Opposition [PV Lassa Parkson]

Samedi soir, alors que mon camarade de chambre n'était pas là, j'avais décidé que cette soirée serait consacrée à l'une de mes passions : le jeu vidéo ! La PSP entre mes mains, je lançais le fameux jeu connu de tous les fans de RPG se nommant « Monster Hunter 3 » . Les heures s'écoulaient sans que je le remarque, trop concentré sur la destruction des monstres, après un certain temps et surtout un certain ennui, je décidais qu'il était temps de changer de jeu. Après le style RPG, je prenais un style très aimé des japonais qui n'était autre que le style dating sim, très populaire chez les otakus en manque d'amour. Contrairement à cette part qui composait les otakus, je n'avais pas été attiré par le manque d'amour, mais plutôt par l'envie de trouver une petite amie que j'aimerais longtemps même si elle était en 2D...

Les jeux de dragues étaient plutôt nombreux et je venais d'essayer le troisième, après celui-ci je vis quelque chose qui me perturba. Le jour de mes achats, la vendeuse m'avait offerte un jeu gratuitement pour féliciter mes nombreux achats, je ne l'avais pas vu à ce moment, mais... ce jeu n'était pas un simple dating sim, c'était un eroge ! Ce type de jeu où les relations sexuelles étaient très présentes, pourquoi ce genre de jeu ? La vendeuse s'était-elle dit : « Tiens, ce mec a l'air d'un gros obsédé, je vais lui donner ce jeu ! » lorsqu'elle m'avait vu... Si cela était vrai, qu'avais-je fait pour qu'elle pense ça ? Je n'avais rien fait qui portait vers cette partie de moi,  qui n'existait d'ailleurs pas, enfin je crois...

Après la surprise de l'eroge, j'avais décidé de lire quelques pages d'un manga que j'affectionnais tout particulièrement malgré son côté : « petite adolescente cherchant le grand amour » qui serait visible par le type du manga : Shojo. Le manga en question était « Watashi ni xx shinasai » aussi appelé Love Mission, l'héroïne était plutôt intéressante et me plaisait énormément dans sa façon de réagir. Entre deux croques dans ma part de pizza que j'avais commandé, une pizza appelée « Quatre fromages », je lisais le manga tout en écoutant de la bonne musique et surtout mon groupe favori : Skillet.

Soudainement et malgré les écouteurs, le réveil sonna et me fit comprendre une chose: Nous n'étions plus samedi, mais dimanche et il était désormais, 6h du matin. Après cette découverte fort intéressante, je réagissais sur le repos que j'avais oublié de prendre, tout ceci avant de me lever du lit et d'aller à la douche. Une bonne douche pour rester éveillé et je préparai mon sac de sport, ma tenue de basket fétiche étant déjà sur moi, le sac était rempli par quelques bonbons, un ballon et une bouteille d'eau, vu que les boissons énergisantes telles que : Monster energy, Redbull,etc.. avaient des effets trop forts sur mon organisme. Mon téléphone se mit à sonner et sur l'écran s'affichait un message de ma petite amie qui me demandait si je voulais sortir avec elle cette après-midi, un simple oui comme réponse et je partais en direction du terrain après avoir emporté une part de pizza dans la bouche.

Désormais sur le lieu où j'avais sans doute passé le plus de temps après les salles de cours, je mangeais tranquillement ma part de pizza tout en sortant le ballon du sac. Après l'avoir dévorée, je pris le ballon et fit quelques shoots plutôt mauvais, après un certain temps, la fatigue accumulée et le manque de sommeil me firent jouer horriblement. Mentalement, je me promettais d'éviter les nuits blanches avant les entraînements pour éviter les foudres du Capitaine. Je décidais d'aller me mettre un peu d'eau sur le visage pour me réveiller, tirant dans la balle pour l'envoyer vers le banc ou se trouvait mon sac, mais par une erreur de ma part, la balle vola trop loin. C'est en suivant cette dernière des yeux que je vis qu'elle avait touchée une personne en pleine tête et ceci me réveilla d'un coup. J'allais partir en direction de la personne que j'avais blessée, mais je fus stoppé par une vue toute particulière, d'où j'étais, je voyais la culotte de la jeune fille.

Après avoir bien examiné la culotte de cette dernière, je me ressaisis et pensa que finalement la vendeuse n'avait pas tort, j'étais un pervers surtout que j'avais une petite amie. Légèrement rouge, je courais en direction de la demoiselle tout en pensant que l'histoire de la culotte ressemblait à peu près au manga : « Ichigo 100% » à ce moment, je me demandais si, tout comme l'héroïne, elle allait partir en courant. Lorsque je fus près de la jeune fille, je vis qu'il en était de même pour sa poitrine, légèrement visible, à cause d'un trop grand décolleté, tournant la tête, je lui proposais ma main en disant :

« Je suis désolé, je n'avais pas l'intention de te blesser ! Est-ce que tu vas bien ? »

Après avoir excusé mon geste comme je devais le faire, je cherchais la balle des yeux et vis qu'elle avait fini dans le gymnase. *Après avoir vérifié qu'elle n'est rien, j'irais ranger ma balle pour ne blesser personne d'autre* Toujours hors de ma vue, je ne pouvais pas prévoir ce que cette dernière ferait face à mon excuse bancale et la main que je lui proposais. À l'intérieur de ma tête, je me demandais qui elle était, nous étions samedi.. euh, dimanche et il y avait d'habitude personne sans me compter et compter les quelques personnes que je croisais très rarement.

La réaction de cette fille, c'était la première fois que je voyais une fille réagir comme cela et surtout face à moi. La plupart des jeunes filles réagissaient de manière plutôt simple : rougissement, bégaiement et pour finir elle me remerciait lorsque je les relevais. Son comportement était bien différent, elle donna une tape dans ma main et la suite de sa réaction fut encore plus intéressante. Après avoir donné ce coup dans ma main, j'étais plutôt choqué d'avoir une réaction originale et cela fut suivi d'un dialogue encore plus intéressant, elle ne bégayait pas et cette dernière était même bien à l'aise dans ses mots.

« Non ça va pas ! Tu m’as lancé un putin de ballon dans la tête ! Tu crois que ça fais du bien ?! T’as deux pieds 
gauches ma parole ! »

Partagé entre l'envie de rire face à son visage énervé et la peur de me prendre plus qu'une tape dans la main, je ne fis que l'examiner de haut en bas, elle était plutôt séduisante. Alors qu'elle reboutonnait sa chemise, un certain objet attira mon regard et cet objet n'était autre qu'un shojo que je connaissais plutôt bien et que j'avais encore lu il y a quelques heures. Désormais droit face à elle, je la regardais dans les yeux d'un air pensif, cette fille était vraiment intéressante avec un caractère bien trempé et pourtant elle lisait des shojos, bon d'accord ce sont des mangas pour filles et c'est une fille, je ne pouvais m'empêcher de sourire en la regardant avant d'être ramené de mes pensées par sa voix remplit d'énergie et d'énervement :

« Pourquoi tu me regarde comme ça ?! Et tes excuses tu peux te les garder... »

Elle était plutôt méchante sur ce coup, je m'étais excusé et après avoir rejetée mon aide, elle rejetait mes excuses. Cela ne me gêna que quelques secondes avant d'être attiré par ses pieds vu qu'elle était sur l'extrémité de ces derniers, j'étais plutôt grand, mais pourquoi vouloir tant me regarder dans les yeux, pour me montrer à quel point elle est fâchée ? Pendant que je réfléchissais à la question, elle partait avant de se retourner pour m'achever en disant :

« Non mais ma foi les gens ! Et ça ce dit sportif ? Apprend à visé ! »

~~~

Je restais là, sans bouger, encore perturbé par cette rencontre plutôt inhabituelle. À ma place, beaucoup de personnes seraient fâchées par sa réaction et pourtant j'avais le sourire aux lèvres et soudainement, j'explosais de rire allant jusqu'à avoir les larmes aux yeux. Je ne sais pas si le manque de sommeil pouvait expliquer mes réactions étranges, mais dans ma tête, j'étais en train de me repasser la conversation et surtout ses réactions ou ses phrases telles que : « T'as deux pieds gauches » ou encore « Apprend a viser ! ». Mes pieds, je jouais au basket donc avoir deux pieds gauches ne me gênait pas et j'essayais d'apprendre à viser depuis bien longtemps sans jamais avoir réussi.

Après ce fou rire non loin du terrain de basket, un fou rire seul en plus, j'essuyais mes larmes avant de m'apercevoir que le sol était jonché de Pockys, sans vraiment réfléchir bien longtemps je pouvais deviner que ça lui appartenait. Si ses Pockys étaient comme les pains aux melons pour moi, je comprenais sa colère, pour m'excuser je venais d'en acheter un paquet avant de me rendre compte que je ne reverrais pas cette fille avant longtemps sans doute. De retour dans ma chambre, je remarquais que mon colocataire était toujours absent, bien que ceci ne me gênait pas. Une bonne douche pour chasser la sueur et surtout essayer de me réveiller tout en me promettant de ne plus faire de basket dans cet état. Après ceci, je pris le nouveau Shonen Jump qui était sorti avant d'allumer la télé.

Pendant que je lisais le nouveau chapitre de Bleach, je fus attiré par la télévision qui parlait des horoscopes, moi qui l'écoutait souvent, j'avais l'habitude de croire ce qu'ils disaient même si ce n'était pas scientifique du tout. La voix de la présentatrice était douce, comme son apparence et lorsqu'elle arriva au tour du Poisson qui était mon signe, je fus heureux d'entendre ce qu'elle avait à dire. La chance était de notre côté et aujourd'hui, nous rencontrerons notre âme soeur. Après avoir entendu ceci, je mis une chemise blanche plutôt avec les deux derniers boutons ouverts et un jean plutôt simple, les écouteurs en place, je sortis avec les Puckys. Je ne savais pas où chercher, mais bon marcher un peu partout ne me gênait pas et c'est alors que je vis que les horoscopes étaient les meilleurs. J'en avais de la chance et pas qu'un peu, la jeune fille que je cherchais tomba juste devant moi, une chute superbe, étais-ce le destin ?

~~~

Les genoux pliés pour être accroupi et mon coude appuyé sur ma cuise, ma tête appuyée sur la paume de ma main comme si ce qui avait en face de moi était un spectacle. Je la regardais d'un sourire taquin avant de dire : « Hum... si je te propose ma main, tu vas refuser mon aide ? » Tout en laissant sortir un léger rire, je me remis debout avant de sortir de son champ de vision, l'attrapant de chaque côté de son bassin avant de la soulever jusqu'au moment où ses pieds touchèrent le sol. Après cela et sans entendre ses protestations - grâce à la musique que je venais de rallumer après l'avoir éteinte après ma petite taquinerie - je m'avançais vers ses livres que je ramassais un par un. Les livres désormais tenu par un bras, je lui proposais de l'autre un paquet de Pucky en lui disant : « Pour me faire pardonner, tu ne veux pas de mes excuses, alors accepte au moins ça, d'accord ? » La musique s'éteignit et me fit comprendre que mon mp3 était déchargé.

Après cela, je continuais de parler en disant : « Où dois-je ramener ça... » m'arrêtant en plein milieu, je me souvins que je ne savais pas comment elle s’appelait alors, je repris :  « Au fait, je m'appelle Lassa Parkson de la 2B et toi ? Si tu veux, je peux t’appeler Princesse » esquissant encore le même air taquin à la fin de ma phrase.

Je fus... étonné, oui c'est cela. Je fus étonné par sa réaction qui était plus qu'impressionnante. Cette fille qui quelques minutes avant m'avait complètement agressé, même si cela m'avait fait plus pleuré de rire que de pur, était en train de rougir. Je me doutais bien qu'elle ne pût pas être aussi méchante qu'elle voulait le faire croire, après tout elle lisait des mangas d'amour, quelle brute lirait ça ? Elle devait simplement vouloir se protéger des autres en se montrant monstrueuse, pour éviter qu'ils la blessent. Quelle déduction, voilà que je me prenais pour un profiler après avoir lu quelques livres de psychologie. J'étais quand même étonné, je voyais bien qu'elle était mignonne, mais quand elle rougissait, elle était TROP mignonne, m'avançant vers elle, je fus ramené à la réalité quand elle bafouilla. Ceci accentuait son côté mignon, mais cela me fit prendre conscience que j'allais l'embrasser ! Qu'est-ce que je faisais à vouloir embrasser des personnes que je connaissais à peine.  

« Je... je m’appelle Misaki Hyo, et pour le princesse oublis ! »

Après une petite bataille dans ma tête sur le fait que je veuille embrasser une fille que j'avais rencontrée ce matin même, je me concentrais sur ce qu'elle avait dit avec un peu de mal. Misaki Hyo, quel prénom adorable et qui montrait bien ses origines japonaises, je me demandais bien quel petit surnom je pouvais lui donner. Soudainement, elle se retourna les bras croisés, l'avais-je vexé ? Mince, est-ce qu'elle lisait dans mes pensées et avait tout entendu ? Mouais, ça doit plutôt être autre chose, je ne savais pas ce que j'avais fait de mal...

« Te moquerais-tu de moi ? Parce que appeler ‘’princesse’’ une brute comme moi, ce n’est pas drôle... »

C'était donc pour ça.. HEIN ? Attends, quoi ?! Elle croyait que je me moquais d'elle ? Pourquoi, pourquoi les gens pensaient toujours que j'étais méchant... J'avais bien dit ce mot pour la taquiner un peu et voir sa réaction, mais je le pensais ! Si l'on ne prenait pas en compte le fait qu'elle soit vraiment colérique, quand elle était calme, elle était telle une princesse. Attends, ce n'était pas le plus important que je sois considéré comme un méchant, le plus important était qu'elle se rabaissée. Pourquoi, je ne comprenais pas sa façon de penser, une brute, elle ? D'après moi, elle n'avait rien d'une brute, une brute était une personne qui agressait les gens par plaisir et les rabaisser plus bas que terre. D'après ce que je venais de voir, elle ne faisait rien de tout cela, si l'on ne prend pas en compte le moment où elle m'a rabaissée, mais bon je lui avais quand même tiré une balle en pleine tête.. J'allais lui dire ma façon de pensée quand je fus interrompu par elle :

« Merci de porter mes livres, mais maintenant tu viens avec moi. J’ai quelque chose à faire à l’administration. »

Je ne fis que répondre : « De.. de rien » tout en essayant de comprendre ce qu'il se passait. Mes yeux furent attirés par ce qui se trouvait dans ma main.. sa main.. Hein ? Elle me prenait la main ?! Attends. Ce n'est pas le plus important, je n'ai toujours pas réussi à lui dire ce que je pensais. Depuis que j'avais voulu l'embrasser, mon cerveau ne tournait plus correctement et si ça continuait, je finirais par ne rien lui dire et elle continuera de se prendre pour la méchante. Je voulais l'aider, car je savais qu'elle n'était pas méchante, bien qu'elle réagisse trop brutalement. Alors que j'allais à nouveau me décider à lui parler, elle lâcha ma main et dit :

« Dépêchons-nous je n’ai pas envie de rester plus longtemps dans ce labyrinthe... »

Non... je ne voulais pas me dépêcher de te laisser partir, j'attrapais sa main et la tirer vers moi. Elle se retrouva face à moi et collée, rougissant légèrement, je reculais d'un pas avant de prendre la parole :

« Dé..désolé »

Je la regardais dans les yeux avant de fermer les yeux, inspiré et expiré profondément puis de rouvrir les yeux, je devais lui dire :

« Pour t'à l'heure, je suis désolé. Je te le promets... je ne me moquais pas de toi, je pense réellement que tu mérites d'être appelé princesse, mais si tu l'as mal pris... Désolé ! » dis-je avant de m'incliner en signe de pardon. Je n'étais pas resté longtemps au Japon, mais je savais comment agir.

Après m'être remis droit, je repris :

« Je veux te dire une chose : tu te trompes, tu n'es pas une brute. En tout cas, pour moi, tu n'es pas une brute ! Tu es peut-être un peu excessif dans tes réactions... mais qui pourrait être si méchante alors qu'elle lit des mangas tels que : Love Mission ? Il est super, non ? Voilà, tout ce que je voulais te dire que pour moi, tu n'as rien d'une brute et que ça me ferait plaisir si tu me donnais ton numéro. » dis-je tout en me caressant la nuque et faisant des mimiques à chaque fois que j'avais du mal à m'expliquer

Alors que je prononçais les derniers mots, je sentais ma tête tournée, je me sentais faible. Je devais vraiment être mal, est-ce que c'était parce que je n'avais pas dormi, mangé qu'une part de pizza d'avant hier comme petit-déjeuner ou encore parce que j'avais fait du sport dans cet état. C'était sans doute les trois en même temps, mais c'était gênant, je sentais bien que j'étais en train de m'évanouir. Je partis en avant et tomba sur le sol avec elle... une main sur sa poitrine tandis que l'autre claqua sur le sol... j'étais désormais plongé dans le noir.

Le réveil fut difficile, mais ce qui s'en suivi fut pire. Je me retrouvais dans ma chambre, allongé sur mon lit, avec un gant imbibé d'eau sur le front. Je me sentais mal, j'avais la tête dans les vapes comme ci on m'avait drogué - je doute qu'on l'ait fait - et j'essayais de me souvenir de ce qui s'était passé. Peu à peu et avec difficulté, mes souvenirs revinrent et me firent sentir encore plus mal. La raison de tout cela, un moral au plus bas causé par ses fameux souvenirs qui me rappelaient que j'avais été stupide. Le fait est que je m'étais évanoui devant une fille - que je ne connaissais pas - et que cette dernière avait dû vraiment avoir peur en voyant un type s'écrouler devant elle d'un coup. Après tout, je doute qu'elle avait vu souvent cela, enfin cela était gênant pour moi et pourtant j'avais quelque chose qui me gênait plus qu'elle eût peur. J'essayais de me relever - ce qui me fut impossible à faire - avant d'abandonner et de rester sur ce lit à penser à mon comportement stupide.  

L'avant du bras qui me cachait les yeux, je repensais à cette émotion horrible et que je détestais être la raison : L'inquiétude. Moi, celui qui détestait plus que tout inquiéter les gens de mon entourage, j'avais fait fort en inquiétant une inconnue ! Ah non, ce n'était plus une inconnue, mais une fille qui s'appelait Misaki Hyo - un nom qui trahissait ses origines japonaises - et qui était la fille que j'avais inquiétée, super comme rencontre ? Plus je pensais à cela et plus je me sentais mal, j'étais sûr d'une chose à ce moment et cette chose était que je m'excuserai et rembourserai ma dette dès que possible. Je m'excuserai envers cette Misaki qui avait dû avoir un choc face à mon évanouissement et je remercierai le type qui m'avait ramené dans ma chambre. Pour le moment, j'étais en train de me noyer dans ma honte tout en culpabilisant pour ce qu'elle avait subie. Une pensée traversa alors mon esprit, j'avais bien un gant sur le front, mais pourquoi ? Était-ce pour que... ma fièvre baisse ? J'étais si mal en point ? Et puis, qui avait mis ce gant-là ? Était-ce cette Misaki et si oui, allait-elle revenir ? C'est sur ces nombreuses questions que mon sommeil se créa et que mes yeux se fermèrent.

Brusquement, je fus réveillé et assis sur mon lit, comme à mon habitude mon sommeil était rempli de cauchemars. * Pour pas changer les habitudes quoi * Je soupirais et voyais un gant encore frais sur ma couverture, c'était un autre gant. Je me tournais légèrement pour voir si mon bienfaiteur était encore dans la pièce et je fus surpris en voyant une belle au bois dormant appuyé contre mon lit. Toutes mes questions venaient de trouver leur réponse alors que je constatais que j'allais beaucoup mieux, j'étais désormais en pleine forme. Je ne trouvais pas cela très étonnant, après tout j'avais toujours été du genre à guérir très vite et cela me rappela d'ailleurs un moment de mon passé.

Nous étions le 17 décembre et je devais être âgé de douze ans à ce moment, c'était l'anniversaire d'un ami de ma classe et nous avions tous reçus une invitation. Le problème dans cette histoire était que la veille, je m'étais amusé à jouer avec la neige sans ce qu'il fallait pour me protéger du froid et le résultat fut que j'avais attrapé froid. Je me souviens que ma fièvre était particulièrement haute bien que pas suffisant pour aller à l'hôpital - pourtant alors que la fièvre m'épuisait assez pour m'empêcher de me lever, cette même fatigue me fit dormir. Les heures passèrent et une heure avant la fête d'anniversaire, je me réveillais dans un état bien différent, car j'étais en pleine forme et on n'aurait sans doute jamais cru que j'étais malade. Grâce à ceci, j'avais pu aller à la fête d'anniversaire de mon ami comme je l'avais convenu, étais-ce le fait de vouloir respecter ma promesse qui m'avait fait guérir si vite ?

Alors qu'après cette pensée, je regardais la jeune fille, mon téléphone sonna - c'était ma petite-amie - elle me demandait où j'étais, après tout, nous avions convenu de sortir ensemble à ce moment. J'aurais sans doute pu lui dire la vérité qui était : « Je suis dans une chambre en compagnie d'une fille, endormie, qui s'est occupée de moi après que je suis évanoui, bêtement, devant elle. ». Le problème était que je doutais qu'elle aimerait entendre ça, dans le sens où j'étais avec une autre fille ou encore que je m'étais évanoui. Cette réponse était aussi sans doute, la plus inquiétante qu'elle pouvait entendre et j'avais inquiété assez de personnes pour les dix ans à venir. Ah ! Seigneur, pourquoi m'avoir fait évanouir devant cette fille, tu aurais pu le faire alors que j'étais dans un coin seul. Certes, j'étais plus en sécurité auprès de cette fille qui avait bien montrée qu'elle pouvait prendre soin de moi, mais j'aurais préféré n'inquiéter personne !

Je répondis donc plutôt à ma copine que j'avais oublié notre rendez-vous et que j'étais désormais trop occupé pour venir à ce dernier, elle était vraiment très en colère - ce qui était compréhensible - et me demandait ce qui était si important. Bonne question, mais j'aurais préféré qu'elle ne la pose pas et elle eût comme réponse que j'étais occupé à respecter la promesse que j'avais fait à un ami. Elle ne répondit plus et je savais qu'elle était sans doute trop en colère pour me répondre, mais j'espérais qu'elle me pardonne un jour. Je me levais pour découvrir que la jeune fille avait rapportée avec elle de la nourriture, était-ce pour moi ? Tout ce que je savais, c'était que je ne pouvais la laisser dormir adossée contre le mur, alors je décidais de la mettre dans mon lit. « La mettre dans mon lit » j'avais souvent respecté cette expression et cela devait être la première fois que la fille en question n'était pas une petite-amie avec laquelle je faisais l'amour, aujourd'hui était vraiment un jour unique. Je la soulevais en mettant une main sous ses genoux et une autre dans son dos avant de la poser sur mon lit et la couvrir. Je me posais sur la chaise avant de regarder le plafond et de prononcer :

« Qu'est-ce que tu es en train de faire, baka ? »

Je repensais à notre rencontre plutôt particulière et un sourire apparut sur mon visage. J'étais en train de rêvasser quand mon téléphone se mit à sonner, on m'appelait, je répondis en regardant si cela l'avait réveillée. Misaki avait toujours les yeux fermés et un idiot était en train de me parler sans que je l'écoute, trop attiré par cette fille. Je sortis quand même de la chambre avant de m'appuyer contre la porte et de dire :

« Quoi ? » Était-ce de la colère que je ressentais ? Ceci était vraiment rare, surtout quand on essayait de chercher la raison.

Le jeune garçon – qui était un ami basketteur qui jouait en street – me fit remarquer directement que j'étais plutôt agressif et me demanda ce qu'il y avait, après un simple « Rien, et Bonjour », il me salua et me demanda si je voulais venir en ville pour faire un match avec tous les autres. J'acceptais avant de repenser à la jeune fille endormie dans mon lit, la même qui m'avait ramenée de la nourriture et qui s'était occupée de moi avant de dire :

« Finalement, ce sera sans moi ! Aujourd'hui, j'ai quelque chose de plutôt important, désolé j'avais oublié ! »

Il me bassina pendant quelques temps en me demandant ce qu'était cette chose avant de dire : « C'est encore une fille, hein ? », il eût comme réponse un au revoir et je raccrochais. Je me retournais et ouvris la porte en pensant que je devais vraiment me racheter pour l'avoir inquiété et que ceci était la chose la plus importante même si je cachais aussi un désir d'être avec elle.