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 Hakuna Matata [Lun]

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Ivory Lancaster

Ivory Lancaster


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MessageSujet: Hakuna Matata [Lun]   Hakuna Matata [Lun] EmptyMer 27 Nov 2013 - 1:46



Ces derniers temps, je m’occupe d’une idol japonaise prometteuse (entendons « jeune et jolie »). Son lieu de travail actuel lui apporte une certaine notoriété, presque mondiale selon le point de vue. Elle sait chanter, danser, le tout en souriant, mais elle veut plus, car sa prestation est répétitive. Et sûrement qu’elle voudrait plus de célébrité, plus d’argent, plus de tout. Aussi, elle a pris contact avec un de nos agents de terrain (entendons « recruteurs ») et s’est retrouvée à placer son destin entre nos mains.

Les négociations n’ont pas été de tout repos, son patron ne souhaitant pas la laisser partir. Mais aujourd’hui, on peut dire que j’ai vaincu : non seulement cette jeune fille va pouvoir réaliser son rêve et enregistrer un disque, mais elle va sûrement pouvoir se faire une place dans le monde du cinéma et du glamour. Ses dents rayent le parquet, mais ça ne fait rien, tant qu’elle signe chez nous et qu’elle rapporte un max’ à la société de production que possède mon père.

Elle a pleuré quand je lui ai annoncé la nouvelle, et m’a prise dans ses bras. Elle m’a dit que ses parents seraient vraiment heureux et fiers d’elle.
Evidemment, nous avons du débourser une somme importante pour « dédommager » son ancien patron des « bénéfices colossaux » qu’on lui faisait perdre. Mais cet homme ne joue pas dans la même cour que nous. La machine qui s’occupe désormais de la fille saura rentabiliser cet investissement au centuple. Si ce n’est plus si elle marche vraiment.

Pour me remercier, elle m’a donné des entrées VIP à l’occasion de sa dernière prestation scénique. Etant officiellement son agent, je me dois d’aller la voir une dernière fois avant qu’elle ne disparaisse dans la gueule béante du monstre Showbizz. Car une fois fait, elle n’aura plus l’air innocent et candide qu’elle peut arborer aujourd’hui.

Si d’habitude j’emmenais Lloyd partout où mes privilèges pouvaient m’emmener, j’eus l’intuition que cette fois, cette invitation serait mieux dépensée pour quelqu’un d’autre.
Et c’est ainsi que je me retrouve à envoyer un email à Lun Marv, que je n’ai pas vu depuis très longtemps. J’aimerais savoir comment il va, comment il s’en sort, et il n’y a pas meilleure occasion que celle qui se présente à moi pour y parvenir.

Citation :

From : Ivory Lancaster (bureau)
To : «Lun»

Bonjour Lun,

J’espère que tu vas bien, tout comme tes enfants.
Êtes-vous tous trois libres le week-end prochain ? J’ai des invitations VIP pour Tokyo Disneyland.
Ça me ferait plaisir de vous y emmener, toi et les enfants.

Tiens-moi au courant.

Ivory

___________
Ivory Lancaster
Musician Producer - White Syren Prod
+81 (0)3 5421 8700

Do not print this email unless it's necessary.
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MessageSujet: Re: Hakuna Matata [Lun]   Hakuna Matata [Lun] EmptyMar 3 Déc 2013 - 4:28

Tu sais, je n’ai jamais été très doué pour jouer la comédie. Je sais mentir, comme chaque être humain. Je crois même que je mens bien. Seulement, je culpabilise rapidement et je finis par avouer. Les seuls mensonges qui tiennent sont ceux qui servent à me protéger. Les seuls mensonges que je connaisse, c’est la drogue et l’alcool. C’est étrange, je cracherais sur mes frères s’ils commençaient, je ne supporterais pas que mes sœurs y touchent, j’ai tout fait pour que mes amis autour de moi arrêtent. Pendant ce temps, je sombrais de plus en plus. Récemment, Ethan Matthews, un populaire agaçant squatte de le garage d’Eden Indentshi et il s’est mit à me faire la leçon de moral sur l’usage de drogues. Je l’ai foutu à l’hôpital et lui, la seule chose qu’il trouve à en redire, c’est : « tu dois arrêter. »
Certes. Si c’était aussi simple, j’arrêterais. J’ai commencé si jeune, il y a si longtemps, que le geste me parait impossible à oublier. Si quand je travaille, quand je suis avec des amis ou ma famille, je parviens à m’en passer : dès que je me retrouve seul, je dois chercher l’endroit le plus proche pour l’obtenir.

Là, j’ai prit ma dose ce matin. Avant que les enfants ne se réveillent et assez pour tenir la journée entière.  J’ai apprécié l’invitation d’Ivory Lancaster d’aller à Disney. Apprécier est peut-être trop juste :

J’adore Disney ! C’est l’endroit où je voulais traîner de force Maeki Oyuki de son vivant. (Car l’y conduire mort, aurait été un peu glauque.) C’est l’endroit où je répétais en double à mon autre meilleur ami : je veux y aller, je veux y aller , je veux y aller, je veux y aller. Il fallait y comprendre : je veux y aller avec TOI. Je VEUX que tu me le payes. Je VEUX que tu me fasses plaisir pour une fois. JE VEUX que tu me prouves que je suis là.
J’y étais allé, une fois. Avec quelqu’un d’autre que lui. Ce fut dramatique. J’avais débarqué le soi-même chez lui, pour m’enfermer dans le silence. Honteux d’être malheureux pour des détails insignifiants.

Finalement, l’un était mort, l’autre m’avait tué de sa mémoire. Et j’étais retourné à Disney. Avec un être assez exceptionnel et magique. Ce dernier m’avait comblé sur la journée. J’étais heureux d’être avec lui. Mais il n’était ni Maeki, ni mon meilleur ami.

Les jours, les semaines, les mois et les années ont passé depuis cette époque. J’y ai conduit mes enfant à de nombreuses reprises. Si Disney demeure un rêve, car j’aime toujours autant m’y rendre que mes finances ne me permettent que de le rêver, il n’empêche que ce n’est plus « le rêve. » Je crois, que j’ai cessé de rêver.

☼☼☼
J U D I T H
J’ai ouvert les yeux. Papa était déjà levé. L’appartement sentait la cigarette. Quand l’appartement sent la cigarette : papa est levé. Il aime l’allumer même s’il laisse souvent se consumer toute seule. Quand je suis rentrée dans la cuisine, il rangeait une boîte en métal derrière un tas d’autres choses. C’est la boîte interdite, la boîte magique, la boîte secrète. Je sais que papa cache des secrets. Dans les boîtes à thé, tout au fond. Il en a beaucoup. Beaucoup de cachettes. Parfois j’ai envie d’aller voir, car je suis curieuse : mais je n’arrive pas encore à ouvrir les placard avec la sécurité enfant.

Papa me dit qu’il va me préparer un chocolat chaud en attendant que mon frère se réveille. Aujourd’hui on va chez un monsieur qui m’a connu toute petite. (Il a aussi connu Philip) Je me souviens pas bien de lui. Beaucoup de gens m’ont gardé depuis que je suis né. Mes préférés c’est Yume, car elle est très gentille et Eden parce qu’on a le droit de jouer avec les animaux qu’il soigne et dont il s’occupe. Eden dit qu’il se sent plus à l’aise avec les animaux car les humains sont des monstres.

J’espère que le monsieur qu’on va voir n’est pas un monstre.

♫♫♫
P H I L I P
Cela fait dix minutes que je suis réveillé. Je ne me lève pas. Si je ne me lève pas immédiatement après m’être réveillé, je suis pétrifié dans mes rêves. J’ai peur, aujourd’hui. On va aller voir un homme qui nous a connu étant enfant et qui s’est occupé de nous. Une relation de Lun. – Car dire papa, c’est ridicule. Il porte un nom. – Oui, une relation de Lun, c’est souvent mauvais présage. Il n’a jamais de très bonnes relations.  Lun dit qu’il fait le choix du cœur. Et que lorsqu’on choisi d’aimer quelqu’un, c’est pour la vie : quoiqu’il arrive. Que lui, en tout cas, il ne cessera jamais d’aimer : que l’autre se mette à le haïr ou tue des milliers des gens. Je me dis qu’un homme qui tue des milliers de gens doit être dirigeant politique et je me demande souvent si Lun connaît beaucoup de président.
Une odeur de chocolat se répand dans le salon. C’est une bonne odeur, une odeur de vacances avec mon père, une odeur de voyage aussi. Une odeur qui sent la sécurité.
Je me lève.
Judith est en train de discuter avec Lun. Elle lui dit qu’elle veut mettre une robe pour aller voir Ivory. Lun lui dit qu’il fait trop froid. Elle insiste. Il grogne. Elle insiste. Il dit qu’elle peut si elle met un pantalon. Elle accepte.
Ma sœur a tendance à toujours s’habiller n’importe comment depuis le séisme.

« Oh, mon petit Philip s’est levé ? »

Lun ne sait pas que je n’aime pas qu’on dise que je suis petit. Je l’aime alors je ne veux pas le vexer, et je lui dis pas. Je m’installe. Mon père ne s’approche pas de moi. Il sait que tenter un contact, c’est me voir repartir. Judith m’accorde un grand sourire et me demande en PhiJu si je vais bien. J’hoche de la tête.

Je n’ai pas reparlé depuis le séisme. J’ai dormi toute la nuit dans les bras de Sora qui était venu me chercher avec Judith. Au matin, Lun est arrivé : il nous a prit, a regardé Sora de haut en bas et il est parti, sans même le remercier. Plus tard, il nous a dit qu’on ne reverrait plus jamais ni Sora, ni les autres de ses amis. Et, il nous a retiré de l’école publique pour nous payer une école privée où une dame vient nous chercher devant la maison et nous ramène dans la maison.

Ce manque de liberté m’énerve. Même si j’ai un peu peur de l’ami de Lun, je  suis content de sortir un peu quand même.

►↕◄
L U N
Je termine de préparer les enfants. Judith porte finalement de grosses paires de chaussettes : une rose et une jaune. Elle a mit un short d’hiver, vert et une longue tunique rouge avec une tête de mort. J’insiste pour qu’elle mette des gants, qu’elle dépareille, une écharpe, qu’elle prend bleu et un manteau qui est heureusement noir.
Judith a les cheveux en bataille et je ne me sens pas le courage de lui coiffer. Je lui attache avec une grosse barrette et lui enfonce un bonnet avec un pompon sur la tête. Judith court enfiler des bottes … une rose là où la chaussette est jaune, une jaune là où la chaussette est rouge.

Philip porte des baskets, une salopette en jean, des grosses chaussettes, un pull en laine qui devait m’appartenir à la base et qui lui est horriblement grand et une gavroche sur la tête. Il veut mettre un casque à musique et j’insiste pour qu’il ne le fasse pas. Il veut prendre son skate, et j’insiste pour qu’il ne le fasse pas. Philip semble bouder, il se tait, mais accepte de laisser ses affaires à la maison.

Je les traîne dehors dans le froid. On va tranquillement à pied jusqu’à chez Ivory. Il fait encore nuit, le jour ne se lèvera que dans une heure ou deux. Judith fait de grands pas en marchant et saute dans les flaques d’eau avec ses bottes en caoutchoucs.
Philip évite tous les traits, il marche seulement dans les dalles pleines, évitant les jointures. Passer un passage piéton est insupportable, il se concentre des minutes entière pour ne pas rate la bande blanche.

En bas de chez Ivory, j’envois un SMS : « Je suis arrivé. »

Puis, je fixe mes gamins.

Judith est assise par terre, elle a sorti de ses poches des craies de couleur, et elle tague le sol. Philip regarde les étoiles. Je sais ce qu’il fait : il les compte. Cela l’a toujours rassuré de compter les étoiles. Pas pour savoir combien il y en a, juste pour s’assurer qu’elles n’ont pas été volé.
Hakuna Matata [Lun] Philip10Hakuna Matata [Lun] Judith10
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MessageSujet: Re: Hakuna Matata [Lun]   Hakuna Matata [Lun] EmptySam 4 Jan 2014 - 18:29

Quand j'ouvre les yeux, la pièce est faiblement éclairée par les lumières extérieures. Il fait nuit, il est encore tôt.
Je m'accorde du bon temps dans ces draps qui m'entourent de ma propre chaleur. J'ai envie de me prélasser. Mon bras s'étend sous la couette, n'atteignant pas le bord du lit. Il est bien grand ce lit ... Bien vide aussi ... Ça fait longtemps que je n'ai pas laissé un mâle combler cette immense aire de jeu. J'aimais bien me réveiller aux côtés de quelqu'un, le regarder dormir quand c'était possible...

Pas de réveil aujourd'hui, c'est mon jour de repos. Pour autant, je n'arrive pas à me rendormir pour profiter d'une éventuelle grasse mat'. Tant pis.

Je traîne encore cinq minutes au lit, principalement parce que l'appartement que j'occupe est froid. J'ai toujours du mal à m'habituer à l'absence de Lloyd, au fait que nous ne partageons plus la même maison. Je le vois souvent, encore, mais ce n'est pas pareil.
Alors je me lève.

Mes pantoufles glissent savoureusement sur le bois lustré du parquet, et tant mieux, je traîne des pieds. J'ai beau être réveillé depuis un moment, je ne me sens pas encore énergique. Machinalement, j'allume la télé, branchée sur une chaîne musicale ciblée, une de celles avec qui notre maison de production possède quelques contrats. Je veux voir ce que donnent nos poulains sur le petit écran.
Mon estomac me prévient avec gravité que je n'ai pas intérêt à lui envoyer n'importe quoi. Et je lui réponds silencieusement qu'il a intérêt à être un peu moins délicat s'il ne veut pas se retrouver privé de nourriture pour la journée. Et comme je le connais bien, je lui fais envie en balançant une tranche de bacon dans la poêle. Ça fristouille, ça embaume, l’œuf se joint à la ritournelle et adoucit tout le monde. Mon estomac nationaliste cède au clairon gastronomique si patriotique.

Et c'est là que je reçois un texto. Je le sais, parce que mon téléphone fait vibrer la table basse en verre au salon. Je suis tenté de ne pas me lever pour répondre à l'effronté qui se permet de me déranger à une heure pareille, mais comme Lun et ses enfants doivent me rejoindre aujourd'hui, je prends quand même la peine. Et je m'en remercie. L'espace d'un instant je reste coi, ne m'attendant pas du tout à les voir débarquer si vite. Et puis, la pensée me frappe alors que je finis d'engloutir mon oeuf-bacon. Les enfants, ça se lève tôt, qu'il vente, qu'il neige, que ce soit le week-end. De ce que je me rappelle avec Lloyd quand nous étions chez grand-mère.

En une minute, je me suis débarrassé de mon pyjama, en trois je suis fin prêt. Mon portable, mon porte-feuille, mes clefs, c'est tout ce qu'il me faut.

Dans la glace de l'ascenseur, je jette un œil à ma dentition, qui n'a pas souffert du repas express, et j'arrange mes cheveux.

- ting -


Le froid du garage m'arrache un frisson. Je sors rapidement la voiture de sa torpeur, elle ronronne dans le silence du matin. Quand je sors dans la rue, je regarde le ciel. Le jour n'est pas encore levé, on peut voir quelques étoiles. Cela annonce une journée ensoleillée. Tant mieux, Disney sous la pluie, ce n'est pas terrible.
Je m'arrête juste à leurs côtés, et je sors de ma voiture. Judith crayonne par terre, Phillip ... Je ne sais pas ce que fais Phillip, peut-être s’enquiert-il aussi de la météo.
En guise de salutation, je leur offre un sourire chaleureux. Ça me fait vraiment plaisir de les voir, cela faisait un petit moment, je me demandais si tout allait bien pour eux. Ils ont l'air en forme.
Je m'approche de Lun et le prend dans mes bras, brièvement.

Puis d'un signe de tête, je les enjoins à me suivre. J'ouvre la portière arrière, pour les enfants, mais je laisse Lun monter tout seul pendant que je m'installe derrière le volant. Le parc n'ouvrira pas ses portes avant un petit moment, mais on a un peu de route à faire, Tokyo étant à quelques kilomètres de Keimoo.

Je sors un petit carnet de ma poche, un stylo et griffonne rapidement :

" J'ai faim, vous avez mangé? "


On peut s'arrêter en chemin et se poser vingt minutes pour déjeuner...
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MessageSujet: Re: Hakuna Matata [Lun]   Hakuna Matata [Lun] EmptySam 10 Mai 2014 - 11:37


Dans le clair obscur d’un matin qui tarde à se lever, Lun Marv attendait la venue d’Ivory Lancaster. Les conséquences du tremblement de terre avaient été nombreuses sur la plupart des habitants de la ville. Toutefois, Lun n’avait jamais présumé qu’Ivory avait perdu la voix. A dire vrai, on ne lui avait pas dit : et comment l’aurait-il su, alors qu’ils n’avaient échangés que des emails.

Le câlin de l’homme le raidit, malgré lui. Lun avait pourtant toujours préféré les câlins aux bises insupportables de conformisme. Là, le problème était autre. Plus le temps s’écoulait et plus le contact physique avec d’autres personnes : lui rappelant leurs existences, lui était insupportable.
Il aurait pu trouver mille et une explication à ce rejet des autres. Les seules qui étaient exactes, c’est qu’il ne voulait plus s’attacher ; de peur d’en souffrir – c’est qu’il ne voulait pas être touché ; de peur qu’on ne devine à quel point, il était un homme à fuir.

Fuir, c’était sans doute le sentiment qui le détruisait de l’intérieur. Celui qu’on ne prenait plus la peine de le voir, de s’arrêter sur son chemin. Qu’il serait toujours trop compliqué pour un amoureux, trop laid, trop maladroit ou trop malade. Qu’il serait toujours l’ami sacrifié car il est moins important que les autres ou qu’on lui accorde moins de confiance. Car il n’est sans doute ni aimé, ni apprécié, ni même respecté. Il ennuyait. Sans même savoir pourquoi.

Il fallait éloigné ses pensées, au moins pour la journée. Des pensées qui hors mois, hors jours, hors contexte, étaient toujours les mêmes. Tournant et se retournant dans sa tête, comme un mauvais scénario de manga peut se reproduire à tous les épisodes.

Et là, installés sur les sièges arrières de la voiture de cet inconnu, les deux enfants de Lun regardaient par la fenêtre. Ils étaient sages, au moins pour l’instant. Le silence religieux qui s’était installé les avait troublé. Un silence qui convenait parfaitement à Philip, puisque le gamin minimisait son temps de parole au maximum et qui pesait sur les épaules de sa sœur se demandant si quelque chose de grave s’était passé, sans mettre de mots dessus. Sans comprendre.

De toute façon, elle ne tarderait pas à s’égayer, en voyant les deux adultes devant remuer. En voyant un morceau de papier entre les deux sièges, que Lun regardait.

« C’est quoi ? » Demanda la petite fille, visiblement plus rapide à parler que son père ou que son frère.

Lun Marv se retourna vers la petite qui trépignait déjà sur son siège, jouant avec la ceinture de sécurité qui lui avait mise, alors que la ceinture latérale reposait derrière afin de ne pas lui étrangler le cou.

« Ivory veut savoir si vous avez faim … »

Il ne fit pas la remarque que l’homme avait faim, lui aussi. Sans doute car cela lui sembla anodin. Il ne fit pas la remarque que l’homme avait juste demandé s’il avait mangé, car posé ainsi les enfants auraient dit oui : ils avaient bu un chocolat chaud.

Judith fit une moue. Cette moue que toute les gamines de cinq ans font avec leurs visages quand elles sont en train de réfléchir à un sujet très important.

« Moi, j’ai faim ! Je veux des pancakes ! » S’exclama joyeusement la petite, avant de rajouter plus rapidement, de manière précipitée, comme-ci elle craignait de se faire gronder d’avoir oublié : « S’il te plaît. »

Lun tourna la tête vers son fils, qui regardait au travers du carreau. Voyant qu’on l’observait, il détourna le visage pour fixer son père. L’enfant ouvrit la bouche, mais soit incapable de trouver ses mots, soit perdu ailleurs, ou trop timide aucun son ne sorti.
Judith posa sa main sur celle de son frère : « Tu veux manger ? »
Il fit oui de la tête et se remit à observer la fenêtre.

Une fois la réponse obtenue, Lun se retourna vers Ivory : « Ca me semble une bonne idée, un café ne serait pas de refus. »

Maintenant qu’il avait donné sa réponse, Lun passa une mèche de cheveux derrière son oreille. Il ne se souvenait pas avoir vu Ivory à la mairie, lors du tremblement de terre. A dire vrai, il ne se souvenait de pas grand-chose. Il aurait voulu poser la question, mais l’endroit ne lui semblait pas approprié : conduire ou écrire, il faut choisir.

Il replongea du coup dans le silence, se perdant un peu dans ses pensées, tournant autour d’Ivory. A savoir ce qui avait pu se produire. Il l’aurait sans doute su s’il avait gardé le contact avec son frère ; mais il le voyait moins. Il voyait moins tout le monde. Et il finissait pas ne voir plus personne. Ce qui n’était pas triste. Ce ne devait pas l’être, puisqu’il devait apprendre à s’en accorder.

Qu’était-il arrivé à Ivory pendant le tremblement de terre ?

Lun avait été gravement blessé. A dire vrai, il était fortement possible qu’en refusant de se soigner correctement, il entraînerait sa chute plus tard. Pour l’instant, à part souffrir de maux de tête, et de douleurs parfois musculaires, il n’avait pas vraiment de vraies douleurs. Et il s’en était bien remit.

Judith et Philip avaient été cherché par un ami de Lun. Ils avaient joué à des jeux vidéos, manger beaucoup trop de biscuits et avaient pu joyeusement l’énerver. Ils n’avaient pas vraiment eu conscience des événements.

Qu’était-il arrivé à Ivory pendant le tremblement de terre ?

Secoua ses mèches blondes, Lun soupira. Ce n’était peut-être pas la peine de se poser autant la question, il avait envie de profiter de cette journée, de ce moment, qu’il attendait avec impatience depuis l'email.

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MessageSujet: Re: Hakuna Matata [Lun]   Hakuna Matata [Lun] EmptyJeu 3 Juil 2014 - 19:57

« C’est quoi ? »

La voix si claire de Judith perce le silence de la voiture avec une étonnate clarté. Un coup d'oeil dans le rétroviseur, je peux voir qu'ils sont sages. Je ne sais pas si c'est le fait que ça soit le matin - personnellement, j'ai tendance à être nettement moins enjoué aux aurores que vers 22h - mais c'est agréable. Les enfants de Lun ont toujours été agréables.

« Ivory veut savoir si vous avez faim … »  

J'attends le verdict. Judith semble peser le pour et le contre. Philip est toujours aussi silencieux. Je m'attarde deux secondes sur lui. Toujours absorbé par le paysage en plein éveil. Je me demande à quoi il pense ... Est-il en train de rêvasser ? Est-ce que ses pensées sont assez colorées ?

« Moi, j’ai faim ! Je veux des pancakes ! »

Je souris. Je me demande si elle a l'habitude de manger ça, ou si l'occasion lui permet d'espérer obtenir quelque chose qu'elle n'a pas souvent l'occasion de déguster. Des vrais pancakes au Japon, il ne faut pas trop en demander, mais ils ont leurs propres douceurs tout aussi délicieuses et qui peut ressembler à des pancakes.

Philip ouvre la bouche mais ne parle pas. Je le regarde par le rétroviseur. Sa soeur est là pour faire le lien entre lui et le reste du monde, à ce que je vois. C'est drôle, moi aussi j'avais une petite soeur qui parlait pour moi. Bon, elle s'appelait Lloyd et n'était pas très féminine, mais elle avait - et a toujours - le don de me comprendre mieux que quiconque. Le lien entre eux deux doit être fort.
Je regarde Lun. Le lien entre eux trois doit être très fort.

« Ca me semble une bonne idée, un café ne serait pas de refus. »

J'acquiesce avec le sourire. Moi aussi j'ai bien besoin de quelque chose pour me sustenter. Mon corps ne sera pas d'accord d'arpenter Disney sans quelque chose de solide àse mettre sous la dent.

Ceinture pour tout le monde, je démarre. Je sors rapidement de la ville, je n'ai pas envie de m'attarder à Keimoo. Il y a d'autres grandes villes sur le chemin qui mène à Tokyo, je trouverai bien un endroit sympathique pour emmener les enfants. Quelque chose de discret ? Quelque chose de résolument japonais avec un tas de décoration 'kawai' et des serveuses en costume ?

Lun soupire. Peut-être que le silence le pèse.

On passe plusieurs villes, petites, moyennes, un grande, et finalement on arrive à Tokyo. Disneyland est dans la baie, on devra traverser une bonne partie de la ville. Je regarde l'heure et hésite. Finalement, le temps d'arriver à destination, il sera l'heure du petit-déjeuner. Le temps d'un feu rouge, je prends mon carnet et écrit à l'attention de Judith :

" Partager des pancakes avec ta princesse Disney préférée, ça te dit ? "

Je présume qu'elle aime les princesses Disney, mais elle pourra choisir le Capitaine Crochet si ça lui chante. Le feu passe au vert, je me reconcentre sur ma conduite qui devient de moins en moins fluide à mesure que l'on rentre dans le coeur de Tokyo.
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MessageSujet: Re: Hakuna Matata [Lun]   Hakuna Matata [Lun] EmptyDim 13 Juil 2014 - 2:04


Là encore, Lun doit lire ce qui est écrit pour le traduire. Judith, en semble amusée, comme un jeu, auquel elle ne connait pas encore toutes les règles. Sa princesse Disney préférée, elle ne sait pas tellement laquelle, elle aime. La princesse préférée de son papa, c'est Belle, de la Belle et la Bête et Princesse Raiponce … ; même si plus tard, il aimerait également Elsa. Simplement parce qu'elle est libre, libre d'être différente, mais condamnée à la solitude par cette différence. Un sentiment qu'il connait bien.
Judith aime Rebelle et Ariel. Ariel de la Petite Sirène, le 1, car elle n'aime pas les suite à l'exception du Roi Lion dont elle aime les chansons. Elle aime Ariel, pour ses cheveux, pour sa voix, pour son envie de voir le monde des hommes, bien qu'elle est heureuse dans la mer. Elle comprend ce sentiment. Judith est heureuse, toujours. Le malheur, elle ne le vit qu'au travers des yeux de son père ou de son frère ; elle n'en comprend pas bien le sens. Elle aimerait, mais ça ne la touche qu'au travers les sentiments qu'elle a pour eux. Parfois, elle est comme Rebelle ou comme Ariel, elle aimerait voir ailleurs. Voir, comment ça se passe, dans d'autres villes, d'autres pays. Son âme de voyageuses, qui lui donne envie d'apprendre des tas de langues pour mieux communiquer.
Philip, lui, n'a pas de Princesse Disney préférée. Mais il est le méchant du Roi Lion, parce qu'il aime sa chanson. Il aime bien le Prince, de la Princesse et la Grenouille, parce qu'il joue de la musique et le prince de Raiponce, car il est drôle, mais de Disney, il préfère les animaux : frère des Ours, le Roi Lion, les Aristochats. Il est moins touché par les histoires de Princesse, sans doute parce qu'il ne comprend pas bien l'intérêt de l'Amour, des Princes et des Princesses. Cela ne l'impressionne pas : Il a beau n'avoir que cinq ans, il sait déjà que l'Amour rend les gens stupides, et il connait déjà bien trop de princes et de princesses pour ne pas savoir que les Disney mentent sur eux.

La voiture roule, et le petit garçon est hypnotisé par l'extérieur. Ses yeux fixent la route, il imagine une personne qui court à coté du véhicule. Il imagine des tags et des graffitis sur les murs vierges et se chante une musique rock dans la tête. Lorsqu'il arrive à California, il se perd dans ses paroles. Il se perd aussi dans le sens.
Il réalise seulement, que sa sœur lui parle. Un truc, à propos d'une de ses amis, ou de l'ami d'un ami, qui a décidé de faire une fête d'anniversaire déguisé. Judith ira, pas Philip. Philip n'est pas trop à l'aise en société.

Au fond, il est impatient de voir Disney, mais ne le montre pas. Elle le fait pour eux deux. Il ne sait pas bien non plus qui est l'homme qui conduit la voiture. Est-ce qu'ils se connaissent ? Si c'est le cas, pourquoi est-ce qu'il ne s'en souvient pas ?

Petit, … Philip aimait à s'imaginait qu'il était déjà grand. Petit, Philip croyait que les adultes que son père fréquentait n'était que des personnages secondaires ; comme dans ces séries où le héros rencontre à chaque épisode un nouveau personnage, l'aide au cours de l'épisode et où ils se quittent bon ami à la fin, sans jamais avoir l'intention de se revoir.
Il avait en tête, cette vieille série que son père regardait tard le soir, fait de monde parallèle, où chaque monde se ressemblait tout en étant totalement différent. Presque une satire de l'histoire, mais, Philip ne savait pas bien ce qu'était une satyre.

Par contre, il savait qu'il avait peur de l'aide Humanitaire. Il ne savait pas bien ce que c'était, mais c'était toujours au milieu des guerres et des gens malheureux. « Une guerre dans telle pays, on envoie l'aide humanitaire. », « Une famine dans telle pays, on envoie l'aide humanitaire. » L'aide humanitaire, c'était sans doute un truc sacrement mauvais pour devoir ainsi se retrouver partout où il avait le malheur. Philip en faisait des cauchemars. Il rêvait que son père disparaissait et qu'il entendait le mot :

« On envoie l'aide humanitaire. »

L'Aide humanitaire, ce devait être ce genre de Dragon qu'il y a dans les Disney. Le genre qui essaye de manger tout le monde, qui prive les gens de nourriture et tue les gens. Le genre à provoquer des guerres … Oui, le garçon ne comprenait de ce fait pas, l'envie de son père, d'aider un jour l'aide humanitaire.

A moins que ce soit comme dans la série de Jumanji, où l'aide humanitaire était un gros tigre, qui était méchant parce qu'il souffrait d'une patte et qu'il fallait retiré une épine de son pied. Peut-être, oui, que c'était juste un détail de ce genre qui faisait que les gens étaient méchants. Une épine, à enlever, comme celles sur les tiges des Roses que son père aimait tant.

« On est bientôt arrivé ? »

La question de sa soeur le troubla. Il cessa de fixer la route, pour regarder en direction de son père. Il n'avait pas réalisé que ce dernier aussi parlait, couvrant le son de la voix de sa soeur par ses propres mots. Qu'avait-il pu dire ?

« … premiers séismes. J'ai eu peur, je dois l'avouer. (…) Heureusement, les jumeaux ont été retiré de l'école par un ami et il les a gardé. J'ai été rassuré en lisant le message qui m'informait qu'ils allaient bien. Je ne sais pas sinon, comment j'aurais réagit. »

Est-ce qu'au final, ça avait une vraie importance ?

« Papa, papa ... »

S'impatiente de son coté la fillette, sa soeur.

Philip cligne des yeux. Visiblement son père l'entend enfin et cesse de parler pour se retourner un peu, de son siège, et fixer la petite fille.

« Judith, on arrive bientôt. »

Visiblement, ce n'est pas une vraie réponse. Cependant, elle semble convenir à Judith, qui se mit à chantonner : « A tut, tut, pouet, pouet, la voilà ! La totomobile ... »

Cette chanson, …. C'est un calvaire. Philip l'entend toute la journée depuis que sa soeur l'a appris. A croire qu'elle n'en connaît qu'une. La petite fille le sait, que ça l'énerve, mais elle est trop heureuse pour s'en empêcher. Au fond, d'ailleurs, il l'aime bien. Parce qu'elle représente sa sœur. Parce que c'est chaleureux comme souvenir.

« C'est la première fois que je vais au DisneyLand du Japon. Je ne savais même pas qu'il y en avait un ainsi ... » Constate soudainement Lun.

Quoique …

Il lui semblait qu'une fois, l'un de ses amis l'avait invité à une soirée dans un bar. Une collecte de fond était organisé pour aider un camarade qui avait été volé. Lun avait donné une grosse part de ses économies, et on l'avait invité ensuite à DisneyLand, mais Lun avait refusé : faute d'argent. Il aurait sans doute, due, demander si on était d'accord pour lui payer. Mais il n'aurait jamais osé. De peur de déranger.
Au final, il avait bien fait. Ni le camarade, ni l'ami, ne l'étaient encore. Lun ne les voyait plus. C'était un peu le cas de tous les gens qu'il rencontrait. Il finissait toujours par cessé de les voir.

« Moi, aussi ! » Fait remarquer la petite fille, derrière son père. « C'est la première fois ! »

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