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 Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.

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Ivory Lancaster
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Ryosuke Saitô
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Ryosuke Saitô
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Ryosuke Saitô


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MessageSujet: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyJeu 1 Jan 2015 - 21:11

2 JANVIER 2015

Aujourd'hui est un jour spécial. Nous sommes le 2 janvier 2015, et je viens d'avoir 40 ans.

Hier, j'ai fêté le passage à la nouvelle année à l'auberge. C'était un moment magique que j'aurais voulu rendre éternel. Mes parents sont venus pour la première fois à Keimoo, c'était très troublant. Ils ont ainsi pu constaté que j'avais réussi, malgré mon pathétique esprit d'organisation. Depuis toujours, je n'ai jamais su diriger quoi que ce soit. Le fait de changer de voie, de m'occuper de ces mômes à l'Académie a été une véritable bénédiction. Moi qui voulais donner un sens à ma vie, je ne pouvais espérer mieux. J'ai su les attraper, ces mains tendues qui n'arrivaient pas à agripper autre chose que le désespoir. Bien plus que dans n'importe quel base militaire, elle était là ma mission: dans cette école. Je n'ai jamais eu la prétention de parvenir à venir en aide à tout le monde, mais je sais que je n'ai pas échoué, dans le peu de ces existences que j'ai soutenues.

Saki aura été la première, Kanon la dernière.
Elles sont mes filles, de sang ou de cœur. Elles ont éclairé ma vie alors que je ne m'y attendais pas.

Saki était une petite feuille qui volait au gré du vent, sans savoir où la prochaine brise l'amènerait. Elle est la fille que j'ai toujours révé d'avoir: un petit bout de femme en devenir à protéger, à guider, à voir grandir. C'est en pensant à elle que j'ai fondé cette auberge, sans savoir qu'elle serait ma première résidente.

Kanon est la fille dont j'ignorais l'existence jusqu'à il y a quelques mois. Je la connaissais très bien en tant qu'élève, elle qui prenait un malin plaisir à me provoquer de toute sa colère d'adolescente rebelle. Et je prenais autant de plaisir à la mettre en retenue, juste pour la forcer à me supporter une heure ou deux, sans rien faire et ce, jusqu'à la forcer à se confier à moi. Une présence paternelle manquante et tout l'univers d'une jeune fille pouvait se retrouver chamboulée.

Oh bien sûr, j'ai eu le plaisir de m'amuser avec tellement d'autres élèves qu'il me serait impossible de tous les citer. J'ai prouvé à Jûta qu'un corps malade - aussi sexy soit-il - avait droit à une seconde chance. Mais dans le genre têtu, Donovan arrivait en tête de liste. J'ose espérer que Taylor finira par se rendre aux flics afin d'assumer ses conneries. J'ai fait ce que j'ai pu pour elle, mais je ne me fais pas de bile, elle ouvrira les yeux plus tôt qu'elle ne le croit. Très bientôt. Quand je pense à elle, je pense à Kohaku. Forte tête dans un corps gracile. Il m'aura bien fait rire, cet imbécile. Et tourné en bourrique aussi. Combien de risques ai-je pris pour sauver ses fesses ? Un extraterrestre. C'est ce qu'il est. Heureusement pour lui qu'il a un compagnon de voyage de cette planète. Zakuro. Il me rappelle ce jeune homme que j'étais hier. Je vous envie les mecs, vous savez ?

Ceci dit, je n'ai pas fait que des rencontres au sein de l'académie. J'ai eu le loisir de croiser quelques personnalités intéressantes comme Wunjo, un ancien mafieux qui passait son temps à changer de domicile, de boulot, de tête, un peu comme un tueur en série. Il a logé chez moi pendant un temps. Une personne très discrète en fin de compte capable de tout pour ses proches. Je l'ai bien remarqué lorsque mon ancien collègue, Kuro, avait disparu suite au tremblement de terre. Quelle aventure pour le retrouver, ce crétin !
Et puis, il y a eu la petite Eiri, une petite soigneuse animalière toute timide. Elle m'intéressait bien mais...aaah, ce que je vivais en même temps avec Taylor était déjà tellement compliqué. Je préfère ne pas rentrer dans les détails...

Quoiqu'il en soit, alors que mes rapports avec Kanon s'étaient largement améliorés, il y a eu ce tremblement de terre. Je suis resté au chevet de Kanon durant toute sa convalescence. Elle n'avait quasiment pas de visite, et j'ai compris pourquoi de la bouche Kanon elle-même. "Saitô-san, connaissez-vous d'autre Watanabe ?"
"C'est un nom très courant tu sais, comme le mien... Alors oui, j'en connais un paquet."
La suite ma cloué sur ma chaise. Le plus naturellement du monde, elle m'a dit le vrai prénom de sa mère, celui sur son dossier scolaire étant falsifié.
"Ma mère s'appelle en fait "Shina Watanabe". Vous la connaissez bien... puisque vous m'avez conçue avec elle."

Je me rappelle ne pas l'avoir crue. J'avais envie de lui dire que c'était une mauvaise plaisanterie jusqu'à...

- Bonjour, Ryôsuke.

... ce que ladite "Shina" entre dans la chambre d'hôpital. Elle était aussi belle qu'à l'époque, voire plus encore. Il m'a fallu d'un seul regard pour retomber fou amoureux d'elle.
Enfin voilà, j'ai découvert que j'avais une fille. Et en 2014, j'ai demandé à Shina de m'épouser. Elle a accepté et nous nous sommes mariés le 29 novembre 2014. Ca a été un coup dur pour Saki qui a vu en Kanon, une rivale. J'ai tout fait pour ne pas la mettre mal à l'aise et jamais je ne l'ai laissée tomber.

2 janvier 2015.

J'ai pris un rendez-vous à la banque, afin de connaitre les modalités d'ouverture de compte pour mon fils qui naitra dans quatre mois. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle se fasse braquer. Et encore moins à ce que je connaisse l'identité du braqueur....ou plutôt, de la braqueuse. Ancienne élève de Keimoo qui a mal tourné. J'ai tenté ma chance, et j'ai voulu intervenir, usant de mes talents de négociateurs...et de mon charme, j'avoue.

J'ai réussi. Mais la tension était forte et un bruit sec lui a fait appuyer sur la détente. J'ai souri à la jolie braqueuse, lui faisant "chut" de la main tandis que la panique gagnait l'assistance. Je m'entends encore dire que "tout va bien !", les laissant quitter l'agence. Enfin, n'y tenant plus, j'ai passé ma main droite à l'intérieur de ma veste, appuyant sur mon abdomen poisseux. J'entends encore la résonance de sa voix hurlant mon nom tandis que je m'effondre. J'ai juste le temps de tendre ma main, rouge de mon sang, vers son visage ruisselant de larmes, penché sur le mien. Je lui demande simplement d'arrêter de fuir et de prendre sa vie en main avec les responsabilités qu'elle incombe.

L'opération s'est bien passé, la balle a bien été extraite et mon intestin n'a pas été trop endommagé. Il semblerait que j'ai réussi à négocier un sursis. Je vais rester à l'hosto pendant un petit moment. Je fais venir un notaire. J'ai un mauvais pressentiment. Tard dans la soirée, j'attrape une vilaine fièvre.


Dites-moi donc... à quoi bon jouer les héros et prendre tous les risques alors que je suis enfin parvenu à fonder une famille ?
Mais aussi, à quoi bon se prendre une balle dans le corps pour ensuite crever d'une simple septicémie ?

Vous allez me manquer, mais... on se reverra sûrement bientôt, dans une autre vie alors...ne m'oubliez pas
.


Ceci est mon testament :
HJ :
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http://keimoo.forum-actif.net/personnel-f16/saito-ryosuke-termine-t6797.htm#186558
Emmanuel Kokei
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Emmanuel Kokei


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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyVen 2 Jan 2015 - 0:40

    La ligne, au bout du couloir, était rarement utilisée.
    L'urgentiste de garde, une femme silencieuse, avait relevé les yeux de son ordinateur quand, vers minuit onze, Emmanuel Kokei, en service à l'hôpital de Keimoo, avait décroché le combiné, pour, quelques instants plus tard, d'une voix neutre, annoncer à Kanon Saito Watanabe, le décès de Saito Ryosuke.

    L'urgentiste, silencieuse, avait écouté le thanatopracteur expliquer, avec des mots presque murmurés, que l'homme, âgé de 40 ans depuis quelques heures, et suite à son intervention reconnue comme héroïque dans le braquage d'une banque de Keimoo, venait de décéder, une septicémie l'ayant emporté, en dépit de l'opération effectuée quelques heures plus tôt sur sa personne, visant à ôter la balle que Saito avait reçu dans les tissus internes, après que la braqueuse lui ait tiré dessus. L'opération s'était bien déroulée, murmurait Emmanuel, mais une infection grave avait été décelée trop tard, et le chirurgien n'avait pu que constater de l'avancée irréfutable d'une gangrène veineuse dans l'organisme du patient. Celui-ci s'était plaint, vers dix neuf heure environs, d'une fièvre qui avait ainsi permis d'établir un diagnostic. Avant que les résultats ne soient annoncés au patient, celui-ci avait fait venir un notaire, et avait été en mesure de rédiger son testament. On annonçait ainsi, à minuit heure, le constat légal de la mort de Saito Ryosuke.

    Emmanuel marqua un temps de silence, et l'urgentiste, sans avoir besoin de poser le regard sur le visage du jeune homme, sut que la personne à l'autre bout du fil, devait pleurer. Il y eut encore quelques moments, et l'urgentiste, sans que ses prunelles ne quittent le vague qu'elle fixait désormais, écouta les dernières procédures qu'effectuait Emmanuel. Prises de coordonnées, sincères excuses, et condoléances respectueuses étaient soufflées en travers du combiné, avant que, finalement, celui-ci ne soit raccroché. Le couloir redevint silencieux, tandis qu'Emmanuel retournait dans la chambre qu'il avait quitté à minuit douze.

    (…)

    Monsieur et Madame Saito Takumi et Kagome furent prévenus du décès de leur fils après Mademoiselle Watanabe Saito Kanon. Silencieux, l'homme n'offrit à Emmanuel que quelques mots soufflés du bout des lèvres, et Emmanuel raccrocha en refermant lentement les yeux. Annoncer la mort n'était jamais quelque chose qui se faisait de manière automatique, et il savait que pour un homme de cet âge-là, avoir à vivre les funérailles de son fils ne serait pas un acte bénin. Le thanatopracteur se retourna en silence, et rendit à Madame Watanabe Saito Shina son téléphone portable, en s'inclinant. Elle récupéra celui-ci d'un air absent, en le fixant étrangement, avant que ses yeux ne récupèrent l'éclat de la réalité, et du chagrin. Un regard beaucoup trop là, beaucoup trop à la recherche de ce qui n'est plus. Emmanuel, d'une voix basse, lui annonça que ses beaux-parents arriveraient à l'hôpital d'ici le lendemain matin. Les prunelles sombres de Kokei glissèrent sur Kanon qui, de son âge, était resté silencieuse, assise près du lit dans lequel le médecin avait laissé reposer le corps de Saito. Sur la demande de la jeune fille, le drap n'avait pas été relevé sur le visage, et le regard que l'enfant portait sur son père dépassait la définition de n'importe quel mot relatif à la situation. Il y avait ce regard, tout simplement. Emmanuel s'inclina devant la veuve.

    « Je vous laisse seuls. »

    (…)

    L'o-tsuya, la veillée funèbre, fut annoncée de manière non-officielle à l'Académie Keimoo. Un mail anonyme fut envoyé à tous les comptes utilisateurs enregistrés dans le serveur principal de l'Académie, et tous les élèves et enseignants furent ainsi mis au courant de la date et du lieu de l'hommage au nom de Saito.

    Kanon Watanabe, responable de la mise en bière, mise au courant de ce fait, ne s'opposa pas aux évenements. Par le biais d'Internet, elle demanda simplement à ce que la mémoire de son père ne soit pas sali par une organisation de malfrat qui viendrait déranger le temps de recueillement offert à tout un chacun devant le corps de l'ancien CPE. Suite à des appels lancés par Monsieur Saito-père, des militaires de l'ancien régiment auquel était affilié Saito Ryosuke répondirent présent aux dates. Six anciens camarades de l'homme tombé dans un acte de protection civile arrivent à Keimoo deux jours après  l'annonce du décès à Mademoiselle Watanabe.

    La veillée funéraire aurait lieu dans un temple loué par Madame Watanabe-Saito. Il était demandé, selon les usages traditionnels, de venir habillés de manière respectueuse pour la famille : un yukata sombre était privilégié pour tous. Il était possible, -et fortement conseillé selon l'usage-, d'offrir une enveloppe contenant de l'argent en marque de soutien à la famille. Il était aussi demander, par esprit sympathique, de respecter la douleur de la famille en n'effectuant aucune démonstration autre que celles qui seraient appropriés à la situation.

    (…)

    Il était maintenant vingt heure.
    Les portes du temple qui accueillaient la cérémonie étaient ouvertes pour que tous puissent entrer. Sur le bord de la route, des lampions blancs étaient allumés de manière à border le sentier. Sur les marches, deux moines accueillaient les invitaient, et d'une voix neutre, recueillaient les dons offerts. Il fallait entrer dans la salle principale, et récupérer l'encens mis à disposition près des portes. La famille était disposée, assise en seiza, devant le corps disposé au sol. Emmanuel Kokei, silencieux, était assis derrière celui-ci, en costume, indiquant de son statut d'organisateur de la veillée funèbre. Il avait ce soir pour but de préparer le corps selon les traditions demandées par la famille. Il procéderait à un nettoyage et à un habillement du corps. En effet, un énorme kimono blanc, choisi par les proches du défunt, couvrait celui-ci, à l'instar d'une gigantesque couverture ivoire. Le visage de l'homme était calme, une expression simplement tranquille installée sur ses traits. Kanon et sa mère étaient assise, en seiza, en premier rang, quelques mètres les séparant de Saito. Les premiers invités entrèrent, et en silence, saluèrent la famille, et prirent place, petit à petit. Les militaires se firent remarquer par le port de leur uniforme, et la visière à semi abaissée, en marque de deuil. Ils se postèrent, sur demande du père du défunt, près des murs, de manière à encadrer le corps et la famille. Au dos d'Emmanuel, placardée contre le mur, le gigantesque portrait de Saito Ryosuke faisait face à tous, une bougie et de l'encens faisant élever des spirales de vapeur sous le cliché.

    (…)

    Ceci est un rp libre. Vous pouvez répondre à la suite, en fonction des événements qui seront programmés.
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Ivory Lancaster

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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptySam 3 Jan 2015 - 22:51

Elle n'a pas répondu à mes appels. Je suis d'un naturel patient - d'aucuns diraient laxiste - mais là, elle commence à dépasser les bornes. Mon joli minois est déformé par la contrariété quand je me gare devant chez elle. Et encore plus quand on ne prend pas la sonnette au sérieux. Je vais la démonter. Je tambourine fortement à la porte, en un rythme violent et incessant. On vient finalement m'ouvrir. Sa mère.

- Bonjour. Pardonnez-nous de vous avoir fait attendre, entrez.

Je m'incline et j'entre dans le vestibule. Il règne une ambiance étrange. Ma colère retombe d'un seul coup. Quelque chose s'est passé. Mes sourcils se détendent. Et je sens un peu d'appréhension étreindre mon cœur. J'entre dans la maison, enlevant mes chaussures. Je ne vois pas Fumihiko et sa mère a disparu. Sûrement pour aller la chercher. J'entends sa voix douce au loin dans le couloir. Et des sanglots.
Fumihiko apparaît devant moi. Les yeux gonflés de larmes.

Je la regarde. Elle se tait, me fixe. Elle vient de comprendre pourquoi j'étais là.

- Ah ... pardon, je ... euh ...

Et elle ne peut pas finir sa phrase. Que se passe-t-il ?

- Elle vient d'apprendre la mort d'une personne qu'elle respectait, m'apprend sa mère.

C'était ça, donc. Un décès. Mince. On est déjà tellement en retard dans notre planning, son enregistrement ne se passe pas aussi bien que prévu. Mais je ne peux décemment pas la contraindre en un tel moment. Je m'approche d'elle et pose ma main sur son épaule.

- Ivory, je suis désolée je ..

Je hoche la tête. Oui, bien sûr que je comprends. Je retiens un soupir. Je ressers brièvement ma prise sur son épaule, et elle relève les yeux sur moi. Je sors mon Blackberry.

"Raconte-moi"

_ _ _ _

Saitô-san était un membre du personnel respecté et apprécié. Lloyd fut aussi attristé de la nouvelle. Il ne le connaissait pas tant que ça mais c'était une figure de l'établissement, quelqu'un qui, visiblement, s'était bien intégré à l'équipe et faisait partie du décor. Dans le bon sens du terme.

- C'est le genre de personne intemporelle qu'on a du mal à imaginer être touchée par la vie.

Lloyd n'avait pas le temps de se rendre à la veillée funèbre, aussi m'a-t-il mandaté pour y aller à sa place. Fumihiko désirait aussi que je l'accompagne. Alors, même si je ne connaissais pas cette personne, j'ai sorti les vêtements de deuil. Pas de yukata pour moi, ce ne sont pas mes traditions, je ne sais pas comment faire ni comment être à l'aise dans ce genre de vêtement. Costume noir, simple, chemise grise.

Je passe chercher Fumihiko. Sa mère l'a habillée comme il se doit, et Fumihiko est belle dans sa douleur. Loin de l'image sucrée que WSP lui colle sur le visage. Je lui souris faiblement.

Il y a du monde. Et je me sens ... mal à l'aise. C'est la première fois que j'assiste à ce genre de rituel. La première fois queje fais face à la mort au Japon. Chez nous, ça ne se passe pas comme ça. Je vois ça de mes yeux d'occidental. J'ai beau habiter dans ce pays depuis des années, il y a encore des aspects de cette culture qui m'apparaissent comme iréels.
Comme ces moines, ce chemin de petites lumières, l'encens portés par tous le monde ...
Je me sens mal à l'aise car je n'ai pas l'impression de me rendre à une veillée funèbre.

Je sors l'enveloppe et la donne aux moines. Fumihiko fait de même. Et nous pénétrons dans la salle.
Je suis ... impressioné. Tant de déférence. Tant de respect. Je m'incline devant la famille, imitant Fumihiko. Elle sait que je ne sais pas. Elle me guide vers le fond de la pièce. Mais mon regard a du mal à se défaire du mort au visage calme, à la parure blanche, des hommes en uniformes autour, des personnes endeuillées en yukata.
De ce gigantesque portrait. Ainsi c'est lui. Ryosuke Saitô. Mon regard parcourt la pièce. Il devait être aimé. J'en ai la gorge qui se serre.

- - - - -

J'ai ramené Fumihiko chez elle. Elle prendra encore un jour de repos, mais après, je lui ai bien fait comprendre que la vie continuait et qu'il fallait s'y remettre si elle voulait obtenir des résultats et ne pas laisser passer sa chance dans le milieu.

Je me suis détesté pour ça. Même si je n'avais pas le choix, c'est mon boulot.

Je suis sur le toit de mon immeuble, il fait vraiment froid. Le bout de mon nez est gelé. Mes doigts aussi. Même s'ils sont sous mes bras. Je grelotte. Mais je reste là. Parce que dans un moment, il y aura une pluie de météorites.
Le cou dévissé, j'attends cette apparition céleste.

Je ne connaissais pas ce type. Mais j'y pense encore. Il avait l'air d'un empereur, couvert de ce tissu ivoire, gardé par ces soldats.
Chez moi, ça ne se passe ainsi. Chez moi, ça empeste l'hypocrisie. Je n'ai pas l'impression que tous les gens, sortant leurs grands chapeaux et leurs costumes, leurs mouchoirs, ne penseront au défunt une fois rentrés chez eux.
Je soupire. Les yeux accrochés au ciel. Je les plisse. On les voit déjà, légèrement. Mais bientôt, il y en aura plein le ciel.
Je baisse la tête. Mon cou me fait mal. Mon corps est tendu de ce froid qui me ronge.

J'ai vaguement entendu la raison de sa mort. Une mort vraiment idiote. Combien de chance de mourir d'une septicémie juste après avoir survécu à une balle ? Saitô. Je ne connais que son visage, je ne connais que ses traits calmes figés dans la mort. Je ne connais que le chagrin que sa mort inflige à bien des gens. Je ne connais que l'acte héroïque qui l'a mené à sa fin.
Je ferme les yeux. Quel sens à tout ça .... Pourquoi quelqu'un comme Saitô-san décède quand d'autres moins utiles et moins beaux survivent ? Nous ne sommes rien. Sans doute avait-il des défauts. Sans doute n'était-il pas parfait. Mais il semblait être quelqu'un empreint d'une humanité certaine. Il avait une famille. Il avait de l'honneur. Il avait de la valeur. La mort fauche n'importe qui n'importe quand.

Quand j'ouvre les yeux et que je relève ma tête, le ciel n'est plus cette masse noire bleutée informe et fixe. Je relève ma main pour cacher la lune trop pleine trop lumineuse et laisser mes yeux savourer le spectacle. Les Quadrantides zèbrent l'obscurité de leurs traînées lumineuses.

Je ne sais pas si c'est le froid. Si c'est Saitô. Ou juste la beauté de l'existence des choses qui en est la cause. Mais.

Je pleure.
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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyMar 6 Jan 2015 - 1:37

Une enveloppe blanche est déposée.
Pour quelques mots et de nouvelles fleurs le temps d’un soupir.


Monsieur Saito,
J’ai toujours cru que vous verriez mon ascension au sein de l’académie, depuis le temps que vous travaillez pour l’école. Vous étiez là depuis ma première année et vous l’étiez encore des années plus tard, pour qu’à la fin du lycée, vous me remettiez votre commentaire général sur mon carnet scolaire comme quoi je devais essayer d’être aussi populaire auprès du personnel de Keimoo que je l’étais (à l’époque) auprès de mes camarades. Je ne vous ai jamais dis que ce jour là a été la troisième guerre mondiale à la maison, (vous imaginez bien que mes deux parents ne sont pas restés de marbre face à mes notes, alors votre commentaire…).
Pas besoin d’être une étoile pour le comprendre, je n’ai pas toujours fais les choses bien et je crois que je commence à le savoir. Bon c’est vrai, j’ai séché, j’ai prétendu que le chien de mon coloc avait bouffé mon devoir à rendre, que ma coloc avait sans le faire exprès balancé mon livre dans sa poêle, et que ma grand-mère avait renversé son café sur mon DM de math (…) et oui, j’ai préféré allé en soirée plutôt que réviser. J’ai également tenté de soudoyer tous mes voisins de classe pour organiser LA soirée de la semaine en me fichant qu’ils suivent le cours. J’ai aussi dragué la voisine parce que franchement, vous l’auriez vu, vous auriez fait pareil. Je me suis fais sortir de classe par presque tous les profs, j’ai reçu la craie de Mr Otaka sur la tête, parce que je m’étais endormi à son cours (…) …Et vous m’avez eu en colle un nombre d’heures et de fois qui ne vaut sans doute plus la peine d’être compté. Malgré tout il fallait que vous sachiez que je n’étais pas aussi populaire que vous le pensiez car ça n’a fait ni chaud ni froid à la fille qui me plaisait à l’époque et que j’ai tenté d’avoir par tous les moyens : oui monsieur Saitô, j’ai révisé l’Histoire avec elle.
Et puis je suis parti en année de césure aux Etats-Unis, via le partenariat de l’école avec l’école à Brooklyn. J’ai amélioré mon anglais en cours et ai cumulé à côté des petits jobs (car mes parents m’ont coupé les vivres, ne riez pas, vous y aviez contribué !), j’ai rencontré des gens incroyables avant de revenir sur Keimoo. J’ai pu me payer mes trucs par mes propres économies et en gardant un œil comme un grand sur mes comptes. Et je continue maintenant ma deuxième année en Management International à l’université. Vous voyez bien, il y a du progrès mais vous n'êtes plus là…
Vous savez pas ce que vous ratez. Bon cette lettre n’est pas pour vous accuser (un petit peu quand même) mais pour vous dire que sans votre fichu mot sur mon carnet, je ne serai jamais allé à l’autre bout du monde et je ne serai pas aussi responsable que je le suis aujourd’hui. Ne vous méprenez pas trop non plus, je continuerai à négocier comme un marchand de tapis une date ultérieure pour rendre quelques uns de mes devoirs non fait (je travaille en tant que serveur, il faut bien que je me fringue stylé un minimum), c’est donc pour de la bonne cause. Il y a du chemin encore à faire mais c’est le nouvel an et il y a le temps pour de nouvelles résolutions.

Je retomberai volontier en arrière si je pouvais avoir un deuxième mot de votre part parce que vous allez vraiment me manquer.

Noahki Saigara
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Joshua Coda
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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyMar 6 Jan 2015 - 7:06

Peu à peu, les feuilles d'automne avaient été remplacées par les gouttes de pluie dans le ciel de Keimoo et Judikaël ne pouvait même plus mettre sa mélancolie sur le compte de l'inspiration automnale que lui offrait Francis Ponge, les feuilles mouillées ayant tout bonnement disparu des rues en bas de l'hôtel. À compter les jours sans rien espérer des suivants, perdue dans la contemplation des rues trempées en contrebas, la jeune femme perdait peu à peu ce regain de vie qu'elle avait trouvée depuis peu. Ça allait et venait, l'humeur, sans rire ni larmes il y avait bien des éclats qui repartaient aussi vite qu'ils arrivaient, qu'elle n'arrivait pas à saisir au passage. Préférant contempler son corps chétif dans les miroirs de sa chambre et surveiller son chat jouant avec les moutons de poussière, la jeune prof se sentait comme déjà morte. Les gestes qu'elle esquissait se résumaient principalement à plisser les yeux quand une pensée désagréable la traversait. Rien de plus.

C'est un SMS de Zakuro qui la tira de sa torpeur. Elle était dans son lit, prostrée sur elle même, quand son portable vibra. Tout d'abord, elle ne reconnut pas ce son, et dans un réflexe défensif, serra plus fort contre elle la couette qui l'enveloppait. Roulant des yeux à la manière d'un animal effrayé, sa première pensée fut pour Lola, dans un élan d'espoir qu'elle se maudit aussitôt d'avoir encore. Cette gamine la détruisait, et c'était encore une des seules choses auquel elle pouvait penser de manière lucide. Se prenant les cheveux d'une main, elle les tira violemment comme si cela pouvait la faire sortir de sa tête, avant de se souvenir dans un éclair de pensée, qu'elle avait bien souscris à un abonnement téléphonique avant les vacances. Alors elle saisit le téléphone reposant par terre et découvrit le sobre message :

Le CPE est mort.

*
Judikaël n'avait pas connue cet homme, et n'avait aucune envie de sympathiser avec davantage de ses collègues de l'académie. De plus, elle doutait sincèrement d'avoir la force de se déplacer jusqu'au temple loué pour l'occasion. Néanmoins, la jeune femme, sans trop savoir ce qui lui prenait, chercha près d'un quart d'heure une enveloppe blanche dans sa chambre pour l'offrande traditionnelle. Agacée, elle finit par saisir sur la table l'enveloppe qu'elle destinait à sa réponse pour Lola, effaça rapidement à l'effaceur l'adresse française avant d'y glisser quelques billets. Hésitante un instant, elle finit par déchirer son début de lettre, et écrire sur un morceau de papier à l'encre bleue : « Bon courage pour tout. »

Comme elle s'en doutait, elle ne connaissait personne au temple. Il était tard, elle était sûrement parmi les retardataires, et nombre des proches du mort avaient dû partir. Elle failli oublier de donner son enveloppe à l'entrée avant de marcher vite vers le temple. Entre le message avec l'offrande, ce quasi-oubli et son envie de courir sur le chemin, Judikaël priait pour que ses écarts soient oubliés avec la blondeur de ses cheveux. Les rites japonais lui était toujours bien obscure, et jamais encore elle n'avait pu assister à un rite funéraire de cette envergure. Ce n'est qu'à l'intérieur qu'elle se rendit compte que dans la précipitation, elle avait enfiler son habituel pantalon brun multi-poche plutôt qu'un sobre pantalon de costume noir. Ajouter au reste, elle hésita d'autant à entrer dans la salle, et finit par simplement attendre dehors en baissant la tête, légèrement honteuse. Peut-être qu'elle faisait bien, que l'intérieur n'était que pour la famille d'ailleurs.
« C'était peut-être une mauvaise idée d'être venue. » pensa-elle, debout dans le froid, n'osant même s'adosser au bois du temple. Les gens allait et venait, elle n'osait même pas les regarder, de peur de croiser le regard hostile de quelqu'un. Personne ne la connaît, et elle ne connaît même pas le nom de cet homme pourtant aimé de tous. L'était-il vraiment ? Elle remarqua de loin quelques hommes de police, ou du moins des hommes armés. Tous là pour lui ? Pourtant, aimé ou non, après aujourd'hui, jamais personne ne le reverrais. Et Judikaël, elle, ne l'aurait tout bonnement jamais connu.

La jeune femme sentit quelque chose tomber sur son crâne. Un instant, elle imagina que cet homme sans visage lui avait tapoté la tête, l'invitant à lever les yeux. Il neigeait.
Avez-vous déjà eu cette envie de fermer les yeux en vous disant que si vous y croyez, vous vous retrouverez dans un monde différent ? Judikaël, de peur que cela arrive, garda les yeux très grands ouverts, fixant les nuages. La crainte d'être emportée lui pressait le ventre, elle sentit de l'eau se faufiler sous ses paupières, et finit par cligner très vite des yeux.

Alors c'est ça la mort.

Judikaël était vivante, et eut soudain une puissante envie de rire, et de vivre. Elle n'était pas si fragile, ne serait pas emportée par un flocon de neige, et elle se sentit soudain… Invincible. Certes, elle ne savait rien de cet homme, et en effet, elle faisait une piètre japonaise. Mais elle était vivante.
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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyMer 7 Jan 2015 - 21:14

Comme tous les matins, Hayden s’était levé tôt, avait mangé et bu, réveillé son frère, consulté le journal et avait consulté sa messagerie sur internet. Mais ce n’avait pas été une matinée ordinaire. Non. Toute l’école avait rapidement été mise au courant par l’intermédiaire d’un mail anonyme, et de toute façon ce n’était pas quelque chose qu’il fallait cacher, personne n’aurait pu le faire de toute façon. Le CPE est mort, le jour même de son anniversaire, à l’hôpital de la ville. Au moment où la nouvelle avait circulé, le jeune professeur s’était figé sur sa chaise, il n’avait jamais connu personnellement cet homme, il n’était pas prêt à verser de larmes pour lui, mais son cœur s’était serré. Saitô avait fait son apparition à Keimoo l’année où il était entré à l’université. Toute la journée, il était resté assez silencieux, mais avait cogité, sans le vouloir il avait commencé à chercher des souvenirs en commun avec cet homme. N’ayant jamais eu de problèmes dans sa scolarité, il n’avait jamais eu recours à ses services, mais il l’avait toujours respecté alors qu’il ne le voyait que de loin. Lentement, la neige commença à tomber alors qu’il était sur le chemin vers le temple. Hayden n’avait pas pris les transports en commun, profitant de la marche pour évacuer les émotions qui tourmentaient son âme.

(…)

Il faisait déjà nuit depuis un certain temps sur Keimoo. Lorsqu’il traversa le chemin éclairé par les lampions, le jeune homme eut un très léger sourire en faisant une triste analogie : la vie humaine est donc aussi fragile que l’une de ces flammes. Tantôt forte, puis faible, émettant ce rayonnement et cette chaleur inconstante, elle finissait par s’éteindre assez brutalement la plupart du temps. Hayden entra dans le temple peu de temps après être arrivé sur les lieux, les proches du défunt étaient déjà sur place, tout comme d’autres membres du personnels ou même quelques élèves. Le professeur de mathématiques reconnu quelques personnes, mais se contenta de leur adresser de brefs signes en guise de salutation, il n’était pas vraiment d’humeur à cela et il ne voulait surtout pas perturber ou offenser les gens dans le peine d’avoir perdu un être cher. Autour de lui, l’enseignant entendit enfin la cause de son décès. Une septicémie contractée à l’hôpital, après avoir subi une extraction de balle. Tout au long de la cérémonie, Hayden resta silencieux, par respect, mais aussi parce que durant ces moments, il pensa à sa propre mère, tuée dans l’attentat du 11 Septembre 2001.

Cette année 2015 commençait mal. Lorsque les invités commencèrent à se lever pour rendre un dernier hommage au défunt, il ne supportait pas cette ambiance et ne se sentait pas vraiment à l’aise au milieu des proches qui ne cessaient de pleurer. Définitivement non, il ne pouvait pas se permettre de rester ici, il était de trop. Néanmoins, il s’empara d’une bougie et d’un bâton d’encens près du portrait du CPE, il voulait lui faire ses derniers vœux à sa manière. Une fois dehors, il esquiva ceux qui étaient sortis fumer pour retourner près des lampions. Le cœur lourd, il s’agenouilla et porta tout d’abord le bâton d’encens à la flamme, puis la mèche de la bougie. Loin de tous les autres, Hayden resta immobile dans le froid hivernal. Le regard rivé sur le ciel chargé de flocons, de la vapeur s’échappa d’entre les lèvres du jeune professeur. Il prononça quelques mots, presque inaudibles à l’attention de Saitô-san.

« Repose en paix, CPE. Keimoo ne t’oubliera pas. »

On pense toujours qu’on a le temps d’apprendre à connaître les autres, on remet la discussion à demain et on oublie, sans prendre en compte le fait qu’ils pourraient disparaître du jour au lendemain. Deux larmes se formèrent au coin des yeux de l’enseignant, deux perles pour un homme qu’il n’avait jamais connu, mais qu'il aurait aimé connaître au fur et à mesure qu'il avancerait dans sa carrière. Mais c'est trop tard pour émettre des regrets maintenant, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyLun 12 Jan 2015 - 18:41



En attendant le pire,
Je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire.


La distance ne m'empêchait pas, régulièrement, de consulter le journal en ligne de Keimoo. Cette ville était, après tout, une grande partie de ma vie, et elle le resterait toujours. J'aimais m'enquérir de ce qui s'y passait autrement que par les gens que j'y connaissais. Un point de vue neutre, presqu'omniscient. Je souriais, souvent, en lisant les derniers événements, particulièrement ceux de cette Académie qui avait été, fut un temps, la mienne. Je survolais aussi toujours la rubrique nécrologique, systématiquement paralysé à l'idée qu'un proche, qu'une connaissance, puisse y être. J'avais failli entraîner tant de gens dans ma chute, cette peur étouffante n'avait pas encore totalement disparu. Mais de tous les noms que j'avais cru y trouver, je n'aurais jamais imaginé tomber sur le sien.

Il me fallut de longues minutes pour appréhender l'information, et de longues heures pour tout à l'absorber. Ryo était mort. Je n'étais pas dévasté, je n'étais pas effondré. Non j'étais ... Anesthésié. Il n'était pas mon père, mon frère, ma mère ou mon meilleur ami. Il était un bout de chaque. Une ombre sur moi qui m'avait pourtant apporté tant de lumière. Il était celui qui m'avait tendu la main quand personne ne l'avait fait, celui qui m'avait sorti de moi-même, celui qui avait du temps quand personne n'en avait. Celui qui m'avait relevé lorsque je rampais. Le premier à avoir véritablement cru en moi. Un voleur de briquet qui m'avait tant donné contre un tout petit objet. Il était la raison pour laquelle Kuro était en vie, et pour cela, je ne pourrai jamais assez le remercier. Surtout maintenant, réalisai-je, la gorge sèche. L'article sur son décès datait de la veille, je ne pouvais en aucun cas organiser un aller pour Keimoo en si peu de temps dans l'espoir d'assister à un enterrement dont j'ignorais d'ailleurs la date. Mais je ne pouvais pas non plus  ne rien faire.

Un petit passage au tabac du coin, où le burraliste me dévisagea comme si j'étais un genre de fétichiste bizarre, d'allumé profond, ou de dangereux terroriste. Un autre au magasin de jouets, ça me rappela des souvenirs d'ailleurs.
J'ignorais si le colis était arrivé à temps pour l'enterrement. Dans tous les cas, je n'étais pas certain que quique ce soit comprenne le clin d'œil ... J'espérais juste que cela le ferait sourire de là où il était maintenant. Un petit carton rempli de briquets, pour qu'il n'en manque plus jamais à l'avenir. J'avais également envoyé un colis à l'auberge, demandant à son nouveau propriétaire, qui que ce soit, de remette le contenu du paquet à sa veuve. Une femme dont j'ignorais tout, mais l'article du journal avait parlé d'elle et de leur futur petit garçon qui ne verrait jamais son père. Ce second paquet contenait un petit ourson blanc en peluche avec une cape de Superman. Je me souvenais que ce fut une des premières choses que je lui avais dite : même Superman a un boulot. Je le connaissais à peine à l'époque, mais il ne m'avait pas fallu longtemps pour détecter son côté altruiste... Les parasites comme moi sont doués pour identifier les bonnes poires, on appelle cela l'instinct de survie. A cette même personne j'avais envoyé une enveloppe d'argent, la priant d'acheter un bouquet d'aubépines et de l'apporter ou de la faire livrer à l'enterrement. Les fleurs n'auraient jamais supporté le voyage. Il me restait à croiser les doigts pour que l'auberge n'ait pas été désertée et pour que le nouveau propriétaire ait l'honnêteté de faire ce qui lui était demandé avec cet argent. Fut un temps où j'aurais moi-même eu la main cupide. Ce fut dans un sourire que je le rappelai que si j'étais aujourd'hui un homme meilleur c'était en partie grâce à lui, alors avec un peu de chance son successeur serait un type ou une nana bien, espérons aussi bien que lui.

Je fermai les yeux, me laissant glisser dans mon fauteuil. J'essayais de m'imaginer qui serait là à son enterrement. Qui irait lui tirer une dernière révérence. Qui viendrait lui souhaiter un bon voyage. Les visages seraient-ils effondrés, nostalgiques, pensifs, songeurs ? Les gens seraient-ils occupés à se souvenir l'homme que tu étais ou à imaginer celui que tu serais devenu ? Tant de question.
J'étais à la fois écœuré de ne pas être présent, et soulagé. Je n'avais jamais su faire face à l'abandon, alors la mort, imaginez vous donc... Je l'ai toujours préférée près de moi que chez vous. Je me demandais quelle tête feraient les rassemblés si mon colis arrivait à destination : un amas de briquet, ce n'est pas commun à un enterrement. J'espérais que les aubépines, ces fleurs blanches, symboles de l'espérance, sauraient donner à tous ceux qui seraient présents ne serait-ce qu'un dixième de ce que Ryo avait pu leur donner : un sourire, une touche d'optimisme, une note d'espoir.

J'inspire profondément. J'ai trop de bons souvenirs de toi pour avoir envie de pleurer, pourtant ma gorge se serre un peu. Mais les larmes ne coulent pas. Traitez moi d'insensible, mais je préfère t'honorer d'un sourire, de celui que tu m'as un jour redonné.

Et je fume une dernière cigarette à ta mémoire, mon cher briquetptomane.

© By Halloween sur Never-Utopia

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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyMer 21 Jan 2015 - 13:24

A la lumière obscure
Je te croise enfin, oh Dieu que tu es belle
Toi la seule, toi l'ultime
Entre les hommes, égalité.

~ Saez ~


J'ai les yeux fermés, comme pour ne pas voir cette réalité trop morbide qui essaie de m'accaparer. J'arrive pas à l'accepter... je ne sais pas vraiment comment réagir face à cette nouvelle qui m'a coupé le souffle et ramené plus d'un an en arrière, perdu dans des décombres qui m'ensevelissent et me tirent vers les entrailles de la terre.

Je n'étais pas proche de lui, pas plus que d'un autre membre du personnel de l'Académie, mais je le respectais lui et surtout ses principes. C'était un homme droit avec les idées claires et un mode de vie généralement sain et équilibré.

J'avais vaguement entendu parler de son récent mariage mais j'avais passé mon chemin sans le féliciter dans les couloirs, nos deux personnalités s'entrechoquaient beaucoup trop.
Elle était sûrement là d'ailleurs cette femme, à pleure sur le corps du défunt Saitô, survivant de l'armée, survivant d'un séisme, survivant d'un braquage à main armée et impuissant face à la maladie qui l'avait emporté. Il était bien faible d'un coup le militaire au cœur d'or. On est bien peu de choses face à la nature quand elle dit "stop".

Il allait cruellement manquer. Pas spécialement à moi, quoique je sentais comme une vague de solitude autour de moi qui s'aggravait depuis le départ de Valentine, mais plutôt à toutes ces âmes perdues qui vagabondent continuellement dans l'Académie.

La main de Yume dans la mienne, j'officialisait ainsi notre relation aux yeux du monde. Beaucoup de gens s'en doutait déja mais aucun d'eux ne pouvait le jurer. Maintenant, c'était chose faîte et face à une telle nouvelle, rien ne les choquerait.
J'ouvris les yeux au moment où la femme en larmes déposa délicatement une rose à l'intérieur de sa tombe. Je préférais ne pas le voir, j'avais une image de lui en tête, d'un homme fort, arrogant, puissant, qui fait trembler le monde en posant ses poings sur la table pour faire valoir ses idéaux. Je refusais de le voir à terre.

Il est temps de s'éteindre une dernière cigarette.
~ Saez ~

Je sors du tombeau, seul. Dos à la tombe et à la foule qui s'agglutine pour lui dire adieu, je sors mon paquet de cigarettes et mon briquet. J'en porte une à ma bouche, et l'allume. Je m'en fous des qu'en dira-t-on... Je tire une bouffée dont je souffle généreusement la fumée dans sa direction.

- Repose en paix, Ryosuke.

Et alors que sa tombe se referme à jamais, j'ai la très nette sensation de n'avoir jamais été aussi proche de lui...
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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyDim 8 Fév 2015 - 1:45


C'est pas possible, non c'est pas possible...

Saki n'arrivait pas à l'accepter. C'était quoi cette mauvaise blague ? Depuis quand les gens mourraient si bêtement, alors qu'ils avaient survécu à bien pire ? Elle hésitait à fondre en larmes sans pouvoir s'arrêter et casser tout ce qui se trouvait autour d'elle. C'était trop, beaucoup trop pour elle, elle ne pouvait pas gérer cette peur et cette solitude qui s'insinuait en elle.
Elle était tombée à genoux en apprenant la nouvelle de la bouche de Kanon directement. Elle avait été un peu préoccupée ces derniers temps et elle avait passé moins de temps à discuter avec Saitô, comme elle le regrettait. Elle s'était accrochée aux vêtements de Kanon sans avoir la force dans les jambes de se tenir debout. Kanon avait été plus forte qu'elle malgré la peine immense qui pouvait se lire sur son visage.

Il avait été très difficile pour Saki de faire face à cette mauvaise nouvelle aussi inattendue qu'ingérable. Comment elle allait faire sans lui à ses côtés ? Pourquoi les meilleurs partent toujours en premiers ? Et alors qu'elle ne s'y attendait pas, c'était Ethan qui l'avait aidé à se relever, ne serait-ce que pour avoir la force d'aller chez le notaire pour le testament mais également à son enterrement.
Chez le notaire, Saki n'avait pas pu dire un seul mot, elle était mortifiée. Suspendue aux lèvres du notaire comme s'il allait lui annoncer qu'en fait il n'était pas mort mais qu'il était partit sur une île déserte en plein Pacifique, cocktail à la main et collier de fleurs autour du cou, mais non , il n'avait rien fait de tout ça. Elle maudissait cette journée où il avait perdu la vie, elle maudissait aussi cette auberge malgré son attachement parce qu'il y'avait beaucoup trop de souvenirs de lui dans cet endroit. Chacun de ses pas lui rappelait un commentaire, un sourire, un geste tendre. La cuisine rassemblait des tas d'odeurs et de mélanges de saveurs qu'il avait réussi à lui faire goûter. Elle ne pourrait pas vivre sans lui, pas ici en tout cas, pas comme ça. Elle l'expliqua à Kanon qui le comprit très bien et l'informa qu'elle partirait de l'auberge dès qu'elle aurait trouvé un autre endroit où aller. Elle ne supportait pas de côtoyer a mort d'aussi près.

Et puis il y eut l'enterrement, ce fut peu de temps après sa mort, comme si les gens voulaient rapidement tirer un trait sur tout ça, ou au moins ne pas laisser pourrir son cadavre d'homme bon. Personne ne voulait voir sa belle dépouille perdre sa chair en lambeaux... elle comprenait aussi.
Elle n'avait toujours pas dit un mot depuis l'annonce de sa mort à l'auberge. Saitô ne l'avait même pas appelé lorsqu'il était à l’hôpital, elle savait très bien qu'il avait voulu la protéger et s'était sûrement pensé sortit d'affaire mais il n'en était rien. Elle aurait aimé le serrer dans ses bras une dernière fois, lui dire qu'elle l'aimait comme un Père, lui dire merci, pardon, désolée, je t'aime. Tout ce qu'il aurait accepté d'entendre. Il lui manquait énormément.
Ethan l'avait soutenue moralement depuis cette tragédie et il s'était même proposé pour l'accompagner lors de cette macabre veillée funéraire. Il était là à ses côtés alors qu'habillée tout de noir, elle ne cessait de pleurer dans son mouchoir déjà trop humide. Les gens la regardaient comme s'ils étaient outrés de son manque de self-control mais elle ne pouvait réprimer cette tristesse qui la dévorait. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle voyait lui sourire, lui tendre la main mais elle n'arrivait jamais à la saisir. Elle aurait voulu mourir avec lui, mais elle était trop lâche pour se suicider et puis il ne serait pas content de la trouver au Paradis aussi tôt.

Elle lui dit au revoir comme elle pouvait à ce moment là et ce fut surtout mentalement. Ethan discuta un instant avec l'infirmier Fatalys qui sembla s'inquiéter légèrement de son état et la raccompagna jusqu'à l'auberge où il la laissa tranquille.
Et ce qui devait arriver, arriva.
Elle se renferma sur elle-même, oubliant de se lever, de se nourrir... de vivre.

Ce fut l'Académie qui alerta Kanon de son absence, et lorsqu'elle la découvrit, prostrée dans un coin de sa chambre, avec des cernes énormes, les mêmes vêtements sur le dos depuis l'enterrement et une absence totale d'étincelle dans le regard qu'elle appela une ambulance qui vint la chercher quelques minutes plus tard...

Saki fut hospitalisée pendant 3 semaines. Elle dût se forcer à surmonter cette épreuve dont elle n'avait pas besoin. Avec l'aide des médecins et des psychologues, elle reprit un peu du poil de la bête et sortit peu à peu de son mutisme pour reprendre goût à la vie sans réelle envie d'en apprendre davantage sur les revers de médaille.
Elle se contenta de faire le strict minimum, se plongeant à fond dans ses cours pour ne plus penser. Accroc aux anti-dépresseurs, elle ne trouva qu'un seul moyen de s'en sortir pour ne pas devenir folle : elle décida de l'oublier.
Elle vint à son tombeau alors que plus personne n'était là et apposant doucement un petit cappuccino avec une petite feuille dessinée à la crème, elle prononça ses simples paroles, qui lui brisèrent le coeur :

- Merci... Papa.
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
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MessageSujet: Re: Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants.   Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants. EmptyJeu 12 Mar 2015 - 17:57

THREE MONTHS LATER.

i am not inclined to say goodbye


Un peu idiot. Un peu pensé. Un peu ce nom qui n’a pas réussi à franchir mes lèvres en trois mois. Un peu ce cadeau de Noël retourné à mon appartement. Un peu de rien. Un peu de beaucoup. Je ne sais pas. C’est la première fois. Et je ne sais décidément pas. C’est trop concret, trop tangible et mes doigts tremblent quand j’y pense. Je suis passé à la morgue, pourtant, j’ai vu le cadavre, frais, me glissant dans les confins stérile du lieu de par l’intermédiaire des clés qu’Emmanuel Kokei m’avait donné pour mes vingt ans. Je l’ai vu. Je l’ai détaillé de nombreux revers de prunelles, avant l’Otsu-ya, après le constat des proches, mais je n’arrive toujours pas à me résoudre à y croire. J’en veux presque à Emmanuel de m’avoir envoyé un sms. Presque, mais pas tout à fait.

J’ai mangé une mèche de ses cheveux. Les cheveux d’un cadavre, d’abord contre mes lèvres, puis ensuite contre ma langue. Pour la perpétuité, pour le souvenir, pour la même raison que j’ai mangé certains de ceux d’Ethel. Je veux toujours les manger, d’une manière, me les approprier et les garder et cela peu importe leur identité. C’est un peu différent, toutefois, lorsque le visage est connu, lorsque le visage est apprécié. C’est plus personnel et . . . dans ce cas-ci, beaucoup plus déchirant.

Quelques jours avant, mon visage dans son auberge. Il ne le mentionnait jamais, faisait comme si le clébard qui se pointait chez lui à des heures impossibles n’existait pas hors de l’auberge. Mes cheveux trempés, humides et collés contre mon front, mes yeux vagues perdus dans la contemplation des événements qui tournicotaient dans mon esprit. Quelques jours avant le 31 décembre. Zakuro préparait probablement le nouvel an dans son appartement, hébergeait des chats et sauvait des mamies ( Ryosuke, lui, m’avait toujours sembler faire un point d’honneur à sauver les gens autour de lui ) et moi, comme à mon habitude, je fuyais les festivités et mes souvenirs.

Quelques jours avant, mes doigts contre des draps propres et bancals, mon regard croisant vaguement celui de Saitô à un moment. Je me suis toujours demandé s’il savait que c’était moi, s’il savait que le jeune homme à l’air lugubre, une capuche tirée sur ses cheveux blancs, était Kohaku Joshua. Probablement. Cet homme m’avait toujours paru être animé d’un profond respect humain, respect tortueux qui faisait en sorte que j’arrivais à le considérer comme une entité à respecter. Respect qui ne lui faisait pas mentionner mes rares allées et venues au cœur de son auberge. Le silence et la brillance. Je ne le connaissais qu’à-demi, ne savait rien de son passé, de son présent, de son futur, mais considérait avoir l’éternité pour approfondir mes connaissances. Les gens comme lui se savouraient lentement. Les gens comme lui . . .
 
Quelques jours avant, c’était la dernière fois que je l’avais vu. Je l’avais même presqu’oublié, valdinguant au cœur de mes activités sans la moindre pensée à l’endroit de Ryosuke Saitô. Puis, j’avais reçu un sms de la part d’Emmanuel qui me signalait de passer à la morgue à une date et heure précise. Entre deux écarts de conduite qui m’avait éloigné des journaux et des informations, je n’avais pas su ce qui était arrivé avant de me retrouver là-bas, à la morgue. Encore un drame pour débuter l’année.

Maintenant, alors que le mois de mars s’évapore posément, je serre les pans de ce blouson de cuir que je ne lui ai jamais rendu, m’enveloppe dans la surface trop grande. Au fil du temps, je suppose, c’est devenu un peu comme un doudou, le truc que j’utilise pour me planquer après avoir reçu un appel de mes géniteurs. Ryosuke avait toujours eu quelque chose de terriblement rassurant, représentait cette garantie d’une protection contre le monde peu importe la précarité des événements. Il avait été cette présence suffisamment fondue à l’arrière-fond d’une existence pour qu’on ne se rende pas compte d’à quelle point elle était significative avant de la constater disparue.

Disparu. Mort. Je ne peux pas m’y résoudre. Je ne veux pas y croire.

J’ai récemment appris qu’il avait une femme, une fille, ce qui aurait été un fils.

Je ne sais pas.

Je soupire, frotte mes phalanges contre les briques salles du mur extérieur de cette auberge dans laquelle je ne passe plus.
Je ne sais décidément pas.

Et je refuse de dire aurevoir.

Ne repose pas en paix. Hante-les tous. Hante-moi.
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