Aoi Hana no Kirei Chouchou

Invité

Suite de ceci

Japonais - Anglais

~*~

Alors qu'il pensait que ça serait la croix et la bannière de retrouver sa cavalière dans la foule, celle-ci lui apparu tout simplement, se croisant bêtement dans la foule. Elle venait tout juste d'arriver alors que lui allait prendre l'air. Et il ne fallut pas plus de... 30 secondes au jeune homme pour associer l'énigme à la personne. C'est ainsi qu'il s'était présenté à elle d'une façon somme toute assez singulière :

C'est donc en parfait idiot 'selon lui' qu'il se présenta devant elle. Et gêné de devoir s'avancer de la sorte, il la regarda juste un bref instant avant de tourner la tête sur le côté, regardant au loin.

« Bonsoir... je pense que ce mot te décrit assez bien. »

Il grimaça sous son masque en s'écoutant lui-même parler. Comment cette pauvre fille allait prendre cette attitude? Mal certainement! Qui pourrait comprendre qu'on puisse aborder quelqu'un comme ça, en lui tendant le mot qu'il avait pioché?! Quoiqu'il en soit, il ne trouva rien de mieux que ça. Il lui remit donc le petit mot où était simplement écrit la phrase énigmatique « Aoi Hana no Kirei Chouchou », littéralement « le joli papillon de la fleur bleue ». Mais il n'en resta pas moins que même si Asuka trouvait son attitude sans le moindre tact, il ne broncha pas plus, il regarda juste la demoiselle en coin.

Pourtant, la demoiselle ne sembla pas s'en formaliser, au contraire, elle semblait plus absorbée sur sa façon de se comporter qu'à la façon dont notre blond venait de l'accoster. Et là où une furieuse ou une féministe l'aurait engueulé comme un mal-propre, elle lui tendit les objets qui devaient leur permettre de s'identifier. Comme si vraiment beaucoup de Casshern et de papillon en kimono se baladaient dans le coin. Quoiqu'il en soit, c'était tendu dans sa direction si timidement qu'il ne repensa pas à l'idiotie de cette idée farfelue. Oui mais...

Hum... Asuka porta sa main à sa tignasse, grattant l'arrière de son crâne avec son index et son majeur. *Où est ce que je vais mettre ça?* Et oui car en posant rapidement son regard sur son corps, Asuka se rappela qu'il portait une espèce de cuirasse sur le torse : avouez qu'il y a mieux pour porter une broche. De quoi se creuser la tête. Il eut même une moue contrarié mais par chance, son masque cachait le tout, ce qui l'arrangeait. Exceptionnellement, il n'avait pas besoin de paraître de marbre, pas besoin de figer la commissure de ses lèvres : pour une fois, il pouvait même sourire sans que ça se remarque de trop. Or là, il avait une moue navrée.

En effet, il pouvait bien faire mettre cette broche à sa veste mais allait il la garder toute la soirée? Il aurait peut-être chaud plus tard? Mais en désespoir de cause, il pris un des bijoux hors des mains de la demoiselle pour l'attacher à son kimono. Mais étrangement, dès qu'il était question de lui parler, il détournait la tête. Il faut dire que là, il sentait ses joues s'empourprer et le mal aise le gagner en approchant ses mains du buste de la demoiselle.

« Tu permets? »

C'était plus une phrase pour la forme car il fallait bien qu'il l'accroche ce truc. En regardant ce qu'il faisait d'ailleurs... pour ne pas commencer par le drame de l'embrocher. C'est pourquoi il choisit de le mettre sur un des pans du kimono, un peu plus haut que le cœur. Soit sur une des nombreuses fleurs qui recouvraient le vêtement. Ainsi, cette broche argentée avec des incrustations de jade semblait être le cœur de cette fleur là. Par contre, il doutait que ça donne un quelconque effet sur sa longue veste de cuir noir. Pourtant, une fois le bijou fixé sur la tenue de la demoiselle, Asuka tira sur sa veste pour bien tendre l'endroit où il voyait bien la broche. Autant dire le même endroit que pour la jeune fille.

« Hum... peut-être préfères tu parler en anglais? »

Voilà ce qu'il lui lança après avoir cherché en vain ce qu'il pouvait bien lui raconter. Il prit même la peine de lui poser la question dans la langue de Shakespeare, ce qui prouvait qu'il savait manier cette langue même si parfois, il avait encore du mal avec les ' r ' . Et puis, c'était loin de le déstabiliser vu qu'il y a quelques mois de cela, il était encore à Londres dans son précédent lycée.

« Je demande ça car tu sembles anglophone, je me trompe? »

Ce disant, il s'était mis à côté d'elle, face au buffet en attendant leur tour pour qu'on leur serve quelque chose à boire. D'ailleurs, une fois que le serveur eut fini avec la personne précédente et qu'il c'eut présenté aux deux adolescents, Asuka se tourna vers sa cavalière l'interrogeant simplement d'un regard qui se voulait à la fois perplexe et bienveillant. Bienveillant car cette personne ne lui avait pas donné de mauvaises impressions pour un premier contact et perplexe car il se trouvait ridicule ainsi à faire tout ce qu'il ne faisait jamais en tant normal. Jamais il n'aurait parlé en premier à quelqu'un d'autre et encore moins tenter de faire un semblant de conversation.

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Le jeune homme réagissait d'une étrange façon. Ses yeux et sa gestuelle reflétaient le fait qu'il ne savait pas véritablement quoi faire des broches qu'elle lui tendait. Peut-être avait-elle fait les choses dans le désordre ? Elle s'était peut-être trompée quelque part ? C'était affreux ! Même en y mettant tout con courage, elle trouvait le moyen d'échouer. Au moment où elle commençait à penser du mal d'elle et à laisser quelques larmes lui monter aux yeux, le jeune homme prit les deux broches dans ses mains pour ensuite faire un pas de plus vers elle et approcher ses mains vers elle. Qu'allait-il faire ? Qu'était-il en train de se passer ? Tant de questions qui se bousculaient dans son esprit alors que ces mains s'arrêtèrent juste avant de pouvoir la toucher. Ainsi, elle put voir une des broches qu'il tenait, puis le visage tourné vers le côté qui semblait vouloir lui parler. "Tu permets?", c'était ce qu'il avait lâché à ce moment-là. Cette petite question la soulagea d'un seul coup, à tel point qu'elle hocha timidement de la tête pour le laisser faire. Elle n'osait pas le regarder dans les yeux, son regard étant tombé vers le bas, sur le côté. Son cœur battait si fort qu'elle se demandait s'il pouvait le sentir en étant aussi proche d'elle. Il avait attaché la broche sur son kimono, au centre d'un des motifs de fleurs. Elle l'observait en train de tenter de trouver un endroit pour mettre sa propre broche, ce qui fit sourire un peu la jeune Yujiriko.

Il avait finalement réussi à trouver l'endroit pour la mettre, à peu près au même endroit que sur elle. Ainsi, ils étaient "synchro", en phase l'un avec l'autre, pour cette soirée en tout cas. Yujiriko se mit à rougir un peu plus rien qu'à l'idée de penser à ça. Mais elle n'avait pas le temps de se perdre dans ses esprits. Le jeune homme lui demanda si elle préférait parler anglais. Peut-être avait-il remarqué son accent américain pour qu'il lui pose cette question. De plus, il l'avait posée en anglais, mais dans un anglais typiquement britannique, comme elle en avait rarement entendu. De suite, sa justification confirmait les pensées de la blonde, ce garçon avait sans doute vécu en Angleterre. Cette question la mettait à l'aise quelque part, son cavalier semblait moins surhumain et moins impassible qu'elle ne l'aurait imaginé à cause de sa peur chronique des autres. Elle hocha doucement la tête, pour ensuite le regarder dans les yeux avec son sourire le plus naturel qui soit.

[Anglais] :

-"Peu importe, je suis parfaitement bilingue, ce n'est pas un problème."

Yujiriko était heureuse. C'était inattendu, mais elle commençait à bien aimer son interlocuteur. Suite à cette petite conversation, ils s'étaient placés de manière à faire la queue pour les boissons. Elle avait réussi à se calmer, sa soirée était loin d'être la catastrophe qu'elle s'était mise en tête, tout cela grâce à lui. Paf ! Instinctivement, son regard remonta vers le sien, mais elle ne s'attendit pas à ce que son cavalier ne lui pose ce regard si doux, si chaleureux sur elle. Du coup, elle détourna les yeux, ne sachant plus où regarder. Cependant, elle avait constaté que ce regard était plutôt interrogateur. Elle jeta un oeil sur le buffet, et elle s'aperçut que c'était à leur tour de choisir. C'était donc ça. D'une voix faible et tremblante, totalement gênée, elle répondit un "cocktail de framboise" très clair cependant. Elle savait qu'il y en avait, étant donné qu'elle avait aidé pour apporter les boissons. Reprends-toi, il n'a rien fait, il n'a rien dit, il n'y a pas de quoi être aussi gênée. Elle le regarda de nouveau, puis elle lui tint la manche de la veste. Elle avait trop essayé de se tenir forte face à la présence d'autant de personnes. Elle semblait etouffer,, mais elle ne voulait pas le lui dire. A ce moment-là, elle relâcha la manche de son cavalier, pour joindre les mains en face d'elle, et tenter de prendre une grande inspiration. Elle n'y arrivait pas, elle commençait même à avoir la tête qui tourne. Dans un petit moment d'égarement, elle s'était retrouvée retrouvée contre lui. Des larmes commencèrent à couler de ses yeux, mais pour cacher ce fait, elle colla son visage contre son cavalier.

[Anglais] :

-"Excuse-moi...Pourrait-on aller dehors un petit moment après avoir pris nos verres ?....S'il te plait ?..."

Elle s'en voulait de lui infliger ça, elle s'en voulait d'être si fragile mentalement. Lui dire cette phrase, c'était avouer qu'elle avait perdu face à sa faiblesse, c'était abandonner en quelque sorte.

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Parfaite bilingue ou pas, elle semblait quand même plus à l'aise en anglais. Bien que dire que cette fille soit « à l'aise » relevait de l'absurde. Elle avait l'air de tout sauf bien dans cette foule de gens braillant, dansant et titubant sous l'effet de l'abus d'alcool. C'est peut-être pour cela qu'inconsciemment, il se montra plus détendu. À moins que cela soit dû à cette cavalière bien plus calme que la majeure partie de la gente féminine qu'il avait rencontré jusque là. Dans un sens, son côté excessivement timide lui faisait penser à la petite qui l'avait malencontreusement reconnu dans le magazine de mode. Mais non. En la regardant alors qu'elle venait de détourner la tête pour la énième fois, Asuka put au moins admettre que ce n'était pas l'adolescente qui avait été, sans le vouloir, à la source de son malheur d'idole.

Par contre Asuka fut assez surpris de voir la demoiselle détourner le visage lorsque arriva le moment de commander. Avait il un truc suspect sur la figure, autre que son masque s'entend? Dans le doute, le blond regarda le serveur d'un air suspicieux. Mais celui-ci semblait ne rien y comprendre non plus. Pire encore, lui s'impatientait vu qu'ils n'étaient pas les seuls dans la file.

« un jus de litchi avec une paille s'il vous plait... et? »

Heureusement, après que lui même aie commandé, sa cavalière suivit. Ce fut d'ailleurs encore une réplique si bredouillant qu'Asuka se posa des questions. Ça l'intriguait de savoir qui était sous ce masque, cette personne si peu sûr d'elle. Ou alors *m'aurait elle reconnu? Non c'est impossible* voilà qu'il avait réussi à se faire des frayeurs tout seul l'idiot! Mais il se ressaisit assez vite en faisant maintenant face à la salle grouillante. Sa paille étrangement coincée avec son masque, il but une gorgée tout en soupirant. Il s'imaginait devoir se rendre au milieu de tous ces gens pour danser également.

Sa tenue et celle de sa partenaire était loin d'être facile pour danser du pop-rock. Elle car ses mouvements devaient être réfrénés par le côté 'cintré' du kimono et lui qui risquerait de dégouliner de sueur sous son 'bustier' très peu aéré accompagné d'une veste en cuir. Mais alors qu'il portait toujours un regard circulaire à l'assembler, il sentit une main tremblante autour de son bras. Ce à quoi il posa un regard en biais. Devait il l'écarter? La laisser faire? En relevant les yeux sur le visage de cette dernière, il décréta qu'il pouvait bien faire une exception et laisser son espace vital être un peu envahi. D'autant que cette petite semblait complètement perdue dans ce lieu.

Pire encore, alors qu'elle le lâcha enfin, Asuka se tourna complètement vers elle. La blonde semblait avoir du mal à respirer. Être assez mal en point pour que notre blond lui pose une main sur l'épaule, près à lui demander si tout allait bien. Mais avant de pouvoir dire quoi, qu'est-ce ou mais, il avait sa cavalière dans les bras. Il avait juste eu le temps de voir son regard brillé un peu plus que la normale. Assez encore une fois pour que la seconde main du blond se pose sur l'autre épaule de la demoiselle. Il l'écarta alors doucement et positionna son visage à hauteur du sien, cherchant ainsi son regard.

« Ça va? »

Apparemment non. Une jeune fille ne peut pas aller bien quand elle vous regarde avec des yeux embués de larmes. Et encore moins quand elle demande à prendre de l'air. La pauvre avait l'air d'avoir plus peur de déplaire à son cavalier que de son propre état. Pourtant dès l'instant où elle s'était montrée 'malade', Asuka en avait oublié la masse grouillante, même la musique lui parvenait maintenant en bruit sourd. Il soupira alors. Mais pas de lassitude ni parce qu'il était ennuyé mais plutôt pour évacuer le trop plein de stress qu'il venait d'avoir jusque là. Et si la petite avait pu voir ses lèvres, elle aurait pu desceller un sourire bienveillant. Au lieu de cela, sa compassion passa par son regard posé sur la demoiselle.

« Bien sûr, viens. »

Sur ces simples mots, il passa un bras autour de ses épaules, calant la jeune fille contre lui, pour traverser les jeunes danseurs. Il avait même abandonné son verre sur le rebord du buffet pour la conduire vers l'extérieur pour enfin, après maintes bousculades, finir à l'extérieur où un hôte lança une réplique dont Asuka se serait bien passé. Comme si vraiment chaque couple sortant bras dessus, bras dessous s'en allaient faire dieu sait quoi...

Quoiqu'il en soit, après avoir lancé un regard meurtrier à cet importun, Asuka conduisit l'adolescente vers un petit muret pour qu'elle puisse s'y asseoir. Il poussa même la galanterie jusqu'à ôter sa veste et la poser sur la jeune fille. Il lui laissa alors le temps de reprendre ses esprits. En attendant, il posa un pied sur le muret pour ensuite poser un regard circulaire sur les alentours. Des couples étaient effectivement sorti pour avoir un peu plus d'intimité, d'autres personnes étaient sorti pour évacuer le trop plein bu dans un recoin sombre, agrémentant pour qui y prêtait attention, le doux son d'un vomissement.

« Ça va mieux? »

Ce disant, il avait quitté sa posture fière pour s'accroupir face à la demoiselle, la regardant ainsi droit dans les yeux. Certes il n'arrivait pas à être lui-même mais il n'avait pas non plus de propos sec à son encontre. Il tentait juste un minimum de se montrer avenant à son encontre. Chose qui, étrangement, était plutôt facile. Peut-être parce qu'elle dégageait plus de mal aise qu'autre chose depuis le début de la soirée...

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Tout s'était passé si vite, même si pour elle cela semblait durer une éternité. Délicatement, avec une assurance particulière, son cavalier venait de lui passer le bras autour de son cou, en la rapprochant de lui comme pour former une carapace qui servirait à la protéger pendant qu'il avancerait. C'était sûr et certain, une fois à l'extérieur, elle s'excuserait pour lui avoir fait passer une telle soirée en sa compagnie. Alors que leurs pas les guidaient vers la sortie de la salle, Yujiriko jeta un coup d'œil en face d'elle et aperçut toutes les autres personnes qui avaient fait choisi la même option qu'eux. D'ailleurs, un jeune homme qui semblait faire parti du "staff" de la soirée ne s'était pas prié pour le leur faire remarquer. Son cavalier le rembarra sans concession, d'une manière nette et précise, qui apeura néanmoins légèrement la jeune blonde. Était-il en colère à cause d'elle ? Ou bien voulait-il tout simplement la protéger à ce point ? Elle préférait malgré tout penser à la deuxième option, elle n'était pas en état de se faire plus de soucis de toute manière.

Il la fit s'asseoir sur ce qui semblait être un petit muret, aussi frais que la nuit elle-même, bercée par ces petites brises anodines et dangereuses. Mais, Yujiriko préférait ceci, car elle pouvait au moins prendre l'air, respirer à fond, reprendre son calme. Petit à petit, son cœur reprenait son rythme habituel, celui de la timide sportive qui ne cessait de "mater" son entourage. Sans qu'elle ne le remarque au premier abord, l'adolescent au masque de fer lui passa sa veste autour de ses épaules. Juste après, elle ne sentait plus son regard sur elle. Dans toute cette peine, elle pouvait penser qu'elle était bien tombée avec lui, car il semblait plus compréhensif que la plupart des personnes qu'elle a rencontré dans sa vie. Avant même qu'elle ne puisse s'en rendre compte, elle avait déjà son calme. Elle tenta de se redresser légèrement et de jeter un regard furtif sur son "sauveur". Au même moment, il prononça un "Ça va mieux ?" qui la prit de court.

[Anglais] :

-"O...Oui...Désolée de t'inquiéter ainsi...."

Au fond de son esprit, la culpabilité commençait à prendre le dessus, mais une petite voix lui disait de ne pas prononcer les mots qu'elle comptait prononcer à la fin de sa phrase, mais c'était comme si son cerveau avait été connecté directement sur cette option sans autre choix possible.

[Anglais] :

-"...J'ai du gâcher ta soirée, je pense...Tu aurais du tomber sur une fille qui était directement dans l'état d'esprit de la Saint-Valentin, au moins, ce bal aurait été à la hauteur de sa réputation... Je n'ai pas l'habitude de ce genre de choses, même si je trouve que tu es la personne la plus prévenante et la plus agréable que j'ai pu connaître depuis mon entrée ici. Je suis entièrement désolée, entièrement dé..."

Elle ne pouvait même plus continuer de parler, les larmes recommençant à remplir ses iris d'un bleu profond. Non, elle ne devait pas lui causer plus de problèmes, elle ne devait pleurer à nouveau en face de lui. Cette appréhension, elle l'avait déjà imaginé avant d'entrer dans la salle, c'était le pire scénario qui pouvait lui arriver, mis à part être détestée et laissée par son cavalier. Comme si elle y était déjà habituée, elle effaça la moindre trace de larmes sur son visage et reprit calmement son souffle. Elle se leva, en posant ses yeux sur son chevalier servant, qui était accroupi devant elle depuis un certain temps. Elle lui tendit sa main pour l'aider à se relever, mais en voulant lâcher quelques mots qui finalement ne purent sortir. Avec un petit sourire collé à ses lèvres, elle voulait simplement lui dire "Merci pour tout, tu seras peut-être mieux avec une autre cavalière, il n'est pas trop tard", mais rien ne put sortir. Ainsi, son attitude pouvait sembler bizarre aux yeux de son interlocuteur, mais elle ne tenta même pas de recommencer la scène.

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*Wow...* Elle qui bredouillait jusque là finit par lui sortir un cortège d'excuses à n'en plus finir. Et ce n'était pas Asuka qui allait être le champion du réconfort sur ce coup là. Au contraire, après avoir survécu à l'effet de surprise, il détourna la tête pour regarder dans le vide pendant qu'elle expliquait qu'il aurait mieux fait de tomber sur quelqu'un d'autre, qu'elle n'était pas assez bien... et tout ça bien sûr, avec des trémolos dans la gorge.

En l'écoutant parler, Asuka se demandait même s'il lui était arrivé d'être comme ça par le passé? En y réfléchissant, non! Il pleurnichait bien étant môme mais c'était seul et sûrement pas en s'excusant auprès des autres. À la différence de cette fille, lui était du genre à tout subir sans broncher tandis que cette demoiselle prenait toutes les fautes sur elle.

Mais alors qu'elle s'était relevée, Asuka était toujours plongé dans ses pensées. Au loin, il avait même vu les premières lueurs d'un feu d'artifice qui prendrait sûrement court dans le centre ville. Ce qui n'était pas une mauvaise idée. C'est d'ailleurs en pensant à ça qu'il se releva, prenant appui sur ses genoux. Snobant ainsi, sans le faire exprès, sa cavalière. La pauvre était encore toute penaude. Et en y réfléchissant bien, Asuka venait de lui donner de quoi confirmer ses autocritiques compte tenu qu'il ne l'avait pas regardée et ni accepté son aide pour se relever.

C'est pourquoi il se rattrapa. Souriant derrière son masque – ce qui se reflétait dans ses yeux – il regarda la petite pour ensuite poser sa main sur la tête de cette dernière. Doucement il tapota la chevelure de l'adolescente pour ensuite se tourner vers les lumières de la ville en contre-bas. Et dans un geste machinal, il fourra ses mains dans ses poches tout en contractant ses muscles du dos sous les frissons qui le parcoururent.

« T'inquiète pas pour ça. »

Il n'y avait vraiment pas de quoi compte tenu qu'Asuka était venu sans réelle conviction. Au contraire, s'il était du genre à parler plus, il aurait pu lui dire qu'il n'était pas mécontent d'être tombé sur elle plutôt qu'une autre peut-être plus folle ou extravertie qu'elle. Mais au lieu de ça, il ne lui dit rien de plus. Asuka se contentait de regarder la ville animée en ce soir de fête. Et comme il l'escomptait, un premier jet d'artifice fit son apparition dans la nuit noire.

« Ça te dit? »

Après quelques instants de silence, il désigna d'un mouvement de la tête, le centre ville d'où jaillissait les feux multicolores. Sans doute une kermesse qui faisait concurrence, voire complétait, le bal à Keimoo. Mais vu que la plupart des étudiants de l'Académie était ici, peut-être que ça serait moins... brouillon... là-bas. C'est pourquoi il écarta un de ses coudes de son torse – sans enlever ses mains de ses poches – pour inviter sa cavalière à tenir son bras pour se rendre là où elle aurait décidé : le bal ou la ville.

Mais avant de commencer leur marche, il se stoppa net. S'écartant gentiment d'elle, il posa ses deux mains sur l'arrière de sa tête. Il mourrait de chaud sous son masque et tant pi si le secret devait être gardé, lui allait mourir s'il ne prenait pas de l'air autrement que filtré par son masque. Alors il baissa la tête pour décrocher son masque bien agrafé pour ensuite river son visage vers le ciel étoilé. Puis, secouant légèrement la tête, il laissa ses mèches se remettre en ordre sur son visage, s'écartant tels un rideau de soie, de ses yeux.

Pourtant, il avait pris 'garde' de se tourner légèrement. Pas complètement – s'imaginant mal tourné le dos à la demoiselle – mais assez pour espérer que l'obscurité de la nuit et son maquillage ne le trahisse pas de suite. Quel dilemme quand même d'être partagé entre son envie de respirer à plein poumon et celui de craindre d'être reconnu. Craindre que sous ses airs innocents, cette petite soit en fait une groupie en puissance. Paranoïa démesurée mais parfois légitime. Toutefois, il n'en pouvait plus donc il prit le risque pour ensuite, au bout de quelques bouffées d'air, remettre son masque de fer. Il reprit alors son air rigide à cause du froid, les mains dans les poches, les épaules hautes et le coude 'tendu' pour la main de sa cavalière.