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 Broken Promise [Télounette]

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Jake Keegan
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MessageSujet: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyLun 3 Mar 2014 - 20:39


Hiver, saison maudite, pour beaucoup : neige, froid, verglas, maladies... Jake foulait le chemin, à l'orée du bois, d'une course rapide et lourde, fin de son footing, la fatigue se faisait sentir. Il avait enfin eu la permission de reprendre le sport et s'en donnait à cœur-joie, bien que l'ordre premier qui lui fut donné soit "et n'en fais pas trop !". Son kinésithérapeute était devenu une sorte d'ami, même s'ils ne faisaient que se tutoyer, rien de plus. L'autre avait cerné le californien, un peu trop au goût de ce dernier, et il refusait toute invitation pour un restaurant ou un simple verre. Pas de temps pour prendre des risques. Ses journées, actuellement, consistaient à aller en cours, les suivre, puis suivre Ethel, rentrer, courir et finir sa journée comme une loque.

Suivre Ethel. Ils ne s'étaient pas revus depuis l'overdose de la gamine, mi-septembre. Le 14 septembre, précisément. Ce soir où elle avait abusé de drogues et avait finit à l'hôpital. Ce soir où Jake l'avait connue dans un état qu'il aurait préféré ignorer. Ce soir où ils s'étaient violemment disputés. Ce dernier soir. Depuis, plus aucunes nouvelles. Du moins, pas directes. De son côté, le blond savait pas mal de choses. Que la demoiselle avait déménagé, quartier Hiryuu. Elle était maintenant en colocation avec deux personnes, dont un Zakuro, dont il entendait trop souvent parler pour ne réussir à ne pas s'en méfier, le considérer comme rien. La gosse semblait avoir repris sa vie en main, puisqu'elle était assidue en cours et ne touchait plus à la drogue, où alors uniquement lorsqu'elle était dans l'appartement rue de la Chance. Mais J en doutait : son inspiration venait de ses shoots et elle avait cessé de peindre depuis l'incident. Gosse physiquement moins gamine depuis qu'elle avait coupé ses cheveux, courts. Très courts. Plus courts que le californien ne les avait. Et, pour rajouter à l'angoisse du stalk, elle n'avait eu ni flirt, ni invitation, ni liaison, ni relation quelconque. Elle allait en cours, rentrait et retournait en cours le lendemain.

Jake poussa la porte de sa villa, n'ayant pas pris la peine de la fermer à clef. Il le verrouilla cependant derrière lui, chemin faisant vers le réfrigérateur, en sortir une bouteille d'eau et la vider d'une traite. La bière lui faisait de l'œil, mais il n'était pas encore assez à l'aise avec son nouveau foi, pour vouloir l'entendre crier, le sentir se tordre. Il était en carence depuis qu'il avait arrêté le régime post-hospitalisation : il se refusait à manger tout aliment qui ferait trop travailler l'organe traître. Ce qui expliquait les piqûres qu'il devait faire tous les soirs, après son repas. Il sortit la seringue, inséra le produit durci par le froid dedans et la posa rapidement sur le bar, déjà parti pour monter et prendre une douche.

Une serviette nouée sur les hanches, il saisit son portable, qui s'acharnait à sonner depuis qu'il était dans la salle de bain. Les cheveux encore trempés, il passa en haut-parleur et répondit.

Bonsoir, Monsieur Keegan. Navrée de vous déranger en fin de soirée. Je suis la psychologue de votre sœur, Ethel. Je finis bientôt ma journée de travail et je voudrais passer chez vous, voir l'environnement dans lequel elle vit.

Les mains en appui sur le lavabo en marbre, Jake se fixait dans le miroir, les yeux écarquillés. Venir voir comment elle vivait ? Ici ? Il déglutit bruyamment, essayant de réfléchir le plus rapidement possible, trouver une réponse, refuser poliment, s'excuser, demander à revenir plus tard, un autre jour.

Monsieur Keegan ?

Et voilà qu'elle le pressait maintenant, comme si elle se doutait du plan qu'il tramait dans son esprit. Il reprit le portable, ôta le haut-parleur, aussi fébrile que s'il ne souhaitait pas que les murs l'entendent.

Oui, bien sûr. Aucun problème. Ethel doit rentrer dans deux heures, venez à ce moment-là, si cela ne vous dérange pas. Je dois faire un brin de ménage, en plus...


Instinct de survie, son sourire était revenu de lui-même a tout début de sa tirade, audiblement visible, achevant de chasser l'angoisse qui l'avait balayé. Deux heures devant lui, ça lui laissait le temps de trafiquer une chambre, une armoire, faire semblant de tout et de rien. Il raccrocha, sans vraiment avoir écouté la réponse à sa demande. Laissant tomber le portable dans le lavabo, il jeta la serviette qui le couvrait dans le bac de linge sale, finissant de se préparer en hâte, s'habiller la fringue la plus habile à lui tomber sous la main : jeans, sweat à même la peau et basta.

Cheveux encore trempés, il enfourcha la moto, enfila son casque et le second à son bras, direction rue de la Chance, Hirryu. Le code de la route aux oubliettes, il ne mit qu'un petit quart d'heure à arriver à bon port, et une minute seulement pour être devant la porte de l'appartement, à frapper. Ethel lui ouvrit et il n'en demanda pas plus pour s'engouffrer à l'intérieur, fuyant le froid qui lui mordait la nuque.

Ta psy. Elle arrive dans une heure chez moi, pour voir où tu vis. Je ne lui ai pas dit que tu étais partie ou que tu vivais ici maintenant, puisque tu n'en avais pas le droit, tant que tu étais encore instable. Je suis sensé être ton tuteur et c'est pour savoir si tout ça peut finir qu'elle fait cette démarche.


Presque à bout de souffle, il se stoppa et regarda Ethel de haut en bas, pinçant les lèvres. Il avait déblatéré ça dans un anglais familier, ayant renoncer à s'exprimer en japonais. Il revint à son visage et soupira, avançant vers elle, pour finalement la prendre dans ses bras, crevant sa bulle avec un sans-gêne qu'elle lui connaissait bien et dont il ne se souciait plus. Il garda le silence un moment, logeant finalement une main dans les cheveux courts de la gosse et s'éloignant d'un pas.

Ca te va bien. Tu... m'as vraiment manqué.


Son cœur loupa un battement et, l'espace d'un très court instant, il quitta ses yeux, pour reprendre sa contenance, essayant de s'extraire aux papillons dans son ventre. De retour à la belle, il déglutit, avant de reprendre son éternel sourire.

Prépare des affaires : celles que tu utilises tous les jours, celles que tu n'utilises presque jamais... Essaye de tout prendre. Tu as besoin d'aide ?
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyLun 3 Mar 2014 - 21:36

Alors que la sonnerie retentissait finalement, la rouquine soupira et rangea son cahier, fermant vite son sac et se levant. Elle n'adressa pas un seul regard autour d'elle, qu'il puisse être adressé à son professeur ou à ses camarades de classe. Des enveloppes vides qu'elle côtoyait chaque jour, sans se soucier d'y poser un nom. Avant, elle n'était pas assez présente pour les retenir, maintenant, elle s'en fichait bien assez pour ne pas y prêter attention. Pourtant, voilà plusieurs mois qu'elle venait sans faille aux cours, notant chaque mot du professeur, et ne manquant aucune heure. Mais surtout, voilà plusieurs mois que son regard s'était teint d'une empreinte de néant, sans cette folie pleine de drogue qui l'animait autrefois. Un regard sain, mais sans conviction. Sans même avoir prit le temps de s'en rendre compte, la lycéenne avait quitté l'académie, et se dirigeait machinalement vers son appartement. Seul petit plaisir de sa journée. Elle savait que quelques dizaines de minutes après elle, Zakuro et Lawrence rentrerait. Pour la première fois de la journée, elle sourirait peut-être, et se mettrait à parler. Puis elle irait dans sa chambre, ferait ses devoirs, et passerait sa nuit les yeux écarquillés vers le plafond sans pouvoir trouver le sommeil. Aucun substitut chimique pour retenir sa nuit, pourtant. Et aucune couleur sur ses mains. Une toile, plantée au milieu de sa chambre, restée blanche depuis sa sortie de l'hôpital. La psychologue lui avait dit que c'était normal, elle avait utilisé la drogue pour trouver l'inspiration depuis des années. Son esprit serait forcément bloqué à un endroit. Il fallait juste espérer que ce ne serait une fatalité. Et qu'un jour, oui, elle pourrait reprendre la seule chose qui l'animait auparavant. Cette toile blanche, qui hantait ses nuits, lui volait son sommeil. Dressée fièrement comme si elle lui tirait la langue à chaque instant. Mais la psychologue lui avait dit de ne pas l'enlever. Que si elle le faisait, elle pourrait ne jamais plus la ressortir. Elle était là, prête à accueillir le premier sursaut créatif d'Ethel.

En ouvrant la porte, elle se trouva face à un appartement sombre et froid. Allant allumer le chauffage, elle attrapa la petite boule de poils grise qui se jetait sur elle. Premier sourire de la journée tandis qu'elle serrait son chat contre son cœur, écoutant un instant le ronronnement rassurant de la bête. Le Chat. L'inspiration d'Ethel s'était envolée de telle sorte qu'elle ne parvenait même pas à trouver un nom pour son animal, qu'elle possédait pourtant depuis plusieurs semaines. Un cadeau de Zakuro, qui n'aurait pu trouver plus beau présent. Ce petit être était maintenant collé à la jeune fille, se blottissant contre elle pendant ses nuits d'insomnie, et ne manquant jamais de venir accueillir lorsqu'elle rentrait.
Le Chat sous le bras, la rouquine alla s'installer sur le canapé, déplaçant au passage l'impressionnant chien de Zakuro, et allumant la télé. Elle tomba sur un documentaire à propos des guépards, qui lui sembla parfait pour se changer les idées l'espace de quelques dizaines de minutes. Attrapant un paquet de gâteau qui traînait, la jeune fille serait presque heureuse en cet espace d'instant.

Puis quelqu'un frappa à la porte. Avec insistance. Habituellement, lorsque cela arrivait, elle laissait traîner, et attendait que la personne parte. C'était soit pour Zakuro, soit pour Swan. Ethel ne recevait jamais de visite. Mais celui-ci était drôlement impatient, et la porte aurait pu céder. Soupirant, elle posa délicatement son chat sur le canapé, éteint la télé et ouvrit la porte. Pour voir un fantôme, immédiatement s'engouffrer.

Jake ?

Ethel mit un instant à reconnaître le jeune homme qui se tenait devant elle. Sa visite était si impromptue qu'elle ne voulait y croire. Six mois sans nouvelle, pourquoi ce jour aurait été différent ? Et pourtant il l'était. Mais la joie de la jeune fille s'envola aussi vite qu'elle était apparue lorsqu'il évoqua la raison de sa venue, laissant place à un soubresaut de panique. Sa psy. A qui elle disait depuis le début de sa thérapie qu'elle habitait chez Jake, comme elle l'était légalement obligée depuis qu'elle avait été diagnostiquée médicalement instable, et mise dans l'obligation de vivre chez un membre de sa famille. A savoir Jake. Le sujet n'avait pas été beaucoup évoqué en consultation, Ethel l'évitant soigneusement. Elle avait inventé un babillage assez incohérent, mais que la psychologue semblait avoir gobé, à la plus grande surprise d'Ethel. La panique cessa lorsqu'il l'enlaça. Faisant fit de la bulle de protection d'Ethel, comme il le faisait toujours. Mais cette fois-ci, la jeune fille n’agença aucun mouvement de recul. Jake lui avait bien trop manqué pour qu'elle ne refuse une étreinte, un contact.

« … Jake. Tu m'as manqué aussi. »

Et c'était vrai, c'était la chose la plus vraie qu'elle puisse dire. Même si son esprit avait violemment rejeté l'idée même du jeune homme. Et qu'elle en avait oublié jusqu'à son visage. Le regret l'avait dévoré tout au long de ces mois. Le regret des mots qu'elle avait prononcé, le regret de l'avoir laissé partir. Mais surtout, le regret d'avoir eu assez de fierté pour ne pas aller le voir directement. Une fois, il y a peu, elle avait essayé. Pour se rendre compte que le nom de Jake ne figurait plus sur la boite aux lettres. La sensation de l'avoir définitivement perdu en cet instant, à cause de sa stupidité, avait enfoui encore plus profond tout son ressenti. Et elle avait refusé de penser à lui à nouveau, brimant chaque souvenir, effaçant chaque pensée. Mais maintenant il était là, et il fallait agir. Sinon, tous ces mois de thérapies, à devoir se présenter à l'hôpital deux fois par semaine, et parler à une femme qui dérangeait Ethel au plus haut point n'aurait servit à rien. C'était fini, elle avait enfin été diagnostiquée sans danger de récidive, écartée de la drogue. Elle aurait pu être libre. Et cela venait d'être compromis, si elle ne s'activait pas. Hochant la tête, elle regarda autour d'elle.

« Oui, je vais avoir besoin d'aide. Est-ce que tu peux aller dans le placard là et prendre la cage pour chat et le mettre dedans ? Si tu veux que j'emmène ce qui fait référence à ma vie, je ne pars pas sans mon chat. Prends aussi les croquettes et la gamelle dans la cuisine, s'il te plaît. Je reviens... »


Elle désigna le petit chaton gris avachit sur le canapé, et tourna les talons. Arrivant dans sa chambre, elle ramassa son gros sac à dos, et fourra tout ce qu'elle trouvait à portée de mains. Vêtements, matériel de peinture, objets, souvenirs. Elle savait très bien qu'elle devrait ramener tout cela chez elle d'ici quelques heures, très sûrement, et l'idée d'un sac énorme à se trimbaler à l'aller et au retour la déprimait un peu. Mais elle devait se libérer de l'hôpital. Et cela voulait dire... Aller dans la nouvelle maison de Jake. Aller chez Jake. Aller chez Jake avec Jake. Pouvoir le voir, lui parler, comme elle n'avait pu le faire en plusieurs mois. Alors qu'elle se dirigeait vers la salle de bain pour mettre ses produits dans son sac – ridiculement peu – une idée lui vint. L'idée de Zakuro et Lawrence rentrant dans l'appartement. Sans le chat d'Ethel, sans ses vêtements, ses affaires. Ayant toujours refusé de posséder un téléphone, elle ne pouvait leur envoyer un message pour les rassurer, leur dire qu'elle revenait très vite. Qu'elle leur expliquerait en arrivant. Alors la rouquine alla rapidement dans la cuisine, attrapant un vieux bout de papier et un stylo. Elle ne s'étala pas dans une note gargantuesque. Expliquant juste qu'il était normal que ses affaires ne se trouvent plus dans l'appartement. Qu'elle revenait très bientôt. Et que ce retour pouvait se compter en heures, pas en jours ou en semaine. Elle rajouta ensuite qu'elle expliquerait à son retour, du mieux qu'elle pouvait, et qu'elle était désolé. En PS, elle indiqua que pour une fois, elle ne pouvait que donner raison à Swan, et qu'un téléphone lui aurait été bien utile. Puis elle aimanta le mot sur le frigo.

Elle posa le sac énorme dans l'entrée, attrapant aussi un carton qu'elle venait de remplir d'affaire. Avec ça, éparpillé chez Jake, elle pourrait facilement faire croire qu'elle y vivait. Ou du moins, une visite de quelques dizaines de minutes de la part d'une psychologue ne pourrait faire éclater la vérité. Après tout, elle ne venait pas vérifier si Ethel était bien la sœur de Jake, et si elle vivait chez lui. Pour elle, cela semblait donné. Elle venait juste vérifier que Jake était d'accord avec le diagnostique, et que tout s'était bien passé depuis 5 mois. Posant le carton, elle chercha Jake du regard.

« Tu peux aussi prendre avec toi le chevalet et la toile blanche dans ma chambre, au fond du couloir.. ? Elle va sûrement vérifier qu'elle soit bien là. »

Après tout, cette toile qui hantait la rouquine était le plus grand sujet de leurs discussions. Si en arrivant, la psychologue ne voyait aucun canevas vierge, elle se poserait des questions. Et qu'elle se pose des questions n'était pas vraiment ce que voulait Ethel.

« J'ai tout ce qu'il faut, je pense, on peut y aller. »


Dernière édition par Ethel Dawkins le Jeu 6 Mar 2014 - 19:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyMar 4 Mar 2014 - 10:01

La singeant sans s'en rendre compte, Jake regarda autour de lui, découvrant alors un appartement beaucoup plus accueillant que sa villa. Il se rendit pour la première fois depuis qu'il était au Japon que vivre seul n'avait pas que des avantages... Voire peut-être même plus d'inconvénients qu'autre chose. Un chat ? Dans son observation, il en avait presque oublié d'écouter Ethel, l'entendait simplement d'une oreille distraite. Il finit par poser les yeux sur l'animal et son sourire n'en devint que plus grand et, pour la première sûrement devant la jeune fille, naturel. Il se dirigea d'emblée vers la boule de poils, lui présentant un doigt, pour que ce dernier commence par sentir son odeur. Il attendit encore que le félin vienne s'y frotter et il finit par le prendre dans ses bras, le câlinant un peu, le papouillant et, se tournant vers l'endroit où se trouvait la gosse, se rendre compte qu'elle était déjà partie rassembler ses affaires. Redescendre sur terre lui parut bien brutal, mais il reposa le chat sur le canapé, allant effectivement chercher la cage de transport dans le placard. Il commença par aller chercher la gamelle et les croquettes, avant de mettre le chaton dans la boîte.

Lui qui avait débarqué en toute hâte n'en était que là quand Ethel revint dans l'entrée, un gros sac s'échouant au sol. J suivit des yeux le bagage et resta un moment interdit, avant de reprendre son sourire.

C'est tout ce que tu as à prendre ?


Question rhétorique, il n'attendait pas réellement de réponse, se dirigeant déjà dans le couloir pour aller chercher la toile et la peinture. Il fronça les sourcils en ouvrant la porte de la chambre : il avait déjà pu remarquer qu'elle ne peignait plus à l'université, mais visiblement, elle ne peignait pas ici non plus. Pas de bâche au sol pour le protéger, l'odeur de peinture qui n'était pas là et surtout le chevalet intact, la toile nue. Il s'éclaircit la gorge, étrangement gêné, peut-être compatissant envers la détresse que la gamine exprimait par toutes ces formes de silence qu'elle imposait au monde autour d'elle. Il se dépêcha de prendre ce qu'elle lui avait demandé et revint vers l'entrée. Il mit le sac qu'elle avait préparé sur son épaule, glissant la toile sous son bras et le chevalet coincé dans l'autre. Il prit le sac de croquettes, ne laissant à Ethel que l'obligation de porter la gamelle et la cage où était son chat.

Sans mot dire, il était dehors. Il remarqua qu'il n'avait pas cadenassé les casques à sa moto et il n'était plus très sûr de la poche où il avait mis les clefs. S'il ne les avait pas posé dans l'appartement. Mentalement, il haussa une épaule et commença à marche en direction de chez lui. Dix minutes pour venir, ils devraient en mettre vingt, s'ils ne trainaient pas. Ce qui leur laissait une petite demi-heure pour tout mettre en place et préparer subtilement la farce qu'il comptait mettre en place pour la psychologue. Il imposa un silence quelque peu malsain sur le début du chemin, mais finit par le briser bien vite, incapable de résister à la curiosité qu'il avait pour cette fille.

Pourquoi tu as coupé tes cheveux ?


Certes, Jake l'avait observé, il n'avait pas été loin d'elle depuis ces six derniers mois. Pourtant, même s'il avait pu tout voir, ou presque, il ne pouvait pas deviner les raisons sur pourquoi du comment. Avec Ethel, il devait se rendre à l'évidence qu'il était beaucoup trop impliqué pour réussir à garder son extra-lucidité, son don pour cerner les gens, lire en eux. Si ça avait été chose aisée à leur rencontre et aux quelques-unes ensuite, il constatait tristement que ce n'était plus le cas aujourd'hui et qu'il allait devoir de comporter comme tous : poser des questions et écouter les réponses.

Il tourna la tête vers elle, obligé de baisser les yeux pour combler plus de vingt centimètres qui les séparait. Il l'avait toujours trouvé fragile, mais il trouva étrange de réaliser seulement pour la première fois à quelle point leur différence de taille était importante. Comme si, maintenant, il se sentait l'envie de la protéger, de la prendre contre lui et de lui éviter tous les soucis du monde.

Encore cinq petites minutes et ils verraient enfin la villa de J se dresser devant eux. Il détourna les yeux, regardant de nouveau droit devant lui, sourire perdu.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyMar 4 Mar 2014 - 13:05

Il avait saisit l'énorme sac, sans rien demander, s'encombrant également du chevalet. Prenant donc la gamelle qu'elle fourra dans le carton, elle saisit la cage de son chat, qui commençait à pousser des miaulements interrogatifs. Elle le rassura d'une simple phrase, prononcée doucement. Aussitôt, le chaton sembla rassuré, même s'il continuait à miauler doucement lorsqu'elle déplaçait la caisse. A la question de Jake, elle se contenta simplement de hocher la tête. Oui, il lui semblait qu'elle avait tout. Elle lui emboîta donc le pas dehors, adressant tout d'abord un au revoir à Dji-Hong, Poussin, Ragnarök, l'animalerie de ce cher Zakuro. La jeune fille prit tout de même soin de fermer la porte derrière elle, laissant Jake partir en premier dans les escaliers. Un petit sourire tint ses lèvres, tandis qu'elle l'observait, de dos. Il était là, enfin. Pas plus de dix minutes ne s'était écoulées depuis qu'il avait tambouriné à sa porte. Dix minutes qui étaient passées en une seconde, et la voilà avec sa vie sous les bras, se dirigeant vers un endroit inconnu. Pour enfin finir ce mensonge à l'hôpital. Ce mensonge qui lui avait sauvé la vie. Si sa mère, son véritable tuteur légal au final, avait été au courant, Ethel serait déjà dans un centre de désintoxication, loin, très loin. Et il était fort probable qu'elle ne serait jamais revenue à Keimoo. Cette ville qu'elle avait tant haït, et que peu à peu, elle apprenait à aimer, sans plus vouloir la quitter à présent. Elle s'était attachée à certaines personnes, ses colocataires, Jake. Sa vie avait drastiquement changée depuis qu'elle avait foulé pour la première fois le sol de cette ville et de son académie, terrifiée d'un schéma qui pouvait se reproduire encore. Ethel la marginale, l'anglaise que tout le monde regarde du coin de l’œil. Certes depuis son arrivée, elle s'était mise à la drogue, s'était évanouie dans la salle de bain commune, avait peint les murs, défié l'autorité, foutu sa vie en l'air. Mais elle avait réussit à se reprendre, grâce à sa volonté. Et cela valait tous les cadeaux du monde.

Un silence s'installa lorsqu'ils marchèrent. Pour Jake, ils allaient chez lui. Pour Ethel, ils allaient vers une destination inconnue. Elle avait une centaine de question à lui poser. Pourquoi avoir déménagé, comment pouvait-il connaître son adresse, pourquoi n'avait-il pas eu l'air surpris en voyant ses cheveux, pourquoi ce regard qu'il lançait vers elle... Un regard qu'elle connaissait si peu. Ce sourire qu'il balançait, ce sourire forcé, elle le connaissait bien, puisqu'il se paraît ainsi depuis leur première rencontre. Mais quelque chose avait changé dans son regard. Et même ce silence instauré ne semblait pas gêné ou forcé. C'était juste un silence plein de questions, qu'il brisa finalement. Par réflexe, elle toucha ses cheveux. Bien loin de la crinière volage qu'elle arborait auparavant, ils étaient maintenant plus courts, et coiffés, étrangement. Des cheveux tombés au sol lors d'un soubresaut de décision. Se débarrasser. Oublier.

« Sur le coup, je crois que je voulais me défaire du passé, tout simplement. M'en défaire lorsqu'il me hantait... »

Sans le mentionner, elle parlait aussi de Jake, dans ce passé oublié. Certes, elle s'était coupé les cheveux parce qu'elle avait apprit que c'était en cet endroit que les traces de drogue restaient le plus longtemps. Mais il y avait tant d'autres raisons. Le fait qu'elle soit connue dans l'académie comme la droguée aux cheveux fous, le fait que Jake soit la dernière personne à avoir passé sa main dedans, et l'envie de changement, surtout. Rompre avec tout ça. Avec ses cheveux tombant définitivement de ses épaules, elle avait malheureusement abandonné l'inspiration. Peut-être qu'elle était comme Samson, et qu'il fallait attendre que ses cheveux repousse pour que le pinceau puisse à nouveau se mouvoir. Si on ne la tuait pas avant.

« Est-ce que tu vas bien, Jake ? »

Elle se doutait pertinemment que la chance d'avoir une réponse honnête était mince, voir nulle. Mais ce n'était pas une question de politesse. Non. La rouquine s'inquiétait réellement de savoir que Jake allait bien, ou non. Avait-il été seulement une fois sincère avec elle ? Ou avec lui-même ? Certes, il dénichait la vérité chez les autres, mais il était également très doué pour cacher sa propre vérité au public environnant. Mais après tant de mois, elle aurait voulu tout savoir. Il était devenu une sculpture de pierre, présente, mais aux traits durs et illisible, qu'on ne connaît à peine et pourtant infaçonnable.

« Comment tu connaissais mon adresse ? »

Cette question n'était pas posée de manière suspecte, ou par colère. Elle était juste surprise de voir qu'il avait pu se déplacer jusqu'à son domicile avec cette rapidité. Comme s'il connaissait déjà l'adresse. Quoiqu'elle ne pouvait pas vraiment être surprise. Jake avait bien apprit le numéro de sa chambre dans des conditions obscures, débarquant en plein milieu de la nuit. Comment savoir à quoi s'attendre avec lui ? Il semblait faire fit des règles afin d'apprendre ce qu'il voulait savoir. Et c'est aussi ça qu'elle appréciait chez lui, inconsciemment. Ethel avait toujours refusé de voir chaque vérité en face, préférant une ignorance douce à un savoir un peu plus dur. Elle évitait soigneusement les certitudes, de chercher ses réponses. Son être était donc plein de questions et de non dit. Que Jake faisait exploser. D'un regard.

La jeune fille n'avait aucune idée de la longueur de la route qu'il restait à parcourir, était-ce d'un instant, de quelques longues minutes encore ? Qu'importe, elle partageait le chemin avec Jake, et elle n'avait pas peur d'aller où il l'emmènerait. Sa seule peur en cette instant, c'est que la supercherie soit découverte, et que tout soit à recommencer, encore.


Dernière édition par Ethel Dawkins le Jeu 6 Mar 2014 - 19:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyJeu 6 Mar 2014 - 17:01

S'il allait bien ? Oui. Son foi s'adaptait à son corps. Hormis les carences alimentaires qu'il avait, à force de ne pas suivre scrupuleusement le régime qui lui avait été prescrit, tout allait au mieux. Au fond de lui, il avait encore un mal fou à accepter l'organe étranger, mais il ne faisait plus une fixette dessus. Il avait eu droit à reprendre le sport, du moment qu'il ne forçait pas trop et qu'il ne ratait pas ces visites à l'hôpital. Il n'avait pas vu sa sœur depuis qu'il lui avait appris pour le tremblement de terre, il ne lui avait pas parlé non plus, mais il savait que tout reviendrait au beau fixe un jour ou l'autre. Il avait quitté Ophiuchus, avait pris sa villa seule, pourtant dans la même rue, il n'avait plus de nouvelles de lui et s'était trouvé surpris de ne ressentir aucune peine, aucun pincement au cœur, aucun regret à son égard. Peut-être s'était-il trompé sur les sentiments qu'il nourrissait pour le blond. Sûrement. A l'université, ses résultats étaient en hausse, il était plus assidu au cours et défiait largement moins l'autorité. Il avait fait quelques nouvelles rencontres qui se détachaient des autres, sans pour autant faillir à sa réputation de jeune homme impénétrable. Personne ne savait pour son secret. S'il allait bien ? Oui.

De nouveau, il tourna la tête vers elle, ne sachant pas quoi répondre. Il ne savait pas s'il devait lui dire la vérité ou non. Oui, il allait bien. Mais elle voulait plus que ça. Et plus que ça, ça n'allait pas si bien. Il déglutit et inspira, à la limite de murmurer un "non". La seconde question qu'elle lui posa le sauva. Visiblement, il l'avait suffisamment habituée à lui, puisqu'elle semblait avoir déduit qu'il ne répondrait pas à se question ou mentirait ou sourirait simplement. Il fut flatté, d'abord, de voir qu'elle le connaissait bien, puis peiné de voir qu'elle ne connaissait que ça de lui. Il détourna une nouvelle fois la tête, prenant à droite à la rue suivante, les faisant entrer dans la rue du Tatami. Il ne restait plus qu'à remonter les villas et ils seraient chez lui. Il remonta la sac d'affaires sur son épaule et soupira, son sourire toujours absent.

De la même façon que j'avais su pour ton numéro de chambre à l'école.


D'une certaine façon, il avait répondu à la question. Mais, à moins qu'elle sache comment il avait eu son numéro de chambre, elle ne serait pas bien avancée. Il accéléra le pas pour arriver jusqu'à sa demeure, l'obligeant à ne plus le questionner. Il n'était finalement pas prêt à répondre à tout ça.

Il poussa du pied la porte d'entrée et l'invita à le suivre à l'intérieur. Il avait tout ranger la veille et la maison ressemblait davantage à un loft témoin pour de futurs acheteurs qu'à une villa habitée quotidiennement. Il laissa le sac tomber au sol, faisant attention à ne pas le lâcher de trop haut. Il posa le chevalet juste devant la fenêtre qui donnait sur le jardin qu'il avait refait à neuf juste avant l'hiver, posant la toile dessus et la peinture sur une tache haute et étroite juste à côté. Le sac de croquettes échoua à côté du réfrigérateur et il sortit deux verres, qu'il remplit d'eau. Il en amena un à Ethel et but le sien sur le chemin. Dernière gorgée avalée, il le reposa sur le comptoir du coin cuisine et reprit le sac, le montant à l'étage, intimant l'ordre sourd à la fillette de le suivre, d'un signe de tête.

En haut des marches, il traversa le couloir et poussa la porte d'une chambre où trônait un lit non fait et une armoire, ainsi qu'un bureau vide. Il posa le sac de nouveau, au pied du lit, et se tourna vers la rousse, lui indiquant la chambre d'un large geste de la main.

Fais-en ta chambre, pendant que je fais le lit. Et n'oublie pas la salle de bain.


Un coup suspicieux autour d'eux lui fit penser qu'il devrait inventer une femme de ménage pour expliquer à quel point c'était propre. Il alla chercher des draps, s'escrima à faire le lit, alors qu'il détestait ça par-dessus tout : pour ses souvenirs d'une part et deuxièmement parce que foutre une couette dans une housse pour une ouverture aussi étroite n'avait jamais été son fort. Il avait à peine finit pour sa part que la sonnette de la porte d'entrée retentit. Il releva le nez, inspirant calmement, pour ne pas se mettre à courir partout. Il était certes visible qu'il prenait ça très à cœur, pour permettre à la jeune fille de ne plus avoir à subir un interrogatoire plusieurs fois par mois, par une psychologue, une intruse. Mais il essayait de ne pas le montrer plus que ça. Ces professionnels étaient souvent assez calés pour savoir quand on mentait, même quand ils ne connaissaient pas la personne.

Il sortit de la chambre, montrant la salle de bain à Ethel.

Prend une douche : on gagnera du temps et tu pourras tout finir d'installer.


Sans attendre, J descendit les marches, allant ouvrir la porte d'entrée, un large sourire gravé sur ses lèvres. Il salua la psychologue pour la seconde fois de la journée et l'invita à entrer. Après lui avoir servit à boire, il fit la conversation, expliquant le plus calmement possible que sa sœur était sous la douche, qu'elle venait de rentrer et qu'elle se dépêchait pour ne pas la retarder davantage dans sa longue journée. Il évita de trop s'étendre sur les questions qu'elle lui posait, ne donnant aucun détail, pour ne pas faire d'erreur et qu'Ethel puisse s'en sortir seule si elle venait à lui poser les mêmes. Il ne restait plus qu'à la voir descendre, finir tout ça et il pourrait la ramener chez elle, avec son chat qui était pour le moment en train de renifler la maison, marquant largement son territoire dessus. Traître, si la psy y prêtait attention, il allait les lourder.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyJeu 6 Mar 2014 - 19:26

Ses non-réponses aux questions ne surprirent plus Ethel. A vrai dire, elle se demandait même à présent pourquoi elle les avaient posées. Cependant, le visage de Jake, bardé de micro-expressions qu'il tentait bien évidemment de cacher, répondait en partie à sa question. La rouquine n'était plus aussi distraite qu'avant, regardant à peine autour d'elle, et ne cherchant pas à comprendre le pourquoi du comment. Bon, la dernière partie avait au final peu changer, bien que cela soit remplacé par une sensation désabusée des choses. Mais il s'agissait de Jake, et à présent, elle faisait attention. Sans être très douée dans la lecture des visages, même franchement mauvaise, elle pu au moins se rassurer en voyant qu'il ne semblait pas exprimer de tristesse ou de mensonge trop évident. Soit elle lisait d'une manière désastreuse, soit il allait mieux qu'à leur dernière rencontre. Avec un peu de chance, la deuxième possibilité était la bonne. Certes l'éludation n'était pas le mode de réponse préféré d'Ethel, mais au moins, elle avait eu un réponse à sa deuxième question. Un réponse qui semblait dire « arrête de me poser des questions, tu sais que je ne te répondrais pas. » D'accord, message compris, elle baissa la tête et entreprit de suivre Jake, qui avait accéléré le pas.

A peine arrivée, Ethel suivit la direction de la chambre, hochant la tête aux phrases de Jake. Mettre le bordel à la chambre fut assez rapide. Elle eut juste à reproduire le schéma de sa chambre dans son propre appartement. Fourrant les vêtements dans l'armoire sans les plier, elle en laissa trainer la plupart comme une coulée dégoulinante, jetant toutes ses fournitures de bureau sur ce qui ressemblait à un bureau. Libérant le chat, elle afficha un ou deux posters, ainsi que quelques peintures. Chose qu'elle ne faisait pas chez elle, mais qui donnait sans hésiter une touche personnelle à la pièce. Sans demander l'avis de Jake, elle se saisit des toiles qu'elle avait mise dans le carton, et alla les accrocher dans le salon, là où elle trouva la place. Le chevalet était déjà installé, ce qui brisa son cœur l'espace d'un instant. Placé ainsi, à la lumière, la toile semblait encore plus blanche que d'habitude, et encore plus vide... Suivant les conseils de Jake, elle attrapa toutes ses affaires de toilettes, des vêtements de rechange et fonça dans la salle de bain, s'enfermant rapidement. Déposant la trousse sur le lavabo, la rouquine enleva ses vêtements et les laissa négligemment traîner par terre. Soupirant enfin, le regard interdit, elle se laissa glisser au sol, le dos contre la porte. Tout s'était enchaîné si vite qu'elle n'avait pas eu le temps d'assimiler. Quelques dizaines de minutes avant, elle était sur son canapé en train de s'abrutir le cerveau, après une journée de cours. Elle était maintenant nue dans la salle de bain de Jake, l'écoutant accueillir sa psychologue, comme le frère qu'il était sensé être aux yeux de la loi, de l'hôpital tout du moins.

Fermant les yeux un instant, elle s'imprégna du lieu, de la situation, de la discussion qu'elle percevait. La voix de Jake, pour la première fois, elle l'entendait parler à quelqu'un d'autre. C'était une sensation étrange, d'être surprise d'entendre quelqu'un parler. A chaque fois qu'elle l'avait vu, ils étaient seuls, et il ne parlait qu'à elle. Là, sa voix se dirigeait vers quelqu'un d'autre, et la rouquine la percevait. Le ton du jeune homme sonnait différemment. Il se faisait plus poli... Secouant la tête, se rendant compte qu'elle pourrait rester à écouter Jake ainsi pendant des heures, elle se releva et alla sous la douche, faisant couler l'eau fort afin de bien faire comprendre que oui, elle était sous la douche. Pendant ce temps, elle éparpilla son savon, son shampoing autour de la baignoire, n'osant pourtant pas poser son rasoir. Elle aurait trop honte que Jake puisse le voir. Sortant en vitesse et se séchant, laissant pourtant l'eau couler afin de laisser l'illusion, elle sortit tout ce qu'elle pouvait de sa trousse, laissant des produits traîner sur le lavabo, et ne ramassant pas ses vêtements au sol, comme s'ils étaient là depuis longtemps. Puis elle enfila un pantalon et un t-shirt lâche. Après tout, elle était sensé être chez elle, et donc se mettre à l'aise. Pour la voir plusieurs fois par semaine, la psychologue connaissait les tenues vestimentaires de la lycéenne, et verrait le changement plus décontracté.

Se rendant à l'endroit où elle entendait les voix, essayant de ne pas montrer qu'elle découvrait les lieux, Ethel salua la psychologue.
« Bonjour, Fukihira-san. Je m'excuse de vous avoir fait attendre. »

Plus qu'une petite discussion de convenance, et elle serait libre avec une consultation tous les mois, afin de seulement assurer un suivi de durée. Une consultation par mois. Plus la peine de venir deux fois par semaine, parler de sujets dont elle n'avait absolument pas envie de parler, éviter chaque évocation de Jake. Si ils réussissaient, dorénavant ce serait « Alors, comment se passe votre vie actuellement ? Bien ? D'accord, on se voit le mois prochain. » Quelle perfection. Elle devait y arriver. Paraître détendue en présence de Jake était assez difficile en vérité. La simple vision du garçon suffisait à la tendre, surtout qu'elle n'avait pas du tout été préparée à cette scène. Mais elle pouvait y arriver. Allant s’asseoir à côté de Jake d'un air détendu, elle sourit gentiment à la psychologue.
« C'est une belle maison que vous avez là tous les deux. »
« Oui, j'aime beaucoup cette maison aussi ! Même si je la trouve toujours impersonnelle, mais Jake ne veut pas rajouter trop de choses, il dit que ça lui encombre l'esprit. »

Bien entendu, elle venait d'inventer entièrement cette phrase. Elle ne connaissait pas du tout la raison pour laquelle la maison de Jake ressemblait à un catalogue Ikea, il aimait probablement l'ordre, voilà tout. Mais avec le ton qu'elle avait appliqué dans sa phrase, on aurait dit une sentence chargée de sens, comme si la discussion entre les deux frères et sœurs était revenue plusieurs fois. Elle se sentait étrangement bonne à ce petit jeu, finalement. Puis la psychologue se tourna vers Jake.

« Comme vous le savez, je suis venue m'assurer qu'Ethel est fin prête pour cesser les séances. Toutefois, nous garderons dans le cas échéant une séance par mois pendant un an, afin de garder un suivit. De mon côté, j'ai l'impression que votre sœur est prête. Il est bien entendu préférable qu'elle reste sous votre tutelle et votre toit jusqu'à ce que vous le jugiez nécessaire. Mais ses analyses sanguines confirment qu'elle ne touche plus à aucune forme de drogue depuis des mois. Sa rémission est satisfaisante. »

Elle fit une pause. Ses mots semblaient sélectionnées avec soin, comme un jargon de psychologue qu'elle employait par habitude. Ses traits semblèrent se décontracter, tandis qu'elle regardait encore Jake.

« Mlle Keegan m'a peu parlé de vous, Jake. Si vous me permettez de vous appeler Jake. Mais il me semble qu'elle vous porte une grande affection, et vous écoute. Pensez-vous qu'elle soit prête pour une sorte de remise en liberté ? Je voudrais que vous me répondiez sincèrement, c'est pour le bien de votre sœur. Peut-elle être considérée comme remise ? »

Ethel trouva cela étrange qu'elle pose la question en sa présence. On aurait dit une discussion personnelle entre la psychologue et Jake. Mais c'était peut-être pour s'assurer que Jake avait une vision objective de sa sœur. Si ça se trouve, la réponse ne changerait pas du tout ce que la psychologue pensait, mais elle voulait juste savoir si son frère pouvait tenir un avis vraisemblable. Elle voulait un avis approfondit de la part d'une personne qui n'avait pas vu Ethel depuis son overdose. La rouquine serra le poing, légèrement plus tendue qu'au départ.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyJeu 6 Mar 2014 - 20:22


Arrêter de fixer ce fichu chat. Surtout arrêter. J commençait seulement à s'en désintéresser, étendant son bras sur le dossier du canapé, prenant un air parfaitement détendu, retrouvant son rôle de comédien comme s'il ne l'avait jamais quitté. C'est ce moment que le chat choisit pour lui sauter sur les genoux, réclamant ses caresses. Finalement, ce n'était peut-être pas un traître. S'il aimait sa maîtresse, il avait tout intérêt à se prêter au jeu. Le blond répondit à ses attentes, jusqu'à ce que la boule de poil s'étende sur ses jambes pour somnoler. Quand Ethel redescendit de la salle de bain, il ouvrit un œil, mais ne releva même pas le nez. La sentir s'asseoir à ses côtés dans son canapé, dans son salon, après être sortie de sa douche, lui arracha un frisson qu'il réprima tant bien que mal. Il trouvait étrange ces sentiments qui le submergeaient et frustrant de ne pouvoir y laisser libre cours dès maintenant.

La remarque de la psychologue l'arracha de ses pensées, le ramenant peut-être de façon un peu trop abrupte sur terre. Il laissa Ethel y répondre, souriant simplement pour appuyer sa réflexion. Il ne voyait pas quoi ajouter de plus à ce qu'elle avait dit. La suite l'aurait fait sourire davantage, en temps normal, mais il leva les yeux au ciel, comme si la question était sujet de discorde, un petit accrochage dans la fratrie. Il soupira et finit par reprendre son sourire, regardant sa sœur de biais, puis la psy, haussant une épaule. A la vue de sa réaction, il se dit simplement que ce devait être la réaction la plus naturelle à avoir. Même avec Emy, il ne se comportait pas encore comme ça. Mais sa sœur adoptive n'avait strictement rien à voir avec Ethel.

Après les avoir étudiés tous les deux, la professionnelle revint à Jake, ce qui le surprit légèrement : il pensait que celle qui subirait le plus gros de l'interrogatoire serait la rouquine, qu'il ne serait là que pour les détails. Mais, à y réfléchir à deux fois, ça lui semblait maintenant tout à fait logique. Il opinait plusieurs fois du chef, à mesure qu'elle explicitait la situation, bien qu'il en soit déjà parfaitement conscient.

La suite l'interpela. Il la laissa finir, prit un moment de réflexion, mais ne put retenir sa réponse, un peu cinglante.

Vous me demandez si ma sœur est prête pour être, je vous cite, remise en liberté ? Vous employez vous-même un langage carcéral. Alors, oui, bien sûr que je vais vous dire oui.


Jake soupira, détournant la tête, jouant l'homme blessé, le frère quelque peu révolté. Il ferma un instant les yeux et secoua légèrement la tête. Quand il revint à la conversation, il osa un regard vers Ethel, l'air sombre, presque meurtri. Il humecta ses lèvres et prit la main de sa "sœur", finissant par fixer intensément la psy.

J'essaye de vous répondre honnêtement : elle est prête. Elle a fait de gros progrès. Il reste des blocages, mais je suis certain que, libre, elle ne s'en remettra que plus rapidement.


Jake serra un peu plus ses doigts sur la main de le gamine. La psychologue le fixa longuement, en silence, passa à Ethel, à leurs mains jointes... Pour ce qui était de l'ambiance dramatique, c'était digne d'un bon vieux soap. Elle finit par sourire et se releva, passant ses mains sur la jupe de son tailleur, pour la lisser. Elle regarda autour d'elle, un air inspiré peint sur les traits de son visage. Sans mot dire, elle fit le tour du salon, jusqu'à la toile sur le chevalet, jeta un coup d'œil au-dehors, la lumière déclinant rapidement maintenant. Elle revint vers eux, pour finir au pied des marches, regardé l'étage, pourtant sans y monter. Elle les fixa de nouveau, revint au canapé pour remettre sa veste sur son dos. Jake dut retenir le soupir de soulagement qui montait en lui : tout n'était pas encore terminé.

Une inclinaison, pas très courbée, finalement les mains qui se serrent, les yeux dans les yeux et le californien regarde la psychologue s'éloigner dans l'allée de son jardin. Quand elle est dans la rue, il referme la porte et s'appuie dos à elle, nez en l'air, les yeux fixant le plafond. Il pinça les lèvres, finit par sourire et même rire, se jetant presque sur Ethel pour la prendre dans ses bras, riant encore, et la faire tourner sur elle-même. Il serait presque prêt à danser, mais se rend rapidement compte de son euphorie. Et si lui, ça ne le gêne pas, il n'a jamais été aussi loin dans le contact avec elle. Il garde sa main dans la sienne et lui sourit, lui rendant tout de même un peu d'espace de vie.

On fête ça comment ?


Et puis l'envie. Il lâcha sa main, comme s'il s'y était brûlé et s'écarta, reculant d'un pas, puis deux. Il quitta Ethel des yeux et se racla la gorge. Et, finalement, il lui tourna le dos. Retirant son sweat, il le laissa tomber sur le canapé, se retrouvant torse-nu.

J'vais commencer par une douche aussi.


Il osa un regard en biais, marquant un arrêt, mais ne le soutint pas plus que quelques secondes, s'insurgeant de n'être qu'un con.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyJeu 6 Mar 2014 - 20:58

Le stress d'Ethel s'envola en voyant l'aisance avec laquelle Jake répondait aux questions. D'une manière presque plus naturelle que s'il avait été son véritable frère. Elle détendit sa main, ne pouvant pourtant pas retenir un sursaut instantané quand la main du jeune homme se posa sur la sienne. Fort heureusement, la psychologue était fixée sur Jake, et ne le remarqua pas. Les mots plus sombres de Jake lui firent remarquer quelque chose. En effet, ils parlaient d'une libération, comme si Ethel avait été en prison. Il semblait que la psychologue ait, au final, remarqué à quel point Ethel détestait ces séances, même si elle avait tenté de le cacher. Et elle comprenait la libération que la lycéenne ressentait à l'idée de ne plus être obligée. Ce langage n'était donc pas si inapproprié que ça.

Plus que quelques minutes, et elle le sentait, elle serait libre. Enfin, la femme se leva, réajustant son tailleur. Plus que les formalités d'usage, le cœur d'Ethel s'accéléra. Ces séances étaient la seule chose qui lui rappelaient ce passé qu'elle détestait et dont elle voulait se défaire. Finalement, elle allait pouvoir avancer. Une nouvelle montée de stress lorsque la psychologue inspecta les lieux. Mais tout était mit en place pour. Au final, la rouquine fut même déçue. La Psychologue n'alla même pas dans la chambre ! Manquant d'ouvrir la bouche pour lui proposer, Ethel se frappa intérieurement. Quel intérêt pouvait-elle porter à la chambre, si tout était normal ?

Sans qu'elle ne le réalise, la porte se referma, et la psychologue était déjà loin dans la rue. Ethel soupira de soulagement. Cette mascarade avait marché. Aucune idée de comment cela avait pu être crédible un temps soit peu aux yeux d'un professionnel, mais tout cela avait marché. Enfin elle n'aurait plus à mentir, à se prétendre quelqu'un d'autre juste pour garder sa véritable famille en dehors de tout ça. Après une sorte de suspension du temps, où chacun savourait la réussite de la mission, la descente du stress, l'explosion de joie. Pour Ethel, ce n'était plus seulement d'être libre, c'était de revoir Jake. Enfin. Elle accepta l'étreinte, serrant même Jake contre elle, se laissant emporter par l'euphorie. Une idée de célébration lui semblait même appropriée en cet instant.

Jusqu'à ce que le jeune homme brise le contact, redevenant en un fragment d'instant le Jake qu'elle avait toujours connu, brisant au passage la joie et quelque peu du cœur de la rouquine. Oui. Au final ils en étaient à ce point. Ils avaient réussit, mais que faire après ? Si Jake avait courut chez elle, c'était pour ne plus être embêté avec les histoires d'hôpital. Maintenant que cela était fait, il pouvait très bien à nouveau ne plus entreprendre de contact avec Ethel pendant des mois... Pourquoi cela semblait-il à présent plus logique que le reste ? Jake lui tournait à présent le dos, et ne put remarquer que le regard d'Ethel s'était voilé. Elle hocha la tête, même s'il ne pouvait voir ça non plus, et le regarda se diriger vers la salle de bain. Saisissant le Chat, elle s'écroula sur le canapé, serrant la petite chose contre ses bras. Elle dramatisait peut-être. Non, elle dramatisait sûrement.

Regardant autour d'elle, la rouquine finit par se lever et décrocher les toiles, les remettant dans le carton. Puis allant dans la chambre, elle rangea rapidement toutes les affaires, les fourrant dans le sac négligemment. Ce fut très rapidement fait, sans qu'elle ne se presse. Elle descendit donc le sac dans l'entrée, il ne restait plus que les affaires de toilettes et le chevalet, tout le reste tenait dans le sac. Après tout, le nombre d'affaires qu'elle possédait était très réduit. Ethel retourna sur le canapé et agrippa son chat. Le soleil se couchait sur le jardin. La rouquine ouvrit la baie vitrée et entra dans le jardin, regardant les nuages s'embraser au loin, écoutant d'une oreille le bruit de la douche.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyJeu 6 Mar 2014 - 21:35


L'eau sur son corps calmait quelque peu ses ardeurs. Les pensées lubriques qui erraient encore dans son esprit sur le compte d'Ethel commençaient à laisser place à la culpabilité. Jamais il ne pourrait faire ça. Jamais il ne pourrait profiter d'elle. Ni de son corps. Ni de sa fragilité. Machinalement, il s'était lavé et il sortait maintenant de la douche, restant nu face au miroir qui s'embuait à mesure que la vapeur sortait de la douche. Il s'observa, se détailla, son reflet lui rendant l'image d'un type en pleine forme, quoi que les remords soient déjà visibles sur son visage. Jake soupira, laissant sa tête tomber contre sa poitrine, les mains agrippant le lavabo, les bras tendus. Il resta un moment là, sans bouger, ses cheveux dégoulinants sur son corps et sur le tapis de bain. Les affaires d'Ethel trainaient partout, par terre : elle avait bien bossé, une vraie pagaille. Comme si elle avait toujours vécu là. Il ferma les yeux, se mordant la lèvre. Il ne pourrait jamais coucher avec elle juste comme ça, juste pour répondre à une pulsion. Ses sentiments étaient, quant à eux, trop confus pour qu'il s'attarde à les déchiffrer.

Une serviette rapidement nouée à sa taille, il descendit les marches, lentement, rivant immédiatement son regard sur Ethel. Elle ne le vit pas, puisqu'elle lui tournait le dos. Il tourna la tête vers le sac, échoué près de l'entrée, un pincement au cœur lui arrachant une grimace. Il passa sa main sur son visage, soupirant, essayant de chasser les idées salaces qui revenaient au grand galop. Dans la cuisine, il prit deux verres à vin, ouvrit une bouteille de blanc et servit un fond dans chaque bulle. Il en amena une à Ethel, se glissant dans son dos, pas feutrés. Il s'éloigna tout de suite, pour retourner dans le salon : en serviette, nu, dans le jardin, il faisait beaucoup trop froid pour un californien.

Rentre. Tu vas mourir de froid.


Jake la regarda rentrer et ferma la porte-fenêtre derrière eux. Le soleil enfin couché, il appuya sur une télécommande fixée au mur, ce qui mit tout de suite les volets en route. Toute la maison se trouva plongée dans le noir et il alluma un néon, tamisant la lumière artificielle. Il finit son verre en quelque gorgées et alla le reposer sur le comptoir, à côté de ceux dans lesquels il avait bu l'eau à leur arrivée. Alors ça allait finir comme ça ? L'eau au début, pour tout préparer, le vin en guise de festin et retour à la case départ ? Jake soupira, contractant les mâchoires, la main devant les yeux.

Ecoute, j'ai... Enfin mes...


La main retombait, alors qu'il relevait le nez pour la fixer, peut-être trop. Il n'arrivait pas à trouver ses mots et ça commençait lentement à l'énerver.

Certaines choses ont changé et je ne pense pas que tu puisses continuer à me fréquenter.


Il soupire, s'en voulant déjà d'avoir dit ça. Et, puisqu'il anticipait ses questions, il répondit aux premières.

J'ai connu ton adresse parce que j'ai fouillé dans les fichiers étudiants. Je sais aussi que tu n'as pas retouché à la drogue, que tu ne peux plus peindre, que tu vis avec deux personnes, dont un Zakuro, assez connu à l'université... Je sais que tu ne fréquentes personne : pas de flirt, pas d'invitation pour un verre...


Lèvre prisonnière entre ses dents, il haussa une épaule, navré.

Je voudrais que tu... Rentres. C'est mieux maintenant... Je te raccompagne, bien sûr.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyJeu 6 Mar 2014 - 22:25

Napoleon is weeping in the Carnival saloon
His invisible fianc is in the mirror
The band is going home
It's raining hammers, it's raining nails
Yes, it's true, there's nothing left for him down here

Le chat dans les bras, Ethel se tourna en direction de la voix. Tressaillement. Jake à moitié nu, face à elle. Elle serra sa main contre sa jupe, nerveuse. Plus là même nervosité qu'il y a dix minutes, une nervosité nouvelle. Une tension qui se créait. La jeune fille prit le verre de vin qu'il lui tendait, et le vida d'un trait pendant que le jeune homme fermait les volets. Déglutissant, elle reposa le verre, et sourit à Jake, tachant de garder le regard sur le visage du jeune homme. Depuis quand est-ce qu'elle se surprenait à mâter quelqu'un ? Il est vrai que depuis l'arrêt de la drogue, et depuis que ses yeux étaient finalement en face de ses orbites, elle regardait plus autour d'elle, et remarquait plus la gente masculine. Lawrence en était l'exemple le plus flagrant. Bien qu'elle ne le considère certainement pas plus que comme un ami et un colocataire, elle se prenait à le contempler d'un air distrait, rêvassant sur les formes de son visage, avant de se réveiller de sa torpeur et de se frapper intérieurement.
And they all pretend they're Orphans
And their memory's like a train
You can see it getting smaller as it pulls away
And the things you can't remember
Tell the things you can't forget that
History puts a saint in every dream
Well she said she'd steak around
Mais en cet instant, elle ne voulait même plus se frapper intérieurement. Fuir peut-être. Fuir ce sentiment qui naissait et qu'elle ne comprenait pas assez. Mais même si cette idée lui traversa l'esprit, elle sursauta lorsque Jake lui soumit l'idée de partir. Lui demandant même de le faire. Non. Pourquoi ? Maintenant, elle ne savait plus si elle voulait partir ou si elle voulait rester. La seule certitude était l'envie de hurler. Depuis quand son esprit et son corps se séparaient l'un de l'autre ainsi ? Se mordant la joue, les yeux tristes, elle détourna à nouveau les yeux de Jake. Oui, elle devait partir. Sans savoir pourquoi, elle se rendait compte qu'il ne valait mieux pas rester ici. En même temps, quelle idée de venir se dandiner ainsi en serviette ! On aurait presque dit qu'il la cherchait. Ou alors il la considérait réellement comme une petite sœur. Au final, ils s'étaient considérés comme tel face aux seuls personnes qui aient pu les voir tous les deux, peut-être qu'en effet, elle ne ressentait en cet instant que de l'affection, comme pour un frère. Et bien l'affection délivrait une sensation bien chaude.

« Oui, tu as raison. Je devrais y aller. Tu n'es pas obligé de me ramener, ne t'en fais pas. »

Souriant faussement, elle appela son chat, qui arriva vers elle avec une certaine once de méfiance, comme en sachant qu'il allait se retrouver à nouveau dans cette boite infernale. Oui, mon pauvre ami. Cette fois le chemin du retour est en marche. Mais au moins, tu es sur de ne plus avoir à bouger pour de longs mois. Elle ferma la boite de transport et alla récupérer le chevalet qu'elle cala contre le mur, près du sac. Puis sans se retourner, elle alla dans la salle de bain, rangea en vitesse ses affaires et alla les fourrer avec les autres. Jake n'avait pas bougé. Elle ne voulait pas bouger non plus. Alors elle resta plantée là, et le regarda, pendant de longues secondes. Dans son cœur, la décision naquit peu à peu, grandissant avec conviction. Elle avait été un mouton toute sa vie. Un mouton noir, certes, mais un mouton qui suivait un chemin bien précis. Ethel, la jeune lycéenne droguée et innocente, séchant les cours à chaque reprise, qu'on ne classifiait plus que comme ça. La vierge effarouchée qui ne remarquait même pas le monde autour d'elle, autrement qu'en peinture.
Until the bandages came off
But these mamas boys just don't know when to quit
And Matida asks the sailors are those dreams
Or are those prayers
So just close your eyes, son
And this won't hurt a bit
Finit la drogue, mais l'étiquette restait. Elle revenait en cours, mais les gens trouvaient toujours cela étrange. Elle ne peignait plus, et perdait donc sa raison d'être. Indéniablement, elle avait changé, sans le voir, avait brisé le mur de sa caverne, et s'était jetée à corps perdu dans ce monde blanc et vierge qui l'attendait derrière. Maintenant, la rouquine était un tout petit peu perdue dans cette immensité, sans repère ni panneau pour lui indiquer la marche à suivre. Ne se mouvant que d'après cette phrase « Si tu ne sais pas où tu vas, le chemin que tu empruntes pour y arriver importe peu. » A elle de tracer son propre chemin, de s'arrêter quand elle voulait, de courir dans le vide si elle le sentait. Et la seule distance qu'elle avait envie d'éradiquer en cet instant était celle en Jake et elle. Il ne restait qu'à le faire. Elle trembla.
So put a candle in the window
And a kiss upon his lips
Till the dish outside the window fills with rain
Just like a stranger with the weeds in your heart
And play the fiddler off till i come back again 
En un clignement de paupière, la distance était parcourue, elle posa ses lèvres sur celles de Jake.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyVen 7 Mar 2014 - 22:06


Ne pas la quitter des yeux une seule seconde, comme si elle risquait de disparaître. Ne plus être devant lui, ne plus se rappeler à ses souvenirs. Quitter la villa, quitter sa mémoire. Il avait peur qu'un battement de cils, un simple clignement de paupières, puisse l'effacer et le laisser là, seul, pantois. Sorte d'effet papillon. Alors il la fixait, implacable. Et entendre sa voix lui arrachait un frisson qu'il ne tentait même plus de réfréner, réalisant toute la sottise dont il venait de faire usage l'instant d'avant. Elle s'éloigna, entrainant le regard du blond avec elle, jusqu'à disparaître. Alors, Jake tendit l'oreille, l'écoutant marcher à l'étage, fermant finalement les yeux pour se priver d'un sens, décupler les autres. Le vide autour de lui, sur lui, et cette fille, juste en haut. Il contracta de nouveau les mâchoires et releva ses paupières seulement lorsqu'il l'entendit redescendre. De nouveau, la fixer, ne plus la quitter du regard, ne pas lui laisser une seule seconde de répit. La voir revenir vers lui le surprit, mais il mit l'acte à l'intention d'un au-revoir. Tout comme il prit le fait de la voir approcher son visage du sien pour un adieu. Instinctivement, il se pencha.

Ses lèvres sur les siennes, du même instinct il fermait les yeux, sans oser bouger. Le frisson, le nœud qui fuyait sa gorge, déchirait sa cage thoracique, pour exploser dans son ventre, liberté chérie de milliers de papillons. Explosion interne, silencieuse au-dehors. Il rouvrit les yeux à la rupture du contact, reprenant un souffle qu'il ne regrettait pas d'avoir perdu, observant le visage de la rouquine : yeux, nez, bouche. Bouche. Y revenir, doux, tendre, puis entreprendre la douce folie d'approfondir, découvrir encore un peu plus. La chaleur de sa langue contre la sienne, la douceur de sa lèvre rapidement emprisonnée, se retenir de la mordre, un peu. Et rendre encore l'espace entre eux plus viable, plus convenable. Encore le visage : yeux, nez, bouche. Mais ne pas oser y retourner, ne pas abuser. Continuer de descendre son regard : cou, seins, ventre et le reste demeurant un mystère.

Un grognement.

Je t'avais dit de rentrer...


Et malgré ses propres protestations, ses mains glissèrent sur les bras de la jeune fille, saisirent ses hanches, pour la soulever de terre. Pivoter et l'asseoir sur le comptoir, la privant de toute possibilité de repli. Et revenir, doucement, à la charge. Une main glissée à la nuque, l'autre toujours innocemment égarée sur la hanche, les lèvres fondant de nouveau sur cette bouche, souvent entendues, première fois goûtées. Il l'embrassait encore, la noyant sous une pluie de baisers, à essaye de la saouler de sa bouche. Et les doigts innocents se frayant un chemin sous le haut, parcourant l'aine d'un bout à l'autre, les ongles courts en guise de plume, simplement pour déclencher la chaleur dans le creux des reins. Reculer le visage, laisser au souffle toute son ampleur et observer la réaction : révulsion ou invitation.

Crainte. De la perdre. Culpabilité. D'abuser de sa confiance. Regret. De l'avoir perdu. Remord. D'avoir abimer la foi qu'elle avait en lui. Quelques sentiments, néfastes, qui bullaient dans son cerveau, lui contractaient méchamment le cœur, mais avaient au moins l'honnêteté de se rappeler à lui, réveillant sa raison. Mais, les yeux se plongèrent dans ceux de la rouquine, et la raison claqua des doigts, tout le monde s'évapora. Nouveau baiser. La reprendre contre lui, assez haut sur sa taille, pour qu'elle ne sache rien de son état, et gravir les marches de l'escalier. La moindre des choses étant de lui offrir un lit. Un endroit où la lumière ne dévoilait pas tout, où elle pourrait encore se cacher. Endroit moins direct à la sortie, où elle prendrait peut-être plus le temps de réfléchir, avant de s'enfuir.

Déposer son corps sur la couette et, pour la première fois, ne plus savoir quoi faire du sien. Jake suivit la chute de l'amante sur les draps, cherchant toujours à ne pas clairement afficher son état. Les doutes, maintenant. En matière de sexe, il avait connu de nombreuses choses, plus ou moins lubriques : de la femme frigide à l'amant nymphomane, jusqu'à la cougar sadomasochiste... Mais jamais la vierge. Et rapidement, son esprit conclut qu'ils n'étaient pas forcés d'aller jusqu'au bout, qu'il n'avait qu'à indiquer la tendance, tout en suivant les décisions de l'autre. Alors sa main effleura la joue d'Ethel, repoussant une courte mèche de cheveux, dégageant son front. Il passa le pouce sur ses lèvres, avant d'y déposer un léger baiser, suivre son envie à découvrir son cou du bout des doigts, des lèvres, rapidement remplacées par la langue, retenant les crocs. Remonter, observer encore, les reins en feu, le désir à bloc, la lucidité sur le grand départ.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyVen 7 Mar 2014 - 22:37

Le clignement de paupières franchit, ce gouffre de peur, d'appréhension, d'interdit. Elle. Ethel Dawkins. La petite anglaise à l'esprit bien loin du corps, qui n'aurait jamais pensé un jour vouloir lier les deux. Vouloir lier l'envie criante de sa tête, et de tout le reste de ses membres. Elle l'avait fait. Ce gouffre damné, elle l'avait sauté, avec la force de sa conviction. Survolé, envolé, terrassé. Et le goût des lèvres de Jake, ce goût d'interdit et de tant désiré, faisait envoler toutes ses peurs. Défoncé sa barrière, arraché sa bulle de protection. En cet instant, elle n'avait qu'une envie, garder ce contact le plus longtemps possible, le garder aussi près d'elle qu'il pouvait l'être, et sentir, ressentir sa chaleur, contre elle. Le baiser dû forcément s'arrêter, les deux jeunes gens n'avaient pas prit la décision de commencer un record du monde de durée. Mais pour le plus grand bonheur d'Ethel, et de son cerveau, qui explosa une deuxième fois, il s'approcha d'elle à nouveau. C'était son premier baiser. A l'age de 19 ans. Si on lui avait dit quelle sensation cela lui ferait, elle aurait probablement essayé depuis longtemps. Quoiqu'une petite idiote au collège, Stacey, lui avait effectivement dit. Une blondasse en robe rose, ultra courte, qui avait accompagné d'une moue un « Ma petite Ethel, tu ne sauras jamais ce que c'est d'embrasser un garçon, si tu continues de t'habiller comme ça. » Dans ta gueule Stacey, j'embrasse en ce moment-même le gars le plus enchanteur de l'univers.

… Qui vient juste de me dire de partir. Elle à Jake un regard à la fois surpris, blessé et désapprobateur. Qu'est-ce qu'il tentait, là ? Fuir ça ? Il ne pouvait même pas prétendre qu'il n'avait pas aimé, elle l'avait sentit. Peut-être qu'elle avait eu raison, qu'il ne la voyait plus que comme une sœur, ou qu'elle était trop jeune, trop folle, trop moche, trop rousse. Son esprit commença à surchauffé, parcourut de centaines de théories toutes plus idiotes les unes que les autres. Qui s'effacèrent instantanément lorsqu'il glissa ses doigts vers sa taille. Un frisson la parcourue lorsque Jake la saisit pour la soulever, doucement, et la poser en hauteur. Il semblait être revenu sur sa décision, et tant mieux, car il était hautement improbable que la jeune fille soit partie en cet instant. Pas alors que pour la première fois, elle semblait savoir quoi faire, et quoi vouloir. Elle n'avait à présent plus à lever la tête comme une petite fille pour tenter de l'atteindre, il était encore plus près d'elle. Son cœur battait bien plus qu'il n'avait jamais battu. Excepté cette fois où elle avait courut plusieurs centaines de mètres pour rattraper le bus où elle avait oublié son sac. Damn it, pourquoi pensait-elle à ça ? Le souvenir partit aussi vite qu'il était venu, en une fraction d'instant, ne laissant que la sensation délicieuse de Jake. Des lèvres de Jake, contre les siennes.

Il l'attira un peu plus contre lui, la soulevant. Entourant la taille du jeune homme de ses jambes tremblantes, elle déposa sa tête contre son cou, osant jusqu'à embrasser celui-ci, dans le creux, derrière l'oreille. Sa peau avait une chaleur si agréable qu'elle aurait pu rester ainsi toute une vie, à simplement s'imprégner de son essence. La rouquine devina bien vite où il l'amenait. Le jeune homme semblait sûr de lui, sachant ce qu'il faisait. Cela terrifiait et rassurait Ethel en même temps. Une sensation étrange, mais la peur s'envolait à chaque marche franchie. Elle n'était plus le petit agneau adolescent qui fuit le moindre mâle. Elle savait parfaitement ce que deux adultes font dans un lit, et étrangement, elle commençait à avoir vraiment envie de ça. Il semblait devenir de plus en plus évident que Jake ne la brusquerait jamais, qu'il s'arrêtait en une seconde si jamais tout cela allait trop vite. Et tout cela allait bien trop vite, mais pour rien au monde, Ethel ne voulait que ça s'arrête. Surtout pas lorsqu'il embrassa son cou, provocant un déferlement de frisson dans tout le corps de la jeune fille. Elle voulait ce garçon. Terriblement. Elle n'était plus la petite fille de cinq ans à qui on explique comment on fait les enfants avec des abeilles, et des choux.

Fermant ses bras contre le dos du jeune homme, elle l'attira contre elle, un peu plus, liant leurs corps. Il semblait hésiter, comme par peur de la brusquer, d'aller trop vite. Elle ne pouvait que le remercier de ça. Mais dans l'instant, il n'y avait plus vraiment d'hésitation pour Ethel. Et elle lui fit comprendre en passant ses mains sur le dos nu du jeune homme, le caressant doucement, de haut en bas, tout en attirant son visage dans un baiser. Certes, elle ne savait absolument pas ce qu'il fallait faire ensuite, ou dans une minute, ou dans dix minutes. Ce qu'ils feraient dans une heure. Elle se contentait de suivre, sans un mot, qui n'était pas nécessaire pour l'instant, ce qu'elle voulait. Elle voulait Jake.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyDim 9 Mar 2014 - 11:23


La lucidité sur le grand départ et Ethel qui n'y arrangeaient rien, ses mains sur le dos de J, mains qui arrachaient un frisson au garçon, au même rythme que les doigts sur la peau. Echine, péché mignon du blond, interrupteur du désir, de l'envie, du plaisir. Ca irait si elle n'allait pas ensuite jusqu'à son cou. Les reins qui se cambraient au contact et son bassin contre le sien pendant leur baiser, oubli de la préservation de l'effarouchée - qui ne semblait plus l'être tant. Jake resta contre elle, virilité au garde-à-vous contre ses hanches, regard rivé dans ses yeux pour essayer d'y déceler une certaine panique. Et de nouveau l'oubli de l'interprétation alors que les mirettes descendent sur ce corps ainsi offert. Encore trop couvert. Bye bye lucidité, t'avoir en notre compagnie fut bref, mais nous te regretterons, peut-être.

Jake, en appui sur son avant-bras sur le matelas, laissa sa main libre descendre le long du flanc de l'ingénue, soulevant finalement un pan du t-shirt pour aller au contact direct de sa peau, remontant sa paume sur son ventre, les doigts effleurant le soutien-gorge, presque par erreur. Ils redescendirent en plume sur la ligne centrale, suivant le ventre qui se creusait, jusqu'à trouver le nombril et s'arrêter. Simplement le temps de se redresser, relever avec lui la jeune fille et glisser son t-shirt vers le haut, la mettre à demi-nue. Encore observer son corps, se laisser fasciner par les courbes limite enfantines. J se mordait la lèvre, voyeur, sortant de sa transe lentement pour ne pas lui laisser le temps de redescendre et recommença. Encore l'effleurer, encore la toucher, passer de l'aine aux côtés, longtemps, souvent. Et, en l'espace d'un instant, lui cambrer les reins, pour passer sa main dans le dos et défaire d'un geste net l'attache du soutien-gorge. Nouvelle seconde d'attente, lui laisser le temps de réaliser, puis faire glisser les bretelles le long de ses bras, retournant rapidement à ses lèvres pour ne plus la regarder, ne pas la gêner.

S'il n'écoutait que lui, il irait encore plus vite : Ethel serait déjà nue, prête et prise. Sans plus de détours. S'il n'écoutait que son corps, bas-ventre en feu, tendu, reins au bord de la rupture, chaleur diffuse dans son corps, trop de chaleur. Et l'envie. Et le désir. Et l'imagination du plaisir extatique. Il coupa le baiser, reprenant le souffle qui lui manquait, posa une main sur le ventre de la rouquine, presque là par erreur. Ses lèvres qui suivaient la ligne de la mâchoire, descendaient dans son cou, pour remonter à son oreille, jouer avec, mais pas assez pour que ça devienne ennuyeux, juste assez pour rester frustrant, et repartir à son cou, oser le mordiller, aspirer la peau pour la marquer, la main sur son ventre s'appuyant un peu, descendant sur l'aine, plus du tout innocente. Plus du tout là par erreur. Jake écoutait le corps de la jeune fille, parmi les cris intérieurs du sien : avec un peu de mal et beaucoup d'instinct. Il reprit le chemin sur sa peau, descendant encore jusqu'à la poitrine, la main baladeuse ayant rejoint sa bouche, passa sur un sein, légère, ferme. La langue sur le ventre, trainée humide jusqu'au nombril, y jouer, s'y enfoncer, perdre l'appui sur le matelas, les deux mains occupées à retirer le bas. Et enfin se retrouver à égalité, serviette en pagne et sous-vêtement seul.

J marqua un arrêt, observant ce corps sous le sien. Plus aucun doute en ce qui le concernait, il avait beaucoup trop de désir, pour laisser les remords s'installer. Ce serait une façon ridicule de se voiler la face. S'il prenait le temps de prendre le temps, c'était uniquement pour laisser à Ethel l'occasion de se poser les dernières questions. Même si elle semblait n'en avoir plus aucune depuis qu'il l'avait déposés sur le lit... L'arrête ne dura pas que peu de temps, assez pour reprendre leur souffle, pas assez pour entacher leur désir. Il repartit à la charge de ses lèvres, soulevant son corps pour la reculer un peu sur les draps, ne lui laissant plus un seul répit, alors que sa main descendait de sa poitrine à son ventre, effleurant l'aine de droite à gauche, les doigts passant rapidement sous l'élastique du sous-vêtement. Reprendre son souffle, reprendre le baiser, glisser ses doigts, caresser et remonter. Ne lui laisser aucune répit. Souffle, baiser, caresses. Encore et encore, la perdre dans un océan de sensations, à chaque fois plus vives, à chaque fois plus frustrantes. Attendre qu'elle réclame presque pour répondre à la demande, revenir et repartir. La serviette finit par tomber au sol, les doigts abandonnèrent et le bassin de J qui se plaquait au sien, mouvements lascifs de reins, presque involontaires. Baiser plus passionnés, laisser tomber la tendresse prévenante pour répondre aux émotions du corps, et une main qui agrippa ses cheveux, forçant la tête à partir en arrière, pour libérer son cou, l'embrasser, le lécher, le mordre, le marquer.

Et le sous-vêtement, dernière barrière de tissu, tomba au sol. Fatal. Un regard à Ethel, demande rhétorique, puisqu'il n'était plus temps de demander les autorisations. J ne la quitta pas des yeux alors que ses reins se creusèrent pour remplir les siens, lentement, précautionneusement, peur de la casser, au-dehors et en-dedans. Il se mordit la lèvre, restant là un instant, sans bouger, corps tremblant et souffle déraillant. Juste ses yeux noyés dans les siens. Il déglutit difficilement, recherchant bien vite l'air qui se raréfiait. Nouveau baiser, plus doux, jurant avec le désir tonitruant juste avant. Reculer, pour mieux revenir. Une fois. Un arrêt. Une seconde fois. Un regard. Et continuer. Doucement, le corps en transe. Devoir attendre, se contenir, pour l'habituer, encore un peu. Aller plus loin, la main qui descendaient sur le flanc, pour rejoindre la cuisse, la relever à sa hanche pour l'y enrouler, coup d'œil à Ethel pour l'inviter à faire pareil avec l'autre jambe. Ordre sourd et sensuel, avant de baisser les yeux sur son corps, sans cesser de reculer, creuser, repartir, s'enfoncer encore. J dut se mordre la lèvre, pour ne pas encore se laisser aller, à la vue de son bassin contre le sien, de son ventre frottant le sien et de lui en elle.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyDim 4 Mai 2014 - 17:42

    Ce sentiment, qu'Ethel tâchait d'enfouir au fond d'elle, se faisait de plus en plus petit. La peur. L'indécision également. Faisait-elle ce qu'il fallait? Elle voyait déjà la tête horrifiée de Zakuro. Mais non, ces petites pointes de sentiments négatifs s'éteignaient bien vite, à peine ses yeux se posaient sur Jake. La jeune fille sentait bien qu'il faisait exprès de prendre son temps, et elle ne pouvait que l'en remercier. Les choses allaient peut-être trop vite, en passant dans une simple heure de « Bonjour on ne s'est pas vu depuis des mois » à « toi et moi dans un lit ».  Mais n'attendait-elle pas cela depuis des mois justement ? L'envie et l'idée qui la parcourait sans qu'elle s'en rende compte, lorsqu'elle pensait à Jake. Lorsqu'elle pensait à cet étrange garçon qui lui avait légué son nom pour l'aider, qu'elle n'avait vu que trop peu, dans des instants s'étirant aussi longuement qu'il puisse l'être permit. Le dernier doute subsistant dans ses entrailles s'envola lorsqu'il parcourut doucement le flanc de la jeune fille. Le frisson qui la traversa en cet instant fut le plus délicieux qui lui fut donné de ressentir. Arrêter de réfléchir, ne plus vouloir réfléchir. S'abandonner.. Voilà qui semblait une excellente idée, elle qui avait tellement de mots en tête qu'ils s'entrechoquaient les uns aux autres. La drogue fut un moyen de les éradiquer, mais que trop temporaire, et ce moyen là semblait bien plus agréable, et bien moins néfaste. Quoique... Elle se mordit la lèvre. Ne plus penser.

    Sans montrer aucune résistance, elle se laissa déshabiller, commençant quand même à se demander ce qu'il fallait qu'elle fasse. Une de ses camarades de classe, apprenant la virginité de la rouquine, il y a peu de ça, s'était justement fait un devoir de lui enseigner les « choses de la vie », et lui avait dit que de toute manière, elle saurait quoi faire au moment venu. Eh bien c'était des mensonges. Parce que les bras d'Ethel étaient en train de se questionner l'un l'autre pour trouver un emplacement propice où se poser, elle ne savait pas comment se positionner, et le fait que Jake semblait parfaitement savoir ce qu'il faisait n'arrangeait rien les choses. Allait-elle passer pour une idiote ? La peur de la vierge effarouchée avait été remplacée par l'indécision gestuelle. Sans comprendre, elle se retrouva sans t-shirt, puis sans soutien-gorge. Les choses allaient à la vitesse de l'éclair, et à la lenteur d'un escargot. Sa tête tournait, son dos s'affaissait et perdait notion du temps, tandis que son cerveau semblait prendre conscience de l'importance de chaque seconde.

    Et peu à peu, elle commença à la sentir. Cette chaleur bienheureuse qui s'écoulait dans tout son corps, comme un volcan fait de toutes les douceurs imaginables. Et ses doigts se délièrent, commencèrent leur ascension sur les pectoraux de Jake, frissonnant à leur contact, bien plus agréable qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Elle descendit le bas du dos, parcourant son tatouage, osant jusqu'à caresser fugacement son arrière-train, remontant cependant assez vite, dans une caresse douce de ses vertèbres. Et elle l'embrassait, avec un peu plus de passion à chaque fois, d'envie, de naturel. Comme si elle comprenait peu à peu les règles du jeu, tandis qu'elle ne cherchait plus à les connaître. Ethel sentait bien que du côté de Jake, l'envie montait également . Elle commençait même à le sentir de mieux en mieux, se presser contre elle,  sa serviette comme seul rempart, qui semblait de plus en plus indésirable. De toute manière, l'ardeur de Jake avait eu vite fait de se débarrasser du pantalon d'Ethel, et elle se maudit pendant une instant d'avoir mit une de ses énièmes culottes à fleurs, pas le plus sexy, mais qui aurait pu prévoir.

    Cette pensée, comme les autres, s'annula aussi vite qu'elle était venue. Tandis qu'elle se laissait emporter par le flot de ses émotions, doucement, sûrement, à un tel point qu'elle en voulait plus à chaque instant. Son corps se cambrait, tel un vague de désir montant, qui ne saurait plus comment redescendre, s'élevant inlassablement vers les cieux, ne portant même pas attention à la brûlure du soleil, puisque ses ailes étaient consumées depuis bien longtemps maintenant. Elle passait du cou aux lèvres de Jake, sans s'interrompre, sans le pouvoir, sans le vouloir. Lui administrant des baisers et de morsures douces, mais de plus en plus passionnée. Toute pensée avait quitté son corps, enfin, et c'était une sensation des plus enivrantes, ressentir sans diverger.  Les baisers doux devinrent des gestes plus saccadés, plus passionnés, sans qu'aucun des deux ne s'en plaignent, surtout pas elle. Ethel ne s'en aperçu même pas, mais il était nu, et elle aussi. La chaleur de leurs deux corps enlacés, dans le plus simple appareil, n'était semblable à aucune autre. Elle enveloppa la jeune fille, faisant monter d'autant plus une sensation qu'elle pouvait comprendre à présent, l'excitation sexuelle.

    « Jake... »

    En un souffle, le moment vint, tant attendu, tant redouté. Un coup de rein, douloureux pourtant, mais bien plus délicieux. Certes, elle ne pouvait nier la douleur, qui s’instiguait doucement au fond de ses reins. Une déchirure qu'elle ne réparerait jamais, mais qui épanchait son cœur et le faisait battre à un rythme de tambour. Elle suivait instinctivement les indications de Jake, qu'elles soient dictées ou évoquées. Tout se corps se mouvait à son rythme, ignorant la douleur grondante, ne laissant échapper qu'une grimace légère quand un coup donné fut légèrement plus profond que le précédent. La dernière chose qu'elle voulait laisser ressentir, c'était qu'elle ne prenait pas de plaisir. Car son cerveau qui perdait pieds peu à peu, entraînant avec lui tout son corps disait bien le contraire. Elle se laissait tant emporter par l'ardeur et la chaleur de son partenaire qu'elle arrivait pratiquement à oublier le reste, sentant le plaisir monter en même temps que la déchirure, diffusant le premier et acceptant le deuxième pour ce qu'il était.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyJeu 8 Mai 2014 - 20:34


Le feu qui ravageait la peau, perlait aux tempes, rampait sur l'échine, frissons tranchants qui s'enfonçaient dans les reins, lacéraient le bas-ventre et en demandait encore et toujours plus. Bête grondante, grandissante, dévorante, aux griffes acérées, plantées dans les corps, le sien et celui de l'autre. Le travail acharné des hanches, lascif, répété, adapté à la demande, maladresse de certaines réponses devenues égoïstes par tant de déferlements. L'assaut du plaisir avait détrôné le désir, restait l'extase a retenir le plus longtemps aux portes du suave. Entre soupirs et souffles aux cœurs, gémissements et lèvre pincée, quelques baisers pour réanimer l'envie, donner le courage, soutenir la douleur et ne plus avoir à devoir être premier spectateur d'une telle œuvre. La main qui se glissait au creux du dos, forgeant un peu plus encore la cambrure, pour mieux s'y sentir, mieux le faire ressentir.

Encore un peu.
Attendre d'elle le complet abandon, se laisse aller aux plaisirs charnels, coule jusqu'à toucher le fond, atteindre le paroxysme.
Plus pour longtemps.

Jake n'aurait jamais imaginé y être un jour, avec elle. Quelques coups d’œil à son corps qui suivait les ondulations du sien, parfait accord des pulsions. Mais c'était encore bien dans son regard qu'il se perdait le plus. Et ce fut dans son regard qu'il se noya définitivement. Pour ce soir. Pour cette fois. A déjà espérer qu'elle ne soit pas l'unique, bien que l'hôte l'accueillant le soit tant. Union jusqu'à la déraison, encore quelques va-et-vient, impatients, témoins du déluge, jusqu'à ce dernier, noyé dans un soupir plus rauque. Corps tremblant, épuisé, avec ce souffle qui venait à manquer, qui manquait depuis le début, montait la tête. Le regard qui se voilait lentement, jusqu'à ce que ce soit les paupières qui se fermèrent, le temps de rester encore un peu là-haut, la raison le tirant déjà quelque peu vers le bas.

Puis, le retrait du guerrier [HRP : cette phrase est dégueue, mais j'ai ricané]. J releva les yeux sur la rouquine, déposant un léger baiser sur ses lèvres, reculant ses reins le plus doucement possible, sourire navré face à l'impression étrange qu'elle devait avoir maintenant et aussi là pour cacher l'erreur du débutant : aucune protection. Il retint un grognement de justesse, chose qui serait certainement mal interprétée et les explications pour excuses deviendraient des inquiétudes. A la place, il se laissa tomber sur le côté, attirant doucement Ethel contre lui, lui laissant reprendre son souffle alors qu'il enfouissait son nez dans ses cheveux, fermant à nouveau les yeux, désirant gravé cet instant déjà passé dans sa mémoire. Cette mémoire qui risquait de lui faire défaut un jour.

Le silence rythmé uniquement par leur respiration qui se calmaient lentement le berçait déjà. Etrange faculté des hommes à pouvoir s'endormir juste après l'amour, mais le fait que ce n'était pas le cas des femmes - en tout cas, que ça n'avait pas été prouvé scientifiquement - lui revint en mémoire. Il se redressa lentement, déposant un baiser sur l'épaule de la jeune fille - jeune femme ? - au passage. Il quittait déjà les draps pour se diriger vers la salle de bain où il fit couler un bain, y ajoutant une bonne poignée de sel moussant. Un regard dans son reflet le fit rapidement sourire : l'impression d'être redevenu un adolescent ravi d'avoir pu assouvir ses petits besoins pervers, le petit truc en plus de l'homme qui a pu y ajouter les sentiments. Il retourna rapidement à la chambre d'Ethel, espérant qu'elle ne se soit pas assoupie, ni sauvée, ni rhabiller... La pénombre de la pièce, juste après la luminosité trop forte de celle qu'il venait de quitter ne l'aidait pas tellement à la trouver.

Je t'ai fait couler un bain.


Ce n'était pas lancé sur le ton de l'invitation, mais plutôt sur celui du conseil. Hygiène oblige et surtout noyade rapide de tous les petits qu'il avait semé. Bien qu'il sache que ça ne changerait pas spécialement la donne, ça le rassurait. Il ramassa la serviette qu'il avait autour de la taille, retournant vers Ethel pour l'enrouler dedans, cachant sa nudité, aussi bien pour elle que pour lui. Il en profita pour embrasser son front, son nez et une nouvelle fois ses lèvres, soupirant d'aise contre ces dernières. Et enfin lui rendre sa liberté, la laisser se retrouver après une telle intrusion. Il s'écarta, lui sourit en lui faisant un signe de tête en direction de la salle de bain. Bien sûr, il aurait aimé se glisser avec elle dans cette eau chaude, mais ce serait contraire à l'idée qu'il voulait faire passer et ce n'était pas à lui de lui imposer ça.
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MessageSujet: Re: Broken Promise [Télounette]   Broken Promise [Télounette] EmptyMer 25 Juin 2014 - 22:41

Chaque nouvelle sensation était appréciable, aussi bien de plaisir que de douleur. Comme si son corps ne lui avait jamais autant appartenu qu'en cet instant. Sensation grisante de plénitude, de partage intense avec l'autre et avec soi-même. Petit à petit, geste après geste, elle comprenait l'engouement humain pour la chose. Le petit mouton, qui se demandait bien quel plaisir les gens pouvaient tirer à un acte aussi barbare, saisissait la beauté et l'enivrement que cela procurait. Le seul point négatif était cette douleur lancinante, transperçante, qui ne voulait cesser, et montait même de plus en plus. Elle avait beau être cachée par les effluves de plaisir qu'elle ressentait, impossible de l'ignorer. Jake était bon à ce qu'il faisait, indéniablement.

En un dernier gémissement, les soubresauts de Jake se calmèrent, arrachant un dernier soupir de plaisir à Ethel. Laissant échouer sa tête sur un oreiller, apaisée. Pour la première fois, elle avait laissé ses instincts et ses envies triompher, sans chercher à réflechir chacun de ses gestes, et elle adorait cela, le fait d'avoir perdu tout moyen, pour s'immerger dans un océan de sensations nouvelles. Elle était bien, elle était délivrée et heureuse. Bien sur, elle savait que des pensées viendraient la torturer tôt ou tard, comme toujours. Elle ne pouvait échapper aux méandres de son esprit. Un peu comme la drogue au final. Ne pas réfléchir sur le moment, planer, loin, très loin. Et redescendre sur terre. Sauf que la redescente n'était pas si dure que ça, même agréable, sans aucun effet secondaire, mise à part une bouche asséchée, et le corps moite de la sueur des sensations. Pas de vertiges, de perte de connaissance, de réveil catastrophé, sans aucun souvenir et l'étendu d'un bordel sans nom à contempler.

Il se leva alors, disparaissant dans la salle de bain pour un court instant. Enfouissant sa tête dans l'oreiller, à plat ventre, Ethel tenta de cacher son large sourire, bien que personne ne puisse la voir en cet instant. Pas qu'une honte soit à planquer, mais c'était plus l'étrangeté de la situation. Ethel souriante, Ethel heureuse. Ethel comblée. Parce qu'elle avait couché avec quelqu'un ? Parce qu'elle avait couché avec Jake. Heureusement, il revint bien vite, faisant relever la tête à la rouquine. Il avait fait couler un bain. Idée bien tentante, mais comme promis, les pensées resurgissaient peu à peu. Et avec elles le bon sens. Zakuro, Lawrence. N'ayant pas de téléphone, la jeune fille ne pouvait les prévenir qu'elle ne rentrerait pas tout de suite, et les inquiéter était la dernière chose au monde qu'elle ferait. Redressant son buste, elle sourit au jeune homme, se laissant délicatement envelopper dans la serviette, comme une once de douceur bonus. Elle profita de la proximité pour l'entourer de ses bras, et le serrer doucement. Brièvement. Certes, ils venaient de partager le moment le plus intime qui soit, mais c'était justement l'instant de la plus grande vulnérabilité. Si elle se faisait repousser maintenant, la moindre petite chose pourrait la blesser. Elle venait tout de même de lui donner sa virginité, une chose protégée depuis dix neuf ans, perdue en quelques minutes. Mais pour l'instant, elle avait confiance. La seule chose dont elle voulait se débarrasser, c'est de la désagréable sensation d'une vie liquide coulant le long de sa cuisse.

« Merci pour la proposition, Jake. Mais je crois qu'il vaut mieux que j'y aille... Mes colocataires vont s'inquiéter, je n'était pas sensé quitter l'appartement. »

Bien sur, ce point de vue aurait pu être discutable. Elle ne devait rien à ses colocataires, et avait le droit de sortir quand elle voulait après tout. Mais elle aimait bien les deux bougres avec qui elles vivaient, et surtout, elle savait qu'ils la surveillaient sans vouloir lui dire, de peur qu'elle rechute. Inutile de leur faire imaginer les pires scénarios. Peut-être qu'à l'avenir elle s'achèterait un téléphone, ce qui mettrait fin au problème. Mais pour le moment, elle devait repartir, sans vraiment le vouloir.

« J'ai passé un moment très agréable, vraiment. Merci Jake... Où sont tes toilettes ? »

Se dirigeant vers la direction qu'il lui indiqua, elle partit se nettoyer, revenant sans plus de cérémonie une minute  après. Il était temps de découvrir le moment gênant du « Je remets mes vêtements, et merci il faut que j'y aille. » Mais une chose le facilitait. Une conviction plutôt. Celle qu'elle reverrait Jake. Même si cela ne dépendait pas seulement d'elle. Au moins, son manque de téléphone la dispensait de la célèbre « On s'appelle ? ». Elle remit ses vêtements et s'approcha de Jake, lui volant un dernier baiser.

« On se revoit dans peu de temps. »

La nuit tombait à peine, et elle avait envie de marcher, sans plus de cérémonie, voulant surtout ne pas faire durer le moment où chacun se rendait compte de ce qu'il avait fait, par peur de voir du regret dans les yeux du jeune homme, elle s'en alla.
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