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 Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian]

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MessageSujet: Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian]   Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian] EmptyJeu 1 Sep 2011 - 20:03


    Un regard frigide se posa sur les étiquettes de médicaments multiples et si les objets avaient pu ressentir ne serait-ce qu'une once de douleur ils se seraient vraisemblablement flétris.  Heureusement, il y a des choses en ce monde que melle Johnson n'arrivait pas à faire frissonner ou trembler.  Malheureusement, c'était exactement cette pensée qui augmentait sa mauvaise humeur, une chose jamais souhaitable quand on avait à faire avec l'enseignante.  Elle laissa ses doigts parfaitement manucurés faire le tour des bouteilles en les effleurant, prenant bien soin de ne pas les déplacer.  Elle était peut-être de mauvais poil, mais elle était également la dame la plus mordue de l'organisation du monde et rien, même pas la colère du siècle aurait pu la tenter d'amener le chaos dans les affaires d'autrui.  Mais que faisait la professeur de mathématiques dans cette salle pleine de bouteille de si bon matin ?  L'explication qu'elle était malade aurait sans doute pu être la plus logique, mais Renna était en parfaite santé.  Sa phobie fanatique des microbes et son hygiéniste poussé avait l'heureux résultat qu'elle attrapait rarement des maladies.  Quand cela arrivait, elle préférait se soigner d'elle-même plutôt que de visiter des docteurs.  Renna avait cette pensée illogique que les docteurs ne pensaient qu'à l'argent et qu'ils préféraient inventer des maladies plutôt que d'étudier les véritables symptômes de leurs patients.  Elle avait cette notion depuis qu'elle était une adolescente, quand elle avait eu la grippe mais conclut qu'il s'agissait d'une rare maladie tropicale et que bientôt elle allait perdre l'usage de sa vue.  Quand le docteur lui avait fait un grand sourire en lui disant sur un ton beaucoup trop joyeux qu'il s'agissait d'une simple grippe, elle avait refusé de le croire.  Elle avait encore été plus suspicieuse quand il lui avait tendu un bonbon.  Peu importait le fait qu'elle n'avait, au final, jamais perdu l'usage de ses deux yeux.

    Mais donc si l'enseignante n'était pas là parce qu'elle était malade, alors il devait bien y avoir une autre raison puisqu'à son air ennuyé, rien ne lui ferait plus plaisir que d'être ailleurs à ce moment précis.  La raison était bien entendu la même qui avait causé son hébergement forcé d'une étudiante aux yeux verts quelques jours plus tôt : ce très cher directeur qui était aussi son employeur.  Parce qu'en plus de forcer Renna dans une aventure de tutorat qu'elle aurait été bien heureuse de refuser, le directeur tout sourire lui avait tendu la liste des élèves dont elle était référante et lui avait demandé, non ordonné, d'apprendre à connaître ces jolis visages et leurs caractéristiques.  Bien entendu, il saurait si elle n'avait pas fait son devoir puisqu'il lui ferait passer un test, histoire de voir si elle avait bien étudié les cas de ces misérables visages boutonneux.  L'heureuse ironie dans tout cela, c'était que Renna avait tout le temps du monde pour étudier les dits dossiers puisqu'elle passait maintenant le plus clair de son temps à surveiller Myra Jefferson pour s'assurer qu'elle faisait bien les exercices convenus.  La scène domestique des deux jeunes femmes installées à la cuisine, lisant chacune leurs documents en silence était devenu une habitude pour la jeune dame.  En fait, une certaine routine s'était installée entre elles deux.  L'enseignante se levait, préparait le petit déjeuner et puis en sirotant son café prévoyait l'horaire de la journée avec son étudiante endormie.  Puis s'en suivait de plusieurs heures de travaux, ponctuées de corrections et d'explications avant que le goûté s'en vienne interrompre leurs activités.  Bien souvent Renna traînait Myra en dehors du logis, histoire qu'elles puissent prendre l'air un peu.  Ensuite c'était retour au bercail pour quelques heures d'étude, puis le repas du soir.  Après que tout ceci se soit produit, souvent sans trop d'engueulade et de tension, Myra fuyait sans demander son reste pour une soirée de folies et revenait dans son lit à une heure que Renna ne préférait pas connaître.  Il n'y avait rien de bien ennuyant dans tout ceci, il est vrai.  Mais le problème c'était bien que l'enseignante avait commencé lentement mais sûrement à s'habituer à la présence de l'étudiante dans son logis et à oublier le fait que c'était censé la déranger.  Elle s'ennuyait même se voir qu'aucun désaccord, qu'aucune petite colère n'avait rompu leur entende depuis le début.  C'était tout simplement inacceptable, elle n'était pas censé apprécier la présence d'une intruse dans son existence !

    L'enseignante poussa un soupir tout en se massant les tempes, cessant pour quelques secondes son martèlement impatient sur les dalles du plancher de l'infirmerie.  La vérité était qu'elle avait fuit la présence de son invitée ce matin là.  De la voir, les yeux endormis tendre machinalement la main vers sa liste d'exercices sans rechigner avait été trop pour elle.  C'était donc avec une certaine hâte qu'elle avait dévoilé son intention d'être absente pour l'avant-midi et qu'elle s'était levé d'un geste déterminé pour aller enfiler ses chaussures.  Quand son étudiante lui demanda où est-ce qu'elle allait, elle avait grommelé un truc évasif sur le fait qu'elle avait des courses à faire, puis s'était sauvée en claquant la porte d'entrée, laissant derrière elle une Myra confuse.  Elle se fichait de savoir si ce jour là la jeune femme allait fuir et s'amuser plutôt que de faire ses exercices, franchement elle l'espérait presque.  Cela lui donnerait une raison de partir une dispute et elle sentait franchement le besoin de lâcher un peu d'agressivité sur la jeune femme aux cheveux d'ébènes.  Qu'elles s'entendent si bien alors qu'avant à toutes les fois qu'elles se rencontraient des étincelles pouvaient être vues dans leurs regards était tout simplement inacceptable et troublant pour la professeur qui aurait bien apprécié de comprendre ce qui se passait au juste.  Maintenant, Renna était dans l'infirmerie et attendait l'entrée d'un infirmier qui n'était vraisemblablement pas là.  C'était après tout les vacances d'été et personne ne demeurait à l'académie, tout du moins personne qui était saint d'esprit.  L'enseignante n'avait pas voulut prendre la peine de vérifier si l'homme était réellement présent, puisqu'elle avait eu peur que l'on lui dise que non et qu'elle soit obligée de retourner chez elle.  Oui, Renna Maria Johnson était bel et bien tombée si bas que cela.  Après encore quelques minutes de martèlement, la jeune femme finit par s'asseoir sur une chaise, aillant bien évidemment vérifié que celle-ci état exempte de saleté avant d'y poser son derrière recouvert d'une charmante jupe crème lui allant aux genoux.  Elle croisa les jambes et s'appuya sur le dossier, ses yeux gris parcourant la salle derrière une paire de lunettes rouges comme ses chaussures à talon hauts.  Son accoutrement était bien chic pour une simple visite, mais Renna n'avait pas l'habitude de ne pas prendre soin de son apparence.  En enfilant la blouse quasi-transparante rouge à fins pois crème ce matin-là, elle n'avait pas pensé à qui elle rencontrerait mais plutôt à son image personnelle.

    Il était sans nul doute irresonnable et futile que de demeurer dans cette pièce plus longtemps, vraisemblablement l'infirmier était absent et elle avait fait tout ce chemin pour rien du tout, sinon s'affoler le coeur et maugréer sur des pensées frustrantes.  Son regard se posa sur le dossier de son étudiante qu'elle tenait entre ses doigts et elle observa la photographie de la jeune fille blonde à l'aspect fragile.  Elle passa un doigt sur la mention : 'souffre de plusieurs allergies graves et d'asthme, voir l'infirmier pour plus d'informations', mention qu'elle avait relut plusieurs fois avant de conclure qu'il lui faudrait s'entretenir avec le dit infirmier.  Elle espérait simplement qu'il connaîtrait la jeune femme et que tout ceci irait assez vite, Renna n'avait pas l'habitude d'être sociable de si bon matin et elle sentait que les mots qui sortiraient de sa bouche n'allaient pas être des plus agréables.  D'autant plus qu'elle attendait déjà depuis assez longtemps, chose qu'elle détestait faire.  La dame sentit son téléphone vibrer dans son sac à main, mais ne réagit pas, craignant de voir le nom de son étudiante sur la surface de celui-ci.  Après un moment, elle retira d'un mouvement sec le téléphone de son sac pour regarder d'un air ennuyé les mots, presque soulagée de constater qu'il ne s'agissait pas d'un message de Myra Jefferson, mais d'une annonce pour des tarifs à l'étranger.  Effaçant le message, la dame se remit à attendre.  Elle ne savait pas encore combien de temps elle allait se permettre d'attendre ainsi stupidement avant de se convaincre qu'il était inutile de rester là, mais elle attendit encore.  Après tout l'alternative était de retourner à son studio et c'était tout simplement hors de question.
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MessageSujet: Re: Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian]   Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian] EmptyJeu 22 Sep 2011 - 21:18

Dorian s'était levé de bon matin en ce jour ensoleillé. Il ne fermait quasiment jamais les volets des baies vitrées qui faisaient profiter la chambre d'une lumière plus que naturelle. La vue sur la mer était toutefois autant inquiétante qu'enivrante, surtout de nuit. Ce n'était pas une phobie du noir qui hantait notre égyptien, non ; il avait simplement une petite claustrophobie dont il ignorait vraiment l'origine et qui le poussait parfois à monter 10 étages d'un immeuble plutôt que d'emprunter un ascenseur même vide de toute âme. Laisser les volets ouverts, juste pour avoir cette toute petite étincelle de vie qui parcourait les murs de sa chambre était pour lui comme une berceuse dans cet oppressant silence de solitude qui pimentait sa vie depuis des années. Personne n'avait partagé ses draps en soie depuis... et bien depuis elle. C'était agréable de pouvoir posséder la moindre petite parcelle du lit gigantesque qui ornait la pièce mais il s'y retrouvait bien vite recroquevillé d'un côté, faisant tout pour oublier cette place vide et inerte à côté de lui.

C'était peut-être pour ça qu'il s'était levé aux aurores ce matin. Le jour pointait à peine le bout de son nez que Dorian sortait déjà ses membres frileux de sous la couette pourtant si confortable.
La chaleur n'allait pas tarder à envahir la pièce puisqu'on était en plein été et que la saison avait été particulièrement clémente au Japon cette année.
Avec un air mélancolique qui lui traînait dans la tête, Dorian s'affaira à toutes ces petites habitudes qui rendent un homme charmant ou agaçant selon différents points de vue. Il sortit ses affaires pour la journée se contentant du pantalon noir d'un costume qu'il n'avait jamais porté entièrement, pour éviter d'être peut-être ridicule. Il l'enfila bien vite, laissant son torse à l'air libre avant de rejoindre la salle de bain et de s'ébouriffer les cheveux pour donner un peu plus d'allure à cette mine vieillissante qui s'emparait de lui. Il ouvrit sa boite à pharmacie et en sortit des vitamines qu'il avala aussitôt avant de remettre les vitamines en question à la place exacte qu'elles occupaient auparavant. Dorian ne faisait plus du tout attention à cet excès de maniaquerie qui s'était emparé de lui depuis des années. Il était cependant partiellement atteint de cette sorte de trouble compulsif, il ne rangeait méticuleusement que les affaires que lui seul pouvait 'posséder'. Ainsi, la cuisine ne l'intéressait guère puisque ce n'était pas lui qui utilisait les ustensiles. Il avait été comme ça, organisé, rangé, droit, dans toute sa vie et ses manières en avaient pâti sûrement...

Il prit le temps de s'accorder une entrevue avec un petit déjeuner typiquement américain que lui avait préparé Al' avec patience. Il le remercia silencieusement d'un hochement de tête. Il n'était pas déçu de cet employé de maison modèle qu'il s'était attribué sur l'autre continent. Il ne disait mot, ne le contrariait quasiment jamais et ne prenait la parole uniquement avec pertinence. Dorian s'était habitué à lui, sans le lui dire, ni le lui faire comprendre intentionnellement, mais il ne se privait plus d'être lui-même lorsque son fidèle serviteur était là. Il avait encore du mal à l'avouer mais ce pays l'avait adoucit. Il se trouvait meilleur homme, plus patient, plus compréhensif mais conservait toujours ce formidable esprit de compétition qui lui valait cette terrible réputation d'homme froid et prétentieux à l'Académie. Il laissait juste tomber le masque quand il rentrait chez lui. Qui était le vrai Dorian ... ça... c'était une très bonne question.
Il avait déjà avalé les oeufs brouillés quand il s'empara du jus d'orange tout en tentant de beurrer ses pancakes de l'autre main. Il était affamé pour ainsi dire. Il se retira au fond de sa chaise lorsqu'il se sentit repu et se laissa même aller à un sourire lorsqu'il aperçut la bosse qui s'était formée sur son ventre pourtant naturellement svelte. Tu vas me rendre obèse, mon vieux Al' joua-t-il avant de quitter la table sans attendre de réponse. Il ne souhaitait pas d'implication personnelle dans cette relation. C'est comme ça qu'il la vivait et Al' avait l'air de s'en être contenter.
Il revint dans sa chambre et entreprit de finir de s'habiller en enfilant une chemise en lin blanche, qui empêcherait les frissons tout en laissant assez de place à l'air de circuler entre les mailles pour éviter toute transpiration gênante. Il n'avait pas d'obligation à aller à l'infirmerie aujourd'hui mais malgré le fait que ce soit les vacances d'été, rien n'empêchait les élèves de tomber malades ou d'être atteints de troubles encore inexpliqués, aussi allait-il à son travail de façon régulière tous les jours dès qu'il était prêt, sans obligation d'horaires. Il y allait, c'était déjà bien et puis foule de paperasses l'attendaient encore là-bas, rangées bien sûr mais pas classées. Il devait commencer le projet dont ils avaient parlé à la réunion du personnel, tenir une sorte de registre, à propos des étudiants qui arrivaient avec des bleus ou des blessures qui sortaient un peu trop de l'ordinaire. Ils repéreraient peut-être ainsi les fauteurs de trouble avant d'attendre un suicide ou une agression sur le toit.
Il se débarrassa de ses idées noires quand il eut fini de boutonner sa chemise et fit signe à Al' qu'il pouvait accaparer les lieux en son absence, c'est à dire refaire le lit, aérer les pièces tout ça. Il savait ce qu'il avait à faire. Il se posta près du bar pour donner un rapide coup d'oeil aux dernières nouvelles frétillantes que lui apportait son journal quotidien, il y avait encore eu des embrouilles dans le quartier Bougu, pas étonnant. Enfin rien d'anormal. Je ne rentre pas ce midi, je rentrerais directement à la fin de ma journée, je ne pense pas finir tard. Et il s'éclipsa aussi discrètement qu'il s'était levé.

Malgré la douce chaleur qui avait maintenant envahi les lieux, Dorian n'avait pas envie de marcher jusqu'à l'infirmerie -et heureusement d'ailleurs, puisqu'il mettait presque 30minutes à atteindre son but. S'il avait su qu'il était déjà attendu, il aurait sûrement prit la peine de marcher et de faire des emplettes au passage, histoire d'agacer pour persévérer dans ce sadisme détestable-.
Il héla un taxi dans lequel il monta rapidement avant d'indiquer le chemin de l'Académie. Le chauffeur tenta une conversation légère et polie mais Dorian lui répondit en anglais qu'il ne parlait pas Japonais, et qu'il était ici pour le travail. Faux, bien sûr mais il avait déjà eu la politesse de ne pas le rabrouer aussitôt. Après tout, il ne faisait que son travail. Il le paya grassement et quitta le taxi pour emprunter aussitôt l'allée gravillonneuse qui menait vers la porte d'accès des locaux administratifs. Elle était plus discrète et plus accessible que la porte générale selon lui. Il l'entrouvrit et ne fit pas attention autour de lui, il connaissait le chemin par coeur ; il monta les escaliers qui s'offraient à lui sur sa droite et qui l'emmenèrent tout droit au premier étage, il passa une porte, puis deux et enfin s'arrêta devant son dit bureau. Tiens, la porte était ouverte. Il semblerait qu'il avait omit de fermer à clef derrière lui en partant hier soir, grave erreur de jugement de la part de notre maniaque intempestif. Il vérifia un instant s'il n'y avait personne à l'intérieur qui serait en train de chaparder ses précieuses potions miraculeuses et c'est là qu'il la vit : Mlle Johnson.

Oh il en avait vaguement entendu parler, il n'avait pas eu l'occasion de la voir mais s'il se fiait à la description brève qui avait parcouru tous les murs et recoins de l'école, alors c'était bien cette personne. Cette pâleur de peau, cette attitude hautaine et pourtant si gracieuse, cette excentricité intérieure qui se dégageait d'elle comme une aura personnelle. Il n'arrivait pas à la considérer autrement que comme une femme sévère et stricte, ce qu'elle était peut-être.
Il la vit tripoter ses précieux médicaments et s'apprêta presque à intervenir pour lui proposer un coup de main tout en insistant sur son manque de politesse mais elle se stoppa avant de faire le tour de son bureau et de finir par s'asseoir sur une chaise, en proie à une nervosité grandissante. Le 'rendez-vous' matinal semblait être un de ceux qui vous gâche une journée entière. Dorian n'avait pas spécialement envie d'être pris pour cible dès la matinée mais il n'avait pas le choix, elle ne semblait pas vouloir quitter les lieux, alors il se jeta à l'eau apposant le masque de l'infirmier qu'il maîtrisait si bien.

Il poussa la porte entrouverte et fit mine d'être étonné de trouver quelqu'un assis en face de son bureau. Il se contenta d'un simple Bonjour, avant de s'avancer vers son espace de travail et d'allumer son ordinateur. Il leva les yeux vers elle, elle avait le visage fermé et froncé mais elle était d'une beauté enivrante et qui vous possède au plus profond de vous-même. Pour tout dire, elle était tout simplement déstabilisante. Dorian resta interdit un instant puis se tourna vers son porte-manteau pour y décrocher une blouse blanche qu'il enfila aussitôt. Elle portait son nom ainsi que quelques crayons et l'éternel stéthoscope si stéréotypé chez les médecins -bien qu'il n'en était pas proprement un-. Il ne fit pas mine d'ignorer qui elle était, faisons fi des convenances, il n'y a personne à impressionner. Que me vaut votre visite si matinale Mlle Johnson ? Vous semblez extrêmement nerveuse si je puis me permettre... Vous vous sentez bien ? Il avait très bien remarqué le dossier qu'elle tenait fébrilement entre ses mains mais il n'avait pas fait le rapprochement. Après tout, lui, même en tant que responsable d'une classe et infirmier scolaire de premier ordre, il n'avait pas eu à entretenir de relations étroitement professionnelles et suivies avec plusieurs élèves sur une liste. Il n'était donc pas au courant des obligations de la 'demoiselle'.

Son PC allumé, il saisit rapidement le mot de passe et lança le logiciel qui s'occupait de gérer tout son stock et de jeter un coup d'oeil rapide sur des dossiers déjà traités et saisis. D'une praticité à toute épreuve.
Il ne s'était pas excusé de son retard parce qu'il n'en voyait pas l'utilité et qu'il ne se sentait pas en faute, il n'était pas obligé de l'honorer de sa présence ; si bien que si elle se mettait à lui hurler dessus ou à tenter de prendre le contrôle de SON espace de travail, il se verrait dans l'obligation de lui dire d'aller... se faire voir ailleurs. Elle ne gâchera pas cette journée, un point c'est tout.


Dernière édition par Dorian Fatalys le Mer 19 Oct 2011 - 18:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian]   Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian] EmptyDim 25 Sep 2011 - 21:41

    Étant donné le taux d'agacement des plus élevé de l'enseignante, il aurait été logique de déduire que son obstination à rester assise dans une infirmerie qui brillait par sa désolation ne durerait pas bien longtemps. Les petits tics nerveux qui persistaient à se pointer au coin de ses yeux cherchaient même à rendre cette déduction encore plus plausible. Hélas, il y a des choses dans la vie qui ne suivent pas la logique naturelle. En cette belle occasion, Renna était des plus déterminée à demeurer assise et à ignorer le ridicule de son obstination si cela signifiait qu'elle pourrait fuir un peu plus longtemps la présence d'un certain monstre aux yeux verts, j'ai nommé boulet perpétuel à son existence. La silhouette tendue de l'enseignante demeurait donc résolument à sa place, refusant de faire face à la dure réalité. Son sens intérieur de ce qui était sain d'esprit et intelligent sourcillait franchement devant son attitude des plus puéril, mais pour la première fois n'arriva pas à convaincre la jeune femme d'écouter ses conseils. Il eut beau agiter un doigt réprobateur et la couvrir d'injures, Renna resta zen, têtue et défiante. La dame savait qu'au moment où elle accepterait de voir le ridicule de ses agissements en face, elle serait incapable de continuer à ignorer ainsi ce que son orgueil lui dictait de faire, soit se lever, quitter les lieux et retourner chez soi pour affronter sa peur ridicule. Elle restait donc là, fixant un point vide sur le mur, pianotant de temps à autres nerveusement sur son dossier et se retenant de s'assommer brutalement la tête sur une surface dure.

    Elle serait même sans doute restée dans cette position précaire encore plusieurs minutes sans bouger ne serait-ce que le petit orteil, si un bruit n'avait pas retenti à proximité, brisant sa transe temporaire. Il fallut ce léger sursaut vers la réalité pour qu'elle se rende compte pleinement de la douleur qu'elle infligeait à ses muscles à rester ainsi parfaitement immobile et tendue. D'ailleurs, elle se permit une légère grimace avant de permettre à ses pauvres muscles une pause. Ceux-ci, reconnaissants, se détendirent instantanément, lui permettant ainsi de se concentrer sur des détails plus pressants. Par exemple l'origine de ce curieux bruit qui venait de la sortir des vapes. Elle fit le tour de la salle d'un regard perçant, devant tourner la tête pour que la porte d'entrée soit dans son champs de vision. La présence d'un homme dans la pièce ne la choqua pas le moins du monde, quoi qu'elle aurait peut-être du se trouver surprise de le voir là, puisqu'elle avait finit par se persuader que personne ne viendrait jamais à sa rescousse. Quoi qu'elle était loin d'être en péril, tout du moins logiquement. La nervosité et l'agacement développés à cause de son invitée surprise avaient peut-être besoin d'assistance, tout du moins pour qu'elle puisse se changer les idées quelques temps. Sa curiosité satisfaite sur l'origine du bruit, la jeune dame se permit de dévisager le jeune homme d'un air neutre sans sourciller, sans même battre un cil. Beaucoup furent ceux qui, par le passé, lui reprochèrent ce regard. Ils tâchèrent, par un sentiment d'empathie, de lui faire comprendre qu'un tel regard n'était pas bien reçu par la plupart des gens et qu'ainsi il n'aidait pas à ce que les autres apprécient sa présence. Leurs commentaires n'avaient causé en Renna qu'un retour du dit regard, ce qui avait bien fait comprendre aux pauvres gens que leurs opinions ne valaient pas grand chose à ses yeux. L'homme qui venait d'entrer se permit un bref 'bonjour' tout en gardant son visage assez neutre, ce qui causa en la jeune dame un haussement de sourcil d'intérêt. En effet, rares étaient les gens de nos jours qui se contentaient d'un simple 'bonjour' pour saluer les autres, sans ponctuer leurs dires de sourires ou de commentaires idiots sur la pluie et le beau temps. Renna avait toujours détesté ce genre d'échanges et refusait d'y participer. Dans son état actuel, elle était bien heureuse de ne pas avoir à endurer un tel discours sans intérêt. Ses yeux continuèrent de suivre la progression de l'homme dans la salle tandis qu'il s'asseyait sur une chaise en face de sa personne. Elle conclut donc qu'il s'agissait de l'infirmier, à en juger par l'aise avec laquelle il s'était accaparé du siège derrière le bureau. Un autre signe clair était la présence de la veste typique des médecins sur ses épaules. D'ailleurs, Renna prit quelques instants pour fixer la dite veste avec un air inscrutable, le sourcil toujours arqué. Il était difficile de deviner les pensées qu'elle avait bien pu avoir à propos de cette veste, d'autant plus qu'elle persistait à garder une neutralité agaçante. Après quelques secondes de silence, Renna daigna relâcher son sourcil arqué et croiser sa jambe dans un geste bref, mais gracieux, avant de lancer sur un ton posé :


    « Bonjour. »

    La réponse brève avait été lancée bien après le laps de temps convenable à la formulation d'une réponse et le mot seul sembla un moment danser maladroitement dans l'atmosphère de la salle avant de se dissiper. Non qu'elle se formalisait du fait que ce seul mot avait sans doute été bien trop petit pour compenser le temps perdu. S'il y avait une petite pointe accusatrice dans son ton, elle était bien dissimulée. La dame fit un geste bien évident en regardant sa montre, notant l'heure sans passer de commentaire. Était-ce cela alors qui avait nourrit sa désapprobation ? Le retard de l'homme ? Vraisemblablement non, puisqu'à la base elle avait pensé que l'infirmier ne travaillait pas et donc ne s'était même pas attendu à être en sa présence. Peut-être alors la réponse neutre avait été approbatrice, cherchant à souligner le fait que l'homme avait utilisé ce même mot seul pour l'accueillir et qu'elle appréciait cette faveur. Le tout ne fut pas expliqué et quand l'homme lui posa sa prochaine question, Renna était prête à la recevoir. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il la reconnaisse et encore moins à ce qu'il lui demande si elle se sentait bien. Sur le coup elle resta silencieuse et se contenta de fixer l'homme sans réagir à ses dires. Le fait qu'il l'ai reconnu voulait vraisemblablement dire beaucoup de choses, soit qu'il l'avait déjà aperçue auparavant ou alors qu'il avait entendu parler d'elle si souvent qu'il la reconnaissait aisément. Le fait qu'il semble s'inquiéter sur sa santé la laissait plus perplexe. Non contente de ce soudain échange trop familier, elle se redressa légèrement sur sa chaise et remonta d'un index ses lunettes sur son nez.

    « Je n'ai nul besoin de votre sollicitude, je me sens parfaitement bien. »

    La froideur de son ton résumait bien mieux son déplaisir à cette soudaine familiarité que n'importe quelle parole qu'elle aurait pu croire bon de laisser sortir de ses lèvres. Ceci dit, elle se refusa tout autre commentaire et pendant bien des secondes le seul son qui envahit la salle fut celui des touches du clavier d'ordinateur enfoncées dans une suite de bruits multiples et variés. Ses yeux se fixèrent un moment sur la plaque illustrant le nom de l'infirmier et elle se trouva légèrement surprise de noter les mots si clairement étranger au japon. Bien sûr, l'homme n'avait nullement l'apparence d'un japonais et il était des plus aisé de deviner qu'il avait des origines étrangères, mais il était rare de rencontrer des immigrants dans les parages. Non pas que Renna ait un quelconque problème avec les étrangers, seulement les japonais tendaient à être plus calmes, plus discrets et leur caractère lui était un soulagement après les folies des américains. Elle passa quelques secondes à se demander d'où pouvait bien provenir un prénom si curieux, puis reporta son attention sur l'homme. Voyant qu'il la dévisageait, elle haussa à nouveau un sourcil dans une expression presque défiante. On pouvait presque voir sur ses traits les mots : 'Qu'est-ce que vous attendez ? Une invitation ?'. La plupart des gens considéraient ce genre de none-dits de sa part comme insultants ou impolis. Renna n'avait simplement pas envie en ce bon matin, d'avoir à endurer de la compassion provenant d'un étranger. Puis, considérant que son point était fait, elle déposa sans grande cérémonie le dossier sur la surface du bureau avant de croiser les doigts sur sa cuisse.

    « Que pouvez-vous me dire sur cette fille ? »

    Renna sentit un pincement envahir son front et retira un instant ses lunettes pour se masser les tempes et soupirer d'agacement. Lorsqu'elle eut remit ses lunettes sur son nez, elle croisa les bras et haussa le regard à nouveau vers son interlocuteur.

    « Il est mentionné dans son dossier que vous êtes familiers avec sa condition. »
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MessageSujet: Re: Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian]   Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian] EmptyMer 19 Oct 2011 - 18:46

S'il avait su en se levant ce matin que cette journée allait être éreintante, notre Dr Fatalys serait sûrement resté couché, profitant à corps perdu, des rayons de soleil sur ses draps lui réchauffant les pieds puis les mollets jusqu'à se sentir oppressé dans son propre lit au point de se lever pour se dégourdir les jambes. Mais non, au lieu de bêtement profité de cette belle journée 'temps libre', il avait fallu qu'il se rende sur son lieu de travail, seul endroit où il se sentait vraiment utile et tranquille, mais finalement, là encore, il y avait des parasites. Si ce n'était pas Valentine, c'était Johnson la tigresse, il va sans dire qu'il était blasé que personne ne reconnaisse à quel point il rendait les gens dépendants de lui. Il y avait trop d'égos sur-dimensionnés dans cette Académie.
Lorsqu'elle répondit plus que froidement à son bonjour, elle donna le ton de la conversation. Ainsi, elle venait quémander de l'aide en pareille journée et elle osait être à la limite du seuil de la politesse ? Quel culot, elle ne se privait de rien. Enfin, elle respectait juste sa réputation. S'il avait été psychologue, Dorian aurait sûrement pensé qu'elle manquait de chaleur humaine à cause d'une déficience masculine, ou du moins humaine près d'elle... sentimentalement parlant. Mais qu'est-ce qu'un célibataire pouvait connaître sur le manque affectif ? Et puis lui faire la leçon ouvrirait définitivement les hostilités, à n'en point douter.

Quoiqu'il en soit, il restait là à la fixer sans gêne, en attendant qu'elle parle, tout en contenant ses émotions. Il ne fut pas étonné lorsqu'elle refusa toute marque de relation amicale, soit, si elle voulait des échanges uniquement professionnels et dénués de sympathie, c'est pas Dorian qui lui manquerait de respect, surtout qu'elle passait désormais de "beauté tyrannique" à "démon plutôt pas mal" aux yeux de Dorian. Elle devait être absolument insupportable et invivable. Une excellente compagnie finalement. Il se contenta de soupirer et attendit encore.
Elle finit par 'balancer' le dossier sur le bureau. Dorian fut surpris qu'elle possède quelque chose pour lui. Pendant qu'elle s'expliquait de façon ingrate, Dorian rapprocha le dossier de lui et l'ouvrit, curieux. Il posa à son tour des lunettes sur son joli minois et n'accorda pas de temps à la tigresse pour combler son attente. Il auscultait ce dossier et multiples questions venaient frétiller à ses oreilles. Comment se fait-il qu'un professeur possède le dossier médical d'un des élèves ? Ce n'était pas un reproche, mais si elle n'avait pas de réponse, ça pourrait en devenir un. En ce moment, Dorian avait la nette impression d'être doublé. Depuis quand le personnel enseignant disposait des droits d'accès aux dossiers médicaux de leurs élèves, ça n'avait aucun sens. Il aurait été plus simple de donner la clé de l'infirmerie à quiconque la voulait dans ce cas là ! Il nota en mémo sur son PC d'envoyer un 'avis de réclamation' à la responsable de ce micmac, sûrement la délicieuse Miss Honda, incapable de prononcer 3 mots en sa présence. Oh... il irait la voir tiens, comme ça, il sera sûr d'obtenir raison.

Il reprit ardemment sa lecture pour arriver au paragraphe qui le concernait. Ainsi cette jeune fille au nom tellement banal que son dossier en payait les dommages collatéraux souffrait d'allergies chroniques. Et c'était ça le soucis ? Cette prétentieuse de prof venait jusque dans son bureau, par un jour semi-férié, pour des allergies chroniques ?! C'était une caméra cachée ? Il se sentit soudain très offusqué par la présence de la dame. Il en arrivait à se demander si elle n'était pas venue juste pour profiter de sa présence. Il en fut flatté sur le coup mais vu son attitude, elle était clairement loin d'être attiré par le beau mâle qu'était Dorian. Tant pis pour elle, elle ne savait pas ce qu'elle ratait. Familié à sa condition vous dîtes ? L'expression est plutôt amusante. Voyez-vous, je n'ai jamais rencontré cette jeune fille. Sans me sous-estimer, vous pensez vraiment que j'ai ausculté chacune des 2000 tensions des pensionnaires de KMO ? J'ai une vie vous savez. L'infirmier a bon dos... marmonna-t-il avant de saisir le nom de l'élève sur son ordinateur et de retrouver son dossier (parce que oui bien sûr qu'il l'avait, mais il ne pouvait décemment pas simplement répondre à sa question, il fallait qu'il y mette une scène dramatique !). Le résultat de l'ordinateur lui indiquait que la jeune femme souffrait d'une allergie aux fleurs en général ainsi qu'une sorte de réaction épidermique face aux produits venant de la mer. De magnifique plaques rouges qu'il aimerait voir sur la tête de Valentine d'ailleurs. Si ces allergies étaient trop dures à supporter pour elle, et ça devait être le cas puisque c'était assez récurrent comme saloperie, elle devait sûrement avoir un traitement adapté.
Quel comble qu'était l'allergie quand on savait que notre propre corps était responsable des effets secondaires. En tenant de se protéger lui-même, il créé des anticorps qui deviennent les coupables de notre état. Sacré canailloux qu'il sont là.
Enfin rien d'alarmant et rien qui ne concernait Mme 'je fais du zèle en tant que prof'. En quoi ces informations vous rendraient meilleure dans votre implication d'enseignante Mlle Johnson ? Je crains ne pouvoir vous divulguer si facilement des informations médicales sur cette jeune fille. Mais rassurez-vous, de simple allergies, même pas soignées, ne sont pas contagieuses et ne vous empêcheront pas de mener à bien votre cours de... de... de quoi d'ailleurs ? Quelle matière enseignez-vous ? Il la connaissait de vue certes, mais ça ne voulait pas dire qu'il avait cherché à glaner des renseignements sur elle. Quant on est trop occupés à s'occuper de sa propre personne, il devient difficile de faire attention aux autres...
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MessageSujet: Re: Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian]   Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian] EmptySam 29 Oct 2011 - 22:51

    « Je vous l'accorde, ce n'est pas usuel. Ce dossier m'a été confié par le directeur en personne. Il n'est donc pas nécessaire de réprimander votre personnel. »

    La réplique avait sonné dans le silence malaisé de la salle sans avertissement. Il était d'ailleurs assez rare de réussir à faire jaillir de l'enseignante un si long monologue, si court pouvait-il sembler pour quelqu'un d'habitué à parler sans cesse de la pluie et du beau temps. D'autant plus que Renna n'avait pas l'habitude de s'adonner à des phrases longues en présence d'inconnus, surtout quand elle était de mauvaise humeur et qu'un mal de tête se pointait le bout du nez. Ses paroles avaient néanmoins gardées leur ton neutre et froid habituel, ce qui déjà restaurait l'équilibre normal des choses. Si la jeune femme feignait un ennui marquant devant toute cette affaire, son esprit était bien éveillé et guettait les moindres réactions de l'infirmier avec une certaine curiosité. Après tout, Renna était une scientifique et tout bon scientifique devait bien entendu être curieux de toute chose inconnue. La jeune dame avait développé, depuis son enfance, une fascination pour les gens et leurs agissements. Elle se plaisait à observer, à noter et à constater de coins reculés, bien que ses constatations étaient plus souvent qu'autrement négatives, condescendantes et moqueuses. Il était bien difficile, hélas, d'impressionner ou de gagner le respect de l'enseignante comme elle était très critique et impossible à satisfaire. Les gens fuyaient bien vite son regard d'ailleurs et même sa présence. Quand même, l'infirmier avait réussit, jusqu'à maintenant tout du moins, à rester dans les bonnes grâces de la jeune femme. Il ne se laissait pas intimider par son regard perçant, ne lui offrait pas des sourires nerveux et ne tentait pas non plus de l'engager dans des conversations insipides sur la température extérieure, ce qui était tout à son avantage. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, la professeure aimait les gens qui lui tenaient tête. Elle trouvait plaisir à les défier, à tester leur ténacité et admirait bien plus aisément les gens tenaces que ceux qui pliaient sous sa volonté. Dans une autre vie, l'homme aurait très bien pu être l'un de ses amis, quoi qu'il était bien trop tôt dans cette relation pour que l'on puisse déduire une telle chose. Mais les signes étaient là, bien que l'enseignante refusait bien sûr de les noter. Renna n'avait jamais cherché l'amitié parmi ses collègues et elle n'était pas prête de commencer maintenant. Elle avait beau tranquillement changer sous l'influence de son invitée forcée dans son existence, elle n'était certainement pas prête à échanger sa personnalité pour celle d'une personne joviale et souriante, non loin de là. Même avec les nouveaux changements, elle restait froide, neutre et bien trop prise dans sa propre bulle pour pouvoir interagir avec les gens de façon normale.

    L'homme cru bon de rajouter une couche de commentaire aux attraits sarcastiques, ce qui causa un retour du sourcil arqué sur le visage de l'enseignante qui continuait de l'observer sans piper mot. Déjà, elle avait su déduire au début que le fait qu'une enseignante soit en possession de ses documents personnels lui avait déplut et maintenant elle arrivait parfaitement à noter l'agacement sur ses traits. La réplique qui avait fusé hors de ses lèvres avait su la surprendre, en effet peu étaient les gens qui osaient lui parler en usant de ce ton. Normalement il s'agissait d'idiots qui la prenaient pour une dupe et qui se faisaient vite remettre à leur place, mais cette fois l'homme était clairement tout sauf stupide. C'est donc d'un oeil encore plus intéressé qu'elle continua de fixer l'infirmier avant d'entamer sur un ton toujours aussi neutre :


    « Je n'ai personnellement qu'une cinquantaine d'étudiants et je ne connais néanmoins aucun de leurs noms. Je comprends donc votre point. Mais si j'ai dit cela, c'est bien parce qu'il était spécifié sur le dossier, et je cite : 'voir l'infirmier pour plus d'informations'. J'aoi donc assumé que vous étiez au courant de son cas. »

    Il était rare pour l'enseignante qu'elle s'explique ainsi calmement et sans condescendance, bien que l'infirmier n'allait sans doute pas noter ce fait extraordinaire. Non, l'homme allait sans doute seulement remarquer la froideur des mots toujours présente. C'était bien connu, les gens ne voulaient bien voir que ce qui leur plaisait de voir. Cette pensée fit assombrir le regard de la jeune femme qui poussa un autre soupir agacé tout en se raidissant sur sa chaise, pianotant sur son bras replié en pinçant les lèvres. Si auparavant l'attitude de l'infirmier avait su faire naître en elle une curiosité rare, maintenant sa frustration était revenue en premier plan dans son être et elle ne pensait qu'à en finir avec cette fichue rencontre. Elle avait atteint son pourcentage de sociabilité pour la journée. Quoi qu'en considérant qu'elle allait devoir retourner chez elle dès que la rencontre serait achevée, l'idée lui sembla soudain moins rose. Ennuyée, elle persista à lancer au jeune homme un regard neutre et froid, n'aimant pas se trouver dans ce genre de situation sans issues. Puis l'infirmier lui posa d'autres questions, troublant un moment ses idées noires tandis qu'elle réfléchissait au meilleur moyen pour lui répondre. La dame défia l'homme du regard pendant un instant, mesurant sa ténacité ainsi. Nombreux étaient ceux qui se résignaient à détourner le regard, face à une telle intensité, mais l'infirmier releva le défi sans peine. La jeune femme décida alors que d'user du sarcasme dans cette situation serait peu concluant, avec un homme comme celui qui lui faisait face, une mesure de vérité et de concession devait être de rigueur. C'est donc avec un autre soupir de résignation et en se redressant sur sa chaise, plaçant ses mains sur ses genoux, qu'elle communiqua plus d'informations à l'homme sur le même ton monocorde.

    « J'aimerai bien vous dire que cela ne vous regarde pas, mais je supposes que vous avez le droit de savoir, comme je vous demande de me communiquer de telles informations. »

    Elle se râtela la gorge avant de continuer sur un ton plus affairé :

    « Il se trouve que je suis en ce moment en train de me familiariser avec les étudiants dont je suis responsable. Monsieur le directeur m'a fait comprendre, d'une gentillesse infinie, que si je n'arrivais pas à décrire les étudiants sous ma garde sans faute d'ici la fin de l'été, ma carrière serait rapidement écourtée. Il m'a suggéré de commencer par me familiariser avec les états de santé de ces étudiants pour commencer, ce que j'essaie maintenant de faire. Voilà pourquoi je suis ici aujourd'hui. Vous avez d'autres questions ? »

    Elle dévisagea l'homme encore un moment, souhaitant savoir comment il allait réagir devant cet échange d'information aisé, tout du moins pour sa personne. Puis, après une pause considérable, elle envisagea répondre à son autre question, réfléchissant à sa réponse sans le quitter des yeux.

    « J'enseigne les mathématiques. »

    Renna ne partageait pas d'habitude, si aisément des éléments de sa vie, mais cet homme l'intriguait et la meilleure façon de tâcher de tirer le portrait d'une personne était de tâter le terrain et d'observer ses faits et gestes... Chose qu'elle comptait bien faire avant de définitivement se faire une idée sur l'infirmier. Après tout, c'était pas comme si elle avait quelque chose de mieux à faire, c'était ça ou retourner affronter cette peste de monstre aux yeux verts qui avait élu domicile chez elle. Et c'était bien hors de question, tout du moins pour l'instant. Et donc un haussement de sourcil plus tard, l'enseignante demanda presque gentiment :

    « Maintenant que nous avons mit les choses au clair, qu'est-ce que vous pouvez me dire sur cette fille, Mr. Fatalys ? »
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MessageSujet: Re: Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian]   Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian] EmptyJeu 5 Jan 2012 - 1:50

Ravi de savoir que j'ai une tête à diriger une petite troupe d'agneaux sous mes ordres, mais je n'ai pas de 'personnel' à réprimander Mlle Johnson. Cependant, merci de m'avoir précisé d'où venait votre requête. Et il était tout à fait clair maintenant que Dorian n'irait pas voir le Directeur Général pour se plaindre. Non pas qu'il le craignait puisqu'il était un gringalet immature et pourri gâté comme la plupart des membres du personnel ici, mais il n'avait pas de raison vraiment implacable d'aller manifester son désaccord, sans se prendre une nuée d'avertissements sonores et littéraires qui feraient de lui le vilain petit canard pour les trois décennies à venir. Il devait donc mettre cette frustration de côté pour cette fois-çi, en se promettant qu'au moindre prochain faux pas, il irait trouver quelqu'un par ici pour lui dire ce qu'il pense vraiment... rien que pour se défouler. C'était presque tentant.

La jeune femme maintenait la curiosité de l'infirmier à un point tel qu'il se surprenait lui-même. Elle répondait à ses questions parce qu'elle s'y sentait sûrement un peu obligée pour une raison qui lui était encore inconnue, mais elle s'amusait à pimenter chacune de ses phrases avec un ton des plus sarcastiques et méprisants. C'était tout bonnement impossible d'avoir une conversation enjouée avec ce genre de personne. Encore un bon point pour elle. Elle ne risquait pas de provoquer l'ennui chez l'infirmier qui raffolait de cette catégorie de personne indésirable partout où elle mettait les pieds. Il ne reviendrait pas sur le fait qu'il se serait quand même bien passé de sa présence, mais il devait avouer que cette rencontre fortuite était assez intéressante, il avait connu pire comme il avait connu mieux. Dois-je en déduire que vous faîtes toujours ce que tout le monde vous dit ? Une phrase usuelle et pratique telle que 'voir l'infirmier pour plus d'informations' est vide de tout sens tellement elle a été utilisée. Si j'accroche un panneau sur ma porte qui dit 'ne frappez pas à cette porte, allez plutôt voir le psychologue pour plus d'informations', vous le ferez également ? Encore une fois, il était désagréable et mesquin. Il allait sûrement se prendre une remarque salée mais n'était-ce pas là le but recherché ? C'était comme un combat de coqs, personne ne savait vraiment qui allait avoir le mot de la fin. Lorsque deux fiertés exacerbées se rencontrent, voilà ce que ça donne. Seuls les paroles utiles filtraient et tout était dans l'attitude. Mlle Johnson se tenait d'une telle façon qu'elle semblait être sur le point de sauter à la gorge de l'infirmier pour mieux le dévorer. Dorian arrivait à maîtriser ses émotions de façon assez subtile mais il fallait avouer qu'il était de plus en plus agacé et sur le qui-vive. Excellent.

Il ne pût s'empêcher de manquer de s'étouffer quand elle lui expliqua les raisons de sa présence ici et de ce dossier. Connaître ses élèves sur le bout des doigts ? Quelle était-ce là que cette punition atroce ? Mlle Johnson avait-elle commit un crime de guerre pour mériter tel châtiment. C'était tout simplement risible. Votre personnalité ravirait ce cher Valentine vous savez. Vous possédez une attitude physique absolument opposée à votre mental. Vous semblez froide et imperturbable mais vous suivez à la lettre une punition grotesque imposée par ce cher Directeur. Je vous aurais pensé plus autonome et adulte. Je ne sais pas ce que vous lui avez fait pour mériter cela mais je ne vous verrais plus jamais de la même façon ricana-t-il complètement désintéressé par la froideur de ses paroles et le message très humiliant qu'il envoyait.
Il entendit qu'elle enseignait les mathématiques mais ne releva pas. Voilà bien une matière somme toutes trop compliquée pour lui. Il n'y connaissait pas d'intérêt même pour un intellectuel. Seuls les physiciens astronomiques, ennuyeux et bornés pouvaient selon lui se servir de cette infernale façon de penser et de gérer les choses. Ne voir que la logique mathématique d'une action lui faisait perdre tout son charme. C'était comme expliquer pourquoi tel homme était attiré par telle femme. Rendre les choses concrètes enlevait toute forme de passion. Il était plus beau de ne pas réellement comprendre certaines choses et de se laisser envelopper dans cette douce chaleur qu'est l'improvisation et le courage. Mais bon... il fallait croire que le monde était fait pour être expliqué et schématisé. Même dans un groupe composé de cons, il y'aurait toujours un homme qui sera plus con que les autres. Ça, c'est pas scientifique, c'est naturel.

Il reporta son attention sur la jeune femme qui lui faisait face et qui affichait désormais un air encore plus aigri que précédemment. Elle semblait détester de se trouver ici tout en appréciant ce moment. Mon Dieu que les femmes étaient complexes. Dorian abandonna l'idée de décrypter ses émotions, c'était pas son boulot, encore moins son hobby, alors il se concentra sur ce qu'il savait faire, son métier. Cette jeune étudiante, qui a l'honneur de faire l'objet de votre bizutage, présentait à son dernier examen, de simples réactions allergiques à une espèce particulière de fleurs ainsi qu'à quasiment tout produits venant de la mer. Puisque vous êtes au courant maintenant, vous éviterez de lui donner des crevettes pendant une soustraction. Il ponctua sa phrase d'un sourire absolument méprisant et qui ferait monter le 'colèromètre' de plus d'une personne à fond et profita de cet instant pour s'installer confortablement au fond de sa chaise. Vous semblez nerveuse Mlle Johnson... derrière ce masque d’agressivité maladive que vous prônez depuis votre arrivée ici. Avez-vous besoin que je vous ausculte ?
L'expression 'jouer au Docteur' n'avait jamais été aussi appliquée qu'à l'heure actuelle.
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MessageSujet: Re: Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian]   Quand le devoir appelle, on veut parfois rester couché. [PV Dorian] EmptyMar 26 Juin 2012 - 22:12

    La réplique avait été lâchée sur le même ton déplaisant que l'infirmier avait cru bon d'employer depuis le début de leur... Conversation. Elle provoqua chez Renna un énième haussement de sourcil tandis qu'elle persistait à fixer le visage étranger, observatrice. Maintenant qu'elle y songeait, l'enseignante se rendait bien compte qu'un simple infirmier scolaire avait rarement besoin de gens sous ses ordres. Elle avait simplement assumé qu'il avait un assistant pour gérer ses dossiers ou quelque chose de ce genre, mais en vérité l'idée était un peu saugrenue. Renna doutait que le directeur de l'institut s'amusait à engager du personnel incompétent. Si l'infirmier n'était pas capable de gérer ses dossiers par lui-même, alors il ne méritait sans doute pas sa place. L'enseignante fut momentanément embêtée par la réalisation qu'elle avait commis une erreur, elle qui d'habitude soupesait ses mots afin de prononcer des paroles réfléchies en tout temps. C'était bien un signe qu'elle était préoccupée. Agacée par sa bévue, elle pinça les lèvres et se redressa d'avantage sur sa chaise, continuant de fixer l'homme qui lui faisait face sans plus de réaction. C'est cette persistance à l'observation qui lui fit rapidement comprendre que l'homme était frustré à cet instant. Elle avait su noter chez lui un certain agacement dès qu'il fut mention de l'administration lors de leur échange, ce qui attisait maintenant d'avantage sa curiosité. Ce pourrait-il qu'elle soit tombée sur un homme qui, comme elle, avait peu confiance envers le personnel administratif de Keimoo ? Se serait une veine tien, elle qui pensait être la seule avec l'intelligence assez développée pour réaliser que le directeur était un jeunot incapable qui faisait son boulot n'importe comment. Juste pour cette idée, Renna n'avait plus autant envie de fuir la salle. Elle aurait voulut questionner l'homme sur ses opinions afin de se faire une meilleure idée de son caractère et de découvrir s'il était réellement digne d'intérêt. C'est sans doute pour cette raison qu'elle écouta ses prochains propos avec plus d'attention, une curieuse lueur dans son regard de glace. Le silence fit rage quelques instants tandis que l'enseignante observait le visage de l'infirmier, visage qui clairement la défiait. Apparemment, l'homme voulait jouer au jeu du plus fort. Curieux, jamais encore l'on ne l'avait défiée de la sorte, jamais encore on ne lui avait fait cette offre de débattre sur des sujets variés, armée de simples répliques. Curieux et... Intéressant. Malgré le tout, elle se trouvait bien peu encline à jouer le jeu. Renna n'aimait pas ces gens qui se plaisaient à jouer du cynisme pour se divertir, se complaisant devant les visages qu'ils arrivaient à tirer de leurs victimes. Si c'était là le jeu de l'infirmier, elle perdrait vite son intérêt pour sa personne. Après une pause considérable, la jeune femme répondit sur un ton glacial qui faisait fois:

    « En effet je suivrais les instructions. À mon sens, il serait bien inutile de noter de telles informations simplement pour induire le lecteur en erreur. J'assume donc, lorsque je vois de telles mentions, qu'elles soient importantes et digne d'attention. »

    Alors qu'elle donnait des explications, Renna commençait lentement à s'ennuyer. Elle avait réellement envie d'en terminer avec cet échange pour aller se prélasser avec un livre dans son chez-soi, monstre aux yeux verts ou pas. Penser qu'elle devait mémoriser les dossiers de ses étudiants faisait rapidement revenir ses maux de têtes et l'agaçait plus que tout. Dire qu'elle devait endurer tout ça rien que pour l'amusement de ce fichu directeur. Rien que de revoir ses airs suffisants tandis qu'il l'ordonnait de mieux se convenir donnait à Renna des envies violentes. Le pire dans cette fichue situation, c'était que normalement elle aurait tout simplement donné sa démission sur un ton frigide et serait sortie du bureau du directeur en gardant toute sa fierté. Malheureusement, le directeur avait trouvé le point parfait pour faire ses menaces. L'enseignante avait une parfaite confiance en ses habiletés d'enseignement et la meilleure façon de la défier serait de remettre en question son choix de carrière. Par le passé, de nombreux gens s'y étaient essayés, usant de tons condescendants et tentant de ridiculiser sa profession. Il est vrai que Renna pouvait sembler bien trop intelligente pour un simple métier d'enseignante de mathématiques, c'était d'ailleurs un point sur lequel les individus aimaient bien se pencher. Toute sorte de théories voulant expliquer son choix de métier étaient nées depuis le début de sa carrière et encore aujourd'hui il lui arrivait d'en entendre une ou deux, toutes plus saugrenues les unes des autres. La jeune dame aimait son métier. Ce n'était pas juste cela, elle adorait son métier et avait une parfaite confiance en ses méthodes. Que l'on ose remettre en question cette vérité certaine de son existence arrivait toujours à la ficher en rogne sévère. L'enseignante serra les mâchoires en repensant aux paroles de son supérieur, lui suggérant gentiment que si elle détestait à ce point les gens, elle aurait peut-être du choisir une autre vocation. Elle lui montrerait à ce crétin qu'elle était la meilleure enseignante que le monde ait connu à ce jour, elle le lui montrerait même si elle avait à effectuer ces stupides recherches ingrates. Après tout, c'était bien la raison pour laquelle elle avait consenti à accepter de devenir tutrice à ce monstre aux yeux vert qui résidait chez elle, non ?

    Quoi qu'il en soit, les propos de l'infirmier vinrent chercher en Renna son côté plus sec et sombre. Bien vite, elle se redressa son son siège et afficha un visage de marbre, ses yeux perdant toute curiosité. Tout de sa posture criait la froideur et le mépris. Lorsqu'elle parla enfin, ce fut sur un ton lent, mais calculé.


    « Votre opinion sur ma personne a une importance microscopique à mes yeux, monsieur Fatalys. »

    La curiosité s'était fait la malle, tout comme l'intérêt. Maintenant, le cas de l'infirmier était scellé dans l'esprit de Renna. C'était un homme intelligent, certes, mais apparemment imbu de sa propre personne et s'amusant de ses propres sarcasmes. Elle n'avait littéralement aucune envie de jouer au jeu de cet homme et de s'enliser dans des discours sans fins ponctués de mots savants histoire de se complaire de son vocabulaire varié. Non, plus que jamais elle se languissait de rejoindre son logis et ses bouquins. Pourquoi fallait-il toujours qu'on exige d'elle des conversations et des connaissances quand elle ne voulait que se plaire dans le silence et le solitarisme ? Dire qu'en retournant chez elle elle aurait à endurer une boule d'adrénaline et d'hormones... Cette journée ne faisait qu'aller de mal en pis. Réflexion faite, elle ferait sans doute mieux de se coucher en arrivant chez elle. La jeune dame jeta un coup d'oeil bien voyant vers sa montre en affectant une moue agacée, notant le mouvement des aiguilles sans s'en émouvoir. Elle se demandait combien de temps encore elle aurait à endurer les sarcasmes de l'infirmier avant qu'il ne daigne lui donner l'information qu'elle avait demandé. Quelque chose lui disait qu'elle avait encore bien du temps à fulminer en silence. C'est sans doute à cause de cette déduction qu'elle fut fort surprise d'entendre les prochains dires de l'homme. Elle le fixa un moment d'un oeil dubitatif avant de sortir de gestes adroits un calepin de son sac ainsi qu'un stylo. Toisant l'infirmier d'un dernier regard observateur, elle se mit à inscrire d'une calligraphie soignée ces nouvelles informations sans piper mot. Renna prit bien soin d'ignorer la blague mal pensée de l'infirmier. Elle l'avait gratifié d'un regard de glace et avait jugé cela suffisant pour qu'il comprenne que la farce avait bien été notée, mais n'avait pas été appréciée. Ses informations inscrites, elle rangea ses effets personnels et remit son sac sur son épaule avant de toiser l'homme à nouveau. Pendant qu'elle écrivait, Renna avait entendu les propos de l'homme mais avait jugé la suggestion bien trop idiote pour mériter une quelconque réponse. Maintenant, c'est d'un air presque méprisant qu'elle regardait l'homme, toujours assise sur sa chaise.

    « Cette nervosité que vous semblez enclin à deviner en moi est, j'ai bien peur, une illusion que votre propre cerveau s'est amusé à provoquer dans votre esprit. »

    Ces mots dit, elle se releva d'un mouvement digne de sa chaise et passa sa main droite sur sa jupe afin d'en retirer des plis imaginaires. Puis, toisant l'homme une dernière fois, elle ajouta:

    « Je vous remercie pour le partage de ces informations concernant l'étudiante en question, monsieur Fatalys. Je pourrais dire qu'il fut un plaisir de faire votre rencontre, mais ce serait mentir. Bonne journée. »

    Le son de talons martellant le carrelage se fit entendre tandis que Renna Maria Johnson se dirigeait prestement vers la porte d'entrée avec la ferme intention de ne plus jamais mettre les pieds dans cette infirmerie.
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