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 Tango till they're sore (by Ethel)

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MessageSujet: Tango till they're sore (by Ethel)   Tango till they're sore (by Ethel) EmptyLun 30 Mar 2015 - 21:56

Première visite, premier verre

Keimoo est un peu différent de Tokyo. Des rues sombres et étroites donnant sur une multitude de bars qui ne laissent rien présager de bon.
Difficile d'imaginer une université ici ! Avec sa grosse valise et son beau costume gris, Seth faisait non seulement touriste, mais surtout touriste perdu. Il était pourtant sur d'être dans le centre ville. Bien entendu il n'y avait personne dans les rues, ou en tout cas personne qu'il ne put aborder tout de suite. Mais à mesure que la nuit était entrain de tomber cette certitude s'évanouit. Il faut dire que non seulement il était parti rapidement de Londres puis rapidement de Tokyo, mais tout cela sans se poser de questions par rapport à l'organisation. La préparation était donc loin d'être optimale, ce qui l’agaça au plus haut point. Il avait pensé que ce poste n'allait pas rester très longtemps mais enfin delà à partir dans l'heure...  Au moins il se sentait motiver par ce changement de vie. On ne pouvait pas faire plus : changement de pays, de travail. À moins de se découvrir une passion pour le tir à l'arc en robe de chambre il était vraiment au sommet du changement.

Le reste de ses vêtements devait arriver dans trois jours, ses livres et meubles dans une semaine ; et ses chats étaient dans une pension à Tokyo le temps de s'installer. Autant dire que les choses allaient arriver vite. Le temps était entrain de lui manquer pour trouver un appartement. Mais quelle importance puisque il était perdu ! Avant de céder à la panique, il s'assit sur sa valise, regardant aux alentours. Il n'y avait que des bars, toujours des bars et pas un seul hôtel.
-Avec un verre tout va mieux, songea-t-il.
Cette fois décidé, il se releva et entra dans le premier bar près de lui. Après tout le patron devait bien connaître un endroit pour dormir.

La salle ne comptait que quelques clients. Rien n'attira particulièrement l’œil de Seth, le bar n'avait rien de classe ou à l'inverse de miteux. Heureusement qu'il ne voulait pas de thé, l'ambiance était nettement plus alcoolisée. Il regretta l'absence de musique. Ne voyant au départ personne se présenter à lui, il décida d'aller s'asseoir tout seul à une table près de la fenêtre. La salle était propre, mais il prit la précaution de vérifier la chaise et la table. Une tâche sur un costume à plus de 400 livres n'était pas envisageable. Il enleva sa veste la plia pour la poser sur la chaise qui ne semblait pas vouloir recevoir sa veste et qui tomba. La bataille dura 5 minutes avec cette maudite chaise. Finalement il se résigna à poser sa veste sur la valise qu'il rangea près de lui. Mais bien entendu, la valise était énorme et prenait toute la place. Aucune position ne convenait. Après plusieurs secondes de réflexion il abandonna, et la valise  resta devant lui.

Une fois assis, il pu observer une petite serveuse rousse derrière un énorme bar. D'ailleurs ce genre de bar ne devait pas être courant au Japon. Il semble qu'elle avait regardé son manège, comme tous les clients. Et finalement quelque chose marqua Seth, que des occidentaux. Après tant de kilomètres il était rentré instinctivement dans un bar d'anglais ! Il rentrait parfaitement dans le cliché du touriste. L'intégration n'était pas pour tout de suite. Bien qu'il était agacé de son comportement, pour une première soirée cela avait quelque chose de rassurant.
La salle était sombre mais il crut distinguer un petit sourire de la serveuse. Son comportement d'homme précieux avait dû l'amuser. Il avait bien conscience que son petit spectacle était ridicule. Mais ce n'était pas grave après tout il ne la reverrait sûrement jamais.


Dernière édition par Seth Darnell le Lun 20 Avr 2015 - 11:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tango till they're sore (by Ethel)   Tango till they're sore (by Ethel) EmptyLun 30 Mar 2015 - 22:12

24 mars 2015





En pyjama, vautrée dans le lit, à ne strictement rien faire d'autre que de lire un bon livre. L'après-midi parfaite pour Ethel. Et surtout la première depuis plusieurs semaines de folie. Savourant le soleil qui entrait timidement par la fenêtre, captivée par l'histoire d'amour à l'eau de rose qu'elle dévorait depuis deux heures, la rouquine était au paradis. Le calme plat, pas de travail à faire le soir, juste elle, et cette auteur inconnue et franchement nulle, mais qui réjouissait son instinct fleur bleue. La flemmarde qu'elle était se réjouissait surtout de savoir qu'elle n'aurait pas à s'habiller aujourd'hui, et pouvait même pousser le vice jusqu'à ne pas prendre de douche, ni même croiser un miroir. Vers 19h, elle décida pourtant de se lever et de manger légèrement, quelques pâtes cuites à la va-vite feraient parfaitement l'affaire. N'ayant évidemment aucune table dans le taudis qu'elle habitait, la jeune fille se rabattit sur le bureau, repoussant l'ordinateur, qu'elle n'avait pas allumé depuis presque deux semaines.

Elle retardait l'échéance, la cascade de mails de sa mère, et les nouvelles qui pourraient se trouver dedans. Tant qu'elle ne trouvait pas de solution satisfaisante, elle ne voulait pas savoir. Sa mère avait pu vendre Loïs, être à deux villes d'ici ou avoir déménager à l'autre coin du monde sans donner d'adresse. Elle n'ouvrirait son ordinateur que lorsqu'elle serait en mesure de riposter, légalement. Ce qui n'était pas gagné. Mangeant ses pâtes d'un air soudain morose, quelqu'un frappa à la porte. L'ampoule de la lampe de son bureau grilla à cet instant, ne présageant rien de bon. Grognant une seconde, Ethel décida d'ignorer. C'était surement une erreur, personne ne venait frapper ici. Et David, le patron du bar, devait déjà être en plein dans le service. Donc pas moyen qu'il ne puisse trouver le temps de se hisser dans les étages. Il devait déjà avoir un coup dans le nez de toute manière.
Mais on frappa une deuxième fois à la porte, avec plus d'insistance. Se levant finalement, elle alla ouvrir la porte. En face d'elle se trouvait Ron, un des habitués les plus fervents du bar. Un vieil Irlandais de 60 ans qui travaillait dans l'industrie, ayant hérité d'une mutation non désirée au Japon. Il noyait son désespoir et sa haine du pays au soleil levant presque tous les soirs au bar, babillant dans un anglais que même Ethel avait du mal à comprendre certaines fois. Ce qui ne lui déplaisait pas, puisque tout ce qu'elle voulait savoir était s'il reprenait une Guiness ou non. Savoir que sa femme l'avait quitté, que sa voiture était en morceaux et son chien mort... N'était qu'un agréable bonus du travail.

Pas très difficile de deviner pourquoi il aurait prit la peine de venir jusqu'ici. A cette heure-ci, David devait être ivre mort derrière le comptoir, incapable de se servir convenablement de la tireuse. Le glas de cette journée de tranquillité avait sonné. Refermant la porte après avoir promis d'être en bas dans un quart d'heure, elle sauta sous la douche pour se réveiller un peu de l'atrophie de cette journée. Enfilant un jean et un t-shirt, elle prit tout de même le temps de se maquiller légèrement, au moins pour masquer les marques de fatigue ancrées sous ses yeux. Puis soupirant longuement une dernière fois et jetant un regard misérable à son lit, elle descendit les marches qui la menait au bar. En effet, David était en train de ruminer quelque chose impossible à comprendre même pour le traducteur le plus acharné. A la seconde où il aperçu Ethel il activa sa carcasse pleine d'alcool et monta se coucher, la gratifiant d'un geste sur l'épaule et d'un merci embrumé. A se demander comment il avait pu tenir pendant une dizaine d'année de lui-même.

Résignée à son sort, elle s'installa derrière le bar, versant directement une bière à Ron, pour le remercier de l'avoir prévenue. Après tout elle commençait à être habituée à travailler ici, et savoir son patron dans son lit au chaud plutôt qu'ici à galérer toute la nuit et oublier de compter la caisse, laisser la salle en état misérable était déjà plus rassurant. Le travail qu'elle faisait ce soir était ça de moins pour le lendemain. Alors que la soirée commençait déjà comme il fallait, la rouquine aperçu un jeune homme qui n'avait en rien l'air d'un habitué entrer dans le bar. Un costume qui avait l'air d'avoir coûté bien plus cher que toute la garde robe actuelle d'Ethel, une valise aussi grosse qu'elle et un évident mal du pays à noyer. Le client parfait en somme. Il semblait Anglais, ou tout du moins européen, il restait évident qu'il n'était pas Japonais.

Observant avec amusement son manège tandis qu'il tentait de s’asseoir convenablement, elle partagea un regard complice avec un des habitués. Il en fallait peu pour qu'on retrouve celui-là dans ce même bar dans dix ans de cela. Il était presque facile de deviner ce qu'il allait boire. Trop élaboré pour une bière pression, pas dès le premier verre. Un Whisky d'après son instinct. Mais elle était ouverte aux surprises. Il resta assis à sa chaise, attendant visiblement qu'on vienne prendre sa commande. Pas les habitudes de la maison, mais elle pouvait lui pardonner, il aurait la prochaine fois pour apprendre à se lever et se diriger vers le bar. Quittant son ilôt, elle se dirigea vers lui avec un sourire.

“Bonsoir ! Je vous sers quelque chose ?”

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MessageSujet: Re: Tango till they're sore (by Ethel)   Tango till they're sore (by Ethel) EmptyLun 30 Mar 2015 - 23:36

L'attente lui sembla un peu longue, il se demanda si il devait lui-même chercher sa commande. Mais au bout d'un moment, la serveuse vint vers lui. Elle lui dit simplement :
“Bonsoir ! Je vous sers quelque chose ?”
Il est vrai qu'il était bien là pour un verre. Il commença par se tourner la tête vers le fond du bar. Elle était suffisamment mince pour qu'il n'est pas à trop bouger pour voir les bouteilles.
-Mais pourquoi je fais attention à sa taille ?
Seth n'avait pas vraiment l'habitude de se genre de réflexion. Il s'était surpris tout seul. C'était un détail finalement bien moindre par rapport à la couleur de cheveux de la serveuse, qui ne pouvait qu'attirer la curiosité.

Reprenant ses esprits, il se concentra sur sa commande. Le choix n'avait rien de très excitant, du classique classique pour un connaisseur comme lui. Il n'y avait pas a priori de whisky japonais.  Le regard de la serveuse indiquait clairement qu'il correspondait bien à la clientèle du bar, des anglais perdus voir carrément triste d'être ici. Contrairement à ce qu'il avait pu penser en entrant, il devait ressembler à ce modèle. Pourtant il était heureux d'être ici. En tout cas il n'était pas malheureux. En arrivant à Keimoo plus qu'à Tokyo, il avait ressenti un soulagement intense. Les derniers mois à Londres avait été difficile. Alors être ici dans un rôle totalement différent ne tenait pas encore du bonheur mais il se sentait déjà mieux. Il décida toutefois de se conforter dans la représentation que la serveuse semblait se faire de lui, après tout pourquoi toujours vouloir se montrer sous son meilleur jour. Au pire elle n'avait pas vraiment tort, il était un peu comme tous ces clients : dépassé par les événements.

Alors soyons un bon britannique ! Il avait envi quand même d'un petit goût d'île, une note très iodée. Toutefois il lui fallait quelque chose d'un peu plus torturé que ce que le Japon pouvait offrir. Alors évidement toute de suite il allait taper dans de la tourbe. Cette conclusion ne l’enchantait pas vraiment. Ce genre de goût était excitant pour les premières dégustations. Au loin il pouvait le voir Ardbeg. Un choix pas très délicat, c'est quand même le whisky le plus fort. Pour une première soirée l'objectif n'était pas de finir sous la table.  
De ce qu'il avait en visuel, il ne restait que le Laphroaig et un Talisker poussiéreux. L'île de Skye ou de Islay, c'était presque un choix philosophique. La différence n'est pas énorme, sur Islay le climat plus doux donne un goût légèrement épicé. Il allait bien falloir se décider. Cédant à l'instinct il lui répondit après quelques minutes :
« Mademoiselle, votre Talisker 10ans je vous prie »
Il avait dit cela en anglais instinctivement. Et enchaîna tout de suite dans un japonais fort cérémonieux afin de pallier à d'éventuels remarques.
« Mademoiselle, votre Talisker 10ans je vous prie »

Son accent avait quelque chose de surprenant, c'est en tout cas ce que le visage de la serveuse semblait dire. Il fallait bien avouer qu'il n'avait pas parlé japonais depuis plus d'un an. Si les mots étaient justes, il manquait encore cette compréhension du sens profond. Et ce n'est pas dans ce bar qu'il allait découvrir toutes les subtilités du vocabulaire.  
Loin de vouloir changer le bar rien que pour lui, il restait sur sa première impression que tout cela manquait un peu de musique. Bien entendu pas cette immonde rock japonais, non quelque de chose de pénétrant. Du Jazz voir du bebop, mais pouvait-on vraiment demander ce genre de musique ici ?
Il enchaîna malgré tout :
« Si vous avez un peu de musique mademoiselle ? »
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MessageSujet: Re: Tango till they're sore (by Ethel)   Tango till they're sore (by Ethel) EmptyLun 30 Mar 2015 - 23:57




Il lui semblait que le jeune homme attablé s'était un peu impatienté, alors qu'elle arrivait. Les autres clients cependant regardait d'un air étrange la rouquine sortir du comptoir pour prendre une commande. Ils étaient de toute manière presque tous scotchés au bar. Mais elle n'allait pas le laisser attendre, il n'y avait rien de pire dans un bar que de se demander s'il faut finir par se lever ou aller commander, ou si c'est juste que l'on doit attendre son tour. Inutile de sortir un petit calepin, elle n'était pas dans un restaurant parisien, personne ne commandait de boisson avec plus de cinq mots. Pour ça ils pouvaient aller à Starbucks, et se perdre dans le nombre d'appelations possibles, en réinventant au passage en fonction des envies. Ici, les commandes étaient claires.

Il sembla mettre un temps pour se décider, comme s'il hésitait en regardant vers le bar. Au moins il n'allait pas commander “Une pinte” comme certains qui n'avaient pas compris où ils avaient mit les pieds. Après un temps d'hésitation bien marqué, il se décida enfin, et pas pour le moindre. Notant mais ne relevant pas l'hésitation dans les langues, elle en profita pour confirmer ses pensées. Il n'était pas là depuis longtemps, et de toute évidence son Japonais était rouillé. Esquissant un sourire, elle hocha la tête, dérogeant à la règle du bar, elle lui répondit en Japonais.

“Hmm, un connaisseur ! Je devrais pouvoir vous trouver cela oui. Je vous l'amène tout de suite.”

Son accent était loin d'être aussi bon que les natifs, mais en une dizaine d'année, elle commençait tout juste à saisir les subtilités de la langue. Et encore, elle se débrouillait mieux que son patron, surement dû au fait qu'elle ne se retournait pas la tête chaque soir. Du d'apprendre une langue quand on ne se souvient pas de ce qu'on a fait la veille. Alors qu'elle allait repartir lui servir sa commande, il demanda de la musique. Elle nota alors qu'en effet, il n'y avait pas de musique. Trop d'alcool dans le sang pour David, il avait du oublier de remettre un cd. Habituellement une mélodie de fond baignait toujours les murs sombres, afin d'accompagner la bière coulant dans le sang des clients. Acquiestant immédiatement, elle retourna derrière le bar, et avant même de servir le whisky, prit le premier CD qui venait et l'introduit dans la machine. Closing Time, de Tom Waits. Voilà qui convenait bien à l'ambiance un peu vide de ce soir, tout en mélancolie, mais avec la surprise d'un nouvel arrivant au tableau.

Cherchant une bouteille convenant à la commande, elle sortit la meilleure qu'elle puisse trouver, ne comptant pas décevoir le nouveau venu. Servant ensuite le Whisky, elle dû renflouer le verre de Ron avant de pouvoir aller lui servir. Resortant de derrière son bar, elle lui posa doucement sur la table, avec un sourire, engageant toujours la parole en Japonais.

“Voilà pour vous ! J'espère que la musique vous plait. N'hésitez pas à me le dire.”

Entendant le bruit d'un verre vide sur le bar, elle se retourna bien vite, et alla le remplir. Travail sans fin que de satisfaire le gosier des mêmes personnes chaque soir. Mais elle savait que cette heure sonnait la fin de la soirée pour certains, qui devaient malgré tout se lever bien trop tôt le lendemain matin. En effet, deux habitués se levèrent de leur table, payant leur note de la soirée et disparaissant pour une nuit dans leurs draps. Ce qui commençait à faire bien envie à Ethel. Mais le travail avant tout. Se déplaçant pour débarasser les verres, elle passa devant le nouveau, s'arrêtant et l'observant un instant siroter son whisky.

“La musique vous convient, alors ? Vous êtes nouveau à Keimoo si je ne me trompe pas ? Qu'est-ce que vous venez donc faire au Japon ?”

Question presque rhétorique, tout indiquant en effet qu'il ne séjournait pas ici depuis bien longtemps, à commencer par la valise imposante. Mais il semblait qu'il pourrait avoir plus de conversation que les ivrognes à moitié endormi quelques pas plus loin. Il semblait qu'engager une conversation ne le dérangerait pas. Un homme qui ne veut pas être dérangé ne boirait pas aussi doucement en lançant autant de regards vers le comptoir. Ou peut-être était-il d'un naturel curieux, ce qui convenait à Ethel tout aussi bien. Tant qu'elle pouvait tirer ce soir une conversation de plus de deux phrases. Intrigué par le soudain Japonais sortant de la bouche de leur serveuse pourtant si occidentale deux hommes dont Ron tendait l'oreille, bien incapable pourtant dans leur état et le niveau dans la langue du pays du soleil levant de vraiment comprendre ce qu'elle disait. Ce qui n'était pas pour déplaire à Ethel. Si elle discutait avec ce que David appelait les “newbies” elle allait en entendre parler pendant une semaine.

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MessageSujet: Re: Tango till they're sore (by Ethel)   Tango till they're sore (by Ethel) EmptyMar 31 Mar 2015 - 18:16

Finalement elle lui répondit en japonais, bien meilleur que le sien. Elle s'était bien gardée de faire des remarques sur son accent. Une fois la commande prise elle était partie aussi sec ; elle avait du lire dans ses pensées car elle mit effectivement un morceau aux sonorités blues. Il ne connaissait pas l’artiste mais se promit de demander ce renseignement. Du pub anglais miteux, l'ambiance était passée à un bar américain perdu en plein désert.

Une fois la musique lancée, elle chercha la bouteille. Pourtant la bouteille de son choix était à sa hauteur, mais elle était décidée à lui servir autre chose. Sous le comptoir elle sortit une énorme boîte en fer cylindrique, contenant une petite bouteille à moitié remplis. Il reconnut tout de suite, à la forme d'obus de la boite, qu'il s'agissait d'une édition limitée de Balbair 26ans. Seulement 3000 bouteilles avaient été produite. Celle-ci était ronde et très large. La serveuse dû utiliser ses deux mains pour la prendre et remplir le verre. Cette fois c'était lui qui se plu à l'observer dans une situation un peu délicate. Elle prit beaucoup de précautions pour ne pas en renverser, ou pire faire tomber la bouteille. Elle devait avoir conscience du prix de la bouteille. Elle n'avait pas mis de glaçons, et tant mieux.  Seth apprécia la manière dont elle se déplaçait, on pouvait sentir qu'elle était maîtresse de son espace. Seth faisait partie de ses invités, qu'elle voulait bien accueillir de temps en temps. Et d'une certaine façon il se sentait flatté d'avoir sa considération, même si sans être uniquement commerciale elle était en tout cas dû à l'intérêt qu'il pouvait susciter, toujours par rapport au reste du tableau. Elle posa simplement le verre lui adressant un sourire presque malicieux.

“Voilà pour vous ! J'espère que la musique vous plaît. N'hésitez pas à me le dire.”

Il n'eut pas le temps de faire une remarque, ni sur le whisky ni sur la musique ; elle était déjà retournée servir un client. Mais de toute façon les deux étaient très bien. La lumière n'était pas assez forte pour apprécier la couleur du breuvage, mais il prit le temps d'en sentir les arômes délicats de vanilles et amandes. Il ne fit pas attention aux clients qui se levaient pour partir. La musique et le whisky étaient doucement entrain de l'emporter. La précipitation de la journée lui avait permis de tenir jusque là, mais il commençait à comprendre que la fatigue était là. Il aurait pu rester ainsi très longtemps quand quelqu'un vint le tirer de sa torpeur.  

“La musique vous convient, alors ? Vous êtes nouveau à Keimoo si je ne me trompe pas ? Qu'est-ce que vous venez donc faire au Japon ?”

Il n'avait pas sursauté, il dut quand même faire un effort pour sortir de sa plénitude. Trois questions d'un coup ce n'était pas rien pour quelqu'un qui se faisait bercer par la musique. Il ne parvenait pas à distinguer si la serveuse passait juste en coup de vent voir si tout allait bien ou si elle avait envie de discuter. Mais en tout cas il était content de voir que l'on pouvait s'intéresser à lui dans un décor aussi inhabituelle.

« La musique est parfaite, je dois dire qu'elle va très bien avec votre whisky »


Il ne put s'empêcher de sourire en parlant de son whisky, mais ne dit toujours rien de son excès de bienveillance.

« Ma valise peut répondre à ma place. Je suis arrivé dans la journée à Keimoo. J'avais envi de changement, et de pouvoir vivre de nouvelles expériences. »

Il avait dit cela d'une manière si naturelle qu'il donnait l'impression d'avoir un plan mûrement réfléchi. Alors que pour une fois il n'avait absolument rien préparé. Et pour la première fois de sa vie, il avait ressenti une excitation à cette idée. Le sentiment de foncer vers son avenir avec un bandeau sur les yeux. Il avait fait le bon choix, il en était sûr sans savoir pourquoi. La jeune serveuse était un peut-être un peu ingénue ou un peu étrangère pour s'appesantir sur le sujet. Surtout qu'il n'était pas très au fait de la mission qu'il devait assurer au sein de l'université. Ne souhaitant donc pas développer plus, il continua rapidement :

« Et vous n'êtes pas un jeune pour officier comme serveuse ? »

Il avait dit cela sans une moquerie. Car si il ne s'intégrait pas très bien dans le décor, la petite rouquine non plus. Sa tenue sobre, le maquillage ressemblait à un déguisement. Pourtant elle était efficace, attentive à la salle et aux clients mais quelque chose ne collait pas.  Il y avait sur son visage un passif conséquent. On lisait clairement qu'elle n'était pas heureuse. Ou étais-ce simplement le décalage entre son état d'esprit et celui de Seth ? Qui allait se livre en premier, dans ce qui promettait d'être une conversation dès plus intéressante.
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MessageSujet: Re: Tango till they're sore (by Ethel)   Tango till they're sore (by Ethel) EmptyMer 1 Avr 2015 - 18:51



Au moins il appréciait la musique. Elle fit semblant de ne pas comprendre lorsqu'il releva que le whisky était légèrement supérieur à ce qu'il avait commandé. Son patron l'aurait tué si il avait apprit, mais il était actuellement dans un trop mauvais état pour lui reprocher quoi que ce soit. Elle travaillait pour presque rien depuis un mois, en gardant toujours sa bonne humeur. Si elle voulait traiter un nouveau client un peu mieux, le choix lui appartenait. Et le test avait réussit. En lui servant cette bouteille, elle avait surtout voulu voir si il le remarquerait, ou s'il avait choisit un nom au hasard sur le tableau. Beaucoup de clients étaient incapable de faire la différence, sauf si on leur parlait de bière bien évidemment. Quelqu'un de connaisseur dans un bar conçu pour éponger les tristesses de la journée était inhabituel, mais agréable. Jamais elle ne s'était plaint de son travail, c'était grâce à ça et uniquement à ça qu'elle n'avait pas du retourner en Angleterre la queue entre les jambes, incapable de survivre par elle-même. C'était grâce à David et ce travail qu'elle avait compris beaucoup de choses, à commencer par l'importance de se débrouiller par elle-même. Les quelques désavantages étaient minimes, à côté de la sensation d'être maître de soi-même.

Le fait qu'il arrivait tout juste la faisait sourire intérieurement. Pas de moquerie, mais parce qu'elle se rappelait les premiers jours qu'elle avait passé à Keimoo. Loin de ses parents, qui habitaient à Tokyo à cette période-là. Sortant d'une mauvaise période, où son lycée la rejetait pour ne pas être comme les autres. Elle avait sentit à partir de là une appartenance à cette ville, qui acceptait les étrangers d'une manière bien étrange pour le Japon. Et si on oubliait ses problèmes avec la drogue, elle avait été heureuse, avait pour la première fois trouvé des amis, quelqu'un assez fou pour l'aimer. La rouquine avait faillit pleurer en apprenant que ses parents l'envoyait en internat, loin de tout ce qu'elle avait connu, la peur l'avait saisie et alourdie. Mais maintenant elle réalisait que rien n'aurait pu lui arriver de mieux, et malgré les épreuves qui se dressait devant elle, la jeune fille était capable de lever la tête et ne pas se laisser abattre. Voir quelqu'un arriver à Keimoo, cette ville qu'elle aimait tant, lui faisait chaud au cœur, et elle ne pouvait qu’espérer qu'il apprenne à l'aimer autant qu'elle le faisait.

Il ne put s'empêcher de remarquer qu'en effet elle était un peu jeune pour travailler en tant que serveuse. En tout cas dans ce genre de bar. Une jeune fille dans la vingtaine, avec imprimé sur sa tête la naïveté du jeune âge, ce n'était pas habituel dans un pub rempli de cinquantenaire. Bien évidemment elle n'allait pas commencer à étaler sa vie et ses problèmes, les clients venaient ici pour éponger leurs malheurs, pas entendre ceux de la personne qui amenait leur verre. Un autre apprentissage qu'elle avait mené ici. Les gens se soucient peu de tes problèmes. Ils sont souvent bien trop occupés à se défaire des leurs. Et dans un sens elle respectait cela. Souriant donc gentiment, elle haussa les épaules.

“Il faut bien vivre ! Et j'ai la chance de savoir que je ne resterais pas entre ces murs pour toujours. Cet endroit est très bien comme lieu de passage. C'est le principe d'un bar, et au final il ne s'applique pas toujours qu'aux clients.”


La jeune fille s'appliqua pour ne pas laisser transparaître à quel point en effet, elle aurait souhaité être ailleurs. Peut-être ne pas vivre dans un appartement si miteux, et recevoir un salaire ou une considération qui n'était pas du tout à la hauteur du travail qu'elle faisait. Mais bien évidemment elle n'était pas en mesure de se plaindre. Sans ça, elle dormirait actuellement sous un des plus beau pont de la ville. Ou chez Jake, si elle avait tremblé et lui avait demandé l'asile. Ne pas avoir d'argent obligeait à quelques compromis, ce qui ne semblait pas être le cas du jeune homme assis en face d'elle. Joli costume, whisky, valise qui semblait remplie à ras bord, il n'avait pas l'air dans le besoin. On aurait dit qu'en effet, il semblait heureux d'être ici.

“Eh bien en tout cas vous n'auriez pas pu mieux choisir qu'ici ! Keimoo est une ville splendide, j'espère qu'elle vous plaira. Et si jamais vous vous sentez seul, vous savez où venir maintenant.”


Elle lui fit un petit clin d’œil, qui n'avait rien de dragueur. Juste lui montrer qu'elle était contente qu'il se soit arrêté dans ce bar, et d'avoir accepté de discuter légèrement avec elle. Remarquant que son verre était presque terminé, elle sourit à nouveau.

“ Je vous ressert quelque chose ?”


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MessageSujet: Re: Tango till they're sore (by Ethel)   Tango till they're sore (by Ethel) EmptyJeu 2 Avr 2015 - 14:34

“Il faut bien vivre ! Et j'ai la chance de savoir que je ne resterais pas entre ces murs pour toujours. Cet endroit est très bien comme lieu de passage. C'est le principe d'un bar, et au final il ne s'applique pas toujours qu'aux clients.”

Personne ne pouvait dire cela d'une manière aussi détachée sans que cela soit forcément personnel. Instinctivement il se posa une suite de questions : vivre pour quoi ? Qu'attendait-elle de cet endroit ? Lieu de passage pour quelle raison ? Il était intrigué, mais de toute façon il n'était pas là pour la questionner. Et elle venait de lui montrer qu'elle ne parlerait de rien. Il avait du mal à faire la différence ces phrases qu'on laisse traîner comme un taxi qu'il ne faut pas rater, et celles qui n'ont juste pas de sens. Pour lui tout avait de l'importance, les mots, les gestes, le moindre sous-entendu. Il ressentait toujours le besoin d'aller au fond des choses pour être sur de ne pas mal comprendre. Pour voir jusqu'où on pouvait aller dans la confidence. Il avait plusieurs fois commis des erreurs d'interprétations sur des affaires a priori simples. Dans le doute il essayait de ne plus rien oublier dans une phrase. Mais ce n'était pas aussi simple dans un bar avec une inconnue. Et il se répéta à nouveau que de toute façon elle n'allait sûrement pas se laisser questionner. Là il n'était pas avocat, et ne comptait pas reprendre ce rôle avant un moment. Il sentait doucement que la rouquine prenait l'ascendant sur lui, elle ne manquait pas de caractère ! Si il avait eu un peu plus de courage il aurait bien voulu se montrer plus curieux. Il accepta à partir de ce moment de jouer le jeu du client en détresse. Bien que pour ce soir il était surtout en détresse géographiquement. Il ne savait pas vraiment où il était ni où il pouvait aller.

“Eh bien en tout cas vous n'auriez pas pu mieux choisir qu'ici ! Keimoo est une ville splendide, j'espère qu'elle vous plaira. Et si jamais vous vous sentez seul, vous savez où venir maintenant.”


Le clin d’œil lui sembla tout à fait approprier. Il était seul et pour un bon moment. Il allait mettre du temps à s'intégrer dans la ville et dans l'université. Si il y avait autant d'étrangers, ce n'était pas très bon signe d'en avoir vu autant dans un bar séparé du cadre général. Finalement il risquait bien de la revoir. Il lui sembla que cela avait quelque chose de triste, n'était-ce pas le signe d'un échec de devoir revenir ici ? Pour sa première journée il s'attendait à un peu mieux, même si c'était un espoir complètement fou. Il n'avait jamais eu ce talent de se lier facilement aux gens. Il avait en face de lui quelqu'un qui lui semblait avenante et sympathique. Pourtant cela restait toujours compliqué dans sa tête. Il était au moins content d'être selon les dires de la serveuse, dans une belle ville. Et comment savait-elle que c'était un choix ? La valise, le costume trahissaient-ils une vie d'homme riche maître de son destin ?  Ses pensées allaient un peu loin, elle était simplement polie et le rassurait sur son choix. Donc enfaîte ce devait bien être un choix. Pour lui tout n'avait été qu'improvisation, si il n'en était pas malheureux il n'était pas encore sûr de savoir ce que cette aventure allait lui apporter.

“ Je vous ressert quelque chose ?”

« Splendide mais complexe. Peut-être que vous pouvez vous asseoir et m'en dire plus sur la ville ? Je me suis perdu en venant ici, et je n'ai pas d'endroit où passer la nuit »

Il ne savait pas trop pourquoi il avait envi de s'en remettre totalement à elle. Il ne voulait pas l’embarrasser, mais seulement pour cette soirée dans l'inconnue il lui fallait un guide. Non pas qu'il ne veuille pas faire d'effort, mais c'était plus simple de trouver une personne qui était en état de l'aider. Après tout il avait passé beaucoup de temps à aider les gens, alors pourquoi pas à son tour essayer de voir ce que cela pouvait donner. Il avait bien conscience que sa demande avait quelque chose de déplacée,  de loin cela ressemblait à un trentenaire friqué qui drague la serveuse. Et ce  n'était pas la plus belle des histoires ! Elle devait avoir l'habitude de ce genre de comportement, et saurait le remettre à sa place avec les formes si c'était son intention. Ou si elle se sentait menacé. Si la serveuse avait pu sentir en lui quelque chose d'intéressant, de nouveau dans son petit univers alors elle pouvait comprendre qu'il avait besoin d'un peu d'aide. Toutefois il voulait donner les formes à cela, et s'empressa de rajouter :

« Et j'accepte un autre verre, mais pas le même sinon votre patron va vous tuer ! Et je m'appelle Seth Darnell »

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Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


Genre : Féminin Verseau Coq Age : 30
Adresse : Quartier Hiryuu, Immeuble Sakura, Appt 33
Compteur 443

KMO
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MessageSujet: Re: Tango till they're sore (by Ethel)   Tango till they're sore (by Ethel) EmptyLun 20 Avr 2015 - 11:30



Il l'invita à s’asseoir, elle eut alors un mouvement de recul. Peut-être avait-elle en effet été trop familière avec ce nouveau client, dans l'inquiétude qu'il se fasse à la ville et à ses habitants. Dans un même temps, par une simple phrase, il admettait être perdu, alors qu'il avait semblé vouloir cacher cela dès son arrivée, par une démarche et une gestuelle faussement assurée. Impossible pour elle de le laisser à son sort, il trouverait forcément là où loger, là ou aller, Keimoo n'était pas une ville si grande que ça, et les hôtels de passages ne manquaient pas. Mais pour en avoir essayé quelques uns elle savait qu'on pouvait tomber sur des choses affreuses sans s'en douter. L'envie d'aider un étranger, simplement. Peut-être qu'il lui rendrait la pareil un jour, ou que quelqu'un d'autre le ferait sous une forme incongrue. Elle ne croyait pas au Karma et à ces histoires d'équilibre de la force, mais rien ne l'empêchait de faire un geste pour quelqu'un.
Souriant gentiment, mais peut-être avec une once de sincérité manquante, elle secoua la tête.

« Je dois retourner travailler, le bar ferme dans peu de temps, et je dois commencer le ménage. Par contre je peux faire quelque chose pour vous.  »

Se retournant, elle se dirigea à nouveau vers le bar, semblant chercher quelque chose dans une étagère. Revenant avec un verre et une bouteille de whisky, celui qu'il avait commandé en premier lieu, et une carte de visite, elle lui servit tout d'abord l'alcool. Puis elle posa une carte sur le rebord de la table.

« C'est la carte d'un hôtel dans le quartier Hiryuu. Il est très bien, et les prix à la semaine sont avantageux, si vous avez besoin d'un endroit où rester quelques temps. Après l'agence Imoo est très compétente si vous cherchez un appartement. »

Elle avait dit ça d'un ton peut-être un peu plus pressant qu'elle ne l'aurait voulu, et s'excusa d'un sourire timide, s'inclinant ensuite comme pour s'excuser elle le laissa à son verre, et retourna vers le bar. Le Japon avait ceci de convenant que presque chaque établissement, chaque activité et chaque personne avait sa carte de visite. Le derrière du bar était rempli d'une pile inimaginable de carte de toutes les couleurs, mais d'une forme identique. Qu'on cherchait un institut de soin, un garage, un agent immobilier de luxe ou un vendeur de figurines, on pouvait trouver son bonheur en fouillant sous le bar. Alors l'adresse d'un hôtel de moyenne gamme était assez aisé à trouver.

Il ne restait plus que deux clients à présent, ceux qui faisaient chaque jour la fermeture. Leur servant une dernière bière, offerte par la maison comme tous les soirs, elle s'attarda un peu à discuter avec un, dans un anglais broussailleux du fond de l'écosse, qu'elle avait bien du apprendre sur le tas. Pas très douée en langue, elle parlait l'Anglais de naissance, et avait bien été forcée d'apprendre le Japonais. Mais ici, chaque anglais était différent, et elle avait passé les premiers jours dans un brouillard d'incompréhension, à deviner plus qu'à comprendre les verres qu'on lui commandait. L'habitude était cependant revenue assez vite, et elle maîtrisait maintenant couramment l'anglais saoul.

Regardant l'heure tourner, elle soupira à l'idée qu'elle ne se coucherait pas avant plusieurs heures. C'était encore un soir de perdu, même s'il avait eu quelque chose de plus. Un changement dans la routine, où elle pouvait même deviner le nombre de verre qu'elle allait servir dans la soirée et leur contenance tellement les clients avaient leurs habitudes. Qui entrait et à quelle heure, qui était le premier et le dernier sorti. Tout cela suivait la même mécanique lancinante chaque soir. Au moins cette fois-ci, elle n'aurait pu deviner la soirée. Comme si cet homme par sa simple présence, détonnant du ton du bar l'avait sortie de sa torpeur. Il était temps qu'elle se bouge plus encore, et si ce qu'elle attendait ne venait pas à elle, c'est peut-être qu'il était temps qu'elle prenne les devants.

L'heure tourna assez vite, le jeune homme avait fini son verre et s'en alla avec un signe, auquel elle répondit avec un sourire sincère cette fois-ci, les deux autres clients lui emboîtèrent bien vite le pas, laissant Ethel seule avec la fin de la nuit. Fermant la porte et les volets donnant sur la rue, elle soupira et changea la musique pour quelque chose de plus entraînant. En estimant le travail de nettoyage, elle pouvait être au lit dans une heure et demi.




CLOS
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