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 Judas et Narcisse[Pv Narcisse]

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Elena Perez
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MessageSujet: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptyJeu 4 Aoû 2011 - 17:59

Judas et Narcisse[Pv Narcisse] 52213910

« Judas, Juda-a, Judas, Juda-a, Judas-Juda-a gaga »



    Je danse. Je danse jusqu’à n’en plus pouvoir. Jusqu’à tomber raide de fatigue sur la moquette d’une étrange couleur rouge sang. La même couleur qui se trouve sur mes lèvres. Tout tourne autour de moi. Les gens, le bar, tout. Et moi, je tourne autour de tout cela. J’ai la tête qui tourne, je manque de défaillir mais je tiens le coup. Une main près de moi, me tend un verre en plastique rouge bordeaux. Je m’en empare et bois le contenu que le gobelet cache de sa couleur. Je sens quelque chose de fort couler dans ma gorge. Sûrement un alcool fort. Je n’ai jamais vraiment aimé l’alcool fort. Du type vodka, gin, whisky. Préférant de simples alcools comme la bière ou le champagne. Ou même le vin. Rouge. Ou blanc. La musique mise au maximum me fait mal à la tête. Judas de Lady Gaga. Judas, le treizième apôtre. Le traitre qui aurait vendu Jésus. Procurant sa crucification.

    Je ne sais pas ce que je fais ici. Ni comment je suis arrivée là. Peut être que ma conscience…non. Elle ne m’aurait jamais emmenée en ces lieux. L’alcool que je viens d’avaler me donne envie de vomir. Je me dépêche de gagner les toilettes en marchant difficilement sur mes talons aiguilles. Quelle idée aussi d’en mettre. Alors que d’habitude je n’en mets jamais. Ce soir, j’ai déconnée. Je pousse la porte des toilettes des hommes. Je n’ai pas fait attention. A cause du verre d’alcool qu’un/qu’une inconnu(e), à tendu vers moi et de quelques verres de bières d’avant. Je pousse une porte au hasard, sans la refermer derrière moi et vomis le peu que j’ai dans le ventre. De l’alcool en grande majorité. Une fois que j’eu fini, je tirais la chasse d’eau et me dirigea vers un des miroirs devant les lavabos. Je n’ai pas très fière allure avec mes cheveux blonds emmêlés, non coiffés, mes yeux gris, maquillés de far à paupière dorée, de khôl et de crayon. Mes lèvres maquillées de rouge à lèvre écarlate faisant une moue. Mon visage en sueur d’avoir bu et danser pendant des heures. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis ici. Le temps n’a pas d’importance dans les boites de nuits. A mon cou, trois colliers que j’ai acheté ce matin. Une croix noire, une plume d’un oiseau non identifié et un cœur brisé. Un haut rouge bordeaux décolleté. Une mini-jupe en cuir noire. Un blouson lui aussi en cuir, marron. J’ai vraiment l’air d’une prostituée ainsi accoutrée. Mais n’en suis-je pas une ? Si. Mais je n’ai pas envie de le montrer dans mes vêtements. Je fais ce métier en secret. Après mon métier de serveuse. Peu de gens le savent. Même Lui ne doit pas le savoir. Mais quelle idée. Il n’est pas ici bien sur. Donc il ne sait rien de moi ni de ma vie. Je mets un peu d’eau sur mon visage pour chasser la sueur qui, je sais, reviendra plus tard dans la soirée. La porte s’ouvre. Un homme entre. Il sourit en me voyant et dit :

    ▬ Alors, la p’tite dame, on s’est trompée d’endroit ?

    Je murmure un juron, fronce les sourcils et sors des toilettes, silencieuse. Je ne veux pas m’énerver pour si peu contre un alcoolique. A peine sortie, la musique reprend son plein et résonne dans ma tête. Je m’empare d’une bouteille de bière posée sur le bar et me dirige vers le balcon. La boite de nuit se trouve au premier étage. Celui-ci est assez grand et occupé. Un jeune coupe s’embrassant. Quelques jeunes qui dansent comme des forcenés. Un homme (femme ?) tout à gauche, seul(e). Peut être que lui (elle) aussi en a marre de la musique bourdonnante dans la tête et de tous ces corps dansant. Préférant le calme et le frais de la nuit. Je m’accoude contre le rebord, la bouteille posée près de moi. Je regarde les lumières de Keimoo. Dans le ciel, des étoiles. La lune est pleine ce soir. J’aurais du mal à m’endormir. Je sors alors de la poche de mon manteau mon maquet de cigares. J’en prends un et l’allume. Je n’ai jamais aimée les cigarettes, préférant les cigares. J’avais l’habitude de leurs odeurs, mon père en fumant quand j’étais plus jeune. Peut être que je serais comme lui plus tard, assise sur une chaise à bascule, un cigare à la main. Peut être. Alors que je tirais une bouffée, une personne se presse sur le balcon. Je tourne la tête. C’est une jeune femme aux longs cheveux noirs et aux yeux maquillés de khôl. Elle ressemble un peu à une gitane andalouse avec sa longue robe rouge à pois blancs. Elle est plus belle que moi. Et peut-être plus vieille. Celle-ci s’empare de la main de la personne androgyne en disant :

    ▬ Allez viens Narcisse ! Tu m’avais promis une autre danse !

    Un accent reconnaissable dans un japonais non parfait. Personne n’est parfait. Un accent du sud de l’Espagne. De ma patrie. Je ressens un peu de compassion pour cette femme. C’est la première personne que je croise, ayant les mêmes origines que les miennes. Je fus étonnée de la réaction en retour de la personne qui avait promis une danse à la jeune femme ; elle fit un geste négatif de la main comme pour chasser une mouche pour ensuite reprendre son attention sur l’horizon. Moi qui croyais qu’elle allait accepter. Je dis elle mais je connais le sexe de la personne. Narcisse n’est pas un prénom féminin. Je dis que personne n’est parfait mais Narcisse l’était. Du moins le croyait-il. Orgueilleux et fière de lui. Le jour où il vit son reflet dans le cours d’eau d’une rivière, il en tomba tout de suite amoureux. Et mourut en plongeant dans son reflet, emporté par le courant. Il ne savait pas qui se trouvait devant lui. Il ne savait même pas qu’il se trouvait devant lui-même. Sa beauté elle-même le tua. La jeune femme, blessée, retourna à l’intérieur, à la recherche d’une autre conquête. Quelques minutes plus tard, nous sommes seuls. Je n’aime pas trop être seule en compagnie d’un inconnu. L’homme ou plutôt le jeune homme, se trouvant à l’autre bout du salon à de longs cheveux blonds (blancs ?), attachés en queue de cheval. De longs doigts fins manucurés tenant une cigarette. Ceux-ci l’apportent vers de fines lèvres. Un corps fin, svelte. Des vêtements que je n’oserais imaginer le prix exorbitant. Le jeune homme était sûrement mannequin. Je ne sais pourquoi mais quelque chose en moi me dit de me rapprocher de lui et de commencer la conversation. Oui mais sur quoi. J’ai peur de dire quelque chose qui fasse ressortir ma classe sociale. Celui-ci me parait parfait. Sans aucune imperfection, sans aucuns malheurs dans sa vie. Tout comme Narcisse. Moi, je n’ai eu que des malheurs depuis que je suis née. Perdant mes deux parents, couchant avec le premier venu, devenant enceinte pour ensuite perdre la vie que j’avais en moi. Pour finir avec un métier honteux. Pleins de gens disent que je suis naïve. Trop naïve. Croyant tout ce que l’on me dit. Ma naïveté est une de mes faiblesses. En moi réside encore une âme de petite fille, éduquée dans une éducation plus que stricte. Si mon père me voyait ainsi accoutrée, il ne verrait pas devant lui la fille qu’il a connu. Il n’y verrait qu’une sale prostituée. Peut être par déprime de voir ce qu’était devenue sa chère fille aurait-il sauté du balcon, s’en sortant avec peu être une jambe cassée pour ensuite se faire écraser par une voiture roulant à toute allure. J’aurais alors emmené mon père au suicide tout comme Judas l’avait fait pour Jésus.

    ▬ Judas. Le treizième apôtre. Le Traitre. Emmenant Jésus à sa crucification.

    Je ne sais pas pourquoi j’ai dis ces paroles dénuées de sens. Peut être parce que la musique du même nom résonnait dans ma tête et dans la salle à côté de moi. A ces mots, je tirais une autre bouffée.

    Après ces paroles, la chanson change pour Alejandro de la même chanteuse. La porte du balcon s’ouvre. Je me retourne. Un homme, qu’une quarantaine d’années s’avance en titubant. Je sens d’ici son haleine d’alcool. Il tient un verre rempli à ras bord dans sa main. Un peu de son contenu tombe sur le sol. Il s’approche de moi, boit une longue gorgée et me dit en me pointant du doigt puis le jeune homme :

    - Vous êtes ensemble ?

    Je secoue la tête. Pourquoi cette question ? Je n’ai pas la beauté de Narcisse. Je ne suis pas l’être parfait. Je n’ai que des imperfections. L’homme reprend en souriant, dévoilant des dents jaunies par la cigarette.

    - Comment tu t’appelles ?

    Don’t go my name.

    - …Elena.

    Don’t buy my name.

    Il hoche la tête et s’approche de moi, caressant mon visage du bout des doigts.

    Don’t wanna touch.

    Voyant que je ne faisais rien pour repousser ses avances, celui-ci approche ses lèvres des miennes.

    Don’t wanna kiss.

    Il sort alors quelque chose de la poche de son pantalon. Je baisse le regard. Un grand nombre de billets. Non. Je ne veux pas le faire ce soir. Et pas ici. Avec ce genre de personne. Quoique certains de mes clients sont pires. Sans me demander mon avis, il les fait disparaître dans mon décolleté. Je suis obligée d’accepter. Mes jambes tremblent. Je manque de tomber au sol. Il me tend son verre. Je m’en empare et bois d’une traite le contenu. Je tangue. Je ne suis pas consciente de mes gestes. J’attire l’homme en face de moi en l’attrapant par le col de sa chemise. Nos lèvres aux haleines d’alcool se frôlent et se touchent. Je m’assoie sur le rebord du balcon, m’accrochant à sa chemise pour ne pas tomber. Ses mains frôlent mes cuisses. Et remontent plus haut. Elles caressent mon cou et font descendre de mes épaules mon manteau en cuir qui se retrouve au sol. Je dois arrêter. Tout arrêter. Ce n’est pas moi. Je. Je ne me reconnais pas. Mais je n’y arrive pas. N’y arriverais pas toute seule.

                                                                                                                           
    « Stop, please »






     
    Spoiler:


Dernière édition par Elena Perez le Jeu 20 Juin 2013 - 18:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptyJeu 15 Sep 2011 - 16:21











Je danse. Je danse jusqu’à n’en plus pouvoir. Mon corps se brise, s’élance au rythme débridé de la musique. Un mince filet de transpiration recouvre ma peau, faisant luire les os de ma clavicule sous les éclairs de lumière écarlate de la boîte. Ma veste blazer est allée rejoindre un fauteuil non loin de là depuis déjà un moment, et je danse pour me sentir vivant, jusqu’à m’épuiser ; mes cheveux, attachés en catogan, me collent à la nuque et au visage, sans que j’y prête la moindre attention.
Les regards sont fixés sur moi.
Je les sens, dans cette masse anonyme, les yeux de ceux dont j’ai attiré l’attention ; ils m’observent, se repaissent du moindre de mes gestes, de moindre de ces regards enflammés que je leur lance par provocation.
Ma cavalière, elle aussi, peine à détacher son regard de moi. Elle n’a pourtant rien à m’envier : la peau délicatement hâlée, des yeux de biche cerclés de khôl, elle se déhanche de la manière la plus gracieuse qui soit, ses bras ondulant en rythme comme deux serpents parés de bracelets dorés, qui tintent à chacun de ses gestes.

C’est la première fois depuis le réveil de Sora que je sors en boîte. Et, pour la première fois depuis de longs mois, j’ai mis les pieds ici en étant parfaitement sobre. Ceux qui me convoitent pensent certainement le contraire, mais aujourd’hui, seule l’envie de danser a mené mes pas dans ce lieu sordide. L’ambiance si particulière de l’endroit me donne l’impression d’avoir une conscience exacerbée de ce qui m’entoure : la moquette cramoisie, couverte de traces de brûlure de cigarette et de tâches dues à tous les verres qu’ont pu renverser les clients, les spots lumineux tout autour de la pièce, les corps enfiévrés des danseurs qui se pressent les uns contre les autres… Le moindre détail m’apparaît avec une clarté telle que je m’immobilise un instant, étourdi.
Ma cavalière me lance un regard interrogateur. Je me penche vers elle et lui glisse quelques mots à l’oreille, juste assez fort pour couvrir le bruit assourdissant de la musique.

« J’en peux plus, j’vais aller me rafraîchir. Je reviens après, d’accord ? »

Elle m’adresse un sourire de chat, accompagné d’un clin d’œil.

« Je compte sur toi ! »

Je lui souris en retour, avant de m’éclipser en direction du bar. Me frayer un chemin en travers de la foule n’est pas une tâche aisée, et je me faufile avec difficulté entre les corps brûlants, toujours en mouvement. Lorsque j’atteins enfin ma cible, je ne peux m’empêcher de grimacer à la vue de tous les verres vides qui jonchent le comptoir, témoins de l’état d’ébriété avancé de la quasi-totalité des danseurs.
Princier, j’ignore royalement le regard hautement surpris du barman lorsque je me contente de lui demander un verre d’eau (hors de question de j’aille boire aux toilettes – question d’hygiène autant que de dignité), que je bois d’une traite, encore essoufflé.
Là, je m’accoude un instant au comptoir, la tête dans les bras, pour reposer mes yeux, faute de pouvoir reposer mes oreilles. Sur ma gauche, une porte à double battant s’ouvre largement sur la nuit chaude de cette fin Août, et j’avise distraitement les quelques personnes qui se sont réfugiées sur le balcon. C’est une perspective assez tentante, je dois dire.
L’instant d’après, je suis appuyé à la rambarde, à l’écart, appréciant le vent frais qui vient jouer dans les mèches de cheveux qui me barrent le visage. La musique me parvient toujours, assourdie, depuis la salle derrière moi.
Bizarrement, je n’ai plus envie de danser.
Un instant à peine après moi, une jeune femme est entrée, pour venir à son tour s’accouder au balcon. Je l’observe à la dérobée, sans vraiment m’en rendre compte ; c’est amusant de voir à quel point elle est à l’opposé de la jeune femme que j’ai laissée à l’intérieur quelques instants plus tôt.
Des longs cheveux blonds négligés, des lèvres écarlates s’ouvrant sur une rangée de dents blanches ; elle aborde un teint diaphane, presque maladif. Si elle n’attire pas le regard autant que mon Andalouse, je la trouve belle, avec ses yeux clairs exagérément soutachés de khôl.
Elle a sorti un cigare, sur lequel elle tire plusieurs fois, avant de laisser la fumée s’échapper en volutes bleutées. Etonnant.
J’ai toujours trouvé remarquable cette capacité qu’ont certaines femmes à ne jamais laisser de trace de rouge à lèvres ou que ce soit.

Ma contemplation est finalement interrompue par l’arrivée de ma cavalière, un grand sourire plaqué sur le visage, visiblement ravie de m’avoir retrouvé. Aïe. C’est vrai que je lui avais dit que je reviendrai. Pas de chance, à présent, elle me paraît bien affable face à ma jolie blonde au regard mélancolique.

« Allez viens Narcisse ! Tu m’avais promis une autre danse ! » lance-t-elle d’un ton enjoué.

Agacé, je la chasse d’un geste de la main, sans un mot. Son air scandalisé me ferait presque rire. Elle fait volte-face dans un foisonnement de tissu rouge avant de retourner dans la salle comme une furie, laissant de nouveau place au silence.
Entre temps, les quelques danseurs sont partis. À ma droite, la jolie blonde n’a pas bougé. Il me semble qu’elle m’observe, et une bouffée d’orgueil m’emplit le cœur, ravi que je suis de constater que j’ai attiré son attention.
Royal, je détourne le regard, laissant mes yeux s’égarer sur la ville qui s’étend devant nous, pour ne pas la gêner. Elle a murmuré quelque chose pour elle-même, je crois, mais trop bas pour que je puisse l’entendre.

« Vous êtes ensemble ? »

Cette voix masculine, grasse, gutturale, m’arrache un frisson de dégoût autant que de surprise : je ne l’ai pas vu entrer.
Je vois la jeune femme secouer la tête en signe de dénégation ; l’inconnu, visiblement satisfait de la réponse, enchaîne aussitôt :

« Comment tu t’appelles ? »

Un silence.

« Elena. »

Je me félicite d’avoir tendu l’oreille à ce moment précis. Elena… J’aime bien. L’homme s’est approché d’elle, pour effleurer son visage. Je fronce les sourcils devant son manque de réaction : ne va-t-elle pas le repousser ?
Ce n’est que lorsque l’homme fait disparaître une liasse de billets dans le décolleté de la jeune femme que je comprends enfin. Bien sûr que non, elle ne va pas le repousser. Une sorte de malaise me tord l’estomac, et je m’apprête à détourner le regard, mais quelque chose m’en empêche.
Alors qu’elle attire son client à elle, quelque chose dans son regard m’interpelle. Elle a le regard d’une biche prise dans les phares d’un cinq tonnes.

À ce stade, j’ai déjà arrêté de réfléchir.

Comme une furie, je me précipite vers eux, empoignant sans délicatesse le bras de l’inconnu pour l’écarter d’Elena.

« Ça suffit, » je lâche d’un ton glacial.

L’homme me regarde d’un air bovin.

« Quoi ? T’es qui, toi ? »

J’ai le cœur qui bat la chamade – l’homme fait au moins deux têtes de plus que moi, et doit être deux fois plus large – mais je ne cille pas. Le repoussant d’avantage pour me mettre entre lui et la jeune femme, j’assène sans une once d’hésitation.

« Son mec. Maintenant, tu reprends ton fric et tu te barres. J’ai été suffisamment clair ? »

Pour appuyer mes paroles, je récupère les billets pour les lui jeter à la figure, tandis que son visage devient de plus en plus rouge sous le coup de la colère.

« Putain mais d’où tu sors ? » crache-t-il. « Elle a dit qu’vous étiez pas ensemble.

- Ouais, on s’est disputé. Ça te regarde, peut-être ? »

Dehors, quelques curieux commencent à nous dévisager. Parfait. Exactement ce qu’il me fallait : cette pourriture n’osera pas insister devant témoin, au risque de se faire prendre à payer une prostituée.

« P’tit merdeux… » lance-t-il en reculant de quelques pas.

Il crache sur le sol pour se donner de la contenance, avant de disparaître dans la foule, non sans avoir lancé quelques regards haineux à ceux qui nous regardaient.
Je me relâche aussitôt, poussant un profond soupir de soulagement, puis me tourne vers Elena, quelque peu gêné.

« Désolé, » je commence. « Je n’étais peut-être pas à ma place, mais… »

J’hésite un instant.

« Vous aviez l’air terrorisée. »







Dernière édition par Narcisse De Lioncourt le Dim 22 Avr 2012 - 20:03, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptySam 24 Sep 2011 - 11:28


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    Alors que l'homme allait aller plus loin, quelque chose ou quelqu'un s'interposa entre nous deux. J'ouvris les yeux et vit une main agrippant le bras de l'homme. Je tourne la tête vers l'appartenance de ladite main. Lui. Pourquoi ?


    "Ça suffit" lâche-t-il d'un ton froid.


    Un sourire apparait sur mes lèvres. Je ne souris non pas parce que quelqu'un l'a empêché de continuer mais parce que l'homme ne se laissera pas faire devant un jeune homme plus jeune que lui et ayant entre eux deux une trop grande différence de taille et de poids. A mon grand étonnement, le jeune homme ne lâche pas l'affaire, au contraire ; il se plaça entre nous deux en proférant des paroles qui me laissa de glace.


    « Son mec. Maintenant, tu reprends ton fric et tu te barres. J’ai été suffisamment clair ? »


    Il dit ces paroles sans bafouiller. Comme tout ce qu'il disait était vrai. Son mec...le jour ou je sortirais avec un homme aussi beau que lui n'est toujours pas arrivé. Je l'attend. Depuis un bon moment déjà...


    Une fois ces paroles dites, il récupéra le plus naturellement du monde, sans me demander mon avis, l'argent entre ma poitrine. Je détourne le regard de ce jeune homme que je juge trop différent de moi et descend lentement, mon dos posé contre les barrières de la rambarde. Je ramène mes jambes contre moi et me désintéresse de l'échange. Qu'est ce qui a poussé un jeune homme d'une vingtaine d'années à venir en aide à une jeune femme en détresse. Je ne sais. Le faisait-il avec toutes les femmes qu'il rencontrait ou étais-je la première ? Etait-il comme tous les hommes que j'avait jusqu'alors rencontrés ? Devrais-je m'en méfier comme m'avait dit mon père il y a ça quelques années. Ou bien avait-il vraiment un coeur. Peu d'homme en avaient vraiment un. Je ne devrais pas lui faire confiance. Peut-être cache t'il son jeu. Derrière ces cheveux blonds presque blancs attachés en catogan et son visage d'ange sans aucune imperfection se cachait peut être un démon.


    Il se tourne alors vers moi, pousse un soupire et commence, gêné :


    "Desolé..."


    Désolé ? Avais-je bien entendu ? Pourquoi était-il désolé ? Ce serait plutôt moi qui aurait dû lui dire que j'étais désolée. Désolée de lui faire perdre son temps. D'avoir sauvé la princesse en détresse. Princesse qui ne sait même pas se défendre seule et qui a besoin des autres pour vivre.


    " Vous n'avez pas à l'être. C'est moi qui suis désolée..."
    "...Vous aviez l'air terrorisée"


    Il n'a peut être pas faux.


    "Vous avez sûrement raison"


    Je lève alors des yeux embués vers des yeux gris, étonnés.


    - Pourquoi. Pourquoi m'avoir...[/b]


    Je n'arrive pas a en dire plus. Je me tue avant même de dire une abomination.


    - Juste pour savoir : est-ce la première fois que vous réagissez ainsi en voyant une femme en détresse ou aviez-vous déjà eu des cas similaires au mien ?


    Je me lève alors péniblement et le regarde dans les yeux.


    - Je...Bonsoir.


    Â ces mots, je me dirige à l'intérieur.


    Je m'assoie ensuite au bar et commande un verre de vodka que je bois d'une traite. Le rouge me monte aux joues et je commence à avoir mal au crâne. Comme si des nains me martelaient la tête à coups de marteaux. La nausée me prend alors mais je tiens bon. Le goût fort de l'alcool me donne un haut-le-coeur. Je pose la tête dans mes bras pour atténuer le mal de tête sans succès. La musique est trop forte. J'attend alors un verre se poser devant moi. Je lève légèrement la tête et secoue la tête disant que je n'en prendrais pas un deuxième. Mais ce qui se trouve devant moi n'est pas un verre d'alcool. Un petit verre rempli simplement d'eau.


    - Je n'ai pas commandé ça...
    - C'est pas moi, c'est le beau gosse à côté de vous qui l'a commandé pour vous.


    Je lève la tête pour croiser le regard de la barman qui sourie et rougit légèrement en me montrant du doigt le siège a coté de moi. Je tourne la tête et croise des yeux rieurs. Je fronce les sourcils. Je n'aime pas particulièrement son attitude supérieure. La femme s'attendait peut être a un remerciement mais je ne dis rien, reportant mon attention sur le contenu du verre que je bois d'une traite.


    - Scusez moi mais...


    Je porte mon attention sur la femme qui parait stressé ; elle triture une mèche de cheveux et la porte a ses lèvres.


    - Vous...avez un lien de parenté ou autre dit-elle en nous pointant du doigt. Parce que...vous vous ressemblez drôlement...


    Je fronce les sourcils et répond sèchement :


    - Non.


    Je me lève alors, posant au passage l'argent pour le verre d'alcool.


    - ...Le jeune homme a déjà payé.


    Je reprend alors l'argent en tiquant. Le faisait-il exprès ou...


    Je me dirige vers le fond de la salle où la musique est moins fort. Je suis seule. Les autres personnes étant trop occupés a danser ou a boire des verres jusqu'a ne plus marcher droit.


    Je m'assoie a une table et lève la tête vers le jeune homme qui s'est assis devant moi.


    - Pourquoi n'arrêtez vous pas de me suivre ou que j'aille ? Et pour le verre...je vous remercie mais vous n'aviez pas à le faire.


    Je fronce les sourcils en essayant de me rappeler où aurais-je déjà vu ce visage fin, ce corps svelte presque anorexique, cette longue chevelure de neige, ces fines lèvres...


    - Vous...ne seriez pas...Mannequin ?


    Celui-ci hoche alors la tête.


    Je baisse alors la tête honteuse. Qu'est ce qui aurais bien pu passer dans sa tête pour qu'il vienne dans une des boites de nuit les plus sinistres du quartier Bougu.


    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Elena 8 ans, Espagne

    - Papa !
    - Si que quiere Elena ?*
    - Quien es este hombre dentro de la television ?
    - Es un modelo.
    - Que bonito es. Me quiero casar con el.

    L'homme d'une quarantaine d'année et à la peau hâlée éclata de rire.

    - Que dice !

    La petite fille blonde fit la moue et rétorqua :

    - Es verda !

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Je souris en me rappelant ce moment et reprit :


    - ...Que faites-vous en ces lieux sinistres ?


    Spoiler:







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MessageSujet: Re: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptyJeu 19 Avr 2012 - 20:12








« Vous avez sûrement raison. »

Elle a levé les yeux vers moi. Elle a presque l’air d’une petite fille, comme ça, assise par terre avec son air penaud. Une petite fille qui a voulu ressembler à une grande dame. Elle est si touchante…

« Pourquoi. Pourquoi m'avoir... » Elle s’interrompt, comme embarrassée.

Un instant, j’hésite à l’encourager à finir sa phrase, mais je reste muet, craignant de la faire fuir comme un animal sauvage. C’est à ça qu’elle ressemble. Un animal délicat, blessé, au regard vaguement perdu. Elle est belle, je trouve.

« Juste pour savoir » finit-elle par lâcher. « Est-ce la première fois que vous réagissez ainsi en voyant une femme en détresse ou aviez-vous déjà eu des cas similaires au mien ? »

Je laisse échapper un léger rire.

« Pour être franc, c’est la première fois que ça m’arrive. J’ai plutôt tendance à avoir le rôle de la demoiselle en détresse, d’habitude. Ce n’est pas bien glorieux, je vous l’accorde. »

Croyant avoir gagné sa confiance, je me détends légèrement, m’appuyant nonchalamment à la rambarde. Mais il faut croire que j’ai été un poil trop optimiste : l’instant d’après, sur un « bonsoir » lâché dans un souffle, elle s’est évanouie dans la foule.

Je lâche un soupir. C’est fou ce qu’elle peut me ressembler. Elle me rappelle celui que j’étais pendant mes premières années à Keimoo : complètement paumé, à me laisser bercer par les événements. Un instant, je repense à mon appartement rue Brume, que je viens juste de quitter. Cet endroit, je l’ai haïs à maintes reprises et pourtant, aujourd’hui, je crois qu’il me manque un peu. Après tout, il est chargé des souvenirs de mon histoire avec Lawrence ou même, avant ça, du temps où je ramenais des clients du Nihon no Tsuru l’espace d’une nuit. Je me rappelle Sambre. Sambre, et tous les autres. Une sensation étrange me tord l’estomac et je me rends compte, finalement, que ce que je faisais à cette époque n’est pas différent de ce que fait Elena. Je ne me suis certes jamais fait payer mais au fond de moi, je sais que je l’aurais fait sans hésiter, si j’en avais eu besoin.
Quelque part, j’ai juste eu de la chance, pour m’en sortir. Et elle aussi, elle y a droit.

Fendant la foule avec aisance – j’ai toujours été à l’aise dans des lieux comme celui-ci – je pars à sa recherche, bien décidé à en savoir plus sur elle. À quelques mètres de là, j’aperçois mon Andalouse, rayonnante au bras de quelque inconnu, et je presse le pas pour ne pas qu’elle me voit, peu désireux de provoquer un scandale. Mon regard dérive sur les corps qui se pressent sur la piste de danse, et j’esquisse un sourire, appréciant l’ambiance enfiévrée de l’endroit.
Enfin, une chevelure blonde accroche mon regard, du côté du bar, et je la rejoins rapidement. J’esquisse une grimace en la voyant vider s’un trait un verre de ce qui j’identifie sans mal comme de la vodka, et choisis de m’asseoir un peu plus loin, pour ne pas attirer son attention. Si elle veut oublier l’incident de tout à l’heure, c’est loin d’être le meilleur moyen.

D’un geste discret, j’interpelle la serveuse – une jeune femme au teint pâle, qui rougit sous mon sourire – avant de demander :

« Pouvez-vous donner un verre d’eau à cette jeune femme de ma part, s’il vous plait ? » je commence. « Oh, et je vais régler sa consommation, également. »

Joignant le geste à la parole, je lui tends quelques pièces, avant de reporter mon attention sur Elena. Elle a posé sa tête dans ses bras, visiblement lasse.
Lorsque la serveuse lui apporte son verre d’eau, je les vois échanger quelques mots que je n’écoute pas vraiment, concentré sur le visage fatigué de la jeune femme.

Je ne réagis que lorsque je la vois se lever.

« Le jeune homme a déjà payé. » signale la serveuse alors qu’Elena s’apprêtait à régler sa consommation.

Son regard se fait plus dur, et je devine que je l’ai contrariée.

« Attendez ! » je lance en me levant pour m’élancer à sa suite.

Merde. Je ne m’attendais pas à ce que ça la vexe. Lorsque nous atteignons le fond de la salle, j’hésite un instant à m’asseoir avec elle, de peur de l’énerver, mais c’est la curiosité qui l’emporte, et je prends place en face d’elle.

« Pourquoi n'arrêtez vous pas de me suivre ou que j'aille ? » lance-t-elle en levant les yeux vers moi. « Et pour le verre... Je vous remercie, mais vous n'aviez pas à le faire. »

Je lui adresse un petit sourire contrit, avant de m’excuser :

« Je sais, c’était un peu déplacé. Mais… Après l’épisode de tout à l’heure, je n’avais pas vraiment envie de vous laisser seule. Désolée si je vous ai contrariée… »

Sans prendre compte de ma réponse, elle me regarde un instant en fronçant les sourcils.

« Vous... Ne seriez pas... Mannequin ? » demande-t-elle de but en blanc.

Je hoche la tête avec une petite moue, gêné qu’elle m’ait reconnu. J’espère à chaque fois que mon visage n’est pas encore assez connu pour qu’on me reconnaisse au premier coup d’œil, mais c’est manifestement raté.

« ...Que faites-vous en ces lieux sinistres ? » enchaîne-t-elle.

Je hoche les épaules.

« J’aime bien cet endroit. Et puis… J’habitais dans ce quartier il n’y a pas si longtemps. J’y suis toujours un peu attaché, probablement. »

Je marque un silence. La politesse voudrait que je lui retourne la question, mais connaissant déjà la réponse, je m’abstiens.

« Elle avait raison, tu sais. » je lance soudainement. « La serveuse. C’est vrai qu’on se ressemble. C’est amusant, je trouve… »

Je suis délibérément passé au tutoiement – en espérant qu’elle fasse de même – bien conscient du fait que nous avons tous deux des origines étrangères, et qu’il serait donc étrange que nous nous vouvoyions alors que nous avons très probablement le même âge.

« Pour être exact, tu es précisément ce que j’étais il y a moins de deux ans. » je continue, dévoilant ce que j’avais en tête un instant plus tôt.

Je laisse échapper un rire.

« C’est troublant, franchement. »

Machinalement, je me suis mis à jouer avec mes cheveux, légèrement gêné.

« Eh. Tu viens danser ? » fait une voix discordante à ma gauche.

Un inconnu s’est approché de nous, et, à son regard trouble, difficile de dire s’il parle à Elena ou bien à moi. Je lui lance un regard clairement glacial, choisissant de ne pas lui répondre. Me tournant à nouveau vers la jeune femme, je continue :

« Mais toi, bizarrement, je trouve que ce genre d’endroit ne te va pas trop. »

Ne laissant place à aucune réponse, l’importun insiste ;

« Allez, viens danser ! T’es pas avec elle, si ? »

Je lui lance une œillade surprise. J’ai l’habitude de me faire draguer par des mecs dans des boîtes gay, mais ici, c’est bien plus surprenant. Je pousse un soupir ; je n’ai guère envie de me fatiguer à éconduire ce type.
Avisant Elena en face de moi, j’esquisse un sourire.

« Je vais avoir besoin de toi, Elena. » je lance.

À ces mots, je m’empare de sa main, avant de l’entraîner vers la piste de danse sous le regard dépité de mon prétendant. L’attirant à moi, je souffle à son oreille :

« Il n’y a pas meilleur moyen pour être tranquille que d’avoir déjà un partenaire. A moins que tu ne veuilles pas danser avec moi, évidemment… »


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MessageSujet: Re: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptyLun 14 Mai 2012 - 18:53

    << ...Que faites-vous en ces lieux sinistres >>

    Curieuse question. Oui. Je veux savoir ce qu'un homme vient faire ici, dans cette boite de nuit. Ce qu'elle a de particulier par rapport aux autres. Elle n'a rien. Ce n'est juste qu'une boite de nuit miséreuse.

    Un haussement d'épaule. Comme s'il avait l'habitude de venir en ces lieux.

    « J’aime bien cet endroit. Et puis…>> 

    Un silence.

    <>

    J'aime bien cet endroit...non. Personne ici a Keimoo n'aime ce quartier. Personne sauf les dealeurs, jeunes défavorisés et j'en passe. Les bas-fond de la société. Pas les mannequins. Non. Les mannequins ne vivent pas dans ce genre de quartier, préférant pour la plupart le luxe.

    Un silence. Pesant. Qui me met un peu mal à l'aise.

    « Elle avait raison, tu sais. » 

    Je lève mon visage baissé vers lui en entendant le tutoiement. Aucun inconnu ne m'avait  tutoyer de la sorte. Sauf Lui. Qui avait raison ?

    « La serveuse. C’est vrai qu’on se ressemble. C’est amusant, je trouve… »

    Amusant...il n'y a rien d'hilarant a vouloir me ressembler. 

    Je souris et répond :

    -Vous savez...je ne suis pas vraiment une personne à prendre comme exemple...Dans un roman je serais sûrement le personnage secondaire ou bien un simple arbre. Je ne serais jamais la princesse en détresse enfermée dans une tour, attendant l'arrivée de son prine charmant.

    Un silence.

    - C'est surtout moi qui aimerait ressembler aux autres...

    « Pour être exact, tu es précisément ce que j’étais il y a moins de deux ans. »

    Je fronce les sourcils. Que voulait-t-il dire par là ?

    - Tu...

    Et voila que je me met au tutoiement. Celui-ci commence a triturer une meche de ses cheveux blonds platine. Il semble gêné. Je pousse un petit soupir puis répond en portant mon regard sur l'extérieur :

    - Vous n'avez pas à être gêné a cause de moi.

    C'est plutôt moi qui devrait être troublée. Pourquoi pert-t-il son temps a rester avec moi ?

    « Eh. Tu viens danser ? »

    Une voix masculine encore une fois. Serais-le même homme qui vient me redemander son bien ? Mon "sauveur" le regarde d'un air froid pour reprend son attention sur moi comme si de rien n'étais.

    « Mais toi, bizarrement, je trouve que ce genre d’endroit ne te va pas trop. »

    Je souris franchement. C'est vrai. Mais je n'ai pas les moyens pour aller dans des endrois plus "chic". Ces lieux-ci appartenant plutôt aux personnes de la haute. Avant même que je lui réponde en rétorquant mais gentiment, l'homme reprend la question. Mais il ne s'adresse pas à moi mais a Lui. J'hausse les sourcils, étonnée. Mon "sauveur" pousse un soupir mais ne réagit pas. Aurait-t-il l'habitude de ce genre de propositions ? Je ne préfere pas donner des hypotheses erronés alors que je ne le connait pas du tout.   

    « Je vais avoir besoin de toi, Elena. »

    Quoi ? Celui-ci voulait-t-il que je prenne sa place ? Je fronce les sourcils, pas du tout rassurée.

    Sans prévenir, celui-ci me prend la main et m'entraine vers la piste de dance. Non il est hors de question que...

    Il m'attire ensuite vers lui et me susurre a l'oreille :

    « Il n’y a pas meilleur moyen pour être tranquille que d’avoir déjà un partenaire. A moins que tu ne veuilles pas danser avec moi, évidemment… »

    Un partenaire de dance. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas danser avec un homme. Danser...je ne suis pas douée pour ça. En plus devant tout le monde...Je suis assez maladroite. Je suis celle qui marche sur les pieds des autres et qui ne marche pas droit lorsqu'on me fait tourner. J'éclate de rire.

    - A moins que vous ne souhaitez que je vous écrase le pied, je vous suggere de bien vouloir changer de partenaire je vous prit.

    J'essaye de ne pas faire savoir mon hilarité. Je suis amusé de la manière dont je parle. 

    - Non que votre faciès ne me soit pas indifférent.

    Ça y est. Je suis en train de rire. Pour rien. L'alcool y est peut etre un peu pour quelque chose. J'espere que je ne passe pas pour une alcoolique. Je me recule et tourne sur moi même en me dirigeant difficilement vers un endroit plus...reservé. Reservé aux couples. Mais bien sur je ne le savais pas. Je trébuche sur un tapis et m'assoie sur un canapé en forme de bouche rouge, création de Dalí, artiste catalan. Je m'empare d'une bouteille d'alcool posée sur une table basse mais une main s'en empare et la repose a sa place initiale. Je fais une petite moue boudeuse mais qui peut paraitre adorable, dependant les personnes.

    - Ah oui. Je crois que vous aimeriez un petit cours de danse ?

    ...Non. Moi en professeur de danse...Je ne sais pas danser. Enfin...quelques pas seulement. De la salsa envahit la salle. Danse d'amerique Latine. Cuba je crois. Je connais quelques pas. 

    Je fais lentement deux pas en avant et deux pas en arriere un pied apres l'autre. Mon "sauveur" essaye de me suivre. Et je dois dire qu'il ne se débrouille pas trop mal. J'accelere petit à petit. Jusqu'a aller a mon maximum. Celui-ci peine cette fois a me suivre. Je lui souris, sourire voulant dire "Et oui c'est a cette vitesse normalement". La musique se termine, laissant place à du flamenco. Paco de Lucia. Sa guitare resonne dans la pièce. Le meilleur guitariste de flamenco. Je ferme les yeux quelques secondes, savourant ses prouesses. Ce magnifique son d'une guitare jouée par des mains expertes. J'adorerai en jouer. Je rouvre les yeux. Mon "sauveur" attend peut être que nous nous mettons à danser. Je secoue la tête et sourit en voyant son air etonné, lui expliquant :

    - Il s'agit du flamenco. Très peu de personnes en ce monde savent jouer cette danse. Oui c'est un style de musique mais aussi une danse. Seule les professionnelles peuvent le danser. Des femmes, filles de parents connus dans le monde entier, pour leur musique, leurs chants ou leur danse. Ce style de musique provient des gens du voyage, ceux-ci provenant de la Russie. Ils ont ensuite migrés vers différents pays. La Roumanie et l'Espagne par exemple. Les gitans, provenant de ce pays Hispanique. Ils sont très bon en danse et a la guitare. 

    Je laisse un silence puis reprend en souriant :

    - On raconte que les Japonais sont très bon aussi. Mais je crois que seuls les createurs de cette danse peuvent la danser aussi bien. J'aurais pu danser les sevilannes qui est une danse proche du flamenco mais je n'ai pas le vêtement adéquate. Vêtement etant une robe de flamenco andalou aux couleurs telles que le rouge ou le noir. Mais elle peut tout aussi bien être d'une autre couleur.

    Je rougis, honteuse.

    - Excusez-moi d'en avoir trop dit...  

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MessageSujet: Re: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptyDim 24 Juin 2012 - 16:04

Spoiler:








« À moins que vous ne souhaitiez que je vous écrase le pied, je vous suggère de bien vouloir changer de partenaire, je vous prie. »

Pour la première fois depuis la scène du balcon, quelques instants plus tôt, elle rit. Elle est encore plus jolie, ainsi.

« Non que votre faciès ne me soit indifférent. » ajoute-t-elle avec emphase, en essayant de contenir - sans grand succès - son hilarité.

Sans rater un battement, la voilà qui fend de nouveau la foule pour aller s’asseoir un peu plus loin, au milieu de couples qui s’embrassent impunément. Je ne suis pas certain qu’elle s’en soit rendu compte, d’ailleurs, et ça me fait sourire.
Comme par réflexe, elle s’empare d’une bouteille de vodka abandonnée sur la table, et je m’empresse de la lui prendre des mains, avant de la reposer. Je sais bien que je ne suis pas à ma place en faisant ça, mais j’estime qu’elle a assez bu pour la soirée. Je m’attends à des protestations – après tout, je ne le connais ni d’Ève, ni d’Adam – mais elle se contente d’une petite moue boudeuse, tout à fait charmante, au demeurant.

« Ah oui. » enchaîne-t-elle – et je dois bien admettre que j’ai du mal à suivre son train de pensée. « Je crois que vous aimeriez un petit cours de danse ? »

Elle se lève, gracieuse, au son de la musique espagnole qui a envahi la salle. Je n’y connais strictement rien, mais je dois tout de même reconnaître que c’est très joli. En bon néophyte, je la regarde esquisser quelques pas, comme une invitation à l’imiter. Deux pas en avant, deux pas en arrière. A priori, rien de compliqué, mais je dois faire des efforts pour rester à peu près synchro, et éviter de lui marcher sur les pieds. Là où moi, je dois me faire violence pour ne pas regarder mes pieds constamment – ce qui, avouons-le, n’a rien d’élégant – elle semble parfaitement à l’aise. Elle est magnifique. La fille un peu maladroite, passablement ivre et craintive qui me faisait face un instant plus tôt à laisser la place à une jeune femme sure d’elle, et terriblement envoûtante. Elle n’a décidément rien à envier à la fille qui m’accompagnait au début de la soirée, quoi qu’elle puisse en penser. En effet, je suis à peu près certain que toutes celles qui nous regardent à cet instant donneraient tout ce qu’elles possèdent pour lui ressembler – et même davantage.
Lorsqu’elle accélère le rythme, mes lacunes commencent cruellement à se faire sentir, et je lâche en rire en croisant son regard fier tandis qu’à l’inverse de moi, qui commence à m’emmêler les pieds, elle continue d’accélérer sans faire la moindre erreur.

Enfin, la musique s’arrête, et le DJ enchaîne sur une autre chanson espagnole. Celle-ci est légèrement différente, un peu plus rapide, et plus charnelle, aussi. Malgré mes faibles connaissances en la matière, il me semble reconnaître du flamenco.

« Il s'agit de flamenco. » indique-t-elle en confirmant la supposition. « Très peu de personnes en ce monde savent jouer cette danse. Oui, c'est un style de musique mais aussi une danse. Seules les professionnelles peuvent le danser. Des femmes, filles de parents connus dans le monde entier, pour leur musique, leurs chants ou leur danse. Ce style de musique provient des gens du voyage, ceux-ci provenant de la Russie. Ils ont ensuite migré vers différents pays. La Roumanie et l'Espagne par exemple. Les gitans, provenant de ce pays Hispanique. Ils sont très bons en danse et a la guitare. »

Eh bien ! Si j’avais su que ce sujet pouvait à ce point lui redonner confiance, je l’aurais lancé bien plus tôt. Curieux d’en savoir plus, je reste silencieux, comme pour l’inciter à continuer.

« On raconte que les Japonais sont très bons aussi. Mais je crois que seuls les créateurs de cette danse peuvent la danser aussi bien. J'aurais pu danser les sevilannes qui est une danse proche du flamenco mais je n'ai pas le vêtement adéquat. Vêtement étant une robe de flamenco andalou aux couleurs telles que le rouge ou le noir. Mais elle peut tout aussi bien être d'une autre couleur. »

Elle s’interrompt, les joues soudain plus rouges.

« Excusez-moi d'en avoir trop dit... »

Je secoue aussitôt la tête en signe de dénégation.

« Oh non, ne t’en fais pas ! C’est intéressant, tu sais. Tu en connais un rayon sur ce genre de danse et de musique, n’est-ce pas ? »

Désireux d’en savoir plus, je m’empare de sa main pour l’entraîner à ma suite. Ici, pas moyen de se faire entendre, et il n’y a rien de plus désagréable que de discuter quand on est obligé de hurler pour couvrir la musique.

Bientôt, nous atteignons la porte, et le videur m’adresse un sourire en me reconnaissant.

« Tu pars déjà, gamin ?

- Pourquoi, je vais te manquer ? » je lâche avec un large sourire.

Il rit doucement. Depuis le temps que je viens ici, il commence à me connaître, et il est probablement la seule personne de tout Keimoo a avoir encore le culot de m’appeler « gamin ». J’aime bien.

« Tssk. Ça te ferait trop plaisir ! »

Avisant Elena, dont je tiens toujours la main, il hausse un sourcil appréciateur, avant de m’adresser un clin d’œil on ne peut plus explicite. Blasé, je lève les yeux au ciel avant de lui tirer la langue comme un gosse.

« A la prochaine ! »

Une fois dehors, j’extirpe un paquet de cigarettes de ma poche, et mon vieux zippo.

« Alors ? » je commence en me tournant vers Elena, me battant pour obtenir une flamme. « Où est-ce que tu as appris tout ça ? »

Je lâche un juron discret en refermant mon zippo. Plus de gaz. Evidemment. Tant pis, il va falloir se passer de clope.

« La danse, et tout… La plupart des gens se disent que ça vient d’Espagne et ne cherchent pas plus loin. Toi, tu en sais bien plus que ça, visiblement. Il y a une raison particulière ? »



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MessageSujet: Re: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptyLun 25 Juin 2012 - 23:50



    Spoiler:


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« Excusez-moi d'en avoir trop dit... »

Je rougis en proférant ces paroles. Pourquoi ai-je sortit tout ce que je savais sur cette danse ?! Il fallait vraiment qu’il m’arrête. J’ai dû vraiment l’ennuyer à passer ainsi pour une « intello ».

Etrangement, celui-ci secoue la tête en disant :

« Oh non, ne t’en fais pas ! C’est intéressant, tu sais. Tu en connais un rayon sur ce genre de danse et de musique, n’est-ce pas ? »

Je fais une petite grimace en entendant le tutoiement. Je n’ai vraiment pas l’habitude que l’on me tutoie. Surtout par un inconnu. Mais bon, je m’habituerai. Intéressant ? Qu’est ce qui est intéressant de savoir des choses sur cette danse ? Peu de personnes sont intéressées par ce genre de danse. Après tout, celle-ci n’est que très peu connue. J’hoche la tête à sa question. On peut voir dans mes yeux des « étoiles ». J’ai toujours adoré la culture Espagnole. Même si j’aimerai connaitre particulièrement celle du Japon et de la France. J’adorerai visiter Paris. La Capitale, ville la plus visitée du monde dit-t-on. Ville lumière est-elle surnommée. Où la vie se passe plutôt la nuit. Il y a tellement de choses à découvrir. La tour Eiffel, et autres monuments. Mais aussi le musée Dali, proche du Sacré cœur, musée de ce peintre quelque peu étrange, d’origine Catalan. Je n’aurai jamais imaginé qu’il serait Espagnol en voyant sa moustache rococo. J’aurai dit Italien. Je n’ai jamais vu ses œuvres mais j’aimerai les découvrir. On raconte qu’il avait un certain talent pour tout ce qui était « étrange ». Tout comme Pablo Picasso. J’ai toujours trouvé surréaliste. Mais j’apprécie. J’aime beaucoup l’art. Aussi bien dans la Littérature avec Don Quichotte que dans l’art ou la musique. On dit souvent de moi que je suis cultivée. Même si cela est faux. Reprenant mes esprits, je n’ai même pas remarqué qu’il s’était emparé de ma main pour se lever et se diriger vers la sortie. Je n’ai rien vu venir tout à coup. Il s’arrêta alors un instant pour bavarder avec un homme à l’entrée. Je remarquai dans ses yeux qu’ils se connaissaient déjà. Le videur échangea alors un regard vers moi et fit un clin d’œil à son ami. Je rougis soudain. Mais à quoi celui-ci pensait donc. Le jeune homme ne prit pas compte, ne s’énervant pas le moins du monde, leva les yeux au ciel puis tira la langue tel un gamin. Je souris.
Nous passâmes alors les portes de la boite de nuit. Une fois à l’extérieur, celui-ci sortit de sa poche un paquet de cigarette et un zippo. Il prit une cigarette du paquet et essaya de l’allumer avec son zippo. Manque de chance, celui-ci était vide. Il se tourna alors vers moi alors que j’allais allumer mon cigare que je venais de sortir de sa boite en bois de cèdre.

« Alors ? »

Je le regardai avec étonnement, le cigare frôlant mes lèvres.

« Où est-ce que tu as appris tout ça ? »

Tout ça ? Comment ça tout cela ? De quoi parlait-t-il ? De la danse ? Non je ne crois pas. Je n’ai jamais été très douée pour danser. Même si je suis la fille d’une très célèbre danseuse de Flamenco aujourd’hui décédée. Celui-ci lâche un juron en rangeant son zippo dans sa poche. Je souris. Cela ne sert à rien de s’énerver pour une simple cigarette qu’on n’arrive pas à allumer. Et puis, la cigarette n’apporte rien à la vie. Seulement un cancer et de nombreux problèmes.

« La danse, et tout… La plupart des gens se disent que ça vient d’Espagne et ne cherchent pas plus loin. Toi, tu en sais bien plus que ça, visiblement. Il y a une raison particulière ? »

Et bien je m’étais trompée. C’était bien de la danse qu’il s’agissait. Je secouai la tête et répondit, tenant le cigare du bout des doigts :

    - Vous savez…je n’ai jamais été très douée en danse. Je n’arrive déjà pas à danser seule alors en couple…n’en parlons pas.


Je tirais une bouffée du cigare puis reprit :

    - Oh ? J’ai simplement fait quelques recherches là-dessus sur internet, rien de plus.


Un silence puis je renchéris :

    - Quoique…ma mère m’a bien aidée elle aussi.


Je baissai la tête.

    - C’était une très belle danseuse de Flamenco. Presque toute l’Espagne venait la voir en concert. Elle en donnait, mais ses concerts étaient réservés. Tout le monde ne pouvait pas les voir. Seulement des particuliers. Il fallait aussi être habillé de manière très élégante. Des robes que je n’imagine le prix exorbitant. Malheureusement, elle n’est plus de ce monde pour continuer ce genre de concerts. Elle nous a quittée très jeune il y a cela quelques années, d’un cancer.


Je tirais alors une autre bouffée.

Alors que j’allais lui demander ce qu’il aimait particulièrement ou ses loisirs, un couple passa près de nous. Il s’agissait d’un homme et d’une femme d’une vingtaine d’années, tenant un bambin dans les mains. Celui-ci n’arrêtait pas de brailler. Je souris. Cela me réchauffait le cœur d’entendre un bébé essayer de crier du plus fort de ses petits poumons. Je préfère cela au silence pesant qui achevait mon accouchement. J’aurais tellement préférer…L’homme et la femme commencèrent alors à rouspéter contre le bambin. « Arrête de pleurer ! », « Mais arrête-le donc, il me tape sur les nerfs ! ». Comment pouvaient-t-ils oser proférer de telles choses ? Je m’approchais alors d’eux.

    - Excusez-moi mais…


Ceux-ci levèrent alors la tête vers moi.

    - Je pense que votre enfant vocifère simplement car il doit avoir faim ou être fatigué…Tout simplement. Ou bien…serais-ce parce que vous vous disputez devant lui ? Vous savez, les bambins sont très sensibles à tout ce qui se passe autour de lui. Les couleurs mais plus particulièrement les sons.


Ce livre sur comment être mère m’a bien aidé. Bien que je ne pourrais jamais m’en servir.

La femme fronce alors les sourcils en entendant mes paroles puis rétorque :

    - Vous venez de piocher cela dans un livre ou sur des sites erronés sur internet avouez. Merci mademoiselle mais nous savons comment nous occuper de notre enfant, nous n’avons pas besoin de conseils. Cela fait des nuits que nous ne dormons pas à cause de ses braillements. Nous prenons tous les soirs des somnifères pour essayer de dormir. Nous saurons être des parents exemplaires nous vous rassurons. Vous par contre j’ai peur pour votre futur enfant…


Un silence suivit d’un sourire froid.

    - Enfin…Si vous arrivez à en avoir un.


A ces mots, elle partit en compagnie de son compagnon sans rien ajouter de plus. Ce n’est pas moi qui devrais avoir peur avec mon futur enfant. Tout simplement parce que je ne peux plus en avoir. Je devrai plutôt avoir peur pour ce petit chérubin. Des personnes tellement irresponsables pour parents…Des parents qui prennent des somnifères pour essayer de ne plus entendre les cris de leur enfant. S’ils savaient…J’aurais tellement voulu être à leur place…Me lever tard la nuit pour lui chanter une berceuse ou pour le coucher près de moi pour qu’il essaye de se rendormir…Ils ne savent rien de moi. Je suis sûr que j’aurais été une bien meilleure mère qu’elle. Je l’aimerai. Mais elle ou lui en retour, m’aimerai-elle/il en retour ? Je ne saurai jamais.

Je levais les yeux au ciel, observant les étoiles dans la nuit noire pour cacher mes larmes qui coulaient sur mes joues. Je les essuyais alors puis reprit mon attention sur le jeune homme en souriant.

    - Il se fait tard. Je devrais peut être rentrer. Vous devriez avoir des choses à faire, je ne veux pas vous ennuyer plus longtemps.


Alors que je commençais à faire quelques pas, je m’arrêtai soudain. Je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas le quitter. Pas maintenant. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai envie de tout lui raconter. Toute la vérité.

Je me retourne vers lui, regard mélancolique.

    - Je…je peux rester encore quelques instants avec toi ?


Je portai ma main à la bouche, ayant lâché le cigare au sol, de par le tutoiement et la question déplacée.

Je me retourne dos à lui et portai mes mains à mon visage. Comment avais-je pu le tutoyer et encore pire lui poser ce genre de question ?

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MessageSujet: Re: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptyMar 2 Juil 2013 - 16:59

Spoiler:











« Vous savez… Je n’ai jamais été très douée en danse. Je n’arrive déjà pas à danser seule alors en couple… N’en parlons pas. »

Je hausse un sourcil. Si elle n’est pas doué, alors je crois pouvoir affirmer sans me tromper que je ne connais aucun bon danseur.

N’obtenant pas de réponse, je continue, en précisant ma question :

« La danse, et tout… La plupart des gens se disent que ça vient d’Espagne et ne cherchent pas plus loin. Toi, tu en sais bien plus que ça, visiblement. Il y a une raison particulière ? »

Je reste silencieux tandis qu’elle tire sur son cigare, et l’écoute m’expliquer qu’elle s’est contentée de quelques recherches - mais je n’en crois rien. Elle confirme mes doutes en enchaînant, et je me plais à observer son visage alors qu’elle me parle de sa mère. Je crois que je pourrais la faire parler de danse pendant des heures, juste pour voir ses yeux s’éclairer de la sorte. Tout son visage semble s’animer, et je vois la commissure de ses lèvres se soulever en un sourire fugace. Je me demande bien comment une jeune femme aussi belle et aussi douce peut avoir aussi peu confiance en elle...

Pensif, je laisse un silence s’installer, comprenant qu’elle n’attend de toute façon pas de réponse, mais il est brisé par un couple qui passe bruyamment à côté de nous. Je n’y prête guère attention, pas plus qu’au gamin qui braille dans sa poussette - je n’ai jamais eu un instinct maternel (ou paternel, appelez ça comme vous voulez) très développé - mais Elena, elle, semble s’en inquiéter.
C’est d’ailleurs sans sommation qu’elle intervient dans leur dispute, et je dois bien admettre que de voir cette jeune femme si discrète et réservée intervenir dans les affaires de parfaits inconnus m’étonne grandement, et quelque part, me ravit.

« Je pense que votre enfant vocifère simplement car il doit avoir faim ou être fatigué…Tout simplement. » commence-t-elle avec calme. « Ou bien…serait-ce parce que vous vous disputez devant lui ? Vous savez, les bambins sont très sensibles à tout ce qui se passe autour d’eux. Les couleurs, mais plus particulièrement les sons. »

Je vois le visage de la mère se décomposer à mesure qu’Elena terminer sa tirade. Elle a l’air furieuse - probablement parce qu’Elena a vu juste - et rétorque d’un ton venimeux :

« Vous venez de piocher cela dans un livre ou sur des sites erronés sur internet, avouez ! Merci mademoiselle, mais nous savons comment nous occuper de notre enfant, nous n’avons pas besoin de conseils. Cela fait des nuits que nous ne dormons pas à cause de ses braillements. Nous prenons tous les soirs des somnifères pour essayer de dormir. Nous saurons être des parents exemplaires nous vous rassurons. Vous par contre j’ai peur pour votre futur enfant… »

Elle a dit tout cela d’un traite, presque sans respirer, et je devine que, quelque part, c’est elle qu’elle essaie de convaincre. Un réplique acerbe me brûle les lèvres, mais elle enchaîne avant que j’ai le temps d’intervenir.

« Enfin…Si vous arrivez à en avoir un. »

A présent furieux, je me mets entre elle et Elena, sans que ce soit réellement nécessaire, puisque le couple choisit cet instant pour s’éloigner, lui indifférent, elle visiblement courroucée.
Elena, quant à elle, a l’air mortifiée. Ce genre de remarque, j’aurai pu l’entendre sans même sourciller, mais il semble que ma compagne, elle, soit extrêmement touchée par ces mots, et même si elle détourne le regard pour me le cacher, il me semble apercevoir ses yeux gorgés de larmes.
Par acquis de conscience, je fais un geste grossier parfaitement inutile à l’attention du couple qui est déjà en train de disparaître à l’angle de la rue, regrettant pour une fois de ne pas être plus courageux, ou plus athlétique.

Elena finit par se tourner à nouveau vers moi, et m’adresse un sourire qui sonne faux.

« Il se fait tard. Je devrais peut être rentrer. Vous devriez avoir des choses à faire, je ne veux pas vous ennuyer plus longtemps.

- Tu es sûre ? » je demande, inquiet. « Tu ne m’ennuies pas du tout, tu sais, et... »

Je n’ai pas le temps de finir qu’elle est déjà en train de s’éloigner, et j’hésite un bref instant, amorçant un pas pour la suivre. Mais je n’ai pas le temps de me lancer à sa poursuite, qu’elle fait volte face, les yeux voilés.

« Je…je peux rester encore quelques instants avec toi ? »

A ces mots, comme surprise de sa propre audace, elle laisse tomber son cigare, et enfouit sa tête dans ses mains, les joues rosies par l’embarra.
N’écoutant que mon instinct, et infiniment touché par sa tristesse et sa mélancolie, je franchis les quelques pas qui nous séparent et la prend dans mes bras, comme par réflexe.

Je sais qu’au Japon, ce geste est inhabituel, voire déplacé, mais je m’en fous. D’ailleurs, elle non plus n’est pas japonaise.

« Viens, » je lui dis d’un ton qui se veut apaisant. « On va ailleurs, d’accord ? »

Avant qu’elle n’ait le temps de refuser, je m’empare de son sac d’une main, que je jette sur mon épaule, et de sa main de l’autre, pour l’entraîner à ma suite.

Nous marchons quelques instants, et je cours presque, désireux de m’éloigner de ces rues oppressantes qui ne sont pas faites pour elle. Les enseignes de la ville nous font une haie de lumière, et le bruit des voitures me semble étrangement lointain. Je voudrais l’emmener encore plus loin, loin de la mesquinerie des gens, et de cette sale ambiance qui ne lui va pas. Pour la première fois depuis bien longtemps, il me semble qu’il y a quelqu’un que je veux protéger.

Nous atteignons bientôt le parc du quartier Bougu, et je m’arrête enfin, presque essoufflé. L’endroit n’a guère meilleure réputation que les boîtes de nuits, mais j’ai habité à quelques rues d’ici pendant des années, et tout le voisinage me connaît ; aussi sommes-nous relativement en sûreté.
Et surtout, malgré le manque d’entretien de l’endroit, l’ambiance y est nettement moins malsaine que la rue où nous discutions un instant plus tôt.

Sans lâcher sa main, je fais quelques pas pour m’asseoir sur un banc, l’incitant à faire de même.

« Désolé de t’avoir fait courir comme ça. » je lâche, le souffle encore un peu court. « Je me suis dit que tu voudrais quitter cet endroit et... Je dois t’avouer que je n’y étais plus très à l’aise non plus. »

Je me tourne vers elle, lâchant enfin sa main pour extirper mon portable de mon sac et vérifier l’heure. Deux heures vingt-six. Nous sommes restés moins longtemps que je l’aurais cru.

« Est-ce que ça va ? » je demande finalement, toujours inquiet en m'emparant machinalement d’une mèche de mes cheveux pour la faire jouer entre mes doigts. « Tu veux qu’on parle de tout à l’heure ? »



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Elena Perez
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MessageSujet: Re: Judas et Narcisse[Pv Narcisse]   Judas et Narcisse[Pv Narcisse] EmptyVen 23 Mai 2014 - 23:45

    Spoiler:


    Je reste la, debout, mon visage dans mes mains, honteuse. Que doit-il penser de moi ? Pourquoi ai-je dit ces mots ? J'aurai dû partir et rentrer chez moi. Oublier cette soirée. Je sent soudain des bras m'enlacer. Je ferme les yeux, mon visage toujours dans les mains. Quelques larmes coulent sur mes joues. Il ne peut pas les voir. Il retire ses bras. Pourquoi mon coeur commence à battre fort...je ne dois pas tomber amoureuse de lui...je n'en ai pas le droit. J'avai complètement oublier que ce geste était déplacé au japon. Je retire mes mains de mon visage.

    - Pourquoi...
    - Viens...

    Je n'eut pas le temps de refuser qu'il prit ma main dans la sienne, agrippa mon sac de son autre main et m'obligea à le suivre. Je dû courir pour suivre son allure. Nous arrivâmes bientôt devant le parc du quartier Bougu silencieux à cette heure-ci. Je commençai soudain à paniquer. Pourquoi cet endroit ?
    Narcisse fit quelques pas vers un banc, s'asseyant, m'incitant à m'assoir. Sa main, toujours dans la mienne, je rougis en m'asseyant sur le banc. Soudain, il lâcha :

    « Désolé de t’avoir fait courir comme ça. Je me suis dit que tu voudrais quitter cet endroit et... Je dois t’avouer que je n’y étais plus très à l’aise non plus. »

    Tu. Je n'ai vraiment pas l'habitude de ce tutoiement. C'est comme si on était proche depuis des années alors que l'on s'est rencontré qu'il y a quelques heures. Je tutoie mes clients. Je le vouvoie, il n'en ait pas un. Il est différent des hommes que j'ai connu. Différent de lui. A l'opposé.

    Je baisse ma tête et répond ;

    - Ce n'est rien. Quitter cet endroit...si j'avai eu l'argent neccesaire me le permettant je l'aurai fait sans réflechir. Mais il faut avouer que quitter ce quartier me ferait un peu de peine, l'habitude surement.

    Il lâche soudain ma main, se tournant vers moi pour sortir de son sac son portable. Vérifiait-il s'il avait un nouveau message ou bien seulement l'heure ? Je ne sais pas. Je ne devrai pas m'imiser dans les affaires d'autrui.

    Je me penche pour enlever mes talons que je pose sur le sol et ramène mes genoux contre moi.

    - Est ce que ça va ? Tu veux qu’on parle de tout à l’heure ?

    Je ferme les yeux. On pourrait dire que ça pourrait être pire.

    - Qu'on parle de tout a l'heure ? L'enfant ? Je n'ai rien a dire la dessus, je ne le connait pas.

    Non. Il ne voulait pas que tu parles de ça. Mais de ta réaction face à celle de la mère. Je ne dirai rien. Je ne dit rien.

    Je sort de mon sac mon carnet à dessin, un crayon à papier et une gomme.

    Je lui sourit (d'un sourire triste que j'essaye de cacher)

    - Cela ne vous dérange pas que je fasse un portrait de vous ? Je préviens, je ne suis pas très douée en dessin, c'est juste...un des passe temps que j'ai.

    Je dis que je ne suis pas douée mais de nombreuses personnes m'ont dit le contraire. On dit que mes dessins sont un mélange d'onirisme, de réalisme et d'irréel en même temps. Sans attendre son approbation, je commence à dessiner, cachant la feuille. En 20 minutes le dessin est terminé.

    - Désoler de vous avoir fait attendre.

    Je retire la feuille de mon cahier à dessin et la pose à côté de lui.

    - Vous n'êtes pas obliger de le garder.

    Le dessin le représentait, habillé d'un kimono en soie. J'avai grisé les parties du visage maquillées. Les lèvres et les paupières. J'avai laissé ses cheveux détachés. Il tenait dans sa main un grand éventail.

    Je sort de mon sac mon portable. J'avai un message. De lui bien sur. Il me demandait comme d'habitude où est ce que je me trouvais. Message de menace caché. Je ne répond pas à son message.

    - Je...je veux bien vous parler de tout à l'heure. Cela risque d'être long j'espere que vous n'avez rien de prévu.

    Je ramène mes genoux contre moi.

    - ....

    J'ai un poid dans le ventre.

    - Je...

    Des larmes commençent à couler sur mes joues.

    - Je suis désolé...c'est la première fois que j'en parle à quelqu'un.

    J'avais toujours gardé cela pour moi. J'éspérais juste qu'il n'allait pas la raconter sur tous les toits. A qui avait-il l'attention de raconter mon passé! Personne. Ses amis ne me connaissent pas. Aucune de ses connaissances ne me connait.

    - J'ai eu une éducation assez stricte à l'adolescence. Mes parents étaient très croyants. J'allais tous les dimanches à l'église. J'ai fais ma scolarité dans un lycée privé où je n'avai que très peu d'amis, voir pas du tout, passant mon temps à étudier pour faire plaisir à mes parents. Alors que mes camarades de classe passaient leurs temps à fumer, sortir et draguer les garçons, moi je passai mon temps à étudier. Bien entendu n'ayant pas les meme centre d'interet que les autres, on me rejettait. J'ai obtenu comme convenu mon baccalauréat avec mention très bien. J'aurai pû entrer dans une grande école. Mais j'ai préferé travailler. Vivre seule. Mes parents ont accepter, étant deja bien mature. Pour payer le loyer, j'ai du bien sur travailler. Comme serveuse dans un bar-restaurant en espagne. Ce que je fais toujours.

    Je m'arrête quelques secondes et reprend.

    - Les clients étaient tous très polis bien que certains avaient des gestes quelque peu deplacés. Un jour j'ai rencontré un homme. Cheveux courts noirs, yeux noirs, une peau mate. Je ne savais pas qu'il s'agissait d'un homme d'affaire. J'en suis tombée amoureuse. À la sortie de mon travail celui-ci m'a parlé. On a conversé quelques minutes. Puis on s'est revus. Plusieurs fois. Et puis on a commencer a sortir ensemble. Et...je suis tombée enceinte. Mes parents ne l'ont pas bien prit. Quelques mois plus tard, ma mère est morte d'un cancer. Mon père n'a plus voulu entendu parler de moi. Le jour de l'accouchement j'étai seule. Il n'y avait personne, simplement les infirmières. Sa aurait pu être un accouchement comme les autres...

    Mes larmes continuèrent à couler sur mes joues.

    - Sauf que je perdais beaucoup de sang. Et....j'ai perdu mon enfant....quelques jours plus tard, on m'annonçait que je ne pourrait plus jamais avoir d'enfant....

    Je ne savais pas pourquoi j'avai parlé de tout cela a un inconnu...mais j'en avait grandement besoin...

    - Je suis venue au japon pour refaire une nouvelle vie et...je l'ai retrouvé.

    Sourire triste.

    Il y a une seule chose dont je ne lui parlerai pas. Que j'aimai mon bourreau. Je met beaucoup de maquillage pour cacher mes blessures au visage.

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