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 Des envies de solitudes...

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MessageSujet: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyLun 11 Juil 2011 - 16:30

Lorsque l'on est habitué aux incessants bruits de la ville, le calme plat nous semble...étranger.


Et étrangère c’était le sentiment que ressentait Louise à cet instant précis. Pourquoi ? Elle l’ignorait elle-même et toutes les solutions qui s’offraient à elles étaient toutes plus vraisemblables les unes que les autres. Tout d’abord, elle était étrangère, elle n’était pas japonaise n’avait de famille au japon et les quelques bases qu’elle avait en arrivant dans le pays ne lui auraient surement pas permis d’être ici. En revanche elle remerciait cette vielle sorcière qui l’avait accueillit chez elle et lui avait appris la culture japonaise. Mais c’était bien l’une des seules choses envers elle était reconnaissante à l’ancêtre japonaise.

Deuxièmement, elle ne connaissait pas cet endroit quoi de plus logique que de se sentir à l’écart. Elle avait eu l’habitude jusque là en tant que petite nouvelle d’être le centre d’attention. D’abord elle n’avait pas aimé ça et puis au fil des années c’était passé, mais ici, il y’avait tellement de personnes étrangères au pays qu’elle était assurée de ne pas être une nouvelle poupée ambulante. Mais ce lycée, elle ne l’avait jamais visitée et dès sa première journée ici elle se retrouvait livrée à elle-même.

Aucun visage familier, aucun visage amicale, il passait tous leurs chemins riaient avec leurs amis. Oh non ! Louise ne l’est jugeait pas. Elle-même n’aurait peut-être pas vu un nouveau complètement perdu dans son ancienne école. Et puis, ils avaient surement tous quelques choses à faire, il lui fallait simplement le temps de s’habituer à son nouveau monde et pour ça il lui faudrait un peu de temps. Tout simplement un peu de temps.
Lorsque Louise sortit de sa dernière salle de cours, elle se sentit perdu. Totalement perdue. Elle avait le choix soit elle passait tout le temps qui lui restait dans sa chambre puisque les portes du lycée était déjà fermés, soit et bien, elle allait faire un tour dons les couloirs de sa nouvelle école. Et la deuxième option lui plaisait plus. Elle ne passerait surement pas toute sa soirée dans sa chambre, non hors de question. Et puis son but n’était pas de devenir une associable, et si elle trouvait un pion, elle était nouvelle, alors trainé dans les couloirs…

Elle se dirigea d’abord dans sa chambre pour se changer, ce n’était pas qu’elle n’aimait son uniforme, mais c’était tellement moins commode qu’un bon vieux jean et un pull bien assez grand pour faire croire que c’était une mini-robe. Et avec des écouteurs émettant un bruit aussi fort qu’un avion, Louise était sure d’être tranquille dans son petit monde. Elle marchait lentement essayant de mémoriser chaque détail aussi insignifiant soit-il parce qu’elle n’avait plus de guide pour lui dire ce qu’elle devait faire et si jamais elle se perdait… Et bien, elle n’était pas sure de dormir dans un bon lit cette nuit. Dans l’incertitude, il ne fallait pas qu’elle se goure. La jeune fille arborait les couloirs à la recherche de quelque chose mais de quoi, elle ne le savait pas. Elle poussait les porte au hasard, elle savait désormais où se trouvait l’infirmerie, elle avait trouvé l’entrée du toit, le réfectoire et désormais elle poussait la porte d’un salon aménagé pour les élèves, il y’avait deux personnes à l’intérieur. Elles se retournèrent à son entrée. Louise leur sourit avant de s’asseoir dans un fauteuil dans lequel elle se laissa glisser lentement. Elle pourrait ressembler à l’une de ces filles sur les images idylliques qu’on voit dans les magazines avec ses cheveux roux éparpillés autour d’elle et ses yeux à demi clos, sauf qu’elle n’était pas l’une de ces filles elle ne leur ressemblait pas et elle, elle était là juste pour se détendre et non pour se faire un max de blé sur son image. En fait Louise était maintenant tellement ancrée dans son petit monde qu’elle ne remarquait pas les mouvements autour d’elle. Tout lui était définitivement étranger. Elle voyait sans voir et la seule chose qui changeait c’était la musique dans son casque. Elle changeait toutes les 3 minutes environ et étant sure de ces gouts musicaux elle ne trouvait même pas la peine de changer de chansons. Oui on pouvait dire que la jeune fille était bien dans sa bulle mais elle avait comme une étrange impression. Elle ne savait pas vraiment d’où ça venait, mais ça la perturbait. Elle se redressa, mais oui, elle était seule. Ils étaient partis.



« Je suis la reine du monde » pensa –t’elle « de mon monde »
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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyLun 11 Juil 2011 - 19:35

    Dans le centre commercial, l'effervescence restait constante et inextinguible. Des groupes d'amis prenaient le temps d'explorer chaque magasin pour y faire quelques emplettes, tandis que des mères s'affairaient à leurs courses afin de nourrir leur famille. Certains bambins, trônant fièrement dans leurs caddies, émettaient des cris stridents et enthousiastes qui avaient le don de crever les tympans de Myra Jefferson. Récemment, la jeune rebelle avait reçu quelques économies de la part de son père. Il lui avait conseillé d'en faire bon usage, et ce fut tout naturellement qu'elle s'était dirigée dans le cœur de la société de consommation, où d'innombrables produits éveillaient l'envie et la curiosité de la jeune fille. Cependant, son père n'avait pas une mansuétude suffisante pour lui payer ses extras. Il se contentait de régler ses frais de scolarité ainsi que ses fournitures scolaires et, s'il était de bonne humeur, osait lui soumettre quelques billets supplémentaires pour lui permettre de se gâter. Ainsi, vêtue de mille et unes couleurs, le cou enlacé par trente six mille colliers aux significations diverses, et ses cheveux laissant libre cours à leur tempérament festif, elle erra ici et là, collant son nez contre les vitrines. Son unique réaction était son dégoût et sa stupéfaction face aux prix mirobolants de certains produits qui n'en valaient pas le quart. En considérant la maigre liasse de billets présente dans son porte-monnaie, elle en déduisit que sa quête serait fortement ardue. La preuve, elle repartit presque bredouille car rien n'était à sa portée, hormis un ou deux paquets de bonbons qui lui firent envie en se baladant dans le supermarché. Pas même une robe de soirée n'avait attisé son engouement, pour lui permettre de se pavaner dans les boîtes de nuit.

    Légèrement dépitée, elle ne se démonta pas et en guise de réconfort, effectua le chemin du retour à pieds, mains dans les poches, paquets de bonbons dans son sac en bandoulière. Lorsqu'elle revint à l'académie Keimoo, c'était un peu la cohue car tout le monde se réunissait dans le hall et bavardait de tout et de rien. Les portes ne tardèrent pas à fermer, et ne désirant pas s'enterrer directement dans sa chambre, Myra entreprit d'effectuer un petit tour dans le salon. Elle n'espérait pas grand-chose de cette excursion, hormis une éventuelle rencontre qu'elle pourrait entraîner dans ses lubies. Elle avait une folle envie de décompresser, de s'amuser, d'oublier les messages vicieux et subliminaux que son père lui envoyait, afin de lui faire comprendre que l'argent se méritait à la suite d'un travail acharné. A en juger par son laxisme dans bien des domaines, elle n'était pas prête d'obtenir quoique ce soit, et ce fut sans conviction qu'elle parvint à l'entrée du salon, annonça sa présence en saluant les personnes présentes par politesse, avant de s'installer près d'une des fenêtres. Elle entrouvrit cette dernière et extirpa un briquet ainsi qu'un paquet de cigarettes de sa poche. Là, elle consuma l'extrémité de sa drogue douce, et la contempla en train de s'émietter, à mesure qu'elle en tirait plusieurs taffes.

    Quelques minutes plus tard, le salon fut presque totalement déserté. Presque, car il y persistait un léger souffle de vie se manifestant par des notes musicales, cependant étouffées par un élément jusqu'alors non identifié. Intriguée, Myra survola la pièce du regard, et remarqua la présence d'une jeune fille à la chevelure flamboyante et ondulée. Assise sur l'un des fauteuils, la principale concernée semblait totalement immergée dans son univers musical. Se doutant qu'elle n'avait pas conscience de ce qu'il se passait autour d'elle, la Rebelle surprit pourtant un air curieux de sa part. La brusque absence des autres occupants semblait la surprendre, mais elle ne parut pas s'en offusquer plus que ça. Par conséquent, elle replongea dans les limbes de ses pensées, et ce fut à ce moment là que Myra en profita pour s'approcher d'elle. A quelques mètres de l'inconnue, elle tendit une oreille attentive afin d'identifier la mélodie présentement écoutée et, sans crier gare, lui retira furtivement le casque. Le collant contre ses oreilles, la Rebelle fut ravie de constater qu'il y avait encore des personnes détentrices d'un goût irréprochable. Sa cigarette au bec, elle dodelinait de la tête, sans craindre la réaction de son interlocutrice. Elle se doutait que son initiative ne serait pas bien prise, mais elle en avait cure, car elle s'ennuyait. Myra fit durer le suspens pendant quelques secondes, et capturant sa cigarette entre son majeur et son index, elle déclara :

    - Très entraînant tout ça, très bon choix.

    La piste s'acheva et la Rebelle abaissa le casque qu'elle garda néanmoins autour de son cou. Penchée par-dessus l'épaule de la demoiselle, elle se montra audacieuse et n'y alla pas par quatre chemins.

    - Je te rends ton casque que si tu partages un paquet de Fraises Tagada avec moi. Je te préviens tu n'as pas le choix.

    Une fois sa blagounette larguée, elle rendit le casque à la parfaite étrangère, s'accapara un fauteuil situé à proximité du sien puis s'assura d'être suffisamment proche de la rouquine, afin qu'il s'agisse réellement d'une conversation et non d'un dialogue de sourds. Elle sortit son paquet de sucreries, l'ouvrit et y piocha une fraise bien rose et bien sucrée.

    - Désolée pour cette entrée en scène plus que douteuse. Je m'appelle Myra. Myra Jefferson. Tu en veux une ?

    A ces mots, elle lui tendit la fraise qu'elle s'était apprêtée à dévorer sans une once de pitié, et poursuivit parallèlement sa séance de fumette. Lorsqu'elle trouvait son existence insipide, la cigarette était sa principale alliée, celle qui occupait ce vide que personne n'avait jusqu'alors été capable de combler.
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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyMar 12 Juil 2011 - 16:53

Bercée par une douce musique, pas vraiment douce en fait, Louise savourait pleinement son bonheur bien qu’il y manque une certaine chose… Elle était plongée dans un demi-sommeil et la douce lumière de la béatitude l’enveloppait agréablement.
Humm… Oui, fallait vraiment être à moitié endormie pour proliférer des bêtises pareilles, toujours est-il que l’unique héritière Nicolaï passait vraiment un agréable moment et si elle avait connu les joies de cette solitude plus tôt, il était clair qu’elle serait peut-être devenu une recluse de la société, mais était-elle vraiment prête à en subir toutes les conséquences ? Envoyer tous ses amis valsés, dire stop aux soirées de débauches non réfléchi, stop aux délicieux risques qu’elle prenait juste pour avoir de l’adrénaline ? Non, elle était loin de pouvoir arrêter sa vie d’insouciance mêlée d’immaturité et à la fois de maturité, Louise se pensait un bijou de la jeunesse dorée, à elle seule, elle représentait plusieurs vices des adolescents à son âge. Et cela lui plaisait.
C’était ses paroles pas très très sages que ce ressassaient Louise lorsqu’elle sentit un truc changer, quelque chose ou quelqu’un venait d’éclater sa bulle comme avec une épingle. Elle était maintenant de nouveau en contact avec la vie réelle et se sentiment lui était un chouïa désagréable. Qu’est-ce qui avait sauté ? Laquelle de ses barrières lui avait fait faux bonds ? Elle aurait du s’en douter. Evidemment, comme par hasard la plus importante, son ouïe ne percevait plus les décibels émis par son casque avec la même importance. Louise baissa les yeux jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive qu’on ne pouvait pas voir son cou. Elle se retourna et vit une fille brune de taille moyenne écoutant de la musique avec son casque. Mais où est-ce qu’elle se croyait ? Elle ne se souvenait pas que pour accueillir les petits nouveaux, il fallait leur voler leur objet fétiche. Les yeux de la rouquine lançaient des éclairs. Puis elle se retourna les yeux fixés sur un fil qui dépassait de son pull. Elle tira dessus. Son regard s’adoucit lorsqu’elle tourna la tête pour la deuxième fois. Cette fille n’avait décemment pas l’idée de lui voler son casque sinon elle se serait enfui avec depuis longtemps. Elle s’ennuyait tout simplement et lorsqu’elle la félicita sur ses choix alors la jeune fille compris qu’elle ne s’était pas trompée. Louise se cru sauver, elle pensait qu’elle lui rendrait son casque lorsqu’elle vit la jeune brune aux reflets bleus l’abaisser sur son coup. C’était le deuxième objet le plus cher à ses yeux, le premier étant la bague qui pendouillait sur une chaîne à son cou et qu’elle ne cessait de tripoter. Louise se sentait exclue du délire de la brune elle ne savait pas où elle voulait en venir. Enfin pas totalement, elle avait juste compris que pour récupérer son casque il fallait qu’elle partage… un paquet de fraises tagada avec cette fille dont elle l’ignorait jusqu’à l’existence quelques minutes plus tôt. Mais après tout, pour connaître quelqu’un, il fallait bien lui parler et quoi de mieux qu’un paquet de confiseries pour faire connaissance ? Louise avait cependant le nez rivé sur la cigarette que fumait cette fille. C’était ça ce qui manquait à son bonheur quelques minutes plus tôt, une bonne dose de tabac.
Myra, c’est ainsi que se nommait la fille. On progressait elle ne l’appellerait plus l’inconnue désormais. Mais Myra. Et c’était joli comme prénom Myra. D’ailleurs cette dernière c’était assise dans un fauteuil à proximité de Louise et lui tendait une des friandises rose. Louise tendit la main instinctivement et la lui prit. Elle entendit un concert de cliquetis. Dissimulés sous sa manche ses bracelets produisaient une musique qui lui était douce et qui la réconfortait. Louise examina la friandise en la levant au soleil.


-Voyons voir c’est hyper sucrée plein de produits chimique, mauvais pour la santé, je prends ! M’appelle Louise.


La jeune fille balança la confiserie dans sa bouche, avant de coller ses jambes contre son tors. Elle lui sourit. Louise ne pensait pas de mal de cette fille et puis elle s’était excusée. Elle l’aurait surement pris pour une folle si jamais elle n’avait pas eu de bonne intention. Du moins c’est ce qu’il lui semblait.

-ça t’arrive souvent de faire ça dit-moi ?
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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyJeu 14 Juil 2011 - 14:41

    Apparemment, la chance était du côté des lycéennes, puisque le salon leur appartenait quasiment. A l'exception du passage de quelques étudiants venus chercher des affaires oubliées sur un fauteuil, nul ne pouvait les interrompre dans leur discussion. De prime abord, Myra crut que les choses tourneraient mal, à en juger par le regard menaçant que Louise lui avait lancé, en la voyant s'approprier son casque sans demander son reste. Puis, de fil en aiguille, elle avait compris que les desseins de la Rebelle n'étaient pas mauvais. Ses actes étaient uniquement dus à cet ennui envahissant qui caractérisait parfaitement son existence. Ainsi, elles parurent se mettre sur la même longueur d'onde, et commencèrent à faire connaissance, lentement mais sûrement. Ca faisait une paye que Myra n'avait plus investi dans de nouvelles relations, peu importait leur nature. Elle se remettait souvent en question sur ce qu'il s'était passé avec Lewis, sans compter qu'ils commençaient à échafauder quelques petits projets, comme ce fameux voyage en Espagne. Ils n'avaient pas encore fixé les dates, mais la jouvencelle avait du mal à dissimuler son impatience. Elle le harcelait à maintes reprises par SMS pour connaître ses disponibilités. Elle avait envie de liberté, de rompre temporairement avec la dure réalité, dans l'optique d'élargir ses horizons. Elle en avait assez de cette académie à la discipline stricte, et aux visages monotones.

    Finalement, le paquet de fraise Tagada ne tarderait pas à se vider, puisque Louise accepta de prendre part à la dégustation. Soulagée de constater qu'elle n'avait pas atterri sur une folle à lier, elle exprima une petite parcelle de sa personnalité, en trahissant son goût pour les choses mauvaises et peu recommandables. Myra se plut à supposer que si elle pensait ainsi pour une simple sucrerie, il était fort probable qu'elle raisonne pareillement dans bien des domaines. Peut-être venait-elle de croiser le chemin de son alter ego, assassinant le temps et ses désagréments dans des soirées bien arrosées, où la dépravation n'avait d'égale que la fougue de la jeunesse. Suite à cette hypothèse, un large sourire s'étira jusqu'aux oreilles, et dans son immense mansuétude, elle plaça le paquet de bonbons entre elles, sur la table basse disposée au centre des fauteuils. Au même titre que son interlocutrice, elle se mit à son aise en ôtant ses chaussures puis en ramenant ses genoux contre elle, avant de se focaliser à nouveau sur la lente destruction de sa cigarette.

    - Hé bien, enchantée de faire ta connaissance, Louise.

    Les va-et-vient des autres élèves attirèrent son attention, tandis que mademoiselle Nicolaï s'aventura à lui poser une question pour le moins originale. A dire vrai, Myra n'était pas toujours d'humeur à se faire remarquer, mais lorsqu'elle avait une idée derrière la tête, elle faisait le nécessaire pour pouvoir la concrétiser. En cernant sa nouvelle connaissance, elle apprendrait sûrement qu'elle était aussi débauchée qu'elle.

    - Ca m'arrive souvent d'embêter les gens, puisqu'on ne peut pas dire que la vie ici soit très palpitante. Et toi, tu t'isoles souvent en écoutant de la musique, perdue dans tes pensées ?

    Myra s'empara d'un cendrier abandonné à proximité. L'odeur de tabac flottait dans l'air, risquant d'alerter le moindre surveillant apparaissant dans les parages. Sachant que l'alcool était proscrit au sein de l'établissement, la cigarette avait fini par connaître le même sort. En attendant, la Rebelle profita de leur apparente solitude pour s'adonner à ce vice, tout en extirpant de son sac le second paquet de sucreries achetés au centre commercial. Cette fois-ci, il s'agissait de réglisses. Varier les plaisirs n'était pas une mauvaise chose en soi, mais était-ce réellement une bonne façon de dépenser ses quartiers libres, sachant que d'autres trimaient pour compléter leurs ambitions ?

    - Je n'ai pas l'impression de t'avoir vue auparavant. Tu es ici depuis longtemps ?

    Habituellement, elle avait tôt fait de reconnaître un visage qu'elle apercevait de temps à autres dans les couloirs. Cependant, ce ne fut pas le cas pour Louise, dont la chevelure flamboyante avait pourtant le don d'attirer l'attention. Soit sa mémoire de poisson rouge lui faisait défaut, une fois de plus, soit elle avait raison en supposant qu'elle était fraîchement entrée à l'académie. Dans ce cas là, grand bien lui fasse, en espérant qu'elle aurait les nerfs suffisamment solides pour supporter bon nombre de normes qu'il était fondamental de connaître, pour bien s'intégrer. Ces mêmes normes étaient le cadet des soucis de Myra, et c'était principalement pour ce motif qu'elle en était arrivée là, bravant les interdits, rasant les murs en rentrant bien après le couvre-feu, et tant d'autres choses qui finissaient par lui faire oublier ce pour quoi elle avait atterri ici. Ainsi, le regard hagard et l'esprit plus serein, elle se laissait porter par une routine morose à en mourir.

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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyJeu 14 Juil 2011 - 16:11

Si on lui laissait le temps de réfléchir, Louise aurait pu tout de suite admettre qu’elle avait eu affaire à une folle à lier. Et puis elle s’était estimer heureuse d’avoir visé juste dans cet ennui mortel auquel essayait de s’extraire la jeune femme à côté d’elle.
Louise sourit à Myra. Elle s’épargnait une réponse toute faite comme « Moi de même » parce qu’elle savait que cela sonnerait faux et qu’elle voulait s’éviter une hypocrisie. Ce qui ne l’empêcha pas étrangement de croire Myra quand elle lui dit qu’elle était contente de la connaître. Louise tendit la main machinalement vers le paquet de friandises.
Elle savait ce qu’était une vie insipide et sans couleur, c’était bien pour ça qu’elle avait supplié ces parents de la sortir de ce trou ou elle avait passé à peu près une année. Elle savait ce qu’était de renoncer à tous ses loisirs. Elle avait déjà essayé de sortir en douce mais ça avait été sans compter sur les vielles techniques de grand-mère. Louise espérait avoir tourné la page sur ce qui avait et la pire année de sa vie et rien que de se remémorer ce souvenir amer lui bousillait le moral. Mais autant voir les bons côté des choses. Il était impossible que Keimoo soit une horrible prison ou tout ou presque lui était proscrit. Elle avait un exemplaire du règlement mais elle n’avait pas encore pris la peine de le feuilleter. Et y’avait t-il un risque que ce soit pire. Peut-être après tout elle avait entendu dire qu’il y’avait des personnes au caractère « difficile » mais ce n’était pas un centre de redressement. Louise posa ses yeux de la couleur d’une turquoise sur le paquet de fraises sur la table basse. Elle n’était pas rebelle dans l’âme mais elle aurait pu. Après tout ce qu’elle avait vécu quoi de plus normal que de se révolter. Louise retint un soupir. Certaines personnes n’évaluaient leur bonheur que lorsqu’elle l’avait perdue et Louise se sentait faire parti de ces personnes. Son monde lui manquait à présent. Pas au point de faire une dépression certes mais elle se demandait ce qui l’attendait ici. Les écoles prestigieuses cachaient souvent bien de mauvais coté et elle avait l’immense privilège d’avoir connu dès sa première journée ici, le premier. L’ennuie semblait être un membre à part entière du quotidien. Et dieu sait que Louise ne le supportait plus. Soit. Elle se débrouillerait pour ne pas le connaitre mais tout ceci était plus facile à dire et la jeune française doutait de pouvoir y arriver.


-Oh… ça, parfois. Enfin en public c’est la première fois que je me perds dans mes pensées. Mais sinon la musique et moi on est tout le temps ensemble. Collé comme les cinq doigts de la main.

Louise esquissa un sourire. Elle remarqua que bien que les deux jeunes filles soient isolées il y’avait des va-et-vient incessants. Elle passa une main dans sa crinière rousse. En fait c’était quelque peu agaçants mais c’était un lieu public ce qui voulait dire que c’était parfaitement dans leurs droits d’être là. Louise posa la tête sur ses genoux. Si elle commençait à nouer des relations dès à présent, elle n’était pas sure qu’elle durerait. Elle se connaissait mais pas aussi bien qu’elle l’aurait voulu mais après tout personne ne le lui demandait alors… Elle prit la question de Myra avec considération. Elle afficha un visage pensif.

-Hmmm, cela doit faire environ 8 heures donc c’est parfaitement normal que mon visage ne te dise rien. Cela dit rajouta-t-elleaprès une courte pose, moi non plus je ne crois pas t’avoir rencontrée. Alors je te retourne la question.

Si Louise avait une tête d’enfant et pouvait paraître timide elle ne l’était pas. Ce n’était pas une véritable dévergondée mais Louise attachait une grande importance aux petits plaisirs-tout comme aux grands- de sa douce vie d’adolescente. Elle comptait bien profiter de sa jeunesse et ne désirait pas se retrouver lorsqu’elle aurait cinquante ans en train de se lamenter sur une jeunesse perdue. Louise appréciait les nouvelles choses et rare était les expériences qui ne l’avait pas tenté jusque là. On pouvait bien dire que la rousse savait profiter de la vie. Et jamais, au grand jamais elle ne voulait finir enfermer dans un couvent rongée par l’ennui. Et bien qu’elle respectait totalement les bonnes sœurs et leur principe d’ailleurs Louise leur vouait un certain respect mais elle ne désirait nullement leur ressembler et ceux aussi longtemps qu’elle vivrait. Une vie de débauche pouvait parfois apporter un certain réconfort. Oui un réconfort étrange mais bien là.


Dernière édition par Louise Nicolaï le Mar 19 Juil 2011 - 11:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyDim 17 Juil 2011 - 11:18

    Pour l'une des rares fois de son existence, Myra prenait le temps d'écouter son interlocutrice. Ce n'était pas qu'elle manquait habituellement de respect, mais elle avait cette fâcheuse tendance à ne vivre que pour elle. A ses heures perdues, l'envie de pactiser avec autrui faisait place à un individualisme qu'elle déplorait, mais auquel il lui arrivait d'adhérer par besoin de se retrouver, d'être en rupture avec le jugement arbitraire du monde entier. En présence de Louise, elle n'avait pas l'impression d'être dans une position de faiblesse quelqu'elle soit. Contrairement à d'autres, elle ne la jugerait pas pour ce qu'elle ferait, et se contenterait peut-être de lui poser des questions pour apprendre à la cerner. Dans tous les cas, au cours d'une telle conversation, Myra ne pouvait pas rester les mains vides. Elle s'empara d'un réglisse qu'elle déroula méthodiquement. Elle avait besoin de quelque chose pour l'occuper, détourner son attention pour lui éviter d'être embarrassée par les éventuels blancs susceptibles de ponctuer leur discussion. Cela lui arrivait quelques fois de ne pas savoir quoi dire, car elle avait une propension à se conforter dans le silence. Comme le disait si bien le proverbe, le silence est d'or, la parole est d'argent. Mais si son principal moyen de communication était sa façon d'aguicher son prochain en dévoilant ses charmes, elle n'était pas spécialement douée pour découvrir pas à pas une personnalité. Ainsi, tandis que Louise lui expliquait qu'elle se sentait très fusionnelle avec la musique, la Rebelle eut envie de développer ce point avec elle. Si cet art avait une place essentielle dans son existence, il était fort possible qu'elle soit en présence d'une Punk. De nos jours, catégoriser les gens était une règle fondamentale, mais également la source d'une disparité flagrante entre les individus. Myra était la première à cracher sur ce système, mais à bien y réfléchir, c'était une bonne façon de savoir qui était fréquentable ou non.

    - Et à part l'écouter, est-ce que tu la pratiques ?

    Avachie sur le fauteuil, elle finit par se redresser et se pencher légèrement en avant, afin d'écraser sa cigarette dans un cendrier provisoire, abandonné au centre de la petite table placée entre elles. Sans surprise, elle entendit Louise lui avouer qu'elle n'était à l'académie que depuis huit heures, ce qui expliquait cet isolement. En effet, la musique était un excellent refuge lorsque l'on avait personne à qui parler. Par empathie, Myra se mit à sa place, et se souvint de son tout premier jour au sein de l'établissement scolaire. Elle n'avait pas vraiment eu de difficultés à socialiser avec son prochain, et ce qui l'avait pas mal aidée, ça avait été son inscription au sein du club de couture. Là, elle avait appris à se consacrer à des relations bien plus saines que celles expérimentées dans des lieux tels que les boîtes de nuits, où le maître mot était la débauche, la déchéance. Tout du moins, aller en boîte juste pour se dandiner innocemment sur la piste de danse n'était pas sa tasse de thé. Elle préférait mille fois se retrouver étreinte par des bras inconnus, galvanisés par un désir réciproque.

    - Je suis ici depuis quatre ans. Si tout se passe bien, l'an prochain, je serai dans les études supérieures.

    Néanmoins, elle boudait un peu en s'imaginant chauffer les bancs de la faculté, alors qu'elle n'était motivée par rien. Elle enviait ces personnes qui savaient d'avance ce qu'elles souhaitaient faire de leur vie. Si c'était une évidence pour certains, cela restait une énigme sempiternelle pour d'autres. Myra savait qu'elle se chercherait pendant un bon moment, et avant de trouver la bonne voie, elle échouerait par manque de motivations voire de capacités. En attendant, elle préférait ne pas y penser. Elle était actuellement en présence de Louise, et en se souvenant des difficultés que le statut de nouvel élève impliquait, elle se proposa d'être, en quelque sorte, une guide.

    - En tout cas, si tu as besoin d'informations quelconques, n'hésite pas à me demander. Ma spécialité, ce sont les bons plans pour faire la fête. Si tu es dans cet état d'esprit là, il y a pas mal d'endroits sympathiques à découvrir.

    En fin de compte, elle était parvenue à glisser subtilement le sujet dans la conversation, en se prétendant être un mentor de premier choix pour celui/celle qui se sentirait un peu perdu à Keimoo. Elle ne savait pas exactement d'où venait Louise, mais elle avait bon espoir de trouver en elle une alliée. Loin d'elle l'idée de l'engrainer dans quelque chose qui ne lui plaisait pas, mais s'il s'avérait qu'elles étaient vraiment semblables sur certains points, autant en profiter. Le divertissement, bien qu'outrageant pour une bonne partie des intellectuels, était une activité qui exigeait ardeur, persévérance et spontanéité. Se divertir pouvait être un art, car si l'on ne possédait pas l'ouverture d'esprit nécessaire, il était fort probable que rien ne se passe comme on l'avait escompté. Pour Myra, élargir son réseau relationnel était un bon point de départ dans un lieu où l'on se sentait étranger à tout.
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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyMar 19 Juil 2011 - 11:32

De prime abord la première pensée que l’on a en voyant cette jeune fille est qu’elle est innocente. Et d’un coté ce n’est pas complètement faux car Louise est une jeune fille innocente. Comme tout le monde, elle a des passions et si ce n’est qu’elle est particulière par un amour sans fin qu’elle voue à la musique, Louise est une fille simple. Et cette simplicité Louise la montrait dans sa façon d’être constamment. Elle aimait à ce qu’on se sente à l’aise avec elle. Ce pour une seule raison, quand l’ambiance était tendue, elle se refermait comme une huître et devait froide. Elle se sentait mal et culpabilisait par la suite. D’ailleurs en cet instant elle se sentait dans un état d’esprit qui lui semblait lointain de celui qu’elle avait avant que Myra ne fasse une entrée qui était sans conteste inhabituelle. Il était vrai que l’ambiance avait changé du tout au tout. Et puis d’un autre côté Louise était contente de ne pas être toute seule. Elle était habituée à être entourée pas forcément par de bonnes fréquentations, mais elle devait changer ça. Et il lui semblait qu’elle était plutôt sur le bon chemin.

-Oui, je pratique. Depuis toute petite, je joue du piano et un peu de guitare mais là, je ne suis que débutante.

Lorsque Louise commençait à parler musique il lui était pratiquement impossible de s’arrêter, on avait du mal à la suivre et c’était un euphémisme que de dire qu’en cet instant elle se retenait pour ne pas en rajouter plus. Il suffisait de lui parler plus de deux minutes pour comprendre que sa grande passion l’une des choses les plus importante de sa vie était la musique. Pour elle s’était un sujet de conversation inépuisable. Alors, lorsque l’on abordait son domaine de prédilection elle se transformait radicalement. Elle se laissait entièrement transporté et elle perdait souvent le fil. Et entendre la jouvencelle parler ainsi est un véritable supplice quand on s’en fiche éperdument. Même si l’on se laisse très souvent conquérir par le flux de paroles qu’elle émet, au bout d’un certain moment il est évident que cela peut produire un grand mal de crane à moins d’être sur la même longueur d’onde. Un sourire éphémère se dessina sur les lèvres de la jeune fille lorsqu’elle pensa au nombre de personnes qu’elle avait fait fuir volontairement avec la musique. Il y’avait de quoi faire une overdose. Surtout avec Louise. Mais elle ne comptait pas faire fuir qui que ce soit aujourd’hui, à vrai dire pas dans les prochains jours non plus. Pour une nouvelle devenir celle qu’il fallait éviter à tout prix n’était pas très gratifiant et pas très agréable également. Et à part en cours, elle ne se sentirait pas à sa place. Myra avait donc un an de plus qu’elle, logiquement.

-Alors je te souhaite que tout se passe bien.

Les études supérieures c’était un sujet bien compliqué. Un sujet qui ne la concernait pas pour l’instant et heureusement pour elle. Car si Louise avait une tonne d’idées pour son avenir il était clair qu’elle ne s’y était pas vraiment penchée. Les idées lui venaient et elle, elle les notait sans vraiment savoir si son idée avait la moindre chance de se réaliser. Mais si tout cela restait de perpétuelles incertitudes, Louise se donnait les moyens de réussir ce qu’elle souhaiterait. Et elle savait qu’elle s’accrocherait à son projet à long terme. Si encore elle trouvait. Pour l’instant elle se concentrait sur le présent et plus précisément sur sa voisine qui se proposait très gentiment pour lui indiquer les trucs et astuces. Elle ne pensait pas être aussi facile à cerner, ou alors c’était un pur hasard. Et cela lui faisait un gros point commun avec la jeune femme. Serait-ce une potentielle partenaire de soirée. L’idée plaisait assez à Louise en fin de compte et comment ne pas être contente. Finalement, elle aurait peut-être la chance de s’amuser ici en fin de compte. Et cette idée avait bien le don de lui redonner le moral. Si la jeune fille ne supportait pas une chose c’était bien d’être enfermée. Et la simple perspective d’avoir ici ce qu’elle appelait une compagne de jeu lui donnait un peu plus d’espoir. La proposition de Myra touchait Louise parce qu’après tout rien ne l’obligeait à faire preuve d’une quelconque sympathie, et juste pour ça, son opinion vis-à-vis d’elle venait de grandir considérablement.

-C’est vrai que je ne dirais pas non…si j’ai la moindre question, je te la pose. Et je suis ouverte à tous les endroits que tu as à me montrer tant que je passe un bon moment.

La demoiselle considéra quelques instants une bosse dans sa poche, c’était son paquet de cigarettes qui commençaient sérieusement à lui rentrer dans les côtes. Elle déplia ses jambes. Si l’idée subite et complètement folle de sortir tout de suite pour le tour des endroits dont venait de parler Myra germait dans la tête de l’adolescente, elle savait néanmoins qu’il y’avait peu de chances que la chose se concrétise sauf si les choses s’accélérait de ce coté.
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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyMar 19 Juil 2011 - 20:39

    En effet, l'innocence pouvait être un adjectif récurrent pour qualifier le physique et l'attitude de Louise. Mais s'il y avait bien une chose que Myra avait appris au cours du temps, c'était de ne jamais se fier aux apparences. Admettons, qui pourrait croire qu'une jeune fille aux traits doux, au visage affable et peu maquillé, à la longue chevelure dorée et aux accoutrements tout à fait conventionnels, pouvait s'adonner à des séances de fumette avec des personnes peu recommandables ? Nul ne devait prendre pour acquis ce qui semblait évident à assimiler, car la règle de base sur autrui, était de ne pas lui accorder sa confiance trop rapidement, au risque de tomber de haut. Par ailleurs, notre génération actuelle était si différente des précédentes mais aussi tellement surprenante, qu'il était limite blasant d'apprendre que n'importe qui avait touché à sa première cigarette à treize ans. Toutes ces choses autrefois proscrites s'étaient banalisées, et ancrées naturellement dans l'ère du temps. Bien que ce soit exaspérant et peu rassurant pour les années à venir, les mœurs évoluaient, et ceux qui s'évertuaient à respecter les règles étaient mis sur le banc de la touche, tandis que l'excès était presque devenu un mode de vie. Il était valorisé par une rébellion perpétuellement revendiquée. Par ses comportements irréfléchis, Myra faisait partie de ces gens qui clamaient leur indépendance et leur liberté, sans en avoir appris les fondements nécessaires. Mais mon Dieu, qu'est-ce que c'était bon ! Faire preuve d'insouciance tenait de l'irresponsabilité, mais aussi du plaisir, des sensations fortes, et de l'abandon de soi. Quoi de plus facile que de se laisser aller en avalant un cachet transmis par son voisin, sans se questionner sur la réelle nature de ce dernier ? La jeunesse n'était pas faite pour rester cloîtré dans sa chambre, le nez dans ses bouquins. Elle n'était qu'une période de quête identitaire s'effectuant au rythme des soirées étudiantes, des beuveries entre copains, et des lendemains difficiles.

    - Tu as de la chance de pouvoir t'épanouir dans une telle passion ! Ca doit sûrement t'aider à surmonter bien des obstacles.

    Certes, Louise avait le privilège d'entretenir quelques affinités avec le monde de la musique, mais Myra ne pouvait se vanter d'être passionnée par quelque chose. Elle avait la couture pour centre d'intérêt, mais ce n'était pas une activité qui remplissait bien son quotidien. Au contraire, c'était occasionnel, et étant donné que sa spécialité était les écharpes multicolores conçues par dizaines, elle était contrainte d'attendre la période hivernale pour créer une nouvelle gamme, et la proposer à son club lors d'occasions très spéciales. De plus, l'heure n'était pas vraiment à la philosophie sur comment trouver sa voie et réussir son avenir, mais sur comment combler sa soirée, afin qu'elle ne soit pas synonyme d'ennui. Depuis quelques jours, la Rebelle au teint hâlé avait une furieuse envie de se trémousser en boîte de nuit. Naturellement, auparavant, elle serait allée s'enivrer dans un bar entre amis, après quoi ils se seraient séparés sous les néons multicolores d'une discothèque. La piste serait bondée, les corps se répondraient, tandis que certains tenteraient leur chance auprès de jeunes donzelles peu farouches.

    - Ecoute, j'aurais quelque chose à te proposer … mais je ne suis pas sûre que tu adhèreras.

    Arborant un air conspirateur, elle croisa ses jambes, et esquissa un sourire à la fois badin et énigmatique. Ce ne serait pas grand-chose. Juste une petite soirée d'intégration pour permettre à Louise d'effectuer de nouvelles connaissances, et ainsi d'élargir ses horizons. L'unique façon de ne pas se sentir étranger à tout, était de forcer le destin, de lui donner un bon coup de pied aux fesses pour qu'il nous apporte ce dont on avait le plus besoin. Actuellement, Myra sentait que son interlocutrice souhaitait probablement s'ouvrir à l'autre. Ce ne serait pas en se terrant dans son univers musical qu'elle y parviendrait, d'autant que c'était en se fondant dans la masse, qu'elle serait susceptible d'y dénicher des personnes appartenant au même univers qu'elle. Pour le coup, la Rebelle était assez confiante quant à la réussite de son projet, mais elle espérait qu'une telle rapidité dans ses initiatives ne froisserait pas la petite nouvelle. Encore pire, si elle venait à l'effrayer, Myra serait forcée d'admettre qu'elle s'était trompée et avait bâti de faux espoirs. Or, les premières impressions étaient régulièrement les bonnes. Jusqu'à présent, elle se montrait très enthousiaste.

    - Que dirais-tu d'une petite soirée rien que toutes les deux. On rase les murs, on apprend à se connaître davantage dans un bar et on va se défouler en boîte de nuit. Ca me manque cruellement ce genre de programme simple mais efficace. Ca te permettra de te familiariser avec les environs. Tout le monde y gagne !

    Puis, par précaution, elle se montra la plus rassurante possible en lui expliquant qu'elle n'y était pas forcée. Après tout, elle comprendrait si elle n'était pas dans le même délire. Pas tout le monde n'était un féru des fêtes en tout genre, et puis, ce type de festivité pouvait parfois conduire à des dénouements peu réjouissants. Mais pour une fois, Myra se déchaînerait dans la limite du raisonnable, si tant est que ce soit possible. Quoiqu'il en soit, elle guettait la réponse de sa possible nouvelle partenaire de jeu avec impatience. D'ores et déjà, une nouvelle troupe d'étudiants s'apprêtait à prendre place non loin d'elles, monopolisant une bonne partie du salon en parlant de tout et de rien. La tranquillité venait de s'enfuir par la fenêtre, tandis que la fougue de la jeunesse bouillonnait en Myra.

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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyMer 20 Juil 2011 - 11:41

Une chance… Louise réfléchis réellement à la question, était-ce une chance pour elle. Depuis sa plus tendre enfance elle avait été ouverte à ce qui est aujourd’hui sa raison de vivre, sa bouée de sauvetage. Pour Louise, ce n’était pas une chance c’était quelque chose de plus grand. Elle, elle ne connaissait pas ce qu’était la vie sans passions et c’était une chance pour elle. Car une centaine de jeunes qui trainaient à ne rien faire tout simplement parce qu’ils n’avaient rien à faire auraient aimé savoir à quoi se raccrocher. Si certains se servaient de l’adrénaline, les conséquences n’étaient pas toujours celles que l’on espérait, il était clair que se retrouver enfermer avec pour seule compagnie les rats étaient tout autre chose que se prélasser tranquillement à attendre que le temps passe. Louise ne se rendait surement pas compte, mais certaines personnes aurait surement tués pour trouver ce qui pourraient les maintenir à la surface, quelque chose à quoi s’adonner nuits et jours corps et âme. Mais il est bien connu que l’on ne prend conscience des choses auxquelles on tient que lorsqu’elles ne sont plus. Et la jeune fille priait pour ne jamais connaître la fin de cet amour qu’elle nourrissait encore plus de jours en jours. Garder la tête haute face à toutes circonstances c’était ce qu’elle avait fait jusque là, mais s’il n’y avait pas eu la musique elle aurait surement plongé elle aurait mal tourné, très mal tourné et ça c’était une solution qu’elle ne pouvait pas envisager. Tout simplement, cela lui était impossible, elle avait déjà pris un chemin assez contraire à celui que ces parents souhaitait pour elle, en fait quelque fois elle se disait que si elle était devenue une fille qui ne pensait qu’à ces études, tout ceci aurait été d’une facilité adhérente. Seulement elle avait choisi sa voix, elle avait préféré être qui elle était et assumer ce choix n’était pas toujours facile. Si… Si… C’était si facile de tout mettre en doute, de renoncer à tout. Et pourtant elle tenait bon, elle s’y accrochait.
L’attention de Louise fut capturée lorsque Myra commença une suggestion dont elle doutait. Louise avait simplement envie de dire : « vas-y, on verra bien » mais elle s’abstint pour deux raisons la première étant qu’elle ne désirait pas estomper l’effet de surprise que la jeune fille s’évertuait à faire subsister. La deuxième était aussi simple qu’elle ne trouvait pas avoir une assez grande connaissance de la jeune brune pour se permettre cette remarque. Louise repensa alors à l’idée qui lui était venu à l’esprit quelques instants plus tôt. Commencer fort dès son premier jour. L’idée avait ravi Louise et ce serait surement un bon moyen de se faire connaître. Ou pas. Quand on était complètement défoncé, on ne faisait pas forcément attention à la fille qu’on n’avait jamais vue avant. Tout comme on ne faisait pas la part des choses. Elle luttait ferme contre une curiosité qui devenait une obsession plus les secondes passaient. Ses espoirs commençaient à se bâtir sur quelque chose de solide. Et puis ils finirent par être eux-mêmes solides. Elle ne s’était pas trompée, elles étaient bien sur la même longueur d’ondes. Et Myra avait beau essayer d’être rassurante elle ne voyait pas que ces efforts ne servaient strictement à rien. Mais à ça il y’avait une réponse tout à fait logique la parfaite maîtrise de ses émotions comme les expressions de son visage jouaient un rôle favorable à la jouvencelle. Louise la regardait sans rien transmettre de son agitation intérieure. Elle balaya la pièce du regard un nouvel échantillon de jeunes bruyants venaient de faire son apparition. Et ils comptaient bien s’installer ce qui ne cessa d’achever l’avis de Louise. Elle regarda Myra avec un large sourire.


-Tu m’emmènes où en fait ?

Si le ton de la jeune fille semblait tout à fait serein Louise ne cessait de penser à une chose qui la tracassait. Pas au point de se ronger les sangs mais qui la perturbait tout de même. Les grilles fermaient à 18 heures hors le délai était déjà passé. Si cela faisait quatre ans que Myra était là il était évident qu’elle connaissait quelques astuces pour échapper à la constante surveillance des pions. Et d’autres pour sortir bien que le portail soit fermé. Louise se leva et s’étira de tout son long. Elle en profita pour jeter un coup d’œil sur la petite bande à l’autre bout de la pièce qui était très bruyante. Si ce lieu devait être considérée comme une prison ce serrait surement une prison dorée, les élèves ne semblaient même pas se rendre compte de l’absurdité de certaines règles. Louise le savait elle avait lu un quart du règlement et l’avait remis bien sagement à sa place après s’être dit que c’était surement un canular, mais maintenant elle n’était plus vraiment sure. Du fait de sa rencontre avec Myra elle avait vu ses soupçons accroître. Mais si la jeune fille s’ennuyait, elle savait où aller pour se défouler à n’importe quel moment.

-Je serais ravie de passer un peu plus de temps avec toi. Et comme tu l’as si bien dit tout le monde y gagne.

Debout, Louise se sentait étrangement mal à l’aise, c’était peut-être le fait d’être plus grande que son interlocutrice mais elle sentait qu’il y’avait autre chose. Elle avait hâte de sortir de cette pièce maintenant, et ça n’avait rien à voir avec le fait qu’elle est envie de sa clope, mais plus parce qu’elle surexcité comme une enfant à qui on venait de donner un cadeau et qui était impatiente de jouer avec.
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MessageSujet: Re: Des envies de solitudes...   Des envies de solitudes... EmptyJeu 21 Juil 2011 - 11:49

    Pour être honnête, Myra n'avait aucune idée de l'endroit où elles pourraient commencer la soirée. Elle n'aimait pas tout prévoir à l'avance, car elle savait que le destin était capable de modifier le cours des choses, indépendamment de ce qui avait été anticipé. Elle préférait ne pas prendre un tel risque afin de privilégier son imagination ainsi que ses lubies passagères. Par ailleurs, elle aurait aimé laisser le choix à Louise, puisque jusqu'à preuve du contraire, c'était la Rebelle qui avait pris les devants, en exprimant son envie de l'emmener avec elle à des soirées très mouvementées. Pour changer la donne, elle lui proposerait de décider sur place du lieu qui l'inspirerait le plus, après quoi les festivités pourraient commencer dans la joie et la bonne humeur. Dans la ville de Keimoo, il y avait un quartier destiné aux jeunes gens, avides d'amusements et d'évasion. Plusieurs bars se côtoyaient mais offraient des univers très distincts. L'Elfik, par exemple, avait été érigé sous forme de taverne, comme au Moyen-Age. Sa spécialité était la bière qui se déclinait sous toutes les saveurs. C'était une manière originale d'encenser une époque désormais révolue, mais pour laquelle on éprouvait toujours un certain engouement, à cause des mystères qu'elle recelait. A côté de ça, bien d'autres commerces du même acabit avaient été ouverts, imposant leur intérêt pour une période ou un monde bien précis. Myra ignorait vers quel choix Louise se porterait, mais elle comptait bien lui montrer les dessous fortement alléchants d'une ville aussi bondée que secrète. La nuit effeuillait ses travers invisibles le jour, tandis que la jeunesse, menée par sa fougue, oubliait sa triste condition l'espace de quelques heures.

    - Je te propose de faire au feeling. Ce n'est pas intéressant de tout prévoir à l'avance.

    Son ton était enjoué. Clairement, elle était excitée à l'idée de mettre le nez dehors. Il y avait longtemps qu'elle n'avait plus joué avec le feu, entre sa rencontre avec Lewis qui lui avait permis de se consacrer à des choses plus raisonnables, et les avertissements multiples de son père qui essayait tant bien que mal de temporiser ses pulsions. Ce soir-là, elle tirerait un trait sur ses éventuelles expiations, et s'adonnerait délibérément à cette liberté néanmoins acquise par la force et avec beaucoup de volonté. Quand bien même si les grilles de l'établissement scolaire étaient fermées, il y avait en effet plusieurs astuces pour leurrer les yeux de lynx des quelques surveillants effectuant plusieurs rondes au cours de la nuit. Que je sache, nous n'étions pas en prison où les matons s'occupaient de recadrer les quelques malfrats désireux de s'en échapper. Parfois rattrapés par leur humanité, les pions avaient tendance à se reposer sur leurs lauriers en achevant leur service plus tôt que prévu. C'était un privilège qu'ils s'offraient, en pensant naïvement que le règlement strict de l'académie dissuaderait quiconque de le violer. Pourtant, Myra était une professionnelle en la matière. Avec de la pratique et beaucoup de ruse, elle avait su se frayer un chemin parmi les plus gros fraudeurs de cette communauté, où l'art et la manière de se défaire des griffes de l'autorité, primaient sur l'éducation et la réussite scolaire.

    A ses pensées, elle observa scrupuleusement les réactions de son interlocutrice. Louise paraissait enthousiasmée par son projet, et se leva en remarquant la présence des autres étudiants non loin de là. Ils piaillaient tellement qu'elles ne pouvaient plus s'entendre penser. Ayant obtenu ce qu'elle désirait, à savoir la charitable compagnie de Louise pour le restant de la soirée, Myra convint qu'il n'était plus utile de s'éterniser ici. Elle l'avait volontairement arrachée de sa solitude, captivant son attention et l'incitant à se focaliser sur des activités bien plus divertissantes. Au fond, elle pressentait qu'elles étaient semblables. Ce sentiment la rassurait, et l'encourageait à se montrer audacieuse afin que leur escapade nocturne se déroule le mieux possible. D'après ce qu'elle avait entendu, quelques uns de ses amis seraient également de la partie, et prévoyaient de se concocter une excursion digne de ce nom. D'abord, s'enivrer comme des pochtrons, puis se déchaîner sur la piste de danse, avant d'errer dans les venelles japonaises en titubant dangereusement. La Rebelle se doutait bien qu'il allait être compliqué de rester fraîche pour les cours du lendemain, mais peu importait. Pour se défaire de ses chaînes, il fallait faire des concessions et prendre goût au danger. Ils étaient jeunes, c'était largement excusable.

    - Dans ce cas, sors ta plus belle tenue et prépare-toi pour la plus belle soirée d'intégration de toute ton existence !

    Elle trépignait déjà d'impatience en sautillant sur place, se risquant parfois à taper convulsivement dans ses mains. C'était à se demander si elle n'avait pas régressé, redevenant cette petite fille aux tresses innombrables et à la gaieté constante. Dans le feu de l'action, elle agrippa Louise par la main, et la tira derrière elle afin qu'elles débutent leurs ultimes préparatifs. Rien ne devait être laissé au hasard. Il fallait qu'elles soient les plus belles pour aller danser.

Topic achevé.
Suite : Désinhibition

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