Retrouvaille pour un nouveau départ [PV Mitsu et Ryuka]

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(Ordre de passage: Kura, Mitsu, Ryuka]

Une voiture noire aux vitres teintées est venue me chercher devant mon école pour garçons. C'est la dernière fois que j'ai vu ces murs qui m'ont accueilli pendant trois ans et qui ont vu mes joies, mes peines et mon histoire d'amour, surtout ma joie et mon histoire d'amour d'ailleurs, j'ai pas souvent été triste. Akemi était retourné dans notre chambre commune avant que la voiture n'arrive, il m'a dit que c'était au cas où mon papa et ma maman seraient-là, il ne voulait pas m'embêter pour ne pas que notre histoire soit dévoilée. C'est vrai que si Papa savait que je suis amoureux d'un garçon il serait pas content, pas content du tout, déjà qu'il est pas content que je sois pas aussi sérieux que Hishori... mais en fait je suis sûr que Akemi est resté dans sa chambre pour ne pas pleurer devant moi, pendant nos trois années ensemble il a joué le rôle du papa, c'était comme ça que ça marchait entre nous, lui était le papa protecteur et moi son petit garçon, même si c'était un peu plus compliqué qu'une relation père fils, mais j'imagine que du coup il voulait paraître fort et ne pas pleurer devant moi. En tout cas moi je ne me suis pas gêné pour pleurer et des larmes sincères en plus. J'étais partagé entre la tristesse de quitter Mi amore Akemi et la joie de retrouver Onee-Chan [Grande soeur, désigne Mitsu]. La vitre de la voiture se baisse, Papa n'est pas venu pour me voir, c'est Hishori qui a est venu nous accompagner moi et Mitsu vers notre nouvelle école. Enfin j'imagine qu'il a été obligé de venir, car à peine la vitre baissée il m'a dit :

Hishori: « Range cette peluche et monte dans la voiture »

et il a refermé les vitres de la limousine, sans même me laisser le temps de protester ou d'acquiescer. Je le déteste, comment peut-il traiter Mr Bunny de simple peluche, c'est plus qu'une peluche, c'est mon ami, c'est tout ce qui me reste de Kazuo nii chan, de ce frère que j'aimais tant. Lui je le déteste et c'est partagé. Depuis la mort de Aniki [grand-frère, désigne Kazuo] il est méchant avec moi et Mitsu parce qu'on est les plus petits, je ne sais pas pourquoi. Peut-être comme Papa, parce qu'il trouve qu'on est bizarre, mais Papa lui nous aime beaucoup Onee-chan et moi, il est gentil, Hishori lui est méchant... je m'installe dans la voiture à côté de Mitsu. Elle ne sourie pas, comme quand je l'ai quitté, son visage reste triste. J'aurais envie de la prendre dans mes bras et de lui raconter des farces que j'ai faites à l'école avec Amore, mais Hishori nous regarde et il n'appréciera sûrement pas... le voyage se fait en silence, sans un murmure autre que le moteur qui ronronne comme un gros chat. Hishori continue à nous ignorer, il écoute même de la musique avec ses écouteurs pour ne pas avoir à nous surveiller. Moi j'ai pris une sucette et regarde mes chaussures, je n'ose pas parler, quand Hishori est là je n'ose jamais rien faire, j'ai peur qu'il me gronde si je fais quelque chose, alors je ne bouge pas, je retiens quelques larmes de couler pour ne pas pleurer devant Hishori et Mitsu, mes retrouvailles avec ma jumelle ne se passe pas comme je le voulais et en plus je ne suis pas avec Akemi, c'est une journée qui commence assez mal...

nous arrivons à notre nouvelle école. Hishori nous fait signe de sortir de la voiture, sans un mot, avec à peine un regard complètement indifférent. De mon côté sans lui adresser un au-revoir je sors avec mon sac. Le chauffeur sort nos valises à moi et à Mitsu. Je le remercie pour son aide, c'est vrai que j'ai des vêtements pour toute une année, c'est assez lourd alors que moi je suis tout léger. En voyant le bâtiment principal le sourire me revient, maintenant que la présence pesante de notre grand-frère ne hante plus les lieux ma bonne humeur est revenue. Je sors le pauvre Mr Bunny qui doit étouffer dans le sac et le sert fort dans mes bras, puis je lui montre les lieux.

« Regarde Mr Bunny comme c'est grand ! C'est notre nouvelle maison ! »

je me retourne vers Mitsu, espérant voir une réaction sur son visage, mais en apparence elle est complètement indifférente, mais je sais au fond de moi qu'elle est aussi contente que moi qu'on soit à nouveaux réuni. C'est un nouveau départ pour elle et moi. Je saute presque de joie à l'idée d'être dans une nouvelle école, pour rencontrer de nouvelles têtes, même si une part de moi est triste d'avoir dû abandonner Akemi là-bas, mais bon, je vais continuer à lui écrire et puis il m'a dit que cette école était une chance pour lui, elle va lui permettre de devenir un avocat très respecté, c'est son rêve et si lui est heureux alors moi aussi je suis heureux. Je lance mon regard le plus attendrissant possible à Mitsu

« Onee-chan, tu peux prendre une photo de l'école s'il te plait ? Je voudrais l'envoyer à Akemi »

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*Driinng*

Une sonnerie, puis deux, puis trois et enfin le bruit sourd d'un objet non identifié qui s'écrase au sol... Le silence... Un bref instant...

J'ouvre les yeux et je me mets à fixer le plafond blanc immaculé de ma chambre. Vide, impersonnel, parfait...Trop parfait. Je hais cette perfection. Je n'ai pas le droit de changer les lieux. Mais ils me collent à la peau, me donne la nausée. C'est dans une chambre close et parfaite qu'il est mort. Vide. Froide. Mis à part ce plafond, ma chambre n'est que désordre contrairement à la sienne. Curieusement, je m'y retrouve. Ce chaos me semble plus ordonné que celui qui se trouve dans ma tête depuis de nombreuses années. Non...Pas si nombreuses... La boucle sans fin s'est rompu... Je vais voir un nouvel ailleurs et retrouver ototo kun. Que demander de plus que cette liberté ? Je ne sais pas. Je n'arrive pas à sourire à cette idée-là, ni même à sauter de joie comme une fille normal. Une fille, que mes parents révéraient d'avoir. Je ne serais jamais à la hauteur de leurs espérances et je ne ferais jamais l'effort d'essayer. Je ne veux pas être autre chose que moi-même. Malgré le fait que j'offre le portrait d'une folle.

* Toc toc... *

C'est notre majordome. Une sorte de butler à l'image du majordome typiquement anglais. La soixantaine, fidèle à la famille qu'il sert. Étrangement, je ne me souviens jamais de son nom et lui m'appelle toujours par « mademoiselle » sans prononcer une seule fois mon prénom. Avec lui, j'ai toujours l'impression d'être transparente et de n'avoir plus aucune identité. J'ai même l'impression de vivre dans une réalité superficiel ou tout me semble irréel et dont je sens que je n'ai aucunement ma place. Il m'annonce que le petit-déjeuner est servi et que « Mr Hishori », mon second frère m'attend à la salle à manger.

Je me lève péniblement et m'empresse de faire ma toilette afin de revêtir un uniforme commandé expressément par mes parents. Il est doux, confortable... Et je peux me mouvoir sans problème. Comme toujours, ma mère sait d'avance ce dont j'ai besoin.

Mes jambes me mènent à la salle à manger. Le regard glacial et indifférent d'Hishori m'accueille.

-Bonjour, Mitsu.
Sa voix est sans chaleur, ni aimable.

« Bonjour. »

Voilà ce qui est inscrit sur mon tableau noir. Une réponse écrite des dizaines de fois. Avec cette même écriture d'écolière qui me caractérise. Cette écriture impersonnelle que j'ai travaillé sans relâche.

Tout n'est que factice au cours de ce déjeuner familial. Même les photos de famille qui se trouvent sur la cheminée. L'image de la famille parfaite. Une image qui m'écœure.

Je commence à manger avec lenteur. Mon grand-frère a déjà fini depuis longtemps. Il lit le journal. Une barrière pour se protéger de toute conversation. Une mesure de précaution bien superflue d'après moi. Qui voudrait parler à un glaçon ?

Le repas se termine et nous prenons le chemin pour rejoindre la voiture. Mes bagages sont déjà dans le coffre. Tout est déjà fait, sans que je lève une seule fois le petit doigt. Même mon objet fétiche a été récupéré par butler. Il me le tend sous les yeux sévères de mon frère qui aimerait bien me dire de le ranger dans un sac. Pour protéger mon bien, je regarde mon ainé avec des yeux remplis de reproches et de menaces. Le premier mot qu'il s'apprêtait à sortir de sa bouche meurt. Il se détourne et entre dans la voiture pour s'installer. Il n'aime pas me regarder en face. Il a peur de moi et tente toujours de faire comme si je n'existais pas. J'entre à mon tour dans le véhicule et m'assoit en face de lui sans le regarder. Mes yeux sont tournés avec hostilité vers la vitre. Le trajet se fait en silence. Nous récupérons mon jumeau en chemin et comme d'habitude Hishori mène la vie dur à mon jeune frère. Il le prive de Mr Bunny. Je sens sa tristesse. Kuragari voudrait me parler. Je le sens dans son regard. Le moment n'est pas encore venu.

Arrivé devant le portail de l'Académie nous nous faisons littéralement expulsé de la voiture. L'oppression dans mes poumons finit par me quitter. Je sens pour la première fois un peu de joie me traverser le cœur. Ototo kun semble aussi d'excellente humeur. Il a pu libérer Mr bunny a qui, il présente les environs. Il me demande de prendre l'école en photo et je m'exécute en prenant le meilleur angle possible. Je tiens à faire plaisir à mon frère.

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(j'espère que ça vous ira comme post' ^^" sinon, l'un de vous m'envoie un MP que j'édite =P)

Ryuka sortait du coiffeur, par une matinée un peu fraîche malgré le soleil. Elle avait souhaité se colorer les cheveux, mais comme elle avait les cheveux longs, elle ne pouvait pas le faire toute seule, ça aurait été une catastrophe. Et, au lieu d'être naturellement brune, elle avait à présent les cheveux roses pâles. Avec ses yeux bleus, du à des lentilles de cette couleur, ça allait très bien ensemble...

mais pas trop avec son look, car la jeune fille est gothique, mais au moins, ses fringues noires faisaient ressortir la couleur de ses cheveux et celles de ses yeux. Après le coiffeur, elle était partie se promener, mais avant cela, elle s'était retrouvée dans le hall. Pourquoi au hall ? Hé bien, en réalité, ses pas l'avaient guidés jusque là, et en se tournant sur sa gauche, elle remarqua une jeune fille en train de prendre un jeune homme en photo, et elle se trouvait au beau milieu d'eux. Vite, vite, la jeune gothique s'écarta en s'exclamant

- Oh, je suis navrée, je n'avais pas vu que vous preniez des photos !

Ce qu'elle ne savait pas, c'était que la photo était déjà prise un peu avant qu'elle s'interpose au milieu des deux jeunes gens, et les observant, Ryuka remarqua qu'ils se ressemblaient beaucoup. D'habitude, elle avait du mal à bavarder avec des inconnus, mais là, elle n'hésita pas à entamer la conversation, et demanda curieuse

- Dites, vous ne seriez pas jumeaux ? Parce que vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau, mais je peux me tromper...

La jeune gothique esquissa un léger sourire, et s'aperçut qu'ils avaient des bagages... ce qui voulait dire qu'ils étaient nouveaux... et donc, elle pouvait bien les aider. Ils devaient sans doute vouloir aller dans leur chambre, déposer leurs bagages après avoir pris des photos, alors elle leur demanda

- Oh, mais vous venez d'arriver ! Permettez moi de me présenter. Je m'appelle Ryuka Fujita, mais je pense que Ryuka suffira. Puis-je vous guider jusqu'à votre chambre ? Il faut justement que j'aille chercher quelque chose dans la mienne, faisons le chemin ensemble...

Et désignant les valises des deux jeunes gens, elle proposa dans la foulée

- Et si je peux vous aider à porter vos valises, je veux bien m'en charger.

Ryuka leur fit un sourire un peu moins timide cette fois, puis, elle sentit quelque chose à son poignet gauche. Elle le regarda un moment avant de tourner le dos aux deux jeunes gens, c'était impoli, mais elle n'avait pas le choix. Elle avait totalement oublié ses entailles, et ne les avait caché que d'un simple foulard noir, mais apparemment, ça ne suffisait pas pour cesser de faire couler le sang, et dire qu'elle avait été au coiffeur comme ça. Heureusement pour elle, avec ses fringues noires, ça ne se voyait pas... du moins, c'est ce qu'elle croyait. Elle se retourna, souriante, pour lancer

- Alors, on y va ? Passe-moi une des valises...

La jeune fille s'était adressée à l'autre jeune fille en disant ça, et elle tendit son bras droit, attendant ainsi qu'elle lui tende sa valise...

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Une jeune fille arrive pendant que Onee-chan prend la photo, elle est très jolie avec ses cheveux roses, sa peau pâle et sa bouche fine, elle a presque l'air d'une poupée tant elle est mignonne, mais ses vêtements sont tout noirs, c'est dommage, ça manque un peu de couleur, un peu beaucoup même... Ça me change de voir une fille autre que Mitsu, à mon école il n'y avait que des garçons et pendant les vacances je restais à la maison, alors des filles j'en ai pas vu beaucoup, mais de toute façon je préfère les garçons, alors ça me dérange pas trop. En parlant de garçon je n'ai pas de photo pour Akemi... je reviendrais tout à l'heure pour prendre cette photo. Je regarde la jeune fille qui vient de se présenter, elle ne nous a même pas laissé de répondre à sa première question, mais c'est vrai qu'on se ressemble, c'est presque étonnant pour des faux jumeaux à ce qu'il paraît, enfin bon. J'adresse donc un large sourire à la demoiselle et me présente.

« Konichiwa Ryuka chan ! Moi c'est Kuragari, mais appelle moi Kura, Kuragari ça eux dire ténèbres et ça fait trop peur comme nom et je te présente ma jumelle, Mitsu. Quant à lui c'est Mr Bunny »

une fois ma phrase terminée je sers Mr Bunny contre moi, frottant ses poils tout doux contre mon visage. Je fais ça quand je suis content, Akemiamore trouvait ça mignon, alors j'ai continué à le faire et c'est devenu une amie. Ryuka nous demande si on veut de l'aide pour porter nos valises. J'hésite un instant, c'est vrai d'habitude j'aurais accepté l'aide, mais là c'est une fille, c'est un peu la honte de se faire aider par une fille, je suis un garçon après tout, les garçons demandent pas d'aide aux filles, même quand c'est difficile de porter sa valise. Je vais décliner son offre quand Ryuka nous tourne le dos, elle semble regarder quelque chose à son poignet, ce qui éveille ma curiosité, je sais que la curiosité est un vilain défaut, mais je ne peut pas m'en empêcher, c'est comme les sucettes, c'est pas bon pour mes dents, mais je ne peut pas m'en passer, d'ailleurs j'ai presque fini la mienne. Alors qu'elle se retourne vers nous je repère un foulard noir sur son poignet, il semble trempé par je ne sais quoi. Je n'ose pas lui demander de quoi il s'agit, Papa dit toujours qu'il ne faut pas poser trop de questions à une femme.

« non merci Ryuka, j'ai pas besoin d'aide, je suis un grand garçon maintenant. Pas vrai Mr Bunny ? »

Mr Bunny acquiesça [PS : je pense que vous aurez compris que c'est Kura qui a fait bouger la peluche, elle n'est pas vivante cette bestiole XD], c'est vrai qu'on est grand maintenant, je suis au lycée, c'est l'école des grands garçons et des grandes filles. Ryuka propose à Mitsu de porter sa valise. Je ne sais pas si elle va accepter, Mitsu aime bien tout faire toute seule, mais sa valise semble drôlement lourde, alors je ne sais pas. Je regarde Mr Bunny et commence la conversation avec lui :

« Mr Bunny, credi che debbo chiedergli ? Si direbbe che sanguina... » [tu crois que je dois lui demander ? On dirait qu'elle saigne... en italien]

si c'est le cas j'espère qu'elle ne me montrera pas son poignet, j'ai peur du sang, Mitsu elle aimera ça, mais pas moi. Je me souviens encore quand Akemi s'est cogné la tête en sport, ou plutôt je me rappelle ce qui s'est passé avant, à peine j'ai vu le sang sur sa tête que je me suis évanouie, finalement les autres ont eu autant peur pour Akemi que pour moi, je ne supporte pas la vue du sang, la seule vision du sang que je supporte sont les photos de Onee-chan, elles sont jolies, même quand on sait que c'est du sang. Je regarde vers le sol, remuant les doigts pour montrer ma nervosité avant de demander timidement

« Ryuka, je peux te demander ? Tu as quoi à ton poignet ? »

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Le flash jaillit du tréfonds de mon appareil, pour figer à jamais dans une image, un instant présent appartenant désormais au passé. J'aimais la photographie. C'était un art qui me tenait à cœur et grâce à lui je pouvais y mettre tous mes sentiments. Un moyen de communication comme un autre. Je ne pouvais pas dire avec des mots ce que j'étais capable de ressentir. Seule la photo parlait à ma place. Celle que m'avais demandé ototo kun, faisait partie de celles que je classais dans le formel. Elles incarnaient l'objectivité et ne suggèrerait rien. Elles informaient simplement le spectateur de l'état des choses. Elles étaient froides, mais avait le mérite d'être nette. Pas comme les portraits des gens. J'étais incapable de capturer l'essence des êtres humains. Le corps était toujours absent de mes travaux, seul le sang suggérerait qu'il avait été présent. Mais cela pouvait être aussi des empreintes de pas, une ombre, mais jamais la personne.

Ainsi cet anonymat laissait place aux questions, mais aussi à notre propre identification. J'aimais ce genre d'œuvre, où le spectateur est capable de s'identifier au personnage sans visage ou sans présence corporelle. Comme ce voyageur de Caspar David Friedrich, qui vous tourne le dos pour fixer une mer de nuage. Un tableau romantique remplis de solitude, qui donne l'impression que l'homme est fragile face à cette nature puissante et indomptable. Mais, il me montre aussi son envie d'avancer et cela peut importe l'obstacle qui se dresse devant lui. Nous avons tous quelque chose à faire dans la vie. Une page a tourné.

Il m'arrive de me sentir inutile comme il m'arrive également de reprendre courage pour avancer. J'ai envie de changer et de rencontrer de nouvelles personnes. Je ne veux plus rester seule. J'ai besoin des autres et de voir le monde. L'homme n'est pas fait pour rester seul. C'est une évidence pour moi.

C'est alors qu'une jeune fille aux longs cheveux roses s'approcha de nous. Elle ne semble pas nous apercevoir dans un premier temps. Et quand, elle se rend compte de notre présence, elle s'excuse de la gêne qu'elle aurait pu causer en se plaçant au milieu. Excuses tout à fait inutiles. J'avais déjà pris la photo. J'aurais voulu étirer un sourire sur mes lèvres pour la rassurer, mais je restais de marbre. Je n'y arrivais pas et cela me dégoûta.

Cette demoiselle vêtue de noir me parut vraiment sympathique. Et sans m'apercevoir ma pensée sur la ressemblance de la demoiselle avec une poupée rejoignit celle de mon frère. Elle était belle.

Comme à son habitude et avec sa jovialité coutumière, mon frère s'empressa de la saluer et de nous présenter. J'esquissais rapidement sur mon tableau noir « un bonjour » suivi d'une émoticone censée représenter un sourire que je ne pouvais afficher. Elle nous propose de nous aider, mais avant que je ne puisse dire quoi de ce soi je vois qu'un foulard entoure son poignet. Elle tente de nous dissimuler une blessure. Du moins c'est ce que je pense comprendre. Kuragari refuse l'aide en revanche. Sans doute par pure fierté masculine. Mais, malgré ça je sais qu'il n'est pas comme ça. Cette fierté, il s'en fiche, mais il tient à respecter les conventions sociales. Il semble, lui aussi avoir remarqué la blessure au poignet. Et comme à son habitude, il ne peut refréner sa curiosité. Je l'envie. Moi j'ai du mal. Quand, je suis curieuse vis à vis de quelque chose ou de quelqu'un, je n'ai pas le courage de demander quoi ce soi. Je préfère me taire et oublier ou encore mieux, attendre que cela puisse venir de l'autre.

Je ne sais pas quoi lui dire. D'un côté j'ai envie de refuser sa proposition. C'est mal de profiter de l'aide que propose quelqu'un de blessé. Mais d'un autre côté, je n'ai pas envie de la froisser. Mais quitte à la froissé, je préfère qu'elle préserve son poignet. C'est pourquoi, je lui réponds par écrit sur mon tableau :

« Merci à vous, mais je pense qu'il ne vaut mieux pas que cette valise aggrave l'état de votre poignet. Nous indiquer le chemin de nos chambres nous suffira amplement. »

C'est alors que je me rends compte qu'elle ne doit pas comprendre pourquoi j'écris sur un support au lieu de parler normalement. Choquée par mon manque de savoir vivre je m'empresse d'effacer mon message pour en écrire un nouveau.

« Je m'excuse si le fait que j'écris sur un tableau vous intrigue. A vrai dire, je suis muette et je ne connais pas le langage des signes... »

Du moins, elle n'avait jamais fait l'effort de l'apprendre. Ses parents n'auraient eu aucun mal pour lui payer des cours si elle leur avait donné le champ libre. Mais, elle avait refusé et ils n'avaient pas insisté. Ce refus demeurait encore incompréhensible non seulement pour les autres, mais aussi pour elle-même.

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« Ryuka, je peux te demander ? Tu as quoi à ton poignet ? »

Ce fut la dernière question que Ryuka entendit, et ça ne lui fit pas trop plaisir... elle n'aimait pas les curieux, mais lui, il avait l'air gentil. Comment il s'appelait déjà ? Kuragari. Et elle pouvait l'appeler Kura, soit. Et il avait une peluche ? Elle trouvait ça attendrissant. Elle analysa la situation pendant de longues minutes...

1. Il était trop mignon et touchant pour qu'elle l'envoie sur les roses.

2. Elle l'appréciait déjà.

Hors, c'était rare que la jeune gothique se liait déjà d'amitié avec quelqu'un... Bon, après tout, pourquoi pas. Elle ne risquait rien avec lui, ni avec sa jumelle, tout près de lui. Après un moment de silence, Ryuka regarda Kura d'un air étrange avant de répondre à sa dernière question

- La curiosité est un vilain défaut.

Et c'est tout. Rien de plus, rien de moins. Elle finit par lui sourire avant de continuer à parler

- Mais si tu tiens à le savoir, je me suis entaillée le poignet toute seule.

Elle vit son air surpris ? Il y avait de quoi, qui aurait idée de s'entailler un poignet ? Mais elle avait de bonnes raisons, qu'elle n'était pas prête de dire... elle esquissa un sourire qui se voulait rassurant avant de se tourner vers la jeune fille, la jumelle de Kura donc, qui écrivait des choses sur... un tableau ? Était-elle muette ? Elle s'y connaissait un peu en matière de muets, car elle avait eut une amie muette, mais elles se sont perdues de vue il y a déjà 3 ans de ça. Ryuka s'approcha de la jeune fille et se pencha pour lire sur le tableau tout ce qu'elle avait écrit avant de lui dire en souriant

- Ne t'en fais pas pour mon poignet va, et c'est mon poignet gauche qui est blessé, pas le droit.

Elle prit la valise de Mitsu, puis rajouta

- J'ai eu une amie comme toi, elle était muette elle aussi. Elle m'a appris le langage des signes, et on communiquait toujours ainsi. Je peux te l'apprendre si tu veux. Mais avant cela, montons vos valises.

La jeune gothique leur fit un sourire, puis emprunta un couloir, un escalier et un autre couloir, suivit des deux jumeaux. Ou plutôt des deux faux jumeaux... elle vérifiait toujours derrière elle, si elle ne les avait pas perdu de vue, et ils arrivèrent bientôt aux chambres. Ryuka s'était d'abord dirigée vers les chambres des filles avant de se tourner vers Mitsu pour lui demander

- Dis-moi, tu as bien la clé de ta chambre ? Je ne pense pas qu'elle sera ouverte...

Et quelques instants plus tard, ils s'arrêtèrent devant la porte de la chambre de Mitsu. Et là, Ryuka cligna des yeux en reconnaissant sa propre chambre. Elle la partageait avec deux autres jeunes filles, et elle ne les avait jamais vu... Elle savait pourquoi maintenant : elles n'étaient pas encore arrivées dans l'académie, et voilà qu'elle tombait par hasard sur l'une des deux...

- Heu... on dirait qu'on est dans la même chambre... laisse tomber pour les clés, je vais ouvrir.

Elle sortit sa propre clé et ouvrit la porte de leur chambre. La jeune gothique laissa entrer Mitsu et Kura avant d''entrer la dernière, après avoir repris la valise de Mitsu et lui proposa

- J'occupe le lit près de la fenêtre, mais si tu veux cette place, on peut changer... normalement, on est trois dans cette chambre mais je ne sais pas qui est la troisième fille...

Finalement, cette rencontre tombait à pic. Elle était dans la même chambre que Mitsu, qui est muette, et ainsi, elle pourrait lui apprendre le langage des signes aussi souvent qu'elle le souhaite. Il ne restait plus qu'à accompagner Kura dans sa chambre... Ryuka se tourna vers lui pour lui demander

- Je t'emmène dans ta chambre maintenant ? Ou on aide Mitsu à déballer ses affaires et on y va après ?

C'est vrai qu'elle n'avait pas pensé à demander à la jeune fille, alors elle se retourna pour demander à Mitsu

- Que préfères-tu ? Tu nous accompagnes au moins ? Ou tu veux déballer tes affaires pendant que je l'emmène dans sa chambre et on revient te chercher après si vous voulez vous promener ? Je vous servirais de guide si vous voulez bien de moi...

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