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 Hunting High and Low.

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MessageSujet: Hunting High and Low.   Hunting High and Low. EmptyMer 22 Juin 2011 - 2:06

Cela fait combien de temps ? Une éternité probablement. Il a suffit d'une conversation sur MSN. J'ai plus l'habitude. Je suis bien plus froid par écrit ce qui doit être bien troublant, je suppose. Je n'ai pas revu ce garçon depuis que je l'avais interpellé à l'usine, en décembre 2009. Sacrée histoire. Un gamin de 16 ans, père de famille. Dire que j'en ai 30 et que je n'ai pas été fichu de rester en couple plus d'un an. J'ai tenté les filles, mais sexuellement je bloque. Elle sont adorables et moins exigentes, contrairement aux idées reçues, que les mecs. Enfin, le sujet n'est pas là. Je me suis fait à l'idée que je n'aurais pas de descendance, alors autant que j'en profite pour me rabattre sur ceux qui en ont.
Ce blondinet au yeux verts sera probablement la rencontre la plus intéressante que j'ai faite ici. Et il n'y a rien de louche dans ces propos messieurs/dames ! Il faut dire aussi que des rencontres, je n'en fait pas souvent. L'inconvénient de bosser de nuit. En même temps, c'était le but. Ouais mais voilà, lui, j'avais envie de savoir ce qu'il était devenu. Un soir, je me suis connecté à msn. Je n'ai qu'un seul contact. Il était un ligne, malgré l'heure tardive, presque matinale. En même temps, il était en Angleterre à ce moment là. Quelque jours après, il faisait son come back. Etrange coïncidence que ça soit à ce moment précis que je décide d'aller tailler bavette avec lui ce soir là... Tant qu'à faire, je lui donne mon numéro et lui propose de nous voir à son retour à Keimoo.

Je l'attends, il est en retard. C'est pas grave, j'ai de la musique, des clopes, un pack de bière dans ma besace et le Da Vinci Code. En Français merci. Je n'ai pas vraiment envie d'oublier ma langue maternelle, ça serait du gâchis, nan ?
Assis sur ce banc public, j'ajuste mes lunettes de soleil rondes et assiste au lever du soir. Je pose mon bouquin à côté de moi, allume une tige et m'envoie une gorgée de cette bouteille d'Heineken, offerte de force par le boulot. Pas une augmentation depuis plus d'un an, je me suis donc servi. Rien à foutre. Chouette tableau dans le soleil couchant. On a vu plus romantique que du houblon et du tabac près du temple qui surplombe la ville. Le bosquet tout prés regorge de piafs qui piaillent. Vive l'été. Mais j'emmerde les moustiques.
Décidément, plus le temps passe, plus je me rapproche du stéréotype du vieux con qui passe sont temps à râler. C'est de ta faute Matthieu. Fallait pas me cocufier.


- Tapette !

Je m'enfile une autre rasade de bière tout en sortant cette saleté de photo de mon portefeuille miteux que je n'arrive pas à changer. Peut-être que je pourrais finir de la brûler, là. Je sors mon zippo et allume la mèche. Je regarde nos faces de lopette, lèvres contre lèvres. A ce rythme là, ce n'est même plus une éternité qui s'est écoulé depuis que Fred a pris cette photo. C'était dans un monde parallèle. Mais je suis toujours un gros con.
J'allume une autre cigarette, jetant l'autre. Briquet dans la poche. La photo regagne sa place. Deux lattes plus tard, je finis la bouteille.


- Alors gamin, tu vas me faire attendre combien de temps ?

Je ne suis pas patient en temps normal. Mais ce garçon.... il vaut la peine que je l'attende. Allez savoir pourquoi.
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MessageSujet: Re: Hunting High and Low.   Hunting High and Low. EmptyJeu 23 Juin 2011 - 2:09

Des personnes m’aiment, j’aime des personnes.
Personne ne m’aime, je n’aime personne.
Des personnes ….

Il n’y a aucune photographie de personnes que Lun aurait aimé. Personne. Ni l’amour de sa vie, ni ses enfants, ni ses proches. Lun les a supprimé depuis longtemps de son ordinateur et de sa vie. Il ne garde aucune image, sauf peut-être sur le site facebook ou au travers des blogs, qu’il ne regarde jamais. C'est pour les autres, les rassurer. Pas pour lui. Pour que sa famille croit ... des mensonges. Il ne se souvient pas des visages. Il ne se souvient pas des corps. Il ne pourrait pas dire s’il aimait un homme ou une femme et s’il était beau ou si elle était laide. Il ne se souvient pas de sa couleur de cheveux, de sa couleur de peau. Il ne parvient pas à cerner les gens par le physique. Les photographies emprisonnent les âmes. Lun ne garde rien, sauf ce qu’il vole. Ce n’est plus le cas : Il a tout jeté. Il a jeté les chapeaux qu’il avait volés à ses amis. Ce béret sacripant, cette casquette usée, ce bonnet d’hiver et les autres encore. Il a jeté les briquets multicolores qu’il collectionnait. Les écharpes. Sauf son keffieh. Sauf son souvenir. Je voudrais tellement me souvenir de chacun de ses gestes, de ses mots et ses silences.
Il a jeté des tickets de bus, des tickets de trains, des espoirs, des tickets de métros, et parfois des tickets d'entrée dans les musées, dans les expositions et au théâtre. Il a jeté des flacons de parfums et des post-it. Des lettres d'amour, des cartes postales. Il a supprimé les SMS. Il a supprimé les contes de fées.
Mais, il ne peut s'empêcher d'en garder au fond de sa tête ... Il est une princesse. Il veut être sauvé. Oublié !
Il a jeté les souvenirs qu’il avait. Il lui semble que ce n’était que des rêves et petit à petit, il essaye de ressentir. Lun voudrait redevenir celui qu’il était : rempli de sentiments, tellement que cela en était étouffant. Aspirant ceux des autres et comprenant ceux d’inconnu. Il avait été une éponge pendant si longtemps, il aurait pu deviner si le sans-abri devant lui mourrait d’amour ou de tristesse, s’il voulait se venger ou mourir. Il savait lire l’espoir et voir dans chaque homme la bonté et la tendresse. Mais c’était terminé. S’il l’avait aimé, différemment, s’il l’avait aimé d’Amour … serait-il encore ici ? Lun s'en voulait : d'avoir été amoureux, il se haïssait de cela. S'il n'avait pas été amoureux, ou s'il avait été amoureux de Maeki. Serait-il en vie ?
Il lui restait des souvenirs. Quelques souvenirs, mais les sentiments semblaient s’être envolés comme des papillons écarlates. Lun avait l’impression qu’un masque avait remplacé son visage. Il ne se souvenait plus ce que la joie procurait, ce que la tristesse rendait. Il n’y avait rien en lui. Des cailloux blancs roulants dans une boîte à musique enrayée incapable de marcher. La musique, il l’avait oublié. Il ne se souvenait plus quelle était cette chanson. Avait-il seulement été humain.
Qu’une poupée. Une jolie poupée. On m’aime, je n’aime personne. J’aime, personne ne m’aime. On me quitte, qu’importe. Pars ! Puisque tu dois partir, pars. Sans te retourner, sans me regarder. Sans te souvenir de moi. Car, je ne pense pas à toi, tu n’existes pas. Tu es comme mort. Si je pense à toi, ça ne te ramènera pas.
Idiot de gothique !
Avais-je des sentiments avant ? Avais-je un cœur qui battait ? Avais-je des larmes qui coulaient sur mes joues ? Avais-je autre chose qu’un sourire scotché à mes lèvres et le sentiment d’un vide profond ?
Lun Marv préférait presque souffrir, comme ces derniers mois. Il préférait presque être en train de pleurer. Il est vide. Vide de tout. Il n’a plus aucun espoir. Encore, hier, il croyait en l’Amour, il croyait en ses Amis. Il croyait … Croire. Pourquoi est-ce que tu m’as abandonné ?

Il pardonne. Il pardonne à ceux qui lui ont fait mal. Il pardonne à ceux qui l’ont quitté. Il pardonne aux autres, aussi. Il se pardonne. Il pardonne : il les oublie. Ils n’existent plus. Il voudrait juste savoir pourquoi il n’a pas la réponse à ses questions ? Plus maintenant. Il ne veut pas de réponse. Il s’en fiche. Il se fout bien des autres, de lui-même. Il se fout de tout. Pourquoi vivre si on est vide ? Pas même de la colère, de la jalousie, de la tristesse. Juste l’impression que le temps passe et qu’il passera encore. Juste le sentiment de ne pas en avoir. Comment écrire sur du vide ? Ecrire. Ecrire, oui. Ecrire tout et n’importe quoi. Ecrire, car ça fait du bien. Ca me fait du bien. Mais pas écrire dans la vide, car le vide ça n’aide pas. Ecrire, mais pas dans un journal intime que personne ne lira. Ecrire, pour partager. Même si personne ne comprendra. Personne ne doit savoir. C’est terminé. Ecrire un pavé, écrire sans s’arrêter. Ecrire sans se relire. Ecrire encore et encore. Ecrire pour sa tasse de chocolat chaud et sa tartine de confiture.
Lun se laisse aller sur le clavier de son ordinateur, le visage vide, les yeux vides, il écrit. Il laisse aller les mots, il laisse aller les paroles. Il se fiche bien de la rudesse de son interlocuteur, il se fiche bien de savoir ce qu’il pense vraiment. Il veut croire en lui - croire encore - se rattraper à quelques branches. Il veut se confier, qu’importe si ça ne lui rend pas son cœur, si ça ne lui rendra pas son âme. Le petit soldat de plomb a besoin de se confier, il veut parler. Parler encore. Parler toujours. Parler car ça fait du bien. Ca fait du bien, hein ? Hein ? Et parfois, se taire. Se taire. Puisqu’il n’y a plus rien à dire. Et la rudesse de l'autre lui permet de ne pas sombrer dans un abime de gentillesse, de garder une stature. De se souvenir que : OUI. Il est en vie. ... Enfin.

Un joint, une clope, puis deux. Lun se penche en avant alors qu’il avance vers le temple. Un parapluie sur l’épaule le protégeant de la pluie qui tombe. La poignante douleur d’un sentiment d’ancienneté le prenant. Il est de l’ancienne mode, de l’ancienne génération. Il n’est plus de ceux qu’on aime et plus de ceux qu’on attend. Etrangement, cela lui convient. Il ne veut plus aimer. Il ne veut plus attendre. Il se serait battu, avant. Avant, mais. C’était mon meilleur ami, tu sais ? Il me protégeait de tout le monde, il me soutenait quoiqu’il arrive. C’est vrai, parfois, il m’a fait du mal. Mais il était toujours là pour moi. Je pouvais tout lui dire, tout lui confier. Je croyais que c’était réciproque.

Lun ne veut pas être populaire. Il ne veut pas que les autres se souviennent de lui. Il ne veut pas qu'on le connaisse. Il n'aime ni la célébrité, ni le reste. Il se fiche bien d'être personne pour personne. Il ne demande rien. Il ne veut rien.

Les hommes sont des menteurs incapables d'être d’honnête. A quoi bon avoir de l'importance à leurs yeux ? A part leurs vies, leurs nombrils, leurs petits problèmes, sont-ils capables d'aimer ? Peuvent-ils s'attacher à la différence, à la souffrance ? Ne pas s'aider de la facilité ? Ils promettent. Puis ils oublient. Ils ne comprennent pas, ils oublient ce qu’est la solitude. Seul. Ils jettent les gens comme on jette des objets. Bagarres, disputes, oui, oui. Mais pourquoi se séparer ? Pourquoi disparaître ? Pourquoi mourir ? Tout n’est-il pas réparable. Pourquoi remplacer ? Oublier ? Ne peut-on pas se pardonner et continuer d’avancer de s’aimer ? Pourquoi faut-il qu’on finsse par ne plus encadrer ceux à qui on tient ? Pourquoi faut-il qu’on en vienne à oublier que les héros n’abandonnent jamais, car les supers héros n’existent pas : c’est un pléonasme, le héro se suffit à lui-même. Le héro doit-il finir par se sentir si seul qu’il décide de partir sans un adieu, sans une explication.

Que reste-t-il ? De vieilles photographies à supprimer. De vieux souvenirs à oublier. Lun en a montré quelques unes, avant de secouer de la tête. Sur les photographies, ce n’est pas pareil. On ne peut pas y lire ses rires, ses joies, son odeur, son parfum. On ne peut pas deviner ses défauts et ses qualités.

- Je ne suis pas en avance.

Je ne suis pas en retard, je ne suis juste pas en avance …

Lun laisse reposer son parapluie contre le banc. Il ne pleuvait pas. Il le savait, mais ce parapluie le protégeait d’une autre pluie. Si le garçon était arrivé quelques minutes plus tôt, il aurait volé la photographie des mains de l’homme. Sans prendre le risque d’un contact physique. Plus personne n’aura jamais le droit de le toucher, sans son accord. Plus personne ne pourra s’approcher sans lui tirer un cri de douleur. Il ne veut plus se laisser y croire. L’espoir, c’est dans la boîte qu’il reste.
Son regard aurait plongé dans le couple d’hommes avec un peu de curiosité Gay ? Un sourire hésitant entre la moquerie et la douceur se serait planté sur le visage délicat du jeune homme. A moitié brûlé, contre le balcon d’un appartement sans doute. Les souvenirs douloureux doivent-ils être regardé entre deux rasades de bières et deux clopes.
Incapable d’oublier. Ils se ressemblent. Tout en étant différent. L’homme a des sentiments, le jeune homme les a perdu dans un puzzle.

Mais la photographie est rangée. Lun regarde l’homme sans vraiment le voir, quittant ce regard pour fixer l’horizon. Il sourit, aussi, sans douceur, sans ironie. Il sourit comme-ci l’état naturel de sa bouche était courbée et joyeuse. Il n’y a bien que le sourire qui est joyeux.

La vue est magnifique. Le temple, le soleil se couchant. Comme dans le parc national d'Oulanka, en Finlande, que Lun a visité une fois. Il y a ce coté enchanteresse, il y a cette impression de ne plus être dans une ville. Isolé et loin des autres. Pourtant, le cœur n’est pas atteint par cette beauté. Car son cœur Lun l’a perdu il y a quelques jours. On dit que le temps apaise les douleurs. Peut-il aussi les rendre ? C’est un vide. Même écrire à Elyott ne lui a procuré aucun sentiment : pourtant, il y a encore quelques semaines, rien qu’entendre son prénom lui apportait des larmes aux yeux. Et tous ses rêves c’était eux ensemble se retrouvant, un baiser, une danse et une embrassade sur un canapé ou un lit. Maintenant, l’écrire ou le penser, ne lui attirait qu’une impression de vide. Il ne ressentait rien.
Il avait essayé, de se faire mal, même. Mais ça ne marchait pas. Une poupée, un robot n’est capable que de ressentir le vide.

- Deux ans …, c’est un temps acceptable entre deux rencontres.

Le paysage devant ses yeux lui faisait le même effet que les « Collines Verdoyantes », le fond d’écran installé par défaut sur la plupart des PCs, qu’on s’empresse de changer sans y accorder aucune importance. Il se fichait bien que ce soit la plage, la montagne, ou la campagne. La ville ou même un paysage chaotique. Il y aurait eu une bombe qui serait tombée, qu’il n’aurait sans doute pas tressaillit.

Sans un mot, Lun s’installe sur le banc. Légèrement laconique, il se penche en avant pour regarder l’homme par réflexe, le suivant du regard. Il voudrait entrouvrir les lèvres, parler doucement, mais rien ne vient à sa mémoire. Il se sentait perdu, il lui avait parlé à lui, l’inconnu, pour cette raison. C’était plus évident ainsi. De ne pas avoir à chercher la compagnie d’un ami qui ne comprendrait pas. De ne pas donner plus de douleurs qu’il n’y en a besoin.

C’était l’autre qui avait raison : il n’était doué que pour le dramatique. Il n’était doué que pour le pathétique. A croire que le bonheur … J’aurais droit au bonheur !

Il a le droit au bonheur.
Il veut connaître encore une fois. Me souvenir.
Se souvenir ce que c’est qu’être bien.
Comme l’eau chaude d’une douche au matin passant sur des bleus et des contusions, soulageant les cicatrices et nettoyant le sang. Comme l’eau froide retombant après une canicule effrayante et provoquant de gémissements de plaisir. Je veux retrouver le bonheur, comme des lèvres se frayant un chemin, des corps se bousculant pour s’empoigner. Et des verres d’alcool échangés entre amis dans une boîte, des embrassâtes amicales, et des rires qui durent jusqu’aux matins, le temps de voir le soleil se coucher et se lever, rouge et jaloux de voir que dans la nuit, on s’amuse sans lui.

Lun a posé les bras sur ses jambes, penchant la tête en avant, mais cette fois-ci pour regarder l’homme. L’observant.

- Je n’ai plus 16 ans …,


Manière douce pour un jeune homme de 19 ans de faire comprendre qu’il ne se croyait plus être un enfant. Alors qu’il restait ce petit garçon assit sur les marches d’escalier perdu et impossible à consoler, alors même qu’il ne comprenait pas son chagrin et sa tristesse enfouit en lui. En permanence mélancolique. Un pouvoir comique impressionnant malgré lui.

- Offrez-moi une bière, une clope et un …

Lun se tait, écoutant les oiseaux qu’il n’avait pas entendu jusqu’ici. Un léger rire s’empare de lui. Ca le ferrait presque bader toutes ces conneries. Secouant le visage, rieur, il lève la main pour cacher la lune qui apparaît. La faisant ainsi disparaître.

- Da Vinci Code. Vous ne devriez pas lire ce genre de roman. Car l’auteur se trompe sur le fond de la question. S’il veut croire en Dieu, s’il veut croire en son fils et en sa descendance, il ferrait mieux de croire qu’en chaque homme réside une part de … ce dieu injuste. Mais que cette part est bonne et juste. S’il faut croire en Dieu, il vaut mieux croire que nous sommes tous ses enfants, bons ou mauvais … De plus …


Lun pointa le temple du doigt, gardant un rire pour lui.
J’avais confiance en lui.
Je n’aurais plus confiance en personne.
J'avais confiance en d'autres.
Je n'aurais plus confiance en personne.
Pardonnez-moi, et sil vous ne pouvez pas.
Oubliez-moi, je m'en contrefiche.

- C’est assez blasphématoire à coté d’un temple bouddhiste, non ? De lire un roman dont l’intrigue principale est le Vatican ?

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MessageSujet: Re: Hunting High and Low.   Hunting High and Low. EmptyMar 3 Jan 2012 - 15:34

Je ne suis pas doué pour les longs discours, d'ailleurs je ne suis pas très locace en réalité. Enfin, si on peut évidemment parler de réalité. Je ne me manifeste que lorsqu'on a vraiment besoin de moi, un peu comme ce Génie de la Lampe. Sauf que je suis loin d'être un génie. Je n'ai plus le sens de l'humour, contrairement à une époque, mais il m'arrive cependant de me montrer drôle en fonction de la situation. Enfin bref, frottez ma lampe et j'apparaitrai, mais si vous me demandez trois voeux, il va falloir y mettre du vôtre pour obtenir satisfaction. En gros, je ne sers pas à grand chose, à part peut-être s'il s'agit de vous botter le cul.
Enfin, en espérant que ma lampe ne soit pas à court de batterie, qu'elle ne soit pas en mode silencieux et j'en passe.

Depuis le temps que je suis à Keimoo, et ça se compte désormais en années, je n'ai rencontré presque personne. Pas d'amis, je m'en contrefous. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai quitté ma terre natale. La solitude est ma fidèle compagne ce qui finit de me rendre acariâtre. Enfin, j'ai quand même un chat. Histoire de ne pas finir barjo et de parler avec autre chose qu'une tasse de café lyophilisé et un poste de télé. J'ai quand même mon ordi portable... Un vieux machin qui tourne encore sous XP. MAC, c'est pour les riches, pour les fils à papa, ceux qui se la pète et j'en passe. Vu ce que je fait de mon PC, j'ai pas l'utilité de faire des trucs de bourges. Cependant, je garde au moins un minimum d'humanité en fréquentant certains forums de discussion. Il y en a un notamment où la moyenne d'âge est de 16 ans. Le thème c'est Harry Potter. Ce n'est pas parce que je me trimballe avec du Dan Brown que je n'en apprécie pas moins le style fantaisiste de JKR. Ils sont marrants, les gamins. Ils expriment une fraîcheur qu'il me semble n'avoir jamais connu. J'essaie probablement de rattraper le temps perdu. Dire que je pensais avoir trouvé le bon filon avec Matthieu. Quel con j'ai été ! Les pédés sont infidèles, dès qu'ils voient une queue un tant soit peu plus attrayante que celle qu'ils dominent déjà, ils courent après en remuant la leur ! En plus, pour une qui vogue par delà l'océan ! Enfoiré. J'ai plus confiance. Ouais, des sentiments m'animent, mais ce ne sont pas les plus pratiques. Colère, rancune, violence. Pour ne pas en faire profiter le peu de proches qu'il me restait, j'ai préféré m'isoler. Grand bien leur fasse. Mon taf est pourri, mais ça me suffit.

En tout cas, c'est là que je l'ai rencontré. Son souvenir m'a laissé une drôle de marque. Je ne sais pas pourquoi je lui ai filé mes coordonnées lorsqu'il a franchit la porte du secteur F. Etait-ce de la pitié ? Non, pas mon genre. La pitié, c'est pour les faibles. Ceux qui agissent par pitié pour d'autres sont tout aussi pitoyables. Même si ce gamin avait un regard de chien battu. Des prunelles vertes. Des fringues trop légères pour un mois de décembre. Même pas assorties, comme si elles ne lui appartenaient pas. Peut-être que c'était le cas, je m'en balance. Cependant, il m'a intrigué. Pas de menace, pas de mensonge, peu d'espoir peut-être. Je n'ai jamais voulu jouer les super héros parce qu'au fond je ne suis qu'une ombre. Un parasite dans un pays qui n'est pas le mien, dans une réalité qui n'est pas la mienne. Mais ce Lun, il n'est pas non plus de ce monde. Je m'amuse à penser que nous sommes liés et bien que pas mal d'années nous séparent, nos chemins devaient se croiser. Se recroiser. Malgré l'absence. Ressurgir du passé, de nulle part.
J'ouvre une autre bouteille et allume une troisième clope. J'ouvre le bouquin. Da Vinci Code, Dan Brown. J'en avait entendu pas mal parlé en France, et dans le métro, il m'arrivé de le voir dans pas mal de mains. Mais comme j'aime pas ce qui est populaire, je m'y suis jamais intéressé. Et puis le film est passé sur TF1. Tom Hanks, j'aime bien, mais ce qui m'a fait apprécier ce film, c'est Jean Reno. Mon acteur préféré. Parce que oui, j'accorde des préférence par ci par là, un peu comme tout le monde. Enfin peu importe. Et puis j'ai vu Ange et Démons au cinoche. Bon il était pas trop mal, mais la redondance, ça me gonfle. Je me suis endormi dans la salle avant de me barrer le doigt levé vers ces chochottes qui m'engueulaient lorsque mon téléphone a sonné la réception d'un mail.
DVC, il trainait dans le poste de garde depuis tellement longtemps, que j'ai fini par le prendre. Oublié. L'oubli, c'est pire que ne jamais avoir existé. Il m'arrive de désirer n'avoir jamais été créé. Ou avoir été avorté. Mais je suis là bordel de merde. Assis ce banc, serait-je en train de vouloir donner un sens à mon existence ? Je ne suis disponible pour personne, pas même pour celle qui compte sur moi en chaque instant. Elle est où d'abord, ma petite Prune ? Je me souviens de cette unique rencontre, furtive, où à la gare je lui avais filé mon briquet. [Il était même pas à moi, mais à Lily, que je collait comme une moule à un rocher comptant sur elle pour me faire une place dans ce monde. (Maintenant que j'y pense, c'était grâce à elle que j'ai connu...)


- Putain de merde, sors de ma tête, espèce d'enflure.

{Des parenthèses, d'autres parenthèses dans des crochets et me voilà en train de penser à autre choses que le sujet initial.} ) ]
Ouais donc, Lily. Il était à Seb le briquet, initialement. il l'avait filé à Lily au mariage de Gaëlle. Lily avait déjà arrêté de fumer pour faire plaisir à son mec. Mais elle a pris le briquet parce que Seb était au courant, pour moi. En même temps, il est très sensible aux histoires bizarres. C'est un artistes, il façonne le monde à sa manière. C'est comme ça qu'il a fini dans un hôpital psychiatrique pendant quelques temps. Lily aurait pu y séjourner aussi, mais heureusement qu'elle a su se contrôler à temps et qu'il lui reste suffisamment de raison pour ne pas crier notre secret sur tout les toits. Même si elle n'hésite pas à en faire part dès lors qu'elle commence à ressentir une confiance presqu'aveugle dès qu'elle s'attache à quelqu'un qui éprouve pour elle quelque chose de fort. Malheureusement, Lily, les gens changent ou ne révèlent jamais ceux qu'ils sont réellement ! (En plus de leur faire peur, tu les fait fuir. Cesse de parler de moi, je ne suis personne, je n'existe pas. Point barre.)
Je ne vois même pas ce que je lis. En réalité...


- Je ne suis pas en avance.

Je redresse la tête et l'aperçoit. Il a bien changé en deux ans. Je sais pas s'il a pris quelques centimètres, mais en tout cas, ce n'est plus tant un gamin qui se tient en face de moi, mais bien un homme. Un jeune homme certes, mais plus un adolescent. Enfin, pour moi, c'est toujours un gamin. Il porte un parapluie, posé nonchalamment sur l'épaule. Pour n'importe qui ça pourrait sembler étrange, mais je trouve que ça l'est moins que de porter des lunettes de soleil en intérieur ou en pleine nuit, comme il me plait de le faire. Certains le font pour attirer l'attention, se donner un air cool, se la raconter quoi. Ce n'est pas ce qui me branche. Si je le fait, c'est juste par impolitesse et pour exprimer au monde que je l'emmerde, et surtout pour ne pas avoir à croiser directement le regard de ceux que je dévisage par mépris et dont je méprise le visage. Je crache sur leur personnage, sur leur bonheur qu'ils se plaisent tant à exprimer par des rires gras et hypocrites. Hypocrites, comme moi. Je suis un lâche, je sais, et alors ?
Je ferme sec mon livre puis regarde la vue à travers mes verres foncés, sans accorder un regard à Lun.


- Presqu'à l'heure en réalité.

Réalité qui n'existe pas, monde virtuel qui nous entoure. Elle serait réelle s'il pleuvait, justifiant ainsi le port de ce parapluie. Il est temps pour moi de retirer ces lunettes puisque je ne ressens aucun mépris pour ce jeune homme en face de moi. Je les enlève donc, pendant que lui dépose son bouclier contre le banc. Peu après il reprends la parole. Je l'observe, le détaille, et je ne l'interromp pas tant je suis surpris par la mine qu'il affiche. Voilà ce qui me saute le plus au yeux quant au changement physique de ce blondinet: le néant. La dernière fois, il se rebellait, s'asseyait par terre, me supplier de le laisser partir pour rejoindre ses gamins. Des expressions tantôt juvéniles voire puérile, d'autre caractérisant le passage à l'âge adulte de façon trop prématurée. Sans compter ensuite celle qui a fait que je savais qu'il disait vrai, en ce qui concernait sa situation de père de famille. Mais je comprends la raison de ce changement. Enfin, je crois. J'en sais rien. Mais il me l'a expliquée, d'ailleurs j'estime avoir été un peu trop dur avec lui. J'y peux rien, j'ai jamais vraiment su réconforter qui que ce soit. Il s'installe, je le laisse parler et redirige mon attention vers ce ciel rougeoyant immonde qui surplombe la ville. Je l'entends rire d'un rire faux, presque ironique. Ca ne peux être autrement quand on est incapable de montrer la moindre émotion et qu'on ne sais pas finir une phrase correctement. Son dernier discours me fait sourire également et à mon tour, je pousse un rire, qui ressemble plutôt à un reniflement sacastique tout en farfouillant dans mon sac, sans y accorder la moindre oeillade. Ma main sait très bien où aller. J'attrape donc deux bouteilles de bière (que j'ouvre à la main, les décapsuleurs vont finir au chômage si toutes les capsules se font vissées). J'en tends une à Lun.

- T'es encore mineur dans ce pays, tu n'as pas le droit de boire d'alcool.

Enfin, j'imagine que j'ai eu son âge. J'ai peu de souvenir de la fin de mon adolescence. Ma vie a réellement commencé lorsque j'ai eu internet. VDM. Je pose le livre à côté de moi sur le banc, puis tends les jambes qui commencent à me tirer à force de rester dans la même position. Je pose les coudes sur le dossier du banc, évitant tout contact avec le gosse, et relève la tête. Au dessus de nous, le ciel est encore bleu. Je préfère.

- Dieu, j'en ai rien à secouer, je suis athée. Et puis je ne lis jamais ou presque. Je préfère les mangas. Si je lis ce bouquin, c'est tout simplement parce qu'il trainait dans un coin au boulot. Le film m'a assez plu, alors pourquoi ne pas le lire puisqu'il s'est offert à moi dans ma langue maternelle. C'est curieux le hasard parfois.

Je tourne la tête vers Lun, et étire un autre sourire, plutôt moqueur.

- D'ailleurs, tu devrais peut-être le lire, ou voir le film. Comme ça tu apprendras que l'intrigue principal, c'est la découverte du Saint Graal. L'action au Vatican, c'est dans le deuxième volet, Anges et Démons.

Je regarde à nouveau devant moi, tout en gardant cet air amusé. Ca fait longtemps que je n'ai pas autant souri. Je risque de choper des rides d'expression sur le contour des lèvres. J'avale une autre gorgée, tandis que de l'autre de sors mon paquet de Lucky. Je m'en glisse une au coin de la bouche, puit lui en propose une, fièrement dressée hors du paquet que je lui tends.






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