de Valentine peinait à tenir en équilibre, et si Nomozu ne fut pas là pour rattraper Aoki, les deux zoulous se seraient retrouvés aux urgences. Sacré duo. Finalement Valentine fut bien obligé de prendre un escabeau et grimper dessus et étrangement encore, Nomozu et Tenma se tenait vraiment près de lui comme s’il avait besoin d’assistance. Agacé, il regarda le carton qu’il tenait d’une main, et fit tomber une à une les petites figurines et les boules de noël sur la tête des deux tordus d’esprits et finit par redescendre, soupirant.

-J’abandonne ! aboya-t-il, lançant des éclairs à qui voulait bien se les prendre dessus. -J’arrête le LuXure’s Café !
-Qui parle d’abandonner !!! tonna une voix derrière, qui le fit sursauter, les quatre fers en l’air. Valentine avait eu plus que sa dose aujourd’hui. -Nomozu, qu’est ce que tu fais ! File au travail nom d’un chien ! Valentine, ne dis pas n’importe quoi ! Allez pause pour vous deux ! Tenma, Yui, dehors ! Allez faire un tour et revenez en forme ; je veux des gens performants moi. Allez, ouste ! Yui, tu vois, un pourboire, c’est fait pour être utilisé, alors tu as une heure pour l’utiliser à bon escient ! Maintenant, dehors vous deux.

Pas le temps de rétorquer que tous deux se retrouvent dehors, chassés presque à coup de balai.
Ce boss, il est fou. Il ne se rend pas compte comment ça se les pèle dehors. Il ne se rend pas compte que Yui est encore en maid. Tenma, ça lui va bien, mais Yui… bon sang. Et puis le pourboire, au diable, il l’a donné à Aoki. Bordel, il n’y plus rien qui marche à l’endroit, dans ce monde, c’est fou quand même.

-Je remets plus les pieds ici ! se plaignit-il, dansant d’un pied sur l’autre.

De l’autre côté de la rue, brillent les enseignes de toutes sortes. Des promos, un peu partout… ah oui c’est vrai, janvier*, spéciale promo. Bon, c’est valable en France, les filles en parlent tellement qu’elles assomment leur entourage avec, c’est assez affreux, à force. Disons qu’au Japon il y a des soldes des fois. Et quand bien même ce n’est pas vrai qu’on prendra le droit de l’inventer. De toute façon, ils étaient en plein centre ville, même si, placé dans un angle de rue tordu. Qu’y avait-il en centre ville ? Des karaokés, peut être. Un parc d’attraction. Là bas, un musée. Mouais ça sonne bien commercial tout ça. Bon qu’est ce qu’elle décidait, la garce ?
Quoiqu’il en soit, cette petite pause d’une heure généreusement offerte par le boss, était censée être un cadeau pour les deux. Enfin, surtout pour la nouvelle recrue à ce jour. Mais avec Tenma… pas sûr que ça se présente comme un cadeau. A suivre, donc.

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*[Hrp: Bon allez, janvier alias novembre, date réelle du rp, mais ça change rien à quelques heures près. X'D]
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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptyDim 31 Jan 2010 - 12:24

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    Et on oubliait toute forme de politesse existante. Où sont les suffixes respectueux, les vouvoiements, tout ce qui faisait du Japon le paradis des coincés ? Je vous le demande. Faire tout ce qu'elle voulait de lui pendant les heures restantes de la journée était tentant. Mais il ne voulait pas vraiment dire ça. Oh non, crois moi, Valentine, tu ne voulais pas dire ça. Tu préfèrerais encore devoir en servir cent, des comme ça, plutôt que de devoir assouvir le moindre de ses désirs, d'exécuter les ordres les plus incongrus pendant une telle durée. Bien sûr, elle le comprenait. Ce bonhomme se rapprochait plus d'une créature informe non-identifiée que d'un véritable être humain. A vrai dire, Tenma le comparerait volontiers à, faute de poupée russe, un Grostadmorv. Vous savez, les pokémons. Je sais, mes références. Mais que voulez-vous, j'ai eu, pas plus tard qu'il y'a une demi-heure, une conversation à ce propos, et forcément, ça reste. Quoiqu'il en soit, pour en revenir à nos moutons, la japonaise n'aimait pas non plus servir ces trucs-là. Force était de constater qu'elle n'était pas si hypocrite. Est-ce que Aoki est hypocrite ? A cette question, je répondrais volontiers « non », mais rien n'est jamais sûr, avec cette demoiselle. Dans ce métier, tout n'était que question d'habitude. Quand on en a accueilli des plus gros et des plus dégueulasses, ça aide. Quand on travaille dans le service depuis presque un an aussi. Bref, le premier est toujours le plus difficile. Et puis, il ne faut pas exagérer : avant d'être un cosplay café, c'était surtout un café, où l'on venait se ressourcer devant un bon chocolat chaud avec un ami. Il n'y avait pas que des otakus. On pouvait aussi trouver des gens normaux, beaux comme laids : le monde ne se limite pas aux critères que les joueurs ont tendance à donner à leurs personnages. D'ailleurs, histoire de faire dans l'originalité, j'ai un moment pensé à faire une nana moche comme un pou. Mais elle était bien différente de ma Tenma actuelle.

    - Allons, ne faites pas l'enfant.

    Elle l'incita à se presser, d'un geste discret de la tête en direction du client. S'il espérait gagner une paie en restant planter sur une chaise comme le dernier des glandus, il se trompait bien. Certes, le LuXure's Café rassemblaient en ses murs bien des spécimens, mais des feignasses, certainement pas. Elle lui tapota l'épaule, avec un grand sourire. Elle n'était pas vraiment sûre du caractère comique de cette scène, où ce cher Valentine affichait une expression des plus adorables. Bombardée de regards mauvais, elle ne pouvait s'empêcher de s'en amuser. Enfin voyons ! N'était-ce pas évident, depuis le début, qu'elle aimait se genre de réactions ? Allons, allons, Valentine, ne cédez pas comme ça. Elle y trouvait trop de plaisir.
    La japonaise observa les gestes de son padawan, l'écouta attentivement, et pouffa discrètement de rire, devant son service douteux. Quel talent ! Mais on ne lui en voulait pas, tant que le client semblait s'en accommoder. Elle cru mourir, elle aussi, lorsqu'il balança le manteau sur le pauvre Nozomu, qui avait déjà les bras chargés de décorations. Mourir de rire. Était-ce seulement possible ? Oh, le patron n'appréciait pas les manières de la petite nouvelle, mais après tout, il ne lui en voudrait pas. Et à bien y réfléchir, ça avait un petit côté Moe. Par contre, sa petite Aoki était tordue en deux, incapable même de sortir une syllabe, et donc inefficace.

    - Tenma ! Plutôt que de rire, travailles, où je reporterais ton inactivité sur ta paie ! La vaisselle ne se fera pas seule, sapristi !

    Yes, sir ! Juste le temps de se calmer, de jeter un dernier coup d'œil à son adorable Avatar, une bonne inspiration, et c'était bon. Mine de rien, ce n'était pas tout, mais sa paie, elle en avait besoin. Elle serait volontiers aller faire la vaisselle, mais deux personnes entraient dans le commerce. Deux jeunes hommes. Et là, juste pour faire rager le p'tit Yui, j'aimerais dire qu'il s'agissait de deux créatures des plus attirantes, mais je vais être gentille. Disons qu'ils étaient plutôt moyens. Mais que l'on dénigre les japonais normaux, ils ne sont pas moins bons au lit que d'autres. Quoique l'on en dise, de toute manière, ça vaudra toujours cent fois mieux que le petit gros du serveuse. Tenma reprit son souffle, son sourire, et accueillit les arrivés avec toute la chaleur dont elle pouvait faire preuve. Elle avait son style, comme tout un chacun. Bienvenue, maîtres. Veuillez donner vos manteaux à cette demoiselle, et bouger par là-bas. Meeeerci.
    Puis elle les amenait à leur table, prenait leur commande, amenaient leurs commandes. Il n’y avait rien de plus simple. En plus, elle aimait refiler les manteaux à sa Nanami chérie.

    C’était tout simple. Pauvre Valentine. Très mal tombé. Tenma le surveillait d’un œil, riait discrètement, et faisait tout simplement son job. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque que le bonhomme revint pour lui donner son pourboire durement mérité. Ca lui brisait le cœur, tiens ! Cracher sur un peu d’argent comme si ce n’était rien. Son premier pourboire. Si ce n’était pas malheureux. Après tant d’effort, il refusait sa récompense. Pauvres billets solitaires. Venez donc vous réconforter dans le soutien-gorge rose de Tata Aoki, avec les mille cinq cents qu’elle avait gagné plus tôt. Tenma se fichait bien qu’un petit gros ait posé ses pattes sur les billets. Sans un mot, elle le laissa approcher du carton. Il allait le faire ? Oh Yeah ! Ca, c’était du bon. Elle tira Nozomu par le col. Aussi excités l’un que l’autre, ils fixèrent un instant les froufrous du psychologue, le cœur battant.
    Double déception, lorsque Tenma se sentie soulevée. Le savez-vous ? Bien que sportive et petite dans son genre, la demoiselle était lourde. Déjà bien abattue, elle cru tuer son padawan, lorsqu’il manqua de la faire tomber. Elle tenait encore trop à la vie. Malheureusement, les règles du maître Jedi ne permettaient pas ce genre de massacre. On ne porte pas une personne lorsque l’on est incapable de supporter son poids. Idiot. Prend un escabeau, ou je vais te mettre un crayon où je pense. Pas croyable.
    Et puis, ce fut l’illumination. Valentine, le coriace Valentine finit par monter en hauteur, carton sur une main. Yes ! Vous savez, l’un de ces « yes ! », où le poing est serré, et que le coude est lancé vers le bas. Moment important dans sa vie. Crucial. Vital. Côte à côte, les compères dépravés de longue date penchèrent la tête, accroupis sous les jupons du serveuse. Cherchons, cherchons, sous les pans et enfin, la pomme interdite apparu aux yeux de notre héroïne. Elle se rendit rouge. Elle l’avait vue. La bosse disgracieuse. La couleur blanche des sous-vêtements du Sir. Et quand le serveur gentleman poussa sa complice discrètement, avant de recevoir un petit papa Nowel sur le haut du crâne.

    Et puis je passe le reste, parce que mine de rien, ça commence à faire long, pour une bête reprise de post.

    ~

    Et là, ils sont dehors. Ce n’est t’y pas merveilleux ? Ce n’est t’y pas magnifique ? Cet imbécile ! Quelle idée d’annoncer stupidement qu’il voulait abandonner. Le LuXure’s café, c’est comme l’armée : tu désertes, t’es mort. Et pour l’occasion, le froid allait se charger de leur faire la peau. La petite japonaise avait bien essayé de grappiller un manteau. Elle n’avait rien fait, rien dit. Pourquoi, ô pourquoi, devait-elle être également punie ? Injustice ! A peine put-elle placer un mot qu’on la jetait à la porte, accompagnée de son disciple impoli. A peine la porte fut-elle refermée derrière eux que Tenma se courbait, les bars croisés, cherchant un peu de chaleur dans ce stupide froid.

    - Je remets plus les pieds ici, annonça-t-il.
    - Soit.

    Il fallait avouer que dans ce type de condition, la demoiselle devenait un tantinet irritable. Qu’il vienne, qu’il parte. Tant qu’elle n’avait pas à sortir, gambettes à l’air, ça lui allait. Ce ne serait sans doute pas elle qui allait le retenir. Une heure. Je vous jure. Ils avaient plutôt intérêt à trouver un intérieur chauffé, s’ils ne voulaient pas mourir sur place. Puis, il n’était pas malin, le boss. Dans une heure, elle finissait son service. Qu’il compte sur elle, tiens ! C’était direct à la maison, et hop hop hop. Tenma agacée. Mine de rien, c’était possible. Elle avisa le bonhomme en jupe. Idiot. La vengeance n’en sera que meilleure. Tenait-il tant à avoir froid ? Cela tombait bien, elle tenait également à ce qu’il ait froid. Tellement froid que chacune, je dis bien chacune, de ses extrémités virent au violet. Il voulait abandonner ? Elle allait lui donner de bonnes raisons. Aux dernières nouvelles, la balle était toujours dans son camp. L’étudiante tira quelques billets de son décolleté et en montra la couleur du papier à Mademoiselle.

    - Je considère ceci comme mon dédommagement. C’est parfait, j’ai soif.

    Dédommagement, pour la faire crever de froid. Ca tombait d’autant mieux qu’il y avait un petit Market, une rue plus loin. Tenma s’empara de la main de la maid improvisée, histoire qu’il ne décide pas de s’enfuir sur un simple coup de tête. Allez toutou, suis-moi. Une rue et un achat plus tard, sous les regards interloqués des petits japonais frileux, nos deux compères sortirent bienheureux du bâtiment chauffé. Elle serait volontiers restée à l’intérieur. Mais enfin voyons, cela ne se faisait pas. Bouteille d’eau en main, elle avait lâché son cher ami. Elle n’avait pas soufflé mot. Economie de salive. Une politique qui devrait être employée par certaines personnes plus souvent. Bien plus souvent. Elle avait un exemple parfait sous ses yeux. Pourquoi n’avait-il pas pu se retenir jusqu’à la fin de son service ? Une heure. Ce n’était pas compliqué à tenir. Une petite heure de rien du tout. Elle l’aurait envoyé faire la vaisselle, pour l’occuper, histoire qu’il se remette de ses émotions. Mais pourquoi l’avait-il ouvert ? Etait-ce si compliqué que ça ? Non, elle ne pensait pas.
    Vous savez, on dit que la vengeance n’apporte rien. Peut-être bien. Lorsqu’il s’agit de venger la mort d’une personne, peut-être. Aoki n’avait personne d’autre à venger qu’elle-même. Et je ne sais pas pour vous, mais pour elle, ça fonctionnait à merveille. Ne lui avait-elle pas dit que c’était son dédommagement ? Elle ouvrit la bouteille d’eau, bu une gorgée avant d’asperger le psychologue de ce qui restait d’eau. Vous savez, eau et froid ne font pas bon ménage. Jamais. Alors ? Tu te les pèles, n’est-ce pas ? Deviendrais-tu violet ?

    - Avatar de la méprise à mépriser qui se méprend. L’eau est bonne ?

    Demanda-t-elle, avec un petit sourire. Asperger les gens était un genre de passion. Tout comme les déshabiller. Ah ! Valentine, Valentine. Plains-toi, tu l’as mérité. Tenma ne s’arrêta pas là, et lui lança également la bouteille sur le coin de la tête. Championne incontestée de lancer de baballe. Après avoir calmement frotté ses mains l’une contre l’autre, elle expira un bon coup. C’était passé. Elle avait toujours très froid, mais c’était passé. Elle replaça ses couettes, avant d’étirer ses lèvres perverses. Maintenant qu’il était mouillé, un tas de choses plus ou moins tordues pouvaient lui passer par le crâne. L’eau, ça excite, ça titille, et pire, pire, ça mouille. Non. Ca ne mouille pas, j’me tais. Quoiqu’il en soit, elle avait été telleeeeement méchante avec ce pauvre Avatar. Elle se demandait bien comment elle pourrait se rattraper.

    - Mais vous êtes trempés. Que diriez-vous de venir faire un tour chez moi ? J’ai tout un tas de jupettes qui vous iraient à ravir.



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MessageSujet: Re: Café des LuXures [Tenma vs Yui]    Café des LuXures [Tenma vs Yui]  EmptyVen 19 Fév 2010 - 0:06

    Le « soit » d’Aoki avait sonné comme claque le fouet : sec, vite fait-bien fait.
    Et alors, apparut une toute nouvelle facette de cette demoiselle, Tenma en furie, en furie contre le froid, contre le monde entier, contre le psy. Malheureusement, elle pouvait pester encore, le froid ne changerait pas de tête sur commande. De sont côté, Yui se les pèlent aussi, mais c’est un froid qu’il supporte mieux que la petite maid. Et pour cause, elle lui en donne une raison bien valable, car, elle est en colère, ouch, ouais très en colère. Bon sang de bonsoir. Et elle parle encore de dédommagement, celle là. Sacrée elle. C’est… amusant. L’aura colérique qu’elle dégage est presque palpable, -joli décolleté au passant- mais pas le temps de faire quelque chose qu’elle l’empoigne et le trimballe dans la moitié des rues du pays, sous le regard parfois médusé des passant.

    Tout ce cirque pour arriver à destination d’une pauvre boutique… quel caprice enfantin. Tranquillement, Valentine croisa les bras, accueillant cette température plus doucereuse à supporter que le froid hivernal et impitoyable de l’extérieur. Il n’avait pas pipé mot non plus, trop intéressé à voir une Aoki bouillonnante de l’intérieur… ce qui signifiait que ça sentait plutôt mauvais pour lui. Effectivement, puisque quelques instants plus tard, il se retrouva aspergé d’eau. Bon, au moins, la sentence était tombée. Mais c’est vrai, il fait un peu froid. Un peu beaucoup. Pourtant, Yui a passé un excellent quart d’heure, où pendant cet achat, et un petit tour de rue, le petit Canari s’est tu, alors qu’évidemment, elle aurait pépié en tant normal, il se doutait bien. Bah, ce genre de silence pesant que savent bien faire ressentir les gens mécontents… comme c’était agréable.

    - Avatar de la méprise à mépriser qui se méprend. L’eau est bonne ?
    - L’eau est malgré tout un tantinet rafraichissante, acquiesça le français une tête mi-figue mi-raisin, ramenant les mèches éparses venue lui cacher la vue. De la buée sortit de ses lèvres, pendant que la chair de poule avait probablement gagné tout son corps.Oui, mais rien ne valait ce petit moment colérique de Tenma. Il faisait froid, c’est vrai, mais tellement plus supportable quand on a eu droit à une telle récompense ! Pour avoir apprécié ce petit moment, Valentine se reçut une bouteille vide sur la tête, et pim dans la gueule. Un peu plus et on se serait cru dans un one-man show, ou plutôt ici dans un two-men show, mais il fallait avouer, que si Yui avait su qu’il pouvait mettre Tenma dans un tel état plus tôt, il ne l’aurait pas fermé si longtemps. Un petit rien amuse la petite maid, autant que le serveuse de son côté.

    -Mais vous êtes trempés. Que diriez-vous de venir faire un tour chez moi ?
    - Hm… c’est un drôle de prémisse à une invitation, avait simplement rétorqué le psy, en se frottant le crâne, là où il s’était reçu la bouteille. Sans pour autant refuser. La perspective de se retrouver chez Aoki n’était pas déplaisante…

    -J’ai tout un tas de jupettes qui vous iraient à ravir.
    -Je n’en doute pas… les jupettes ne sont pas les tenues qui font mon plus grand confort, pensez-vous bien.

    Il fait froid en jupette en plus. Quant à la perspective de se retrouver chez Aoki, elle n’était certes pas déplaisante, mais tout juste terrifiante. Limite, à concurrencer la chaire de poule qui traversait par vague l’organisme d’un Avatar. Alors trempé -ou pourquoi pas mouillé-, avec toute l’imagination qui s’embrase derrière, Valentine redoutait ce qui pourrait advenir de sa chère personne, si un jour il devait entrer dans le territoire de la petite maid. Et cette vision, était… carrément flippante, à se faire pipi dessus. Presque.

    D’ailleurs, pourquoi aller affronter une réalité qui dérange quand tant d’autres perspectives s’offrent à lui ? Valentine n’est audacieux que lorsque ça l’arrange. Lâche ? On serait étonné des vices qu’il cumule depuis sa tendre enfance. C’est ainsi que, pensif, il avait fixé la jeune Aoki un moment, repensant au calvaire de la journée qu’elle lui avait fait passer. Enfin, le plus gros calvaire résidait quand même en l’autre Poupée Russe, qui avait achevé le français. Encore heureux que le patron les ait lâché plus tôt que prévu, sans quoi ce serait le psy qui l’aurait fait en premier. Et bah ouais, c’est malheureux d’être habitué à une clientèle plutôt jeune et en toute beauté, dans un quotidien professionnel...

    -Nous ne sommes plus au luXure’s Café... se baissa-il en lui murmurant à l’oreille, dans une sorte d’intention de lui taper la bise à la française.

    Finalement, il lui tapota la tête, amusé, mais tout de même pas si sot pour s’attarder davantage dans un pareil accoutrement humide.

    - Et bien bon courage pour la suite, Canari lance-t-il d’une voix plus narquoise, se détournant pour aller de son chemin. Sur un ton qui laisse clairement à définir qu’il ne reposerait plus jamais un pied au café des Luxures. Hector le conducteur viendrait lui-même chercher les affaires de Valentine le lendemain.

    En attendant… ce qu’on n’a jamais assez précisé chez une espèce comme Valentine, c’est que le jamais n’a jamais eu de valeur fiable. Et Le luXure’s Café n’en a pas encore fini des pitreries.


    -Happy hours-
    [Fin]
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