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 Une tempête dans un verre d'eau? [Naoko]

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MessageSujet: Une tempête dans un verre d'eau? [Naoko]   Une tempête dans un verre d'eau? [Naoko] EmptySam 28 Juin 2014 - 4:02

Tiens. La cloche sonne. Une seconde...Il est seulement midi? Mais j'ai l'impression d'être dans cette bâtisse depuis une éternité! Laissez-moi retourner dans mon nouvel appartement, j'ai encore besoin de me reposer…j'ai enseigné le cours que je devais enseigner, j'ai signé les papiers que je devais signer, j'ai étudié le cas de mes élèves que je devais étudier, faut-il vraiment que je reste encore au lycée? Mon mal de tête m'empêche de bien travailler, c'est bien dur de continuer ainsi. En fait, je ne devrais pas me plaindre de la sorte, disons que ce mal de tête est de ma propre faute. Mea culpa. J'ai constaté que je ne supportais pas l'alcool correctement il y a de cela environ trois jours. J'ai trop bu pour que mon système puisse récupérer comme si de rien n'était; du coup, j'ai une migraine - pas si intense, mais elle est bien présente - qui me martèle la tête de mon réveil à mon coucher. En fait, je ne mérite que ça: une conséquence à mon désir de boire pour oublier. Attend, attend, pourquoi faudrait-il que je m'apitoie sur mon sort d'être ici? N'est-ce pas ce que je souhaitais? J'ai tant espéré avoir une classe pour moi seule, pouvoir montrer mes capacités d'enseignement à mes élèves et à mes collègues, pourquoi donc je me lamenterais? Redresse-toi un peu, Sachi, non mais! Tu ne vas pas baisser les épaules après seulement ta deuxième véritable journée de travail? Ressaisis-toi! D'ailleurs, écoute ta tête…écoute tes pensées…une musique emplit mes oreilles sans crier gare. Il s'agit d'une chanson de Debussy, « Arabesque I ». C'est la première composition que j'ai réussi à jouer sans avoir à l'étudier avec un professeur de piano, ni avec mon père. Si elle est apparu dans ma tête, c'est qu'il doit bien y avoir une raison! Ah, si, je l'ai trouvé: je devrais avoir le même sentiment de fierté que j'ai eu la journée où j'ai joué cette pièce sans erreur flagrante. Je me redresse aussitôt -puisque, il faut le préciser, j'étais avachie sur ma chaise tout en me plaignant - et je serre le poing, même s'il y a personne à motiver autre que moi dans la pièce où je me situe, ce qui veut dire la salle de musique. Je pousse un cri de guerre sans vergogne et je sors de ma classe avec le sourire aux lèvres.

Je dois rester positive sur toute la ligne! En plus, je n'ai qu'à penser au déroulement de mon cours, ce matin! Tous les élèves, ou presque, semblaient très intéressés par ce que je leur apprenais! Je leur ai clairement expliqué que je n'allais pas simplement leur permettre de jouer des instruments pendant toute la période, oh non! Ils vivaient cela avec l'ancien professeur, selon ce que j'ai entendu, mais plus maintenant! Ils vont devoir subir un petit segment d'histoire musical avec moi à chaque début de cours! Ensuite, ils auront le champ libre! Bref, je crois que tout s'est bien déroulé et j'ai l'impression que j'ai découvert de futurs musiciens professionnels dans cette classe. En tout cas, ils feront bien ce qu'ils veulent, je ne vais pas faire comme l'enseignant qui m'a inspiré à choisir cette carrière. Je ne me sens pas assez à l'aise pour entrer subitement dans une classe et aborder un élève de la sorte. D'accord, peut-être avec quelqu'un de mon âge, ça serait plus facile, mais pas quelqu'un de plus jeune. Je ne veux pas me faire regarder de travers! Surtout ces jeunes de la nouvelle génération...Je m'égare, il faudrait que je me concentre plus vers où je vais! D'ailleurs, je crois que j'ai oublié des papiers à mon bureau! Eeet bordel. Incapable d'être à son ordre correctement, comme toujours. Tant pis. Sur ces mots prononcés à moi-même, je m'arrête brusquement, je tourne les talons, je rentre dans ma classe pour prendre les documents nécessaires, je ressors rapidement et monte les marches deux par deux parce que je commence à avoir faim, moi, je veux me dépêcher à acheter de quoi à bouffer, moi!

Pendant que je marche dans un corridor, je siffle une autre mélodie qui a pris place dans mon esprit. Je tente de me calmer, il ne faut pas que je commence à devenir désagréable et que tout le monde le découvre tout de suite après mon arrivée! J'essaie tant bien que mal à garder un air joyeux sur mon visage et lorsque je croise des élèves qui ont assisté à mon cours, je leur fais un bref signe de la tête pour leur montrer que je les reconnais. Heureusement que j'ai leur dossier à ma disposition, sinon, je ne crois pas que j'aurais reconnu la tête de tous. Je pousse un soupir à cette pensée, puis j'entends une masse rire aux éclats, ce qui me fait relever la tête d'un coup. J'arque un sourcil lorsque je suis assez près pour constater la scène qui m'est proposée: un groupe de personnes se tiennent près du mur. Tous ont le sourire aux lèvres. Tous, sauf une. Une jeune fille semble un peu à l'écart d'eux et le regard des autres sont rivés sur elle. C'est très suspicieux...Je ne peux pas faire l'innocente et passer sans faire quoi que ce soit, non? Je suis une professeure, tout de même! J'ai de l'autorité et s'il y a réellement quelque chose de ce genre qui se déroule présentement, j'ai le pouvoir de l'arrêter! Allez, je dois me lancer! Et si je me suis trompée, eh bien...je me tromperai, quoi! Allez, Sachi, fait un effort, rapproche-toi plus vite sans courir comme une débile dans leur direction...C'est ça, de la marche rapide, prépare ta question, c'est une bonne idée! Plus que quelques mètres eeeeet...

- Dites-moi...est-ce que tout va bien, par ici?

Mais c'est quoi cette phrase? Ai-je vraiment demandé ceci? Merde. J'ai l'air d'une idiote, c'est clair et net. Pour sûr que s'il y a quelque chose de louche qui se passe, on va me répondre que tout va bien et que tout le monde est heureux. Rah, il va falloir que je vise mieux la prochaine fois...pour le moment, voyons ce que cela va donner...Tiens, pour les encourager à moins me mentir au nez, je croise les bras (les documents sous le bras) et aborde le visage le plus sérieux qui soit. Ma faim grandissante m'aide à conserver cet air. J'ai envie de m'adosser au mur pour me donner un look plus cool, mais disons que...ça ferait moins autoritaire. Du coup, j'ai le dos bien droit et je ne bouge plus, attendant une réponse de quelqu'un.
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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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Naoko Tanaka


Genre : Féminin Scorpion Buffle Age : 26
Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi
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MessageSujet: Re: Une tempête dans un verre d'eau? [Naoko]   Une tempête dans un verre d'eau? [Naoko] EmptyLun 7 Juil 2014 - 23:38

Au début, je n’y avais pas vraiment prêté attention.

Mon esprit était déjà bien trop préoccupé par les événements récents. Ma mère qui dépérissait à vue d’œil, et mes recherches pour remédier à ça me prenait beaucoup de mon temps. Sans parler des rendez-vous médicaux si s’amoncelaient, à force que je les reporte.

J’avais repris cette mauvaise habitude, et même si j’en était consciente, je continuais. Je savais que je m’enfermais. Désormais, à par le strict minimum pour aller en cours quand j’en avais l’envie et le courage, je restais pour ainsi dire cloîtrée. Je savais que ce n’était pas bon. Mais je n’arrivais à rien faire pour me sortir de là.
Autant dire que l’état de ma jambe ne s’arrangeait pas. Même sans prendre en compte mon aversion naturelle pour les soins, les médicaments et tout ce qui touche de près ou de loin au médical, le fait que je fasse l’impasse sur mes séances de rééducation et mes check up n’était pas ce qu’il y avait de meilleur pour mon rétablissement.

Maintenant que j’y repense, ça avait commencé même avant la rentrée.

Les rares apparitions que je faisais pour régler la paperasse, me présenter aux examens ou aux travaux pratiques étaient toujours accompagnées de chuchotis, de messe basses. J’avais mis ça sur le compte du fauteuil roulant. Puis des béquilles. Puis de ma démarche boitante.

Et il y a eu ce premier mot.

Dans mon casier à chaussures, classique. Inoffensif au premier abord, je me souviens encore l’avoir pris sans me douter de rien. Sur le petit carré plié, les lettres griffonnées avec hargne semblait vouloir déchirer le papier.
« Tu n’aurais pas dû revenir. »

Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai compris que tout était déjà en marche depuis longtemps. L’expérience a dû aider, sûrement. C’est bien le seul moment où elle m’a été utile. Parce que bien que j’avais déjà vécu une tournure d'événement similaire par le passé, je ne savais toujours pas comment la prévenir.
Mais la vérité s’était dévoilée sous mes yeux. J’étais victime d’une attention hostile d’un, ou de plusieurs de mes camarades.
Mais il n’y avait pas grand-chose à faire. J’avais jeté le papier et était rentré chez moi ce jour-là, tentant d’occuper mes pensées sur une autre sujet, tout en croisant les doigts pour que ça ne soit qu’une blague. Et qu’elle s’essouffle d’ici le lendemain.

Ce ne fut pas le cas.

Et au fur et à mesure, l’intensité augmentait à chaque fois d’un cran. Toujours en secret, dans l’anonymat. Ce point-là me rassurait, en un sens. L’hypothèse qu’une personne seule soit la source était plausible. Et si il s’agissait de un contre un… Je connaissais un moyen plus ou moins discutable de régler ça.

C’est ainsi que je passais mes journées de cours, à tenter d’éviter, et souvent, subir de mauvaises blagues. Vol et dégradations de mes affaires, mots d’insultes retrouvés ça et là, tentatives d’atteintes physiques,…
J’évitais maintenant de passer sous n’importe quelle fenêtre, me méfiant de ce qui pouvait en « tomber ». Suite à l’enfermement que j’avais subie, seule dans une salle de cours dans laquelle j’ai manqué de faire une crise, je ne restais plus à attendre à la fin de chaque cours et préférais risquer les dangers des couloirs plutôt que d’attendre que le tumulte de la sortie des classe se termine. Pointe d’originalité, on m’a une fois recouvert mes stylos de quelque chose -je ne sais toujours pas quoi- d’urticants. Je n’avais, heureusement, pas fait de réaction allergique, mais avait fini la journée dans l’infirmerie.

Et puis, aujourd’hui.

Je pensais que la journée allait se passer de la même manière que les autres, et pourtant. Les ricanements lorsque je suis entrée dans la classe aurait dû me mettre la puce à l’oreille, que quelque chose allait mal tourner. Ce n’est qu’en arrivant à ma place que je pu voir la dégradation du jour.
Sur mon bureau, gravées au compas et repassées au marqueur que j’imagine indélébile, des menaces de morts. Des incitations au suicide. Lorsque je releva la tête pour constater la réactions des autres, tout le monde tourna la sienne, continuant les messes basses qui étaient devenues incessantes.

L’espoir que j’avais qu’une seule personne soit impliqué était en train de s’effondrer morceaux par morceaux tandis que je m’assis à ma place, gardant mon sang froid, tentant de ne rien laisser paraître. Je compris amèrement que, bien qu’il fût impossible que tout le monde s’y soit mis, il s’agissait tout de même d’actes qui étaient acceptés par la partie passive.

Puis, le professeur entra, le cours commença comme si de rien était. Mon regard restait rivé sur les écriteaux, mes doigts les effleuraient, comme pour vérifier qu’ils étaient bien vrais.
Je ne me posais même pas la question du pourquoi. Je savais que, dans ce genre de situation, ça part souvent de rien. L’effet de groupe amplifie le phénomène. Et puis, ça fini par servir de prétexte à se défouler.

Fin du cours. L’idée de rester en classe pendant la pause de midi m’oppresse. J’attrape rapidement mon bento, sans grande intention de le manger, mais plus pour me donner une excuse pour sortir. Je pris intérieurement pour qu’on me laisse l’occasion de m’échapper. Je sors de la classe, une once de soulagement qui n’a même pas le temps de s’installer.

Il faut croire que les Kami ne sont pas décidés à m’écouter, si bien que je me fait interpeller par un de mes camarades. Je jette un œil, ne réponds pas, il m’attrape le bras et me tire de force dans un coin du couloir. Il est suivi de plusieurs personnes. Je baisse les yeux et fais profil bas, si bien que je ne regarde même pas leur visage. Ils sont trop, et avec ma jambe, la provocation ne m’apporterait qu’un billet retour pour l’hôpital, pour sûr.

« - Tu pensais pouvoir revenir comme une fleur, franchement ?
- En plus tu joues la victime, alors qu’on sait tous le vérité. T’espérais quoi, p’tite conne ? Qu’on viendrait tous te plaindre ?
»

Ricanements. Ne rien répondre. Ne pas réagir.

« - C’est encore ton père qui a payé c’est ça ? »

Je lève les yeux. De quoi il parle ? Un autre m’attrape par le col et me plaque au mur. Je grimace.

« - Haha, tu réagis, c’est qu’on a touché juste. Tu veux savoir comment je le sais ? »

La poigne se resserre un peu plus, et ses phalanges m’appuient sur la gorge.

« - J’connais quelqu’un qui était dans le même collège que toi. Il m’a raconté que t’avais frappé des gens et que t’avais été virée. Deux fois. »

Je déglutis. Je n’aime pas que ce sujet ressorte sur la table. J’espérais recommencer du bon pied.

« - Sauf qu’ici, t’es rien okay ? T’es qu’une petite merde, donc cherche même pas à péter plus haut que ton cul. C’est pas parce que ton père crache du fric pour couvrir les conneries de sa fille chérie que nous on va fermer les yeux. »

Je n’arrive pas à comprendre où il veut en venir.  A l’entendre, on dirait qu’ils croient que j’ai recommencé. Celui qui semble être le leader s’approche de moi et attrape ma mâchoire d’une main, me forçant à relever la tête pour que je puisse admirer son rictus carnassier.

« - T’as fait la conne, Tanaka. Fallait pas toucher à mon pote. J’vais t’faire payer ce que tu lui as fait. Et parce qu’en plus t’as le culot de te faire passer pour une blessée du séisme, jusqu’à même passer dans le journal, je compte bien t’le faire payer au centuple. »

Il me relâche, et au moment où j’espère la libération, il m’assène sans préavis un coup de pied sur le tibia. Je laisse échapper un cri de douleur, couvert par les rires du groupe. Je me crispe, la douleur me fait trembler, et je retiens tant bien que mal les larmes qui me montent aux yeux.

Puis, comme une bouée de sauvetage, une voix, plus mature, vient trancher les rires qui s’arrêtent quasiment net.

« - Dites-moi...est-ce que tout va bien, par ici ?
- Ouais ouais, on discutait juste. Hein Tanaka ? »

La tête baissée, je me mords la lèvre dans l’espoir de focaliser la douleur autre part. Dans un effort incommensurable, j’hoche la tête pour « confirmer ». Pourquoi ? Parce qu’il n’y aurait rien de pire que de les dénoncer. Ça serait ma parole contre la leur, et dans tous les cas, j’en subirais les représailles.

Ayant eu la réponse qui leur convenait, le groupe s’en va, comme si rien ne s’était passé, dans la détente la plus totale.
Moi je reste adossée au mur, le visage toujours tourné vers le sol, la respiration saccadée mais discrète. La douleur est toujours présente, mais elle est plus diffuse, plus supportable. Et encore une fois, me voilà à prier intérieurement pour que l’incident finisse là. Que cette femme passe son chemin, qu’elle ne s’en mêle pas.

Je ne vous en demande pas beaucoup, alors c’est possible de m’accorder au moins ça, hein ?
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MessageSujet: Re: Une tempête dans un verre d'eau? [Naoko]   Une tempête dans un verre d'eau? [Naoko] EmptyMer 16 Juil 2014 - 16:32

Ils me prennent pour qui, non mais? Je conserve mon calme, respire calmement Sachi, ce n'est pas le moment de te transformer en Miss Hulk devant une bande d'élèves, surtout que s'il doit se passer quelque chose, ce sont eux qui gagneraient la cause, étant donné leur nombre. Surtout pas de colère, du calme, Sachi...bien, n'écoute plus ton ventre, retiens cette grimace démontrant ta faim. Bref, comme je l'avais prédit, après ma question hyper intelligente, un des jeunes me répond d'une manière très suspicieuse, voire qu'il demande l'avis de l'adolescente qui semble prise au piège. Elle confirme de la tête, mais mes doutes ne s'estompent pas. Je le sais bien qu'il y a eu des paroles et des actes pas très respectueux, il n'y a qu'à voir son visage...en fait, je ne peux le voir, il est caché par ses cheveux de jais, mais je m'imagine bien l'expression dessinée sur sa figure et ça me frustre. Dire que l'intimidation existe encore et ça ne disparaîtra pas de sitôt. Je secoue de la tête faiblement quand je les vois partir nonchalamment. Un membre de la troupe ose même retourner la tête en notre direction. Voilà ma chance de devenir une héroïne. Il n'y a qu'une personne qui me verra, donc je peux faire ce que je veux, non? Je profite de ce moment pour lui donner un de ces regards noirs, de faire le signe universel de « Je vous ai à l'oeil » et d'articuler silencieusement un « Attention ». J'ai failli crouler de rire en constatant la réaction de l'adolescent: il a haussé un sourcil et a fait un sourire forcé, mais je le voyais bien qu'il prenait mon avertissement au sérieux. Il s'est vite retourné et a rapidement rejoint ses camarades; des rires fusent de la bande, mais je m'en fous, ils sont partis, au moins. Je ferme les yeux, pousse un grand soupir tout en gardant les bras croisés. Puis, je reprends un air décontracté, du moins je fais mon possible, et je pose les yeux vers la jeune femme.

Tanaka, c'est bien ça? Un gars l'a appelé de la sorte. Je crois que j'ai déjà vu son visage dans un de mes dossiers d'élèves, bien que je ne l'ai pas encore eu dans une de mes classes. Demain, elle participera à mon cours, du moins, elle est supposée. J'ai retenu son nom en mémoire et son dossier, puisqu'elle a vécu, malheureusement, les conséquences du tremblement de terre survenu il y a quelques temps à Keimoo. J'en avais entendu parler aux nouvelles - même moi je l'avais ressenti, mais pas aussi intensément qu'eux - et je me disais qu'ils avaient de la chance de s'en sortir avec ce nombre de victimes seulement. Pour sûr, j'ai été attristée un peu de l'événement, mais sachant que je ne connaissais personne qui habitait dans ce coin, j'ai vite oublié ce séisme et ces bulletins de nouvelles pour replonger dans mes problèmes conjugaux... Oui, bon, je devrais penser à autre chose, j'ai pas envie que mon mal de tête reprenne de plus belle, car enfin il s'est calmé. Il faut croire que je devais me changer les idées pour surmonter la douleur. Enfin bref! Ce n'est plus le temps de penser à mes bobos, il y a quelqu'un d'autre ici présent qui a clairement besoin d'aide, et ce, plus que moi!

Je tente de me rapprocher, mais pas trop, histoire de lui garder sa bulle et être assez loin si une réaction inattendue devait se produire. Je n'ai pas envie de faire la maman avec un élève non plus, donc je me retiens de toute preuve d'attention - une main sur l'épaule, une main sur la tête, je ne sais pas trop. Je suis une enseignante, pas une personne engagée pour foutre la honte aux jeunes. Alors, je me tiens à une distance raisonnable, je ne parle pas pour un instant, je laisse la poussière retomber tranquillement, puis j'inspire. Il faut bien que je discute avec cette fille, je ne peux pas la laisser en plan comme ça et repartir en sifflant! Je cherche mes mots tout en fronçant les sourcils, puis je me lance d'un ton hésitant:

- Heu...hm, tu sais, s'il y a un incident comme ça qui se reproduit...heu, en fait...si une rencontre de la sorte vire en catastrophe, tu...tu peux venir me chercher par après, je vais leur en flanquer toute une, ils ne s'en remettront pas! Non, attends, ce n'est pas ça que je voulais dire...

Je me cogne doucement la tête avec mon poing et je ferme les yeux pour mieux visualiser et formuler mes phrases. Voyant que c'est peine perdue, je soupire à nouveau et je reporte mon attention sur la tête de la jeune Tanaka. Je n'ai pas vraiment le choix de dire le fond de mes pensées, donc je vais adoucir mes propos, je vais essayer.

- Oui, bon, en fait, c'est exactement cela que je voulais dire, mais je ne pourrai pas les frapper, je suis une enseignante et nous n'avons pas le droit de lever la main sur un ou plusieurs élèves. Cependant, ce que je peux te garantir, c'est que je ferai tout en mon possible pour qu'ils subissent une conséquence digne de leurs actes. Qu'en penses-tu?

J'ai bien peur de la réponse de l'adolescente. Étant donné la quantité de gens dans ce groupe, peut-être qu'elle ne voudra tout simplement pas les dénoncer, par peur de se faire tabasser par après. Je peux comprendre, mais je n'ai pas le choix de proposer cette solution. Sinon, j'aurais dû lui suggérer un rendez-vous chez le directeur pour tout raconter ou un membre du personnel qui agit comme médiateur, et je trouve cela bien dommage; elle aurait fort probablement refusé ces deux options. Mon ventre rumine et grogne, mais je le fais taire assez rapidement; je n'ai pas envie que l'élève l'entende, ça serait embarrassant. En tout cas, j'attends sa réponse patiemment tout en lui donnant un sourire, juste pour lui montrer que je suis déterminée à l'aider si elle accepte.
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