El primer día [Pv Okami] [Fini]

C'était déjà le premier jour d'école et tout était ennuyant aux yeux d'Aaron. Enfin, il n'aimait de toute façon pas l'école. Ce n'était pas une particularité originale pour un jeune homme, mais il se disait auparavant qu'il commençerait à travailler dès ses dix-huit ans. Malheuresement, les rêves ne fonctionnent pas forcément comme on le voudrait. Bref, sa première matinée lui avait paru duré une éternité, une éternité où il ne se privait pas de roupiller éveillé. Et pour couronner le tout, le bleuté ne comprenait même pas tout ce que disaient les professeurs alors comment il pouvait se débrouiller ? Enfin, sa différence ne faisait que renforcer sa solitude, mais il s'en fichait.

Dès que la sonnerie avait retenti, il était parti parti à toute allure dehors. Aaron était plutôt content du fait que personne n'avait critiqué sa drôle de couleur de cheveux, du moins pas en face car il se doutait très bien que les gens chuchotaient dans son dos. Mais enfin, il s'en fichait aussi, il aurait tout le temps de commencer à montrer qu'il ne fallait pas lui manquer de respect. Le bleuté était donc parti en direction de la cour, tout seul.

Il chercha un peu partout un endroit où se poser et alla sur un banc vide. Une fois assis, il regarde les alentours et observa les gens. Les japonais ne vivaient pas du tout comme les espagnols et il s'en rendait compte plus que jamais. Une idée lui vint en tête, il savait parler un peu japonais puisqu'il avait étudié la langue de près avant de venir, mais s'il avait une sorte de traducteur, ce serait beaucoup plus efficace. Qeuql'un vint interrompre ses pensées et cela ne plaisait pas vraiment à Aaron

-Dégage de là, mes potes et moi on veut s'asseoir ici.

Le jeune homme le fixa un moment en silence puis fit mine de l'ignorer. Comme il s'y attendait, cette réaction énerva l'autre étudiant qui l'attrapa par le col de sa chemise. Le bleuté étira un sourire satisfait et imita son geste en le soulevant. Il voyait dans le regard de l'autre un semblant de peur et il appréciait ça.

-Bon, dégage !

Aaron balança celui qu'il tenait qui partit sans rien dire. Il était content de voir qu'il faisait toujours un petit effet de peur auprès des gens. Enfin, il se rassit et croisa ses mains derrière sa tête avant de fermer les yeux. Appuyé contre le dossier du banc, il était bien là, les yeux fermés et un calme pas vraiment présent, mais qu'on pouvait tenter de trouver. Cependant, une autre personne vint encore lui parler. Il s'apprêtait à lui geuler dessus, mais ne trouva pas d'insultes en japonais. Il ouvrit simplement les yeux et regarda en fronçant les sourcils celui qui lui parlait. Mais il ne semblait pas avoir de mauvaises intentions, enfin c'était pasu n gars qui se croyait maître du monde.

-Oui ? Je n'ai pas entendu ce que tu as dit.

En ouvrant les yeux, Aaron vit un garçon qui devait avoir à peu près son âge à l'apparence sombre et il semblait inoffensif. En l'observant un peu plus, le bleuté remarqua qu'il avait un visage plutôt mignon et la réponse à la question de ce dernier fut un simple sourire légèrement sadique. Enfin, il se redressa un peu et effaça son sourire.

-Si tu veux...

En l'entendant parler, l'espagnol se dit qu'il avait eu de la chance car ce garçon parlait bien japonais donc son idée de traducteur allait sûrement pouvoir se concrétiser. Il se présenta et surprit ainsi Aaron qui pensait qu'il était un garçon distant et renfermé. Le bleuté se dit alors qu'il devait se présenter à son tour et soupira.

-Moi c'est Aaron

Il le regarda s'asseoir puis le fixa et l'observa de la tête aux pieds. Il savait que sentir ce genre de regard sur soi était gênant, mais il voulait voir ce genre de réaction j'ai Okami. Une fois que son observation fut terminée, il fixa simplement son visage. Le bleuté constata avec plaisir que ce garçon était le genre de personne qu'il adorait taquiner et embêter. Il se rapprocha alors un peu sans quitter les yeux de son visage.

-T'es japonais ? Moi, je suis espagnol, mais je suis venu ici et j'avoue avoir un peu de mal avec la langue.

C'était ça l'idée, sympathiser avec lui, paraître doux comme un agneau et au bon moment, lui montrer le grand méchant loup qui le ferait hurler, mais pas de peur. Eh oui que voulez-vous, le bleuté était un homme après tout et un homme aime assouvir ses besoins. Et Aaron adorait ça, mais il n'aimait en revanche pas aller plus loin, les relations étaient toujours compliquées d'après lui. Enfin, il se rapprocha encore un peu de lui et afficha un faux sourire.

-Si c'était le cas, j'aurais grand besoin de quelqu'un comme toi parce que j'ai encore plein de difficultés moi pour cette langue, elle est plutôt compliquée.

Il dit cela en rigolant. Ce que le bleuté voulait faire passer derrière ce message, c'était qu'il aimerait que quelqu'un reste avec lui pour comprendre, un traducteur donc, mais surtout qu'il aimerait qu'on lui apprenne la langue, avec des cours particuliers par exemple...Car après tout, ce genre de choses pouvaient créer des liens et puis Aaron n'avait en général pas besoin d'un long moment avant de faire craquer les autres.

Aaron était plutôt déçu de voir que l'autre garçon ne réagissait pas comme il l'espérait. Il restait impassible et calme et ça ce n'était pas très amusant comme réaction. Mais enfin, la suite devint plus intéressante. Le bleuté apprit qu'Okami était bel et bien japonais, mais aussi français. L'espagnol se retint de faire quelques compliments sur la France parce qu'il se dit que ça serait trop. Le regard du franco-japonais était étrange, on aurait dit qu'il ne s'était pas complètement laissé avoir par la mise en scène d'Aaron et cela signifiait qu'il avait sûrement déjà connu cela.

Mais son regard changea, il semblait perdu dans ses pensées, il semblait nostalgique, il semblait triste. Le bleuté ne comprit pas vraiment ce changement, mais en réfléchissant un peu, il se dit qu'il avait sûrement du tomber amoureux d'un dragueur qui l'a lâché peu de temps après avoir profité de lui. Cette déduction collait avec le reste même si Aaron ne pouvait pas en être totalement sûr.

Ce dernier fut surpris d'entendre une réponse positive à sa propre proposition. Il pensait qu'Okami allait refuser et s'en aller ou rester silencieux, mais non. Peut-être que finalement il avait plus de chances qu'il ne le pensait. Ses lèvres affichèrent son contentement par un sourire qui semblait tout de même un peu étrange.

-C'est vrai ? Super ! Dans ce cas, que dirais-tu de donner des cours particulier à un gars nul en japonais ? Ça serait plus pratique.

Le bleuté ne s'inquiétait pas, il s'attendait à une réponse positive puisque la réponse d'avant l'avait été. Il se dit finalement que sa première journée n'avait pas apporté que des mauvaises choses, bien qu'elle ne soit pas encore terminée. Aaron se rapprocha encore plus d'Okami et était désormais juste à côte de lui, le fixant toujours de ses yeux bleus aux allures félines.

-Enfin je vais commencer par te donner mon numéro comme ça, tu ne m'oublieras pas de sitôt.

Il l'avait dit avec amusement et pourtant cette phrase voulait bien dire ce qu'elle disait. L'espagnol savait que l'autre garçon n'était pas dupe et qu'il comprendrait le message, mais c'était cela qui était amusant. Pour un prédateur, voir sa proie tenter de fuir et de se débattre en vain est quelque chose de très plaisant.

Décidément, Aaron allait de surprise en surprise. Alors qu'il s'était rapproché du franco-japonais, ce dernier se leva pour lui faire face et se comporter totalement différemment d'auparavant. Il était en train d'échanger les rôles et le bleuté écarquilla de grands yeux sur le coup. Cependant, son expression se changea en de l'amusement, oui, il s'amusait à voir ce jeune homme impassible tenter d'imiter un prédateur et il s'empêchait de rire, pas par moquerie, mais à cause de la situation.

L'espagnol vit ensuite le visage d'Okami devenir à nouveau impassible, comme quoi, il ne pouvait pas tenir bien longtemps dans ce rôle là. Mais un sourire d'amusement était toujours présent sur son visage, bien qu'il se retourna. Mais enfin, cette position permit au véritable prédateur de pouvoir admirer le derrière du garçon et plus précisément son derrière. Il étira à nouveau un sourire amusé.

-Tu sais, ton postérieur n'est pas désagréable du tout à regarder, mais c'est mieux de parler à un visage plutôt qu'à des fesses.

Sa comédie commençait à ne plus être, mais il avait désormais bel et bien compris qu'Okami ne le considérait pas comme un gentil garçon naïf. Ce n'était de toute façon pas ça qui allait l'empêcher de le lui toucher ce postérieur. Aaron attendit que son futur professeur particulier se retourne pour lui adresser à nouveau la parole, sans effacer ce sourire amusé pour autant.

-Donc tu es toujours sur le toit ? D'accord, dans ce cas on pourra se donner des rendez-vous là-bas. Et en plus c'est un bon endroit, on ne sera dérangé par personne.

Le bleuté se rendit compte qu'il n'avait toujours pas donné son numéro de téléphone et le lui donna donc qu'il accepte de le prendre ou non. Enfin, il tapota la place à ses côtés et le fixa droit dans les yeux.

-Tu peux te rasseoir au fait, je ne vais pas te manger.

Le bleuté remarqua que la relation entre lui et Okami avait rapidement évolué, ils étaient passé d'inconnus à connaissances voire presque amis. Peut-être que c'était exagéré, mais ils se rapprochaient en tout cas. Enfin, il écouta le jeune homme dire qu'il doutait sur le fait de le manger ou pas et après tout, il avait plutôt raison de douter.

Okami se rassit tout de même et Aaron le regarda s'asseoir pour la deuxième fois. Il se demanda ce qu'il pouvait bien chercher dans son sac tout à coup puis reçut toutes ses affaires sur les genoux. Il se dit que le franco-japonais ne se gênait vraiment pas, mais il ne le dit pas tout haut. L'espagnol se contenta d'observer les affaires qui n'était que des cahiers et autres pour les cours ainsi que des stylos. En même temps, il ne s'attendait pas à trouver grand chose de différant en étant à l'école.

Il ne se gêna pas non plus à ouvrir les cahiers et à les regarder brièvement, à fouiller rapidement sa trousse et à chercher la moindre petit chose personnelle. Puis il tourna son visage vers celui à qui appartenait ces affaires et observa le cahier qu'il tenait dans ses mains.

-Tiens, c'est quoi ça ? Une sorte de journal intime ? Ça a l'air intéressant en tout cas.

Eh oui, tout ce qui concernait les petits secrets et autres étaient des choses intéressantes aux yeux de tout humain. Mais si c'était réellement un journal intime, le bleuté savait que jamais il ne verrait l’intérieur. Enfin, il ramassa les affaires toujours sur ses genoux et les mit rapidement et en désordre dans le sac d'Okami.

-Dis moi au fait, on le fait quand le premier cours particulier ?

Aaron insista bien sur le mot particulier tout en scrutant la réaction qu'aurait le jeune homme face à lui.

Le bleuté observa Okami qui rangeait ses affaires en ordre et fut surpris de le voir sourire à sa remarque. Il pensait qu'il allait encore faire un de ses visages impassibles, mais non, il avait souri. Cependant, il ne répondit pas à sa demande tout de suite, mais il répondit à sa première question. Au début, Aaron pensait qu'il allait dire quelque chose d’agaçant, mais son sourire modifia le tout.

-Nan t'inquiètes pas, je l'avais bien remarqué que t'es un mec, les filles ne m'intéressent pas du tout.

Encore une fois, cela voulait bel et bien dire qu'il était "intéressé" par lui. Mais l'espagnol se demandait maintenant si ses nombreuses remarques finiraient par ne plus faire réagir le franco-japonais alors même que ça ne le faisait presque jamais réagir. C'était ennuyant sinon puisque ce qu'il aimait voir, ce prédateur, c'était lorsque ses proies rougissait de honte, balbutiait de timidité et était totalement gêné et envoûté par lui sans qu'ils soit trop dans ces états non plus sinon ce n'était plus amusant.

Bref, Aaron attendit désormais la réponse à sa deuxième question qui n'arriva pas à cause d'un stupide coup de téléphone. Il laissa Okami répondre et se contenta de croiser les bras avec une expression "pas content" à la manière des enfants. Il chercha quelque chose pour s'occuper du regard et prit le livre noir de l'autre étudiant. Il se mit à le fouiller sans aucune gêne bien qu'il savait que ce geste n'allait pas plaire à son propriétaire. C'était même un peu fait exprès pour reporter son attention sur lui. Le bleuté ne vit que quelques mots et prononça :

-C'est quoi tout ça ? Des poèmes ?

Aaron tendit une oreille vers la discussion au téléphone, curieux de ce qu'il se disait. Il entendit alors "ma puce" et s'emporta intérieurement. Ce gars devait donc téléphoner soit à sa copine, soit à une fille très proche de lui. Il n'était peut-être pas attiré par les hommes au final. Mais vint ensuite le mot "Shimai". Le bleuté savait que c'était un mot familial et il n'y avait donc finalement pas de danger de ce niveau là. En tout les cas, Okami semblait vraiment heureux de parler à cette personne.

L'espagnol avait ouvert le livre et posé sa question ensuite et eu sa réponse. Le franco-japonais écrivait donc des poèmes. Le bleuté les lut rapidement et trouva, bien qu'il n'aimait pas du tout la poésie, que ça n'avait pas l'air si mal que ça. Enfin, il s'attarda à nouveau sur la conversation et entendit un mot qui n'était pas japonais. C'était la première fois qu'il l'entendait dire un mot dans une autre langue.

Ensuite, la conversation devint plus tendue. Les doutes d'Aaron disparurent complètement avec le mot "bisexuel" et il l'observa crier, il était en train de se disputer et c'était ce que l'espagnol détestait le plus au monde. Il avait envie de se lever et de raccrocher le téléphone tout de suite pour ne pas avoir à entendre cela, mais il se retint malgré tout.

Enfin, la discussion se termina et Okami s'excusa. De ce fait, le bleuté ne se laissa pas emporté et retint ce sentiment qu'il avait en lui. Il le voyait triste et étrangement, cela ne lui fit pas très plaisir. Il voulait détendre l'atmosphère car il n'aimait pas du tout ce genre de situation.

-Pas grave, j'ai déjà vécu des disputes, je sais ce que c'est. C'était ta famille non ? La première personne à qui t'as parlé doit être quelqu'un de sympa.

Puisqu'il avait eu un mine réjoui en parlant d'elle, Aaron se dit que lui faire repenser à cette personne pourrait peut-être l'aider à se sentir mieux. Enfin, il se doutait que ça n'allait pas du tout l'aider. Il ne restait plus qu'une solution, une chose que le bleuté n'était pas habitué à faire. Il mis sa main dans les cheveux sombre et les frotta de manière légèrement tendre.

-T’inquiètes pas va, les problèmes finissent toujours par ce régler un moment ou un autre.

Le bleuté était surpris de son propre geste et de ressentir de la compassion, ce n'était pas vraiment habituel chez lui ce genre de choses. Enfin, il espérait qu'Okami allait en profiter puisque c'était rare.

Aaron avait l'impression de "calmer" un peu l'autre adolescent et en était étrangement heureux. Il ne savait pas ce qui lui arrivait, mais il n'essaya même pas de comprendre, il avait juste eu de la compassion et était heureux de voir que ses gestes réussissaient à réconforter Okami, cela n'allait pas plus loin n'est-ce pas ?

Le bleuté l'écouta ensuite parler. Il avait donc eu raison, c'était quelqu'un de sa famille. Lui ne pouvait pas vraiment comprendre ce que c'était le sentiment d'avoir un frère ou une soeur qui nous manque, mais il pouvait très bien se l'imaginer après tout. Et d'après ce qu'il avait compris, cette petite vivait chez son père qui n'était pas commode.

-Je vois, j'peux comprendre ce que tu ressens...

En fait, il avait lui aussi quelqu'un qui lui manquait énormément et qu'il aimerait tant revoir. Okami parla ensuite du cahier et le bleuté observa le dit objet en se remémorant ce qu'il contenait. Oui il aurait pu demander, mais le but avait été d'attirer son attention et le lui demander n'aurait pas apporté ça. Mais bien entendu, il n'allait pas lui dire ça.

-Ouais j'aurais pu...Mais t'étais au téléphone et qui me dit que t'aurais répondu oui ? Enfin, je demanderais la prochaine fois, promis.

L'espagnol dit cela sur un ton d'amusement. Il croisa ensuite le regard du franco-japonais et sentit tout à coup sa main l'effleurer. Qu'est-ce qu'il se passait ? Il ne le savait pas, mais il ne comptait pas dire quelque chose sur ce geste qui lui avait paru...doux. Il jeta un nouveau coup d'oeil au cahier.

-Au fait, je m'y connais pas vraiment en poème et tout ça, mais ça m'a l'air plutôt pas mal, t'écris pour te détendre ou c'est juste quand t'es triste ?


Aaron savait que les gens qui écrivaient des poèmes parlaient très souvent de sentiments alors il serait logique d'en écrire lorsqu'on ressentait beaucoup de choses. Le bleuté prit le cahier et le tendit vers Okami comme pour le lui rendre. Il observa, à ce moment, le garçon qui lui paraissait au final bien plus cool qui n'y paraissait. A cette pensée, il lui étira un petit sourire franc et amical.

Le bleuté ne s'aperçut pas vraiment qu'Okami se rapprochait de lui, mais il s'en rendit compte en lui tendant son cahier. Il remarqua que la distance entre eux était très fine voire quasi inexistante. Enfin ce n'était pas désagréable du tout, au contraire. De plus, il ne semblait plus vraiment sombre désormais, il paraissait plutôt fragile et surtout mignon. Aaron sentit que le franco-japonais se lâchait beaucoup plus, notamment par le contact entre leurs mains.

-Bah je sais pas vraiment si ça va m'intéresser, mais on peut toujours essayer.

La poésie n'était pas vraiment sa tasse de thé, il préférait largement se défouler librement ou encore profiter des plaisirs charnelles, mais bon, il se dit qu'il pourrait toujours faire des efforts après tout. L'espagnol remarqua qu'il avait été attendri par Okami et trouva cela étrange. Comment quelqu'un pouvait-il réussir à faire ça ? Et ça ne s'arrangea pas, surtout après qu'il ait dit qu'il était triste en ce moment.

-Moi ? Euh bah...Je suis là parce que mon père a été muté au Japon. Et la personne qui me manque est ma nourrice qui est, je tiens à préciser, un homme. Mais enfin, j'vais pas raconter toute ma vie non plus.

Aaron sentit un poids contre son bras et remarqua que le plus petit s'y était appuyé. Il fut amusé intérieurement et étira un léger sourire. Son autre main alla par la suite caresser l'une de ses joues. Et le bleuté ajouta également son regard de fauve à tout cela. Le geste d'Okami avait été un déclencheur, une sorte d'autorisation d'aller un peu plus loin que de simples gens assis à côtés.

-C'est dommage que la tristesse t’assombrisse parce que tu es encore plus mignon lorsque tu deviens plus joyeux...

Voir les joues d'Okami rougirent amusa le bleuté et son regard lui fit ressentir un sentiment étrange. Il le trouvait de plus en plus mignon et avait envie de le serrer fort contre lui. Mais ses paroles le retinrent. Aaron ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait raison, la tristesse disparaissait à un moment ou un autre, mais il fallait des fois bien plus de temps pour la faire partir.

L'espagnol regard l'autre adolescent se poser sur son épaule d'un air légèrement tendre. En l'entendant dire qu'il était toujours triste, il ne fut pas surpris. En effet, Aaron avait déjà remarqué qu'il était triste et que ce n'était pas une tristesse anodine. En revanche, il ne savait pas si c'était par rapport à sa famille ou un autre problème. Le bleuté baissa les yeux vers Okami qui le regardait et il se sentit triste en voyant son regard.

Ce qu'il fit, il ne l'avait pas prévu du tout et il s'était demandé s'il n'aurait pas mieux fait de ne pas le faire. L'espagnol était allé embrassé le jeune garçon peiné. Il l'avait embrassé avec affection et tendresse. Puis il cessa le baiser et observa le jeune homme.

-Si tu n'arrives pas à la faire partir, laisse les autres t'aider.

Par les autres, le bleuté entendait lui-même. Après tout, personne n'était assez fort pour faire disparaître les grandes tristesses tout seul. Et cela, Aaron ne le savait que trop bien. Enfin, il espérait que son geste ne fasse pas fuir Okami. C'était une des seules personnes avec qui il avait ressenti autant de chose inconnue alors il ne voulait pas voir tout ça s'effondrer d'un coup.

Aaron s’inquiéta, il vit dans le regard d'Okami qu'il y avait une sorte de crainte, d'hésitation. C'était vrai qu'il n'aurait pas dû se laisser aller, il aurait mieux fait de trouver une autre moyen pour le consoler. Enfin ce qui était fait était fait et il ne pouvait pas revenir en arrière. De toute manière, lui même semblait être un peu perdu.

Il le sentit se blottir contre lui et trouva cela agréable. Le bleuté écouta ensuite ce que le franco-japonais lui racontait. Au fur et à mesure du récit, l'espagnol sentait que l'histoire avait du mal à sortir, aussi, il passa ses bras dans son dos et le serra légèrement contre lui. L'histoire se termina finalement et Aaron put constater la larme qui s'était échappée de son oeil.

-Je vois...Laisse toi aller si tu veux.

L'espagnol posa la tête d'Okami sur son torse pour qu'il se laisse aller tranquillement, sans qu'un abruti le voit et se moque de lui. Il caressa ses cheveux. A vrai dire, il ne voulait pas "s'engager" tout de suite, lui aussi avait peur de l'engagement et puis c'était bien trop rapide et il n'y était pas habitué du tout. Il soupira finalement.

-Bon écoute, mon geste a été rapide c'est vrai, mais on est pas obligé de sortir ensemble ou quoi que ce soit directement après. Je dois t'avouer que l'engagement est une chose inconnue pour moi. Bref, prenons notre temps et ne nous pressons pas...

Il espérait ne pas s'être trompé sur ce qu'il devait comprendre d'Okami parce que sinon il allait passer pou un gros abruti.

-...Commençons juste par être des "amis" plutôt proches...

Aaron savait que de tout manière, personne n'arriverait à remplacer ce Misuto dans le coeur du franco-japonais alors ce n'était pas lui avec ses cheveux bleus et son air de racaille qui allait y changer grand chose. Et puis, qu'est-ce qu'il ressentait pour ce garçon exactement ? Il lui fallait le découvrir avant tout.

Aaron sentit des larmes couler contre lui, mais après tout il lui avait dit de se lâcher. Enfin, il brisait le silence de temps à autres, mais attendait qu'Okami se calme et arrête de pleurer. Il l'observa regarde le ciel et trouva cela étrange, mais il ne dit rien. Puis au bout d'un moment, il croisa son regard empli de larme.

Il fut plutôt content d'entendre une réponse positive, mais ne le montra pas. Le bleuté ne comprenait pas ce qu'il ressentait pour cet être semblant au final fragile et mignon, mais il savait que ce n'était pas une simple pulsion sexuelle. Il rigola à sa question et décida de mettre les choses au claires.

-Oui, ami et n'oublie pas que ce titre ne m'interdit pas de tenter quelques choses avec toi.


L'espagnol y ajouta un petit ton séducteur pour lui faire bien comprendre le message qu'il avait déjà compris avant. Enfin, il verrait bien ce qui se passerait après tout. Il leva les yeux au ciel, pensif puis redescendit vers ceux du franco-japonais. Il prit un ton et un air amusé

-Enfin bon, on peut dire qu'on se sera beaucoup rapproché en seulement quelques minutes !

Aaron se mit à rigoler, il voulait tenter de détendre l'atmosphère après ce gros moment d'émotion. Ce n'était pas forcément qu'il n'aimait pas ça, mais c'était plutôt qu'il n'aimait pas voir les yeux d'Okami remplit de larmes. Il lui essuya d'ailleurs les yeux au passages puis repassa ses bras autour de lui pour le garder contre lui.

-Et au fait, tu ne m'as toujours pas dit quand allait commencer notre premier cours.

L'espagnol remarqua qu'Okami se laissait faire plus qu'avant, qu'il n'était plus en train de se "rebeller". Aaron ne pouvait pas nier qu'il aimait les gens qui se rebellaient, mais il aimait aussi ce côté du garçon, ce côté qu'il avait envie de protéger et de le garder pour lui. Il l'observa réfléchir pour pouvoir répondre à sa question et finalement y répondre.

-Bah, moi, rien me dérange.

Le bleuté n'était pas vraiment habitué aux écuries, il n'y avait jamais mis un pied, mais c'était seulement parce qu'il ne s'était jamais préoccupé des chevaux. Enfin, à ce qu'il savait, il y avait du foin là-bas et dans plusieurs films à l'eau de rose, le foin était très utiles pour faire certaines choses. Il était finalement motivé à y aller. Le problème était qu'il y avait des chevaux qui pouvaient tout regarder, mais après tout ce n'était que des animaux et eux aussi se laissait aller dans la nature.

-Ouais ça marche ! Et on se donne rendez-vous quand ?

Aaron pensa soudain à quelque chose, quelque chose d'amusant. Il souleva Okami qui ne pesait d'ailleurs pas grand chose et l'installa sur ses genoux, face à lui. Pourquoi cet acte ? Simplement pour le faire régir un peu, histoire de s'amuser. Il esquissa ainsi un petit sourire qu'on pourrait qualifier de sadique et le fixa droit dans les yeux. Il savait que c'était une position plutôt gênante, encore plus lorsqu'on était dans une cour remplie d'étudiants.

-Désolé, j'préfère te voir là et puis...c'est une position plutôt envieuse tu ne trouves pas ?