₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

 

 Igarashi Ayame - V2

Aller en bas 
AuteurMessage
Ayame Igarashi
♥ Professeur d'Art {lycée}
♥ Professeur d'Art {lycée}
Ayame Igarashi


Capricorne Cheval Age : 33
Adresse : Campus universitaire, chambre 3 (avec Shiki Katsuragi)
Compteur 151
Multicompte(s) : Narcisse De Lioncourt & Andrea Stormdield

KMO
                                   :

Igarashi Ayame - V2 Empty
MessageSujet: Igarashi Ayame - V2   Igarashi Ayame - V2 EmptyVen 17 Fév 2012 - 22:17

Ayame Igarashi
    Igarashi Ayame - V2 2uhldfl
    .feat
    Aya©me
      • Sexe: Masculin.
      • Surnom(s) : Aya, la plupart du temps. Il s'est également vu attribuer un certain nombre de surnoms bizarre par ses amis de lycée. Le plus courant reste "Renard", attribué par Elyott.
      • Âge & Date de naissance : 15 Janvier 1991
      • Origine(s) : Japonaises.
      • Orientation sexuelle : Ayame s'est toujours considéré comme Bi, par conviction. Ce n'est cependant que récement que cela a pris une réelle signification.
      • Langue(s) : Japonais, très niveau d'Anglais, baragouine un peu de Français.
      • Étude(s) : Arts Appliqués.
      • Spécialité(s) : Illustration. (Troisième année)
      • Groupe : Artistes.
      • Club(s) : Art & Peinture [président].


>>> Aspect physique
.

    • Physionomie :

    Sept heures du matin. La sonnerie de mon réveil avait retenti depuis maintenant plusieurs minutes, et je tentai désespérément de lutter contre le sommeil, la partie consciente de mon esprit me soufflant que j'avais cours dans moins d'une heure, et que je n'avais aucune envie d'arriver en retard au cours de monsieur Hampford. J'émis un grognement peu motivé, et je m'extirpai de mes draps, frissonnant au contact de l'air sur ma peau.
    C'était décidément la dernière fois que je suivais Cameron en soirée. Parce que si mon colocataire tenait relativement bien l'alcool, ma petite stature ne m'aidait en revanche absolument pas à survivre à un jeu d'alcool en compagnie de ses amis de lycée. J'étais déjà considéré comme relativement petit au Japon, mais ici, en Angleterre, même les filles me dépassaient toutes d'au moins une demi-tête. Et je n'avais rien non plus à leur envier au niveau du poids, et la plupart d'entre elles me détestaient pour ne pas grossir, là où elle passaient leur temps à se surveiller. En revanche, je n'aurais pas volé une peu de masse musculaire supplémentaire : même si mes épaules et mes bras s'étaient légèrement développés depuis mon arrivée à Londres, j'étais loin du corps joliment sculpté de certains de mes amis, et le tatouage en forme de rose que j'abordais sous la clavicule gauche n'aidait certes pas.
    La seule chose que avait réellement changé, c'était que mon visage avait enfin gagné en maturité. Les gens me prenaient certes toujours pour une fille la première fois qu'ils me rencontraient, mais je n'avais presque plus besoin de sortir ma carte d'identité à tout bout de champ pour prouver que j'étais majeur - ce qui constituait un véritable exploit.
    Luttant pour ne pas me laisser retomber sur mon lit, je me frayai un chemin vers la salle de bain, slalomant parmi le joyeux bordel qui s'étalait dans ma chambre et dans le reste de l'appartement. Là, je fis une pause devant le lavabo, me passant de l'eau sur la figure dans l'espoir de retrouver une tête potable. En temps normal, je crois pouvoir affirmer que je possède des traits plutôt harmonieux. Un nez droit, des lèvres plutôt fines, et des sourcils très noirs, en ailes d'oiseau, encadrant mes yeux sombres. Mais, actuellement, j'avais avant tout la tête de celui qui s'est pris une cuite.
    Attrapant un peigne sur la tablette au dessus du lavabo, j'entrepris de mettre de l'ordre dans mes cheveux, laissant échapper un soupir à l'idée de devoir, comme toujours, prendre mon temps pour le faire, sous peine d'avoir l'air d'un épouvantail.
    J'avais toujours les cheveux de ce noir profond, typiquement japonais, mais ils abordaient à présent quelques mèches plus clair, châtain, vestiges des essais d'une amie anglaise qui mourrait d'envie de me faire changer de tête. Alors que je les avais presque toujours gardé longs lorsque j'étais au Japon (excepté lorsque le nouveau directeur avait insisté pour tout le monde ait "une allure et une tenue décentes"), ils étaient à présent plus courts que je ne les avais jamais portés : courts en dessous, plus longs sur le dessus et à l'avant, je les structurais à l'aide de gel, d'où le côté contraignant de devoir me coiffer le matin. Cependant, cette nouvelle coupe cassait un peu mon côté féminin, ce qui n'était pas plus mal.
    J'achevai enfin de me préparer en passant un trait de khôl noir autour de mes yeux ("T'as pas l'air assez gay comme ça ?" me disait toujours Cameron à ce sujet), et retournai enfin dans ma chambre, sans manquer de tambouriner à la porte de celle de mon colocataire pour m'assurer qu'il était réveillé.


    • Vêtements :

    Frissonnant dans mon boxer noir, je me précipitai aussitôt sur ma penderie, histoire de ne pas mourir d'hypothermie dans la minute. Là, j'attrapai un jean noir plutôt cintré, pestant brièvement en l'enfilant comme tous les matins, alors que mes pieds se prenaient - comme à chaque fois - dans l'ourlet. Je m'emparai ensuite d'un tee-shirt blanc, à manches longues, au col largement échancré, que je recouvrai aussitôt d'un pull gris en maille épaisse à col croisé, comme on en voyait partout ces derniers temps (j'avais beau ne jamais me fier totalement aux "modes" du moment, j'avais littéralement craqué sur ce genre de pull, et en avait rempli ma garde-robe).
    Cameron m'avait toujours reproché la quasi-absence de couleur de mes vêtements, mais je n'avais jamais prêté oreille à ses protestations : ma garde-robe presque exclusivement noire, blanche, brune et grise, me plaisait bien comme ça, et je n'avais absolument pas l'intention de changer mes habitudes. Mon colocataire maintenait que, habillé comme ça, je transpirait la "gay-itude" (selon ses propres mots) à deux kilomètres, mais j'aimais mon style un peu classieux, presque BCBG, qui détonnait fortement avec le reste de ma classe.
    Ensuite, je récupérai une paire de chaussure, parmi celles, innombrables, qui s'alignaient sous mon lit. Si Cameron me reprochait mon look, de mon côté, en revanche, j'abhorrais ses chaussures : d'infâmes Vans complètement défoncées, avec des lacets bicolores comme on en voyait au collège. Je leur préférais mes habituelles Richelieus noires ou bien mes bottines à talonnette, qui claquaient sur le carrelage des couloirs de l'école. Récemment, j'avais profité d'un peu d'argent qu'Osamu m'avait envoyé pour faire une folie, et m'offrir une paire de Repetto (les Zizi richelieu blanches vernies, une pure merveille !) que je portais autant que possible.
    Enfin, je parachevai mon look en choisissant soigneusement les petites boucles stylisées en argent qui ornaient mes oreilles percées (deux à gauche, deux à droite, dont une au cartilage) et la petite boule de mon piercing à la langue.

>>> Aspect psychologique
.

    • Psychologie :

    Me frayant à nouveau un chemin hors de ma chambre, je fis irruption dans la cuisine pour un petit-déjeuner express, accueillit par Cameron, parfaitement frais et dispo, qui me flasha un sourire éclatant.

    - Mornin' sweety !

    - 'Morning.

    Je m’affalai sur la chaise la plus proche, attrapant au vol un toast que m'avait préparé Cameron, le bénissant de toujours penser à en faire pour moi.

    - Même pas foutu de préparer ses toasts lui-même, railla-t-il comme s'il avait lu mes pensées. Feignasse, va !

    Je fis mine de m'offusquer, lui lançant un regard courroucé.

    - Moi, feignasse ? Je t'en prie !

    - J'te ferai remarquer qu't'es presque systématiquement en retard le matin, rétorqua-t-il en levant un sourcil.

    - Mais je me lève avant toi ! C'est juste que je mets du temps à me préparer, voilà tout.

    - C'est ça. Feignasse et perfectionniste. T'es au courant que ça pas hyper-compatible, ça ?

    Je lui répondis d'une petit grimace ennuyée. Il avait parfaitement raison, malheureusement. J'avais beau avoir un goût prononcé des choses bien faites, je faisais aussi la plupart du temps preuve d'une flemme immense. Résultat, même si je n'avais jamais rendu un projet inachevé, par exemple, il m'arrivait régulièrement de devoir le terminer la veille au soir.
    De plus, ma flemme faisait de moi quelqu'un d'éminemment bordélique, aspect de ma personnalité qui jurait d'ailleurs terriblement avec mon aspect classieux. Cameron ne manquait d'ailleurs jamais de me le faire remarquer, ce à quoi je lui rétorquais généralement que sa chambre était dans un état bien pire que la mienne.
    Nos joutes verbales étaient par ailleurs devenues une habitude, et nos amis nous comparaient souvent à un vieux couple : mon côté sarcastique et légèrement venimeux s'accordait parfaitement à sa façon de charrier les gens joyeusement, avec ses blagues de merde (il fallait bien l'avouer). J'avais nettement pris en assurance depuis mon arrivée à Londres, et, là où, deux ans plus tôt, j'avais tendance à rester en retrait dans les conversations, j'y participais à présent activement, et mes amis me jugeaient terriblement bavard. Même mes professeurs s'accordaient à le dire, et s'il n'y avait eu mes bons résultats, ils m'auraient déjà rabroué depuis longtemps.
    Le regard encore un peu vague, je mâchouillais mon toast en agitant un pied, ce que Cameron remarqua aussitôt.

    - Arrête de stresser, Aya, on s'ra pas en r'tard, j'pense, me rassura-t-il avec un sourire.

    Je lui souris avec gratitude, toujours ravi qu'il ait si vite remarqué mes tics - et ils étaient nombreux. J'agitais un pied quand j'étais nerveux, je faisais claquer mon piercing sur mes dents quand quelque chose m'agaçait, et je penchais immanquablement la tête sur la droite quand j'étais attentif ; la liste étant évidement non-exhaustive.
    De façon générale, j'aimais à dire que Cameron était probablement le colocataire idéal : facile à vivre, il savait gérer avec brio mes sautes d'humeur et ma mauvaise foi passagère des mauvais jours. Car si j'étais de manière générale plutôt souriant, il m'arrivait d'avoir des passages à vide, et je devenais invivable (Cameron disait alors que je devais avoir mes règles, ce qui le faisait rire comme un bossu - moi, beaucoup moins). Il avait cependant vite compris qu'il suffisait de me laisser tranquille, et que je me calmais rapidement tout seul, ce dont je lui étais grandement reconnaissant.

    Le petit-déjeuner terminé, je retournai dans ma chambre, marchant au passage sur quelque chose au sol qui me fis pester contre mon côté bordélique. Je constatai en me baissant pour le ramasser qu'il s'agissait en fait d'une des innombrables étoiles lumineuses qui décoraient mon plafond : je n'avais jamais été très à l'aise dans le noir complet et les avait installées presque dès mon arrivée ici, mais elles n'étaient visiblement pas de très bonne qualité et tombaient sans arrêt.
    Dans un même mouvement, j'attrapai mon sac et mes clefs, avant de récupérer mon portable sur ma table de nuit. Je constatai deux appels manqués, et me mordit la lèvre, gêné. Les deux étaient de John. Je ne manquais pas vraiment de temps, mais j'avais cette fâcheuse manie de toujours repousser à plus tard les choses à faire, et de ce fait, j'avais tendance à donner assez peu de nouvelles à mon petit-ami, ce qui, je le sentais bien, commençais à l'énerver passablement.

    - Ayame ! On ya va ! me lança Cameron depuis l'entrée.

    - J'arrive ! répondis-je sur le même ton, glissant mon portable dans ma poche.

    Il fallait définitivement que j'appelle John. Je notai mentalement de m'en occuper en rentrant, et me précipitai dans l'entrée, avant de sortir à la suite de Cameron.


    • Particularités :

    Il faisait encore froid pour cette fin de mois de Mars, et nous marchions à grands pas pour rejoindre notre école, à trois pâtés de maison de là. Si nous passions notre temps en cours et à l'appartement à discuter, nous avions en revanche pris l'habitude de rester silencieux pendant le trajet, tous deux concentrés sur notre musique. J'avais toujours été assez mélomane, et mon baladeur ne me quittait pour ainsi dire jamais, notamment en cours : la musique me servait d'inspiration quand je dessinais, et je ne pouvais être plus motivé que les écouteurs vissés dans les oreilles.

    - Au fait, lança Cameron à mi-parcours, rassure-moi, y'avait rien à faire pour ce matin ?

    J'eus une légère grimace.

    - Non, ne t'inquiète pas. Tu l'aurais su, crois-moi.

    En effet, le cours de monsieur Hampton, le mardi matin, était le cours de Webdesign, et rien ne pouvait me perdre davantage qu'une ligne de code. Ainsi, je passais tellement de temps à pester qu'il n'était pas difficile de savoir quand je travaillais dessus.
    Non, mon domaine à moi, c'était bien le dessin pur. J'avais bien conscience que l'informatique faisait maintenant partie du métier, mais j'étais décidément plus à l'aise avec mes crayons et mes pinceaux. Même la palette graphique avait tendance à me rebuter, bien que j'en admette sans problème l'utilité.
    Par ailleurs, si l'informatique était pour moi un vrai casse-tête, j'avais en revanche la chance d'être relativement bon en écriture. Je n'étais certes pas le meilleur, mais j'avais passé une grande partie de mon enfance plongé dans les bouquins, et n'en étais en quelque sorte jamais ressorti.
    Quelque part, la seule chose qui pouvait me sortir d'un de mes livres préférés était une bonne série télévisée. Ce passe-temps, c'était Cameron qui me l'avait fait découvrir, et nous passions des soirées entières à se mettre à jours dans nos séries préférées, et à grignoter les trucs les moins diététiques que nous pouvions trouver. Nous étions tous deux terriblement gourmands, et ayant en commun notre amours des sucreries et notre capacité à ne pas grossir, nous ne nous gênions pas pour en profiter. Ça, et les cafés de Starbucks, évidemment. Je faisais une consommation industrielle de cafés Starbucks.

>>> Biographie
.

    • Histoire :

    - Maman !

    Le soleil était déjà haut dans le ciel. La lumière inondait la pièce, révélant le ballet incessant de la poussière en suspension dans l'air. Attrapant au vol mon fourre-tout - qui contenait tout mon matériel de dessin, en plus de quelques affaires de cours - je dévalais déjà les escaliers, hélant au passage ma mère qui s'affairait dans la cuisine.

    - Mamaaan, pourquoi tu m'as pas réveillé !

    Sans s'émouvoir, elle passa la tête par l'embrasure de la porte avec un sourire bienveillant.

    - Parce que qu'il n'est que 9 heures, mon chéri, répondit-elle posément. Ton cours a été déplacé, tu te rappelles ?

    Je la fixai un bref instant d'un air bovin, avant de me laisser tomber sur la chaise la plus proche. Exact. J'étais tellement obnubilé par le fait d'arriver à l'heure au seul cours de la semaine qui m'intéressait réellement - mon cours de dessin - que j'avais complètement oublié qu'il avait été exceptionnellement déplacé à cet après-midi, pour quelque obscure raison.
    Je poussai un soupir.

    - Bon, je lâchai en désignant mon sac. Je vais reposer ça, du coup.

    D'un pas à présent beaucoup moins précipité, je remontai les escaliers pour rejoindre ma chambre. Celle-ci occupait une grande partie de l'étage, et était encombrée, sur la droite, par une immense table qui me servait de bureau et de table à dessin.
    Dans les escaliers, au mur, était affichée une série de photos de ma mère et moi, avec parfois un membre de sa famille, ou un ami. A la maison, c'était juste nous deux. Mon père l'avait quittée à ma naissance, et nous ne nous en portions pas plus mal. Ou du moins, il ne m'avait jamais réellement manqué.
    Comme à chaque fois que je venais à y repenser, je me permis un sourire, en pensant à cet homme, le rabrouant intérieurement d'avoir laissé derrière lui une femme comme Tsubaki Igarashi, simplement parce qu'il avait pris peur à l'idée d'avoir un gosse aussi tôt. L'imbécile.

    Réintégrant ma chambre, je songeai un instant à me recoucher - après tout, rien ne m'obligeait à rester debout - mais mon estomac me rappela bruyamment à l'ordre.

    Refaisant le trajet dans l'autre sens, je découvris ma mère dans la salle à manger, en train de dresser la table du petit déjeuner (oeuf-bacon-porridge, à l'anglaise ; nous avions passé toutes nos précédentes vacances à Londres, chez des amis de la famille, et avions gardé certaines habitudes) en chantonnant.
    Une minute. "En chantonnant" ? Ma mère ?
    Je voulais bien admettre qu'elle puisse être de bonne humeur, mais jamais, au grand jamais je n'avais vu ma mère chantonner. Question de dignité.
    Et si de la voir ainsi aurait probablement dû me réjouir, je ne réussissais qu'à ressentir une vague inquiétude, comme un mauvais pressentiment.

    - Tu sais, commença-t-elle tandis que je prenais des couverts dans le buffet, ça tombe plutôt bien, que ton cours ait été repoussé.

    Machinalement, je cherchai son regard afin de me rassurer, mais il ne me fallut pas longtemps pour constater qu'elle évitait de me regarder dans les yeux.

    - Ah oui ? répondis-je d'un ton qui se voulait le plus neutre possible.

    - J'ai, hum... Un rendez-vous, ce midi. Et j'aimerais beaucoup que tu viennes avec moi, lança-t-elle d'une voix douce.

    Même si je me doutais de ce dont il s'agissait, je fis comme si je n'avais pas encore compris.

    - Avec qui ?

    Elle se tourna vers moi, avant de s'assoir lentement.

    - Ecoute... Voilà, il se trouve que j'ai... Rencontré quelqu'un, il y a à peu près un mois. Et je crois bien que c'est sérieux.

    "Sérieux" ? Ce mot me restait en travers de la gorge.

    - Aussi sérieux que la dernière fois ? Je lâchai d'un ton un peu plus mordant que je ne l'aurais voulu.

    Son air peiné me fit aussi regretter d'avoir été si mesquin. En effet, sa précédente rencontre avait été tout, sauf sérieuse, et s'était plutôt mal terminée. Ma mère n'avait que 33 ans - autrement dit, elle n'en avait que 17 à ma naissance (J'étais ce qu'on pourrait appeler un "incident de parcours", bien qu'elle ne m'ait jamais considéré comme tel). Et, il fallait bien l'avouer, c'était une très belle femme. Ainsi, fatalement, les hommes qui lui tournaient autour n'étaient pas toujours des gens bien, ni prêts à se retrouver avec un gosse de 16 ans.

    - Pardon, me rattrapai-je. Je ne voulais pas dire ça. Alors... Il est comment ?

    Elle m'adressa un petit sourire, visiblement consciente de mon manque d'enthousiasme face à la nouvelle.

    - Il s'appelle Osamu Fujimoto. C'est un homme tout à fait charmant, tu verras.



    Il allait clairement falloir que ma mère revoit sa définition de "charmant". Au bout d'à peine cinq minutes en compagnie d'Osamu Fijimoto et j'étais déjà excédé par sa façon d'être. Tout en lui, de son costume sur mesure à son sourire colgate, m'horripilait.

    - Ta mère m'a dit que tu prenais des cours de dessins, lanca-t-il d'un air faussement intéressé. Ça te plait ?

    Je ravalai une réplique hautement sarcastique, et me contentai d'un :

    - A votre avis ?

    Je n'avais aucune envie d'être poli. J'avais pleinement conscience de manquer cruellement de savoir-vivre, en lui répondant de manière aussi ouvertement je-m'en-foutiste, mais c'était le dernier de mes soucis.

    Ma mère me lança un regard de reproche, tandis qu'Osamu laissait échapper un rire, feignant de ne pas avoir remarqué mon hostilité envers lui. Mais il avait beau nous servir tous les sourires du monde, je pouvais aisément deviner qu'il ne me portait pas non plus dans son coeur.
    Restait à espérer - pour nous deux - que ça n'était pas réellement "sérieux" entre ma mère et lui.



    - Tu n'en as pas marre de constamment essayer de m'acheter ? je lâchai d'un ton acerbe, une expression de profond dédain sur le visage.

    Je fixai avec hostilité l'ordinateur portable dernier cri qui trônait sur la table de la salle à manger.

    Osamu poussa un soupir.

    - Tu ne peux pas admettre que je puisse simplement vouloir t'offrir quelque chose sans arrière-pensé ?

    - Oh, je t'en prie, épargne moi-ça. On sait l'un et l'autre que tout ce que tu veux, c'est que je vous foute la paix, à ma mère et toi.

    Il resta silencieux un bref instant ; j'avais visé juste.
    Cela faisait plusieurs mois qu'Osamu avait emménagé avec nous, et le moins qu'on puisse dire, c'est que notre inimité réciproque n'était pas allée en s'amenuisant. Il y avait une sorte d'accord tacite entre nous, et jamais nous ne nous disputions lorsque ma mère était là, mais je ne me gênais pour lui cracher tout mon mépris au visage lorsque nous étions seuls tous les deux.

    Il poussa un profond soupir, une expression de lassitude peinte sur son visage harmonieux.

    - Écoute...

    Il s'assit à la table m'invitant à faire de même d'un signe de la main, et mon estomac se noua d'appréhension.

    - Il va vraiment falloir que tu m'acceptes, Ayame. Il faut que tu comprennes que je ne compte pas partir d'ici juste parce qu'un gamin de quinze ans ne peut pas me supporter.

    La remarque me resta en travers de la gorge, mais je me retins de répliquer, afin d'écouter jusqu'au bout ce qu'il avait à dire.

    - Je suis sûr qu'on pourra trouver un terrain d'entente, ou plutôt...

    Il hésita un instant, comme s'il cherchait ses mots.

    - On doit trouver un terrain d'entente, maintenant plus que jamais.

    Il me sembla qu'un goût âpre avait envahi ma bouche, tandis que je commençais à comprendre où il voulait en venir.

    - Qu'est-ce que vous voulez dire ? lâchai-je avec appréhension.

    - Tu m'as bien compris. Je compte demander Tsubaki en mariage.

    - Pardon ?

    Les mains posées sur mes genoux, je crispai les doigts de colère.

    - Vous voulez dire que vous comptez habiter ici... Définitivement ?

    - Exactement. Et on sait toi et moi que ça va vite devenir invivable étant donné notre... Entente mutuelle.

    - Ah bon ? A vous entendre, j'aurais cru qu'on était les meilleurs amis du monde, lâchai-je d'un ton acerbe.

    Il eut un sourire, comme s'il avait anticipé ma réponse ; je devais bien lui accordé que je devenais prévisible, lors de mes rares discutions avec lui. Il ignora cependant ma remarque, et continua :

    - Il va falloir trouver une solution, Ayame. Et tu seras d'accord pour dire que moins on se verra, plus on réussira à se supporter. Il va falloir, en quelques sortes... épargner à ta mère d'être trop souvent en notre présence à tous les deux.

    Je commençai peu à peu à comprendre son train de pensée, et je bondis de ma chaise, hors de moi.

    - Vous voulez m'envoyer ailleurs !

    Il ne broncha pas, et répondit platement :

    - Exactement. A moins que tu n’aies une meilleure idée, évidement ?

    Je restai silencieux, tremblant presque de colère.

    - C'est bien ce qu'il me semblait. De toute façon, je ne te laisse pas le choix. J'en ai déjà parlé à Tsubaki, et étant donné l'école dans laquelle je compte t'envoyer, elle a tout de suite accepté.

    Je me rassis aussitôt, passant une main nerveuse dans mes cheveux.

    - Vous êtes vraiment la pire personne que je connaisse, commençai-je d'un ton las. C'est quoi, cette école ?

    - L'Académie Keimoo. Un école prestigieuse ; tu pourras y finir ton lycée, et tes études. Ils ont une filière Arts Appliqués, ajouta-t-il avec une ébauche de sourire.

    Allons bon. On pourrait presque croire qu'il se souciait de mon avenir.

    - Ne comptez par sur moi pour accepter ça sans rien dire. J'en discuterai d'abord avec ma mère, vous pouvez en être sûr.

    - Je n'en doute pas, lâcha-t-il en haussant les épaules.



    Je n'aurais jamais cru pouvoir le dire un jour mais, avec du recul, je pense pouvoir dire que je suis presque reconnaissant à Osamu. Il a su éviter à notre relation de se dégrader encore davantage, et je mentirais en disant que je n'ai pas aimé ma scolarité à Keimoo.
    J'y ai fait d'excellentes rencontres - Elyott, Lun, Aleksi et les membres du club d'Art... Et John, évidement. Encore une raison pour Osamu de ne pas m'apprécier, bien sûr, mais ma mère ne m'a jamais reproché cette partie de moi, et je ne peux que lui en être reconnaissant.
    J'y ai tranquillement fait ma dernière année de lycée, me faisant doucement ma place en temps que vice-président, puis président du club d'Art, et en temps que journaliste et Illustrateur à Keimood, le journal de l'Académie.
    J'y ai entamé mes études en Illustration, comme l'avais prédit - à raison - Osamu, et pour le grand plaisr de ma mère que espérait ardemment que je puisse choisir les études que je souhaitais.
    Et aujourd'hui... Aujourd'hui, je suis face à une nouvelle porte.

    La pièce est assez simple, et ne pourrait davantage ressembler au bureau d'un directeur d'école. Ashita Shiori, tiré à quatre épingles dans son costume sur mesure (il me rappelle tellement Osamu que je suis tenté de faire demi-tour et de claquer la porte), n'a même pas levé les yeux sur moi quand je suis rentré. Il est train d'écrire quelque chose sur son ordinateur, l'air parfaitement concentré, comme s'il n'avait même pas remarqué ma présence, et je ne peux m'empêcher de sursauter lorsqu'il daigne enfin d'adresser à moi.

    - Ayame Igarashi ?

    Je hoche la tête, de plus en plus ingrigué.

    - Voyez-vous, chaque année, nous proposons une bourse d'étude à nos élèves de deuxième année en Art Appliqués, pour leur permettre un échange scolaire avec une école Londonienne.

    Mon cœur rate un battement, et je le regarde d'un air bovin. Ne peut-il pas annoncer les choses avec plus de délicatesse ? J'ai l'impression d'être de retour dans mon salon, avec Osamu m'annonçant qu'il va épouser ma mère, mais cette fois, la nouvelle est d'une toute autre teneur, et... Bien plus agréable.

    - Étant donné vos résultats plus que satisfaisant - j'esquisse un sourire de fierté, profondément flatté qu'un homme tel que lui ait remarqué mon travail - c'est à vous que nous tenions à proposer cette bourse.

    Il lève un sourcil face à mon absence de réponse.

    - Ce n'est qu'une proposition, évidement, vous êtes en droit de refuser.

    Sa dernière réplique me fait l'effet d'une gifle, et je me ressaisis aussitôt.

    - Je... Ce serait avec joie, Ashita-sensei ! je lâche avec un immense sourire.

    Il me rend un petit sourire poli, visiblement amusé par mon enthousiasme.

    - Tenez - Il me tend un dossier - il y a deux partie, une à remplir vous-même, et une à faire remplir par votre tuteur légal. Prenez tout de même le temps de réfléchir, Igarashi ; il s'agit d'une année entière à Londres, ne l'oubliez pas.



    - Tu pars à Londres ?!

    John se tourne vers moi, l'air profondément blessé que je ne lui ais pas demandé son avis.

    - Je suis sûr que tu comprends, darling, je commence d'une voix douce. Je n'aurai pas d'autre opportunité comme celle-là, tu le sais aussi bien que moi.

    Il détourne les yeux, bien conscient que j'ai raison sur ce point, mais je devine à quel point il appréhende l'idée que je passe un an à l'autre bout du monde, sans le voir.

    - Je sais. Mais tu vas tellement me manquer, et...

    Il s'interrompt soudain, et je sais bien à quoi il pense. Nous savons tous les deux qu'à nos âges, cette année pourrait être fatale à notre relation. Nous avons beau souhaiter de tout notre cœur que les mails et les appels suffiront, nous savons que nous avons de grandes chances de ne pas résister à une relation à distance. Et moi, je devine qu'il va être très difficile de me séparer de lui sans pleurer comme un gosse.

    Je me penche soudainement vers lui pour le prendre dans mes bras, la gorge nouée.

    - Un an, mon cœur, je murmure comme pour me persuader moi-même. Un an, ça n'est pas si long...



    L'aéroport de Londres est bien plus grand que celui de Keimoo, mais c'est d'un pas assuré que je sors de l'avion pour suivre le long couloir qui mène à la salle de débarquement. Après tout, ça n'est pas la première fois que je viens ici - il s'agit de la destination de vacances préférée de ma mère - et je connais presque l'endroit par cœur.

    Lorsque, après une bonne heure à attendre mes bagages, je débouche enfin dans le hall principal de l'aéroport, je me mets automatiquement à balayer la foule des yeux, priant au passage pour que ma tête soit encore potable après plus de douze heure de vol.
    Soudain, je repère mon nom écrit à la main sur un carton, et souris en constatant une faute d'orthographe. La pancarte est agitée par un grand type dégingandée qui me rappelle fortement Andrea, à ceci près qu'il aborde une tignasse flamboyante, et une quantité impressionnante de taches de rousseur. Il porte un sarouel et un débardeur (nous sommes en été, puisque la rentrée en Europe a lieu en Septembre) qui laisse voir des bras finement musclés, quoiqu'un peu fins, et ses basquettes abordent des trous béants sur le devant.
    Je m'approche de lui avec une légère appréhension, et il me flashe un sourire éclatant lorsqu'il m'aperçoit, faisant aussi tôt apparaître une fossette absolument craquante sur sa joue droite.

    - You're Ayame ? me demande-t-il aussitôt ; et je rougis de l'entendre prononcer mon prénom de manière si familière. I'm so glad I was able to found you ! I am Cameron Moore, your new roomie, achève-t-il avec un clin d’œil.

    - Igarashi Ayame, je me présente en inclinant légèrement le buste, gêné par mes lourdes valises. Nice to meet you, conclus-je avec un sourire.

    [ Oui, j'arrête l'histoire ici '_' J'espère que ça dérange pas. Juste que je voulais faire son retour à Keimoo en RP, et idem, distiller des infos sur sa vie à Londres au fur et à mesure de mes futurs RPs. Dites moi si vous préférez que j'parle de ça ici =) ]


    • Famille :
    • J'ai vécu quinze ans seul avec ma mère, Tsubaki Igarashi. C'est une femme indépendante, qui tient rarement en place. Elle est professeur d'anglais en collège. Elle m'a élevé seule, puisque mon père a pris la fuite à ma naissance, alors qu'ils n'avaient tous les deux que 17 ans.
    • Osamu Fujimoto, mon beau père, représente à peu près tout ce que je déteste. Tiré à quatre épingles, très cynique, tout ce qu'il fait donne l'impression d'avoir été calculé à l'avance. Il est cadre dans une grosse entreprise, et c'est lui qui paye mes études.

    • John Stephens, mon petit ami, est un élève de Keimoo. Je ne l'ai pas revu depuis un an, et je dois bien admettre que je n'ai pas été très régulier pour lui donner des nouvelles... Je sais qu'il est aussi en Angleterre pour affaires, mais n'ai pas eu l'occasion de le voir.
    • Cameron Moore est mon colocataire. Complètement allumé, c'est un extravagant éminemment adorable. J'aurais eu bien du mal à m'intégrer à ma nouvelle école sans lui, et je lui dois beaucoup.



Derrière l'écran
    Igarashi Ayame - V2 2qicryo
      • Pseudo : Cam'
      • Âge : 20 ans
      • Serez vous actif ? As always, ça sera selon l'boulot. Enfin, mes partenaires de RP commencent à avoir l'habitude, anyway '_'
      • Comment avez-vous connu le forum ? Euh. J'sais plus ? Google is your friends, I guess.
      • Commentaires, remarques, critiques? : Tadaaam o/ Oui, ça faisait un bout de temps que je voulais refaire la fiche d'Aya, qui était - avouons-le - toute pourrie. Donc voilà ! Ah, et ça fait un bout de temps que j'l'ai commencé, donc j'ai pas les bonnes couleurs pour le modèle de présentation, aussi. Mais on va faire comme si c'était fait exprès, d'accord ? =D
      • Souhaitez-vous un parrain social ? Si oui, avez-vous une préférence particulière ? Nope ! J'crois que j'pourrai m'parrainer toute seule, vous en faites pas ;)
      • Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Revenir en haut Aller en bas
http://tokyo109.forum-actif.net/forum.htm http://keimoo.forum-actif.net/t8012-igarashi-ayame-v2 http://keimoo.forum-actif.net/t5164-ayame-s-diary#157821
 
Igarashi Ayame - V2
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Ayame Igarashi
» Igarashi Ayame - Here I Am (terminé)
» Haneko Igarashi
» Haneko Igarashi
» IGARASHI Haneko

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
₪ Académie Keimoo ₪ :: ₪ Administration ₪ :: ► Les personnages :: Fiches validées :: Université :: Garçons :: Fiches validées :: Fiches 2015 et antérieur-
Sauter vers: