Si j'étais oiseau...(PV Ellen)[Hiatus]

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Et Miu offrait son visage à la carresse du vent. C'était un après-midi de mai, un peu ensoleillé, et où le vent soufflait. Un peu trop fort. Miu avait revêtu un pantacourt de jean customisé, et un t-shirt bleu ample qui lui arrivait jusqu'aux hanches. Là-haut, assise sur le toit, elle se sentait un peu libre. Elle avait l'impression d'être bien, parmi le ciel et les oiseaux. Un peu aventurière. Doucement, elle se leva et marcha sur le toit, avec grâce et délicatesse, bras tendus. Ses cheveux voltigaient autour d'elle, ce qui lui arracha un sourire. Il faisait un peu frais, et Miu frissonnait. Elle avait pensé ce matin que ce n'était pas la peine d'enfiler un gilet. Elle était comme ça: elle ne prévoyait jamais rien. Au bout d'un moment, elle s'arrêta de marcher pour regarder le vol d'oiseaux au noms inconnus dans le ciel. Elle soupira. Si elle était réincarnée en animal, ce serait un oiseau. Enfin, du moins, elle l'espérait. Mais elle n'était pas sûre d'être aussi libre que ces animaux. Indépendante, oui, mais pas totalement libre. Elle pensa à Lun. Il l'avait aidée à sortir de sa bulle...enfin, du moins, il avait ouvert un trou dans la bulle. Maintenant, il fallait qu'elle en sorte complètement. Mais pas tout de suite. Elle n'était pas encore prête. Pendant toutes ces années, elle n'avait pas eu d'amis, et on ne changeait pas les choses comme ça du jour au lendemain. Elle faisait des efforts: elle souriait aux gens, disait même bonjour. Mais elle ne se liait pas encore. C'est pour cela que quand elle aperçut du haut de son perchoir une silhouette s'avançant sur le toit, elle n'en fut pas ravie. Elle aimait encore trop la solitude pour ça. Parce que solitude=liberté, dans sa tête. Néanmoins, lorqu'elle vit la silhouette se diriger vers elle, elle se prépara à sourire mentalement. Comme ça, elle ne ferait pas mauvaise impression. Elle étendit encore plus les bras, son t-shirt se rabattant contre son corps au gré du vent, et esquissa un sourire. Miu la sauvage allait devenir un peu plus sympathique...elle ferma les yeux, se laissant bercer par la caresse du vent. L'inconnu(e) trouverait peut-être ça étrange, mais qu'importe. Il ne fallait pas trop avoir peur du regard des autres. C''est ce que Miu avait compris de "l'enseignement" de Lun. Elle avait fini par s'avouer que si elle n'allait pas vers les autres, c'était en partie parce qu'elle avait peur. Au début, ça avait été un suplice de l'admettre: quoi, elle Miu, la jeune fille qui n'avait peur de rien quand elle était sur une poutre en gym ou quand elle grimpait aux arbres avait peur des gens! C'était bizarre. Et pourtant, c'était vrai. En partie, parce que son caractère naturel l'avait faite indépendante. Elle soupira longuement, et sautilla sur le toit. Sa mission du jour était de sourire à cette jeune personne.

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Lorsqu’elle ouvrit la porte, Ellen fut accueillie par une douce chaleur, chassant brises et marées de vent qui avaient mêlé sa longue chevelure dorée. Elle passa une main dans sa mèche, l’ébroua sauvagement, avant de s’adosser contre la porte pour la refermer derrière elle. Elle frémit, observa le long couloir qui l’attendait, tandis qu’elle tentait finalement de se coiffer. Et, lorsque sa main effleura sa joue, elle émit un léger grognement ; sa peau était gelée, aussi froide que de la glace, ce qui amplifiait l’idée qu’on aurait pu facilement la prendre pour une poupée de porcelaine. Ce fut alors de mauvaise humeur qu’elle se mit à marcher, progressant dans une direction qui lui était totalement inconnue. Mais peu lui importait, du moment qu’elle arrivait à fuir le vent glacé qui rugissait dehors, léchant les murs de l’académie et frappant les vitres, menaçant quiconque s’aventurait dehors de lui mordre la peau. Elle frissonna, finit par éternuer. Elle qui ne tombait pas facilement malade se voyait rattrapée par un rhume dès plus stupides…quelle poisse ! Et saleté de vent ! Elle se mit à insulter le temps du jour avec une ardeur peu croyable pour une jeune femme, d’autant plus que sa voix envahissait les lieux, pouvant effrayer n’importe quel élève. D’ailleurs, un groupe de jeunes garçons vint à la croiser, et elle se fit toute petite dans son écharpe en forme de chat, tandis qu’ils la toisaient dans un silence épouvantablement long, terriblement gênant. Alors elle arriva près d’un escalier étroit, fin, et en colimaçon. Elle passa devant, fit quelques pas en arrière et observa ce chemin qui attisait sa gourmandise de savoir ce qui se tramait là-haut.

Curieuse comme n’importe qui d’autre n’aurait pu l’être autant qu’elle, elle vérifia si son appareil photo était bien accroché à son cou et cramponna sa peluche– car elle se pavanait toujours avec son appareil photo et sa peluche fétiche, et elle se mit à grimper les escaliers quatre à quatre, s’épuisant au bout de quelques minutes de cet effort involontaire. Ellen débarqua finalement sur le toit, après avoir poussé violemment une porte qui rechignait à la faire sortir. Quand le vent se mit à gifler son nez malade et ses yeux cernés, elle résista à l’envie de crier haut et fort qu’elle n’aimait pas cette fichue journée gâchée par un temps aussi raté. Sa main pâle se posa sur la poignée de la porte, qu’elle observa avec une douceur infantile.

Ah, gentille porte, tu savais que j’allais dehors, hein ? C’est pour ça que tu voulais pas t’ouvrir, hein ? Tu compatissais avec m…

Ellen se tu, car elle avait entendu du bruit derrière elle. Elle se détourna vers la silhouette qui gigotait en contrebas du toit, près du bord et des cheminées. Petite silhouette svelte et surtout peu vêtue, qui dansait au milieu du vent sans prendre conscience des dangers conséquents de cette balade risquée. Elle décida alors de s’approcher, doucement mais sûrement, luttant contre un curieux vertige qui nouait son estomac.

Salut ! Hm…moi c’est Ellen. Je ne te dérange pas ?

Quelle question ! De toute manière, elle n’était pas prête à partir.

Juste un conseil, tu ferais mieux de ne pas trop t’approcher du bord. Le vent se lève encore et pourrait te faire tomber.

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Une jeune fille aux cheveux blonds et aux yeux bleus, fine, et à la peau pâle. Ellen...un prénom qui sonnait bien. Et si elle la dérangeait? Hum...Miu aurait volontiers profité de sa solitude avec le vent, mais ce n'était pas très poli de ne pas répondre...ni très sociable. Alors, comme elle se l'était dit, elle fit un effort, baissa les bras, et se retourna.

-Non...et...je....je m'appelle Miu.

Elle n'était même pas capable de prononcer une phrase sans chercher ses mots. Dire bonjour à quelqu'un était assez compliqué pour elle. Elle détailla discrètement la jeune inconnue. Elle portait une écharpe en forme de chat, un appareil photo et...une peluche? Miu ne rêvait pas. Elle avait une peluche. Miu savait que dans cette académie, il y avait des excentriques: punks, colorés, gothiques, hippies...mais parfois, c'était vraiment spécial. Bof, et puis, si elle aimait sa peluche, pourquoi pas?

-Ne t'en fais pas, je ne tomberai pas.

C'était une voix remplie d'assurance, pas comme sa première phrase. Pendant un moment, Miu s'était retenue de lui dire de se mêler de ses affaires. Puis, alors qu'elle allait justement le dire, elle s'était mordue la lèvre, et s'était dit que certainement, la jeune fille ne cherchait pas à lui faire la leçon, mais qu'elle était seulement inquiète. Et, c'était plutôt gentil. Il ne fallait pas qu'elle envoie balader tous ceux qu'elle croisait, sinon, elle se retrouverait vraiment seule. Bon. Que devait-elle faire maintenant? Proposer à la fille de se laisser porter par le vent, en fermant les yeux? Miu doutait beaucoup qu'elle apprécierait. Ou peut-être arrêter et engager la conversation? Miu n'était pas sûre de pouvoir. Elle se remit donc à étendre les bras, comme un oiseau, et à attendre. Ellen devait trouver ça étrange. Miu adorait sentir le vent contre elle, mais elle se sentait un peu gênée par la présence de la jeune fille, ce pourquoi elle arrêta, et en recommençant à bafouiller, elle dit:

-Je...tu...ça fait longtemps que tu es ici?

C'était la phrase la plus débile, la plus courante, et la plus facile qu'elle ait pu trouvée. Pourvu que la jeune fille ne la trouve pas bizarre et à côté de la plaque.

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Désormais Ellen était assez proche de la jeune inconnue pour lui parler sans crier, mais aussi assez loin du bord pour ne pas inciter sa maladresse à faire jouer ses jambes de coton. D’ailleurs, elle passa un bras hésitant autour de la cheminée qui était la plus proche, ses doigts griffant la pierre et trahissant son affreux et inutile vertige. Tandis qu’elle replaçait son écharpe étrange et qu’elle serrait un peu plus sa peluche contre son ventre, la jeune fille se présenta sous le nom de Miu. Elle sourit, c’était terriblement mignon comme prénom. Cela lui faisait ostensiblement penser à un chat, mais qu’importe, elle venait de déceler la peur qui la faisait bafouiller. Timidité ? C’était sûrement ça, mais cela n’avait rien de dérangeant, car après tout, Ellen n’était pas non plus très douée avec les gens la première fois. Miu lui assura finalement qu’elle ne tomberait pas. La blondinette s’apprêta à rappliquer, mais elle se tu, mieux valait ne rien dire. Un silence agréable vint alors surplomber leur mini conversation. Seul le vent et ses rafales glacées venait gifler les surfaces trop lisses de l’académie, émettant un sifflement aiguë et désordonné. L’interlocutrice d’Ellen se mit alors à étendre les bras, tels les ailes d’un oiseau, prête à se laisser porter par la douceur dangereuse de cette force de la nature. Au final, alors qu’elle allait l’imiter car curieuse de la sensation que l’on pouvait ressentir, Miu ramena ses bras contres ses hanches, lui demandant timidement si cela faisait longtemps qu’elle était ici. Ellen esquissa un sourire, s’agrippa un peu plus à la cheminée.

« Non, en fait je suis assez nouvelle dans l’académie. Je découvre pour la première fois les toits, et je dois dire qu’avec ce temps, je m’en serais bien…bien passée… »

La fin de sa phrase fut interrompue par un éternuement digne d’un gros rhume indigne, ingrat et tous les mauvais adjectifs possibles et inimaginables ! Elle se décrocha vivement de la cheminée, plaça ses mains devant son nez avec le désir de le réchauffer un peu, pauvres narines glacées et rouges… La chair de poule s’était dressée sur ses bras, elle gigota un peu sans pour autant se rapprocher du bord. On ne savait jamais, avec elle, car tout incident pouvait arriver à n’importe quel moment. Elle tenait à sa vie et ne désirait donc pas risquer de chuter d’une bonne vingtaine de mètres. Elle dirigea son regard d’azur vers Miu, et lui esquissa un sourire, avant de lui retourner la question, en parlant du nez.

« Et toi, depuis combien de temps tu es ici ? »

Elle n’attendit pas sa réponse pour surmonter son vertige et s’écarter légèrement de la cheminée, cherchant à imiter ses gestes qui lui procurèrent aussitôt une sensation de liberté. Les bras écartés, tout comme Miu l’avait fait quelques minutes auparavant, elle eut un grand sourire en sentant le vent gifler ses bras, ses membres, secouer ses cheveux dorés qui ne ressemblaient désormais plus à grand-chose d’autre qu’à une tignasse de mèches entremêlées. Mais le vent était trop fort, elle du faire un pas en arrière pour éviter que celui-ci ne la pousse dos à terre. Elle perdit l’équilibre, se retint à la cheminée, le cœur battant à tout rompre. Le vide n’était pas si loin que ça, il ne valait mieux pas tenter l’impossible.

« Je me demande comment tu peux faire pour tenir debout avec ce vent… ! »

[HRPG : Pfou ! J'y suis enfin arrivé ;p Désolée pour le retard, et pour le rp' un peu minable que je t'ai fais là =o]

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Miu voyait bien que la jeune fille avait le vertige. Mais pour quelqu'un qui avait un peu de mal avec la hauteur, elle s'en sortait bien! Elle devait se dire que Miu était un peu spéciale, là, en équilibre sur le toit, les bras écartés et le visage au vent, yeux fermés. Elle savourait.

-C'est vrai qu'il fait un peu de vent..commenta Miu

Un peu de vent?! Voilà qui s'appelait un euphémisme. Il y avait de grosses bourrasques. Pourtant, cela ne dérangeait pas Miu, qui loin de s'occuper du froid, aimait la sensation de ce vent qui la secouait. Un éternuement fit sortir Miu de son impression de liberté. Ellen venait d'éternuer. Miu se tourna et fit un sourire. La pauvre avait l'air complètement gelée. Si Miu avait eu un mouchoir, elle le lui aurait tendu, mais elle n'avait rien d'autre que son pantalon et sa chemise. Si elle avait eu un peu d'audace, elle aurait conseillé à la jeune fille de rentrer pour ne pas tomber malade, mais elle n'avait pas l'habitude de dire aux autres ce qu'il devait faire.

-Deux mois, environ, répondit Miu à la question de la jeune fille

Elle la vit s'approcher du bord, et imitait ses mouvements. Pendant quelques instants, elle contempla la jeune fille dont les cheveux dorés s'emmêlaient à cause du vent. C'était charmant.

-Oh ben...je...je suppose que...j'ai l'habitude.

En fait, l'équilibre dont Miu faisait preuve était en partie dû à ses quatre ans de gymnastique, qu'elle avait arrêté à l'âge de douze ans.

-Mais...tu te débrouilles bien, ajouta-t-elle timidement

Un compliment, ça ne faisait pas de mal? Et puis, d'après ce qu'elle avait entendu dire, les gens aimaient bien en recevoir. Et celui-là était sincère.

[Désolée, c'est un peu court]