( The Little Prince ) - La Princesse des Cygnes | Lun.

LA PRINCESSE DES CYGNES II.

Et ses apparences indélébiles..

C’est un petit moment, indélébile contre la peau parce que dans sa frénésie du jour, Lawrence a malencontreusement atterri les mains vides chez Lun Marv et que ce n’était nullement son intention première. Juste un petit moment indélébile, loin des yeux, loin du cœur, pour amuser et s’amuser de l’ironie. Et s’excuser d’avoir terni l’ambiance aussi. Une fois de retour en bas, Lawrence cherchera l’hydromel formaté des yeux et s’excusera quelques secondes, le temps de s’enfiler un verre, deux, puis trois, et de charcuter Zakuro qu’il verra seul et qu’il engueulera comme pas dix avant de retourner discuter avec Marv, calmement, comme si rien ne s’était passé. Il ira à la rencontre d’Eden, pour échanger des salutations, et se fondra à la foule comme il sait si bien le faire, mais pour l’instant, ne résonne que ce petit moment indélébile.

Il sourit, lance une œillade à l’ensemble de la nouvelle pièce, vide, tranquille, avant de reposer ses iris bleus sur Lun Marv. Aussi étrange que cela puisse paraitre, il n’est pas aussi nerveux ou embarrassé qu’il aurait craint l’être et rien ne lui susurre qu’il s’apprête à faire une idiote irrémédiable. C’est peut-être car sa nervosité est concentrée ailleurs, sur d’autres individus auxquels il s’efforcera de ne point penser pendant la durée de l’anniversaire de Lun, qu’il arrive à se sentir relativement à l’aise avec ce qu’il a décidé de faire. Au départ, il voulait offrir un réel présent à Lun, un repas, ces délices gourmets dont il a le secret, un bon vin et suffisamment d’argent pour s’en sortir. Lawrence est riche, sera probablement toujours riche et vit cette situation simplement, avec le gré et les envies qui la domine. Aimant aider, entendre sous forme de rumeurs volages, que Lun Marv souffrait de problèmes financiers l’avait ébranlé et il s’était promis de coincer l’autre jeune homme pour le forcer à accepter son aide. Bien sûr, c’est presqu’une bonne chose qu’il n’ait rien eu le temps de préparer, ce soir, car ce n’est ni le lieu, ni le moment d’aborder des sujets potentiellement sensibles avec Lun. Ce sera plus facile une fois entourés d’un bon repas et d’une bouteille de vin et des fleurs du club de jardinage dans ce décorum qui rappelle bien des choses à Lawrence, des bonnes comme des mauvaises, cette atmosphère relative à sa vie en Europe.

Il dépose donc sa paume, doucement, comme pour tester les eaux, sur l’épaule de Lun Marv, usant de son autre paume pour dégager les mèches blondes qu’il regrette maintenant avoir négligé d’attacher. Le contact, aussi minime soit-il, rend, aux yeux de Lawrence, les choses beaucoup plus alien. Ce n’est plus qu’un plan vaguement construit dans son esprit mis sur vitesse grand v et qui ne prend plus le temps d’analyser les possibles conséquences de ses actes, non, c’est un geste qu’il s’apprête à faire basculer dans la réalité. Une réalité verte, d’incertitude et d’espoir, vacillante comme le vent.

Son mauvais pressentiment ne le lâche pas et Lawrence songe momentanément être un cygne, après tout on l’appelle ‘Swan’ et c’est bien de contexte. Être un cygne et danser un balai tortueux. Ou peut-être que c’est Marv le cygne, ce soir, celui qui mute le plus, qui transgresse les apparences et se cache. Un cygne qui se joue de lui-même et qui, sous les lueurs propres à la nuit, devient un être humain. Le prince et et le cygne, dans un monde où on a oublié la princesse.

Lawrence déglutit, continue de sourire, se châtie mentalement les drôles d’idées qui l’embêtent et se penche pour ne déposer, sur les lèvres de Marv, qu’un effleurement. Un effleurement qui vient se prononcer, alors que Lawrence enroule quelques doigts dans les mèches carmines de Lun. Un toucher indélébile, doux, pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un baiser, mais c’est tout ce que Swanster se sent confortable de donner, substituant à la passion d’un vrai baiser la douceur qu’il n’a jamais eu de difficulté à donner.

Il se sépare et sait que si l’instant à couter plus que deux secondes à son hôte, celui-ci est demeuré très court. Et Lawrence ne sait trop qu’en penser, momentanément, poster devant Marv comme s’il attendait un critique. Une critique qu’il, au final, n’a absolument pas envie d’entendre. Il sourit, vaguement pris d’incertitude et entrouvre les lèvres :

« Première partie. Tu auras le reste plus tard, disons, hm, mardi prochain, si tu passes au club de jardinage vers 19h. »

Il recule en direction de la porte, passant une main dans ses cheveux, soufflant un rire qui exulte sa nervosité. Étrangement, l’idée que Marv puisse aller divulguer ses élans de gentillesses outre-part ne lui traverse pas vraiment l’esprit, après tout, personne ne le croirait. Il réalise simplement que ses paroles sont porteuses d’un double sens qu’il ne cautionne aucunement et se retourne donc vers Marv, sourcil levé, sourire blanchi, car vraiment, il n’a pas envie de recommencer et ne souhaite pas que Marv en ait l’impression, et lance en bon-enfant :

« Ah. Mais, that was a onetime thing. Je n’insinue pas que je vais te ré-embrasser. La prochaine fois, je te donnerai un vrai cadeau digne de ce nom ! Joyeux anniversaire ! »

Il lève la main en guise de salutation et sort de la pièce, une expérience supplémentaire ajoutée à son calepin existentiel. Indélébile. Il le racontera à Masae, en rentrant, ce soir, lorsqu’il aura trouvé et Zakuro et Kohaku, attrapera son téléphone et ricanera via le combiné dans l’oreille de la pompom girl. Yep. Ce sera bien.

♥:

Invité

Note de L'auteur : Texte en cours de correction (Il est toujours possible de répondre, mais quelques modifications. De l'ordre du style, de l'écriture et de la mise en forme vont être apporté.)

l’analyse de la situation n’est pas clair dans l’esprit du blond. Elle ne l’était pas déjà à la base, elle ne l’est pas maintenant et elle ne le sera pas dans le futur. Que vient exactement de faire Lawrence E. Swanter ? Les joues de Lun sont aussi rouges que ses cheveux, ses yeux aussi ronds qu’il est possible humainement de les avoir, et ses paupières semblent avoir oublié leurs fonctions de ciller. Un hétérosexuel, non saoul, vient tendrement de l’embrasser en cadeau d’anniversaire. Le contact était aussi doux que dérangeant. D’autant que la journée de Lun avait été riche en baisers de toutes sortes, et il en était presque à se demander qu’elle serait la dernière personne qui lui donnerait avant minuit effaçant de ce fait tous les autres passages. Les lèvres de Lawrence étaient douces, tendres et il embrassait bien. Étrange, s’était dit Lun, il aurait parié que le blond ne savait pas embrassé.
Et il avait répondu au baiser. Le rouge de ses joues ne furent plus qu’un feu au milieu d’une nuit déserte. Lun grogna. On ne l’embrassait pas : c’était lui qui embrassait. Il ne rougissait pas, c’était lui faisait rougir.

Lun Marv
à Zakuro Fea
TU ME CROIRAS JAMAIS ! J’ai eu un baiser ! Un vrai baiser. Pas genre le baiser qui est un dé à Coudre dans Peter Pan. Pas genre le baiser du mec saoul qui me prend pour une nana et qui cherche mes seins en soulevant mon tee-shirt en grognant en sentant ma poitrine plate. Non, non ! UN VRAI BAISER. Comme cadeau d’anniversaire.

Attendez … Lawrence croyait-il aux rumeurs lancées par Morphée la Russe, comme quoi il était en réalité une fille et qui le nommait Princesse Raiponce ? Bordel ! Il fallait mettre ça au clair. Il n’avait pas assez de temps pour le faire, mais Lun aurait volontiers mis son poing dans la figure du jardinier et cuisiner pour lui faire comprendre qu’il était un mec, viril, macho et tout ça. Peut-être pas viril. Peut-être pas macho. Mais le tout ça, il y était.

Lun Marv
à Shiki Katsuragi
BORDEL ! Tu arrives quand ? Tu sais quoi ? Tu sais quoi ? Je crois que tu ne me croirais pas. Un truc de fou, un truc de dingue. Non ! Je suis pas encore saoul. Mais quand même ! >_< Je t’assure tu n’en reviendras pas ! Je te le dirais quand tu seras là. En face, car en SMS. C’est une preuve quoi ! Un scoop ! Un truc à mettre dans le journal ! Je crois qu’il croit ce qu’on croit comme comme je suis une fille. Attends je suis pas cohérent ? Je suis cohérent. Rapplique mon coeur !

Respire Lun, respire.

Le regard du jeune homme se croisa dans le miroir de la chambre et il sentit ses joues le chauffer alors qu’il se mit à se mordiller silencieusement l’intérieur de la joue. Qu’est-ce Lawrence entendait par : tu auras le reste plus tard.
Ok, il avait dit qu’il ne comptait pas l’embrasser mais … Le jeune lubrique garçon n’imagina pas un seul instant un vrai. Au lieu de ça, il se mit à faire la suite logique d’un baiser dans sa tête, et il eu un petit rire sonore. Un rire joyeux, un rire un peu bête. De ce lui qui s’amuse parce que la situation a de quoi être cocasse.
Non, mais il était pas vraiment vraiment sérieux, quand il disait qu’il voulait rendre Lawrence gay. Ses pauvres groupies de l’académie ne s’en remettrait pas. En plus, ….

Lun Marv
à Sora Kumori
MEC ! BATARD ! Tu pourrais répondre à mes SMS. Enfin peu importe. TU SAIS QUOI ? UN MEC VIENT DE M’EMBRASSER. Genre pas m’embrasser comme on roule une galoche à un adolescent prépubère, genre pas m’embrasser comme les mecs qui veulent me sauter pendant leurs dix minutes de pauses repas, genre pas m’embrasser parce qu’il est saoul. NON ! Il m’a offert un baiser en cadeau d’anniversaire ! (Je me demande s’il pense pas que je suis une fille Oo’!) ENFIN C’EST DINGUE QUANDF MEME ? NON ? SI ? HEIN ? ON EST D’ACCORD !

Oui, oui ! L’information était assez importance pour être envoyé par texto à tous ses amis importants. Lun s’assit sur le lit, se mettant à récapituler sa journée. Eden lui avait fait un petit déjeuner au lit, Ethan l’avait … enfin il avait vu Ethan, et …. Lun rougit brutalement que son bas ventre le réchauffait tendrement. Oh mon dieu, on l’avait embrassé. C’était un SUPER anniversaire …. MAIS POURQUOI IL AVAIT FAIT CA BORDEL ?

Est-ce qu’il avait oublié un cadeau et s’était décidé à improviser ?

Ah ! Ah ! Lun imagina la tête de Quinn ou des autres gens s’ils avaient vu Lawrence faire. Evidemment, ce dernier nierai tout en bloc s’il rapportait.

Respire, Lun, respire, se dit mentalement le garçon.

Lun Marv
à Kodaa Lewi’s
Si tu comptais m’embrasser pour mon anniversaire, va falloir chercher plus loin que ça. Car j’ai déjà eu un baiser … de quelqu’un … de très beau : D
Lun Marv
à Kodaa Lewi’s
De vraiment TRES TRES beau.
Lun Marv
à Kodaa Lewi’s
HA.HA.HA.

Bon. Les mains de Lun se claquèrent les joues. Que Lawrence ne croit pas qu’il soit une fille timide ou pire, une de ses groupies. Il devait reprendre un aspect normal avant de rejoindre Quinn, où ce dernier se poserait franchement des questions.

Connard de Lawrence, mais quel crétin. C’était sur. Soit il avait oublié de prendre un cadeau, soit il voulait l’humilier, soit il était débile, ou soit il le prenait pour une fille. Il lui ferrait payé ! Quel ignoble geste que cette tendresse.

Les yeux de Lun s’étaient brutalement embrumés de quelques larmes, qui glissèrent silencieusement le long de sa joue. Il chercha un objet pendu à son cou, qu’il ne trouva pas, et ses larmes glissèrent le longs de ses joies pour tomber en petites gouttes invisibles sur son tee-shirt. Idiot, … Ce n’était pas le moment de flancher ou de changer d’avis. Ce n’était pas le moment de laisser la tendresse faire fondre un coeur qu’il avait décidé de glacer.

Ce n’était pas le moment de se laisser attendrir .

Lun Marv
à Yume Namida
Je crois que je suis définitivement gay. Ça craint.
Lun Marv
à Yume Namida
Et je crois que Lawrence est un peu gay aussi. Ou un peu con.

Nettoyant son visage de la paume de la main, Lun fit un petit non de la tête. Il était hors de question de flancher.

Pourtant, un peu plus tard dans la soirée, Lun retrouva Lawrence et attrapa brutalement sa main pour y placer dans la paume, un objet en métal gris.

Le jeune homme gronda un peu, avant de regarder derrière lui.

« C’est le seul baiser que je peux t’offrir en public sans te mettre mal à l’aise. MAIS TON CADEAU IL ETAIT NUL, OK ! POUR CA QUE JE TE LE RENDS ! »

La voix du garçon s’était emporté malgré lui, ses joues rougissant d’avantage, alors qu’il s’écartait de Lawrence pour aller danser avec d’autres étudiants.

Je suis pas un cygne,
Je suis un vilain Petit Canard,
Et je vis dans le Monde de Peter Pan,
En esperant être apprivoisé par un renard.