"Mais qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?!" [PV Alix Jäger]

Mais qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?!

Alix Jäger

Le soleil était levé depuis un bon moment déjà lorsqu'Amalia monta les dernières marches qui la séparaient du premier étage. La jeune femme était arrivée à la gare de Keimoo il y a peu, justement pour intégrer l'Académie Keimoo, si réputée au Japon.
En pénétrant dans le couloir , la brune put voir l'alignement de portes identiques. Une parfaite symétrie qui ressemblait bien à la réputation de l'école: perfection ou rien, ce qui représentait à l'identique la devise de la jeune demoiselle qui ne se trouva aucunement gênée de cette uniformité quoiqu'un peu froide. Les lycéennes présentes discutaient gaiement entre elles par petits groupes bien distincts: on pouvait d'abord apercevoir trois jolies filles arborant des vêtements luxueux ainsi qu'une chevelure bien domptée et un maquillage discret, raffiné et élaboré, des populaires à n'en point douté. Un peu plus loin une autre lycéenne qui bougeait légèrement la tête au rythme de la musique que diffusait ses écouteurs, marchait la tête baissée sur son carnet où elle écrivait activement, tout en se dirigeant vraisemblablement vers l'escalier menant au rez-de-chaussée, une artiste sans doute. Deux lycéennes tatouées, dont l'une semblait avoir des origines occidentales, fumaient des cigarettes à la fenêtre, n'ayant visiblement que faire du règlement intérieur qui l'interdisait, mais les lycéennes présentes ne comptaient certainement pas les dénoncer, il n'y avait qu'à voir la peur qu'elles inspiraient lorsque leur regard croisait celui de leur camarades, deux racailles dans l'âme.
Tout ce beau monde se trouvait stratégiquement éloigné l'un de l'autre, à croire qu'ils avaient tous une maladie contagieuse, mais pourtant tous parlaient sur son voisin à qui il n'avait sans doute jamais parlé. Le monde était fait ainsi, il critiquait ce qu'il ne connaissait pas et même si ses propos étaient faux, il était écouté.

Le bruits des talons d'Amalia annoncèrent son arrivée avant que l'on ne la voit. Elle marcha tout en observant les numéros se trouvant sur les portes, à la recherche de la 102, la chambre qui lui avait été attribuée. Les lycéennes présentes interrompirent leur conversation pour la dévisager avant de chuchoter entre elles sans la lâcher du regard. Tandis que les populaires sortaient déjà leur portable pour la prendre en photo et envoyer à Hana' ♥ la croustillante découverte qu'elle venait de faire. Aussitôt envoyée, elles se concertèrent entre elle pour ragoter sur la prochaine conquête qu'elle allait faire et parier sur celle d'entre elle qui réussirait à s'en approcher. La petite artiste distraite remarqua à peine sa présence, absorbait par les délicates lettres en arabesques qu'elle traçait. Les deux racailles, quant à elles, lui jetèrent un rapide regard emplit d'hostilité, elles échangèrent quelques mots sur l'ex mannequin qui exprimaient leur mépris envers cette dernière ; après tout, ce n'était qu'une jolie poupée à la réputation suffisamment dégradante pour que l'on puisse la critiquer alors pourquoi s'en priver ?

Les longs cheveux noirs de la belle se balançaient dans son dos au gré de ses mouvements. Ses yeux turquoise, semblables à deux tourmalines bleu-verte, continuait de jauger les numéros des portes ; le visage inexpressif, elle entendait pourtant clairement ce qui se disait autour d'elle, simplement l'ex star de la mode était habituée à cela et ça ne la touchait plus à présent.
Aujourd'hui elle portait une tunique d'un vert très sombre à bretelle, resserrée par une ceinture se situant en dessous de la poitrine, à volants qui se terminait à mi-cuisses accompagné d'un pantalon gris bien ajusté et coupé droit, qui soulignait la finesse de ses jambes, rehaussée par ses escarpins rayés aux pieds. La brune avait choisi un manteau court et noir, laissé ouvert, pour couvrir ses épaules tandis qu'une fine écharpe de soie était nouée autour de son cou. Une simple parure de perles ornait son cou et une bague de lapis-lazuli se trouvait à sa main droite.

Amalia s'arrêta devant la chambre numéro 102.
Elle ouvrit la porte et pénétra à l'intérieur avant de la refermer derrière elle. La belle brune posa sa valise et son étui dans lequel se trouvait son violon contre le mur puis observa les lieux. Relativement spacieuse pour une chambre faite pour trois personnes, elle était néanmoins sobre et dans les tons blancs/beiges à la base.
Amalia nota la présence d'une colocataire en voyant les effets personnels se trouvant autour du lit installé à gauche de la chambre. Cependant, celle-ci ne semblait pas présente alors la lycéenne à la chevelure noire installa ses affaires. Alors qu'elle rangeait ses vêtements dans l'armoire, elle entendit la porte s'ouvrir et tourna automatiquement la tête vers cette dernière.
La surprise se peignit sur son visage lorsqu'elle vit qu'il s'agissait d'un jeune homme.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? ! C'est le dortoir des filles, lui fit-elle remarquer en fronçant les sourcils.