BOUMTCHAKAWOWOW. [ Yume. ]

Sujet: BOUMTCHAKAWOWOW. [ Yume. ] Dim 22 Sep 2013 - 7:45

BOUMTCHAKAWOWOW.

29 juillet 2013.
Une semaine avec le séisme qui ravagera Keimoo.

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Les voix résonnaient, comme des gongs, et se transmettaient comme des fantômes de l’autre côté du réceptacle électronique, leur stridence atténuée dans une foule de vrombissements digitaux. Kohaku Joshua cligna des yeux, perplexe, étirant ses orteils, et cherchant dans la pénombre de la chambre le mollet de son partenaire du bout d’un ongle. Toujours présente était la silhouette mal-définie de Zakuro, de laquelle émanait des quantités de chaleur presqu’inconfortable. Il ne rêvait donc pas, ne s’était pas perdu dans des épopées mentales qui lui parlaient en usant de la voix sucrée de Yume Namida. Ceci était bien réel. Il se redressa sur ses coudes, glissant des doigts arachnéens dans sa chevelure désordonnée, tissée comme une toile, enregistrant lentement les paroles qu’on lui jetait piteusement à l’oreille.

Yume semblait nerveuse, inquiète.

« Quoi, tu veux que je vienne te chercher ? Euh . . . ‘ttend. »

La demande ne le déroutait guère, simplement, son cerveau ne coopérait pas et il était rentré dormir à l’Académie en vue d’un examen, ce qui signifiait qu’il allait devoir escalader les grilles s’il voulait sortir. Ou chiper la clé de Zakuro.

. . . Meh.

« Litchi, l’est où ton phone ? », murmura le Cheshire reconfiguré, plus pour lui-même que pour un quelconque interlocuteur, pianotant ses phalanges sur un bout de peau dénudée et se redressant pour subtiliser ce qu’il reconnu vite comme un portable, oublié suffisamment près du lit pour qu’il n’ait guère besoin de s’en extirper. Conservant Yume au bout de la ligne et lui susurrant des idioties câlines somnolentes, il pianota des chiffres familiers sur le portable de Zakuro, lâchant un soupir grommelé lorsqu’une sonnerie stridente vînt se mêler à la voix de son rayon lunaire. Il se laissa choir en perpendiculaire sur le torse du Ciel, farfouillant sur la peau et tiraillant les angles pour sommer l’éveil. Parce que ce serait plus simple de s’endormir avec des épopées japonaises, samouraïs d’honneur bafoué, soufflées dans les oreilles, des rêves éveillés virevoltant sous la forme de mot, dressant des paysages oniriques. Des contes pour enfant sanglants.

On décrocha, au bout de la ligne. Les ongles de Chess se figèrent sur une côte

« Swan, hey, ouais, l’est tard, on s’en crisse. Faut que tu me rendes un service. Tu sortais en boîte c’soir, right ? »

[ . . . ]
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« Hey, Ijiwaru. Je file, j’ai un truc à faire. »

C’était en agrippant les épaules de son ami que Lawrence avait prononcé cette phrase, un pincement obtus assombrissant un brin ses traits d’un général lumineux. Pincement qu’on remarquait à peine dans l’ambiance du bar où ils avaient choisi de squatter, lui et quelques fêtards, dressant les remparts d’une jolie soirée à la fin indéfinie. Toutefois, Ijiwaru Tokura, ami des beaux jours et connard des nuits noires, remarqua l’étirement renfrogné du visage de son interlocuteur, le réceptionnant d’une élévation de sourcil, peu intéressé par l’histoire ayant provoqué la mauvaise humeur et plus par l’incidence que cette dite humeur aurait sur sa soirée. C’était Swanster le charismatique, Swanster qui mettait les gens en confiance et attirait la jolie marchandise. À lui seul, son succès brillait moins fort à l’horizon.

Il tenta d’attraper le poignet du grand blond qui s’éloignait déjà.

« What, mais si tu t’en vas, je . . . »

Mais Lawrence n’avait pas attendu qu’il réitère à sa déclaration et s’éloignait déjà, se dérobant à la vue de l’autre étudiant, fondant dans la masse de clients qui occupaient le bar à l’ambiance joviale, dérangé, mais décidé. L’air frais de l’extérieur attaqua impitoyablement ses pores, brusquant les ondulations qu’il avait nouées d’un ruban noir contre sa nuque par la même occasion. Il frissonna, serrant les pans de sa sobre veste contre son corps, contournant les têtes peuplant la rue en avançant, expression surie toujours collé au visage. Duty before fun, or something like that. Parce que Kohaku le lui avait demandé et que la situation se profilait comme terriblement familière dans l’esprit du populaire. Une créature perdue dans la rue, désorientée, abandonnée. C’était ironique que le chat le lui ait demandé, intonations mielleuses vibrant dans sa voix, murmurant un « te rappelles-tu de mon visage blafard strié de sang et des paroles incompréhensibles déboulant hors de mes lèvres ? » auquel Swanster ne pouvait se soustraire.

Magnétisé.

Il avala un soupir, une goulée d’air, dirigeant ses pensées embrumées d’alcool dans la direction de son but, de sa soi-disant mission. Mieux valait ne pas s’attarder sur les lèvres illustrant un sourire nacré d’horreur et les détails du sang logé sous les ongles. Celle vers qui il se rendait était perchée, pas de doute là-dessus, une épave, très probablement un navire coulée, mais Lawrence ne la percevait pas comme un danger pour autre qu’elle-même.

Le trottoir lui semblait infini. Pourtant, sa destination se situait à peine deux coins de rues plus loin, rangée parmi les autres bâtiments de l’arrondissement joncher d’alcool, de consommateurs assidus et d’âmes en quête d’amusement qui pullulaient présentement comme des guêpes aux alentours. Tout comme lui, celle qu’on l’avait envoyé retrouver appartenait à la dernière catégorique, bien que cela ne fut pas toujours le cas. Evelynn était tenté de la ficher dans la seconde, par simple constatation de ses déboires passés et de sa prédisposition à la juger. Des yeux vitreux et une bouche fumante, la vie coulant sur le corps. Lawrence n’aimait pas se rappeler ainsi de la demoiselle, préférait en apprivoiser le portrait que Kohaku lui peignait parfois, adorateur et distrait. Malheureusement, les souvenirs restent et les commentaires d’un William bafoué, lorsqu’il s’était adonné à lui parler de ses nouvelles habitudes de fêtards, restaient aussi. Ne devient jamais comme cela, Lawrence.

Pathétique.

Passé le second coin de rue, il reconnu l’enseigne et s’en approcha, il n’y avait pas grand monde qui trainait devant l’établissement, que quelques fumeurs ou danseurs qui fuyaient momentanément la chaleur. Une quinzaine d’individus tout au plus. Lawrence s’en approcha.

« Namida ! », lança-t-il froidement au vide, espérant que Yume surgirait de nulle-part et le suivrait sans se montrer récalcitrante. Il voulait en finir au plus vite avec cette histoire, agacé à l’idée de devoir lui venir en aide, mais trop opposé à l’idée de l’abandonner dans une situation que, selon les dires de Kohaku, elle ne croyait plus maitriser. Peu importe ce qu’il pensait d’elle, il ne pouvait pas l’ignorer.

« Namida ! », répéta-t-il d’une voix forte, promenant son regard tout autour, cherchant la colocataire de son creepie des yeux. Elle n’était tout de même pas restée à l’intérieur ?

Invité

Un soirée entre amies. Partagé entre cigarettes et alcool. Sauf que Yume est plutôt sociale, particulièrement avec quelques verres dans le sang. Si bien que d'aller de personnes en personnes, elle alla de bar en bar abandonnant son groupe sans même s'en rendre compte. Sauf à la fin, quand elle se retrouva avec un homme semblant vouloir la draguer. Et il n'en fallut pas plus pour faire paniquer la demoiselle, cherchant son portable en disant qu'elle appelait son petit ami pour qu'elle vienne la chercher et qu'elle se sentait fatiguée. Ca aurait pu se passer comme sur des roulettes, si la rebelle n'avait pas un don pour tomber sur les gens étranges. Parfois ça apportait de bonnes surprises avec Lun, Kohaku et Dorian. Mais certainement pas en cet instant puisque la personne la collait, allant parfois jusqu'à lui mettre une main au fesses. Si on pouvait s'attendre à ce que Yume sorte les griffes avec sa tombe de laque dans son sac, ce fut plutôt l'effet inverse. Ne voulant pas l'énerver et être poursuivie, elle se contenta de faire comme ci de rien n'était tentant désespérément de laisser son popotin loin des mains baladeuses.

C'est après l'avoir finalement semé que la rebelle se décida à appeler son Koala tentant de cacher sa panique pour ne pas trop l'inquiéter et lui demander de venir la chercher. Hors de question de rentrer seule. La demoiselle était trop peureuse pour ça. Et ce n'était définitivement pas les paroles du creepy qui allait l'aider à se calmer. Son esprit hurlait un « JE VEUX RENTRER ». Elle voulait un thé et se blottir dans ses bras et ses fringues. Ouais, une bonne fin de soirée en perspective.
Mais juste en perspective, puisqu'elle entendit un « Swan » et « Tu veux bien aller la chercher ? ». La japonaise devina tout de suite qu'il était avec Zack. Crétin, ordure, connard. Ca commençait par lui piquer son captain une nuit et ça finissait par un « toujours ». Pour le coup, celui qui lui avait fait peur venait de disparaître de son esprit. Seul l'idée d'asperger les yeux du grand dadet avec sa bombe de laque, brûlait dans son esprit. Oui, c'était une pure jalousie enfantine. Néanmoins, elle savait parfaitement qu'elle était moins intelligente que Zack. Moins de finesse d'esprit. La rebelle préférait dire « merde » et foncer dans un mur, et elle pouvait comprendre qu'on ne recherchait pas spécialement ce genre de compagnie.

Quoiqu'il en soit, elle raccrocha assez abruptement au nez de Kohaku, bien décidé à lui faire comprendre qu'elle boudait, même s'il devait être trop à côté de la plaque pour s'en apercevoir. Il remarquera le lendemain... Si Yume oubliait pas de tirer la tronche, et c'était pas encore gagner. En plus c'est frustrant de sauter dans les bras de quelqu'un et de se dire « Zut, je devais tourner les talons... J'ai oublié ». Elle devrait écrire un mémo sur son portable avec une alarme. Et la rebelle espérait le faire culpabiliser. Un rire enfantin et diabolique naquit dans son esprit, avant de se rendre compte où elle était. Et pourquoi elle l'avait appelé.

Elle sortit dehors histoire d'être plus tranquille puisqu'il n'y avait pas beaucoup de monde. C'était sans compter quelqu'un d'autre qui se mit à parler avec elle. Et avec la frayeur de l'autre, la demoiselle ne fut absolument pas rassurée, si bien qu'elle prétexta devoir rentrer parce qu'elle avait froid et que ses amies devaient se demander où elle était. Yume fit en sorte d'être toute petite. Encore plus petite que sa taille normale. Sauf que... Il y a toujours un détail qu'elle oublie dans ces cas là. La rebelle ne sait absolument pas être discrètes, si bien qu'elle marcha sur quelques pieds et renversa une ou deux boissons sur son passage. Et de tendue, elle devint vite fébrile, se mettant à trembler légèrement. Et c'est donc le plus naturellement du monde qu'elle décida de poser un lapin au blond pisseux. Pas question d'attendre de perdre un oeil avec un bout de verre, pas question de supporter la présence d'un autre homme sur ses fesses. Prenant ses clic et clac, elle sortit du bar à la vitesse de l'éclair pour percuter de plein fouet... Swan.

Yume hésita entre se jeter dans ses bras, et le frapper, et s'en sans rendre compte la demoiselle lui lança un regard boudeur. Elle était plutôt mal à l'aise de l'avoir dérangé étant donné qu'ils ne se fréquentaient pas. Pour le coup, elle n'appréciait pas trop que son koala lui ait fait ça, bien qu'elle savait que ça relevait de l'égoïsme.
Fourrant ses mains dans ses poches puisqu'elle ne savait pas trop quoi faire, l'idée de lui dire un « merci » effleura son esprit. Mais la japonaise lui avait rien demandé. Et toc. Et c'est donc le plus naturellement du monde, qu'elle lui donna un coup de pied dans le tibias sans faire mal.

-T'es en retard.

En pleine crise de mauvaise foi la petite. Et c'est tout aussi naturellement qu'elle se colla tout doucement à lui. Fallait pas oublier que c'était un ami du captain. Donc il était forcément cool. Ou pas...

L’opération sauvetage, jusqu’à présent, était loin de se passer comme sur des roulettes et Lawrence commençait presque à se trouver étrange de héler le mot ‘larme’ à répétition, promenant son regard comme un vautour affammé sur toutes les têtes qui s’adonnaient à sortir de l’établissement. Les convives du lieu lui lançaient des regards obliques et le blondinet priait distraitement qu’aucun d’entre eux ne soit en mesure de le reconnaître. Ça, ce serait le pied, vraiment. Il inspira une énimème fois, récupérant l’air qui lui permettrait de scander un peu plus fort le nom de famille de la problématique demoiselle, la barque trouée, qui s’était égarée au fond d’une mer humaine. Et l’inspiration stagna dans l’air durant les quelques secondes qui furent nécessaires à la rencontre de deux corps. Un choc, qui envoya les yeux bleus se baisser sur la silhouette frêle de . . . pile de celle qu’il était venu sauver des songes tortueux de la nuit. Il eut un vague sourire, en remarquant à demi que, conformément à ses vœux, Yume Namida était bel et bien sorti de nulle part, mais la mimique ne dura pas.

Visiblement, la jeune femme était au courant de son rôle de remplaçant et, à en juger par la moue boudeuse qu’elle lui accorda, ne s’en réjouissait pas particulièrement. C’est donc en assénant un léger coup de chaussure contre son tibias qu’elle salua sa présence.

« T’es en retard. »

Lawrence grimaça vaguement, son visage adoptant une expression plus capricieuse que ce qu’il montrait généralement. Ses lèvres se pincèrent, ses sourcils s’abaissèrent et il répliqua d’un ton cinglant à la remarque railleuse de Yume.

« Et toi très peu reconnaissante. »

Il supportait mal de s’être déplacé uniquement pour recevoir un tel traitement et l’idée d’abandonner la brunette à son sort nocturne s’insuffla sournoisement dans son esprit. Il s’agissait, néanmoins, du genre de proposition mentale qu’on pense sans jamais osé les mettre en action, car elle vont à l’encontre de nos valeurs profonde. Lawrence ne laisserait jamais quelqu’un qui nécessitait de l’aide pâtir pour quelque chose d’aussi banal qu’une attitude peu reluisante. Le populaire laissa donc la jeune femme se blottir contre lui, lui imposant vaguement l’image d’un lapinet noir en quête de chaleur, et se contenta simplement de soupirer, tout en passant doucement un bras autour de ses épaules :

« On dit ‘merci’, Namida. »

Il la laissa l’utiliser comme doudou quelque longues minutes, portant attention aux mélodies de la nuit pendant qu’elle se calmait, réfléchissait à son comportement ou éxécutait n’importe quel autre dédalle mental dont il n’avait ni cure, ni connaissance. Après un moment, toutefois, il la secoue sans brusquerie, la détachant de lui pour poser un regard vaguement sévère sur sa silhouette. Après tout, Kohaku lui avait dit de venir chercher Yume, mais les détails avaient été brouillés par le ton ensomeillé de son ami et le pressentiment douteux de Swanster qui trouvait trop homologue cette soirée à celle qui l’avait vu trouver Kohaku, les avant-bras couverts de sang, en bordure d’une rue non loin. Il n’avait jamais demandé et Kohaku n’avait jamais rien dit, mais, à ce moment, c’était installé dans l’esprit du bienséant blond la constance des dangers qui arpentaient les coins sombres de Bougu. Ce soir là, Joshua avait été le danger, à double-tranchant, perdu dans la cacophonie de ses gestes, et, maintenant, Namida avait peut-tre souffer des dangers imposés par un autre. À priori, elle masquait bien son malaise si c’était le cas, mais Lawrence, mieux que quiconque, savait à quel point il était aisé de paraître, d’afficher ce qu’on voulait plutôt que ce qui était.

Il resserra le ruban qui gardait ses cheveux attachés avant de demander d’une voix presque soucieuse :

« Je n’ai pas très bien compris quel était le problème ? Kohaku dormait à moitié au téléphone. T’est-il arrivé quelque chose ? »

Puis, sans demander la permission, il se saisit de la main, si petite dans la sienne, de la protégée de son étrange ami et l’invita doucement à le suivre. Puisque Kohaku habitait officieusement chez elle, il savait où il devait se rendre pour la ramener à bon port.

« Je dois te ramener chez toi, c’est bien ça ? »

Invité

-C'est pas un manque de reconnaissance.

Mais elle devait avouer qu'elle passait sa mauvaise humeur sur la mauvaise personne. Yume avait l'impression que Kohaku l'avait vraiment abandonné pour la laisser livrer à elle-même. On ne se montrait pas intrusif dans la vie des autres pour être aux abonnés absent dès qu'elle avait peur. Et l'idée d'avoir en plus enquiquiner Swan pour si peu finalement... Généralement on ne s'enfuyait pas pour un pauvre plan drague. Et si elle avait voulu que ce soit le populaire qui vienne la chercher... Elle l'aurait appelé. Parce qu'ils avaient beau ne pas se fréquenter, il passait parfois à l'appartement pour voir le chat. Yume avait son numéro, même si elle ne s'en servait jamais. Bref, la rebelle était profondément déçue que son koala n'est pas compris ce qu'elle voulait vraiment. Ou alors il s'en foutait, mais ça lui faisait un peu plus mal au cœur de croire ça. Même si, elle devait rationalisé la situation en se disant que Kohaku était occupé et ne pouvait pas venir la chercher... La demoiselle lui en voulait quand même.

Swan ne semblait pas comprendre non plus d'ailleurs, puisqu'il réclamait un merci. Mais comme Yume n'aimait pas faire ce qu'on lui disait, elle se tut profitant de la douce étreinte qu'il lui offrait. Ce qu'elle trouvait étonnant. La demoiselle s'était attendue à être repoussée, mais il n'en était rien. Il endossait le rôle de peluche sans râler. Et elle devait avouer que ça faisait du bien. La japonaise se sentait un peu plus en sécurité maintenant. De là, à l'avouer à Swan ? Certainement pas. Il y avait des limites à pas franchir.
Elle quitta ses bras à regret pour y sentir des yeux plutôt malveillants braqués sur elle. En cherchant la source, elle grimaça bien vite en voyant de jolies filles, sans doute pas trop d'accord que le populaire lui fasse un câlin. La demoiselle jeta un coup d'oeil à son pseudo sauveur. C'est vrai qu'il était beau. Qu'il sentait bon. Qu'il était gentil... Quand il voulait bien. Mais c'était pas une raison pour recevoir des yeux noirs. Et puis Dorian était carrément plus beau ! Ok, c'était très subjectif comme point de vue, et alors ?

Elle releva la tête vers lui, dans l'idée de lui faire la remarque, mais la rebelle abandonna bien vite en croisant son regard sévère. Soupirant profondément de lassitude, elle s'abstint de tout commentaire, mais ne se gêna pour se dire que si c'était pour sentir le regard noir de Swan sur elle, autant rentrer toute seule. Yume n'avait aucune envie de le supporter et encore moins de répliquer comme elle se faisait habituellement. Et maintenant, il avait le culot de lui demander ce qui n'allait pas, ce qui ne fit tirer qu'un haussement d'épaules nonchalant.

-Non. Je voulais juste embêter Kohaku.

Ca n'allait certainement pas améliorer sa situation avec le blond, mais comme elle n'avait jamais été très estimée de sa part, la rebelle s'en foutait un peu. Ca lui était arrivé de se demander pourquoi avant de se dire que ça devait être son caractère trop enfantin qui ne devait guère lui plaire. De son côté, ce n'était pas le grand amour non plus, alors elle y trouvait son compte. Swan semblait trop « parfait », trop arrogant, trop maniéré... En plus de sembler tellement... Plat avec son image de gentil populaire. Ce que les gens oubliaient, c'était qu'il devait s'en taper pas mal des filles avec sa gueule d'ange avant de les jeter comme des vieilles chaussettes. Mais le tout avec politesse, alors ça devait mieux passer qu'un « Adieu, t'étais un bon coup ».
Et il améliorait pas son cas en lui prenant la main. Tout son corps vint se raidir à ce contact qu'elle n'avait pas vu venir, et elle dégagea rapidement ses doigts du populaire. Les gens qui pouvaient la toucher sans permission se comptait sur les doigts de la main : Dorian, Kohaku et Lun. Ni plus, ni moins.

-J'ai pas envie de me prendre un couteau dans le dos par tes fans.

Pour une fois qu'elle servait à quelque chose ses greluches. Si elle avait été de bonne humeur, sans doute qu'elle aurait fait en sorte de les voir s'énerver dans leurs coin, malgré le contact, mais... Pour le moment, Swan semblait d'humeur massacrante, et il entraînait Yume dans son humeur. Ou alors ça avait été l'inverse. Mais le résultat était le même. La rebelle sentait une ambiance assez... tendue. Mais c'était toujours mieux que de paniquer dans son coin. Et même si, elle aurait préféré éviter Swan, elle devait avouer qu'elle se sentait en sécurité auprès de lui. Parce qu'elle le connaissait et qu'elle savait qu'il ne lui ferait pas le moindre mal.
Enfin ça, c'était juste avant la fameuse question qui la cloua sur place.

-Je sais que tu m'aimes pas, mais t'es pas obligé de me donner l'impression d'être un chiot perdu...

Ou alors c'était parce qu'elle était largement susceptible avec le populaire. Dans tous les cas, elle afficha une moue boudeuse en se retenant de lui dire qu'elle pouvait rentrer toute seule, histoire de ne pas lui donner l'impression d'être venu pour rien. C'est d'un pas rapide qu'elle rejoignit l'extérieur, attendant d'être relativement éloignée pour ralentir l'allure, et d'ouvrir la bouche.

-Je voulais pas te déranger, désolée.