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 Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]

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MessageSujet: Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]   Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3] EmptyMar 7 Juin 2011 - 14:40

« Etre sage, être sage, être sage.. »

Voilà ce que se répétait la tête rousse depuis qu’il avait franchi la grille de l’établissement. Il détestait vraiment toutes ces règles qu’on lui imposait. Elles lui paraissaient toutes plus stupides les unes que les autres et son attitude de gentil toutou qui obéit le rendait tout simplement encore plus irrité. Devoir se plier à l’ordre établi l’écœurait au plus haut point. Malgré tout, il n’avait pas vraiment le choix. Enfin dans la vie, on a toujours le choix mais s’il s’était comporté en bon j’m’enfoutiste qu’il était, il devrait en assumer les conséquences. Cela se résumait en quelques mots : quitter l’établissement pour lequel il avait du tant lutter. Il trouvait que c’était encore plus idiot que de faire le gentil et le fayot devant quelques profs. D’autre part, rien ne l’empêchait vraiment d’être particulièrement exécrable avec les élèves. Tant que personne ne se plaignait, il savait qu’il pouvait se donner tous les droits. D’ailleurs, il ne se gênait jamais pour le faire. L’important était juste de faire attention à ne pas se faire prendre. Cela lui rappela le paquet de cigarettes qui se trouvaient dans la poche de son sac besace noir. Il regarda sa tenue horriblement sobre en soupirant. Sa chemise blanche tombait légèrement et était rentré sagement dans son jean slim noir. Une longue cravate noire ornait cette dernière. La seule chose qui lui semblait un temps soit peu naturelle était sa tignasse indomptable depuis toujours. Il avait été obligé de retirer tout ce qui était boucles d’oreilles et percings. Le jeune irlandais se sentait presque comme nu. Il trouvait qu’il collait trop à cette image poli de petit intellectuel qui est sage. Voilà qu’il arrivait à s’irriter encore plus tout seul.

C’est un Evan morose qui pénétra dans sa salle de classe ce matin là. Les cours en eux-mêmes ne le désintéressaient pas tant que ça mais le fait de devoir se lever aussitôt l’exténuait alors que l’on était qu’au début de l’année. Il n’avait pas encore totalement digéré l’important décalage horaire entre l’Angleterre et le Japon. Baillant longuement, le jeune homme se dirigea vers sa place. Se basculant sur la table de derrière, il profita de l’absence d’élève dans la classe pour se laisser aller. Ses jambes se posèrent sur son pupitre et il contempla en silence les nuages qui se dessinaient à l’horizon. La pénombre guettait encore un peu mais la lumière tamisée du jour point déjà le bout de son nez pour la remplacer. Son esprit vagabondait un instant et il repensa aux mots de son père sur Gabriel. Venir ici, c’était à la fois un nouveau départ un hommage qu’il lui rendait. Ils avaient longtemps parlé de venir ici, d’étudier ici. N’ayant pas put se recueillir sur sa tombe, c’était sa façon de lui montrer que malgré tout il ne l’avait jamais oublié… et aussi qu’il ne l’oublierait jamais. Il était une partie de lui. Tout simplement. L’accident avait endommagé une partie de sa mémoire lui faisant oublier les trois derniers mois avant l’événement. D’après les médecins, ses souvenirs pouvaient revenir demain ou jamais. A son réveil, en plus d’avoir perdu près d’un an et demi de sa vie, il se retrouvait sans son repère. Jamais il n’aurait pu penser que cela arrivait. Quelque part au fond de lui, une pensée naïve avait germé. Cette idée un peu irréaliste que malgré tout, il serait toujours là. Enfin, c’était du passé ça vu qu’il n’était plus. Ses yeux se couvrirent d’un voile un peu plus sombre. De nouveau seul, même si son père avait arrêté de le frapper et de boire – c’était d’ailleurs la seule chose que son coma avait apporté de positif- plus d’arc-en-ciel sur lequel glisser. Plus rien, sauf du vide.

Un bruit de porte le fit sursauter et se réinstaller convenablement instinctivement dans un bruit de chaise sourd. Il tourna la tête vers la nouvelle arrivante. Rien de particulier ou de bien intéressant. Une petite binoclarde à l’air niais et timide. De long cheveux bruns encadrant son visage encore poupin. Lorsqu’Evan la dévisagea, elle rougit instantanément et partit s’asseoir aussi vite que possible sous l’amusement non feint du roux. Son regard avait toujours cet effet. Cette couleur mêlée à son intensité perturbait beaucoup de monde. C’était un atout. Il se désintéressa rapidement de cet événement secondaire posant ses jambes sur la chaise en devant lui. Les élèves commencèrent à affluer et la tranquillité du lieu fut perturbée par tous ces gêneurs qui ouvraient leurs sacs, sortaient leurs trousses ou piaillaient joyeusement de bon matin. Ça y est, cinq minutes dans la même pièce que ses camarades de classe et un mal de tête lui vrillait déjà les tympans. D’un air distrait, il regarda la porte pour voir arriver un élève brun. Ses yeux s’ouvrirent comme des soucoupes. Ce gamin…ça aurait pu être Gabriel avec quelques années en plus. La même couleur de cheveux, la même expression douce et des yeux d’un bleu soutenu. Tout concordait jusque dans la taille. Il continuait de le fixer avidement comme s’il voulait incruster cette image dans la rétine. De toute façon, ça ne pouvait tout simplement pas être lui. Non, non c’était impossible. Il s’était redressé, dépassant légèrement de toute la foule, instinctivement. Ses yeux ne le quittaient pas le regardant évoluer jusqu’à sa place. Sa tête se mit à tourner encore plus douloureusement. Des milliers de questions se chevauchaient et l’empêchaient de réfléchir clairement. Ça ne pouvait pas être lui, enfin il était … mort. Il ne pouvait pas être là. C’était quelqu’un qui lui ressemblait voilà tout. Malgré tout, il continuait de le regarder s’étant approché un peu, finalement il mit un coup de coude à son voisin pour lui demander comment s’appelait le nouveau entré, le montrant du doigt. L’autre haussa les épaules et marmotta « Gabriel j’crois ». Il faillit en tomber à la renverse mais se retint chutant de nouveau sur la chaise, sa tête dans les mains réfléchissant. Il lui ressemblait, il avait le même prénom.. Mais bordel, qu’est-ce que c’était que cette histoire à la fin ?! Il se demanda longuement si l’autre avait capté son trouble, s’il avait été aussi perturbé que lui. Sa tête se redressa et il guetta les environs, attentif, le cœur battant comme un fauve avant d’attaquer la gazelle.
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MessageSujet: Re: Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]   Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3] EmptyMar 7 Juin 2011 - 16:29

Ne pas être en retard… Facile à dire, moins à faire. Habiter en ville avait des avantages – pouvoir être autant qu’il le désirait avec son amant, dormir tous les soirs avec lui, ne plus avoir à sortir en douce du pensionnat pour pouvoir grappiller quelques heures de tendresse – mais également des inconvénients, l’un des plus agaçants étant de devoir se lever plus tôt, s’extirper des bras d’Haru qui refusait de le laisser partir, réveiller Haru – c’était la partie la plus agréable de la matinée ça, celle qu’il préférait ♥ - filer sous la douche, s’habiller et déjeuner en catastrophe avant de partir en courant pour l’académie. Haru, ce damné chanceux, n’avait presque jamais de cours dans la première heure ; il pouvait donc se prélasser un peu plus longtemps au lit, quitte à mettre un peu en retard son jeune amant.

Gabriel était donc en train de trottiner dans les couloirs, son emploi du temps et un plan de l’académie dans la main histoire de ne pas se perdre, cherchant cette satanée salle d’histoire géographie. L’endroit était trop grand, il n’avait pas encore eu le temps de procéder à des repérages… En plus, il était vraiment fatigué alors qu’il ne faisait rien de ses journées ! Bon, dès ce soir, il allait se mettre en quête d’un club à intégrer. Qu’il soit enfin fatigué pour quelque chose… Et puis, ça lui permettrait de faire connaissance avec plus de gens ; c’était donc tous bénéfices pour lui. Gabriel s’étira, son tee-shirt noir remontant légèrement. Ce matin, il avait enfilé rapidement un jean sombre serré sur ses jolies hanches, un débardeur noir et une chemise blanche qu’il n’avait pas boutonné, remontant les manches jusqu’au coude pour écrire plus facilement, quelques bracelets divers autour des poignets – dont la gourmette offerte par Haru, dont il ne se séparait que pour se doucher. Autour du cou, juste une chaine, et sur le visage, son piercing à l’arcade, habilement dissimulé par une mèche de cheveux pendant les cours.

Le jeune homme soupira, poussant la porte de sa classe. Il l’avait enfin trouvée, victoiiire pour le peuuuple. Il n’était certes pas le dernier, mais était loin d’être le premier ; la classe grouillait déjà de monde, de personnes qu’il n’avait jamais vu – premier cours dans cet endroit oblige. Il était un peu la nouvelle tête, quoi… Ah si, il en avait déjà rencontré certains, dont un qui lui avait fait visiter l’établissement la veille. Il entra discrètement, s’asseyant à une des tables à l’avant, silencieux. Autant attendre le professeur pour se présenter… Ce qui ne tarda pas à arriver. Ce dernier remarqua rapidement l’adolescent qu’il n’avait jamais vu auparavant, l’invitant à grimper sur l’estrade.

« Aujourd’hui, nous accueillons un nouvel élève. Callo-ÿ-san, si vous vous présentiez… »

Gabriel retient un sourire en entendant la très légère déformation de son nom de famille, ne s’embêtant pas à la corriger car il savait que c’était mission impossible. Le jeune homme se tourna vers la classe, s’inclinant poliment comme le voulait la politesse japonaise.

« Bonjour, je m’appelle Gabriel Calloÿ et j’ai dix-neuf ans. Je suis anglais, donc je m’excuse d’avance pour les quelques erreurs de langue que je pourrais faire… »

Il adressa un charmant sourire à la classe, laissant son regard se balader sur les jeunes filles qui lui adressait un sourire charmeur, ses yeux azur tombant sur un regard absinthe. Il sentit son cœur s’arrêter de battre un instant. Passant à côté en refusant de regarder plus encore ces iris chatoyantes, avant de finalement revenir dessus. Résigné, il observa finalement le visage auquel elles appartenaient, son cœur reprenant une course beaucoup plus soutenue. C’était… Impossible, non ? Et pourtant… Cette tignasse rousse dans laquelle il avait toujours aimé glisser ses doigts, ces tâches de rousseur qu’il distinguait de cette distance, il les devinait, qui parsemaient ce visage… Ces yeux si perçants… Gabriel fit un pas en arrière, se cognant au bureau. Une main se posa sur son épaule et il sursauta, levant ses yeux céruléens vers l’homme qui le regardait en fronçant les sourcils.

« Vous vous sentez bien ?
- O-oui… »

Il n’osa pas tourner à nouveau les yeux vers le regard vert qui le dévisageait , allant plutôt s’installer à la place qu’il avait pris en arrivant, juste au troisième rang. Bien situé, il pouvait se cacher derrière le dos de son voisin de devant, absorbé par ses réflexions. Il était mort ! C’était… C’était pas possible. Était-ce bien lui ? La tentation de se retourner pour vérifier était forte, mais il n’osait pas… Pourtant, il en était quasiment sûr et certain. Il soupira, attrapant un papier et un stylo, déchirant avec précaution un bout de son cours. C’était stupide, mais avec un peu de chance, cela lui permettrait de mettre tout cela au clair. Si ça se trouve, c’était juste un parfait inconnu qui avait juste le hasard d’avoir la même tête que le garçon qu’il avait connu voilà des années… Oui, ce n’était que ça. Juste un étranger, il allait lui dire qu’il avait confondu avec quelqu’un d’autre et tout rentrerait dans l’ordre. Il regarda son œuvre, un instant.

Spoiler:

Bon, c’était un truc tout bête, tout stupide, mais qui voulait absolument tout dire le cas présent. Gabriel profita du fait que le professeur était tourné vers le tableau pour se retourner, devant discrètement et avec un charmant sourire à sa voisine de derrière de transmettre le papier roulé en boule au rouquin du fond. La demoiselle rougit, bafouilla un peu avant d’acquiescer, faisant passer le papier. L’adolescent commença à faire tourner son stylo, nerveusement, peinant à se concentrer sur ce que le professeur disait. Attendant avec une certaine angoisse – ainsi qu’un curieux pincement au cœur – que l’autre réponde… Ou qu’il ne réponde pas.

Allons, c'était hautement improbable que ça soit un revenant, non ? Tout ça était stupide. Evan était bel et bien mort, le garçon au fond de la classe n'était juste qu'un sosie et ça s'arrêtait là. Il s'en voulu d'avoir envoyé le mot ; il était tout simplement impossible que ce garçon soit cet Irlandais qui lui avait tant manqué, son rayon de soleil. Non, il n'aurait jamais dû envoyer ce mot...
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MessageSujet: Re: Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]   Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3] EmptySam 11 Juin 2011 - 18:16

« Aujourd’hui, nous accueillons un nouvel élève. Callo-ÿ-san, si vous vous présentiez… »

Callo-ÿ ? Calloÿ !? CALLOY ! Malgré la prononciation hasardeuse, il avait retrouvé ce nom de famille si longtemps chéri. Il soupira un long moment l'observant un peu mieux. Il n'y avait pas de possibilités que ce fut son jumeau et pourtant il se refusait de le croire. C'était.. trop.. impossible. Il le fixa. Cette lèvre qui avait un peu remonté en entendant l'erreur de prononciation. On changeait peut être physiquement en trois ans mais ces expressions, il les connaissait par coeur pour les avoir décortiquer. Il ne pouvait pas s'empêcher de toujours continuellement le fixer attentivement pour tenter d'avoir le plus d'images possibles fixées à sa rétine sur les gens qui l'intéressaient. Rares étaient ceux qui étaient les privilégiés. Il continua s'excusant pour ses éventuelles fautes de langue. Toujours ce sourire accroché au visage, peut être un plus doux d'ailleurs. Des yeux rêveurs malgré tout et une lueur de malice. Tous ces petits détails qu'il aimait chez lui. Il pouvait deviner plus qu'il n'entendait les gloussements des jeunes filles et l'excitation féminine. C'était toujours le cas dès qu'un nouveau petit mignon se ramenait sur le marché. Sauf que cette fois, il chassait sur SON territoire et ça n'allait pas passer.

Le jeune garçon faisait tout pour l'ignorer mais ses yeux revenaient sans cesse vers ses iris qui elles ne le quittaient pas un seul instant. Ce fut un mélange de stupeur et de bonheur. Pas besoin de trouver un synonyme ce qu'il ressentait au fond de lui, c'était ce bonheur de le retrouver, d'enfin pouvoir revoir cette personne vivante alors qu'elle était sensé être morte. Il avait donc ressusciter ou quoi ? Par compte, cette histoire méritait sans doute des éclaircissements. Les morts ne revenaient pas à la vie tous les jours sauf peut être dans les films de zombies et encore, on leur trouvait une vraie explication pour revenir. A ce moment, le bruit du jeune garçon se cognant contre la table le fit revenir à la réalité. Ses yeux qui étaient dans le vague un cours instant se figèrent de nouveau sur lui.

Vaguement, il réalisa qu'il était dans la même colonne que lui même si une jeune fille les séparait. Il aurait presque pu être palpable. Il fut étonné en constatant le mot qui se posa rapidement sur sa table, le fixant un long moment interdit.. Oui c'était bien lui..Certes. il se voyait lui poser de nombreuses questions, des milliers de questions, sans doute aborder des milliers de choses et BORDEL il ne trouvait pas quoi répondre sur ce putain de mot qui d'ailleurs n'en contenait qu'un seul. Que pouvait-on donc répondre à un « Evan » ? C’était juste son prénom. Il savait que c’était lui. Il sentait qu’il ne s’était pas trompé. Il sentit son cœur frémir dans sa poitrine, un vague sursaut comme si ce dernier s’était arrêté un fugace instant pour mieux repartir. Le silence autour de lui malgré la tension présente lui donnait encore plus mal à la tête. Il s’en souviendrait de cette journée. Soudain, il sut comment lui répondre pour lui faire comprendre qu’il était bien celui qu’il recherchait. Il griffonna sur le mot les morceaux d'une chanson. Il savait que lui il comprendrait parce qu’il connaissait toute son histoire. Il rajouta entre parenthèses quelques mots qui prouvaient qu'il retrouvait un peu de sa provocation habituelle. Allez savoir si c’était bon signe ou non. En tous les cas, cela ne calmait pas le trouble qui l’habitait. Respirer, le grand Evan Liam Catsugee ne se laissait pas submerger par ses émotions voyons. Il fallait qu’il lui parle, pour le moment ils se contenteraient de mots mais à un moment ou un autre, il faudrait une véritable discussion. Pourtant, jouer avec les mots lui plaisaient mais devoir parler de tout ça, de ses sentiments ou encore poser les bonnes questions dans ce genre de cas s’avéraient clairement plus compliqués. Il en perdait de sa superbe celui qui jouait en permanence au malin.


Spoiler:


Il attendait la fin de l’heure pour au moins échanger quelques mots à l’intercours mais visiblement le professeur n’avait pas compris le sens de la marche rapide. Cela lui donnait envie de râler.. de vraiment s’énerver et pourtant il ne pouvait passe permettre de se comporter comme ça. Auparavant, il se serait montré impertinent pour se faire virer du cours et aurait incité Gabriel à faire exactement la même chose. Oui, ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler une bonne influence le petit roux. Et dire qu’aujourd’hui c’était lui qui se devait de se tenir sagement. Et pouf, une jolie irritation qui ressurgit brusquement. Il se contenta de pousser un long soupir de frustration se sentant comme le chien fou à qui on a mis un collier électrique : pris au piège.

Curieusement, il n’en avait strictement rien à foutre du cours, attendant la réponse du petit brun qui visiblement n’était pas beaucoup plus rapide et s’était callé sur le rythme escargot de l’enseignant. Il savait qu’il était injuste parce que lui-même avait mis un certain temps à répondre à un mot aussi simple. Il ne douta pas que ce fut encore plus long pour lui de trouver quoi dire après. A ça s’ajoutait le fait qu’il désirait ardemment le voir répondre. Il n’attendait que ça parce que véritablement, il lui faudrait des réponses. Les morts ne reviennent pas à la vie. Certes, des millions de fois, il avait prié pour qu’on lui ait menti ou pour que ce dernier ait miraculeusement survécu sans y croire vraiment. Aucune nouvelle de lui depuis son réveil. Rien. Personne n’avait cherché à le contacter et cela ne l’étonnait pas . Le jeune irlandais n’était pas réellement très populaire pour toutes les emmerdes qu’il avait put se causer ou causer aux autres. Ainsi, de ce qu’il savait nombre de gens étaient passés le voir à son chevet mais bien peu, voire aucun en vérité, avait continué de le faire. De toute manière, la seule présence qui aurait put être importante pour lui fut celle de celui qui avait périt parce qu’il était avec lui le jour de cette accident qu’il ne se rappelait même pas. On lui avait juste raconté. Seules deux possibilités se proposaient à lui : soit tout le monde lui mentait, soit tout le monde se trompait. Il restait à déterminer le vrai du faux et ça seul un anglais aux yeux bleus situés deux ranges plus haut pouvait les lui donner.
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MessageSujet: Re: Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]   Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3] EmptyMar 21 Juin 2011 - 12:50

Des iris vertes qui ne le lâchaient pas, suivant le moindre de ses mouvements, attentivement, jusqu’à ce qu’il s’asseye à sa place. Une drôle d’émotion – la joie ? – lui étreignait le cœur et obstruait sa gorge, l’asséchant et le rendant incapable de prononcer un mot correctement. Il repassait ce visage, le comparant silencieusement avec celui qui était gravé dans sa mémoire. Des cheveux roux faussement indomptés qui cascadaient avec grâce autour de ce visage à la peau laiteuse parsemé de tâches de rousseurs, lui donnant un air mutin, ce nez droit qui complétait harmonieusement ce visage… Le jeune homme qui le fixait presque avidement était le portrait craché de l’Evan de ses souvenirs, du moins, tel qu’il l’aurait été avec quelques années de plus. Il avait tenté de l’ignorer, de ne pas laisser son regard s’attarder sur le roux du fond – un regard parsemé d’un espoir fou. Mais il tentait de ne pas se laisser aspirer par ces iris absinthes tellement unique – non, pas encore. Il n’y croyait pas.

Alors il envoya un mot, avec le fol espoir que l’autre y réponde ; avec la crainte de se tromper mêlée à celle que ce soit réellement lui. Parce que cela signifierait qu’on lui avait mentit ; que toutes ces années, il avait continué à chérir secrètement un souvenir, celui d’un amour et d’une amitié passée, morte, détruite. Cela signifierait qu’il avait inutilement souffert, que s’il n’était pas parti, il aurait pu espérer le revoir. Il fit passer le mot, mâchouillant nerveusement le bout de son stylo, ses dents blanches mordant le plastique avec rage tandis qu’il tentait de contenir son impatience et ces émotions violentes qui le traversaient. Le professeur finissait de réunir ses feuilles de cours avant de commencer celui-ci, rendant le silence de la classe proprement insupportable.

Il changea de stylo. Changea de méthode pour passer ses nerfs. Le stylo tapait nerveusement sur la table, trois fois, faisait un tour sur les doigts agiles du garçon, puis un autre à la suite, rapidement, avant de retourner tapoter trois fois le bout sur la table.

Le mot revient.

Crainte. Peur.
Puis le soulagement. Et la joie.

Comme si un millier de feux d’artifices s’élançaient dans le ciel de son cœur, le faisant battre plus fort que jamais – jamais, vraiment ? Non. Il se mentait à lui-même.
Haru…

Son cœur se serra. Plus fort.
Haru Haru Haru…

Il avait supplanté Evan.
Mais cette joie de revoir ce dernier vivant – alors qu’on lui avait mentit tant de temps !
Mais elle n’égalerait pas la félicité qu’il avait à être dans les bras du grand brun.
Pourtant, elle réussissait à le faire douter.
Un peu. Juste un peu…

Il reprit le stylo un peu mâché au bout, ses doigts courant librement sur un nouveau petit papier, prenant un certain plaisir à écrire en anglais plutôt que ces signes japonais si… Si contraignants. Pas qu’il les déteste – non, sinon il serait reparti depuis longtemps. Juste que sa langue maternelle lui semblait plus simple, plus facile… Ce qui somme toute, était compréhensif.

Spoiler:

C’était ridicule. Il n’était pas capable d’écrire plus que ça. Pourtant, il aurait eu tant de chose à lui dire… Mais il refusait tellement de croire qu’Evan était vivant. Parce que ça remettrait tout en cause, et la confiance relative – quasi-inexistante, à vrai dire – qu’il aurait eu en sa famille serait totalement évaporée. Qui aurait été assez cruel pour faire croire à un garçon à peine adolescent que la personne qui lui était la plus chère avait disparue ! Un rictus déforma les jolies lèvres de l’anglais – un instant il avait oublié qui était sa famille.

Le professeur continuait son cours, imperturbable aux mots échangés et aux regards curieux des natifs japonais envers le nouvel arrivant, le si beau Gabriel qui actuellement était totalement plongé dans ses pensées obscures. Lui qui avait décidé que cette année, il serait attentif et qu’il aurait de bonnes notes, le tout lui semblait compromis, surtout avec un évènement de cette ampleur… Sérieusement, aurait-il pu envisager en se levant ce matin, qu’il croiserait ces yeux si particuliers dans sa salle de classe ?

Et plus important…
Qu’elle serait la réaction d’Haru ?

A cette pensée, un pli soucieux traversa le front de l’anglais. Connaissant le tempérament fort et possessif de son amant, le mieux serait de lui cacher tout ça. Mais s’il venait à tout découvrir… Gabriel serait incapable de le retenir – il le sentait au fond de lui, qu’Haru n’accepterait pas cela. Et si la situation était inversée, lui non plus n’aimerait pas. Alors… Devrait-il lui en parler ? Après tout, ce n’est pas comme si Evan l’aimait encore – de cette manière, en tout cas ; ils s’étaient quittés d’un commun accord, les deux étant trop impliqués dans une relation qui finalement n’était qu’une amitié exceptionnellement forte. Le roux avait plus été un frère dans les dernières semaines de leur relation – bien qu’ils aient eu quelques « avantages » à côté. Ils avaient découverts leurs corps ensemble, avaient apprivoisés leurs sentiments… Et finalement, ils avaient compris que ce n’était plus qu’une amitié, un amour presque fraternel.

Alors sa relation avec Haru ne risquait rien, non ? Mais Haru était si exclusif… En temps normal, ça ne le dérangeait pas – lui-même avait également toujours regardé d’un sale œil les gens qui approchaient trop à son goût son amant. Pourtant, cette fois, la boule au fond de son estomac lui soufflait que tout ne se passerait pas aussi bien. Mais il ne pouvait décemment pas écarter l’un au profit de l’autre… Surtout si le garçon était vraiment Evan. Il ne pourrait le repousser alors qu’ils venaient de se retrouver, ce serait trop… Cruel. Stupidement, il n’avait jamais rien raconté à Haru de ce passé. Et même si lui non plus n’avait jamais rien raconté du sien, Gabriel sentait qu’il allait devoir réparer cette erreur avant qu’elle ne prenne trop d’ampleur.

De plus, il allait devoir éclaircir cette histoire avec sa famille. Comment avait-on pu lui mentir si… Si impunément !

Il soupira.
Il avait un mauvais pressentiment, mais… Son regard se posa sur le professeur qui s’agitait en expliquant d’une voix exaltée son cours.
Ce n’était qu’une impression, après tout.
Il se redressa, se reculant un peu, guettant l’instant où un nouveau mot reviendrait, attendant et craignant la confrontation qui, il le sait, aurait lieu à l’intercours.
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MessageSujet: Re: Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]   Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3] EmptyMer 3 Aoû 2011 - 14:43

La consternation se lisait dans la tête d’Evan. Tout simplement en lisant ce mot. Tu es censé être mort ? Mais non, c’était lui qui était « censé être mort ». Quel pouvait bien être le fin mot de toute cette histoire. Quelque manquait pour pouvoir bien comprendre. Il posa sa tête contre sa main, n’écoutant même plus le cours pour le moment. Visiblement, ils se croyaient tous les deux morts, mais ils étaient tous les deux bel et bien vivants. Une chose clochait dans tout cela et il fallait qu’il trouve quoi parce que c’était presque surnaturel. Les morts ne reviennent pas à la vie. Alors, il n’était jamais mort. Son père avait-il menti ou cru ce qu’on lui avait dit ? Peut être aurait-il du se méfier de ce métier qui semblait lui rapporter suffisamment pour qu’ils aient une vie assez confortable malgré la bourse qu’il était parvenu à obtenir. Tout cet argent, n’était pas tombé du ciel sans doute. Néanmoins, il était vrai que le jeune garçon n’y avait jamais vraiment réfléchi. Se remettre de l’étourdissement qu’avait provoqué chez lui la mort de son meilleur ami avait été quelque chose de compliqué. Meilleur ami ? Il sortait avec lui, du moins de ce qu’il se souvenait. Toutefois, c’était vrai qu’il était toujours resté plus ou moins son ami avec un petit quelque chose plus. Il avait tout perdu une fois alors il voulait tout retrouver. Ses sentiments étaient encore assez tendres pour Gabriel. Cela se confondait encore assez aisément avec de l’amour. Après tout sa mémoire datait de trois mois avant l’incident, c’était encore largement plausible. Tout recommencer, était-ce vraiment envisageable ? Des choses avaient sans doute du changer depuis la dernière fois où il avait vu le petit garçon à la gueule d’ange.
Le professeur claqua son livre sur la table pour réclamer le silence et l’attention d’Evan fut capté par ce qu’il disait.

- C’est bientôt fini, un peu de courage.

Un peu de courage ? Beaucoup de courage, oui ! Il allait devoir regarder les fantômes du passé et tenter de comprendre ce qu’il s’était passé. Son ami n’avait pas l’air d’en savoir beaucoup plus vu la réaction qu’il avait eut. Il avait de la tendresse mais l’aimait-il encore ? De longues années avaient passées, évidemment il n’avait pas évolué pendant son coma. Plongé dans cette sorte de rêve et cette torpeur étrange, rien n’avait bougé. Cependant, en l’apprenant mort, une part de lui avait cristallisé cette relation comme lui s’en souvenait. Un peu se stabilité ne lui ferait pas de mal. Jusqu’à preuve du contraire, cela avait été lui la clé de voûte, pourrait-il seulement encore prendre cette place désormais ? Retrouver ce qui lui appartenait de droit ? C’était une évidence pour Evan qu’il avait une forme d’acte de propriété sur le jeune brun. Un accord tacite passé il y a bien longtemps. Une possessivité infantile s’était installée depuis toujours. Son jouet, son passe-temps, sans doute en partie son premier amour, ses premiers émois. Tout cela avec les années avaient été un peu idéalisés. Malgré tout décidé à avancer, une part de lui était encore un peu tournée vers le passé, pas dans le sens où il regardait sans cesse derrière lui mais à cause d’une certaine nostalgie du temps passé, comme un regret de l’âge d’or. La sonnerie retentit enfin, il n’avait pas besoin d’être un génie pour deviner que son ami mort-de-nouveau-vivant n’allait pas tarder à profiter de l’intercours pour converser avec lui. Dans le même établissement, il pouvait difficilement fuir. De toute manière, il ne le laisserait pas partir. Au minimum syndical, il devait être conscient de cela. Il se redressa promptement attrapant le poignet du garçon sans violence mais avec empressement le tirant en dehors de la salle dans un endroit à l’abri des regards indiscrets. Ses bras se posèrent de chaque côté de sa tête contre le mur alors qu’il le fixait le détaillant sans encore parvenir à ne pas trouver ça incroyable et complètement fou. Il n’avait pas tant changer que cela ayant semblait-il presque gardé sa taille ou alors peut être était-ce lui qui avait grandi et que cela conservait les anciennes proportions.

Il possédait une sorte de supériorité sur lui vu qu’il le regardait de haut, le dardant de son regard vert scrutateur et curieux.

- Alors monsieur-je-suis-mort-mais-par-magie-je-suis-revenu-à-la-vie, une explication ce serait sympathique non ?

S’il essayait de partir, de toutes les manières, il le rattraperait ou trouverait un moyen de l’immobiliser de nouveau, sa tête se pencha un peu plus pour pouvoir le regarder amplifiant au passage l’ascendant qu’il possédait sur lui.

- Je ne savais pas qu’on pouvait guérir de la mort.

Brusquement, ce dernier se rendit compte que le temps l’avait rendu un peu plus cynique qu’auparavant, plus joueur, un peu plus manipulateur, le danger de vieillir sans doute. Pendant un bref instant, il eut la sensation que rien n’avait vraiment changé, qu’on était remonté des années en arrière. Ce genre de scènes n’était pas spécialement rares, voire même assez fréquente pour éloigner les jeunes filles trop dérangeantes ou encore par pure provocation. Comme le chat jouait avec sa sourire en plastique, Evan s’amusait avec Gabriel. Ceci dit, la méchanceté n’allait pas de paire avec. Le divertissement n’était pas cruel. C’était en cela qu’on reconnaissait l’affection qu’il avait pour lui. Parfois, il lui arrivait même de savoir s’arrêter lorsque tout allait trop loin : ce qui était presque un miracle à marquer d’une croix blanche sur un calendrier.

- C’est pas croyable n’empêche, la même école… au Japon. On pourrait presque croire à une blague de mauvais goût. De très mauvais goût.

Le jeune roux observait toujours son vis-à-vis tentant de voir ses réactions. Curieusement, quelque chose ne collait pas avec ce qu’il aurait pensé s’il avait imaginé leurs retrouvailles – chose qu’il n’avait jamais faite parce qu’il savait que c’était impossible. Soudain, il eut un léger rire qui se transforma dans une sorte d’éclat doux.

- J’arrive pas à croire que ce soit toi.

Il posa sa tête sur son épaule en inspirant son odeur qui elle n’avait pas changé.
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MessageSujet: Re: Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]   Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3] EmptyLun 22 Aoû 2011 - 10:48

Gabriel. Bel anglais aux yeux bleus et à la tignasse sombre, au corps souple et mince. Adolescent, il faisait des émules ; jeune homme, il était tout simplement sublime dans ses traits fins et délicats, dans son attitude souriante et enjouée. Pourtant, en cet instant, l’adolescent n’était rien qu’un gosse perdu, un enfant égaré parmi les mensonges proférés par les voix auxquelles il aurait dû accorder toute son entière confiance. On lui avait mentit. Mais pourquoi ? Dans quel but, pour servir quels intérêts ? Espérait-on rendre le jeune héritier plus docile en lui ôtant la personne qui lui donnait le courage de se rebeller. Il jouait toujours avec son crayon sur la table, les gestes nerveux et le regard agité. C’était tellement… Surnaturel ! On n’était pas dans un film de zombie de série Z où les morts revenaient à la vie enfin ! Les morts restaient des morts, qu’importe les larmes versées et l’espoir insensé – et cela, il le savait, il l’avait tant vécu… Tellement de temps, avant de s’en remettre, de s’extraire de cette gaine de désespoir qui suait de tout son être.

Mais il s’en était sorti, avait rencontré Haru – son Haru… Devrait-il lui en parler, ou conserver pour lui cette nouvelle ? Il ne savait pas, l’ignorait. Son amant risquait de découvrir que son passé refaisait surface, et comment réagirait-il, ce jour là ? Prendrait-il avec sourire que l’ex-amour de son amant revienne d’entre les morts, comme dans un film de Romero ? Le cannibalisme et l’état de putréfaction avancée en moins. Le professeur s’agite brusquement, claquant le livre violemment sur la table, réclamant le silence et l’attention de ses élèves. Oui, le cours était bientôt fini… Mais les interrogations ne faisaient que commencer. Il devait comprendre, savoir quand est ce que tout avait commencé, quand est-ce qu’on avait commencé à lui mentir, à leur mentir – car il était inconcevable pour lui qu’Evan soit dans le coup.

Quand il repensait à cette période de sa vie, c’était avec une tendresse et nostalgie, mais jamais avec des regrets. Non. Il n’en était plus à ce détail là, il avait trop vécu avec Haru pour pouvoir avoir encore des regrets au sujet de cette histoire, certes chère à son cœur mais bel et bien révolue. La cloche sonna, entrainant une levée brusque des élèves. Gabriel prit tout son temps pour se lever, serrant lentement ses doigts sur la lanière de son sac en bandoulière. Il oscillait encore, ne sachant quelle réaction avoir – fuir ou rester ? Si c’était réellement Evan… Qui était l’instigateur de cette vaste blague, de cette cruauté sans nom ? Il s’était sentit partir quand on lui avait dit que son amour était mort… Et alors qu’il se reconstruisait, qu’il apprenait à intégrer un autre dans son monde, son soleil roux ressurgissait, venant l’éblouir à nouveau ? Comment avait-on pu lui faire ça ?! Il en était là de ses tergivations quand une voix vient souffler à son oreille.

« Alors monsieur-je-suis-mort-mais-par-magie-je-suis-revenu-à-la-vie, une explication ce serait sympathique non ?»

Gabriel sursauta, tournant son regard bleu troublé vers l’irlandais. Il aurait pu lui sauter au cou, fondre en larmes et manifester physiquement la joie mêlée à l’appréhension qui l’envahissait. Mais… Il n’y arrivait pas. Il n’y croyait pas. Il… Souffla, doucement. Son regard parcourant le visage de l’autre – cet autre qui avait grandit, plus que lui. Il ne disait rien, gardant le silence alors qu’Evan continuait à parler, d’une façon plus cynique que dans son souvenir. Etait-ce vraiment lui ? Réellement ? Pouvait-il y croire… ? Son ex-petit-ami posa lentement son visage contre son épaule, murmurant encore d’autre mot. L’odeur si douce et acidulée de son ancien amant glissa jusqu’à ses narines, lui faisait se souvenir d’autres moments, si semblables, d’y il a quelques années. Comment… Comment ne pas y croire ?! L’anglais souffla, doucement. Il lâcha son sac, ses mains se posant maladroitement sur les hanches d’Evan, remontant jusqu’à ses bras, ses épaules. Le serrant avec force contre lui.

« Bordel, Evan ! Tu étais… Mort… On m’a dit… Que tu l’étais… Que c’était fini, qu’on t’avait débranché, parce que… Parce que tu ne pouvais pas te réveiller, que c’était impossible… Alors… J’suis parti… C’était si dur, là bas, sans toi… »

Son sac effondré sur la table, ses bras enserrant les épaules de son ancien petit-ami et son visage enfouit dans son cou, les larmes montant lentement et sûrement, venant doucement caresser ses cils ; le jeune homme tentait difficilement de les garder prisonnières – en vain. Quelques malignes glissèrent dans le cou pâle de son ex, venant rouler sur la peau douce. Il voulait y croire… Croire qu’enfin, ses rêves d’il y a cinq ans s’étaient exaucés. Avec des années de retard… Parce que désormais, il n’était plus seul. Oh non… A cette pensée, Gabriel se reprit, reculant lentement et quittant l’écrin de sa nuque. Il s’essuya rapidement les yeux – ses beaux yeux azurs, si humides de larmes.

« C’est… Putain… On t’a dit que… J’étais mort ?! »

L’émotion lui avait fait répondre en anglais, à chacune de ses répliques. Trop perturbé pour pouvoir formuler ses phrases en japonais…
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MessageSujet: Re: Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]   Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3] EmptyMer 7 Sep 2011 - 11:20

Le choc se lisait dans chacune des phrases de Gabriel. L’assurance avait repris ses droits sur Evan uniquement parce qu’il ne perdait pas longtemps la face. L’habitude de se remettre de tout et n’importe quoi pouvait lui donner pour le moment l’air détaché mais c’était le grand chambardement dans son esprit. Toutes les données semblaient tourner pour tenter de trouver une explication logique et rationnelle à tout cela néanmoins rien de bien convainquant ne venait. Son esprit vagabondait un peu mais il l’entendait parler. Visiblement, en tous les cas on leur avait menti à tous les deux les séparant. Personne ne pouvait être si cruel pour séparer deux enfants qui avaient faits leur repère l’un de l’autre, si ? Il sentit les larmes glisser dans son cou, machinalement il resserra son étreinte contre lui. Ça lui avait manqué de ne plus le sentir aussi proche de lui, de ne pas pouvoir l’enlacer comme il le faisait. Tout était si improbable, si…surprenant. Ses doigts se serrèrent plus contre lui. Beaucoup trop de temps avait passé dans la solitude pour lui. Non pas qu’il n’avait pas tissé quelques contacts avec d’autres gens mais il avait tout fait pour que cela reste insaisissable et qu’il ne s’attache plus. Sa seule promesse avait été de ne plus jamais s’attacher à personne. Alors, il avait décidé de suivre son but pour honorer sa mémoire et de savoir qu’il pourrait le rendre fier de là où il était. La situation lui paraissait complètement… surnaturelle. Tout ne pouvait pas être aussi beau. Quelque chose devait, allait sans doute capoter. Le grain de sable qui enraillait la machine. Evan ne croyait pas tellement aux contes de fée alors instinctivement, il cherchait où le bas allait blesser. Il s’écarta également de Gabriel, reposant ses bras de chaque côté de lui, l’observant.

- Ouah, t’es resté tout petit.

Il voulait faire retomber la pression en le raillant gentiment. Se penchant un peu pour pouvoir garder une distance suffisante pour l’observer. Le silence retomba lentement mais il n’était pas désagréable juste complètement inhabituel dans une telle scène. En vérité, le roux aurait eut des milliers de questions à lui poser mais elles s’emmêlaient toutes alors il avait un peu de mal à en choisir une. Pour le moment, un peu de colère bouillonnait en lui parce qu’on les avait trompé et qu’il ne l’aurait jamais trouvé si cela n’avait pas été par hasard… mais l’était-ce vraiment ? Est-ce que quelqu’un tentait d’orchestrer leur vie dans le dos. Rien n’était moins sur. Une seule personne proche dans leur entourage aurait pu organiser tout cela. Le diable se découvrait une nouvelle incarnation. Ses yeux verts transperçaient littéralement le jeune homme comme pour y trouver des réponses. Toujours ce même bleu, presque encore ce même visage d’enfant même s’il en avait perdu les rondeurs. Qu’est-ce qui avait changé d’autres ? Il commencerait par là parce qu’il fallait bien de toute façon entamer la conversation sur un sujet.

- Tu crois que c’est de son fait à elle ?

Pas besoin de préciser qui était le « elle » parce que cela ne correspondait qu’à une seule et unique personne particulièrement fourbe. La mère du brun aurait pu en être à l’origine, c’était bien son genre, c’était même dans sa nature et cela expliquait certaines choses mais pas toutes. La question d’après vint quelques instants plus tard alors qu’il le dardait toujours. Le regard de l’irlandais possédait la caractéristique d’être plutôt écrasant et dérangeant. Tout jeune déjà, la couleur mettait mal à l’aise, ajouté à l’expression qu’il décidait de donner, l’adolescent avait appris à en obtenir tout ce qu’il désirait avec une facilité presque déconcertante.

- Gabriel.. On se retrouve après de longues années sans nouvelles l’un de l’autre. C’est quoi le truc qui déconne ?

Pour le moment, c’était ses interrogations principales mais il ne doutait pas un seul d’instant que d’autres viennent s’ajouter. L’intercours risquait très bientôt de prendre fin et il leur faudrait retourner en cours. L’endroit était mal choisie mais les questions importantes malgré tout. Le rouquin n’était plus l’enfant désobéissant et terrible d’antan. Enfin, il était resté égal à lui-même mais ne pouvait pas faire autrement que de tout faire pour rester dans cet établissement. Sécher un cours lui vaudrait la perte de sa bourse et la perte de celle-ci entrainerait son rapatriement au pays. C’était la dernière chose dont il avait envie. Son père avait arrêté de boire mais il ne pourrait plus jamais se retrouver sereinement dans une pièce avec lui. La rancœur l’avait gagné petit à petit. Depuis qu’il avait compris que ce n’était pas une attitude qu’un adulte aurait du avoir. Ce dernier ne l’avait pas protégé au bon moment et ayant appris à grandir seul maintenant sa présence n’était pas désirée. Pas pour rien non plus qu’il avait fait le choix de s’exiler à l’autre bout du monde pour le croiser le moins souvent.

- On va pas pouvoir rester encore longtemps dans le couloir. On se retrouvera après les cours pour discuter.

Ce n’était pas spécialement une question plutôt une affirmation qui n’admettait d’ailleurs pas de refus. Il lui tendit un papier avec le nom d’un parc mais également l’heure qui pourrait se prêter convenablement à la situation. Bientôt, il savait que la sonnerie retentirait et qu’il serait de nouveau temps de retourner dans l’arène et ce bien qu’une chose extraordinaire lui soit arrivée. Bien que d’une part, il ait été convaincu que s’il avait expliqué cette incroyable histoire, les gens leur auraient laissés carte blanche pour la journée. Toutefois, étaler sa vie privée ne faisait pas partie des choses qu’Evan appréciait de faire. La rentrée était déjà mouvementée en ayant à peine débutée. C’était à se demander ce que l’année risquait de leur réserver. Mordillant vaguement sa lèvre inférieure, il se redressa en entendant le cri strident de la sonnette qui annonçait le retour au pilori et une journée encore plus ennuyeuse et morne que les autres. Etudier n’était pas foncièrement déplaisant mais devoir patienter pour avoir des réponses lorsqu’on avait le caractère tempétueux du roux l’était bien plus.
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MessageSujet: Re: Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3]   Un passé sacrément présent [ pv : Gabychou <3] EmptySam 3 Déc 2011 - 16:27

Choc. Choc. Choc.
Le bruit de ses quelques neurones qui se cognaient en espérant comprendre quelque chose*
Et il avait craqué, l’anglais. Envoyant foutre la « réserve naturelle des anglais » et les « principes de bases de l’éducation d’un jeune homme de bonne famille et de GABRIEL CALLOŸ TU ES PRIE DE NE PAS DECOUPER CETTE NAPPE ». Il envoya tout foutre pour se jeter au coup de son ancien petit ami, sanglotant comme il avait rarement pleuré dans sa nuque, retrouvant cette chaleur bienfaisante et ce bien être auquel il avait eu droit durant tant d’années. Et dans son désarroi, il sentit l’étreinte du roux se resserrer sur sa taille, il sentit ses doigts l’enlacer et le serrer encore et encore, faisant remonter le souvenir de biens d’autres étreintes dans l’esprit du brun. Tout était mélangé, tout était… Brouillé. Ou plutôt… Plus rien ne l’était, tout en l’étant. C’était compliqué, mais tout ce qu’il savait, c’était que le roux était là, à portée de ses doigts. Qu’il était bel et bien vivant, qu’il n’était pas en train de pourrir au fond d’une tombe. Qu’on lui avait menti et que ce mensonge qui avait gouverné sa vie ces dernières années avait volé en éclat. Ils s’écartèrent, le brun reprenant contenance et s’essuyant les yeux, honteux d’avoir ainsi craqué, de s’être montré si faible.

Depuis combien de temps n’avait-il pas sangloté de bonheur ainsi ? Depuis quand n’avait-il pas eu le cœur serré de cette manière ? Et pourtant… Cette étreinte n’était pas complète. Son cœur n’avait pas follement battu la chamade comme quand Haru le serrait. Le bonheur n’avait pas explosé au creux de lui comme quand son amant l’embrassait, l’enlaçant, le touchait. C’était de la joie, et un soupçon d’amour fidèle pour ce frère. Après tout… Ils s’étaient quittés ainsi. Comme des frères. Et à ses yeux, Evan restait son frère de cœur, celui qui avait veillé sur lui tant de temps. Il était… Heureux de le savoir envie. Tellement heureux et tellement en colère que toute cette histoire ait été un mensonge.

« Ouah, t’es resté tout petit. »

Gabriel grimaça. Il n’était pas si petit, tout de même ! Il bouda un peu, croisant les bras, ne sachant comme réagir. Avant de finalement laisser filtrer un petit rire, comprenant où voulait en venir Evan. Chasser la pression. Redevenir… Naturels.

« C’ta faute. T’as toujours été qu’une asperge. »

Ils s’observaient, se jugeaient en silence. Attendant de savoir qui parlerait en premier, qui énoncerait en premier l’auteur supposée de ce mensonge autour duquel ils avaient construits leurs vie de jeunes gens. Ils se fixaient, le regard vert transperçant le jeune homme qui se redressa sous ce regard qui l’inspectait, laissant le sien dériver sur le corps de son ancien petit ami. Ce corps qu’il avait connu par cœur, ce corps contre lequel il s’était tant serré, tant blottit, ce corps qui l’avait tant protégé des autres. Evan…

« Tu crois que c’est de son fait à elle ? »

Bien sûr. Cette question. Si anodine, si stupide. Dont la réponse était si évidente qu’elle le faisait trembler d’horreur, frémir de rage. Il serra le poing, sifflant sa colère.

« Bien sûr. Tout a toujours été de sa faute, pourquoi serait-elle innocente cette fois ci ? Elle a tout prévu. Tout manigancé. Elle a tout fait pour qu’on ne se revoie plus, pour que tu ne me soutiennes plus, pour que je deviennes son jouet… »

Il soupira, relâchant le poing, baissant la tête. Cette mère… Il en avait honte. Tellement honte. D’être sa chair et son sang, d’être le fils d’une personne aussi abjecte, aussi égoïste et cruelle. Deviendrait-il comme elle ? Plutôt crever. Plutôt mourir que de devenir à son image, que de porter sur ses épaules le poids de cette bourgeoisie décadente, plutôt se supprimer que de devenir un représentant de ces « grands » qui pensaient gouverner le monde et étaient à peine les maîtres de leur propre vie. Elle tentait toujours de l’attirer, de le combler dans l’espoir qu’il vienne se trainer à ses pieds, qu’il abandonne le peu qu’il avait construit pour une simple question d’argent et de successions. Il la détestait tellement, tant et encore qu’il n’y avait plus de place pour une fibre d’amour filial. Elle avait trop tenté, trop fait pour qu’encore aujourd’hui il la nomme « mère ». Elle était « elle », elle était cette blonde aux yeux si semblables aux siens, cette femme qui lui souriait d’un air presque naïvement doux tout en lui énonçant les choses qu’elle ferait si il ne se conformait pas à ses désirs.

« Gabriel.. On se retrouve après de longues années sans nouvelles l’un de l’autre. C’est quoi le truc qui déconne ? »

Ce qui déconnait ? Mais… Rien. Après tout, ils étaient séparés. Et maintenant… Gabriel avait Haru. Haru, son Haru – cet homme qui le faisait trembler et frémir sous son corps. Pourtant, il sourit. Légèrement. Tant de choses avaient changés. Leurs corps, son esprit, son affect. Et ils s’étaient retrouvés ici, comme par si un esprit malin avait décidé de faire se percuter encore une fois leurs deux destins après avoir démêlé le fil de leur relation. Ils étaient… « partis », chacun de son côté. Et maintenant, ils se retrouvaient. Après tant de temps, après tant de haine et de rancœur envers ces adultes qui leur avaient volé ce qu’ils auraient pu faire ensemble. Mais sans cela… Il ne serait pas venu ici. Il n’aurait pas rencontré Haru, et il serait passé à côté de quelque chose de si… Important. Regretter ou pas ? Il l’ignorait, oscillait entre les deux. Mais la pensée d’Haru le conforta dans son malaise. Comment regretter d’avoir connu Haru ? Et en même temps, comment se réjouir que la supposée mort d’Evan lui ai permis cette rencontrer ? Un mal pour un bien… Triste proverbe. L’irlandais reprit alors la parole, lui annonçant qu’ils se retrouveraient après les cours.

L’adolescent hocha doucement la tête, tendant ses doigts fins vers son sac pour le tirer contre lui. Ils allaient aller en cours – Keimoo était presque une école élitiste, après tout. S’ils avaient de mauvais résultats, ils se feraient tout simplement renvoyés… Et Gabriel ne pouvait se permettre cela. Il sourit d’un air las, fatigué, se redressant en entendant la sonnerie stridente qui annonçait la reprise des cours. L’adolescent sorti un stylo, attrapant la main d’Evan pour y griffonner le numéro d’une des serres de l’académie.

« Retrouve moi là après les cours. J’t’y attendrais et… On pourra mettre tout ça au clair. On a… Des choses à se raconter. »

Gabriel lui sourit, de son air toujours aussi doux et calme maintenant. Il ne voulait pas se retrouver à parler de cela en plein milieu de la cafétéria ou de la cour, trop de monde serait autour d’eux et il n’avait aucune envie d’étaler leur passé au plein milieu de ces étudiants – déjà que même Haru en savait le strict minimum, il n’allait pas raconter tout au beau milieu d’une cohorte d’étudiants inconnus ! Et puis, les serres étaient relativement peu fréquentées… Ils seraient au calme.

*Désolée. Je pouvais pas m’empêcher de caser cette connerie XD.
Voilà. 1195 mots <3. J’espère que ça te conviendra et… Ben, désolée du retard, hein… ♥.
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