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 Une fine pluie dans les Jardins ...

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MessageSujet: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptySam 12 Sep 2009 - 21:03

Sa mère était encore et toujours là, inlassablement.
« Shin ! Tu n’es qu’une erreur ! Et, les erreurs, on les efface ! »
Un couteau étincela dans le noir et frappa… de nombreuses fois.


**
*
« Non ! Arrête ! »

Shin s’était réveillé en hurlant, des sueurs froides le parcouraient, il ne se sentait pas bien et complètement désorienté… Avant tout, il fallait qu’il se calme, son souffle était trop saccadé… Il inspira et expira pendant un moment… puis, paniqué, il regarda sa chambre mais son colocataire n’était pas là, une chance ! Attendez, mais quelle heure était-il ? Shin chercha, à tâtons, sa montre sur sa table de chevet. Il la trouva entre un paquet de clope et une Dark Dog. Hein ? Seulement 14 heures… Bizarre, le ciel était noir, pourtant… Enfin, Il essaya de se lever… Ses jambes tremblaient tellement qu’elles ne le portaient pas vraiment. Il se rattrapa à son armoire, il en profita pour en extirper une longue chemise et un jean noir quelconque qu’il enfila. Il se chaussa vite fait ses news rocks avant d’aller se regarder dans le miroir… il avait l’air d’un fantôme surtout avec ses cheveux noirs sans attaches qui se rabattait sur son visage. Quelque chose lui manquait, oui… quelque chose de familier. Il fouilla toutes ses affaires pour trouver son écharpe rouge, en fait, c’était celle de sa meilleure amie, Siobhan. Ça le réconforta un peu puis il l’enroula autour de son cou avant de partir de la chambre.

Shin erra longtemps dans les couloirs avant de tomber sur les jardins de l’académie. Eh bien,oui, le sens de l'orientation et lui, ça fait deux voir plus! Il s’arrêta pour les observer, une fine pluie recouvrait l'ensemble des jardins mais il s’en fichait royalement. Il se dirigea vers un arbre isolé, « son » arbre, en fait… Son dos l’élançait toujours lorsqu’il se cala contre, dans une position mi-allongé (se référer à ma signature^^). Le froid qui l’engourdissait peu à peu lui faisait du bien, il se vida la tête de toutes ses pensées qui l'envahissait mais un vieux poème lui revint en mémoire, il l’avait écrit un jour de pluie aussi. Tout doucement, il se mit à fredonner:

« Face à la pluie, je suis spectateur.
Pourtant quand elle est la, mon cœur saute de joie
Car c'est elle qui sait
Ce qui se cache au fond de mon cœur.
Elle devine ma détresse et ma tristesse
Quand je sombre dans la noirceur de la nuit.
Elle m'éclaire de cette lumière grise
Reflétant la profondeur de mon malheur
Et l'orage qui gronde avec elle
C'est le cri de souffrance de mon âme
qui veut hurler sans fin.
Et, c'est toi qui devient spectatrice…
C'est à ce moment là que ton eau se teinte de rouge,
Tu ne sais plus quoi faire alors,
Tu t'arrêtes de pleurer, l'orage cesse de tonner
Jusqu'à ce que de nouveau quelqu'un vous appelle... »

Il releva doucement sa tête, des larmes coulaient sur ses joues, mêlées à l’eau qui s’égouttait de ses cheveux… Ses cicatrices dans son dos le faisait souffrir surtout après ses cauchemars. Il essayait de ne plus y penser mais son tatouage lui rappelait toujours l'évènement de ses 16 ans... Emprisonné dans ses pensées, il ne vit pas la jeune fille qui était là...


Dernière édition par Shin Masara le Mar 16 Mar 2010 - 16:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyJeu 17 Sep 2009 - 11:37

Tout était noir, sombre... Un jour sans couleur...Sans vie...De ma chambre, je contemplais par la fenêtre les fines gouttes de pluie qui s'écrasaient inlassablement sur le sol. Je pouvais presque sentir l'odeur de la terre mouillée, une odeur envoûtante qui pouvait parfois sembler revigorante...

« Plic ploc... »

La pluie est constituée de sons. Lorsqu'elle s'écrase sur le sol, on a l'illusion d'une symphonie offerte par dame nature. Je ne suis pas vraiment quelqu'un de poète et pourtant la pluie me semble être une vielle amie. Les gouttes sont comme des larmes...De joie ou de chagrin, elles nous purifient et nous aide à aller mieux. Moi, qui n'aie pas pleuré depuis longtemps, j'ai l'impression que la météo le fait à ma place.

Ce jour néfaste, je n'ai pas pu pleurer. J'avais eu la gorge nouée et je m'étais sentie incapable de prononcer un mot. J'avais été figé et je n'avais pas été capable que de regarder inlassablement le même spectacle. L'horreur...Après de longues minutes, j'avais crié et ce fut la dernière fois que le son passa sur mes lèvres. Ce jour-là, j'aurais voulu m'effondrer en larmes comme quelqu'un de « normal » mais je n'avais pas pu.

Je suis comme une statue et un iceberg. Les gens me voient comme quelqu'un de solide, d'indifférente et de torturée et pourtant au fond, je ne suis qu'une fillette effrayée qui ne sait plus comment se sortir de l'emprise que les cauchemars ont sur elle. Des visions effrayantes qui me parcourt la tête de jour comme de nuit...Avec pour seul moyen de m'en débarrasser que de reproduire avec exactitude la scène qui s'impose à mon esprit.

Je me déteste d'être si faible. De ne pas savoir lutter ni même accepter la main que les autres tendent vers moi. Pourtant, j'ai envie de leur proximité, de pouvoir partager un semblant de conversation et surtout de m'oublier. D'oublier et de me laisser engloutir par la nature comme le rêve de ces poètes romantiques français. Il me vient d'ailleurs à l'esprit un vers de ce poème de Lamartine intitulé « le vallon » ...


« Beaux lieux, soyez pour moi ces bords où l'on oublie :

L'oubli seul désormais est ma félicité. »


Un poème remplis de mélancolie, une mélancolie à la fois similaire à la mienne et fort différente. Contrairement à cet homme, je ne vois pas arriver la fin de ma vie mais, cette solitude dans la nature me plait davantage...
L'envie de sortir me prend. J'enfile mon manteau gris et mes bottes rouges. Je sors également de mon placard, mon parapluie blanc. Solidement équipé, je peux enfin entreprendre ma lubie du moment. Passé du temps dehors à ne rien faire, si ce n'est qu'être à l'écoute et à l'observation du monde qui m'entoure. Je prends tout naturellement la direction des jardins, même si au fond de moi j'aurais désiré contempler une nature plus sauvage et non dompté par l'être humain. Tout ce qu'il fait n'est que superficiel et surtout pratiquement inutile. C'est un fait, la nature finit toujours pas reprendre ses droits. Elle est d'une patience infini, quelque chose qui manque à tout être humain. Elle a tout le temps qu'il lui faut, nous en revanche nous ne l'avons pas. Nous sommes des êtres éphémères et nous finiront tous pas disparaître comme les dinosaures avant nous. Du moins est ce ma conviction personnelle. Peut être en sera-t-il autrement...

Je m'avance entre les flaques d'eau... Je prends le soin de ne pas me mouiller même si quelque part j'ai une envie de lâcher ce parapluie et d'avancer la tête à découvert sans me préoccuper des conséquences du genre rhume ou vêtement irrécupérable. C'est alors que je le vis. Un peu à l'écart des autres. Un arbre isolé, seul...Comme moi. Je m'avance par curiosité vers lui sans me douter le moins du monde de la présence d'une personne a demis allonger contre le tronc.

Ma main se met à caresser l'écorce. Râpeuse.

Je commence à faire demis tour lorsque que mes yeux perçoivent un éclat rouge. Par curiosité je m'avance pour voir de quoi il en retourne. C'est à ce moment-là, que je compris que l'arbre protégeait de ses ramures, la frêle silhouette d'un jeune homme plongé dans ses pensées. J'ai eu le sentiment qu'il pleurait mais, peut-être s'agissait il , seulement d'une simple impression trompeuse due à ce déluge miniature. Malgré ça, je sentais quelque chose de douloureux au fond de lui. Je n'étais peut-être pas passé maître pour décoder les sentiments des gens mais, je pouvais ressentir la douleur des gens comme si elle était la mienne. Ne voulant pas le déranger et surtout étant incapable de prononcer un mot, je ne pu avoir qu'un seul geste : Tendre mon parapluie au-dessus de sa tête, laissant mes cheveux absorbaient l'humidité..
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyDim 27 Sep 2009 - 3:00

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, on l’a comparé plutôt à la mer avec ses remous, ses vagues et ses tempêtes. Si nous ne faisons pas attention, elle finit par nous engloutir. Les cauchemars sont pareils, ils viennent et s’insinuent insidieusement dans votre subconscient pour vous immergez totalement dans vos plus profondes angoisses, vos peurs les plus sécrètes. Vous êtes seuls face à eux, plongés dans le noir et le silence, vous n’avez aucun moyen de vous échapper, fuir est impossible. Et pourtant, désespérément, nous cherchons cette sortie.

C’est ainsi que nous retrouvons Shin dans son propre cauchemar, il était plongé dedans depuis son réveil. C’était comme passait une vidéo en boucle qu’il ne veut pas regarder mais il n’a pas le choix. La souffrance, la tristesse, et surtout, la peur de mourir sont toujours présentes dans son esprit. Quand il s’est rappelé ce poème de sa propre composition, ces sentiments se sont manifestés et, de nouveau, ses larmes recommencèrent à couler. C’est un fait étonnant, Shin ne montre jamais ses sentiments parce que cela veut dire se dévoiler et se montrer tel que l’on est mais comme il pensait qu’il était seul, notre jeune homme s’en fichait un peu. Seul ! Pas vraiment… Son corbeau, Eliezer ne le quitte jamais. En ce moment même, il était perché dans l’arbre sur la branche juste au dessus de lui et veillait sur lui silencieusement. Ben oui, normalement, ce corbeau de malheur ne cesse de croasser et de quémander donc on assiste à une autre action rarissime.

Maintenant, on n’entendait que cette fameuse pluie, soutenant toujours le même rythme et multipliant les sons à l’infini quand elle tombait sur différents objets. Notre jeune homme s’était accommodé petit à petit à ce rythme, il ne faisait plus du tout attention au froid qui engourdissait ses sens. Ce fut un changement de sonorité qu’il le sortit de sa torpeur. Ainsi, Shin reprit conscience de lui-même et de ce qui l’entourait. Un retour à la réalité, un peu dure parce qu’il était transi de froid et grelotait mais son dos ne le faisait plus souffrir ! Voilà, une bonne chose, de faite. Enfin, il se demandait ce qui avait bien pu causer ce changement. Et il regarda au dessus de lui et un parapluie blanc s’y trouvait.


*Je n’ai pas emmené de parapluie…*

Alors, il vit une jeune fille blonde comme les blés. Shin se releva doucement, un fin sourire aux lèvres et se retrouva face à elle. Alors, il prit gentiment la main qui portait le parapluie et redressa celui-ci pour qu’il protège sa propriétaire. Il se rendit compte qu’elle était trempée, enfin, pas autant que lui mais suffisamment pour que ces cheveux dégoulinent d’eau. Il enleva sa grosse et longue écharpe rouge qui par un miracle n’était pas mouillé, et il l’enroula autour du cou de la jeune demoiselle pour la réchauffer un peu.

« Merci pour le parapluie. »

Dans son regard quelque chose l’intrigua. Non, pas la couleur bleu de ses yeux mais ce qu’ils reflétaient. On dit que les yeux sont les miroirs de l’âme, et ceux-ci étaient, comment dire, éteints et froid mais ils révélaient aussi, une grande tristesse. Et Shin en fut touché…

« Pourquoi es-tu triste, jeune demoiselle ? »
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyMer 7 Oct 2009 - 21:54

Les quelques minutes qui s'écoulèrent me parurent durer une éternité. Je n'éprouvais aucune gêne face à cette intempérie. Mes cheveux étaient mouillés ainsi que mes vêtements mais honnêtement je ne le sentais guère. J'allais droit vers un rhume carabiné, mais sa ne resterait qu'un rhume. Profiter de cet instant rafraichissant me permettait de me laisser aller à contempler un horizon lointain et bien différent de celui dans lequel était plongé l'inconnu auquel j'avais tendu mon parapluie. A le voir aussi trempé, je ne pus que constater que cela faisait un bout de temps qu'il était dehors.

C'est alors que tout doucement, il émergea de son inconscience pour contempler d'abord avec une certaine surprise, mon parapluie de toile blanche.

Lorsqu'il m'aperçut, penché au-dessus de lui,il se leva avec légèreté pour se saisir avec délicatesse de mon parapluie afin que celui-ci puisse nous protéger tout deux. Je ne bronchais pas, ni ne dit mot. Je ne risquais même pas de pousser un cri vu que mes cordes vocales ne fonctionnait pas. Soit disant, en passant sa m'aurait étonné de crier sans raison.

Ses yeux étaient plongés dans les miens comme s'il voulait lire en moi. Cette intrusion de la curiosité me laissa de marbre. J'avais l'habitude de voir les gens me fixer, tentant tant bien que mal de me comprendre. Mais j'avais aussi l'habitude qu'on me fuit du regard.
Contrairement à d'habitude, je ressentis comme une chaleur nouvelle se déversait en moi. Un peu comme si cette attention avait quelque chose de chaleureux Cela n'avait rien avoir avec le regard scrutateur et froid de ce bon vieux bonhomme de psychiatre, adorateur de Freud,le psychanalyste. Il était connu dans son milieu et mes parents pensaient qu'il était la solution à ma folie. Mais pour lui je ne resterais qu'une souris de laboratoire. Ses patients ne sont pas des hommes. Du moins, il ne les considère pas comme tel. Quelque part, la première fois que je l'avais rencontré, sa m'avait révolté de savoir que certains humains pouvaient avoir ce genre de pensées. Au fil du temps cette révolte était passée et j'affichais un profil parfait de l'indifférence. Peut importe ce que l'on pensait de moi,ce qui était important c'était ma façon de me voir. Seulement plus facile à dire qu'à faire. A part mon jumeau dont on m'avait séparé, personne ne m'avait tendu la main. De ce fait je n'avais fait que m'enfoncer en pensant de cette manière.

Maintenant j'aspire à me nourrir de la chaleur humaine, j'aimerais que l'amitié soit l'air qui gonfle mes poumons... Je suis peut-être égoïste, mais je sais que si on me tend la main, je serais prête à tout faire pour la conserver. La perdre risquerait d'être à nouveau une déchirure. Mais même avec cette sombre pensée, j'avais envie que l'on me tende la main, qu'on pense à moi...

L'inconnu par réflexe avait entouré autour de mon sa jolie écharpe rouge, pour que je n'attrape pas froid. Il me remercia pour le parapluie. Ce n'avait pas été grand-chose pour moi que de le tendre pour lui. Il ajouta une question qui me taillada le coeur. Pourquoi étais-je triste? Pour moi c'était devenu un état d'âme. Comme si j'étais née avec . Cette tristesse...J'avais toujours eu du mal à l'exprimer devant les autres. Me confier à lui me paraissait plus dur que d'écouter quelqu'un se confier. Je savais que cette fois je n'avais pas le droit de lui donner la réponse toute faite que je destinais ordinairement à mon psy. Je sortis mon tableau noir et ma boite de craie blanche. Je saisis une craie intacte et je la cassais en deux avant de me mettre à gratter ma phrase.

"Ce n'est pas quelque chose que j'arriverais vraiment à exprimer un jour...Mais peut être faut-il que j'essaie... "
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptySam 7 Nov 2009 - 13:33

Shin pouvait être maladroit dans ses propos mais il ne voulait pas faire souffrir… Ce n’était pas son but, enfin, pas avec cette jeune fille qu’il ne connaissait pas. Lui, il connaissait la solitude, le sentiment de trahison. En aucune manière, il voulait la blesser mais sa phrase l’avait heurté et il l’avait perçu. Pourquoi es-tu triste ? Une simple phrase qui peut provoquer beaucoup d’émotions, remuer une personne jusqu’au plus profond de son être, aller sur un terrain sillonné de nos nombreuses blessures… Une phrase et une sentence à la fois parce qu’elle nous condamne à répondre donc à rouvrir des blessures qui ne sont pas réellement refermées…

L’étudiant, pourtant, pensait que c’était une question nécessaire. Si on ne lui avait pas demandé à l’époque, celui-ci ne n'aurait aucun ami et serait seul… mais ce n’était pas uniquement cela. On a tous besoin un jour de se confier, et surtout d’accorder notre confiance à quelqu’un. C’est un chemin long et difficile, souvent parcourues d’embûches… Cependant, comme Siobhan l’avait fait pour lui, Shin voulait aider la jeune fille en face de lui. Que voulez-vous ? Il s’occupe toujours des autres avant sa propre personne. Le jeune homme en avait même oublié ce qui l’avait accaparé dans ses sombres pensées qu’il ruminait depuis ce matin.

Tenant toujours le parapluie, la jeune fille sortit une ardoise et une craie. Pour le coup, l’étudiant se demanda ce qu’elle faisait. Ce n’est que lorsqu’il vit qu’elle répondait à sa question qu’il comprit… La demoiselle ne pouvait parler, et pourtant, sa réponse écrite en disait beaucoup… Un drame avait du se passer, un choc important qui l’avait rendu muette mais, aussi, une envie de trouver quelqu’un à qui parler, d’extérioriser cette peine. Comment Shin pouvait voir tout ça à travers un bout de phrase ? Sa spécialité, c’est l’écriture. Comment retranscrire sentiments, besoins, envies, raconter une histoire ou savoir lire entre les lignes… Il maîtrisait parfaitement le langage de l’écriture, celle-ci n’avait aucun mystère pour lui à force de retranscrire son propre mal être avec des mots.


« Avant tout, peut être devrais-je me présenter… Je m’appelle Shin Masara. Et toi ? »

Maintenant, il tenait le parapluie plus haut pour mieux la voir. Le jeune homme fit un geste qu’il ne faisait que rarement, celui-ci passa sa main dans les cheveux blond comme les blés avec un sourire aux lèvres. En même temps, timidement, quelques rayons de soleil percèrent le voile de nuages et la pluie s’arrêta enfin… Alors, il replia leur protection et s’ébroua pour se sécher un peu puis s’étira en faisant craqué tout son dos puis il appuya son dos contre l'arbre. Shin resta un instant crispé avec une drôle de tête puis il se mit à rire…

« Quand le soleil arrive, il balaye les mauvaise pensées… Il me permet aussi de réchauffer mon cœur... »

Le gothique avait dit ceci avec une certaine mélancolie pensant, de nouveau, à sa mère. Si celle-ci avait pu l'aimer... Rien qu'un tout petit peu, Shin aurait été heureux...

« Si on allait s'assoir à cette table? Enfin c'est comme vous voulez...»
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyMer 11 Nov 2009 - 18:08

Je savais que je ne serais guère en mesure de lui expliquer quoi de se soi. Lui aussi cachait quelque chose au fond de son coeur et sa tristesse me dévorait autant que la mienne. Les gens comme moi existaient vraiment. Enfin, comme moi, pas dans le sens d'avoir vécu la même chose mais d'éprouver ce poison qu'est la mélancolie du coeur et de l'âme. J'étais loin de me douter que mon écriture me trahissait plus que les mots que j'avais retranscris. L'esprit humain est incapable d'exprimer tout ce qu'il ressent. Les mots ne sont que des médiateurs et ils sont bien limités. Nous sommes parfois incapables d'exprimer la douleur, la peur, l'amour et bien d'autres sentiments. Nous n'avons pas encore inventé la machine qui permettrait à tout être humain de ressentir les sentiments d'autrui afin de mieux le comprendre. L'art n'était qu'une maigre consolation. Un moyen de communiquer... Un autre médiateur que de simples mots... En faire l'éloge n'était guère difficile car tout ce que je disais, je l'éprouvais au fond de mon cœur. Je n'étais pas vraiment sentimentale mais le vague à l'âme c'était ce qu'il y avait de plus fort chez moi.
Ce garçon qui venait de se présenter, était comme cette lumière du soleil qui déchirait les sombres nuages de pluie pour éclairer la terre. Serait-il un de ses rayons qui me sortiraient de cette profonde solitude? L'amitié est comme un rayon de lumière... L'amour sera semblable au vent qui finira par chasser mes sombres chimères. Peut être était-ce un tantinet trop poétique, mais peu m'importait. Je n'allais pas lui dire ce que je pensais à cet instant présent. Je voulais plutôt savourer la joie de notre rencontre et de faire connaissance.

Il replia notre parapluie puisque l'averse était enfin passée, puis s'étira avant de s'appuyer contre l'arbre comme s'il avait l'intention de soulager son dos. Il devait être resté trop longtemps sous cette pluie glaciale et dans la même position par-dessus le marché.

Je me rendis compte que lui aussi, d'après ses paroles, était quelqu'un qui avait une âme de poète. Alors, je pense que finalement il n'y avait pas de honte à être comme cela.

J'acceptais d'un hochement de tête positif, sa proposition d'aller s'asseoir sur la table du jardin qui avait été préservé des intempéries. Même si rester debout ne m'aurait point fatigué, je n'étais pas mécontente de sa sollicitude. J'étais solide physiquement même si ma silhouette semblait démontrer clairement le contraire. C'est à l'intérieur que tout était cassé.


« Je m'appelle Mitsu Yamada. Je suis ravis de faire votre connaissance Shin sempai. »


Écrivis-je sur mon tableau noir du malheur. Un tableau noir comme celui de ce pauvre cancre de Prévert, qui finit dans le poème par dessiner sur le tableau de classe, le visage du bonheur. J'ai toujours envié son esprit de rébellion... Dans ma tête se dessinait les vers silencieux...


°"Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur."°

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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyDim 15 Nov 2009 - 13:52

La journée de Shin avait très mal commencé mais au fur et à mesure que les heures passées, un rayon de soleil avait réussi à pénétrer dans ses ténèbres intérieur bien que lui-même soit toujours aussi sombre. C’est ainsi, on ne peut le changer… pas tout de suite, il faudra du temps et surtout de la patience. Tout doucement, les nuages s’éparpillaient pour laisser filtrer la douce chaleur du soleil. Cela nous rappelle qu’après la pluie, le beau temps revient toujours même si justement, il met parfois du temps pour arriver.

Le jeune homme, s’ébrouant comme les arbres quand leurs branches sont recouvertes de neige en hiver, pour dégivrer leurs écorces quand le printemps arrive, se laissa retomber contre l’arbre qui l’avait docilement abrité. Sa rencontre avec la jeune fille l’avait quelque peu dégivré de son hiver éternel dans lequel il s’était enfermé. Ça lui faisait d’ailleurs le plus grand bien ! Cependant même si sa souffrance s’estompait, elle ne partait pas réellement… toujours présente, attendant le moment propice pour refaire surface.

Shin, étant un peu empathique, avait ressenti la tristesse de Mitsu mais il n’avait en aucun cas voulu la brusquer. Ce n’était pas son but ! Loin de là… Il replia le parapluie, se présenta et lui proposa d’aller s’assoir. C’est alors que la jeune fille écrivit sur son tableau qu’elle s’appelait Mitsu Yamada et qu’elle était ravie de le rencontrer. Le nom de famille Yamada lui remémorait quelque chose mais il ne savait pas quoi… Bref, ce n’était pas le plus important.

Etrangement, il trouvait ça bizarre qu’on lui rajoute « sempai » à son prénom… En tout cas, maintenant, le gothique savait que l’artiste était plus jeune que lui. Pas grande importance pour lui, il s’en fichait. En souriant, il lui prit gentiment la main et la guida comme une princesse vers la table à laquelle il attendit qu’elle s’assoit avant de le faire lui-même. L’étudiant souriait rarement c’était une exclusivité et rire était une chose encore plus rarissime mais avec Mitsu, il le faisait spontanément comme avec le jeune garçon à la patisserie, le matin.

Shin espéra que son carnet dans son pantalon ne soit pas mouiller sinon il se maudirait jusqu’à la fin de ses jours… Il glissa sa main à l’intérieur de la poche de son jean et sortit son calepin nullement trempé. Génial !


« Je suis ravie de faire ta connaissance aussi Mitsu. Euh, je peux t’appeler Mi-chan… », ses joues rosirent légèrement en le disant.
« Tu sais, tu n’es pas obligé de rajouter « sempai »… Tu peux choisir le surnom qu’il te plait de me donner mais ça t’est uniquement réservé, d’accord ? »

Le jeune homme ouvrit son livre à une des poésies qu’il avait écrite. Celle-ci n’était pas triste comme la plupart de celle qui l’écrivait. Il enleva la feuille de son carnet et la tendit à Mitsu.

« C’est pour toi. Un petit cadeau de notre rencontre. Ce ne sera plus un simple rêve mais la réalité. »

Sur cette page toute simple était écrit ces vers :
J’ai rencontré une fille souriante
Qui me faisait toujours rire…
De nouveau, je pris goût à la vie
En regardant son sourire.
Comme les plumes s’échappant des ailes d’un ange,
Ma tristesse pris son envol…
Voguant parmi d’autres sentiments
Que les vents portaient au firmament…
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyLun 23 Nov 2009 - 21:57

La main de Shin était chaude contrairement ce que j'aurais pu penser à cause du fait qu'il soit resté si longtemps sous cette pluie glacée. J'aimais l'odeur de cette terre mouillée qui m'évoquait agréablement l'extérieur dont j'avais été privée si longtemps. Mon âme troublée avait du mal à réfléchir les clartés d'un aussi beau jour. Pourtant, il fallait que j'essaie et cela qu'importe le prix, importuné le sort afin d'obtenir la libération de mon coeur et de ma raison. Une main qui symbolisait l'espérance d'un ailleurs. Un guide. La main qui possède de nombreuses significations. Tendre la main à quelqu'un, c'est aussi l'aider à se relever. C'est lui prêter sa force. Je pourrais en dire des lignes et des lignes, mais je sais parfaitement que vous avez compris où je voulais en venir. Pour moi ce geste était comme une bouée de sauvetage auquel j'avais une telle envie de m'y agripper. Sa main recouvrait la mienne qui était si petite et si fragile... J'avais l'illusion qu'il ne me lâcherait jamais et que nous pourrions marcher ainsi pendant des heures et des heures... Comme le ferait naturellement un grand-frère et sa petite soeur. Cette pensée m'arracha brutalement à ma minuscule poche d'euphorie. Je repensais à ce frère que j'avais eu et qui m'avait lâchement abandonné en se donnant la mort. Pour moi, cela avait été un choc et ce onii san si proche était devenu comme un étranger. Est-ce si dur de dire la vérité? Je le crois. Toujours souriant, il nous a caché la noirceur de sa profonde mélancolie et de son mal être. Le mal être est, je crois l'une des sources de suicide, mais il se peut que je me trompe à son sujet. Peut être une déception? Qui peut le savoir? Certainement pas moi.
Son sourire... Je n'en crois pas mes yeux... Il me fait l'effet d'un baume et un instant, j'ai l'illusion que tout va bien que ce sombre nuage n'était que le fruit de mon imagination, que je vais sourire. Mais non rien n'y fait. Je ne suis pas encore prête. Un jour viendra et je pourrais à mon tour lui offrir un sourire sincère et remplis d'autant de chaleur que celui qu'il vient de m'offrir. Je ne peux m'empêcher de le fixer d'un air attentif. Il n'y a rien de malsain dans ce regard, j'ai juste l'envie de le regarder et d'apprendre à le connaître lui et chacune de ses facettes. Je ne veux rien manquer.

Ainsi je le vis farfouiller dans ses poches pour en sortir un calepin intacte, épargné par l'humidité de la pluie. Au soulagement que je lis dans ses yeux, je devine que ce carnet est précieux.

Il me demande, s'il peut m'appeler « Mi chan », ce surnom est moins protocolaire et sa sonorité à quelque chose de familier et de douce. J'hoche la tête en signe d'assentiment. Cela me convient et même cela m'enchante. J'ai moi aussi l'envie de lui trouver un surnom... Quelque chose comme... « Onii san »...

Sans attendre, je lui demande sur mon tableau si je peux l'appeler ainsi. J'espère que cela ne le fâchera pas. Pour moi, il m'évoque la stature d'un frère ainé protecteur.

Il me fit cadeau d'une page de son carnet. Intriguée, j'y posais les yeux et je fus emportée inconsciemment par le tourbillon de ces vers magnifiques et touchant. J'y lisais l'espoir et je les voyais comme une réponse à la demande de mon cœur...


« Merci »


J'avais écris ces cinq lettres et mes yeux rayonnaient de reconnaissance.


[Hi!! ^^ Je t'ai enfin répondu A05 J'espère que sa te plaira ^^]
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyLun 30 Nov 2009 - 15:57

La petite Mitsu lui faisait penser à un bouton de fleurs qui cherche désespérément un rayon de soleil pour, de nouveau, s’épanouir. Shin était sûr que plus tard, elle serait magnifique rose mais pour cela il faillait y aller en douceur, procéder étape par étape. C’était le but qu’il s’était fixé parce qu’il était sensible à sa douleur comme la demoiselle était sensible à la sienne. Une empathie régnait entre ces deux êtres mais le jeune homme avait oublié sa souffrance pour se consacrer à l’autre qui était omniprésente.

La comparaison de la fleur marche aussi pour le gothique sauf que nous parlerons plutôt des racines d’un arbre. Celles-ci n’ont pas été arrosées ni vu le soleil, elles se sont durcies et cherchent toujours plus profondément vers la terre. Mais pour lui, aussi, un soleil faisait son apparition mais cela n’est pas sans douleur.

Mitsu était comme une bouffée d’air pur, il se sentait bien et, surtout, il ne se prenait pas la tête. Même si la jeune fille ne parlait pas, Shin aimait sa compagnie. Des fois, les mots ne servent pas à grand-chose alors qu’il existe les gestes et les regards quand on est attentif. L’étudiant avait pris sa main dans la sienne, une petite paume un peu froide qu’il essaya de réchauffer mais il connaissait aussi la signification de ce geste. Le gothique espérait être son phare qui la guiderait vers un port d’attache.

Shin n’aimait pas les formalités, il trouvait que cela l’éloignait de ses interlocuteurs. Cela devait venir de son côté français donc il lui avait demandé de lui choisir un surnom mais il ne s’attendit pas celui-là… Onii-san. Alors Mi-chan le considérait comme un grand frère… Un grand frère ! Le gothique ne s’y attendait vraiment pas, et en même temps, si. Depuis le début, il avait ressenti quelque chose de différents par rapport à ses précédentes rencontres. Le jeune homme se rappelait, enfin, cette sensation. Le garçon de la pâtisserie, il ressentait la même plénitude avec lui. Comment s’appelait-il déjà ? Kuragari… Yamada ! Alors ce petit était son frère… peut être même son frère jumeau ?


*Je me disais aussi que je la connaissais… d’une certaine manière…*

Shin se demandait s’il pouvait accepter ce rôle. Son naturel fit tout simplement surface, sa main alla se glisser dans la chevelure de la jeune fille et il se mit à la caresser, sans aucune malveillance plutôt avec affection.

« Bien sur que tu peux m’appeler ainsi, Mi-chan »

Shin avait insisté sur les derniers mots. Il serait son grand frère protecteur, il l’avait décidé et rien ne le ferait jamais changer d’avis. Un sourire bienveillant flotter sur ses lèvres et, pour elle, jamais il ne s’en départirait. Il était heureux que son poème lui face plaisir, et cette lueur de reconnaissance qu’il aurait bien voulu voir dans les yeux d’une autre personne, lui faisait tout autant plaisir. Pour s’amuser mais, aussi pour la taquiner un petit peu, il la souleva et l’assit sur ses genoux pour pouvoir continuer à s’occuper d’elle. Cela lui rappelait ce qu’il le faisait parfois avec sa meilleure amie, il prenait soin de ses cheveux puis il les coiffait.

« Dis-moi que veux-tu faire ? »

Petite précision, il n’y aucune ambiguïté dans cette phrase. C’était, à la fois, une manière détournée pour lui demander si ça la dérangeait qu’il la tienne ainsi mais, aussi, c’était une manière de demander si Mitsu avait envie de faire autre chose.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptySam 19 Déc 2009 - 15:39

Spoiler:

Sa main dans mes cheveux était plus qu'apaisante. Il était rare qu'on m'offre un geste d'affection. La seule personne qui avait agi comme Shin onii san, était bien sûr mon frère aîné... Au lieu de m'évoquer de cruels souvenirs, je sentais que ce geste était totalement diffèrent du fait qu'il ne s'agissait pas de la même personne. Je sentais pour la première fois depuis longtemps que quelqu'un m'aimait. Je n'avais bien sûr, jamais douté des sentiments d'ototo kun à mon égard. Mais, il était mon frère jumeau, alors ce genre de sentiments étaient tout bonnement normal étant donné que nous avions partagé le même ventre maternelle. Il était idiot de penser que c'était la même chose pour tout le monde. La famille peut tout aussi bien être aimante comme indifférente ou encore cruelle.

Je n'avais connu que les bras maternels indifférents et depuis la mort de mon frère aîné, le fils prodige, ma mère s'était considérablement éloigné. Je la soupçonne d'avoir été aussi blessée que moi. C'est elle qui trouva le corps juste après. Elle ne l'a qu'effleuré du regard, alors que moi je ne pouvais me détacher de la vision de ce corps ensanglanté. Elle savait faire preuve d'un sang froid que je n'aurais jamais pu croire de la part d'une mère. Elle n'a jamais pleuré devant nous. Ni devant notre père. De tel manière que tout notre entourage a fini par la considérer comme un glaçon. Pourtant, même si je lui en veux énormément, je sais qu'elle n'est plus qu'un abime de chagrin. Du coup... Je ne pense pas être en mesure de lui faire le moindre reproche. Elle ne s'excusera jamais, pas même sur son lit de mort, d'avoir été une femme de ce genre. Je pense qu'au fond, je l'admire... Mais je reste moi. Je ne suis pas elle, elle n'est pas ma grand-mère, ni même mon arrière grand-mère...

J'étais contente que Shin apprécie le surnom que je lui avais donné. Je n'en voyais pas d'autre. Il venait du fond de mon cœur tout comme ce minuscule bonheur qui commençait à éclore à la manière d'une fleur...

Je me sentis soulevé puis déposé en douceur sur ses genoux. C'était étrange, mais pas désagréable. Dans ma petite tête d'enfant, je me dis qu'en fait ce n'était pas seulement les pères qui accueillaient leurs enfants sur les genoux tous les soirs pour qu'ils racontent leur journée. C'était aussi le rôle des grands-frères... Je ressentais l'affection dont il m'entourait et lorsqu'il me demanda ce que je voulais faire, je ne lui répondis pas dans l'immédiat. J'observais le ciel qui commençais à laisser entrevoir un dernier vestige coloré qui marque le passage de la pluie au beau temps. Je voulais rester indéfiniment dans cette position, mais je savais bien que les moments de bonheur n'étaient qu'éphémère.


"Capturer cet arc en ciel."

Dis-Je en l'écrivant sur mon tableau, avant de sortir un appareil numérique minuscule. Je savais pertinemment que l'on ne pouvait pas arrêter le temps, mais on pouvait lui voler un instant présent pour l'immortaliser à jamais...


Dernière édition par Mitsu Yamada le Mer 23 Déc 2009 - 16:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyMer 23 Déc 2009 - 10:32

Les moments de bonheur sont éphémères… Shin le pensait aussi avant de se retrouver dans cette académie où il avait, de nouveau, apprécié la vie et en profitait à chaque moment. Cependant, à cause de blessures anciennes remontant dans chacune de leur enfance, autant le gothique que l’artiste ont du mal à trouver le bonheur parce qu’ils ont un comportement spécial, hors-norme que peu comprenne car ils ne l’ont pas vécu ce que nos deux jeunes ont subi. L’étudiant la tenait, toujours, assise sur ses genoux… Il la sentait frêle et fragile dans ce corps. Shin avait peur de la briser s’il la prenait dans ses bras. Mi-chan lui semblait être fait en porcelaine… Stupide, n’est-ce pas ? Le jeune homme la sentait déjà morceler, il ne voulait pas la casser définitivement. Le gothique cherchait plutôt l’inverse… à la réparer mais comme il n’est vraiment pas doué dans les relations avec autrui, il avait l’impression de mal faire, de mal s’y prendre, de creuser un trou encore plus profond dans une blessure déjà bien béante. Il émit un léger soupire désapprobateur contre lui-même.

Tout doucement, il lâcha ses cheveux et la serra dans ses bras. Une étreinte, remplie d’affection et de chaleur que Shin voulait lui transmettre parce qu’il la sentait seule et il n’aimait pas ça. Le gothique ne voulait pas qu’elle ressente ce sentiment, la solitude… c’est le pire qui soit. Lui aussi voulait que le temps s’arrête, se fige totalement dans ce jardins où la lumière se faisait et où un arc-en-ciel apparaissait. Le jeune homme laissa Mitsu sortir son appareil photo. Elle, aussi, voulait la même chose. Stopper le temps en l’immortalisant à jamais sur une pellicule. Capturer cet immense demi-cercle rempli de couleur magnifique faisant travailler l’imagination, de tous ceux qui était en train de le regarder. Sa meilleure amie lui avait raconté une histoire sur l’origine des arcs-en-ciel. En fait, ces multiples rayons colorés viendraient de l’or des léprechaunes enfoui à leurs bases. Shin n’y croyait pas mais cela était une histoire amusante à attendre. Maintenant qu’il y pensait, depuis toute à l’heure, il essayait d’imaginer la voix de Mi-chan. Le gothique la pensait un peu comme l’arc-en-ciel avec des nuances, un accent, des ondulations mais fluide et légère. Un jour, il l’entendrait puis en parlant plus pour lui-même, il dit :


« J’aimerais bien entendre ta voix… Un jour… quand tu seras prête. J’attendrais… »

Shin releva doucement la tête en souriant puis il l’embrassa sur la joue et il se remit à lui caresser les cheveux comme il le ferait avec une petite sœur… qu’il n’aurait jamais. Ça le rendit un peu triste mais voir Mitsu le réconfortait un peu.

« Ne fais pas attention à ce que je dis. »

Mais comme toute chose, le temps reprit ses droits et son cours c’est-à-dire que la fin de journée approchait. Il ne voulait pas partir, il était bien ici…
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyJeu 28 Jan 2010 - 19:42

Le flash retentit un bref instant... Un battement de coeur pour une éternité. Je venais de capturer l'image de ce demi cercle coloré. Mais ça ne resterait qu'une image... Une simple représentation... Cette photo est la preuve de sa brève existence parmi nous. Déjà, il repartait... Je voyais ses couleurs s'éclaircirent et se noyer petit à petit dans l'azur bleu du ciel. Le prochain arc en ciel que je verrais, ne sera pas le même. Car tout être et phénomène sont éphémères. Peut-on prévoir le temps qu'il nous reste à vivre? Non, certainement pas. Il y a trop de facteurs qui font que nous sommes incapables de nous préserver de la mort et des changements. Le temps et l'éternité se disputent sans cesse, l'un tente toujours de gagner du terrain sur l'autre et en fin de compte, l'éternité n'appartient qu'aux morts et aux souvenirs...

Le temps, lui n'appartient qu'à la vie et aux hommes. Le temps est une chose exigeante... Il passe si vite que finalement, lorsque nous arrivons aux portes de la mort notre vie se déroule devant nos yeux ainsi que nos regrets. Nous ne pouvons revenir en arrière et réparer nos erreurs et celles des autres. Si tout le monde avait le pouvoir de changer ce qui fut, je suis certaine que l'humanité pourrait courir à sa propre perte.

En voulant jouer les apprentis sorciers nous finissons par nous condamner... De toute manière... Tout n'est qu'inéluctable. Nous ne pouvons que profiter de l'instant présent et arrêter de nous projeter sans cesse dans le futur qui n'est pas encore là et le passé qui demeure ce qu'il est. Imperturbable et éternel.

Sa voix m'arracha à cette songerie qui dépassait de loin les pensées d'une petite fille normale. Je crois que je pense trop pour mon jeune âge. Mais, mes pensées compensent mon incapacité à parler. Il en sera ainsi jusqu'à ce que ma voix puisse revenir... Cette voix qui est la mienne, je veux bien la lui offrir... Je veux qu'il soit le premier avec ototo kun à pouvoir l'entendre. J'y mettrais mon cœur et mon âme pour pouvoir surmonter mon passé et réveiller ce dont l'horreur m'a privé.

Avec lui je me sentais comme une petite poupée humaine. Il me dorlotait comme une petite sœur et je crois qu'au fond j'aime être dans ses bras. Comme une sœur je me dois d'être attentive à ce qu'il dit parce que les mots ne sont jamais inutiles...Même chez un bavard... Celui qui parle beaucoup est celui qui a peur du silence. Le silence tue aussi sûrement qu'il apaise l'esprit.

« Je te l'offrirais cette voix... Dès que je pourrais... Tu l'entendras... »

Je venais de griffonner ceci sur mon tableau. Je pensais sincèrement ce que je disais à plus forte raison qu'il venait de s'incruster dans ma vie et que j'avais besoin de lui aussi sûrement que j'avais besoin de mon jumeau.

La journée s'achevait maintenant sur les couleurs orangés. Le crépuscule s'annonçait dans toute sa splendeur. Le temps avait passé plus vite que je ne l'avais escompté. Les moments de bonheur seront toujours les plus courts... Et les plus lourds sembleront durer une éternité et nous marque à jamais. Il allait bien falloir que nous nous décidions de rentrer... Mais je n'avais pas la force de le faire moi-même.
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyLun 22 Fév 2010 - 10:59

Tandis que l’astre solaire déclinait et partait se coucher derrière les montagnes, Shin réfléchissait tout en continuant à dorloter Mi-chan… Sa petite sœur de cœur. Qu’est ce qui avait bien pu causer la perte de sa voix ? Il tentait d’occulter cette question indiscrète tant bien que mal alors qu’elle se répétait sans cesse dans sa tête comme un disque rayé. Pour l’instant, l’intuition du gothique lui disait de ne rien demander. Et bien sûr, son intuition avait souvent raison. Cela ne l’empêcha pas de soupirer une énième fois… Le jeune homme souhaitait entendre sa voix de tout son cœur. Un jour, sûrement, il l’entendrait. L’étudiant se devait d’être patient… Heureusement que la patience fait parti de ses principales qualités ainsi que l’écoute.

Pourtant sans que Shin s’en rende compte, le fruit de ses réflexions avait franchit ses lèvres. Il était gêné… normalement, le gothique n’aurait pas dit ce qu’il pensait à haute et intelligible voix. Une chance que Mitsu ne puisse pas voir le rouge qui commençait à saillir ses joues. D’un autre côté, le jeune homme avait peur que la demoiselle se braque parce qu’il lui avait demandé quelque chose qu’un inconnu n’avait pas le droit de demander. Il se sentait un peu égoïste… Après tout, ils ne se connaissaient que depuis quelques heures. Certes il ne pouvait pas le nier qu’un lien s’était créé entre eux deux mais cela lui donnait-il le droit de souhaiter entendre le bien le plus précieux de la jeune fille ?

Cependant, le retrait que Shin attendait ne se fit pas. Non… contre toute attente -la sienne plus tôt-, Mi-chan écrivit sur son tableau qu’elle lui offrirait lorsqu’elle serait prête. Le gothique sourit, content et heureux. En attendant, il ferait tout son possible pour l’aider à s’épanouir pour passer d’un bouton de fleurs à une magnifique rose. De la faire sortir de cette cage sombre que la jeune fille s’était forgée et dont elle avait perdu les clés. Le jeune homme la reprit dans ses bras et lui fit un tendre câlin puis, à son oreille, il chuchota un « merci » à peine audible. L’étudiant l’embrassa sur le bout du nez avec un sourire puis il la souleva afin de la remettre sur ses deux pieds en face de lui.

La nuit était déjà tombée… seul quelques rayons finissait de disparaître à l’horizon. Shin était un peu triste mais c’était ainsi. Le bonheur est éphémère tout comme le jour mais aujourd’hui, il avait appris une nouvelle notion si l’on puit dire. Après la pluie vient le beau temps. Et même si le soleil se couchait, demain matin, il serait de retour. Il n’y a pas que de l’obscurité dans ce vaste monde… Cette jeune fille venait de lui apprendre. Cependant, cela lui faisait quand même mal de se séparer d’elle maintenant. Une idée germa dans son esprit.


« Et si je te ramenais au dortoir ? De toute façon, je prends la même direction que toi. », fit-il en le regardant et en lui prenant la main.
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyLun 15 Mar 2010 - 22:44

J'étais pensive. Mon regard se perdait dans l'horizon dorée de ce coucher de soleil. Le ciel était une énigme et d'une beauté à couper le souffle, ce soir-là.

Il m'arrivait souvent d'envier le rose de son aurore, le bleu de son azure, la soie bleue marine piqueté d'étoile brillante de la nuit, la blancheur de ses nuages, le gris de ses mauvais jours et son onde boréale aussi belle qu'un arc en ciel.

Il avait de multiples vêtements, de multiple facettes et surtout, il nous amenait à rêvasser aussi facilement que Newton, lorsque la légende raconte, qu'il s'est pris une pomme sur la tête. J'avais entendu plusieurs fois un de mes frères mentionner les gaulois qui tremblaient à l'idée que le ciel ne s'écroule sur eux. Le ciel était à la fois tout et rien. Presque immortel et souverain, il nous dominait dans toute sa splendeur. Si seulement il suffisait de tendre la main pour se saisir de lui comme l'on pouvait le faire avec un simple drap. Mais, il était trop loin... Beaucoup trop loin... Un proverbe disait qu'il suffit de viser la lune pour au moins atteindre les étoiles. Derrière le ciel s'étendait l'espace. Plaine infini... définitivement inaccessible à l'être humain non initié. J'étais étonné de cette soudaine envie de poésie. Ma petite tête d'enfant s'emplissait d'images et de souvenirs rien qu'en évoquant un élément de mon univers. On avait toujours l'impression de tout savoir... Mais on ne peut prendre l'horizon de notre vie comme les bords du monde. C'était presque aussi stupide que de penser que la terre était plate. Et pourtant, il en avait fallu du chemin pour découvrir qu'en fait elle était ronde et bien sûre, il y avait eu des sacrifices inutiles pour le faire comprendre à l'humanité tout entière.
Que ne devons-nous pas faire pour sortir le peuple de l'ignorance.

J'étais si loin de mes préoccupations matérielles. À songer ainsi j'avais l'impression d'être quelqu'un d'autre. Dans la vie, il n'est pas rare d'avoir des moments de lucidité. On se parle à soi-même, on réfléchit sans les autres. Comme s'est bien souvent le cas pour les questions existentielles.

Son « merci » résonna alors à mes oreilles. Surprise, dans un premier temps je manquais de rougir. Hélas, l'afflux de sang ne vint pas contre toute attente, colorer mes joues si pâles. Ses lèvres effleurèrent mon petit bout de nez et en moins de temps qu'il n'en faut, je me retrouvais au sol face à lui. J'hochais la tête en signe d'assentiment à sa requête de me raccompagner. Il essayait de prolonger un peu le temps qu'il restait avant l'heure de la séparation. J'étais contente de voir qu'il voulait passer un peu plus de temps avec moi. C'était si rare que ma présence soit réellement souhaitée. Je dérange toujours... Maman et papa ne reste jamais longtemps avec moi. Et mon autre grand-frère m'évite le plus possible. Il ne prend même pas la peine de me regarder comme Shin onii san.

Je saisis la chaude main qu'il me proposa. Je me sentis ému à cet égard. D'habitude, la seule personne à qui je tiens la main, c'est Kuragari.
Plongeant mes yeux bleus dans ceux de Shin, je choisis de me laisser guider jusqu'au bercail en toute confiance.
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MessageSujet: Re: Une fine pluie dans les Jardins ...   Une fine pluie dans les Jardins ... EmptyMar 16 Mar 2010 - 16:17

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