Lethal Lunacy [Libre]

[Début de l'histoire : Là]
Un RP d'un genre un peu particulier : je n'attend pas forcement de réponse =) La raison : ce n'est pas grave si la scène s'arrête là. La vrai raison : je ne suis pas sûr de pouvoir gerer un RP de plus :p
Il s'agit, pour ceux que ça intéresse, de la suite de ceci.

Ça n’allait pas.
Ça n’allait pas du tout.
Le yeux plongés dans le miroir qui lui faisait face, Jin fixait son reflet comme s’il espérait y trouver la solution à ses problèmes. Mais, à première vue, pas d’intervention divine au programme.
Les poings serrés, il ne pouvait quitter des yeux cette image qu’il avait fini par accepter, laissant ses ongles s’enfoncer dans se paumes, faisant fi de la douleur qui commençait à se répandre, minime comparée aux autres.
Ça n’allait pas.
Le FLPCB devait être un exutoire.
Il avait anticipé les sanctions. Il savait qu’il allait devoir payer.
Mais le sale coup que lui avait joué l’administration avec le changement de chambre, il avait du mal à l’accepter. Tasashii dans la même chambre que lui ? Espéraient-ils donc sa mort ?
Et le second…
Sora Kumori.
Un nom qu’il avait vu ailleurs. Sur la liste des élèves convoqués, il n’y avait que deux noms masculins qu’il ne connaissait pas. Katsuragi, dont il connaissait déjà la réputation de gars parfait. Et Kumori.
Celui qu’il avait croisé en sortant du bureau de la secrétaire, c’était lui. Kumori. Ça ne pouvait être que lui.
Un bref instant, son regard empli de haine lui revint à l’esprit. Involontairement, il laissa un frisson le parcourir. Il n’aimait pas ce regard. Il en avait peur. Une putain de peur qui trempait son dos du sueurs froides et qui lui rappelait désagréablement les événements de la veille. Un autre nom, un autre regard haineux. Et s’il y a bien une chose que Jin Ikeda n’aime pas, c’est avoir peur.
Il serra un peu plus ses doigts dans l’espoir de se réveiller et de découvrir que tout ceci n’était qu’un mauvais rêve. Un tour joué par son imagination. Mais non. Il était toujours là, dans cette salle de bain immaculée à contempler son reflet par dessus le lavabo et à se demander si la solution la plus appropriée n’était pas de prendre la fuite, une fois de plus.
Non.
Par encore.
Mais quoi, alors ?
Question sans réponse.
D’un geste lent, il déplia ses mains au creux desquelles s’affichaient maintenant les petits croissant rouge sang laissés pas ses ongles et les posa de part et d’autre de la vasque, ne se souciant guère de laisser des traces sur l’émail étincelant.
Il voulait salir tout ce blanc.
Le blanc ne lui avait apporté que des problèmes.
L’odeur écœurante du sang montait déjà vers lui, lui arrachant un haut-le-cœur qu’il réprima à grand peine. Dieu qu’il détestait cette odeur.
Odeur de rouille.
Couleur de rouille.
Ça reste mieux que ce blanc aseptisé que lui renvoyait la glace. Putain de glace.
Il frissonna derechef.
Il voulait briser ce blanc. Briser cette glace.
Il leva sa main droite, refermée en un poing d’où s’échappait un mince filet de liquide incarnat. Un instant, celle-ci se figea en l’air, comme hésitante, puis il propulsa son bras en direction de la surface vitrée, laissant don poing la percuter violemment. Dans une pluie de débris scintillants, elle vola en éclats, couvrant la surface carrelée d’une myriade de reflets parsemés des perles vermeilles de son sang. Jin baissa les yeux vers cette mosaïque de sang et de verre, rencontrant de ce fait le regard mille fois réfléchi de son image, tandis que de sa main nouvellement blessée s’échappaient de lourdes gouttes de cet épais liquide pourpre.
Du sang sur ses cheveux.
Du rouge sur du blanc, toujours.
Entre deux doigt de sa main blessée, il saisit une mèche de cette chevelure trop claire, la contemplant comme s’il découvrait cette teinte pour la première fois.
Ça n’allait pas.
Ça n’allait plus.
Il n’aimait plus cette couleur.
On lui demandait de reprendre une apparence convenable ? Soit.
D’un mouvement las, il se pencha afin de fouiller dans son sac pour l’instant abandonné à ses pieds, et de sa main gauche en extirpa une paire de ciseaux.
Il allait faire disparaître ce blanc si dérangeant.
Un éclair de lumière blanche qui se reflète dans l’acier des ciseaux.
Quelques gestes – quelques coups.
De longues mèches blondes qui tombent sans un bruit sur le sol – dans le sang.
Jin a les cheveux courts.
Lâchant les ciseaux qui tombèrent dans un tintement, il leva une fois de plus sa main, pour la porter cette fois à sa chevelure ainsi sacrifiée.
Encore et encore du rouge sur du blanc.
Quelqu’un regardant la scène de l’extérieur aurait pu constater qu’il tremblait. Un coup d’œil – hésitant, comme à contre-cœur – au miroir d’à côté lui renvoya une image de ce nouveau lui. Son index vint effleurer sa joue en un geste hésitant. Etait-ce bien lui-même ? Il n’en était pas sûr. Qui était cet inconnu aux cheveux courts qui le fixait depuis ce miroir ? Il n’aimait pas son regard. Des yeux comme deux billes d’acier vides. Il n’aimait pas ça du tout.
Il ferma les yeux. Espéra que lorsqu’il les rouvrirait, tout serait revenu à la normale. Qu’il aurait de nouveau pour chevelure cette coulée de bitume dont il était si fier auparavant. Qu’on serait de nouveau au début de l’année, avec encore tout à faire.
Mais quand il les rouvrit, c’était toujours le même Jin qui le regardait, avec ses cheveux blancs mal coupés, sa lèvre fendue et son teint cadavérique.
Le tremblement s’intensifia.
Il n’en pouvait plus.
Comme au ralentit, ses genoux s’affaissèrent sous son poids et vinrent à la rencontre du carrelage poisseux de sang dans un choc sourd.
Alors il entendit un cri.
Un cri mêlant rage et désespoir qui se répercutait en un écho incessant contre les murs de la pièce, donnant l’impression d’un chœur cacophonique exprimant tout ce qu’il ressentait. Un bref instant, il se demanda d’où pouvait bien venir ce cri ; avant de réaliser qu’il était toujours aussi seul ici et que c’était de ses propres cordes vocales que provenait cet éclat.
Alors il se tût, comme honteux de cette soudaine faiblesse, et se releva péniblement, prenant appui sur le rebord du lavabo, s’y cramponnant comme s’il risquait à nouveau de s’écrouler.
Depuis quand était-il aussi faible ?
Depuis toujours, lui souffla une petite voix sardonique au creux de son esprit.
« Non » souffla-t-il.
Il était une racaille. Les gens le détestaient et le craignaient. Il n’était pas faible.

Invité

Des pas. Ses propres pas. On les entendait résonner dans les couloirs du pensionnat. Par contre, lui demeurait invisible. Une ombre parmi les ténèbres ne se distinguait et se faisait oublier. Shin cherchait… il se cherchait. Il était en perdition. Une épave échouée qui tanguait. Il errait déjà depuis quelques temps, maintenant. Il finit, pourtant, par dériver… attiré et intrigué. Il avait perçu un bruit de verre. Cela venait de la salle de bain. Le gothique en prit la direction puis il s’engouffra dans la pièce et referma la porte derrière lui. Silencieusement. Toujours.

Bien avant l’image, ce fut l’odeur qui lui vint. Une odeur de rouille. Celle du sang. Totalement engourdi par cette sensation qui se ravivait en lui, il vit tomber ces mèches de cheveux une à une… au ralentit comme s’il n’était pas présent. Le temps n’ayant plus ses droits en ce lieu. Du rouge sur du blanc. La pureté face à la haine. La paix dominé par la guerre. Une guerre interne en cet instant. Le cri de rage et de désespoir poussait par cette personne le fit revenir sur terre. Ce garçon s’était coupé les cheveux. D’ailleurs, Shin les avaient déjà vu… ce blond presque argenté l’avait toujours intrigué quand il le croisait. C’était classe. Et, aujourd’hui, ces cheveux gisaient sur le sol parmi les débris d’une glace brisée.

Shin l’observa un moment. C’était un élève sanctionné : Jin Ikeda. Une racaille qui avait l’air bien pitoyable. Il tremblait et se cramponnait désespérément à un amarrage qui peut lâcher à tout moment. Pas le lavabo, hein, mais son esprit. Si raison, il peut y avoir chez une racaille. En tout cas, c’est ce qui le fait tenir debout pour le moment. Avec un peu d’aide soit dit en passant. Va-t-il véritablement craquer ? Se laissera-t-il dominer par sa colère et sa haine ou prendra-t-il la fuite comme il a toujours fait ? Peu importe. Cela ne le concernait en rien. Il s’en alla aussi silencieusement qu’il était venu.

De toute manière, que pourrais-je faire ? pensa Shin, quelques minutes plus tard dans sa chambre. No room for doubt. Il prit des bandages qu’il fourra dans ses poches ainsi qu’une pince et une bouteille de désinfectant puis le jeune homme retourna discrètement dans la salle de bain. Tout doucement, il s’approcha de Jin… le laissant le temps de le jauger dans le reste de la surface vitrée. Le gothique en profita pour jeter un coup d’œil à son reflet ce qu’il n’avait pas fait depuis longtemps. Trop pâle, trop noir, des cernes trop prononcés. On aurait dit la mort… ou pas. Il déposa son matérielle sur un endroit propre avant de s’emparer des mains de son camarade. Avec délicatesse, tout de même, et les examina. L’une avait des copeaux de verres incrustés dans sa peau, l’autre avait juste des égratignures. L’étudiant regarda Jin dans les yeux avant de prendre la pince et de commencer le travail. Pas de mots, il n’y en avait pas besoin. C’était douloureux mais nécessaire. Quelques instants plus tard, il avait finit son œuvre.

« Tu ne t’es pas loupé… bon, je t’annonce la couleur tout de suite. Je vais désinfecter alors ça va faire mal. Mords quelque chose… même moi, je m’en tape. »

De toute façon, Shin ne prêta aucune attention au dire de Jin ni à son regard interloqué. Il saisit ses deux mains puis il prit la bouteille préalablement ouverte et l’étudiant versa le produit. La chair se fit effervescente. Pas joli à voir. Quand à l’odeur, c’était pire maintenant. Ensuite, il nettoya correctement les plaies et mit les compresses dessus avant d’enrouler des petites bandes autour de ses paumes et de ses doigts. Ce n’était que du premier secours mais c’était déjà mieux que rien. Il rinça sa pince et rangea le reste au fond de ses poches. Pourquoi l’avait-il aidé ? Pourquoi pas… le jeune homme l’avait soigné cette fois-ci. Ça ne voulait pas dire qui le referait une prochaine fois. Il ne demanderait rien en retour, ce n’était pas son genre. Un soupire retentit. Rien ne pourrait changer sa nature profonde. Il se pencha et ramassa une mèche de cheveux.

« Je les aimais bien… tes cheveux

, fit Shin en se relevant et en le regardant,

j’en garde une mèche. Un souvenir. »

Un nouveau changement s’effectuait. Un nouveau Jin se tenait devant lui, l’ancien gisait à ses pieds. Souhaitons-lui bonne route avant de reprendre la notre. Un dernier conseil.

« Tu sais… la fuite n’est pas une solution. Trace ta route et fais face à tes ennemis. Endurcis-toi pour les écraser. »

Élimine ce qui te dérange et ceux qui sont sur ton passage. La faiblesse n’est pas de mise quand il s’agit de se faire une place dans ce monde. Shin se détourna et s’en alla. En franchissant la porte, sa voix retentit encore une fois… complètement décharnée.

« Jin… Ici, c’est Marche …… ou Crève. »

Un corbeau s’envola avec un objet brillant dans son bec. Pire qu’une pie, il volait les traces d’une ancienne vie.

Spoiler:

Keio avait du attendre que la nuit tombe pour aller faire sa petite visite surprise chez elle. Tout d'abord, parce que depuis qu'elle avait reçue sa lettre du directeur, il lui était interdit de quitter sa chambre sous peine de recevoir une autre punition bien pire. Ensuite, parce que la nuit, on passe encore plus inaperçue. Ayant déjà eu l'habitude d'escalader la grille, avec Brieg entre autres, il lui fut facile de ce faire. D'ailleurs, qui aurait pensé que la douce et gentille Keio Dupreil enfreigne les règlements? Personne.

Une fois devant la maison, ses yeux verts se posèrent sur la porte d'entrée, puis sur le grand cerisier dans la cour. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsque sa décision d'escalader l'arbre fût prise. Après tout, si un garçon, entre autre Kaoru, en était capable, Keio devrait se débrouiller. L'histoire est un peu longue à raconter ici, mais disons simplement qu'elle rappelait légèrement celle de Roméo et Juliette.
Allez hop, elle attrape une branche accessible qui lui semble la plus solide possible et entreprend de se hisser dessus. Après quelques tentatives c'est chose faite! La jeune fille stabilise sa position autant que possible et lève les yeux pour voir jusqu'où il lui reste à grimper...courage!! En souriant, elle attrape une branche un peu plus haute qui devrait lui permettre d'atteindre le niveau souhaité, soit la fenêtre menant à sa chambre. Elle s'assit à califourchon et s'approcha le plus possible du bout, en veillant à ne pas tomber, puis alla ouvrir la fenêtre. Elle dût s'y prendre à deux fois avant que la fenêtre daigne obéir. Une fois à l'intérieur, elle soupira d'aise, un petit air triomphant sur les lèvres. Bon, maintenant, opération vêtements à trouver. Keio prit un jeans taille basse qu'elle enfila. Non, et re non, pas question pour elle de mettre une jupe. En soutien-gorge, elle regardait les hauts qu'elle pouvait mettre mais aucun ne semblait l'accrocher. Finalement, elle opta pour une longue chemise noire, ainsi qu'une cravate rouge. Cela lui donnait un style assez différent et Keio, sans s'expliquer pourquoi, avait envie d'être différente. Elle prit quelques trucs qui lui seraient utiles, puis vint pour repartir par où elle était entrée...

-''Keio?!''

Un regard en arrière pour voir son grand frère qui la regarde d'un oeil perplexe. Oups...elle venait d'être repérée... Es-ce qu'Eden allait tout raconter à Akamu?! Un moment de doute plana au-dessus d'eux avant que le jeune homme esquisse un sourire.

-'' Prends l'escalier. Papa n'est pas là. Allez, file gamine!''

Sacré Eden. Keio alla se coller contre lui, murmurant un ''je t'aime'' avant de disparaître dans l'escalier.
Malheureusement, dès qu'elle mit le pied dehors, il se mit à pleuvoir. Protégeant du mieux qu'elle pouvait le contenu de son sac, elle se mit à courir malgré l'averse pour se retrouver au sec le plus vite possible. Elle se maudit intérieurement de pas avoir pensé à mettre un manteau, mais il était trop tard pour faire demi-tour. C'est donc une princesse tout trempée qui vint escalader les grilles de l'Académie. C'était beaucoup plus difficile cette fois vu l'averse et le fait que c'était encore plus glissant, ce qui causa une chute à la demoiselle, heureusement du bon côté de la clôture.

-Gnnhn!!

Un son étouffé franchit ses lèvres alors qu'elle atterrit durement sur le sol trempé. De sa cheville irradie une vive douleur, mais elle n'est quand même pas pour rester là sous l'averse. Prenant son courage à deux mains, elle se releva, prenant appui sur son autre jambe, et prit la direction de sa chambre. Finalement, elle dut se résoudre à prendre la première porte, puisque sa cheville lui faisait mal, et que la pluie ne cessait pas.

Keio la poussa un peu avant d'entrer et de bien la refermer derrière elle le plus silencieusement possible. Elle allait rejoindre sa chambre en sautillant sur sa jambe valide, lorsqu'un cri la pétrifia. Tournant la tête vers l'autre bout du couloir, elle hésita un moment. Devait-elle écouter la voix de la raison qui lui dictait de rentrer directement au bercail, ou celle de la curiosité qui lui criait d'aller voir d'où venait le hurlement. Devinez qui a gagné?

La rouquine poussa la porte et l'odeur du sang la prit d'assaut. Elle plissa le nez et entra complètement. La scène devant elle lui donna des frissons. Un garçon semblant complètement anéanti. Elle s'avança encore un peu pour le reconnaître et se stoppa derrière lui, le reflet du miroir reflétant leur image à tous deux. Jin Ikeda. Elle le connaissait pour l'avoir vu traîner avec Brieg, et pour l'avoir passer en entrevue pour un article de journal. La plupart des gens l'évitait, mais vu que Keio avait déjà pris contact, pour elle Jin était comme un ''ami''. Donc, une personne à consoler si besoin est.

Faut dire qu'elle n'était pas vraiment dans un état mieux que la racaille. Dégoulinante d'eau, ses cheveux orangés en bataille, sa chemise collée sur sa poitrine à cause de la pluie. Elle soupira avant de secouer la tête d'où quelques gouttes s'échappèrent et d'avancer vers Jin pour le serrer dans ses bras, plongeant son visage dans la nuque du blond.

-''Jin...pourquoi tu as fait ça?''

Et oui, keio et ses élans de sympathie... ça allait revenir contre elle un jour. Peut-être étais-ce celui-là?

Pour une raison que j'ignore, voilà que je me suis mise à écrire au présent Oo J'espère que ce n'est pas trop déstabilisant :p

Un souffle. Un frémissement.
Jin avale dans un frisson une courte goulée d’air, aspirant brièvement sa lèvre inférieure entre ses dents, d’où elle ressort rougie. Un tremblement l’agite subversivement, imperceptiblement.
Et puis soudain, quelqu’un est près de lui.
Une présence neutre, juste là pour aider, l’espace d’un instant.
Pas un mot tandis qu’un à un, les morceaux de verre viennent tinter contre la céramique, chacun accompagné du sang qui le recouvre.
Ting ting ting
Hypnotique.
La douleur est là, aussi, remontant par vagues de tiraillements à mesure que la plaie est nettoyée.
Et puis, des mots, les premiers. Une voix douce et profonde. Que dit-elle ?
Que dis-tu ?
Ça va faire mal.
Mal comment ?
Comme toujours.
Mal comme ta lèvre fendue qui te lance depuis hier.
Mal comme quand il est parti.
Mal comme…
Mord quelque chose, tu dis ?
Même toi…
Jin se penche et vient à la rencontre de son épaule.
Je vais te mordre, parce que tu as dis que je pouvais.
A pleines dents, de toutes ses forces.
Et puis, le désinfectant sur sa peau annihile d’un coup toute pensée, et la douleur se fait visible, petits éclairs de lumière blanche dansant sous ses paupières qu’il a fermées sans s’en rendre compte.
Aaah.
Et c’est fini.
La douleur reflue, sourde pulsation toujours présente mais supportable, comme une gêne qu’il faut ignorer si l’on veut ne plus la sentir.
Les bandages sur ses doigts le gênent, et il lui faut brièvement remuer la main, histoire de les mettre en place.
Là, ils ne gênent plus.
L’autre se met à parler de nouveau, et se penche, ramassant quelque chose sur le sol.
Un temps de blocage, et Jin réalise qu’il s’agit d’une mèche sacrifiée de sa chevelure. Il en oublie d’écouter les paroles de son interlocuteur.
Alors il se concentre sur la suite de son discours, ne serait-ce que pour savoir ce qu’il a à dire.
La fuite n’est pas une solution.
Mais parfois, ça soulage… Un peu.
Tracer sa route. Faire face à ses ennemis.
Peut-être. Plus tard ?
Jin veut bien avancer.
Mais parfois ; juste parfois, il voudrait faire une pause.
Juste un instant, ne serait-ce que fermer les yeux et oublier.
S’endurcir pour les écraser.

Un souffle.
Et s’ils m’écrasent avant ?
Jin n’ose pas poser la question.
Parce qu’il connaît la réponse.
Et que l’autre la lui donne, comme s’il lisait dans ses pensées, tout en disparaissant dans l’embrasure de la porte.

« Jin… Ici, c’est Marche …… ou Crève. »

Toujours tourné vers les restes de la glace, il ne le voit pas sortir, et ne garde de lui qu’une impression fugace, une présence, une odeur.
Mentalement, il note : J’ai une dette envers toi.

Un frisson, à nouveau.
Derrière lui, quelqu’un d’autre, dont le reflet lui apparaissait fragmenté, déformé, ne laissant deviner qu’une frêle stature et une chevelure d’un roux flamboyant.
Chevelure qui, au demeurant, lui semble comme un souvenir récent.
Keio Dupreil.
La journaliste de Keimood.
Petite journaliste aux impulsions rebelles.
Gentille petite journaliste.
Un instant, il oscille, sur le point de se retourner, mais voilà qu’elle l’enlace, ne lui laissant guère le temps de lui faire face.
Cette présence dans son dos est différente de celle de quelques instant auparavant.
Celle-là avait de la valeur pour ce qu’elle était : une présence.
Mais pour cette jeune fille qui le serre dans ses bras, c’est différent.
Les sentiments qui s’échappent de cette étreinte, il en a besoin.
De l’amitié.
Est-elle son amie ? Elle semble le penser.
Et de cette pensée découle la chaleur de ses bras, le ton de sa voix qui s’inquiète…
Pourquoi j’ai fait ça ?
La réponse à cette question, Jin l’a.
Mais elle n’a pas besoin de savoir.
Il ne faut pas…
Lentement, il se détache de ses bras et se retourne pour lui faire face, posant ses mains bandées sur ses épaules, y déposant d’infimes traces rouges qui se diffusent sur le tissu détrempé.
Son regard d’acier vient à la rencontre des émeraudes des yeux de Keio et s’y plonge un instant, comme pour s’y perdre et oublier.
Et puis il soupire et prend la parole – enfin.

« J’avais juste… Envie de changer. Je vais bien, ne t’en fais pas. »

Elle est touchante, ainsi, parée de son air inquiet, sous sa chevelure ébouriffée.
Pris d’un élan soudain, il se penche vers elle et – du bout des lèvres – dépose un baiser sur son front pâle où s’attardent quelques mèches rebelles, placées là par la pluie.

Il répète : « Je vais bien. »

Un sourire sans joie, et il se détourne, attrapant son sac au passage, puis se dirigeant vers la sortie.
L’inconnu lui a donné la marche à suivre.
Keio lui a donné le courage.

Direction : la chambre 210.
Pas question de se laisser faire.

Et plop, parti, le Jin ! =)
Vous pouvez réagir si vous voulez, mes chers amis ♥ et après, je demanderai que le post soit clos n_n
La suite de l'histoire viendra... Plus tard. Quand j'aurai Sora et Tsumi à portée de main ♥

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