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 _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]

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MessageSujet: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyDim 24 Mai 2009 - 18:16

« Jun-chan je... je t'aime Jun-chan, sort avec moi s'il te plaît ! »

Ça faisait un bon moment qu'il n'avait plus vu une silhouette fine, frêle, fragile, triturant ses doigts nerveusement en regardant le bout de ses chaussures, lui faire une déclaration d'amour d'une petite voix timide et tremblante. Avant il les trouvait adorables et courageuses, car elles n'étaient pas si nombreuses à oser lui demander en face, ou bien s'était forcé à les trouver adorables... Maintenant, quelque chose dans ce genre de déclaration lui donnait la nausée. C'est vrai au fond, cette fillette, qu'est ce qu'elle aimait de lui ? Sa gentillesse, ces sourires lumineux et charmeurs, sa démarche, sa présence, son aura, bref tout ce qui était extérieur, tout ce qui faisait de lui un prince. Mais si elle voyait l'intérieur, cette pauvre sotte, elle s'enfuirait en courant, ou bien elle ne comprendrait pas. Elle n'avait toujours pas comprit, c'était la troisième fois qu'elle lui demander de sortir avec elle. Bon il exagéré un peu peut être... Il n'était pas si sombre qu'il le pensait parfois, mais il était lui... Trop compliqué pour elle, trop... tout simplement trop bien pour cette jeune fille qui l'observait depuis quelques minutes avec des yeux inquiets alors que lui s'était muré dans un silence glacial en contemplant son reflet dans la vitre.

- Non. Je te l'ai déjà dis, je ne veux pas de toi à mes côtés.

Le jeune homme posa enfin son unique oeil visible sur la jeune fille sans se soucier de la décomposition soudaine de son visage. D'un geste vif et sans se soucier de non plus d'être encore dans l'enceinte de l'école, il sortie une cigarette de grande marque et l'alluma à l'aide du somptueux briquet qu'il portait autour du cou, un serpent à côté duquel était attaché une pomme rouge. Puis comme la jeune fille ne partait toujours pas, il reprit d'une voix tendre, un sourire lumineux sur les lèvres en posant une main sur son épaule.

- Regarde nous dans le reflet... Tu crois vraiment pouvoir te tenir à côté de moi ? Tu crois vraiment le mériter ? Tu penses qu'on va bien ensemble ? Qu'on a quelque chose à se dire ? Un quelconque intérêt à être ensemble ? Tu ne crois pas en plus... que je suis trop bien pour toi ?

Sa méchanceté ne le fit pas ciller et il la regarda tourner les talons en rejetant la fumée nocive. Il n'avait pas rêvé, elle s'était excusé, « Pardon Masato-kun... Je ne t'embêterais plus. », c'était ce qu'elle lui avait dit en fuyant la scène du drame. Il haussa les épaules, sachant qu'elle ne dirait rien à personne sur cet honteux échec et puis peu importe, après tout il n'avait jamais dit qu'il était gentil.

Jun reprit sa route pour sortir de l'école en chantonnant l'air qu'il avait dans la tête depuis deux jours maintenant, et replongea lentement dans les méandres de ses réflexions que la déclaration d'amour futile avait dérangé.

Et puis de toute façon, j'ai déjà quelqu'un...
Et puis de toute façon, c'est les hommes que j'aime moi.


¤~¤

Il avait les larmes aux yeux. Ce que ça faisait mal maintenant. Et l'eau salée lui brûlait l'oeil un peu plus encore.
Jun n'était pas entrain de se repentir d'avoir jeter une pauvre fille amoureuse, bien sur que non, mais il venait d'avaler son soda de travers et à force de tousser, sa gorge commençait à brûler, vraiment. D'ailleurs, l'incident à l'école était déjà oublié depuis une heure, si ce n'était plus. Maintenant Jun songeait à sa gorge et à son oeil, à lui même, seulement à lui même évidemment, comme toujours. Non d'ailleurs c'était faux. Depuis longtemps il n'avait plus pensé uniquement à lui parce que qui disait « penser à sois même » voulait dire aussi penser à Kaede, son Kaede... Son Kaede qui semblait passer plus de temps avec une foutue intello plutôt qu'avec lui. D'accord c'est un populaire, d'accord... Mais il pourrait faire un effort. Ils en avaient fait, remarque, depuis qu'ils étaient rentré de vacances. Ils s'étaient vue largement plus que pendant les semaines qui précédaient les vacances étranges. Il quitta la ruelle sombre pour s'engager sur une voix plus lumineuse, en quelques pas à peine il était au grand jour devant la grille immense et ouverte du parc.

Et le voilà qui se perdait dans ses pensées, appuyé à un arbre, hésitant à passer les grilles du grand parc animé sous le ciel couvert qui laissait malgré tout passer les rayons du soleil et une chaleur lourde. Penser à ses vacances lui rappelèrent alors l'appel de Suki, la secrétaire de son père, pour qui il avait largement plus d'estime que son père lui même d'ailleurs. Habituellement, c'était lui qui appelait mais depuis que Masato senior avait surprit son fils dans une position indécente, à savoir sur les genoux de son invité, le géniteur du blondinet avait décidé de l'appeler consentement pour... pour quoi au fait ? Le pousser à changer d'orientation sexuelle ? Jun ne comprenait pas la démarche et puis au bout de deux jours, son père s'était lacé et c'était donc la jeune rousse qui travaillait pour lui qui prenait des nouvelles de Jun. C'était stupide et Jun ne répondait plus.

Lun où es-tu ? Les yeux du garçon se posèrent sur l'enseigne d'un bar dans lequel il n'avait jamais mit les pieds. Et voilà, l'image du gamin revenait se plantait devant ses yeux pour le narguer. Cet idiot, ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu et il commençait sérieusement à se demander s'il n'avait pas fait de bêtise. C'était bien son genre, ce crétin, à penser aux autres avant lui même pour... pour finir dans des histoires compliquées comme la leur.

Non, non se répéta-t-il, elle n'est pas compliquée, tout va bien, penses donc à autre chose.
A cause de Lun, il faillit piétiner un gamin qu'il aida finalement à se relever, offrant à la mère inquiète un adorable sourire alors qu'il s'éloigner griller un autre bâtonnet nocif. Une bouffée, ça y était, il ne pensait déjà plus. A la deuxième il s'installa dans l'herbe très lentement. A la troisième il tira sur son chandail à rayures larges rouges et noires qui lui dénudait astucieusement et gracieusement les épaules pour leur faire prendre le soleil, même s'il restait à l'ombre. A la cinquième, il retira son bandeau pour voir où en était l'évolution, non, la décadence de sa vision. Elle sombrait si bien sa vision qu'il se mit à rire en remettant le cache-oeil à la mode pirate. Le jeune homme se mit à sourire bêtement et s'allongea dans l'herbe verte, passant un bras sous sa tête pour fixer le feuillage tout en repliant une jambe.


« Je t'aime Jun. »

Moi aussi je t'aime, pensa-t-il en songeant à une toute autre voix qui lui fit fermer les yeux avec un sourire rêveur.

« Je te protégerais Jun. »

Il paraît mais tu n'es pas là, et en plus c'est toi qui as besoin d'être protéger. Cette pensée là ne le fit pas sourire du tout et il se redressa pour renvoyer un ballon égaré à un petit garçon qui l'observa d'un oeil curieux avant de s'apercevoir qu'il était ridicule, puisque l'objet venait de lui passer à côté. Jun l'avait trouvé ridiculement ridicule en tout cas.
Et le prince ne se rallongea pas, passant un doigt dans un trou savamment étudié de son jean pour l'agrandir encore un peu. Son oeil en bonne santé glissait avec langueur sur chaque forme, vivante ou non. Brillant son oeil, bleu et brillant, bleu et profond, bleu et languissant. Le vent le fit frémir, à l'ombre, ses épaules avaient frais. Il appuya son coude sur son genou, arrachant soigneusement les brins d'herbe autour de lui. Il souriait.


Moi aussi je m'aime.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptySam 30 Mai 2009 - 22:27



Quelques parts en ville, dans une ruelle comme les autres, se tenait un garçon blond. Il était debout sur un muret. Son regard vert brillait d’une curiosité que rien ne semblait pouvoir éteindre. Ses longs cheveux blonds étaient attachés en une queue de cheval basse qui tapait violement sous le pas rageur du garçon contre son dos.
Il était habillé d’un tee-shirt blanc où était inscrit en lettres noirs : « Athos, I’m survived ! » Et d’un pantalon gris de style baggy qui traînait un peu sur le muret et qui s’était abîmé sur cette partie.
De long en large, le jeune homme faisait des allers et retours sur le petit muret situé à un mètre du sol. Une main dans la poche de son pantalon et l’autre sur un petit carnet qu’il lisait. Il pesta une nouvelle fois avant de se remettre à parler vivement, sur un ton calme mais où on devinait l’impatience et un soupçon de colère.

Le garçon n’était pas un fou qui parlait seul. Il avait un casque sur les oreilles, relié à un téléphone portable accroché à sa ceinture et le micro inclus dans le casque lui permettait de parler à son interlocuteur sans avoir besoin d’user le moins du monde d’un casque.

« Ass Hole ! Freak! »


D’un geste rageur de la main, Lun enfoui son petit calepin dans la poche et se remit à écouter son correspondant dont la voie grésillait à l’autre bout du téléphone.

« I care! I want to talk to him. »


Bon dieu, jura Lun dans sa tête. Ce n’était pas possible. Il n’arrivait pas à croire que Daniel l’ait mit en attente après qui lui est posé la question fatidique. Alex lui avait assuré que leur ami était au Japon. S’il était au Japon, Lun voulait aller le voir et lui casser la figure. S’il ne savait pas où il se trouvait, il n’était pas prêt de pouvoir lui mettre son poing sur le visage, c’était certain.

Après un quart d’attente, Lun entendit enfin le son de la voix de son père qui lui signala qu’il était pressé et qu’il n’avait pas le temps de s’amuser à ses bêtises.

« Tell’ me about the school Kodaa! »


Si le téléphone avait été dans sa main, Lun l’aurait certainement envoyé exploser contre le mur. Heureusement pour ce pauvre téléphone, il était à sa taille et Lun ne pu que grogner alors que son père lui disait d’un ton calme que Kodaa était dans une école privée en Angleterre. Bien sur ! Son père croyait-il que le soleil du Japon lui avait ramollit le cerveau ?

« Fuck. »


Et d’un geste vif de la main, il raccrocha. Tant pis, il irait fouiller dans les dossiers d’administration du gouvernement japonais. Alex lui avait dit que Kodaa devait être au Japon, à ce qu’il savait. Il n’en était pas tout à fait certain, mais pratiquement.

Or Lun avait un vieux compte à régler avec le capitaine d’Artagnan.

Lun sauta du haut de son muret et tourna les talons avant de manquer de tomber sur le sol. Une gamine venait de le frapper de plein fouet dans une course folle. Belle, les yeux remplis de larmes, les joues rougies, elle resta dans les bras de Lun éclatant en sanglots.

« Il ne m… m’aime pas …

- Hé !
- Il est trop bien pour moi. »

Un froncement de sourcil. Lun ne comprenait pas bien ce qui lui arrivait et d’où sortait cette gamine à la jupe trop courte. Si fragile et si belle dans sa détresse. Qu’avait-elle ? Lun le devinait. Elle avait offert son cœur en tremblant du bout des doigts et quelqu’un lui avait broyé. Il connaissait. N’avait-il pas fait la même chose avec Maeki et Lanaru ? N’avait-il pas subit la même chose.
Elyott.
Elyott … Le garçon n’avait jamais offert son cœur qu’à Cassandra avant aujourd’hui. Et s’il n’était pas trop fier pour pleurer, il serait certainement dans le même état que cette enfant. Lun soupira, d’une main chaleureuse, il chassa les larmes des yeux de la jeune fille.

L’odeur de jasmin de son tee-shirt s’imprégnant dans les cheveux de la demoiselle.

Il la conduisit dans un salon de thé et lui offrit un thé à la menthe. Elle bu calmement, le remercia et disparu laissant le nom de son briseur de cœur à son « sauveur. » Il était notoire que Lun et Jun ne s’entendaient pas.
Ils ne se parlaient jamais quand ils se croisaient dans les couloirs. Lun n’avait jamais fait d’allusion en direction de Jun, sauf des moqueries piquantes qui avait fait courir des rumeurs comme quoi Lun et Jun se détesteraient même si aucun fait concret ne pouvait affirmer ses dires.
Quelque part, c’était comme-ci les garçons cherchaient parfois à s’éviter, même si Lun n’avait jamais affirmer que c’était le cas. Bien au contraire, il disait mot pour mot : « Jun ? Un gosse laid, ben quoi ? Je vais pas me taper tous les populaires de ce lycée. Si ? »

Lun resta dubitatif, les lèvres rougis du baiser de la jeune fille, et pendant une seconde il demeura sidéré. Avant de rire seul dans le café, tout en payant les consommations. Jun …

Idiot de Jun.

Lun quitta le café, se rendit dans la rue et marcha quelques minutes à peine avant d’atteindre le parc où la jeune fille depuis le lycée avait suivit discrètement Jun avant de s’enfuir sans oser retourner lui parler.

Jun était loin de la rumeur qu’on lui accordait avec Lun. Bien loin. Lun n’arrivait pas à définir sa relation avec cet amant secret que certains avaient aperçu et que personne n’avait identifié comme Jun, heureusement. Brièvement dans une ruelle, on savait qu’il avait un amant blond. Lun ne savait même pas si amant était la définition de Jun. Amant, ami, tout ou rien. Et comme disait Nicolas Bacchus : « Je veux rester l'ami à qui tu fais l'amour. »

Lun rentra dans le parc, calmement, s’approchant de Jun à ne pas de félin et sans mot dire, il sortit de sa poche une bouteille d’eau qu’il versa sur le garçon assit occupé à aggrandir un trou sur son panalon.

Puis, Lun alla s’asseoir sous un arbre.
D’une main habile, il sortit un paquet de clope de sa poche, et monta l’une d’entre-elle à ses lèvres, avant de l’allumer. Pendant quelques secondes, la flamme de son briquet lécha son agréable visage paré d’un sourire moqueur.

« Essaye de ne plus m’envoyer tes fans à consoler. »

A dire vrai, Lun n’en avait rien à faire que Jun fasse pleurer les jeunes filles. Il ne l’avait consolé que pour augmenter la rumeur que Jun et Lun ne s’entendaient pas très bien. Il ne voulait pas que Jun soit mis en mal à cause de lui.


« Et, laisse ton jean tranquille. »



Un gosse.

« J’ai fait des recherches sur ton père. »
Continua sur un ton neutre Lun, qui jeta un coup d’œil en l’air, les fleurs commençaient à apparaître avec le printemps et quelques pétales roses des fleurs de cerisiers venaient de lui tomber dans les cheveux.

Les cheveux de Jun, eux, comportaient bon nombre de brin d'herbe et de pétales de fleurs.

« Es-tu certain de m’avoir tout dit sur lui ? »
Demanda calmement le garçon blond, ramenant ses jambes pour fixer d’un regard inquisiteur son ami avec cet air qui le vieillissait de dix ans, et qui donnait l’impression qu’il en savait mille fois plus qu’il ne s’accordait à le dire.
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyDim 31 Mai 2009 - 17:48

Si oretachi wa itsudemo futari de hitotsu datta
Jimoto ja make shirazu sou darou...


Et voilà, il avait encore perdu le fil de cette chanson qui hantait sa tête depuis deux jours. Pourtant elle était belle cette chanson, un peu comme la jeune fille de toute à l'heure, sauf que les chansons, Jun s'en souvient merveilleusement bien, les déclarations ça c'était totalement autre chose. Ah si elle avait explosé en sanglots devant lui, il le l'aurait jamais laissé. Le jeune homme détestait voir une fille pleurer. Mais elle avait fuit et s'était caché pour le faire, alors ça ne le concernait plus. Et puis il savait que demain, elle serait là, avec son sourire rayonnant.
Il aimait beaucoup son sourire.

Mais il ne savait pas, et il ne voulait pas savoir, préférant s'enivrer de l'odeur de cannelle qui émanait de ses cheveux, venant lui taquiner les sens alors qu'il les secouait pour faire tomber quelques pétales venues se loger dans ses cheveux blonds. Se débarrassant de la cendre de sa cigarette d'un geste non-chaland mais plein de sa grâce naturelle, il reporta son regard sur la petite vie du parc qui se déroulait sous ses yeux. Seul, il se sentait divinement bien et s'il avait pu, il serait resté ici jusqu'à ce qu'il face nuit, que le parc ferme et qu'il doive escalader la grille pour en sortir et pour ne pas rentrer à l'école. Aller sur la plage, s'asseoir sur un rocher et faire de nouveau une nuit blanche, sage, à contempler de l'eau, seulement de l'eau.

Ce fut idiot mais soudainement, il eu l'impression d'avoir fait un brutal saut dans le temps alors que l'eau de la bouteille venait lui fouetter les cheveux et les épaules, lui faisant échapper une exclamation de surprise. Il avait vraiment une grande capacité d'imagination pour sentir l'eau en pensant simplement à la mer.

Non... en réalité, c'était juste un idiot fier de sa bêtise. Un idiot qui s'assit à deux pas de Jun, sous cet arbre, mais trop loin. Un idiot que le jeune homme aimait bien. Un idiot qui lui avait manqué. Un crétin qu'il aurait volontiers étrangler pour lui faire payer le temps qu'ils n'avaient pas prit pour se voir, juste au moins, se parler. Mais le meurtre est punit par la loi. Alors Jun ne bougea pas.


« Essaye de ne plus m’envoyer tes fans à consoler. »

« Et, laisse ton jean tranquille. »

Pour toute réponse, un sourire en coin glissa sur le visage de Jun alors qu'il frissonnait en sentant quelques gouttes se faufiler sous le tissu, le long de ses épaules, et ses cheveux goutter dans son cou. Jun n'en avait que faire et ça devait se voir à son visage. De quoi parlait-il au juste ? Jun ne voyait pas, dans sa tête, il était loin d'imaginer que la jeune fille avait rencontrer Lun et à vrai dire il se fichait éperdument qu'elle se jette dans les bras d'un autre. Ce n'était pas son problème. Son oeil visible, rieur, brillant malicieusement comme à son habitude, vint se poser sur le beau visage de son... ami... amant... de ce gamin, de ce tout, de ce rien, de l'incarnation d'une relation indéfinissable. Quand à son jean...

- Oui maman..., répliqua-t-il avec un sourire provocateur mais jouant la comédie sur un ton enfantin sans pour autant abandonner le trou dans le tissu.

- C'est gentil d'avoir pensé que je pouvais avoir soif... ou chaud. Mais la prochaine fois pose la question avant.

Le garçon passa ses doigts dans ses cheveux mouillés, rapidement, sans y faire vraiment attention. C'était un simple geste, un réflexe. Il ferma les yeux, une gouttelette avait réussit à descendre jusque dans le creux de ses reins, le pantalon tombant sur les hanches de Jun n'était pas en mesure de l'arrêter, c'était frais. Idiot de Lun...

- Ça fait longtemps Lun... Notre jeu de cache-cache dans les couloirs est fatiguant...

Il ne l'avait plus lâché des yeux, et souriait avec douceur. Un jeu de cache-cache ? S'ils pouvaient y mettre fin ou ne pas devoir se cacher, Jun se sentirait probablement mieux. Il n'avait jamais comprit cette obsession qu'avait Lun de le protéger des rumeurs. Jun n'avait que faire des rumeurs, il en fallait bien. Tiens récemment, il avait entendu qu'il était poursuivit par une organisation mafieuse... oui bien qu'il s'était fait enlevé pendant les vacances. Du grand n'importe quoi, voilà pourquoi Jun n'y prêtait pas d'attention et qu'en être la cible ne le dérangeait pas. Et puis de quoi Lun pouvait il avoir peur ? Si la rumeur était « Lun et Jun sont amants », pour une fois, une rumeur serait vraie et c'était tellement rare. Jun retint une grimace.
Alors il s'était plié à contre coeur aux désirs de son ami, désir de le protéger même si Jun trouvait cela aberrant. Résultat, il faisait comme si Lun n'était qu'un grain de poussière de plus dans cette académie, comme s'il ne le voyait pas, comme s'il ne s'intéressait pas. Il était loin de cette haine qu'on leur prêtait l'un, l'autre.

« Marv... Lun Marv... On dit qu'il te déteste tu sais ? »
« Qui ? », avait il répondu avec un sourire en coin, faussement innocent, ignorant, à faire fondre un ice-berg puis il avait reprit en reportant de nouveau son attention sur le sublime exercice de mathématique qu'il expliquait à une jeune fille.
« Ben tu sais... Le gamin blond... En plus j'ai entendu ce crétin dire qu'il te trouvait laid... »
« Ah.. Et bien ça prouve qu'il m'a déjà regardé au moins une fois. Bon, Minami... tu n'as qu'à calculer z en premier, en suite tu remplaceras pour trouver y, puis x. »


Réduit à faire comme si Lun n'existait pas. C'était tellement frustrant qu'il en voulait parfois à cet imbécile de gosse de s'être mit dans l'idée de le protéger. Comme si Jun n'était pas capable de le faire seul. Non mais vraiment !

« J’ai fait des recherches sur ton père. »

Le sourire du jeune s'effaça comme par magie et il détourna les yeux, trouvant soudainement un petit brin d'herbe beaucoup plus intéressant que Lun. Ça aussi, c'était devenu une obsession de son ami. Son père. Et Jun ne supportait pas qu'il en parle. Il espéra que rester silencieux face changer Lun de sujet mais le jeune homme continua sur sa lancée, une lancée qui lui valut en retour une attitude des plus froides.

« Es-tu certain de m’avoir tout dit sur lui ? »

Le regard de Lun posé sur lui fit grimacer Jun. Où est ce que cet imbécile avait bien pu fouiner encore pour avoir l'air d'en savoir plus qu'il ne devrait. Le jeune homme soupira. Il ne comprenait toujours pas. Pour lui son père était un simple amas de chaire et sang qu'il ne voulait plus voir.

- Mon père ? Encore ? Des recherches, c'est dingue... Et à chaque fois il faut que tu m'en parles ! T'es complètement obsédé ma parole... Qu'est ce que tu cherches au fond. Y a rien a dire sur lui. Il vie pour son travail et ne semble pas au courant qu'il a un troisième fils, point.

Il releva enfin le regard vers Lun, une lueur agacée dans les yeux. S'il était venu lui parler uniquement de ça, il pouvait partir immédiatement. Prendre ses jambes à son cou, et s'il ne le faisait pas, ce serait Jun qui s'en irait. Il essaya pourtant de garder une voix calme et posée. Il ne voulait pas agresser cet idiot de Lun, il était trop content de le voir au fond. Il ne voulait pas tout casser avec cette histoire de génétique.

- Et puis pourquoi t'aurais je dis absolument tout sur lui hm ? En quel honneur Lun ?

D'un geste lent, comme mesuré par des chaînes invisibles, Jun étendit ses jambes et commença à retirer lentement l'herbe qu'il pouvait avoir dans les cheveux, essayant de ne pas croiser se regard qui faisait passer Lun pour plus mature qu'il ne l'était en réalité et qui mettait parfois le blondinet mal à l'aise. C'est dans ses moments là qu'il avait du mal à croire au jeune âge de Lun, et aussi dans les moments qu'il l'aurait volontiers prit par les épaules pour le secouer et lui dire de redevenir un enfant normal. Mais c'était comme souffler dans un violon... complètement inutile. Dans ces moments là du moins.
Jun attrapa une fleur, seule au milieu de l'étendu d'herbe, et la fit tourner entre ses doigts.


- En plus je ne vois pas du tout ce que je pourrais te dire sur lui... c'est un parfait inconnu. Ah... peut être... qu'il est idiot, je l'avais déjà dis ? Et maintenant, il sait que je ne fonderais pas une jolie petite famille avec une femme adorable. reprit Jun en laissant échapper un rire à peine forcé.

- Pourquoi tu me forces à parler de choses désagréables Lun. T'es pas psy bon sang. Et puis zut... on se voit pas pendant un certain temps et la seule chose que tu trouve à dire c'est « Parles moi de ton père. »... C'est nul.

Le jeune homme se mit pourtant à sourire, moqueur, en secouant la tête puis reporta son attention sur le garçon.

- Toi... Lun... Comment vas-tu ? Tu n'as rien à me dire ? Tu es juste venu pour ça... pour mon père ?
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyJeu 4 Juin 2009 - 22:41

Lun n’était pas aussi délicat avec les filles que l’était Jun. Il n’y allait jamais par quatre chemins pour dire non. Les pleurs, les cris et les menaces ne le rendaient que plus cynique face à elles. Ce n’est pas qu’il était totalement indifférent, juste qu’il savait bien que les hommes utilisent souvent les poings et les femmes les larmes pour arriver à leurs fins. Des femmes pleuraient, il en avait vu des centaines. Lorsque la maladie ravageait les villages d’Afrique et que les enfants mourraient les premiers. Lorsque Daniel avait mit Cynthia à la porte. La raison n’était pas les mêmes mais le résultat bouleversait le cœur de l’enfant.
Il ne pouvait plus être bouleversé à chaque fois qu’une larme était visible devant ses yeux, à chaque déclaration offerte les larmes aux yeux.
Et des déclarations, il n’en manquait pas. De toutes sortes avec ou sans cadeaux, directement ou dit par une amie. Par lettre, par CD, par mail parfois. Par texto, par mot dans le cassier. Mot devant la porte de sa chambre. Tags dans les toilettes, sur le mur de l’école.
La plus originale : en Angleterre, une fille qui lui avait fait une déclaration avec un petit chiot auquel elle avait mit un petit mot adorable. Ce jour-là, Lun avait craqué pour le chiot et l’avait ramené chez lui.

Qui était Jun pour Lun ? Cette question aurait pu faire sourire, mais elle était un vrai casse-tête. Pourtant Lun était plutôt bon au rubik’s cube, un jour où il avait vraiment trop vu, il s’était chronométré avec Alex. Il avait mit 15 secondes environs, bien moins que le champion japonais qui mettait 8.72 secondes à parvenir à reformer les couleurs. (A la question de savoir à quoi servait de savoir reformer un cube de couleur, on pourrait facilement répondre : à quoi servait de savoir ce que Jun était pour Lun ?)
Lun n’avait parlé de Jun à personne de son entourage. Ni à ses amis anglais, ni à ses amis d’ici. Même face à Luc, il avait gardé le secret. Pour deux bonnes raisons : un, il savait que Luc le réprimanderait d’avoir une relation avec quelqu’un qui était déjà en couple, deux : Lun voyait bien moins souvent son meilleur ami depuis son arrivé ici. De ce fait, il trouvait moins de temps pour lui confier ses histoires. Et trois : Lun se demandait si Luc était au courante de ses tendances homosexuelles. Il n’avait jamais mentit sur ses passions, mais pendant longtemps, il n’avait fait que flirté avec les hommes gardant des relations sexuelles exclusivement avec les femmes.
Luc lui manquait. Un peu. Par exemple lorsqu’il voulait empoisonner la vie de cet idiot de flic d’Anouck. Luc était doué en mécanique, il aurait pu l’aider à abîmer sa moto qui traînait dans le garage du central quand il était en patrouille.

Non. Lun avait du se débrouiller tout seul. Prendre l’argent restant sur le compte du flic, payer des gars pour voler la moto, conduire la moto au garage de Yuy. L’influencer pour qu’il démonte, revendre les pièces et SURTOUT ne pas oublier d’envoyer un colis à Anouck avec une photo de sa moto et démarreur : « Merci chéri ! »

Lun commençait à être à court d’idées amusantes pour embêter la vie du flic. Luc aurait certainement pu l’y aider ! (Parce que sinon personne n’était au courant de l’animosité qu’il éprouvait à l’égard de ce crétin.)

Sauf que monsieur était trop occupé avec son sport. Lun se savait injuste, lui-même était très occupé. Il avait tardé à prendre des nouvelles de Setsumi. Il avait aussi tardé à voir Jun. Lun gardait une distance volontaire dans les locaux avec le garçon. Que ce soit pour le protéger ou pour éviter de se prendre des insultes de tous les fans du couple de Jun, Lun savait qu’il avait prit la bonne décision en gardant sa liaison avec Jun dans le secret.
Que ce passerait-il si l’école savait ?
Lun se doutait un peu des réactions. Elyott n’en aurait rien à faire par exemple. (Lun n’était pas même certains qu’il comprendrait la signification du mot amant) Luc aurait un long soupir las d’habitude. Milady serait contrariée que Lun l’ait tenu dans le secret. Et Aya ? C’était assez compliqué.

Ce qui l’était également, c’était de savoir ce que Jun pensait de Lun ? CAR là ! Ce n’était pas un rubik’s cube, mais carrément le plus grand puzzle de la terre. Vous savez, ce genre de puzzle où on perd toujours une pièce et qu’on ne peut jamais terminer. Il est quand même bien plus rare de perdre un carré dans un rubik’s cube !
La réciprocité dans les sentiments et les attitudes n’était vraiment pas égale dans ces domaines-là. Autant dire que Lun n’en avait aucune idée. Il lui avait ordonné de ne pas tomber amoureux de lui, il lui avait demandé de l’aimer un peu. Et entre deux, il avait un peu oublié que Jun n’était pas là pour lui obéir au doigt et à l’œil.
Pour Lun c’était déjà une certitude : Jun ne l’aimait pas. Son cœur était déjà prit par un gothique (pas très beau) et Lun avait horreur de rentrer dans les histoires sentimentales des gens.
Jun était une erreur de calcul. Une mauvaise inéquation, un virus dans son ordinateur. Un vrai problème ! Ce genre de problème qu’on remet toujours à demain jusqu’à se rendre compte que la maison a prit feu, que la cave est inondée et qu’on se retrouve avec trois kilos de dettes sur le front. La crise économique actuelle, c’était certain, devait en partie être du à des « Juns » problématiques.

Bref ! De tous les défauts que Lun avait réussit en emmagasiné en lui, le détournement d’amoureux n’en faisait pas partie. Jamais Lun n’aurait volé une petite amie à quelqu’un ou un petit ami. Même si ce petit ami avait été Elyott par exemple. C’était contre sa nature. Il ne touchait aux rares hommes mariés qu’avec une bouteille en trop, ou par exemple dans le cas du professeur sadique, que parce qu’il savait pertinemment qu’avec ou sans lui, le couple était déjà en train de couler. Et aussi parce que le professeur … lui mettait des étoiles dans les yeux quand il gémissait sous lui en se mordant si incidemment le poing avant de déclarer odieusement l’instant d’après que Lun n’avait aucun contrôle sur lui. Lun lui le savait bien qu’il pouvait rompre sans être triste de cette rupture … L’inverse était encore inégale.

Jun était exceptionnel par cette différence que s’il disait à cet instant à Lun que c’était terminé, Lun ne le prendrait pas foncièrement bien. Pourtant qu’avait-il pour plaire ? Lun se creuser encore la tête. Aucune goût pour le bon alcool, pas très doué pour comprendre les sentiments des autres, un peu maladroit dans ces manières de le provoquer et parfaitement idiot … et mignon dans sa manière de prouver qu’il était aussi fort que les vagues se brisant contre les rochers. Affreux. Ni pirate de l’Internet, ni méchant garçon. Un chanteur punk n’avait vraiment rien à faire avec un sale gosse rebelle. Deux mondes différents.

Si fort et si faible pourtant à la fois. Un garçon à fleur de peau où un simple « je ne t’aime pas » peut tout faire trembler et transformer la mer méditerranéen en mer morte.

Lun parvint jusqu’à son ami et après l’avoir savamment arrosé d’eau, il s’assit en lui ordonnant de cesser d’agrandir son trou. Relevant un regard au mot « maman », Lun sourit tendrement hochant négativement de la tête d’un air de reproche des plus sérieux. Même si le reproche justement ne l’était pas.
Et dans les leçons de moral, et la manière de dire : « fais ce que je dis et pas ce que je fais » Lun était vraiment LE super héro.
Il disait à Elyott de manger moins de pommes car c’était mauvais pour la santé. (Evidemment, les clopes, l’alcool, et autres substances, ne l’étaient pas …)
Il disait à Jun de ne pas abîmer ses vêtements. (Car évidemment, Lun qui abîmait régulièrement celles des autres, faisait attention aux siens.)
Il disait aussi à Set de moins boire. Huhu. Pour peu, il dirait à Jun de moins coucher, sauf que ça l’ennuierait si Jun acceptait.

Cela dit, à toutes remarques ou critiques, Lun aurait claqué un célèbre : « c’est facile de retourner un avis, mais moins évident d’essayer de faire un effort. » Rajouté ou poudré d’un habituel « crétin » ou « idiot » selon l’inspiration du moment.

Car par bien des manières, Lun pouvait parfois être très prévisible dans ses propos.

C’est pourquoi, quand Jun déclara : Oui Maman, avec ce petit sourire provocateur qui lui allait si bien,
Lun rajouta avec le même sourire :

« Et t’as fait des devoirs ? »


Histoire de bel et bien faire comprendre que OUI il pouvait jouer le rôle de mère. Ce qui arriverait bientôt car l’enfant dans le ventre de Cassandra parviendrait tôt ou tard à naître et si Lun n’était pas encore d’accord sur le prénom du gosse, le gosse viendrait quand même. Et alors, enfin, on serait si c’était une fille ou un garçon.
Lun préférait un garçon. Parce que les filles c’est quand même chiant. (Preuve : leurs auteurs.) Mais en même temps, il n’avait pas le droit de décider. Alors il verrait bien le jour J.

Jour qui n’était pas arrivé.

- C'est gentil d'avoir pensé que je pouvais avoir soif... ou chaud. Mais la prochaine fois pose la question avant.
- … hm.

Fut l’unique réponse de Lun. Le garçon préféra observer les gouttes d’eau glisser sur le visage de son ami, dessinant ses traits et laissant percevoir un frison que Lun aurait volontiers aimer provoquer avec autre chose qu’une goutte d’eau.

Ils vont trop loin. La raison le criait, mais Lun se demandait :
Qu’est-ce qu’on peut faire quand on monte dans un train en marche conduit par personne ? Doit-on sauter et risquer de se faire mal, doit-on rester et risquer de mourir ? Lun ne le sait pas trop. Il est trop insouciant pour penser à demain. Il pense que Jun est beau, ainsi, fou dans l’herbe, des pétales de fleurs dans les cheveux, quelques herbes perdues et l’eau glissant sur sa peau d’ivoire.
Il pense aussi qu’ils ne font rien de mal tant qu’ils sont à la fois bourreaux et victimes et qu’ils ne conduisent personnes dans leur folie. Personne ? N’est-ce pas égoïste de ne pas penser à l’amant de Jun, à celui que Lun aime, aux autres. Leurs amis qu’ils tiennent éloigner de la vérité ?

- Ça fait longtemps Lun... Notre jeu de cache-cache dans les couloirs est fatiguant...

Lun sourit pensivement. On dit que le squelette dans le placard est celui qui gagne un cache-cache. Qui est le squelette entre Jun et Lun ? Qui gagnera le jeu auquel ils ont consciemment accepté de participer en risquant tout.

Hô, jeunesse.

Mais le choix Lun l’avait fait pour Jun. Jamais en parler, jamais le dire. Pas de tendres baisers sucrés, pas de regard lascif. Il embrassait Milady, il ignorait Jun. Et si certains crétins tentaient absolument de parler de Jun avec Lun, du fait de leurs ressemblances, de leurs popularités et de leurs prénoms qui se faisaient échos, Lun avait tôt fait de claquer verbalement le pauvre individu. « Si Jun t’attire tellement, va essayer de le baiser et fout-moi la paix ! »
Parce que si ça se savait, Lun devrait stopper. Il sauterait en marche du train, il laisserait le train se stopper au prochain quai et laisserait Jun descendre sans le retenir.

Avait-il le choix ?

Jun avait déjà dit qui il choisirait si un problème de la sorte devait avoir de graves répercussions.
Et pour faire le bon choix, Lun voulait en apprendre plus sur Jun. Chose moins facile qu’il n’y parait. Le garçon avait bien une trentaine de pages Internet qui parlaient de lui, principalement des fans du garçon ou de son groupe. Il était plus difficile d’aller en profondeur. Le père de Jun était prudent. Lun ne pouvait se permettre de fouiller trop longuement : s’il se faisait repéré, l’école aurait des graves problèmes. Ce n’est pas vraiment autorisé d’aller fouiller dans la vie privée des gens.

- Mon père […] point.

Lun pencha le visage sur le coté sans faire de commentaire. Encore une fois, il préféra ne pas s’attarder sur le sujet même si inévitablement il reviendrait dessus. C’était une certitude. Parce que Lun ne comprenait pas bien ce que Jun lui cachait.

Observant du coin de l’œil la fleur tourner entre les doigts de Jun, Lun pensa que Jun faisait un beau petit prince sans rose et sans renard pour l’aider mais avec bien d’autres personnes pour lui apporter un peu de soutien. La seule question alors, qui pouvait lui venir sur le bout de la langue, était : quand est-ce que le petit prince allait se faire mordre par un serpent ?

- Pourquoi tu me forces à parler de choses désagréables Lun. T'es pas psy bon sang. Et puis zut... on se voit pas pendant un certain temps et la seule chose que tu trouve à dire c'est « Parles moi de ton père. ... C'est nul.

- Je ne fais que te rendre ce que tu me donnes, Jun
. Répondit doucement Lun, se relevant pour poser sa main sur la joue du garçon. Son pouce caressa une ligne invisible sur ce beau visage, avant de glisser derrière la nuque de Jun.
Protecteur, Lun l’était vis-à-vis de Jun, peut-être un peu trop.

- Toi... Lun... Comment vas-tu ? Tu n'as rien à me dire ? Tu es juste venu pour ça... pour mon père ?
- Idiot.

Prévisible ! C’était prévenu. La main abandonna Jun pour prendre la fleur qu’il tient à la main.

- Tu ne devrais pas prendre ça pour une agression. Tu oublies que les populaires attirent la curiosité. Cela dit, une drôle de rumeur court sur toi dans le journal à propos du fait que tu aurais un amant ...


Un sourire ironique à la remarque, Lun attirant Jun lui. Un instant, leurs visages si prêt, et leurs lèvres si proches s’effleurent dans une danse séduisante qui aurait fait rougir la pauvre fleur si elle avait pu.

Ho que si, Jun lui avait manqué.

Lun soupira, se reculant légèrement, son doigt se posant sur les lèvres de Jun comme un adulte ferrait taire un enfant.

« Ne pourrais-tu pas simplement avouer que je t’ai manqué et que tu voudrais que je t’embrasse avant de commencer à t’ennuyer ? »
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptySam 6 Juin 2009 - 10:44

Un prince hypocrite. Quand lui avait-on lancé ça à la figure pour la dernière fois ? Il y avait bien de cela un mois. Certaines filles prennent assez mal le fait de voir un jeune homme résister à leurs avances et certaines se lancent dans des discours que les garçons comme Jun, rare heureusement sinon le monde en souffrirait, n'écoutent que d'une oreille pour finir par se demander combien de vieux chewing-gum il y avait, collés par mètre carré sur l'asphalte sombre sur lequel il marchait tout les jours pour se rendre en cours. Ou bien, et ça arrivait tout de même plus souvent que cette histoire de bonbons mâchonnés jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun goût 100% chimique en bouche, les gens comme Jun, et surtout Jun en particulier, songeait au temps précieux qu'il perdait en compagnie de son interlocutrice alors que, qui sait, il pourrait être entrain de passer du bon temps avec des amis, dans un coin seul à songer à des choses futiles ou bien dans des bras adorés et protecteurs. Bref, il finissait toujours par lâcher l'affaire pour laisser son esprit vagabonder loin d'histoires de coeurs qui l'ennuyaient. En plus, d'après ce que Lun avait dit, la jeune fille avait su comment se consoler, et plutôt rapidement, alors plus il y pensait... plus il se disait qu'il avait perdu un sacré temps à avoir accepter de parler à cette demoiselle ''en privé''.

Là était toute la différence entre... par exemple Lun et cette gamine. Lun était un gamin, certes, d'ailleurs Jun était près à parier que cette jeune amoureuse était de l'âge de son ami. Mais ce qui différenciait ces deux gamins c'était que l'un était intéressant, l'autre ennuyeux, attirant, ne provoquant pas plus de désir que si le garçon avait devant lui une simple feuille blanche, enivrant, horriblement inutile, captivant au point de chambouler toutes idées bien classées en moins de 10secondes ou moins, désastreux au point de faire perdre au blondinet des idées futiles mais tout de mêmes précieuses. Non, non, Jun n'essayait pas désespérément de chercher ce qui le ramenait inéluctablement à Lun, ni ce qui, en ce garçon agaçant, provoquait chez lui ce désir brûlant, ni, tout simplement, ce qui pouvait lui plaire chez ce sale gosse, hormis son physique. Il constatait juste qu'il se plaisait plus près de lui, que d'elle, et que c'était bien comme ça. La seule ombre au tableau c'était qu'il se plaisait auprès de lui aussi, auprès d'eux, des deux, et ça ce n'était pas logique.

Seulement, en regardant son cadet qui se prenait pour sa mère, -ce qui n'était pas très compliqué vue qu'elle n'était jamais là, ainsi la moindre remarque faisait penser à Jun que tout le monde essayer de prendre la place de ses parents, sentiment stupide d'un enfant 'abandonné' probablement-, sa logique volait en éclats. Comment être logique quand ces deux grands yeux vous sondent en vous faisant croire qu'ils savent, qu'ils lisent à travers tout, qu'ils sont plus sages que vous. Même si vous êtes, au fond, sur que c'est en partie faux, on se laisse prendre, Jun se laisse envoûter parce que... C'est comme ça, pour l'instant il ne sait pas pourquoi, il sait juste que la logique ne tient pas non plus quand les cheveux d'or effleurent sa joue et quand il regarde ce gamin, qu'il est juste là, posé à l'écouter, même si c'est pour jouer un rôle qu'il ne lui convient pas, Jun se dit que chercher à lutter avait beau être raisonnable, c'était décidément bien dur. Et il ne comprend toujours pas... pourquoi.

Le vent raviva la fraîcheur de l'eau sur sa peau dorée, encore une fois et le jeune homme porta lentement une main à sa joue pour effacer une goûte d'eau perdue qui semblait vouloir jouer le rôle de la larme. Stupide, Jun sourirait, rayonnant, et son oeil brillait d'une malice qui témoignait de sa bonne humeur, du moins celle qu'il ressent en présence de Lun, pas celle provoquée par ses pensées, ni par le sujet qu'évoquait trop souvent son ami, amant. Si ça avait été le cas, Jun aurait très vite arrêté de sourire. Car soudain, il se mit à songer à quelqu'un de tout particulier dans sa vie, quelqu'un qu'il blessait sans qu'il ne le sache encore, quelqu'un qu'il trompait. C'était douloureux, vraiment, surtout lorsqu'il se rappelait de son choix, si ça dérapait. Il était sûr de pouvoir choisir sa moitié si tout venait à se savoir. Mais il n'était pas sûr de pouvoir laisser Lun. Alors quoi ? Il en était presque sûr.
Mais en attendant d'être sûr, ils continuaient de braver la raison, la logique et tout le reste.

Et Lun cherche. Qu'est ce qu'il cherche encore ? Un passé ? Il ne trouvera rien, Jun le sait. Oh il pourra bien peut être trouver un ou deux secrets chez la richissime famille Masato mais Jun n'en a vraiment rien à faire, ces secrets, s'il y en a, il ne les connaît même pas. Par contre, ces secrets à lui, ceux que Lun ne trouvera nul part parce qu'ils ne sont tout simplement archivés que dans le coeur du garçon, ces secrets là, Jun les garde pour lui. Ils ont déjà fait, à son goût, trop de vagues lorsque Kaede les a découvert en partie, inutile que Lun soit au courant en plus, ça ne ferait pas avancer le « Qui somme nous l'un pour l'autre ? Qu'allons nous être pour nous? ». Ça ne donnerait que plus l'impression à Jun qu'il s'était attaché... Car au fond, Lun était il vraiment attaché à lui ? Ce secret autour d'eux, n'était ce pas uniquement pour se protéger lui ?
Parfois, Jun se haïssait de penser comme ça, car il avait en même temps la douloureuse impression que Lun n'était pas ce genre de type, surtout avec lui. Douloureux.


«  Je ne fais que te rendre ce que tu me donnes, Jun. »
- Je te demande pardon ? Je te parle de choses désagréables moi ? ...

Le jeune homme se tut en sentant la main de Lun se poser sur sa peau. Son inquiétude n'était pas apparut dans sa voix, seulement dans sa tête il se demandait maintenant « Je te fais du mal Lun ? », et ça, c'était une des questions tueuses. Ça tournait au compliqué, mais Jun n'était pas de ceux qui refaisaient le monde avec des « Et si... », du moins pas aujourd'hui.
Sa peau eu tôt fait de le trahir, elle frissonna sous la main dans sa nuque et le jeune homme laissa tomber l'image de son père pour qu'un sourire fin vienne fendre son visage alors qu'il soupirait.

Idiot, je sais.
Idiot toi même Lun.
La main de Jun laissa échapper la fleur avec un léger son provenant du fond de sa gorge, mécontentement de l'enfant qui n'a pas eu sa réponse. Le jeune homme releva la tête vers Lun, les sourcils, du moins l'unique visible, froncés, scrutant son visage pour le faire parler mais déjà, l'autre enfant changeait de sujet et le regard de Jun se voulut plus insistant encore. C'est d'ailleurs pour cette simple raison qu'il laissa échapper la fleur de ses doigts.


« Tu ne devrais pas prendre ça pour une agression. Tu oublies que les populaires attirent la curiosité. Cela dit, une drôle de rumeur court sur toi dans le journal à propos du fait que tu aurais un amant...»

Regard changeant qui s'adoucit à cette remarque. Idiote remarque. La première ? Bon Lun n'avait pas tord, personne ne l'avait menacé pour qu'il parle mais enfin le principe était qu'il ne voulait pas parler de son père car celui ci était un pur étranger. Et il y avait beau avoir un problème entre le géniteur et son troisième fils, Jun estimait que ce n'était pas dans les cordes de Lun de changer ça, et donc de ce fait, qu'il ne devait pas s'en mêler. Le reste, une rumeur, il voulu en rire et il souriait d'ailleurs déjà. Un amant... tiens donc... Jun répondit à Lun avec une copie conforme de son sourire, amusé, moqueur et pleins de malice.

- Désolé. Je sais que tu ne m'agresses pas. Et puis je ne suis pas là pour satisfaire les curieux... Toi aussi tu es curieux ? * je ne veux que leurs regards, pas leurs questions... * Quant à cette rumeur... un amant *lequel ?*... tiens donc... J'étais pourtant sûr d'avoir été discret...

*Que ce soit avec toi... ou avec lui... *


Un même sourire moqueur.
Depuis le début, Jun, sans vraiment s'en rendre compte, n'avait pas fait un geste vers Lun. L'inconscient inquiet et révolté par ses actes qui parlaient ? Ou juste le simple fait de le laisser venir vers lui, de se sentir désirer ? Dans tout les cas, il ne recula pas lorsque Lun voulu l'avoir contre lui, d'ailleurs il se rapprocha docilement du jeune homme, plantant tour à tour sa pupille bleutée dans les iris de l'amant interdit, montant une main pour venir la réfugier contre la joue de Lun alors que leurs haleines chaudes se mêlent l'une à l'autre et effleurent leurs lèvres entre-ouvertes. Elles s'effleurent alors que leur couleur délicieuse donne juste à Jun l'envie de les dévorer.
Parce que Lun l'en avait privé et même s'il n'était censé pas vouloir de ce visage, de ces lèvres, de ces bras, il les voulait et s'était avoué depuis l'arrivée de Lun, que celui ci lui avait vraiment manqué.
Il se recula à peine pour reprendre alors que ses doigts passèrent brièvement sur les cheveux blonds.


- Ces journalistes... de vrais fouineurs... Mais... en même temps, pour une fois qu'une rumeur est vraie... Et puis tu sais bien que moi, les rumeurs, je n'en ai strictement rien à faire.

Il se mit à rire légèrement.

- J'ai été enlevé par des mafieux pendant les vacances, reprit-il avec un air tragique exagéré. Heureusement qu'ils m'ont ramener pour la rentrée !

Il n'y avait qu'ironie et insouciance dans sa bouche, en effet les rumeurs étaient pour lui de simples petits grains de sable sur le bitume brûlant d'une autoroute. Quelque chose de négligeable en somme.

Il se tût de nouveau, laissant ce doigt sur ses lèvres lui couper toute envie de parler pour simplement ressentir la chaleur de nouveau sur ses lèvres rosées. Et levant un regard faussement innocent vers Lun, laissant une douce chaleur envahir son oeil bleu, il se mit à sourire contre ce doigt aux allures trop 'adulte'. Il n'aimait pas être dans la position de l'enfant.


« Ne pourrais-tu pas simplement avouer que je t’ai manqué et que tu voudrais que je t’embrasse avant de commencer à t’ennuyer ? »

L'écoutant d'une oreille, Jun alla attraper la peau de la première phalange du doigt contre sa bouche, d'abord entre ses lèvres puis entre ses dents, puis c'est le bout de sa langue qui remonta le long de la deuxième phalange avant qu'il n'attrape la dernière entre ses dents avec un regard joueur.
Il murmura en relâchant le doigt, un petit sourire en coin tendrement glissé sur ses lèvres.


- Je pourrais... mais c'est trop prévisible Lun et puis... Parler de l'autre comme ça dès le début, j'avoue que ça m'a coupé l'appétit pendant un instant.

Si Jun avait ne serait ce qu'un instant entendu les songes de Lun disant de lui qu'il ferait un petit prince excellent sans pour autant avoir de rose ou de renard, le jeune homme aurait sourit. C'était vrai, il était probablement fait pour ce rôle, et dans tout ça, il avait bel et bien une rose et un renard. Sa rose était blanche, lunatique et jalouse, possessive aussi et le petit prince, après s'être piqué à la dure loi des sentiments amoureux, avait quitté leur planète « juste pour voir » autre chose. C'est là qu'il avait rencontrer son renard. Un renard particulier qui voulait lui aussi être apprivoisé, un peu aimé. Et prudemment c'est ce qu'il a fait.

Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.


Et maintenant il possédait une rose dont le coeur était enfermé dans quelque chose de plus dur encore que du verre, et un renard apprivoisé, ou presque, qu'il ne voulait pas laisser seul.
Mais Jun était bien loin de cette histoire, bien loin aussi du jour où il se ferait mordre par un serpent. Insouciant, inconscient. Pourtant le serpent est là, il l'observe mais Jun ne le voit pas, il n'en a pas besoin encore, il le narguerait presque.


- Et moi ? Je t'ai manqué ? Tu veux que je t'embrasse ? Pourquoi tu ne le dis pas ?

Le jeune homme passa de nouveau et plus franchement ses doigts dans les cheveux doux de Lun, se rapprochant de lui un peu plus encore, pour mêler son odeur de cannelle et de jasmin dans les vêtements de son cadet. Sucré, salé. Son bras glissa un peu plus autour du cou du jeune homme avec la lenteur d'un serpent qui resserrerait ses anneaux autour de sa proie et ses lèvres vinrent happer celles de Lun, d'abord doucement, les pinçant juste entre les siennes pour retrouver leur goût. Puis il l'embrassa avec plus d'insistance. Il ne devrait pas, vraiment pas...
Mais déjà il oubliait.
Et déjà il relâchait les lèvres carmines de Lun. S'il lui avait manqué ? Si ce gamin lui avait manqué ? Si la réponse était négative, Jun n'aurait pas prit la peine de l'embrasser. Seulement le dire, comme ça à haute voix, sans savoir si Lun ne se fichait pas de lui, c'était plus embêtant.


- Je veux savoir comment tu vas grand gamin idiot... ne pense pas t'en tirer comme ça. Et sois un peu plus précis que « Bien » ou « Mal » s'il te plaît...

Une caresse tendre sur le visage et Jun vint se caler un peu mieux dans ses bras pour que Lun ne s'échappe pas, et pour que lui même, oiseau frivole, papillon, n'est pas la mauvaise idée de fuir.

Il souriait toujours, les sombres pensées pourtant utiles s'effaçant avec la nouvelle brise qui le fit de nouveau tressaillir.


-S'il te plaît… apprivoise-moi! dit-il.

C'est le temps que tu as perdu pour ta rose, qui fait ta rose si importante.
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptySam 13 Juin 2009 - 19:13

Un gamin. Lun aimait ce mot bien plus que tant d’autres pour se définir. Le gamin c’est l’enfant des rues, espiègle et astucieux. Le gavroche des misérables le définissait parfaitement dans sa manière d’agir et d’être. Souvent, le blondinet se demandait, avec gravité, ce qui se serait passé s’il avait été élevé comme la plupart des enfants. Est-ce qu’il aurait une manière d’agir différemment ?
Certainement. Cependant, il doutait que cela l’aurait énormément changé. Jun serait-il encore Jun s’il n’y avait pas son père ? La question était à poser. Comme Juliette se demande si une rose sentirait encore bon, si elle n’était pas une rose.
Lun aimait à croire qu’on n’en serait pas là où on est sans le passé qu’on traîne derrière nous. Plutôt que de le voir comme un boulet qui l’entraînerait à se noyer, il le voyait comme une barque qui lui permettrait d’éviter le dernier plongeon. C’était peut-être de l’utopie qui le voilait la triste vérité et qui lui glaçait le sang.

Jun appartenait au présent. Par bien des aspects, Lun avait apprit se méfier de l’amitié et peu de personnes ici pouvaient se vanter d’être vraiment un ami du garçon. Depuis son départ de Londres et ses divers problèmes, il craignait bien plus ceux qui l’aimaient que ceux qui le haïssaient. Il avait pourtant de nombreuses relations : Il était un populaire. Comme la plupart d’entre eux, il avait un ruban coloré de relations diverses qui se déclinaient dans tous les groupes et toutes les catégories de personne.
Si Lun se sentait seul, ce n’était pas par le manque de relations. Lun n’était pourtant pas idiot. Il savait. Il savait qu’aucun d’entre eux n’était réel. Ce n’était que des oiseaux de paradis qui se transformeraient en oiseaux de mauvais augure quand viendrait son déclin.
Ce n’était pas ses amis !
Jun n’était pas non plus un ami. Lun ne le qualifiait pas ainsi. Ce n’était pas un ami mais ce n’était pas non plus une simple connaissance. Le mot amant était tendancieux et le mot amoureux interdit. Lun hésitait et vaguait d’un point à un antre. Malgré cela, sans nul doute, Jun était devenu quasi-essentiel dans la vie du garçon diablotin.
Le borgne était important, car il était l’une des premières personnes du Japon à avoir accepté Lun tel qu’il était sans poser de questions. Lun ne lui avait jamais parlé de Luc, il ne lui avait jamais dit que Cassandra l’avait trahit. Jun ne devait pas même savoir qui était Cassandra. Il ne lui avait pas parlé des problèmes à venir avec sa future paternité et n’avait évoqué son amour pour Elyott que par des : « Je suis amoureux de quelqu’un. »
Par là, Lun et Jun ne se connaissaient pas. Lun n’en avait pas besoin. Il ne voulait pas partager Jun. Il ne voulait pas que ce dernier rentre dans sa vie et devienne ami avec ses proches. Jun était son secret. Le journal intime que la jeune fille cache dans son lit ou les livres de charmes que Luc avait au-dessus de l’armoire.

Jun n’avait pas besoin de savoir parce que lorsque Lun était près de lui, il oubliait les autres, le temps d’un court instant. Il oubliait et ouvrait une boîte à musique où deux poupées blondes dansaient les doigts entrelacés.

Son ami était son secret, mais il était connu de tout le monde. Cela posait problèmes. Lun avait peu d’amis populaires. Ca l’encombrait plus que ça ne lui plaisait. Il aimait les gens simples et différents de lui. Il aimait beaucoup la petite Miu, par exemple, parce qu’elle était malhabile, tendre et gentille. Elle aimait les sucreries et les bêtises qu’il disait et par là, elle était assez proche d’une amie. Assez.
Il aimait Luc parce qu’il était fort, courageux et qu’il n’abandonnerait jamais personne. Il était capable d’abattre des montagnes et de sauver le monde entier. Il était plus malin qu’il en avait l’air et ne parler pas pour ne rien dire. C’était plaisant et agréable !
Il aimait Elyott aussi.
Il aimait … Jun, mais Jun n’avait pas un comportement que Lun appréciait. Déjà, il était populaire et Lun n’aimait pas les populaires. (Set qui était sa meilleure amie était bien la seule personne populaire qu’il acceptait d’avoir régulièrement à ses cotés.) Ensuite, le japonais avait des crises légères et inquiétantes qui vous font soulever une boule dans le cœur et vous déstabilisent. Ensuite, il avait la fâcheuse manie de toujours se comporter en gosse trop gâté. Il n’était pas franc, et se cachait sous des masques. Lorsqu’on pouvait enfin lui retirer, il avait tendance à fuir.
Et à chaque fois qu’ils se voyaient, Jun et Lun finissaient par coucher ensemble.

- Je te demande pardon ? Je te parle de choses désagréables moi ?

Lun dont le visage était grave jusqu’ici sourit tendrement à la réponse (ou plutôt aux deux questions successives de Jun) dont l’allure humide était à la fois charmante et surprenante dans ce parc où le peu gens les entourant ne faisaient guère attention à eux.
Basculant un peu en avant, l’habile jeune homme blond, miroir aux deux yeux de son vis-à-vis, répondit avec ce calme dont il avait l’effigie mondiale :

- Ai-je parlé de paroles ?

Lun ne se prenait pas pour la mère de Jun. Pas plus qu’il ne prenait Jun pour un enfant, malgré le nombre de critiques qui lui avaient placé à ce sujet. Non. Sinon jamais Lun n’aurait couché avec Jun.
Elyott, aux yeux de Lun, était un peu un enfant. Par là, il était maladroit avec le garçon car dans toutes ses qualités, Lun ne possédait pas vraiment l’habilité envers les plus jeunes. Surtout lorsque ces plus jeunes …. Bah, ils ne l’étaient pas.
En toute honnête, Lun était assez injuste avec son aîné. Cependant, c’était une autre toute autre histoire …

Lun répondait rarement aux questions qu’on lui posait par une phrase directe. Il ne disait jamais plus qu’on lui posait, sauf lorsqu’il en avait réellement envie, ou s’il était obligé. Ainsi lorsque son père l’attendait sur le pas de la porte, à deux heures du matin, et qu’il lui disait : « Lun, ne devais-tu pas rentré à vingt heures ? » Lun répondait : « Tout à fait. » Et il ne disait pas la raison de son absence : on ne lui avait pas demandé.
Si un professeur lui disait : « vous avez de nombreuses absences. » Lun pouvait répondre : « Oui. » ou « tout à fait », tout comme si le professeur l’agaçait, il pouvait répondre : « C’est relatif. » ou « Vous soulignez mes absences, mais j’ai aussi des présences. »
Il n’était pas toujours bon, donc, que Lun réponde avec trop de mots à une question. C’était d’ailleurs souvent mauvais signe : le peu de fois où il avait dit plus d’une dizaine de mots dans une parole avec Jun, c’était les fois où ils s’étaient disputés.

Lun releva le regard en direction de l’arbre en fleurs et se perdit dans les couleurs clairsemées de morceaux de joues d’enfants qui se décrochaient entre ciel et terre pour voler le temps d’un silence entre les deux amants.
Le deux d’un soupir aussi.
Le vent frais venant jouer dans les branches souples semblant vouloir approfondir les mouvements de l’arbre. Lun n’était plus en colère contre son père. Elle avait disparu en croisant le chemin de la jeune fille. Il voulait juste revoir Kodaa. L’entendre. L’entendre et lui foutre un poing dans la figure. Ensuite, il l’oublierait comme il avait oublié ceux qui étaient partit en l’abandonnant !
Car c’était bien ce qu’avait fait John et Kodaa, ils l’avaient abandonnés en étant renvoyé ou en partant sous contrainte parentale de leurs écoles.

- Désolé [...] Et puis je ne suis pas là pour satisfaire les curieux... Toi aussi tu es curieux ?
- Est-ce une question ou une affirmation ?

- Quant à cette rumeur... un amant ... tiens donc... J'étais pourtant sûr d'avoir été discret...
- Pas assez. Visiblement.

Un clin d’œil d’amusement, avant que Lun ne fronce les sourcils.

- Il y aura un article dans le prochain journal sur cette rumeur.


C’était contre les principes de Lun de censurer une information. Même s’il aimait beaucoup Jun et qu’il aimait aussi beaucoup l’autre (Sans le savoir d’ailleurs) il ne pourrait jamais censurer une information. Quoiqu’il en soit, ce n’était pas son problème. Il n’avait pas parlé de ses sources. De plus, Lun n’avait pas prit le temps de lire la rumeur : il avait juste entendu : amant et Jun. Il avait associé les deux avec un soupir :
Que ce soit vrai ou pas, la situation était embarrassante. Jun était son aîné et un populaire qui sortait avec un jeune gothique. Il avait une situation familiale compliquée et ne méritait pas d’être dans l’enfer.
Il l’avait choisit. Lun ne pouvait pas le repousser maintenant. Il ferrait plus de mal qu’il n’essayerait de faire de bien et il y en avait conscience.

De plus Lun ne pouvait reprocher aux autres d’être curieux alors que lui l’était tout autant. Il aimait enquêter et le père de Jun l’intéressait. Ce n’était pas quelqu’un de banal. Ce n ‘était pas qu’un père absent. C’était un chef d’entreprise qui pouvait tout changer. Il avait une bonne partie du Japon et était richissime et Lun doutait de son honnête. Il ne doutait pas, il était certain qu’il ne l’était pas. Et son instincts de jeune journaliste lui souffrait d’essayait de voir ce que cet homme cachait même si c’était aller contre son sens de l’amitié avec Jun. Il n’y pouvait rien. La curiosité était peut-être un vilain défaut mais Lun adorait être vilain !
C’était cruel. Parce que Lun aimait beaucoup Jun, mais il aimait tout autant le coter Masato. Ce n’était pas que l’individu qui le captivait mais le passé de ce dernier.
Il aimait le nom qui va avec l’individu. S’il avait été Roméo, il aurait demandé à JuNiette de garder son nom de famille. Parce que c’était plus drôle, plus amusant. Plus captivant aussi !

Non. Jun ne faisait pas de mal à Lun.
Pas vraiment.
Non. Pas vraiment. Un peu, ce qui était normal. A partir du moment où on est proche de quelqu’un, on peut se risquer à lui faire du mal. Ce n’était cependant pas un grand mal. Sinon Lun lui aurait dit. Il n’aurait pas gardé le secret s’il avait vraiment souffert.
Il n’était un oiseau qui se meurt en silence ou qui se cache pour mourir.

- Ces journalistes... de vrais fouineurs... Mais... en même temps, pour une fois qu'une rumeur est vraie... Et puis tu sais bien que moi, les rumeurs, je n'en ai strictement rien à faire.
- Tu as tort. Remarqua Lun, avec son habituel esprit de contradiction. Sans elle, tu ne serais pas populaire et sans elles, tu ne serais pas qui je suis. Continua calmement Lun, puisque leur première rencontre dans le bar était peut-être la raison du hasard, mais si Lun n’avait pas eu autant de rumeurs sur lui ou Jun, ils ne seraient certainement pas parlés. Deux anonymes dans un bar qui n’aurait fait que se croiser.

- Tu devrais leur en être reconnaissance ! Rajouta Lun avec un sourire moqueur laissant clairement le coté taquinerait prendre le dessus sur le reste.

Lun se rapprocha de Jun alors que ce dernier l’informait :

- J'ai été enlevé par des mafieux pendant les vacances. Heureusement qu'ils m'ont ramené pour la rentrée !
- Je sais. J’ai aussi été enlevé par les mafieux. Répondit doucement Lun avec un air bien plus doux que Jun. « Malheureusement » ils m’ont ramené pour la rentrée. Corrigea-t-il pourtant.

Mensonge et vérité, Lun marchait sur des œufs durs mais pas assez cuits. C’était le meilleur moyen de parler de son passé : sans le faire. Dire la vérité au milieu d’un grand mensonge et le laissait disparaître aussitôt.

Jun lui avait manqué.

La réalité était là. Sa peau parfumée et son corps parfait n’étaient que le dessus de l’iceberg, et son unique œil n’était qu’une cerise sur le gâteau de ce caractère instable. Une bombe armée qui le tentait et lui plaisait.
Ho, certainement que Lun serait amoureux de Jun si Jun n’était pas déjà prit par un autre cœur. Si Jun n’était pas aussi populaire. Si Jun n’était pas Jun et si Lun n’était pas aussi idiot dans les sentiments. Si, avec des si on changerait le monde. Et pourtant, il suffit de peu pour retirer un si.
On bascule et sur le fil du peut-être Lun est le champion du monde.

Il aimait Jun. Oui, mais aimait comment ? C’était la vraie question.

- Je pourrais... mais c'est trop prévisible Lun et puis... Parler de l'autre comme ça dès le début, j'avoue que ça m'a coupé l'appétit pendant un instant.
- Pas l’autre, ton père. Et, entre nous deux, je pense que tu fais plus office de repas que de loup, mon ami.

Qu’importe au final ce que les autres pensent et ce que Jun pense. Lun sait que la vérité est là, entre ses doigts. Qu’ils montent sur le visage doux et qu’ils glissent dans les cheveux blonds. Il sait que le baiser qu’il offre à ses lèvres fraîches ne mentent pas, et qu’un instant, un seul, Jun lui appartient.
Lorsqu’il le presse contre lui, et qu’il l’embrasse encore, Lun sent leurs cœurs aux battements similaires se rencontrer et il en sourit. Il ne sait pas s’il est apprivoisé, il reste parce qu’il aime être là. Il partira lorsque la situation le dérangera un peu trop.

Lorsqu’elle deviendra trop … sérieuse ?

- Et moi ? Je t'ai manqué ? Tu veux que je t'embrasse ? Pourquoi tu ne le dis pas ?
- Trop de questions. Grommelle Lun, qui ne répond à aucune question et au contraire qui laisse Jun l’embrasser, approfondissant le baiser donner, mordillant les lèvres sucrées et se perdant à les vouloir encore.

Il le tira contre lui, et le retourna dans l’herbe, se penchant pour l’embrasser encore. Sa main caressant les cheveux soigneux qui se mêlaient au siens dans le baiser perdu.

- Je veux savoir comment tu vas grand gamin idiot... ne pense pas t'en tirer comme ça. Et sois un peu plus précis que « Bien » ou « Mal » s'il te plaît...
- Hm ?

Lun relève un regard. Comment il allait ? Cassandra allait avoir son enfant. Elyott lui était tombé dessus dans la classe. Il allait aller avec Miu à la fête foraine. Maeki l’avait violé. Lanaru avait disparu et …
Comment il allait. Lun ne s’était pas posé la question. Alex avait fait des bêtises, il se sentait seul. Kodaa était introuvable. John était certainement encore trop violent. Aya se mêlait des affaires qu’il ne le regardait pas.
Oui, mais la question était tournée vers lui et pas vers les autres.

Lun a relevé le visage, il sourit doucement à Jun.

- Sais-tu que je n’aime pas ce genre de question ? Il faudrait pour y répondre que mon cœur ne soit que rempli d’un unique sentiment simple, comme un personnage de livre. Je pourrais te répondre, mais au final, ça ne serait que provoquer une confusion que tu n’as pas besoin d’avoir.

Un fin sourire éclaira le visage de Lun alors qu’il se penchait pour embrasser la nuque de Jun, se relevant brusquement.
Assit près de Jun, il chercha une clope dans sa poche et la monta à ses lèvres. Il l’alluma aussitôt, jetant un coup d’œil dans le ciel.

- Jun.

Lun soupira, prenant Jun dans ses bras, sa main s’engouffrant dans le bas de son dos, le caressant doucement. Il l’embrassa sur la pointe des lèvres.

- Je vais bien. J’étais un peu occupé ces derniers temps, mais tu m’as énormément manqué. Et j’étais un peu inquiet pour toi. M’en veux-tu de garder notre relation secrète ?
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyMar 16 Juin 2009 - 12:48

erf... trop long et le contenu foutoir... dis moi si je change quelque chose ^^°

Avait-il parlé de paroles ? Non. A vrai dire, Lun parlait peu, trop peu au goût de Jun qui n'arrivait pas toujours à cerner ses silences ou ses regards qui l'inquiétaient parfois. Lui qui prêtait si peu attention à ce que l'on pouvait penser de lui, il se retrouver à désirer savoir ce que son cadet pensait de lui, d'eux, de ce qui les entourait. Il voulait lire un peu plus facilement en lui pour savoir quoi faire, quoi dire, comment le protéger, comment l'aimer. Pour Jun, Lun était parfois un casse-tête à s'en arracher les cheveux et cette envie de le comprendre et de savoir juste ce qu'il pensait de lui ce qu'il ressentait par rapport à lui, savoir tout ça, juste un peu, prouvait à Jun qu'il s'était attaché à cette personne. S'il en venait à avoir peur de certaines réactions de Lun vis à vis de ses dires et ses gestes, ou à s'intéresser à ce qui pouvaient bien les unir, c'est que son cadet avait déjà bien percé les premières épaisseurs de glace qui séparait ce blondinet narcissique et instable du reste du monde.
Oui il voulait savoir, cependant, il évitait les questions. D'abord parce que, oui, il savait que Lun n'aimait pas les questions 'prises de tête', ensuite parce qu'il ne voulait ni d'un discours moralisateur, ni d'une dispute, ni d'un quiproquo et encore moins de mots qui pouvaient tout les deux les induire soit en erreur ou sur un terrain encore plus dangereux que celui sur lequel ils étaient. Et la raison première était qu'il ne voulait pas que Lun lui retourne la question, parce qu'il ne saurait pas y répondre. Il ne saurais dire comment il le considère, il ne saurait pas non plus décrire ce qu'il ressent, du moins pas entièrement.
Et puis il voulait aussi connaître le passé du garçon. Mais ça...


« Est-ce une question ou une affirmation ? »

Une affirmation évidemment. Jun n'avait pas répondu, mais ça se lisait sur ses lèvres, dans son regard. Lun était curieux. Si ce n'était pas le cas, il ne chercherait pas stupidement des informations sur son père. Il s'attaquer quand même à une sacrée puissance et Jun lui souhaitait bien du courage en riant intérieurement. Si son père savait qu'un lycéen fouillait dans sa vie, il aurait rit lui aussi. Enfin comme Jun l'imaginait assez mal éclater de dire, disons que son père aurait prit son air supérieur, moqueur et qu'il ne s'en serait même pas occuper. Jun s'en fichait, son père c'était un inconnu, ses histoires l'étaient donc aussi.

« Pas assez. Visiblement.
Il y aura un article dans le prochain journal sur cette rumeur.
»

Il fit glisser le bout de ses doigts sur la joue de Lun avec une moue faussement contrariée tout en murmurant du bout des lèvres en promenant son œil sur le beau visage de cet amant secret. Ah les rumeurs, jamais il ne s'en était occupé, d'ailleurs il ne voulait même pas savoir d'où venait cette idée. Il s'en fichait d'autant plus qu'elle était vrai et il avait bons nombres d'arguments totalement valables pour la démentir alors franchement il ne s'en souciait pas, article ou non. Et qu'en à être discret, c'était un peu exagéré de la part de Lun de dire de telles bêtises. Enfin, ce n'était pas comme si Jun y apportait une quelconque importance, il eu d'ailleurs un sourire moqueur.

- On est pourtant tellement discret tout les deux... Ils croivent même tous qu'on se déteste.

Hum... sauf un du moins, en y réfléchissant bien. Ayame avait l'air bien trop dégourdit et depuis qu'il avait clairement demandé à Jun si Lun et lui étaient amants, le blondinet se trouvait bien contrarié. Seulement, il voyait tout de même assez mal Aya aller raconter ce genre de choses au journal. D'abord parce qu'il n'était pas comme ça, du moins Jun en doutait fortement, ensuite parce qu'il n'avait pas de preuves et puis... si jamais il l'avait fait, Jun se promettait de lui faire manger ses cheveux. Enfin non, ce n'était pas Aya donc pas de cheveux en salade.
Pourquoi penser soudainement à ce garçon en particulier ? Parce que oui, c'était bel et bien Lun que Jun associait à ce fameux amant de la rumeur et l'idée qu'il est put être vu avec Kaede ne lui effleura même pas l'esprit. C'était idiot en fait, juste une histoire d'impression. Avec le gothique, sans s'étendre sur le sujet puis que l'image de Lun s'évertuait à repousser l'image du garçon aux cheveux neige- ce qu'elle faisait d'ailleurs très bien visiblement-, Jun n'avait pas l'occasion de penser aux curieux et il avait la sensation d'être enfermé et protéger de n'importe quel regard. Avec Lun c'était un peu différent. Certes il n'avait pas non plus l'occasion de penser à ce qui l'entourait mais, et c'était peut être involontaire de la part de Lun, qui sait ?, le garçon finissait toujours par faire remarquer à Jun qu'ils n'étaient pas forcément en sécurité et que les rumeurs iraient bon train s'ils étaient découverts. Et si... Lun le laisserait si le moindre soupçon lui parvenait aux oreilles.
De nouveau, Jun sentit l'agacement pointer le bout de son nez.


- Un article ? C'est merveilleux ! Tu ne sais pas à quel point j'aime qu'on parle de moi... Tu n'imagines pas ? Le nombre de regards braqués sur ma personne quand ils auront lu ça ?

Insouciance ? Inconscience ? Non, juste narcissisme et moquerie en bonus à l'adresse de Lun. Qu'il sorte, cet article, Jun le craignait autant qu'une paire de chaussettes roses à pois vert. A l'adresse de son jeune ami... amant... personne essentielle et agaçante, Jun eu un petit sourire taquin qu'il ne perdit que lorsqu'il détourna le regard. Et Lun dans cette histoire.

- Tant qu'ils ne savent pas qui c'est... Tu n'as pas à t'inquiéter... et puis... , le jeune homme tourna de nouveau le visage vers Lun avec un sourire en coin. Je garderais le secret, promis.

La curiosité. Jun n'était pas si curieux que ça en réalité, si on le comparait à quelqu'un se situant dans l'échelle normale de curiosité, autrement dit, si on excluait les personnes trop curieuses comme Lun. D'abord parce qu'il ne voyait pas l'intérêt d'enquêter personnellement quand il y avait tout un service de renseignement travaillant pour son père dont il pouvait se servir presque comme bon lui semblait -son père lui devait bien ça...-. Bon d'accord il s'était bien amusé, enfant, à enquêter sur des choses futiles mais là vraiment ça ne l'intéressait plus. Il n'avait pas que ça à faire, vraiment. Mais si ça occupait Lun, tant mieux. Au fond il devait baigner dans le genre d'histoire où on finit toujours pas chercher quelqu'un, et c'était devenu une habitude.
Il aurait aimé connaître ses histoires, lui poser des questions, mais il se tut.



« Tu as tort. Sans elle, tu ne serais pas populaire et sans elles, tu ne serais pas qui je suis. »

Jun éclata d'un rire sincèrement amusé, sans masque, un rire naturel qui fut bien vite rattraper par un sourire tendre. « Remercier les rumeurs » ? Et puis quoi encore ? C'était plutôt les rumeurs qui devaient le remercier. C'était lui qui les nourrissait, sans lui elles seraient mortes. Le jeune homme observa Lun avec un air conciliant, comme un adulte pardonnant à un enfant son ignorance. Certes, il ne le niait pas, il était de plus en plus populaire à cause de ses rumeurs mais il n'avait pas été de ceux qui avaient vu leur popularité se faire sur le coup d'une rumeur futile. Lui n'avait pas eu besoin d'artifices parfois involontaires. Enfant, le cœur et le corps encore pur, il brillait déjà au milieu de son monde et si sa belle enveloppe charnelle avait, plus tard, attiré les rumeurs, c'était son nom et l'argent de sa famille qui avaient fait sa popularité. « Masato Jun ? Le fils de Masato Itashi ? », alors il répondait oui avec un divin sourire et tachait de s'enfuir rapidement avant qu'on ne lui demande « Comment vont les affaires ? » ou pire encore « Comment va vôtre père ? ».
Et puis qu'importe d'où venait sa popularité en fait, Jun n'y voyait pas grande importance pour l'instant. Bref, si Lun voulait remercier ses propres rumeurs, soit, mais Jun, de son côté, estimait qu'il n'avait pas de compte à leurs rendre.
De plus, ce n'est pas comme si, aujourd'hui, les rumeurs concernant les deux garçons les avaient beaucoup aidés. En effet, peut être que sans elles, Jun ne saurait pas qui était Lun, ils se seraient croisés dans ce bar, peut être juste effleurer d'un regard. Mais peut être que cet effleurement aurait déclenché la même chose pour en arriver au même point, qui sait... Du moins du côté de Jun, car il était loin d'être attiré par les rumeurs qui planaient autour de Lun, contrairement à celui ci qui semblait s'intéresser autant à Jun qu'à son père, au grand désespoir du blondinet, et au grand agacement aussi. Il se garda bien d'exposé sa thèse.


- Tes rumeurs ne m'ont jamais intéressées tu sais., murmura-t-il avec un sourire taquin. Si elles veulent des remerciement, qu'elles aillent voir ailleurs. Je dis rarement merci.

Jun observa le garçon aux cheveux longs se rapprocher de lui et lui rendit un sourire qui avait perdu sa malice en l'entendant :

« Je sais. J’ai aussi été enlevé par les mafieux. "Malheureusement" ils m’ont ramené pour la rentrée. »
- Lun ?

L'unique œil de Jun, d'un seul coup plus sombre, sonda le visage de Lun avec une lueur sérieuse sans comprendre. Était ce une vérité cachée ? Il n'avait pas l'air de plaisanter. Son air interrogateur, Jun l'abandonna finalement, se doutant que Lun ne répondrait pas, ou qu'il dirait quelques mots éparses, vacillants entre le vrai et le faux. Il abandonna.

Peut on vraiment contrôler ses sentiments ? Jun n'avait jamais demandé à tomber amoureux de son meilleur ami à peine retrouvé. Il savait que c'était le meilleur moyen de le perdre. Il n'avait pas demandé d'aimer Lun. Et pourtant d'une certaine manière il l'aimait aussi. Comment ? C'était la question du millénaire. Lun se rajoutait à la liste des amours tordus de Jun. D'abord Riff, les autres, Kaede, Lun. Tous animaient Jun de sentiments tordus, extrêmes. Mais le blondinet était loin de leur en vouloir. On ne contrôle pas ses sentiments, aussi tordus soient-ils.


« Pas l’autre, ton père. Et, entre nous deux, je pense que tu fais plus office de repas que de loup, mon ami. »
- C'est bien ce que je dis, répliqua Jun doucement, une lueur un peu folle dans le regard alors que sa main trembla un instant dans la chevelure dorée de Lun. 'L'autre', un inconnu. Et même si je suis le repas dans cette histoire... ça n'empêche pas que les lèvres du loup me font envie.

Ami, le jeune homme sourit. Cette histoire n'a pas de sens, le jeu d'un chat et d'une souris, mais alors qui fait qui ici ? Jun ne pense plus, il n'est plus inquiet. Il le sera quand Lun s'en ira, quand il sera de nouveau seul mais pour l'instant il est dans ses bras. Il ne pense plus au « Je ne devrais pas. », ni au « On va où là ? ». Il écoute leurs cœurs, leurs souffles, il goute de nouveau à ses lèvres qui lui ont manqué. Kaede ne remplace pas Lun, comme Lun ne remplace pas Kaede. Il ne veut pas penser à après, sinon il sait qu'il va finir par disjoncter. D'ailleurs, en proie à un égoïsme soudain, il ne veut plus que cette histoire finisse, c'est écœurant de penser de cette façon, mais il ne veut pas.

On se fiche bien de savoir si cette histoire a du sens. L'essentiel c'est d'avoir le gout de la démence.


« Trop de questions. »
- Tu exagères...

Jun sais, il voulait une réponse, il est un peu vexé mais il se contente de sourire comme si de rien était, comme s'il s'en moquait. Pourtant il les trouve plutôt simple ses questions. Deux pouvaient attendre un simple oui, ou un simple non. La dernière, disons qu'elle est plutôt facultative. Mais Jun sais. Que Lun ne répond que s'il en a envie. Alors pour éviter toute dispute encore, Jun ne jouera pas les farouches aujourd'hui et n'exigera rien d'autre que les lèvres du jeune homme, les dégustant, se rappelant alors qu'il était beaucoup plus doué pour faire passer ses émotions avec son corps qu'avec ses mots. Il se laisse aller contre lui, l'embrassant encore, sans résistance il se laisse aller dans l'herbe. Regarde Lun, c'est la vérité, tu m'as manqué.

« Sais-tu que je n’aime pas ce genre de question ?[..]que tu n’as pas besoin d’avoir. »
- Je sais que tu n'aimes pas ces questions. Je n'aime pas parler de mon père, on est quitte.

Le temps qu'il parla, Jun le fixa et l'écouta en fronçant les sourcils. Son geste brusque surprit le jeune homme qui à l'inverse, se redressa lentement sans le lâcher des yeux, puis posant son œil sur la cigarette, il soupira. Une confusion qu'il n'avait pas besoin d'avoir ? Lun avait surement raison. Vu l'état dans lequel était Jun à l'intérieur, il n'avait surement pas besoin des problèmes des autres. Seulement, si il était totalement indifférent à certaines personnes, il était loin de vouloir laisser Lun seul avec ses problèmes et même s'il doutait pouvoir l'aider pour tout et n'importe quoi, il voulait essayer. Juste le protéger un peu, le soulager. Il était important quoi, zut ! Et même si c'était probablement pour protéger l'état mental, déjà inquiétant, de Jun, le blondinet avait juste l'impression que c'était une façon de dire qu'il n'avait pas autant d'importance que d'autres personnes. C'était idiot, ils s'étaient disputaient assez souvent sur le sujet de cette « importance » qu'ils avaient l'un pour l'autre et qu'ils ne devaient en fait surtout pas avoir.
Idiot.



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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyMar 16 Juin 2009 - 12:49

désolé ^^° => suite -__-°...

« Jun. »

Le nommé Jun resta silencieux, le regard dans le vide tout en tâtonnant une poche de son jean. Sentent la petite boite en fer, il se détendit et vint se blottir dans les bras de Lun, posant sa tête sur son épaule en fermant les yeux un instant. Plusieurs fois, il voulut ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais il restait figé dans les bras de Lun, profitant des caresses. Cette fois c'était bien Lun qui le faisait frissonner et non les goutes d'eau qui avaient cessées de débouler sur sa peau légèrement dorée. Lentement, Jun passa un bras autour de la taille de l'amant alors que l'autre main allait se loger dans son cou lors du court baiser.

« Je vais bien. J’étais un peu occupé ces derniers temps, mais tu m’as énormément manqué. Et j’étais un peu inquiet pour toi. M’en veux-tu de garder notre relation secrète ? »

Un léger sourire passa sur les lèvres de Jun alors qu'il levait les yeux vers son cadet en soupirant. D'un geste léger et gracieux, sans brusquerie, le jeune homme vint attraper la cigarette entre ses doigts et la porta à ses lèvres pour tirer une longue bouffée de fumée nocive. Il leva la tête, gardant la cigarette hors de portée de Lun au cas où celui ci désirerait la reprendre et fixa les fleurs, le visage dénué de toutes expressions d'abord puis il murmura.

- Tu fumes trop Lun...

Il se mit à sourire, pour un rien, alors d'une fleure se détruisait sous son nez, sous la brise et qu'un pétale venait se poser de nouveau sur sa joue. Il le chassa sans douceur, manquant de se griffer la joue, puis il reporta son attention sur Lun avec un sourire doux et amusé.

- Tu sais, c'est pas dans mes habitudes mais..., il rit puis observe d'un air sérieux le visage de Lun..... Si tu veux parler de quelque chose, un jour, par miracle... je sais aussi écouter. Je m'inquiètes pour toi...moi.

Il caressa le menton de Lun du bout du doigt puis lui rendit sa cigarette d'un geste nonchalant. Puis en se redressant lentement, le jeune homme déposa un baiser dans son cou en murmurant à son oreille avant de reprendre gentillement sa place dans ses bras.

- Ça va peut être te sembler égoïste mais je suis content de t'avoir manqué., il soupira puis reprit. Tu m'as manqué aussi... Et tu n'as aucune raison de m'inquiéter pour moi. Complètement inutile.

C'est vrai ? Au fond, qu'est ce qui pouvait bien être inquiétant. Le fait que son père lui parle plus que de raison d'une tout autre école que Keimoo en France ? Sa mère réglerait le problème, pas de quoi inquiéter monsieur le journaliste en herbe. Ses crises ? Ce n'est pas comme si Lun avait assistées aux pires et puis les laboratoires de son père faisait des merveilles, enfin presque. Son amant ? Il se voyait très peu en ce moment et Lun ne pouvait rien y faire parce que Lun ne remplaçait en aucun cas son amant. Ses cuites répétées ses derniers temps ? Mieux valait ne pas en parler. Ses séjours au poste ? La prochaine fois, il prendrait une maquette avec des chansons de V&V pour le faire écouter à ce flic.
Quand à savoir si Jun en voulait à Lun de garder leur relation secrète... Dans un sens oui. Il aurait préféré du moins faire comme s'ils étaient amis. Faire constamment attention à ne pas s'adresser la parole, c'était épuisant. Mais d'un autre côté...


- Je ne pense pas t'en vouloir. Après tout, c'est mieux pour toi que ça ne se sache pas.

Car de ce que Jun avait entendu, entre eux deux, c'était Lun qui était le mieux servit en pires rumeurs.

- Mais enfin... Juste se parler normalement dans les couloirs, je ne vois vraiment pas où était le problème Lun.
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptySam 11 Juil 2009 - 21:48

Est-ce que tu entends les bruits des arbres qui tombent dans les forêts où on coupe pour le profils des administrations occidentales ? Mon pays est cruel de faire souffrir les plantes d'ailleurs. Mille et une tendresses. Lun ne regretterait jamais sa relation avec Jun Masato bien que dans son coeur les arbres soient fréquemment coupé et ne peuvent pas toujours repousser. Il sait bien qu'ils ont tort de s'aimer. Ce qu'il ignore c'est les raisons qui pousse Jun à l'accepter auprès de lui au point de devenir dépendant. Cette dépendance même inquiète Lun.
Elle l'inquiète car demain est flou. Il ne sait pas toutes les choses qui viendront. Les belles qui le guideront vers les rires et les sourires et les affreuses qui le blesseront. Pourront-ils demeurer aussi proche quand la nuit les envahira et qu'ils devront faire les pires choix ? Le choix de leur vie qui influera sur la vie d'autres personnes.
On ne contrôle pas ses sentiments. Lun le savait mieux que personne. Si Jun le quittait, il serait malheureux mais il comprendrait. Il comprendrait qu'on ne puisse attendre de quelqu'un de lunatique une vie de bonheur. Et son coeur pourra pardonner et aimer autrement Jun. Comme un ami. Actuellement, les sentiments étaient incompréhensibles et indescriptibles dans le coeur de Lun. Parfois même il craignait ce qui suivrait.

La cigarette sur le bout des doigts de Lun rougie lorsqu'il la monta à ses lèvres. Les cendres pointant à son bout, il les fit tomber dans l'herbe. Son regard posé sur son ami et amant, Lun gardait un visage souriant. Approximativement identiquement à celui qu'il avait lorsqu'ils s'étaient croisé la première fois dans ce bar. Lun le savait : il l'avait séduit. Dès le premier baiser, il avait comprit qu'il avait à faire à un homme amoureux.
Il ne s'était pourtant pas stopper. Il l'avait au contraire séduit avec plus d'envie de conquête comme un pirate sur un bateau ennemi. L'alcool influent sur ses choix, il avait réussit à faire un crack boursier dans le pauvre coeur tendre du chanteur.
En y repensant, Lun avait un peu de mépris pour son comportement. Il avait mal agit en séduisant ce garçon, fallait-il qu'il se sente coupable ? Il ne se sentait pas coupable. La victime avait accepté de plein grès de se lier à lui. Ce serait se montrer égoïste que de lui en faire le reproche ! Et qu'importe ce que les spectateurs avaient pensé.

Là, où tout s'était compliqué c'était vis-à-vis des fans. Lun ne voulait pas que Jun souffre de la cruauté des gens. Il était un populaire lise et calme comme la belle Set'. Leurs déboires n'étaient pas véritablement connu et on les voyait comme des êtres parfaits. Ce n'était pas le cas de Lun qui avait tous les défauts et les vices du monde. Au contraire de ses deux amis qui devaient leurs popularité à leurs noms ou à leurs apparences, lui la devait à ses choix, son comportement et ses actions. Par bien des égards, son joli visage n'était pas un atout puisque cela ne le faisait que plus haïr de ses détracteurs.

- On est discret.
Confirma Lun, avant de regarder derrière Jun. Un enfant courrait vers son père et manqua de tomber en trébuchant sur un quelconque obstacle. Une lueur amusée traversa son regard et il planta ses deux yeux jades sur Jun.
- Ils ont raison. Remarqua-t-il lorsque Jun parla de se détester.

Caressant du bout des doigts le visage de son ami, Lun se demanda si Jun le détestait parfois. Lui, il lui arrivait de détester son ami. Lorsqu'il le voyait mal agir avec les autres ou avec lui-même. Lorsqu'il s'enfermait dans des silences par rapport à son père. Jun avait une blessure secrète, un douleur immense que Lun sentait au plus profond de lui. On l'avait blesser et qui ? Qui lui semblait être de sa famille. Ce père, peut-être. Ou un autre. Un autre que Lun n'arrivait pas à identifier. Un "lui" qui a fait trop de mal pour se permettre de continuer d'exister avec son crime.
Sauf que le crime, Lun ne savait pas ce qu'il était et il ne pouvait qu'imaginer avec tord ou raison ce qui avait pu arriver.
Ce qui était arrivé pour que Jun ne veuille pas en parler.

Lun cherchait à demi-mot. Il n'aimait pas particulièrement faire de la peine. Il savait juste qu'il fallait. Que ce secret étouffait Jun et que s'il ne le disait pas, il serait toujours ce garçon soumit à des crises d'hystérie.
Lui n'avait jamais avoué ses secrets à personne. Ceux qui savaient étaient là quand c'était arrivé. Évidemment, Maeki savait que Lun avait eu plusieurs père : puisqu'il vivait en Afrique près de chez lui. Évidemment que Maeki savait que Lun n'avait pas toujours été un enfant mature et plein de vice. Il l'avait connu petit enfant rieur et malicieux qui était torturé par les autres. Loin de la popularité actuelle. Tout comme Luc savait pertinemment que Lun avait aimé une fille à en mourir pour elle.
Cependant, Lun ne s'était jamais épanché sur ses malheurs. S'il s'était mit à en dire un, un autre, suivit d'un autre, il aurait eu l'impression de se noyer lui-même sur les émotions qui l'auraient submergé. Il préférait ne pas y penser : et pour faire l'ignorant, Lun se trouvait franchement doué. Particulièrement fort à faire l'ignorant face à toutes les cruautés du monde.

Les cruautés du monde dont Jun ne faisait pas partie.

Jun avait beau dire qu'il aimait qu'on parle de lui. Lun aurait préféré qu'il soit moins heureux d'être un populaire. Il n'approuvait pas tous ces jeunes populaires qui profitaient de leurs situations pour agir à leur guise. Pourtant il était avec eux. Lun était une des personnes les plus populaires de Keimoo. Dire le contraire, serait mentir. Il était populaire pour des milliers de raisons. Souvent les plus mauvaises étaient celles qui lui attirerait le plus de fans. Et quoiqu'il fasse, Lun ne pouvait véritablement pas éloigner cette image de lui :

- Plus il y aura des regards sur toi, moins nous pourrons nous voir.
Soupira Lun. Si Jun aimait tant que de ça être vu, c'était d'autant plus compliqué pour eux. Jouer les ennemis et les amants avaient un peu de complicité dans l'air. On le les louperait pas. A cause de ça, ils ne pourraient bientôt plus se voir dans l'académie même : et si Lun n'avait pas apprit que Jun était dans le parc, encore aujourd'hui, il ne serait pas vu !
Est-ce que Jun se rendait compte qu'ils auraient bientôt plus de complication ? Lorsque chacun se mettrait à chercher son amant ! Lun éviterait les rumeurs, celle-là. Il avait autre chose à faire pourtant que d'empêcher les commérages. Il faudrait alors affronter la réalité.

Les premières fois sont souvent douloureuses. La première fois qu'on naît, la première fois qu'on pleure, la première fois qu'on dit au revoir. La première fois qu'on dit adieu, qu'on dit je t'aime. La première fois qu'on couche. La première fois qu'on fait souffrir et qu'on tombe de haut.

Tu sais, Jun, il m'importe peu que tu gardes le secret.

La main caressant la joue quitta cette dernière. Lun monta la clope à ses lèvres pour la terminer avant de l'écraser sur le sol. Il poussa un soupir fatigué. Si c'était Jun qui le disait c'était différent que si c'était une autre personne. Lun lui laissait ce choix-là : Jun avait le droit de révéler leurs liaisons mais il faudrait alors en affronter les conséquences. Il était aussi possible qu'ils ne le demeurent pas : pour vivre heureux, vivons cachés, ne disait-il par le dicton ?

Et si Lun partageait qu'à moitié cette idée, il approuverait Jun dans son choix. Que ce soit celui de rester cacher ou celui d'avouer à tout le monde qu'il était l'amant de Lun. Ou plutôt que Lun était le sien, car Lun n'avait pas d'amoureux officiel. S'il aimait Elyott, ça ne pouvait compter en histoire d'amour sans retour de ce dernier.

Sans retour de ce garçon aux cheveux blonds et aux yeux si effroyablement séduisant ! Jamais Lun n'avait rencontré un amour aussi étrange que celui qui l'avait prit en croisant Elyott pour la première fois.

Et si Lun n'avait pas parlé d'Elyott à Jun, c'est qu'il savait ce que Jun pensait à ce sujet. A quoi bon attendre un amour perdu d'avance ? Ils n'étaient pas vraiment fait l'un pour l'autre, et jamais Lun n'avait embrassé les lèvres de la pomme comme il se pencha pour embrasser ceux de son Secret.

Un baiser. Un second, une main qui descend et il serre ce corps. Corps contre corps, le temps d'un langoureux échange, les yeux se refermant pour prendre un plus intense plaisir dans cette échange. Se plaisant à se perdre, dans cet amant de toujours ou d'un jour.

Lun abandonne pour l'instant le combat avec le père de Jun. L'autre, l'inconnu, ce n'est pas ainsi qu'il qualifie ses pères. Pourtant, lui, il en a trois. Le premier l'a abandonné, le second s'est suicidé et le dernier lui fait plus de reproches que ... de rien. Il ne lui fait que des reproches. Et si Lun sait pertinemment qu'il est maintenant un étranger pour les trois, il ne peut les qualifier d'autre, comme-ci ils n'existaient pas. Ils ont influé sur ses choix ... comme le père de Jun sur les siens. Pourquoi fallait-il qu'il fasse semblant que son père n'existe pas alors que c'était évident qu'une histoire les liait tous les deux ?

Un troisième baiser. Lun mordilla une bref seconde les lèvres goûteuses de son ami, se perdant à les embrasser pendant un long moment.

- Ca faisait longtemps qu'un plat ne m'avait pas autant tenté ...
remarqua Lun, demi flatteur, demi sincère. Il ne fallait pas oublier que jouer les dons Juan, c'était dans sa nature première. Il jouait bien le renard du petit prince, mais il jouait aussi bien le renard du corbeau. Il savait flotter entre l'un et l'autre des personnages, sautant du contes à la fable. Avec une moral à chaque fois, puisqu'il aimait tant les donner : les leçons de moral.
Éparses, il les semait, comme on distribue la bonne parole. Il n'avait rien pourtant d'un messie. Bien au contraire. Il se montrait parfois monstrueux, amnésique de ses erreurs et de son passé, rieur et moqueur. Ironique, il n'avait rien d'un sauveur. Il jouait particulièrement bien le rôle des démons de l'enfer, mais lorsque ses yeux se perdaient dans ceux de ses amants.

De son amant, et qu'il soufflait son prénom, alors de sa bouche mine d'or, sortait le plus beau des trésors.

Le plus beau des trésors enfermés dans son coeur, comme Lun aimait y enfermait parfois Jun. Même s'il ne pouvait le garder pour lui. Ce serait être tellement égoïste de le vouloir que pour lui. Comme il aurait été égoïste avec Setsumi. Pourtant, elle avait été si proche de l'amoureuse dans ce rôle-là !
Lun en parlerait un jour à Jun. Il lui parlerait de celle qui avait faillit remplacer Cassandre dans son coeur. Milady, Set', c'était les surnoms qui lui avait donné. Elle avait tout pour plaire et un point pour déplaire : ses nombreux amants. Lun ne voulait pas retomber dans les drames qui l'avait mené ici. Il avait quitté Set' car il ne voulait pas l'enfermer comme il avait enfermé Cassandre.
Et pour les mêmes raisons, il se trouvait à jouer les amants protecteurs avec Jun. Et pour la même raison, il finira par le quitter lorsqu'il pensera que la situation devient trop sérieuse et trop dangereuse.

Prenant une seconde clope dans ses doigts, Lun demeura figé en voyant Jun lui prendre. Dans un geste nonchalant, il leva les doigts pour l'attraper sans y parvenir. Demeurant, silencieux, le garçon releva un sourcil interrogatif en direction de Jun.

Pourquoi lui prendre sa clope pour en fumer et lui interdire de la reprendre ?
- Tu fumes trop, Lun !

Un éclat de rire sortit des lèvres de Lun. Oui ! Il fumait trop. Il buvait trop. Il se droguait même trop. Il baisait trop. Il était trop ... dans les excès. Il n'y pouvait rien. Il fumait pour calmer cette envie permanente en lui et lorsque ça ne suffisait pas, il se mettait à boire. Lorsqu'il en avait assez de boire, il lui semblait que se droguer était une bonne alternative.
Martyriser son corps le faisait bien marrer !

Il fumait trop et il le savait. Pourtant, aussi fragile qu'il pouvait parfois être, il savait qu'il avait tord. Il était trop jeune pour tout ça et il ne faisait que raccourcir sa durée de vie à chaque cigarette. Une publicité disait, une clope fumée, c'était une minute de moins à vivre. Lun devait avoir perdu de nombreuses années dans la nicotine. Jean Nicot qui l'avait envoyé à Catherine de Médicis afin de traiter les migraines de son fils savait-il l'effet qu'aurait son médicament miracle sur les générations futurs ? Il faut dire que si Christophe Colomb n'avait pas pas réussit son exploration et que l'Amérique n'avait pas été découverte, peut-être que rien ne se serait déroulé de cette manière-là.

- Et alors ?
Demanda-t-il avec une pointe de curiosité, avant de soupirer.
- Si tu veux parler de quelque chose, un jour, par miracle... je sais aussi écouter. Je m'inquiètes pour toi...moi.
- Cesse, Jun. Je ne veux pas me disputer avec toi, aujourd'hui.


Dernière édition par Lun Marv le Sam 11 Juil 2009 - 21:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptySam 11 Juil 2009 - 21:49

[2]


Lun referma ses bras sur Jun, et reprit sa clope en même temps que ce dernier lui rendait. Pour le remercier, le garçon embrassa la nuque de son aîné, avant de remonter la clope à ses lèvres. Il tira dessus, et laissa une bouffée de fumée allait s'écraser sur la joue de son camarade avec un sourire provocateur.
En général, Lun faisait en sorte que ses clopes ne gênent pas ses amis. Cette fumée rejetée en direction de Jun n'était qu'une simple provocation à ses mots.

Allant chercher les lèvres de son aîné, Lun le mit plus naturellement sur ses genoux. Une main descendant et remontant sur le haut de son ami. Les deux blonds ainsi auraient certainement fait figure d'image bandant pour n'importe quel pervers venu. Cette main caressante, ses lèvres se cherchant, ses souffles s'étouffant. Ces deux corps se cherchant et la fumée d'une clope caressant les visages trop prés avant de finir par s'écraser dans l'herbe à peine entamé.
Lun respecte les mots de Jun, il va cesser de fumer le temps de quelques secondes. Le temps de rire de ses propres mots :

- C'est normal de se manquer et de s'inquiéter l'un pour l'autre, nous
sommes ...

Lun ne termine pas sa phrase, riant de plus belle, dans une blague que lui seul doit comprendre. Il renverse Jun dans l'herbe, allant dessiner sa nuque si parfaite et plongeant en vampire pour mordre et marquer cette chair réactive.

Seulement, il redressa un regard sérieux pour demander à Jun s'il lui en voulait de taire leurs relations. Il vit immédiatement effectivement, Jun ne comprenait pas le choix de Lun. Soupirant, Lun caressa les lèvres de Jun, le laissant parler.
Son regard séducteur s'entortillant autour des paroles. C'était douloureux de voir que celui qu'on apprécie autant est blessé de notre comportement. Pourtant, les manoeuvres douteuses des fans de Jun pour séduire ce dernier laissaient présager des injections cruelles qu'ils mettraient en direct dans leurs paroles.

Qu'avait-il de commun ? Jun et Lun n'avaient rien pour se permettre d'être lié d'amitié. Jun était le type même du prince parfait qu'on admire comme tel ! Lun, au contraire, avait tout du prince mauvais garçon qui met la honte sur sa famille mais qu'on ne peut empêcher de vouloir.
Jun était le type qu'on rêvait d'épouser et Lun le type avec qui on rêvait de le trompait. Jun, l'homme qu'on rêvait éveillé et Lun celui qui violait dans les nuits.
Pouvaient-ils s'afficher ensemble ? Rien n'en était moins sûr.

- Je ne pense pas t'en vouloir. Après tout, c'est mieux pour toi que ça ne se sache pas.
- Menteur ... Souffla Lun.

Menteur, menteur. Tu dis que tu t'en fous et pourtant ton regard, ton corps et toute ta personne dise le contraire. Quel menteur, ce garçon-là, songea Lun en allant chercher un autre baiser. Sa main, toujours sous le haut de Jun, dessina un des boutons de chair. Caressant ce mamelon tentateur, Lun releva un sourcil :

- Mais enfin... Juste se parler normalement dans les couloirs, je ne vois vraiment pas où était le problème Lun.
- Aucun problème. Remarque Lun, en haussant des épaules.

Cassanova sourit ironiquement à ses propres paroles. Non, il n'y avait aucun problème à parler correctement à Jun dans les couloirs. Il pouvait d'ailleurs le faire, mais à chaque fois qu'il parlait à Jun, ils finissaient par s'embrasser – si ce n'était pas pour finir dans un lit, dans l'herbe, ou dans tout autre endroit mais toujours dans une position qui ne laissait clairement pas place au doute.

Alors le problème était que ...

- peut-on se parler "normalement" sans finir par ..., Lun pinça le morceau de chair définitivement trop tentant, venant toucher de la pointe des lèvres la tempe de Jun. Effleurant ce visage en remontant vers les cheveux, se perdant à dessiner son front, soufflant près de son oreille.
- Par s'embrasser ?

Lèvres qui effleurent les lèvres, souffle chaud contre souffle chaud. Lun soupire doucement, le regard se perdant dans une multitude de questions.

Non.

Il lui semblait peu probable qu'ils puissent se parler normalement dans les couloirs de l'école. Il lui semblait peu probable qu'en embrassant un autre, il puisse regarder Jun dans les yeux et demander avec tendresse s'il allait lui présenter un jour son amant secret.
Il pourrait, mais cela ne fera-t-il pas plus de mal que de bien à Jun ?

Cela ne risquait-il pas de le blesser que d'entendre les pseudo amis de Lun lui demander s'il avait répondu à l'affirmatif à la demande d'untel ou d'untel et comment s'était finit l'échange d'embrassades entre machin et lui ?
Même si souvent, c'était exagéré, Lun voyait mal Jun appréciait. Tout comme il risquait d'être encore plus blessé, si Lun ne disait qu'un bonjour froid, avant de passer à quelqu'un d'autre. Jun était unique, et en devenant son faux ennemi, il devenait par-là-même aussi unique qu'il l'était en réalité.

Lun n'avait pas trouvé de meilleure solution.

- Si tu penses qu'on peut, je ne vois pas de problème. Soyons de "normaux" amis, mon petit Jun !

Faisant claquer le normaux entre ses lèvres, le jeune homme se releva. Il ne tarda pas à refermer ses doigts sur ceux de Jun afin de le faire se relever à son tour. D'un geste de la main, il alla chercher ses doigts et se prit à les embrasser avec douceur.

- Et si nous perdions moins de temps en bavardage inutile.

D'un geste lent des mains, Lun défit le haut de Jun. Il prit le temps de caresser son corps avant de le mettre torse nu, ignorant le peu de passant. Ils étaient assez éloignés pour ne pas attirer les regards vers eux.
L'embrassant évidemment, les deux mains remontèrent pour se poser sur le visage de Jun.

- Jun, je risque de m'absenter pendant un certain temps. Peut-être un mois, ...

Ou comment changer d'avis et se mettre à bavarder alors qu'on vient de dire le contraire. Sauf que Lun ne jugeait pas son bavardage inutile : bien au contraire. Ils étaient un juin, Lun pensait revenir mi-juillet.

C'était une certitude, au fait. Il n'avait qu'un petit soucis à régler et la fête foraine avec Miu, puis il partirait. Il ne mettrait pas même l'école au courant et savait bien qu'il risquait d'être recherché au bout de deux semaines. Ce qui lui laissait moins de quatre semaines avant d'avoir des problèmes.

Il n'avait donc peu de temps, mais il ne voulait pas que Jun se fasse le moindre soucis.

Caressant les hanches de son camarade, Lun murmura lentement :

- C'est donc la dernière fois qu'on se voit avant mon retour dans quelques semaines. Respecte ce que tu viens de dire, et te fais pas de soucis.

Un baiser endormit et Lun pressa Jun contre l'arbre fleurie, où une fleur taquine retomba entre eux-deux, dans un petit bruit silencieux. Son enfant allait naître, Lun n'avait pas vraiment le choix. Il ne pouvait laisser Cassandre supporter cette épreuve tout seul. Il devait rentrer à Londres et s'occuper des derniers jours. Il devait savoir quoi faire : avant qu'elle n'abandonne leur enfant et ne lui brise le coeur.

Lun ne voulait pas la mort de cet enfant, et si Cassandre mettait ses menaces à exécutions, elle culpabiliserait. Stupide toxicomane qui s'était perdu depuis le départ de Lun et qui n'arrivait plus à assumer le poids de ses erreurs.
Il fallait l'aider, la sauver. La soutenir, du mieux qu'il pouvait.

Il devait au moins essayer.

- Quand je reviendrais, Jun ... Quand je reviendrais, je ne suis pas certain de ce qui arrivera. A petites doses, il est fort possible, que je ne revienne pas seul.
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyJeu 23 Juil 2009 - 22:20

La dépendance. Jun ne se drogue pas aux substances illicites... Enfin si, un peut, certaines. Il en a essayé des drogues, il y a aussi des médicaments, des calmants, qu'il prend loin des yeux de ses amis, loin des informations de son école. Celle qui consomme régulièrement n'est pas dangereuse pour son corps, mais pour son coeur. Dire qu'il ne s'en ait pas encore aperçut serait un mensonge, dire qu'il n'en ai pas conscient serait une grossière erreur. Il sait qu'il ne devrait pas mais c'est trop tard et l'impression de s'embourber dans son erreur et dans son plaisir se fait plus forte à chaque instant qu'il passe en compagnie de sa nouvelle drogue. Pourtant cette substance exquise et interdite, il ne peut pas s'en passer. Si on l'entendait, certains lui dirait que si, il peut s'en débarrasser. Et bien peut être qu'il ne veut pas alors ? Non en effet, il ne veut pas laisser cette douce sensation s'enfuir et la garder égoïstement avec lui jusqu'à en crever de douleur. Parce qu'elle faisait autant de mal que de bien, cette drogue, elle était pire que tout parce qu'elle était... un être humain.

Cet être humain est un garçon plus jeune que lui et pourtant, parfois plus mature. Jun l'observe et ne peut s'empêcher de le trouver beau et désirable. Est il entrain d'observer un ami ou un amant ? Nul ne saurait le dire, même en scrutant son oeil avec attention. Parce qu'il regarde les deux mais aucun à la fois, parce qu'il hésite, parce qu'il ne sait pas. Ce qu'il sait par contre, c'est que Lun n'est pas un ami comme les autres. Si c'était le cas, il ne le désirerait pas, du moins pas autant, et n'éprouverait pas le besoin de le sentir contre lui, de s'enivrer de son corps jusqu'à devenir fou. Jun ne couchait pas avec Kodaa, Lun n'était pas un ami comme Kodaa. Ni comme Elyott, ni comme les autres, Setsu-chan, Yuîchi... Il n'a pas besoin de ça pour les garder près de lui et leur montrer qu'il les apprécie. Lun, lui, le perd, le trouble et le chamboule et éveille ce besoin maladif et dangereux, honteux, d'être dans ses bras. Honteux ? Parce qu'il aime quelqu'un trop fort, et qu'il avait pensé, ne jamais pourvoir le trahir aussi bassement et pourtant il l'a fait, et recommence, jusqu'à s'effondrer, trop essoufflé par cette course folle. Lun est un ami différent et un amant particulier.

Un ami et amant qui s'inquiétait trop au goût de Jun. Il n'avait que faire des regards de ses groupies si elles apprenaient par mégarde qu'il avait une relation avec Kaede... ou avec Lun. Si elles le détestaient ? Il aurait les oreilles plus au calme mais il aurait toujours son charisme scotchant avec lui, il brillerait toujours, serait toujours aussi riche et on le regarderait peut être même plus que maintenant. Avec méprit, et alors ? Lun ne comprenait pas la désinvolture de Jun vis à vis de ce que les gens pouvaient penser de lui, et Jun ne comprenait pas cette inquiétude chez Lun. Pour Jun, seuls les regards comptaient, les pensées n'avaient d'importance que si elles émanaient de ses amis. Voilà pourquoi il n'était pas inquiet. La seule chose qui l'embêtait, c'était de savoir que les gens penseraient presque tous que Lun était l'unique fautif, ou du moins le mauvais garçon de l'histoire. Ce n'était pas entièrement faux... mais pas totalement vrai. Jun n'aurait jamais dût céder.


« On est discret. Ils ont raison. »

Nous sommes de très bons acteurs, se retint-il de faire remarquer à Lun alors qu'il sentait le bout des doigts de son ami sur sa joue. Il n'ajouta rien. Ses sentiments étaient trop confus et si parfois il ressentait une colère sourde dirigée vers le jeune homme, il ne savait dire pourquoi elle venait d'apparaître. Certes, des fois il se mettait à détester son caractère lunatique, sa jeunesse qui foutait le camp, sa précocité dans certains domaines et son innocence qui était malgré tout, toujours là et le rendait fragile. Et il détestait aussi ne rien pouvoir faire pour l'empêcher de faire toutes sortes de bêtises. Il était trop jeune. Vraiment trop au goût de Jun. Et sa curiosité, comme il l'a détestait elle aussi. Elle le faisait souffrir, comme une lame enfoncé dans son ventre ou dans son coeur, que Lun faisait tourner lentement en lui, dans sa chaire, toujours plus profondément. Mais heureusement pour l'instant, il l'avait épargné et avait retiré la lame pour la replanter une autre fois. Il détestait ça.

« Plus il y aura des regards sur toi, moins nous pourrons nous voir. »

Jun laissa un sourire amusé lui échapper.

- Et les regards qui glissent sur toi, en as tu conscience ? Ça ne changera rien Lun... du moins pas beaucoup... ce ne seront que des rumeurs qu'il faudra laisser glisser ou démentir à notre guise. Nous ne sommes plus des enfants... enfin toi... peut être encore un peu... Mais il y a d'autres endroits autour de nous que cette école avec ces groupes stupides.

Agacé, Jun secoua la tête en lâchant un soupire bref témoignant de son embêtement. Lui ne dirait rien. Pourtant il pourrait. S'il avouait qu'il était l'amant de Lun, à tout le monde, alors on laisserait Kaede tranquille, on laisserait leur histoire tranquille et tout le monde n'aurait d'yeux que pour les deux populaires. Si Lun n'avait pas eu l'importance qu'il avait à cet instant dans le coeur de Jun, alors le blondinet aurait suivit cette démarche. Jeter Lun en pâture à cette académie de rapaces pour protéger Kaede. Cependant aujourd'hui, il en est incapable. Pour Lun, il ne dira rien, il restera caché, son amant secret. Que Lun se taise ou non, au fond, n'avait pas beaucoup d'impact. Mais en choisissant le silence, Jun pensait lui accorder une certaine protection, jusqu'au moment où on les découvrirait. A ce moment là, Jun jouerait son meilleur numéro : celui du menteur.

Menteur sincère quand il embrasse son fruit défendu à lui. Fruit qui le tente, qui le hante et qu'il adore. Il l'embrasse encore et encore jusqu'à se perdre dans les effluves d'un plaisir interdit. Il goûta les lèvres de son ami et s'enivra de celles de son amant.


« Ca faisait longtemps qu'un plat ne m'avait pas autant tenté ... »

Jun n'en croyait que la moitié.

- C'est parce qu'on ne se voit pas assez., répondit simplement le blondinet sur une note amusée, sa voix, mélodie malicieuse, glissa sur ses lèvres comme le goût sucré d'un bonbon acidulé.

Il savait qu'il ne devait et ne pouvait demander plus, mais la remarque avait franchit la barrière de son esprit et il n'avait pu la rattraper. Tant pis, il se mit à rire, puis se calma, comme si on venait de lui faire, là, une douce plaisanterie, alors qu'il n'en était rien, en réalité. Mais il était vrai que la présence de Lun lui faisait du bien, plus que du mal, et qu'il sentait le manque qui s'était creusé en lui se remplir peut à peut d'un sentiment si doux, la satisfaction. Un jour peut être, ils pourraient se voir comme des amis, et se confier des choses précieuses sans que l'autre ne crie, ne panique, ne frappe, ne pleure, ne punisse, ne juge et ne... s'inquiète.
Un jour peut être.

Lorsqu'il ne frémirait plus en l'entendant rire et que son son coeur cesserait de s'affoler en voyant Lun heureux et paisible, pendant une simple fraction de seconde. Il se tourna vers lui, tirant la fumée nocive en lui alors qu'il fixait le rieur avec un oeil malicieux. Ce n'était pas drôle, Jun était sérieux. Mais l'expliquer à Lun serait une perte de temps. Il arrêterait disons, quelques minutes, peut être même jusqu'à ce qu'ils se séparent, puis quand Jun le reverrait, Lun sortirait une nouvelle cigarette. Il ne l'écouterait pas et Jun ne voulait pas lui faire la leçon, il s'inquiétait, sincèrement, comme lorsque Kaede l'avait réprimandé à l'hôtel, en voyant que le gamin innocent s'était plongé dans ce vice nocif.
« Et alors ? », alors rien... Il le disait c'est tout et peut être que Lun y repenserait lorsque tout à l'heure, il ressortira une cigarette. Il aura peut être un sourire en ré entendant son amant lui faire ce reproche, lui même avec la clope à la bouche, puis porterait le petit bâton de tabac à ses lèvres si désirables et hausserait les épaules en songeant qu'il pouvait aller se faire voir, le Jun, avec ses remarques. De nouveau, Jun dût retenir un rire, il pensait trop. Il jeta juste un petit regard provoquant et amusé à son ami, s'enfermant de nouveau dans son silence.


« Cesse, Jun. Je ne veux pas me disputer avec toi, aujourd'hui. »
- Je n'ai rien dis de mal.

Calmement, les bras de Lun l'emprisonnèrent et Jun se laissa enferme, s'appuyant contre lui en fixant les enfants jouant innocemment devant eux sans les voir. Il grimaça quand la fumée s'écrasa sur sa joue et jeta d'abord un regard agacé au joueur qui le tenait dans ses bras puis, haussant les épaules, s'amusa à venir souffler dans son cou en pouffant de rire. Vraiment ce gosse était incorrigible et ne l'écouterait jamais.
Jun vint trouver les lèvres qui semblaient le chercher, se bougeant lentement en des mouvements fluides pour passer ses bras autour du cou de son cadet, se cambrant légèrement sous la main caressante, mêlant son souffle au sien, ses lèvres attrapant d'abord fébrilement puis avec plus de gourmandises celles qui étaient venu le tenter, le chercher. Un plaisir pour les yeux certes et pourtant personne ne les voyait.
Nous sommes, tout et rien à la fois.

Sans surprise, Jun le laissa l'allonger sur le sol, dans l'herbe verte qui roussirait sûrement sous les prochaines chaleurs et qui se plierait sous son corps parcouru de nouveaux frissons alors que Lun reprenait ses marques, glissant ses doigts sous sa nuque. Jun glissa ses doigts dans la chevelure si douce de cet ange... déchu. Il ferma les yeux un instant, ses lèvres laissant passer un gémissement, ses dents vinrent mordre ses lèvres rosées, mais vint poser son oeil sur l'amant, se tortillant pour protester et murmura dans un souffle, reprochant malgré le bien que l'attention de Lun venait de lui faire.


- Ne me marques pas Lun...

Jun reposa sa tête dans l'herbe, se mettant à fixer l'air si sérieux et mature de son cadet avec un pincement au coeur. Que dire sur cette histoire. Ils tournaient en rond à chaque fois qu'ils en parlaient. La gardait secrète était en réalité une bonne idée, même si parfois, Jun aurait aimé pouvoir taquiner gentiment Lun dans un couloir, passer dans sa chambre pour lui faire écouter de la musique et aller espionner quelques aîné sous leurs douches, juste pour rire, couper l'eau de leur cabine... Des désirs qui étaient alors irréalisables maintenant qu'ils avaient unis leurs corps.
Jun était celui qui vivait caché, qui mentait à longueur de temps à tout le monde. Lun était le franc, celui qui ne mentait pas aux gens, qui n'avait pas de masque. Jun était celui qui trompait, sans arrêt et qui parfois y prenait un plaisir malsain... tromper son entourage avec sa bouille d'ange. Un secret.


« Menteur ... »

Oui. Menteur, menteur, menteur. Et Lun... Tu n'as encore rien vu de l'entendu de mon mensonge. Je suis capable d'aller tellement plus loin dans mon mensonge. Un jour de rupture... de notre rupture peut être. Le jour ou tu me verras avec mon père aussi, le jour ou tu me vois sourire devant tout ce monde. Mensonges, tromperie. Si tu savais, tu me tuerais. Il n'y a que parce que tu me touches, que tu sais que je mens. D'ailleurs trahit par son corps, Jun laissa un soupire s'échapper sous la caresse.

«  Peut-on se parler "normalement" sans finir par ..., Par s'embrasser ? »

Un gémissement s'échappa de sa gorge et Jun ferma les yeux, posant sa main sur celle de Lun par dessus le tissu, se mordillant al lèvre doucement. Sous les lèvres de Lun, il soupira, glissant une autre main sur son torse et serra ses doigts sur le haut du jeune homme en l'entendant. Il détourna d'ailleurs la tête, laissant le côté gauche visible et donc cachant son oeil, ne laissant voir que le bandeau aux allures de pansement sur son oeil. Pourtant, un sourire doux glissa sur ses lèvres. Relevant la tête au bout de quelques instants pour sentir les lèvres de Lun, il souriait.

- Non. On ne peut pas.
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyJeu 23 Juil 2009 - 22:21

part2

En effet, être un simple ami pour ce garçon si étrange qu'était Lun, Jun aurait trouvé ça si dévalorisant, si frustrant, si désagréable. Lun avait raison, Jun n'avait pas envie d'une relation normale avec Lun au fond. Il voulait être particulier, que les gens s'interrogent sur cette pseudo haine qui les séparait. C'était plus amusant au fond et puis après tout... N'aimait-il pas autant le regard de ses amis que celui de ses ennemis ? De nouveau il répéta en riant qu'ils ne pourraient pas, pour l'instant, être des amis normaux. Il assura d'ailleurs qu'au fond, il n'en avait pas envie, ça se lisait dans ses yeux emprunts d'un nouveau sentiment tordu. Il soupira à sa remarque.

- On ne parle pas souvent... pourtant.

Sentant son haut l'abandonner lentement, Jun jeta un regard autour d'eux avant de vraiment n'opposer aucune résistance aux gestes que Lun entreprit pour retirer le vêtement et passer ses mains sur son corps. Ferment les yeux, il posa un regard peu sage sur le visage qu'il attira à lui pour un baiser avide avant que ses mains ne le stoppent. Il le laissa alors reculer et parler, intrigué, il fronça les sourcils.

« Jun, je risque de m'absenter pendant un certain temps. Peut-être un mois, ... »

Écarquillant les yeux, Jun fixa avec intensité le visage de Lun devant cette déclaration à laquelle il ne s'attendait pas, mais alors pas du tout. Partir ? Pourquoi ? Qu'est ce qu'il pouvait bien aller faire ? Était ce grave ? Avait il fait une bêtise, allait il aider quelqu'un. Lun était trop gentil et se mettait dans des situations stupides aux yeux du blondinet, parfois pour rien. Cette simple phrase avait suffit à l'inquiéter. Avec qui partait-il ? Avait-il prévenu quelqu'un ? L'école ? Jun ne voulait pas qui l'ai des ennuies.

- Tu risques... ou tu vas t'absenter pendant un mois ? Où vas-tu ?

Il se mordit la lèvre, le laissant caresser ses hanches découvertes par le jean trop bas pour les rendre indescentes pour quiconque poserait les yeux sur elles. Il soupira, sachant à l'avance que ses questions agaceraient plus Lun qu'elles ne l'éclairerait lui mais il voulait tout de même tenter de savoir où ce gamin inconscient allait. A tout les coups il allait disparaître sans prévenir un adulte. La seule consolation qu'il trouva fut le fait qu'il lui en parle. Mais après tout il l'avait peut être déhà dit à tout un tas de monde.

« C'est donc la dernière fois qu'on se voit avant mon retour dans quelques semaines. Respecte ce que tu viens de dire, et te fais pas de soucis. »
- Et qu'est ce que j'ai dis ? Que je m'inquiétais pour toi et... ce départ ne fait qu'accentuer ... cette chose. Comment veux tu que je ne m'inquiètes pas hein ?

Il avait murmuré d'une voix douce mais qui trahissait très bien son inquiétude, sa curiosité et sa désapprobation. Cependant il ne lui dirait jamais de ne pas partir. D'abord parce que c'était inutile, ensuite parce que Lun au fond, devait avoir de bonnes raisons importantes pour lui, et si vraiment c'était une bêtise, il ne lui aurait probablement rien dit. Bref, tentant de lui faire confiance mais sans arriver à faire taire son inquiétude envers ce garçon cher à son coeur, il passa une main sur sa joue. Il répondit doucement à son baiser et ferma les yeux en sentant le tronc rugueux contre la peau dorée de son dos dans un soupire d'aise, il reposa ses yeux sur son amant.

« Quand je reviendrais, Jun ... Quand je reviendrais, je ne suis pas certain de ce qui arrivera. A petites doses, il est fort possible, que je ne revienne pas seul. »

L'oeil visible de Jun s'arrondit lentement et il scruta le visage de Lun avec une mine étonnée, surprise, se mordant la langue pour ne pas l'assaillir tout de suite de questions. Bon sang... Là il voulait vraiment poser ses questions. Allait-il ramener une fiancée ? Quel cauchemar cette curiosité ! Se tortillant contre l'arbre, il attira Lun dans ses bras et murmura.

- Je sais que tu n'aimes pas les questions mais... Avec qui reviendras-tu ?

Dans sa voix on sentait très bien qu'il n'attendait pas forcément de réponse et qu'il ne se vexerait pas si ça question tombait à l'eau comme un caillou qu'on croit bon pour faire des ricochets et qui sombre lamentablement dans l'eau sans un rebond. Soudain, ce fut comme si une petite loupiote s'était allumée dans sa tête et il fixa Lun longuement, ouvrant la bouche comme pour dire quelque chose mais il la referme pour aller rapidement déposer ses lèvres sur les siennes. Son idée était mauvaise... Lun rirait sûrement en l'entendant et n'en verrait pas l'utilité. Ça le ferait d'ailleurs probablement fuir plus vite qu'il ne le fera un jour. C'était idiot, n'empêche que l'idée ne voulait pas s'en aller.

- Je pourrais... Non laisses... J'espère que tu reviendras plutôt. Hm ? Et que tu ne te mettras pas dans des situations impossibles... Et que tu feras attention à toi... et que..., le jeune homme reprit son souffle et soupira, dépité.

- Je suis incapable de ne pas m'inquiéter...

Un nouveau soupire agacé, Jun pencha la tête sur le côté en glissant un doigt le long du torse de Lun puis murmura de nouveau avec une moue désolé de l'embêter encore avec ses questions.

- Qui as tu mis au courant ? L'école est prévenue ? Avec qui part tu... Trop de questions oui je sais...

Trop de questions qu'il ne pouvait pas retenir.
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyDim 9 Aoû 2009 - 2:39

Lorsqu'on annonce un départ à quelqu'un, on n'évite d'imaginer sa réaction. Sinon, on tremble de peur à l'idée de ce qu'il va penser et on n'arrive pas contrôler nos émotions. Quelques part, Lun avait toujours réussit à parfaitement gérer le flux de sentiments qui le traversait. Il n'était pas violent dans l'âme, beau parleur souvent. S'il savait se battre, ce n'était qu'avec ceux qui aimaient ça et parce que ça l'amusait aussi. Jamais pour faire mal ou dans une mauvaise intention. En réalité pour que Lun devienne violent avec quelqu'un, il fallait que cette personne ait une place unique dans son coeur. Que ce soit de manière positive ou négative. A son souvenir, peu de personne avait prit cette place. Cynthia et Daniel ses parents adoptifs avaient été confronté à cette violence.
Lun n'était alors qu'un petit garçon et face à cette belle femme rousse et cet homme élégant, il avait espérer trouver une place. Elle l'avait conduit à tant d'endroits et l'avaient tant couvé de cadeaux, que Lun avait commencé à pensé qu'il pourrait éventuellement lui faire plaisir. Lui dire maman. Elle l'avait trahit. Elle l'avait violé. Lun l'avait adoré puis haït. De par cela, il avait été plus que violent en essayant de la tuer alors qu'il n'avait pas douze ans.
Cependant, cette violence c'était évaporé avec le temps. Il ne restait qu'une haine foncièrement réciproque. Même si par bien des égards, Cynthia détestait plus Lun que lui-même. Il l'ignorait généralement tel un point noir sur le nez de son voisin de classe.
Daniel c'était différent. C'était l'inverse. Lun l'avait détesté : faible, absent. Daniel ne cessait de dire qu'il n'était pas vraiment de la famille, qu'il n'était que le fils adoptif de son frère Paul décédé et il oubliait de s'occuper de lui. Cependant, petit à petit, Daniel avait su s'attacher à ce garçon blond aux yeux verts et Lun avait finit par s'attacher à cet homme insensible tellement stupide. Lun était violent avec Daniel parce qu'il l'aimait beaucoup et qu'il ne savait pas lui dire.

En réalité, après ça, il n'y avait plus que Luc. Lun n'était pas violent physiquement avec Luc, même si parfois, il lui arrivait de vouloir le frapper. Cependant, il était fondamentalement injuste. Il lui donnait des ordres en permanence, quitte à se faire rembarrer après. Il l'insultait, le détestait, le menaçait. Luc était actuellement la personne la plus importante dans la vie de Lun. Parce que tout simplement Luc et Lun étaient amis d'enfance et ne s'étaient pas quitté depuis l'école primaire. C'était donc naturel que Lun soit plus lié à lui qu'à n'importe quel étudiant dans cette académie.

Ici Lun avait su se faire des amis et des ennemis sans le moindre problème. Jun en faisait fondamentalement partie. La question de l'amour ne se posait pas. Naturellement, Lun aimait beaucoup de monde ici et avait beaucoup de relations sexuelles mais généralement toujours avec les mêmes personnes. Cela dit, il se considérait comme célibataire et n'avouait d'affection sentimentale pour personne. Il ne comptait ni se mettre en couple, ou du moins, ne comptait pas s'impliquer dans une histoire compliquée. Bien des personnes l'avaient fait douter de son choix de célibataire. Jun n'en faisait pas partie : Jun était en couple. Lun l'avait apprit dès le premier soir. Lun n'avait donc jamais imaginé qu'il pourrait éventuellement avoir une histoire avec lui. Il s'interdisait d'y penser, même ne serait-ce qu'une seconde pendant le fantasme d'une nuit. Jamais. Lun était voleur dans l'âme, mais il ne volait jamais le coeur qu'on avait offert à quelqu'un d'autre. Jamais, ce serait comme piller une tombe. Et Lun était assez respectueux pour ne pas le faire.
Même s'il trompait parfois des personnes ou s'il buvait des bières dans un cimetière. Il y a une différence entre être le salaud qui ne respecte pas, et le salaud qui détruit l'autre.

Pourtant Jun comptait énormément aux yeux de Lun. Ce fut donc pratiquement naturellement qui lui avoua qu'il comptait partir, certainement, un temps de l'académie. Quitter l'académie n'était pas sans risque : puisqu'il pouvait être renvoyé en revenant, mais ce serait encore pire de laisser Cassandra accouchée toute seule. D'autant qu'il n'avait pas fondamentalement confiance en elle et que ces derniers coups de téléphones faisaient craindre à Lun qu'elle n'ait reprit l'alcool et surtout, la drogue.
Cassandra n'avait visiblement rien apprit de sa déchéance, elle voulait plonger encore plus bas. Lun ne la laisserait certainement pas faire. Il avait donc à régler un problème, voir deux. Devenir adulte à Londres grâce à la justice et à l'aide de Daniel, et ensuite, avoir la garde de l'enfant. Ou au moins, s'assurer qu'il ne finirait pas dans la poubelle d'une université comme lui s'y était retrouvé.

- Tu risques... ou tu vas t'absenter pendant un mois ? Où vas-tu ?

Deux questions posées par le garçon qui lui fait face. Lun regarde gravement Jun dans les yeux. Il ne le quitte pas, caressant doucement son visage. Il aimerait bien que Jun ai confiance en lui, mais comment pourrait-il ? Lun savait qu'il n'avait absolument rien prouvé. Au contraire, il n'avait jamais raconté sa vie à Jun. Il ne lui parlait ni de ses amis, ni de ses problèmes. Devait-il commencer à le faire ? Lun songea : "un peu." Le minimum. Assez pour ne pas trahir le peu de confiance qu'on lui accordait déjà.

Souriant, parce que la gravité se lie aussi dans un sourire, Lun prit la main de Jun afin de répondre à la question.

"Je risque. Si j'y arrive."


C'était là le doute. Lun voulait partir, mais il fallait encore que le billet commander sous un faux nom puisse passer et qu'à l'aéroport, il ne soit pas stoppé par les machines électroniques et les rappels. Lun avait bien piraté le système informatique, mais il savait aussi que le vecteur humain pouvait faire des miracles là où les machines avaient parfois laissé des failles. Il se méfiait donc d'un plan "trop parfait" et préférait se laisser une porte de sortie.

Quant à savoir où il allait. Lun soupira.

"Je vais en Angleterre."


Est-ce que Jun savait que Lun était anglais ? Lun ne pouvait pas en être certain. Certaines rumeurs disaient qui l'étaient, mais d'autres contredisaient. Lun ne l'avait jamais certifié, mais peut-être l'avait-il dit à Jun. Il n'en savait rien. Il ne se souvenait pas toujours de tout ce qu'il disait. Il pensait parler régulièrement de lui, tout de même. Ce qui était relativement faux : Lun était curieux, mais pas sur sa propre personne, ce serait ridicule, donc il ne parlait pas de lui.

Lun égoïstement aurait aimé que son ami ne s'inquiète pas pour lui. C'est idiot de demander à un ami : "Je fugue. Ne te fais pas de soucis." C'est comme dire à sa mère : "J'ai oublié ma pilule, ne te fais pas de soucis." Sans doute que si l'ami ou la mère n'est pas trop crétin, il se dira qu'on se fout un peu de sa gueule.
Pourtant l'anglais ne partait pas d'une mauvaise intention en le disant à Jun. Il eu cependant la réponse qu'il aurait du s'attendre. Parfois Lun loupait les sentiments et les réponses les plus prévisibles. Génie à la noix.

"Et qu'est ce que j'ai dis ? Que je m'inquiétais pour toi et... ce départ ne fait qu'accentuer ... cette chose. Comment veux tu que je ne m'inquiètes pas hein ?" Répondit Jun.

"Ne t'inquiète pas."
Répéta lentement Lun, joignant les deux mains de Jun dans les siennes pour les embrasser tendrement. "Ne te fais pas de soucis." Recommença-t-il, dans un seconde baiser. "Je sais ce que je fais."

Ce qui était relativement un mensonge. Lun partait, il partait seul. Il n'avait pas dit à Luc qu'il partait, trop occupé dans sa vie de sportif. Il n'avait pas dit à Elyott. Pas même à Set, pourtant c'était des proches dans un sens. Même des proches très proches, alors pourquoi Jun ? Peut-être parce que tout simplement Jun était égocentrique et autarcique. Il ne courrait pas après quelqu'un qui part. Il ne retiendrait pas quelqu'un comme Lun. Si Lun partait et ne revenait pas. Il serait malheureux, mais le rayerait ensuite de sa vie.

Enfin, c'est ce que Lun pensait. Il pensait vraisemblablement que Jun était assez fort.

"Je sais que tu n'aimes pas les questions mais... Avec qui reviendras-tu ?"

Lun fut attiré contre Jun par ce dernier, et il se mit à rire doucement, l'embrassant passionnément. Ses lèvres prenant celle de son jumeau de populaire, le bon prince et le méchant prince. Rire doux. Lun caresse la mâchoire de Jun du bout de son ongle et remonte sur les lèvres parfaites, y déposant un baiser papillon. Le pétale de ses lèvres de soie manquant de donner envie à à l'anglais d'y butiner encore un long moment pour y faire son miel.

"Je ne peux pas te le dire. Tant que je n'en suis pas certain. Cependant, ... Jun, je ne m'absenterais pas ainsi pour une amoureuse ou une histoire de sexe. Quand je t'ai rencontré, te souviens-tu de ce que j'ai dit ? J'aime quelqu'un qui ne m'aime pas. Cette personne est ici. Alors je ne ramènerais pas un amant qui comblera le vide de mon coeur."

Lun était amoureux et ça ne pourrait changer. Même si revoir Cassandra serait certainement un choc pour lui et qu'il devra affronter une grande crainte : retomber amoureux de la sorcière qui a volé la voix de la petite sirène et le corps d'une délicieuse ballerine. Lun sait pourtant qu'il doit l'affronter, parce que le poison dans son corps, il l'a connu avec. Elle l'a partagé avec lui, et il veut croire que la sorcière peut, à la fin du roman, redevenir une belle princesse repentie de ses erreurs.

Lun gronda lorsqu'il sentit que Jun voulait dire quelque chose qu'il ne prononça pas même. Une idée ? Quoiqu'il en soit, visiblement le japonais la jugea mauvaise ou ne préféra pas la dire. Lun ne posa pas de question. Jun avait le droit de garder ses pensées pour lui. Il n'irait certainement pas le forcer à le dire.

Cependant, il avait commencé. Il pourrait ? C'était inévitable. Lun leva un sourcil inquisiteur.

"Je pourrais... Non laisses... J'espère que tu reviendras plutôt. Hm ? Et que tu ne te mettras pas dans des situations impossibles... Et que tu feras attention à toi... et que..."
"Je reviendrais au plus tard début Aout."
Répliqua simplement Lun Marv. Ce qui d'ailleurs n'était d'un point vu chronologique pour son auteur pas si mal, car ça lui permettrait de faire un saut temporel et de se retrouver dans la bonne période de l'année.
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyDim 9 Aoû 2009 - 2:39

[Ils abusent pour un petit bout]


Lun était juste ennuyé pour les examens de fin d'années. Cependant, il avait déjà récolté assez de point pour passer dans la classe supérieur et il aurait le temps de passer les examens des principales matières. Ce n'était pas si grave de rater le facultatif, même si cela l'obligerait de ce fait à avoir des résultats moyens, alors qu'il avait une capacité au-dessus de ce qu'il donnerait.

"Qui as tu mis au courant ? L'école est prévenue ? Avec qui part tu... Trop de questions oui je sais..."

Du revers de la main Lun passa sur la joue de Jun. Il referma la main dans la sienne, s'amusant à titiller ses lèvres pour le faire taire dans ses questions. Riant de l'entendre dire qu'il en disait trop. Lun ne lui en voulait pas. Bien au contraire, il trouvait ça tellement mignon, même s'il ne pouvait pas répondre à toutes à la fois. Il avait tout de même essayé, à fur et à mesure d'y apporter une réponse satisfaisante qui ne conduisent pas à d'autres.

Qui était au courant ?

"Mon tuteur d'ici : Yuy qui tient le garage de moto plus bas de la seizième est au courant. Je serais malade une semaine, il m'excusera une seconde. Il m'a laissé ce temps pour mon soucis. Ensuite, il jouera à celui qui ne comprend pas où je suis passé."

Lun sourit pensivement. Il n'avait aucune raison de mentir à Yuy ici alors que l'homme s'était comporté avec gentillesse. Lun avait d'ailleurs bien fait : l'ancien flic aurait été au courant avant son départ et l'aurait bloqué à l'aéroport. D'ailleurs, Lun le croyant sur parole quand il disait qu'il feindrait de ne pas savoir, se trompait. Yuy l'excuserait une seconde semaines, s'il y avait besoin. Il protégerait du mieux qu'il pourrait l'oisillon sortant du nid. Lui n'avait pas envie de voir Lun voler sans filet, mais il n'avait pas le choix. Alors, s'il pouvait empêcher que la chasse soit ouverte trop rapidement pour laisser à l'enfant le temps de faire sa migration, il le ferrait. Le mieux qui'il pourrait.

L'école est prévenue ? C'était la seconde question. Lun hocha juste d'un non de la tête, indiquant clairement que non. Elle n'était pas prévenue, et gravement, il fixa Jun dans les yeux. Et elle ne devait surtout pas être prévenue. Lun n'avait aucune envie de finir renvoyer ! Il n'avait pas non plus envie de se justifier.
A cet instant précis, il s'inquiéta. Avait-il fait une erreur en parlant de cela à Jun ? Allait-il le dénoncer ?

Enfin, la dernière avec qui pars-tu ?

Quelle drôle de question. Lun avait-il dit qu'il partait avec quelqu'un ? Il aurait aimé partir avec Luc. Car Luc connaissait Cassandra, mais Luc était trop occupé. Lun ne voulait pas lui faire rater sa saison sportive. Il aurait aimé reprendre contact avec D'Artagnan ou son valet. Mais là, Lun ne savait pas qu'ils étaient plus proches qu'il ne le croyait.
John.
John aurait pu, mais John n'avait connu Cassandra qu'un an, après il avait été renvoyé. Lun se voyait mal aller voir John et lui demander de risquer sa situation, déjà conflictuelle à cause de son statut violent et ses anciens renvois et lui dire : "tu veux venir voir la fille qui m'a accusé d'être un violeur ?"

Non.

Vraisemblablement, Lun ne voyait pas d'autres options que de se rendre seul à Londres et de régler le problème avec Cassandra de vive voix. Il n'avait pas d'autres options. Il avait déjà perdu assez de temps à vouloir finir les principaux examens et à vouloir en parler avec ses amis d'ici. Il en avait conscience : être seul apporter une liberté de mouvement qu'avoir des amants ne permettaient pas. Il fallait les prévenir, les rassurer, et les empêcher de penser que Lun allait voir ailleurs.
Même si au fond, ça il s'en foutait. S'ils voulaient croire que Lun allait se taper une fille à fanfreluches, tant mieux pour eux.

"Jun. Plus de questions."


Lun posa le bout de ses doigts sur le visage de son amant. Il passa l'autre main derrière sa tête et l'embrassa chaleureusement. Il pinça durement un téton de chair, déshabillant innocemment son amant, avant de glisser le long de son corps. Lun embrassa le sexe entre le pantalon de Jun. Question ... Pourquoi était-il ambi ? Sexuellement ? Lun avait la réponse. Il aimait les mouvements des femmes et leurs seins si parfaits. Leurs sexes en forme d'un v, victorieux. Et la voix si bruyante leurs des ébats.
Il aimait les entendre bavarder inutilement après.
Il aimait les hommes parce qu'il avait quelque chose entre les jambes, un torse ferme et bien fait, et qu'il était parcouru de frisson grave qu'aucune femme ne pouvait avoir.
Alors qu'une femme n'était que douceur, intense, qu'on ne pouvait intensifier qu'au dernier moment de l'acte, et encore, en prenant garde. Les hommes pouvaient être touché plus brutalement. Bien que Lun soit toujours raffiné et délicat.

La violence pour la violence ? Jamais.

Jamais, cela ne servait à rien.

Lun ouvrit le pantalon de Jun, écartant les deux pans du tissu. Ses lèvres passèrent sur le tissu du sous-vêtements. Il s'en saisit entre ses dents, le baissant. Il s'aida d'un doigt, sortant ainsi le membre de Jun. Lun le prit entre ses doigts, y glissant une langue câline, revenant se coller contre Jun, gardant sa main sur le sexe.

Ce n'était peut-être pas une bonne idée, cette échange, et il en avait conscience.
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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptyVen 9 Oct 2009 - 22:14

Interdiction de commencer à s'imaginer des scénarios douteux dans sa tête alors que Lun venait à peine de lui apprendre qu'il allait s'absenter. Pourtant, il fallait être honnête, ce n'était pas les idées qui manquait et en se qui concernait les gens que Jun appréciait, il était capable de monter à des degrés d'imagination inimaginable juste parce qu'il était inquiet. Bon puisqu'on est aussi partit sur le chemin de l'honnêteté, il faut ajouter que le nombre de personnes pour qui Jun pourrait ressentir une telle inquiétude est assez restreint. Et c'est normal me direz vous, de la part d'un garçon qui ne pense qu'à lui même. Oui enfin s'il ne pendait réellement qu'à lui même, il ne serait pas entrain d'imaginer Lun avec les pires problèmes du monde, en plus de ceux qu'il a sûrement déjà et qui faisaient parfois enrager Jun lorsque le garçon réalisait qu'il n'en connaissait aucun. Ce n'est pas qu'il désirait faire une bonne action, ni se faire bien voir de son ami, et d'ailleurs il évitait le plus souvent que son entourage parle de ses problèmes parce qu'il n'en avait que faire de connaître les difficultés des uns et des autres. Il avait lui aussi ses problèmes et se mettait à croire injustement que s'il arrivait à cacher plus ou moins les siens pour ne pas en parler, les autres pouvaient aisément faire pareil.
Injuste petit prince. Mais c'était la règle.
Heureusement pour lui, parce que ce n'est pas non plus un monstre quoi qu'en disent certaines mauvaises langue qui prétendent qu'il est dénué de tout sentiment hormis l'amour qu'il se porte, cette règle, comme toute les règles, a des exceptions. Il faut comprendre ainsi que les gens qu'il désire voir proche de lui, le même nombre réduit du début, étaient ses exceptions et que même si ça ne se voyait pas toujours, et même pas du tout, lorsqu'il brillait au centre de ses fans et de leurs piaillements, il était capable d'être présent juste pour les écouter et sans pour autant que ça ne lui demande d'énormes efforts insurmontables.
Quoi qu'il dise, Lun faisait partit de ses exceptions et d'ailleurs, puis que le choix entre le qualificatif d'ami et celui d'amant était potentiellement problématique et assez difficile à faire, le blond serait donc... une exception. Un mot qui lui allait comme un gant aux yeux, ou devrait-on dire ''à l'oeil'', de Jun. Parce qu'il n'était ni une personne que Jun avait l'habitude de fréquenter, ni une personne différente qu'il voyait juste par curiosité. Parce qu'il avait fait un trou dans le coeur de Jun et s'y était loger sans poser de questions, d'ailleurs était il vraiment conscient de la place qu'il prenait ? Pas qu'il soit gros évidemment...

Expliqué comme ça, Jun comprenait peut être un tout petit peu mieux l'inquiétude qui le rongeait de l'intérieur et le flot impressionnant de questions qui venaient se perdre sur ses fines lèvres qu'il mordilla longuement, comme quelqu'un qui se ronge les ongles en état de stress. Le populaire réfléchissait, mais à quoi donc ... A le retenir ? Il en était tout simplement hors de question, il n'avait pas le droit de le faire et d'ailleurs il était fort probable que Lun lui rit au nez s'il émettait l'hypothèse que « ... il faudrait... peut être.... que tu restes... Lun. », et Jun ne voulait pas qu'il se moque de cette demande naïve parce qu'elle lui tenait drôle à coeur, à lui. Et puis de toute façon... Ce n'était certainement pas pour être retenu qu'il lui en avait parlé, le blondinet savait pertinemment que c'était égoïste de vouloir qu'il reste. Cependant, c'était cette inquiétude qui le poussait à mettre en doute la confiance qu'il lui accordait, et à ce demander ce que qu'il avait de si important à faire pour s'en aller comme ça et avec cet air aussi grave collé sur le visage.
Jun regarda leurs mains, tendu malgré les apparences, mais il se devait de sourire un peu, ce qu'il fit. Il fallait qu'il arrête vraiment un jour de tout dramatiser en ce qui concernait Lun... et les autres aussi d'ailleurs.


« Je risque. Si j'y arrive. »

L'égoïste demanda intérieurement qu'il n'y arrive pas. En Angleterre ? Il faut prendre un avion pour ça... Cet avion, il pouvait le rater, ou bien la machine pourrait ne pas décoller, Lun serait alors obligé et Jun n'y aurait été pour rien, il serrerait Lun dans ses bras en disant qu'il était désolé qu'il n'ai pas put partir, ce qui était tout de même sincère en réalité puisqu'au fond de lui il voulait croire à une bonne raison qui poussait Lun à partir, mais qu'il était aussi content qu'il soit resté.
L'avion pouvait aussi s'écraser. Et à cette pensée, Jun se serait frappé violemment la tête contre me tronc, sous les yeux de Lun s'il le fallait. Qu'est ce qu'il se trouvait stupide aujourd'hui ! Comme assez souvent quand il songeait trop à ses réactions vis à vis de Lun. Idiot de petit prince, il ne partait pas en montgolfière non plus... quoi que ?... Jun n'avait jamais eu peur en montant dans un avion et pourtant dieu sait le nombre de fois qu'il est monté à bord du moyen-de-transport-le-plus-sûr-du-monde.... Mais qu'est ce que Lun allait foutre en Angleterre bon sang. Il avait intérêt à avoir une super-méga-ultra bonne raison de le faire, ce à quoi Jun voulait croire, vraiment.


« Ne t'inquiète pas. » « Ne te fais pas de soucis. » « Je sais ce que je fais. »

Jun l'aurait giflé. Pas parce qu'il était en colère, non... il n'avait pas de raison de l'être parce que Lun l'avait prévenu de son départ. Il aurait été dans une colère noire si le garçon était partit sans rien dire et il lui aurait d'ailleurs fait payer très cher... Mais une gifle pour le réveiller, et lui faire arrêter de dire qu'il ne fallait pas qu'il s'inquiète. Le jeune homme planta un oeil habité d'une lueur outrée et il siffla entre ses dents serrées pour garder sa contenance, détournant le visage pour ne pas le voir embrasser ses mains comme si de rien était, comme si il venait à peine de s'agenouiller là pour lui demander « Comment s'est passé ta journée ? ». Pourtant il appréciait, c'était juste cette demande stupide de ne pas s'inquiéter qui le mettait sur les nerfs.
Idiot, abruti, crétin, enfant stupide...


- Tu as intérêt à revenir.... ,marmonna le jeune homme sur un ton de reproche enfantin et en s'entendant, le garçon sembla vouloir se rattraper avec la suite de sa phrase. ... vite et en aussi bon état qu'aujourd'hui... sinon... Je sais pas encore ce que je te ferais mais je le ferais.

Ça c'était de la menace. Non en fait ça n'en n'était pas une car Jun ne se sentait pas vraiment en mesure de le menacer, ni d'ailleurs d'avoir une raison de le faire. C'était une manière stupide d'une pseudo princesse idiote et maladroite pour dire à Lun qu'il cesserait de s'inquiéter quand il l'aura vu à son retour, en un seul morceau. Un petit sourire en coin glissa sur le visage du blondinet, se trouvant à son tour stupide.
Le baiser de Lun le rassura légèrement et il y répondit avec ardeur, les yeux fermés pour profiter de l'attention, de la douceur de cette bouche habile et si joliment dessinée qu'il ne se lassait pas de goûter alors qu'il aurait dût les voir comme le fruit défendu qu'il ne fait pas désirer de peur de se faire délicieusement empoisonné.
En l'écoutant, les doigts de pianistes de Jun glissèrent le long du dos de son ami qu'il maintenant doucement contre lui. Observant les alentours et pourtant si attentif. A l'entendre, sa raison avait l'air de se rapprocher de la bonne raison. Mais ce manque de précision ne plut pas beaucoup à Jun qui aurait souhaité quelque chose de plus détailler comme « Je vais là bas pour faire tel et tel choses » et non « Je vais là bas mais pas pour faire ça, ni ça, ni ça », ce qui laissait une marge bien plus grande. Intérieurement, le garçon laissa parler l'amant en lui pour ressentir un certain soulagement, la curiosité de l'ami par contre n'était pas du tout rassasié et l'inquiétude des deux était loin d'être calmé. Mais visiblement il faudrait qu'il s'y face jusqu'au retour de Lun, c'était bien ce que le garçon essayait de lui faire comprendre non ?

Jun ignora le grondement sourd qui suivit sa longue hésitation. Non finalement il ne demanderait rien, ne proposerait rien, même s'il en crevait d'envie... Alors il se contenta de jauger Lun du regard, pour tenter de deviner si oui ou non il pouvait laisser glisser innocemment son idée de ses lèvres et il se ravisa, trouvant autre chose à dire et remerciant intérieurement Lun de ne pas insister. C'était agréable parfois, de ne pas être forcé de toujours dire ce que l'on a pensé une fraction de seconde, même si au fond de lui peut être, aurait-il cédé à la demande de Lun pour lui dire ce qui lui avait traversé l'esprit durant quelques instants. Tant pis, il ne reviendrait pas dessus.

D'ailleurs après son flot de questions il voyait clairement le moment où Lun lui dirait, avec son petit air contrarié, « Trop de questions Jun », encore une fois, pour passer à travers les inquiétudes de son ami. Il revenait en août, au grand maximum. Que ferait-il à ce moment là, serait il encore là pour vérifier qu'il ne manquait pas à Lun une jambe ou un bras, pour voir ce qu'il avait ramené de si important en Angleterre ? En fait en y réfléchissant il n'y serait peut être pas... Pas tout de suite, et ça l'embêtait. Le jeune homme soupira et resta silencieux, attendant patiemment les réponses à ses questions qu'il eu... miraculeusement ? En tout cas il en était ravit et nota minutieusement dans sa tête ce que Lun lui disait sans rechigner.

Son tuteur ? Surprit, oui il arrivait encore à être surprit de ne pas connaître beaucoup de chose de la vie de Lun, lui qui habituellement connaissait tant de choses de ses anciens amants, de ses amis, mais trouvant l'information plus qu'intéressante, le jeune homme fixa Lun avec un grand intérêt. Ainsi donc il avait quand même mit un adulte au courant, rassuré, Jun songea que Lun n'était enfin de compte pas irrémédiablement inconscient et ça, contrairement à ses « Ne t'inquiètes pas », c'était quelque chose de vraiment rassurant. Ensuite il comprit bien vite que Lun n'avait pas eu l'intention de prévenir l'académie. Pourquoi ? Voilà encore une chose que Jun ne comprenait pas. C'était tellement plus facile d'inventer un bon mensonge pour être tranquille plutôt que de devoir faire vite avant d'être rattrapé par les questions. Encore une fois, leur méthode différait sur un point et Jun préférait la sienne, de toute façon ça n'avait rien d'étonnant, il préférait mentir pour être tranquille chose que, à son goût, Lun aurait dût faire. Le blondinet secoua la tête en soupirant et marmonna sans spécialement attendre de réponse.


- Tu aurais dût donner une excuse pour être tranquille...

« Jun. Plus de questions. »


Cette phrase allait finir par devenir celle que Jun détesterait le plus... plus encore que le « Je préfère qu'on reste ami ». Il n'avait pas le droit de décider quand la conversation devait prendre fin. D'ailleurs, le populaire lui répondit par une moue légèrement contrariée, et ouvrit la bouche pour protester, demander encore quelque chose mais les lèvres de Lun l'en s'empêchèrent. Étouffant un gémissement contre sa bouche, Jun perdit un instant, la notion de l'espace, pensant être à mille lieux du parc, dans un endroit calme, où ils ne seraient que tout les deux, alors qu'il faufilait ses doigts dans les cheveux de Lun. Pourtant ce n'était pas le cas. Ils étaient assis près d'un arbre, et lorsqu'il s'appuya contre lui une fois son haut envolé, le contact rêche du tronc lui fit ouvrir les yeux sur le décor qui les entourait. Le souffle de Lun sur son ventre le fit se tendre mais il voulu attendre encore un peu avant de l'arrêter, profiter encore un peu et espérer que personne ne porterait le regard à cet endroit, pour qu'il puisse juste encore un peu profiter des attentions si particulière de son exception. Il posa ses yeux sur la tête blonde qui s'aventurait sur son corps rendu plus sensible, le souffle chaud. Il caressa la nuque de son amant du bout des doigts. Il fallait qu'il l'arrête maintenant.

Il ferma les yeux. Non, attends, encore un tout petit peut. Ses doigts glissèrent dans le dos de Lun et la langue chaude qu'il sentit après avoir été délivré du sous-vêtements lui arracha un hoquet de plaisir qu'il n'eut pas le temps de retenir. Mordillant d'abord doucement sa lèvres, il la relâcha pour s'empresser de rejoindre les lèvres de Lun, un bras autour de son cou, posant l'autre main dans l'herbe. Le contact de celle-ci le sortit de son enivrement et il écarquilla les yeux qui allèrent se poser sur les enfants dans un petit parc loin d'eux, alors que Lun lui prodiguait de merveilleuses caresses. Ce n'était pas l'endroit, ni le moment... Enfin le moment, c'était toujours le moment avec Lun, ils ne savaient pas faire autrement. Mais dans cet endroit... Les joues de Jun s'empourprèrent rapidement, teintées par le plaisir et la gêne. La morale aurait voulu que le jeune homme repousse son amant avec douceur immédiatement, mais Lun allait partir alors...


- Lun... Lun attends.... y a... des enfants dans ce parc tu te souviens ? Et puis ... j'ai... une dernière question.... s'il te plait.

Il alla poser sa main sur le poignet de Lun pour le faire stopper au prix d'un gros effort de persuasion pour son lui intérieur, la respiration déjà plus chaude. C'était vrai, il avait une question, une vrai de vrai et pas du tout une excuse pour arrêter les caresses qu'il aurait volontiers laissé continuer s'il n'avait pas eu peur qu'un ballon atterrisse à côté d'eux pour qu'ils entendent une petite voix innocente murmurer « Qu'est ce que vous faiteuh ? » et ensuite tomber sur deux yeux innocents devant une scène qu'ils n'auraient pas du voir avant au moins une dizaine d'années. Il cligna un instant des yeux, silencieux puis murmura sa question, prudemment comme si l'intensité de sa voix allait favoriser la réponse.

- Ton tuteur aura de tes nouvelles ?

Était ce trop difficile de changer la tournure de la phrase en « Tu me donneras des nouvelles ? » Il y avait des tas de moyens de le dire. La version la plus détachée que Jun avait envisagé était quelque chose comme « Tu m'appelleras quand même un jour histoire que je sache si l'avion a pas exploser en route. »... Plutôt bien non ? Et complètement stupide. La question intelligente, ou du moins... un peu moins crétine était...

- J'veux dire... tu donneras des nouvelles à quelqu'un ? Tu sais, histoire de savoir si tu... vas à peut près bien.

Le sage petit prince blond agacé ? Oui il l'était. Ce n'était pas vraiment la faute de Lun cette fois. Enfin bien sur, si celui ci n'avait pas décidé de partir si loin, seul et inconsciemment, il est fort probable que Jun ne soit pas agacé, soit... Mais pour l'heure, ce n'était plus vraiment cette idée de voyage qui l'embêtait. Après tout, Lun possédait cette vie dont le japonais ignorait tout et dont il estimait ne pas avoir à ce mêler, de par sa place un peu étrange dans le coeur de Lun surement, si toute fois il en avait une. D'ailleurs le blondinet vint à penser que s'il avait quelques affaires à régler en France ou bien au coeur du Japon, il n'aurait surement pas apprécié que Lun vienne y fourrer son nez. Il le fourrait déjà suffisamment dans sa vie, enfin surtout dans celle de son idiot de père. Le jeune homme soupira doucement et se mit à jouer négligemment avec les cheveux de Lun, agréables au touché. Aïe. Lui en aurait-il parlé ? S'il avait décidé de retourné en France pour des affaires personnelles ? Probablement pas en fait. Où alors très peu. « Je vais voir ma famille en france, j'te préviens quand je rentre pour qu'on se croise discrètement par hasard. », voilà ce qu'il lui aurait probablement dit. Oui c'est vrai, c'était encore moins sincère que l'annonce de Lun, mais ça Jun l'ignorait. Et de toute façon, il était dans la nature de Jun de ne pas parler de sa famille, « Masato » étant déjà un nom assez lourd à porté, agréable certes, mais parfois contraignant, surtout dans le pays où il vivait actuellement. Pour ça, il préférait vivre en France... Et encore là bas non plus, il ne passait pas inaperçu... La Mongolie ?

*Dis Lun... et si j'allais vivre en Mongolie ? * Mais ça aussi, il se garda de ledire et se mit à sourire un peu bêtement en imaginant le garçon en face de lui à cheval sur une petite jument mongole, prêt de sa yourte, ou bien entrain de la traire... C'était RI-DI-CULE.
Après un instant où il fronça les sourcils, Jun haussa les épaules avec désinvolture pour déclarer comme il l'aurait fait à un de ses amis, un Kodaa, un Noa, même si Lun avait un statut bien plus particulier que le leur...


- Enfin t'es débrouillard... , je suppose que ça ira en te faisant confiance... pour l'école et... le reste... Après les exams je vais en France pour quelques jours, mais je suis... Joignable alors si l'envie te prends de me faire savoir que t'es toujours là...

Le garçon coula malgré tout un regard curieux sur Lun dans l'espoir d'être lus éclairé sur le sujet de son voyage mais il fut interrompu par l'arrivée d'un ballon qui roula près d'eux. C'était du mauvais côté, du côté de l'oeil abimé, alors Jun mit un certain temps à le voir. Et comme aucun enfant ne venait le récupérer, le blond repoussa l'objet d'un geste sec avec les manières gracieuses de sa mère, comme mesurées par des chaines invisibles. Fébrilement, ses doigts vinrent échouer sur les lèvres de Lun, pour les effleurer aussi prudemment qu'on effleure une toile que l'on a pas le droit de toucher dans une galerie d'art. Pendant que le guide a le dos tourné, juste pour voir quel effet, quelle texture, se cache sous une douce couleur attirante.

- C'est idiot mais... tu n'es pas encore partie que j'ai déjà hâte que tu reviennes... Si tu as le temps, ramènes moi un truc de là bas... Un petit bus à deux étages ou une vieille cabine téléphonique rouge en porte clé...

Idée stupide, Jun pouvait aller en Angleterre, à Londres, aussi facilement que lorsque vous vous rendez chez votre voisine. N'empêches que Jun aimerait bien qu'il est le temps, qu'il y pense. Qu'il pense à lui pendant son petit voyage important.
Égoïsme ? Sûrement.
Et comme un Jun ne sait jamais ce qu'il veut, comme un Jun est capricieux, qu'il veut tout et rien à la fois, qu'il désire et qu'il rejette tout en même temps, qu'il fuit tout en voulant affronter, le jeune homme revint prendre une main de Lun pour la poser sur son bas ventre doucement en se mordillant la langue. Parfois, il se demandait comment il arrivait à... garder ce courant d'air autour de lui.


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MessageSujet: Re: _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun]   _un Ma__ Soyons beaux et fous. [Lun&Jun] EmptySam 7 Nov 2009 - 21:34

Le parc était désert. Pour cause, une épaisse pluie tombait lourdement sur le sol s'abattant sans aucunes pitiés sur les feuilles jaunies, orangés et rougies de l'automne. Un léger vent frais s'incrustait dans les vêtements et faisait frisonner les plus hardis et les mieux habillés. Dans les jours qui suivront, le beau temps ne viendra certainement pas. Plus les jours passaient et plus l'automne venait. Il serait bientôt l'heure de la neige et des journées de gels. Ce qui n'empêcherait pas le club de jardinage de s'occuper des plantes et le club de théâtre de faire des représentations en plein air.

Et au milieu de ce parc si vide, un adolescent trop grand pour son âge était assit sur un banc. Il ne bougeait pas, ses habits trempés ne pouvant pas éponger une goutte d'eau supplémentaire. Son front dégoulinant de pluie relever vers cette dernière. La pluie, les démons de la nuit l'aiment. Elle appartient à leurs corps. La pluie est une amante. Intense, elle se charrie bien des dictons. Le pluie n'aime guère les pays effrayants.

C'est ici la dernière fois que Lun a vu Jun. C'est ici la dernière fois que Lun a pensé à ne pas aller à Londres. A ne pas être père. C'est ici le point de non retour de son histoire où il a prit la première décision capitale de sa vie. Il aurait une raison de vivre ! Il aurait des enfants. L'occidental avait quitté l'orient le temps d'une seconde pour plonger dans les prémices d'une vie nouvelle, une vie étrangère à toute celle qu'il avait connu juste ici. Une vie qui l'obligeait à prévoir ce qu'il ferrait le le jour suivant en se posant des questions qui ne l'auraient sans doute jamais effleuré avant ce jour.

Lorsqu'on regarde une étoile, cette dernière est souvent déjà disparue.
On contemple le passé, comme un vestige d'une autre vie.
Si quelqu'un nous regardait de là où elle se trouve.
Nous serions déjà effacés.


Un jour, aurait-il le droit de penser à Jun sans avoir le cœur brisé ? C'était un beau gâchis. Lun n'était pas stupide, il avait bien conscience qu'on n'attendait pas trois mois un type qui jouait aux montagnes russes avec les sentiments. Lui ne serait certainement pas capable de le faire. Pourquoi le prince hypocrite aurait-il eu le courage de l'attendre ? Certainement qu'il était impossible. Impossible de demander à Jun de demeurer des amants, des amis, des proches. Peut-être que Lun venait juste d'ouvrir les yeux.
Son cerveau ne cessait de le marteler lui rappelant ses obligations vis-à-vis des garçons. Lun n'avait pourtant pas garder un silence radio. Il avait envoyé ses sms, environ toutes les semaines. Court et brefs, un peu comme un télégramme dans l'ancien temps. Je vais bien. Je suis à Londres. Je pense à toi. Il fait beau. Je suis dans l'avion. Je suis à Keimoo.

Je suis dans le parc.

Je suis désolé, aurait sans doute été un message plus sincère. Qu'importait comment Lun essayait de tourner les rumeurs dans sa tête, il croyait ses sources en général. Des sources qui confirmaient que Jun n'était pas resté deux mois à l'attendre. Lun ne lui avait pas demandé. Il aurait été mal venu de le faire.
Il fallait être réalité. Tout comme Elyott devait avoir eu des amantes pendant trois mois, Jun devait avoir eu des amants. Et si Lun retrouvait l'un et l'autre maqués, il n'aurait qu'à s'en prendre à lui-même de demeurer dans l'incertitude d'un cœur anglais, soit trop petit pour comprendre, soit trop grand pour aimer correctement.

Difficile de savoir si Lun pleurait, ou s'il avait juste le visage triste. La pluie avait le bonheur d'effacer ce que le cœur voudrait tant faire sortir. Lun aimait bien Jun. Il n'en était pas amoureux. Il n'était pas amoureux de Jun. Il aimait sa présence, il aimait le protéger. Il aimait l'embrasser. Il aimait son cœur. Il aimait ses mains douces, son corps réactif. Il aimait sa langue taquine, sa repartie fine. Il aimait ses longues jambes de mannequins. Il aimait le prendre encore et encore et sentir leurs souffles se mêler dans une belle danse.

Mais ce n'était pas de l'amour. Il était un peu jaloux des autres amants de son compagnon, mais à bien y penser : s'il avait du aimer Jun, ils se seraient auto-détruit. Une autodestruction que Lun refusait d'affronter même si une partie de lui-même s'y était déjà préparé. Tôt ou tard, il faudrait bien dire à Jun ce qu'il avait sur le cœur.

Ou peut-être pas. Il valait mieux parfois taire ses craintes. Lun regarda son portable, constatant qu'il n'avait aucune réponse. Doucement, il chercha Sora dans la liste de ses contacts. La photographie du jeune homme avec un œil au beurre noir apparu à l'écran, et Lun se mit doucement à écrire sur le clavier :
« J'ai envie de toi. Lun. »
Évidemment c'était mi de la provocation, mi une réalité sourde et silencieuse. Il ne fallait pas se leurrer, il n'y avait aucune histoire d'amour entre Sora et Lun. Lun aimait juste lui envoyer ce genre de message. Énerver la racaille était devenue une seconde passion dans sa vie.

Sans doute que ça lui permettait de ne pas trop penser à Jun. Il voulait éviter ce souvenir craintif de ce jeune garçon devant lui. Il voulait presque l'oublier. Oublier Jun lui paraîtrait sans aucun doute de ne plus avoir autant à s'inquiéter pour l'homme et de pouvoir mieux affronter son futur à venir. Il voulait l'oublier, mais il ne pouvait pas.
Jun était comme Maeki. Pour le pire et pour le meilleur, ils faisaient partit de sa vie. Sans aucun doute si l'un n'était pas là, Lun sentait son cœur mourir d'un manque grossier. Ce n'était pas un égocentrique qui avait peur d'être oublié, même un véritable manque. L'impression qu'on a perdu quelqu'un, un sentiment qui nous était indispensable pour vivre comme la pièce moteur d'un moto trop usée qui devait finir à la casse.

Jun lui manquait.

Son rire lui manquait, son sourire lui manquait, ses crises lui manquaient, son arrogance, son impertinence. Sa manière d'être. Tout manquait à Lun. Tout ce qui était Jun. Sa colère quand on lui parlait de son père, ses baisers sucrés. Sa voix d'ange et ses cries de pouliche. Au fond, si Jun était devenu dans la vie de Lun un ami tellement proche que trois mois sans lui avait été un vrai calvaire. Lun avait l'impression de perdre Kodaa pour la seconde fois. Sauf que la place de Kodaa était maintenant occupé par cet écervelé jeune homme !

Il y avait aussi Elyott. Elyott, dont le prénom même faisait sourire Lun. Il aimerait qu'il soit là, l'embrasser, le tenir dans ses draps, dans des bras …. Pardon. Il voulait le posséder tout entier, le toucher, mais encore une fois. Ils n'étaient pas un couple. Lun était un solitaire, et à force de n'accepter personne, il finirait seul. Seul et ce serait bien fait pour lui. Le jour où Set', Jun, Elyott, Maeki et les autres en auront marre de Lun, Lun n'aurait plus personne. Et ce serait presque un juste retour à cette cause-là.

On peut toujours dit qu'on aime,
Sans pour autant que ce soit vrai.
Se mentir à soi-même,
C'est plus facile encore que de tromper.

Dans les mains de Lun, tout aussi mouillé que le reste, un petit objet. Ce n'était pas un bus anglais, ni une cabine téléphonique. Ce n'était pas le drapeau anglais, ni la château de la reine. Ce n'était pas une voiture avec un volant à part, un thé ou la sauce à la menthe. Ce n'était pas le Big-Ben, et encore moins le taxis anglais. Ce n'était pas un portrait de Lady Di. Ni un polo, ni un style british. Ni un déjeuner anglais, ni un nuage de lait.
Ce n'était pas même des bonbons ou des gâteaux anglais. Lun regarda tristement la petite boule souvenir dans sa main. Le genre d'objet ridicule qu'on offre sa grand-mère. Il avait passé plus de deux jours à chercher un cadeau, et il n'avait rien trouvé. Finalement, il avait cherché dans la malle chez son père.
Cette boule à neige, Lun l'avait acheté à l'âge de neuf ans. Il l'avait acheté pour Daniel, son père. Ce dernier le lui avait rendu en soupirant. « Lun, je ne suis pas ton père. » L'homme avait jeté la boule à neige à la poubelle et Lun avait été la recherché.
Maintenant, en la regardant sous la pluie, il se rendait compte à quel point c'était ridicule. Jun se moquerait de lui s'il lui offrait cela. Sans aucun doute, et il aurait bien raison. Soupirant, Lun la jeta dans l'herbe derrière lui.

Il commençait à faire tard et froid. Ce n'était pas l'écharpe et les gants conseillés par Ketty qui allaient l'empêcher de tomber malade. Il devait rentrer, il en avait conscience, mais au fond : rentrer où ?
Il n'en savait rien. Les jumeaux étaient encore chez Yuy, et l'homme s'en occupait mieux que lui. Lun savait qu'il allait devoir prendre les choses en main, mais il aurait tant aimé réglé la situation avant.

Reprenant son portable, Lun écrivit un message à Elyott. « La nuit, les petits pois sont-ils vraiment gris ? »
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