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 « Well. Fuck it. »

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AuteurMessage
Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Zakuro Fea


Genre : Non Binaire Lion Coq Age : 30
Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
Compteur 1580
Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara

KMO
                                   :

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MessageSujet: « Well. Fuck it. »   « Well. Fuck it. » EmptyMar 22 Avr 2014 - 23:27





    Mordillant ma lèvre inférieure par à-coup de canines qui se faisaient impatientes, je jetais un long regard sur la foule d'élèves assemblés, les têtes brunes soulevant des vagues de mouvements qui ne se détachaient d'aucune singularité, les quelques audacieux s'étant teints d'une couleur qui se distinguaient, ne sortaient même pas de la masse tellement l'uniformité de l'instant était présent et condensé. Les bras croisés sur la poitrine, le plâtre du droit se faisant le support irrévérencieux à ma main gauche, je jouais à calmer ma respiration et le flux de mes pensées sur le rythme régulier de mes phalanges qui tapotaient contre le stuc, relevant avec défiance les quelques regards qui venaient traîner sur mes épaules ou ma poitrine.

    S'habiller en jeans, T-shirt, et Doc Martens vertes le jour de la cérémonie de rentrée n'était assurémment pas le meilleur moyen pour se fondre à la foule. Surtout lorsqu'on frôlait les deux mètres dix. Soit. Ce n'était de toutes façons pas l'effet recherché, et lâchant un soupir exaspéré qui vint propulser une mèche rebelle, la faisant flotter une demie seconde devant mes yeux, avant qu'elle ne retombe sur mon nez, dans un mouvement soyeux. Je décroisais les bras, et du bout des doigts, vint la chasser de devant mon regard, en la rejetant vers l'arrière. Le discours du doyen s'achevait, et l'ennui était du plus total, dans cette gigantesque salle polyvalente qui se faisait le lieu abritant la cérémonie. Barbante, lente, au rythme trop long, je me faisais de plus en plus remarquer par mes voisins pour mon attitude revêche à ce temps qu'on galvanisait, qu'on gâchait en le faisant s'écouler de manière inégale. Utiliser le temps de cette manière, pour le remplir de mots creux et inutiles auprès de neuf bonnes centaines d'étudiants, je ne pouvais considérer cela comme supportable. On ne gâchait pas le temps comme cela.

    C'était vaguement rageant.
    Vaguement exacerbant. De ne plus pouvoir simplement tourner la tête et poser mes yeux sur son profil sur lequel se serait probablement découpé un sourire ironique en cet instant là. Vaguement insupportable de ne pas pouvoir croiser son regard, et vaguement désespérant de se dire que ce serait comme cela, désormais. M'enfin, songeais-je en levant les yeux au ciel, dédaignant avec mépris les prières attentionnées du doyen à notre attention, ce n'était pas comme s'il avait disparu. Ce n'était pas comme s'il sortait de ma tête. Ce n'était pas comme s'il n'était plus dans ma vie. Ce n'était pas... Je soupirais.

    Une énième fois.

    Un de mes voisins en profita alors pour m'asséner un « chut » qui me parut tonitruant, au milieu du plat stagnant de mes pensées moroses. Je tournais mes yeux vers lui, retenant ma furieuse envie de me lever de ce siège inconfortable, et de l'attraper, lui et sa chaise, pour le balancer le plus loin possible. Derrière ses verres épais, l'étudiant laissa son regard se parer d'un éclat angoissé qui me calma, et j'arrachais lentement mes prunelles de son visage déconfit, refusant de céder à la violence pour une cause qui n'en valait pas la peine. Non, vraiment. Il fallait juste rester calme. Zen. Se concentrer sur l'idée qu'en rentrant ce soir, je pourrais juste me rouler en boule dans le canapé, ordonner à Lawrence de me faire des crêpes, et me conduire comme un gamin immature jusqu'à ce que je retrouve la dimension de son regard. Un léger sourire s'étira sur mes lèvres.

    (…)

    Le discours interminable s'achevant, je me relevais d'un bond, tandis que les autres suivaient le mouvement, un des organisateurs de la cérémonie nous indiquant le positionnement de ce qui occupait à tous notre esprit : le gigantesque buffet mis à disposition des nouveaux étudiants. Raclant ma chaise sur le sol, avec un sourire pervers lorsque mon voisin frémit à ce bruit, je m'éloignais pourtant rapidement de l'assise, considérant que l'appel de la nourriture était bien trop importante pour que je ne me laisse aller à l'idée de défouler mes nerfs sur un petit premier de la classe. Louvoyant sans grande conviction au milieu de ces jeunes adultes, de ces enfants de mon âge, considérant pour la millième fois de ma vie que j'étais trop grand, que mon regard portait bien trop haut sur eux, je ne m'en senti que plus démoralisé, et l'idée de mordre dans une nourriture qui me résisterait un tant soit peu pour ensuite me ravir se fit plus intense encore. J'allais jusqu'à une des tables du buffet et posais mes mains dessus comme l'on touche un prodige.

    Les étudiants s'agglutinèrent rapidement autour des tables, et les dents fermement enfoncées dans la chair d'une crêpe brune, je jaugeais le monde avec satisfaction. La nourriture résolvait tout, définitivement. J'allais conclure sur cette maxime qui me paraissait si logique qu'elle s'en faisait indéniable ; et m'engager dans un mouvement de fuite de l'endroit, pour quitter cette fichue cérémonie lorsqu'un bruit au milieu d'autre, perceptible de par sa violence, attira mon attention.

    Une respiration violentée.

    Une inhalation sifflante, une expiration crachée. Ce genre de bruits qu'avait ma mère juste avant que les crises d'asthme ne la terrasse. Le monde cessa de tourner autour de la nourriture, et mes yeux, au milieu des détails d'uniforme, de mouvements, et de mets, se mirent à chercher les poumons, le cœur, et la gorge qui étaient en train de défaillir.

    Il était jeune. Il devait avoir mon âge, à peine. Petit. Fragile. Désespérément en danger, piégé par son propre corps. Désespérément semblable à ma mère. Et dans le cliquètement de ses bracelets, dans l'éclat de lumière qui s'accrocha à ses piercings, il s'étouffait. Il s'étouffait, étranglé de l'intérieur, le verre d'eau qu'il tenait à la main répendant son contenu comme une nappe qui ciselait le décor. Translucide. Translucide, comme les promesses funeste qu'assurait la passivité.

    Ne sauve pas les gens, Zakuro, ça te fait trop de pub, après. Cette phrase, moqueuse, elle avait résonné vingt mille fois dans ma tête après le séisme, après l'avalanche de médias, et de fanservice. Ne sauve pas les gens, laisse-les se sauver eux-même. Bah voyons.

    J'avais l'impression de voir ma mère en train de mourir devant mes yeux.

    Mes doigts attrapèrent le petit sac qui contenait des chips, et le renversant avec violence, le vidait de son contenu. Papa m'avait dit « Trouve un sac en plastique, ou un petit gobelet, pour qu'elle puisse respirer à l'intérieur ». J'attrapais le garçon par l'épaule, balayant du revers de la main le verre qu'il tenait, et lui fichait le sac entre les mains. Autour de nous, les gens se mirent à scander en comprenant.

    « Mets ça à la hauteur de ta bouche et de ton nez. Respire calmement dedans. Tu sais comment ça marche, hein ? Calme toi. »
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MessageSujet: Re: « Well. Fuck it. »   « Well. Fuck it. » EmptySam 31 Mai 2014 - 23:08

-... Et surtout, n'oublie de m'envoie une photo de ta cérémonie d'entrée, hein...

-Oui grand frère... Promis.

Léonard raccroche en soupirant. Que son frère pouvait être chiant quand il s'y mettait... En soupirant, il finit d'attacher les boutons de sa chemise blanche. Avant d'attraper un blazer noir légèrement brillant dont l'arrière était gris, et la doublure était bleu nuit. Pas la peine de le fermer. Le jeune homme se regarde ensuite dans le miroir, serrant sa ceinture en forme de bouton d'alimentation d'ordinateur en guise de fermeture, pour bloquer son jean noir, un peu trop large pour lui. Comme la plupart de ses vêtements, en fait... Léonard se regarde dans la glace. A nouveau. Il attrape les bracelets colorés qui trainent sur la commode à côté, les glissant de façon déséquilibré à ses poignets. Ensuite, sa main glisse dans ses cheveux désordonnés, histoire de les débrailler encore un peu plus, avant d'y mettre un semblant d'ordre en clipsant des petites barrettes assorties aux bracelets pour libérer sa vue. Il trace un fin trait noir sous ses yeux, puis attrape son téléphone pour prendre une photo et l'envoyer à son frère. Ce dernier lui répond qu'il est d'accord avec cette tenue. Mais qu'il a intérêt à retrouver ses cheveux verts dès que possible, parce que le noir lui va moins bien. Fuck. Il n'est jamais content, de toute façon. En soupirant, le jeune homme attrape son sac pour fuir son appartement, grimpant dans le premier taxi qui pourra le guider jusqu'à son académie.

Comme s'il connaissait le bâtiment comme sa poche, le petit geek se rend directement là où la cérémonie d'entrée doit avoir lieu. C'est l'avantage d'avoir repéré les lieux en avance avec son frère. Qui ne lui a pas vraiment laissé le choix, comme toujours... Mais c'est mieux comme ça, pour lui. Pas besoin de tourner en rond. Ou de demander son chemin. Et ça, c'est cool...
La salle est entrain de se remplir... Léonard s'installe sur le bord d'une rangée. Dans un coin, pour être exacte. Dans le fond de la salle. Les sièges finissent par être remplis. Et plutôt que d'écouter le discours, le français sort son portable, enlève l'intégralité sur son, et commence à jouer à Tetris. Et si quelqu'un lui fait une réflexion, il le range. Trois, quatre minutes. Puis il le ressort. Et joue à Snake cette fois. Ou Pokémon. Au choix. C'est ça d'avoir bidouillé son portable, quand on a du temps à perdre. Et qu'on est doué en informatique et de ses dix doigts. C'est aussi une condition sine qua non... Sauf que même son jeu ne suffit pas à lui faire oublier qu'il n'est pas seul.. Le bruit ambiant lui rappelle qu'ils sont nombreux. Qu'ils sont là, à le regarder. A l'épier. A parler sur lui. Son cœur commence à accélérer... Il se plonge un peu plus dans son jeu, son dos se tassant un peu plus. Il essaye de se faire petit. Tout petit. De se faire oublier. Mais il a l'impression qu'on ne regarde plus que lui. Alors que tous les regards sont dirigés vers l'estrade, où le discours se termine...

Ils se lèvent tous d'un coup, ou presque, pour se diriger vers le buffet. Pas Léonard. Il reste assis, essayant de se calmer. Ses jambes tremblent. Mais ça ne va pas plus. Il faut qu'il boive. Pour se calmer... Personne ne semble remarquer son état. Ce n'est pas plus mal. Il empirerait surement, autrement... Par un étrange miracle -un signe du Ciel, sans doute- le petit geek atteint la table du buffet, et prend appuis dessus. Il se sert un verre d'eau. Enfin, se sert... Le mot est grand. Autant d'eau fini dans le verre et en dehors... Toujours personne pour se soucier de lui. Sa respiration se hache de plus en plus. Il ne parvient plus à respirer par le nez. Il est obligé d'ouvrir la bouche. Il suffoque. Il fait une crise. Toujours personne. Sa main tremble. Le contenu de son verre se déverse sur la table. Ses oreilles bourdonnent. Il n'entend plus vraiment les sons autour de lui... Sa vision se trouble...

Sans comprendre, on le retourne, et on fait sauter son verre, pour lui mettre un paquet de chips vide entre les mains. Léo ne réfléchit même pas. Il prend une grande inspiration dedans. Il aurait dû vérifier avant. Des petites morceaux de patates encore présent dans le paquet se décrochent pour venir se loger dans le fond de sa glotte, l'obligeant à retirer le paquet, et à s'étouffer en toussant. Quelle idée aussi... En plus, l'intervention du géant était peut-être pleine de bonnes intentions, mais à cause de celle-ci, tous les regards se retournent vers eux. Vers lui. Non, définitivement, ça ne va pas le faire... En tremblant, Léo se redresse. Il faut qu'il sorte. Mais seul, il n'est pas sûr d'y arriver... Ça l'énerve, mais il n'a pas le choix. Il va devoir demander de l'aide. Il s'agrippe au bras encore valide de son pseudo sauveur, toujours entrain de chercher à récupérer son souffle. Pour se redresser. Pour parler. Lui qui n'aime pas toucher les autres tire doucement dessus..


-D... de... hors... Tropdemonde...

En espérant que ce soit suffisamment clair pour que la grande asperge suffisamment intelligente, elle, pour se rendre compte que le jeune geek allait mal, ait aussi un décodeur intégré pour pouvoir le comprendre. Sinon le discours d'entrée allait bientôt devenir un discours funeste...
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