₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
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 Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...

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MessageSujet: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptySam 9 Avr 2011 - 16:18


Les jours passent vachement vite en fait. Je parle pas des jours en général mais de ma vie. J'ai déjà 21 ans si je me plante pas et franchement, qu'est-ce que je peux raconter de beau sur moi à part que j'emmerde les gens et que mes résultats scolaires sont pas vraiment mirobolants. D'ailleurs un des profs de mes différents cours m'a convoqué hier. Il voulait me faire comprendre qu'avec des résultats pareils, je serais vite dépassée par les évènements et que je ne pourrais pas faire le métier qui me convient. Apparemment, je prenais trop la fac pour une poubelle et je ne respectais pas mes autres camarades. Bah au moins lui, il avait pas mit 4 plombes à me cerner ! Je lui ai simplement tapé sur l'épaule pour le féliciter et je me suis barrée, mais je suppose que ça va pas en rester là ; et je l'espère même parce qu'un peu de piment dans ma vie me ferait pas de mal.

Oué j'avoue, je déprime un peu. Hier, une de mes victimes m'a donné son sandwich sans que je le lui réclame. Ca m'a foutu dans une colère noire, du coup je lui l'ai balancé dans la gueule  avec une petite réplique bien salée. C'était juste l'esprit de contradiction qui parlait en fait. Bah oui, si je n'ai plus besoin de jouer la méchante, je ne m'amuse plus. Donc j'en ai pas voulu. Enfin bref, là je viens de sortir de cours et il fait beau dehors. Tellement chaud même que les idiots commencent à utiliser des bouteilles d'eau pour s'arroser. Ca m'agace ça. Nan, c'est pas pour l'écologie, j'm'en fous moi de ma planète. Au Japon, avec toute la radioactivité qui s'est échappé des centrales y'a 1 mois, on va mourir jeunes, alors c'est pas à nous de nous soucier de ces conneries d'environnement, fallait y penser avant. Non, ce qui m'agace, c'est qu'ils ont tous l'air d'oublier que je suis là. Ils s'amusent entre eux et plus personne n'est disponible tout seul pour satisfaire mon envie de massacre. Ca me pompe l'air !

Ah tiens d'ailleurs, en parlant d'air, ça me rappelle cette saloperie de course aux Oeufs à laquelle j'ai participé l'autre fois ! On a eu le droit d'aller sur le toit du lycée. Oh c'est pas quelques barrières et une serrure qui m'auraient empêché d'y aller mais j'avoue que j'avais jamais mis les pieds là-bas et c'était super chouette. Bon j'étais accompagnée donc j'en ai pas profité autant que je le voulais ... mais ici... à l'Université... je n'ai pas été visité le toit ! Géniaaal ! J'y vais !
Hop, je tourne le dos à la dizaine de ploucs en short qui jouent avec de l'eau et je fonce vers le toit. Je sais pas combien d'étages il y a dans cette Université mais rien ne m'arrêtera ! Hop, je grimpe, je grimpe, putain c'est haut ! Ah les couloirs se font déserts, je croise quelques têtes qui me dévisagent, sûrement des profs, je fais un sourire et un signe de tête et hop leur suspicion s'envole comme par enchantement. T'inquiètes, je peux avoir une tête d'ange quand je veux. Ah ! Ca y est, voilà la petite barrière qui dit "Passage Interdit", aah j'adore ça. Je le prends en photo, rien que pour le plaisir et hop je passe par-dessus. Me voilà maintenant devant la porte, sûrement verrouillée. Je tente quand même de l'ouvrir au cas où, la chance pourrait me sourire, et...

"Ben merde alors !"

Z'allez avoir du mal à le croire mais c'est ouvert ! y'a sûrement déjà quelqu'un là-bas. Je vais me méfier un minimum, sinon Cameron ne se gênera pas pour me faire une nouvelle leçon de morale. J’entrouvre discrètement la porte pour me prendre une rafale d'air chaud dans le nez, waaw, ça donne trop envie. Je vois 2 bonhommes en train de discuter. Oh, ils ont pas l'air d'être des gardiens du toit alors ils sont sûrement fautifs comme moi donc, allons-y.
J'ouvre en grand et sans les regarder outre mesure me casse de l'autre côté du toit, pour être tranquille et ne pas entendre leurs ragots débiles. Y'a des grillages tout autour du toit, c'est moche mais c'est sûrement pour éviter les suicides et les tentations de racket forcées, quel dommage. En Amérique, j'allais rarement à l'école mais le toit ressemblait plus à un squat d'étudiants qu'à une cour de prison comme ici. Peu importe, je suis libre, seule et libre de faire ce que je veux. C'est cool. Je dépose mon sac et ma veste. J'ai la jupe qui vole au vent, ça fait trop du bien par où ça passe. J'écarte les bras, made in Titanic. Aaah si seulement je pouvais vivre ici. J'vais ptet réfléchir à un moyen de m'installer ici. Faudrait que je chourre la clé dans le bureau des profs et que j'en fasse un double. Niark Niark.

Bon allez, jvais m'asseoir. Je me recule un peu et m'apprête à m'asseoir tranquillement quand... je vois des pieds qui dépassent. Un cadavre ? Chouette ! Taylor en mode Experts Las Vegas. Je m'approche mais finalement, c'est un bonhomme qu'à l'air complètement dans les nuages, écouteurs sur les oreilles, les bras écartés, allongé à même le sol, tranquille. Il ne m'a sûrement pas vu arriver. Fais chier lui, c'est mon toit. Direct, ma décision est prise, je me dégonfle pas, je lève le pied et le relâche juste au-dessus de son bide, parfait pour l'écraser en douceur. Je suis pas lourde mais 50 kilos sur le ventre, ça passe pas inaperçu. Il m'entend ptet pas avec sa musique mais jm'en fous. Pied sur le ventre, je déterre la hache de guerre :

"Hey la Terreur, j'peux savoir c'que tu fais sur mon toit ?"
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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptyDim 10 Avr 2011 - 12:20

    En Avril, ne te découvre pas d'un fil. C'est ce que le fameux proverbe disait, tandis qu'aujourd'hui même, un temps resplendissant permit aux étudiants et aux nombreux lycéens de s'adonner à diverses activités. Celles-ci célébraient Pâques, et éventuellement la proche fin d'un hiver à la fois rude et lassant. La saison préférée de Myle était sans doute celle qui s'apprêtait à arriver : le Printemps. Avec sa température ni trop chaude, ni trop froide, ses oiseaux qui peuplent leurs nids et gazouillent gaiement, alors que la nature s'éveille après une longue hibernation. Avec son esprit purement artistique et rêveur, notre tête blonde savait apprécier ces choses simples de l'existence, qui tuent aussi bien l'ennui que des fêtes bien arrosées auxquelles il participait peu fréquemment. Parfois, ce n'était pas l'envie qui lui manquait, mais lorsque ses journées se montraient aussi calmes et paisibles que celle-ci, il ne voyait pas l'intérêt d'aller se terrer dans des caves obscures, rénovées en piste de danse, pour permettre à des personnes déshumanisées de se trémousser comme des incubes et des succubes en mal de contacts physiques. Il n'avait pas besoin de ça pour se sentir exister. Il lui suffisait de tendre une oreille attentive et d'écouter. Armé de son Ipod et de ses écouteurs, il disposa ces derniers dans ses oreilles, et appuya sur la touche Play. Il avait actionné la lecture aléatoire, et ce fut donc par pur hasard que ce petit bijou de technologie entama un morceau de Dustin O'Halloran. L'ambiance qu'il véhiculait se joignait parfaitement à cette harmonie entre un jeune homme qui s'était affalé sur le sol en mode larve, et le ciel qui l'observait, laissant ses nuages voguer sur son océan d'onirisme et de félicité.

    Les bras écartés tel le Christ allant subir la crucifixion, Myle Knepper se laissa porter par les notes du piano, et par l'atmosphère qu'elles engendraient, de par leur justesse et leur féérie. Sa sensibilité vivement sollicitée l'empêcha d'anticiper l'arrivée d'un éventuel trouble-fête, susceptible de gâcher cette journée qu'il avait décidé de consacrer à la détente et au repos. Au grand damne de cet être à la fois fragile et en voie de guérison, une tornade s'approchait dangereusement de lui, apercevant sa présence, et crachant son poison sur lui. Commençant à siffloter avec insouciance, son ventre contracté par cet exercice ne tarda pas à l'être pour autre chose que des sifflements. Il lui sembla qu'une personne s'était appuyée sur lui, ou plus précisément, avait osé appuyer le talon de sa chaussure sur son enveloppe charnelle. Ebloui par le soleil, il ne put identifier la fautive, mais en retirant ses écouteurs, il crut entendre une voix féminine. Toutefois, elle dégageait énormément de caractère, et le ton employé par cette inconnue laissait supposer que ses desseins étaient plutôt malsains. D'abord surpris par l'insistance qu'elle mit sur le fait que ce toit lui appartenait, l'Artiste eut envie de s'esclaffer. Autant par nervosité que parce qu'il trouvait la situation assez cocasse.

    - Ton toit dis-tu ? Répéta-t-il en guise de douce provocation.

    A son tour de déterrer la hache de guerre. Et tel un combattant pourvu de son armure épaisse et intimidante, il s'en irait sur les champs de bataille, à la poursuite d'une paix et d'une Liberté pour lesquelles n'importe quel Homme se battait. Toutefois, le poids que la demoiselle mettait sur son ventre ne fut pas pour lui plaire. Sachant qu'il n'avait pas mangé et que la faim se faisait légèrement ressentir, la sensation qui s'y additionna fit monter son malaise d'un cran. Il essaya de garder son calme, partant du principe que ce type de personne adorait entendre son prochain le supplier. Peut-être était-ce ce qu'elle recherchait, mais dans son infini flegmatisme, Myle se lança à la conquête d'une solitude dont il aurait aimé profiter davantage :

    - Le toit est assez grand. Je pense que tu peux largement y flâner sans être importunée par ma présence. Il te suffit de faire quelques pas supplémentaires en me tournant le dos, de sorte que je ne sois plus dans ton champ de vision.

    Il se laissa un petit temps de pause avant de reprendre :

    - Par ailleurs, tu serais bien gentille de retirer ton pied de mon ventre.

    Etrangement, il pressentait que l'inconnue ne verrait pas cette injonction d'un très bon œil. Peut-être était-ce la réplique de trop, et peut-être qu'il allait payer en conséquences.

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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptySam 23 Avr 2011 - 13:19

Peut-être que lui il peut pas bien me voir mais moi je le vois très bien. Je dirais même que mon corps cache juste la partie du soleil qui me permet de la voir. Il a un visage bizarre, on dirait un alien. Ses traits sont si fins. Il a pas trop l'air d'être asiatique, tant mieux, j'en ai marre de voir des bridés partout. Son visage respire le calme et la douceur, franchement, j'ai pas envie de m'énerver face à un type trop passif mais là, ben je sais pas, j'aime bien sa tête alors j'ai pas envie de le laisser partir si facilement.
Je saurais pas dire s'il est tendance nounours ou tendance victime, mais il a pas réagit aussi violemment que je l'espérais, un combat à corps perdus avec sang et mort pour but final, m'aurait bien défoulée. Je suis venue sur le toit parce que j'étais un peu déprimée mais là, je crois bien que je me suis trouvée une nouvelle source d'inspiration. Avec Pâques et toutes ces conneries, je vois bien Mr Alien devenir mon lapin en chocolat.

Le voilà qui répète ma phrase. Il est bouché ? Je réponds rien, je vois bien qu'il me jauge là, les prochaines paroles seront décisives à sa survie. Soit il devient violent et avec les coups, on pourrait devenir de bons copains de bagarre, soit il cherche à me chambouler la tête avec des idées philosophiques et là je lui laboure le crâne avec mon poing qui hurle de vengeance, ou enfin, soit il se tait et là... ben j'aurais l'air d'une conne et je le tue. Finalement, il a pas trop de choix, il va se faire massacrer. Personne ne m'a jamais surprise à mon propre jeu, il va forcément faire partie de ces 3 possibilités.

La réponse ne se fit pas attendre. Vu les termes de bourgeois employés que j'ai eu un peu de mal à saisir et son air de "Pince-cul", y'a pas à dire, c'est un philosophe. Aaaah, j'aurais bien aimé tomber sur autre chose aujourd'hui, mais c'est pas grave, ça fera l'affaire.

"Mon champ de vision ? Mais tu te rends pas compte qu'avec ta prétention de bourgeois, tu prends tout l'espace vital de l'école ? Où que j'aille, je verrais ta sale tête de petit fils de riche partout."

Il m'a quand même surprise parce que je pensais pas qu'il utiliserait cette façon de parler. Il avait l'air d'être un gars simple, calme, discret qui aurait plutôt dit "Oh pardon" et puis ben non, faut qu'il se lance dans une ultime tentative de diplomatie scolaire, comme si ça avait déjà été prouvé que ça fonctionnait ses conneries. Le monde vivrait en paix si c'était le cas. 'Tain la jeunesse perdait tellement de temps en paroles inutiles. Tout son cerveau avait été programmé dans l'optique de régler les conflits par la parole mais il n'y avait que les actes qui régissaient les affronts d'aujourd'hui. Le seul moyen qu'il aurait eut de se débarrasser proprement de moi aurait été de jarter mon pieds, de me faire tomber à la renverse et de me rouer de coups pour que je me taise. Mais il ne l'avait pas fait et ne semblait d'ailleurs pas avoir la carrure du type qui se bat. Tant mieux, parce qu'un Shiro suffit. Si je me fais mettre minable 2 fois dans la même école, je démissionne, je me casse et je reviens plus jamais. Victoires par forfaits à tous ces loosers.

Retirer mon pied de son ventre ? Ah ah ah, le rire s'empare de moi. Sa politesse me tuera, mais ça a au moins le don de me faire rigoler.
Mon rire dépasse ma bouche et part s'envoler dans les Cieux, il est marrant ce type.

"C'est si gentiment demandé..."

Je lui fais un sourire des plus cyniques et je retire mon pied, doucement, très doucement. Il ne se pose pas à terre, il recule, passe mon autre jambe et recule encore, il arrive au niveau de mes fesses, prenant alors un élan considérable n'est-ce pas. La pose est parfaite, il faudrait prendre un cliché.
Et là, c'est parti. Je concentre toute ma force dans ce coup. J'ai envie d'être claire dès le début. Mon pied repart dans l'autre sens, repasse mon genou et file se loger direct dans ses côtes droites. Le choc est sûrement amorti par le pull qu'il porte mais la douleur doit être super lancinante. Je ne sais pas trop s'il a crié ou quoique ce soit mais son corps a effectué un mouvement des plus rocambolesques. Un peu comme une chenille qu'on titille avec un bâton. Il était pas méchant, il n'a juste pas employé les bons mots. Je retire mon pied de ses côtes et je me tourne aussitôt pour l'achever en m'asseyant sur son ventre sans aucune grâce ; comme un paquet de linge sale qu'on balance du toit.

"Tu vois, le problème..." dis-je en sortant une clope et en l'allumant tranquillement, "... c'est que c'est cette place qui m'intéresse. Et plus particulièrement quand tu es dessous."

Finalement, cette journée s'annonce beaucoup plus rigolote que j'aurais pensé. Je tourne ma tête vers lui et pose ma main sur sa gorge, l'empêchant par la même occasion de relever la tête. Le bruit que son crâne fait en touchant le béton me laisse penser qu'en fait son cerveau est bien creux.
Il aurait tout le loisir de se défendre, en utilisant ses mains, ou ses pieds par exemple mais là, avec ce petit échauffement que je viens de faire, mon corps est en pleine explosion de violence. Je risque d'utiliser des techniques de boxe apprises récemment qui lui ferait regretté d'avoir tenter une esquive ou une attaque. Je suis au summum de ma santé aujourd'hui.

"C'est quoi ton nom Mr Wiens ?"

Et là je faisais référence à un pauvre Américain qui avait eu le visage détruit à cause d'un accident sur une ligne à haute tension. Il avait été complètement brûlé. En fait, le jeu de mot était beaucoup plus méthodiquement recherché puisqu'il s'agissait de Dallas Wiens, et si on enlevait quelques lettres, on pouvait retouver le mot "Alien", héhé. Quand je dis que les cours me servent à rien parce que je connais déjà tout, faut pas être étonné.
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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptyLun 25 Avr 2011 - 9:54

    Jusqu'à preuve du contraire, le Soleil sur pattes n'avait rien demandé. Il n'était pas du genre à s'attirer les ennuis. Et pourtant, dans un cruel concours de circonstances, il fut obligé de supporter les caprices de ce qui semblait être une racaille belliqueuse, qui n'avait pas su occuper sa journée correctement. Par conséquent, elle faisait payer les pots cassés de son ennui omniprésent à une tierce personne, qui avait commencé à faire le plein de vitamines D en s'allongeant sur le toit, et en s'exposant en plein soleil. Sentant le poids de sa chaussure sur son ventre, la prière de Myle ne fut pas pour autant exaucée dans les secondes qui suivirent. Il se doutait bien que le moindre faux pas pouvait lui être cher. Depuis son arrivée à Keimoo, il avait fréquemment eu vent de la violence injustifiée de certaines personnes, qui ne cherchaient rien d'autre que la guerre, en des temps pourtant si paisibles. Pacifiste dans l'âme, je vous laisse imaginer dans quel état d'esprit il se trouvait, maintenant qu'il était pris pour cible par une folle furieuse. A cause de la lueur aveuglante de l'astre doré, il ne parvenait pas encore à distinguer parfaitement les traits de son visage. Cela le déstabilisait, et il le fut davantage en pressentant que son minuscule estomac ne résisterait pas longtemps à ce qu'on lui faisait présentement subir. Il aurait aimé la supplier en se mettant à genoux, mais trop digne et surtout trop fier pour agir ainsi, il se contenta de faire preuve de patience voire d'impassibilité.

    Les propos tenus par la brute épaisse étaient d'une ignominie et d'une méprise innommables. Il ne comprenait vraiment pas ce qu'elle recherchait, et pour ne rien vous cacher, il n'en avait cure. Il souhaitait juste poursuivre sa journée dans la joie et la bonne humeur, quitte à encaisser quelques bleus. De toute façon, cette parfaite inconnue ne serait pas la première à le violenter, puisque son père avait eu le don de le blinder de ce côté-là. Si elle cherchait à le blesser physiquement, à quoi bon s'acharner. Les blessures de ce type avaient tôt fait de disparaître lorsqu'elles étaient bien traitées. En revanche, lorsqu'elle s'attaqua implicitement à sa mère en prétendant qu'il n'était qu'un gosse de riches insignifiant, il vit rouge, et aurait aimé posséder des muscles dix fois plus gros que ceux qu'il possédait actuellement. Il se serait ainsi relevé, l'aurait brusquement repoussée, plaquée contre le mur et passée à tabac comme tout garnement le ferait. Malheureusement, sa faible constitution ne lui permit pas de faire de telles folies.

    - Allons bon, qu'est-ce que tu lui reproches à ma richesse ? Ce n'est pas comme si j'étais un Populaire qui se pavanait avec tous ses chaperons. C'est juste que ta vie est tellement à chier que tu n'as rien trouvé de mieux que de pourrir la mienne.

    Il avait rétorqué en toussotant quelques fois, trop oppressé par le poids de ce fichu pied. Par miracle, ce dernier eut tôt fait de disparaître de son champ de vision, le temps pour lui de se redresser un peu. Toutefois, il n'eut pas tôt fait de se décoller faiblement du sol, qu'il l'épousa à nouveau. Une vive algie le prit aux côtes, car cette espèce d'aliénée venait de lui octroyer un coup magistral. Le souffle coupé par cet évènement imprévu, Myle enlaça sa cage thoracique en se recroquevillant. Silencieusement il subissait. Lui faire l'honneur de hurler comme un forcené ce serait comme la couvrir d'éloges pour ce qu'elle venait de faire. Elle s'en délecterait, alimentant ainsi la colère de l'Artiste. Maintenant qu'il avait été mis au parfum, il savait à quoi s'attendre. Peut-être était-il fortement préférable de faire profil bas en attendant que sa mauvaise humeur passe. Soit. De toute évidence, elle n'en avait pas fini avec lui puisque contre toute attente, ce ne fut pas son pied qu'elle lui imposa cette fois-ci, mais bel et bien le poids du reste de son corps. Avec incongruité, elle se permit de poser ses fesses sur lui, tandis qu'il agonisait dans une discrétion limite respectable. Puis, comme si ils étaient en train de siroter un verre de whisky au bar, elle osa taper la conversation en lui demandant de décliner son identité. Myle se fichait pas mal de l'appellation qu'elle employa pour le désigner. Il n'était pas en possession de toutes ses capacités intellectuelles à l'heure actuelle, pour la simple et bonne raison que cette fille occupait la majeure partie de ses idées aussi meurtrières que pathétiques. Surtout, ne pas éclater, sinon ce serait un prétexte supplémentaire pour le battre davantage.

    - Myle, prononça-t-il difficilement.

    Sa voix paraissait provenir d'outre-tombe tant elle était étouffée par le poids de l'Inconnue. Bien que sa silhouette semblait très fluette, il eut la désagréable sensation d'avoir un immense tas de muscles qui compressait l'ensemble de ses organes. Il craignait que ses derniers explosent, tant il avait pour sale manie de ne pas manger suffisamment et de ne pas entretenir son corps par pure flemmardise. Peut-être qu'après cette éprouvante mésaventure, il envisagerait de s'inscrire dans un quelconque club de sport, histoire d'être fin prêt pour la revanche ultime. Dans le cas actuel des choses, son unique arme était son cerveau ainsi que sa diplomatie. Il s'avérait très compliqué de préserver son calme dans une telle situation, mais puisqu'elle souhaitait jouer à la plus maligne, il se débrouillerait pour l'être d'autant plus.

    - … et toi ? Se risqua-t-il à questionner.

    Dans un élan d'héroïsme, il tenta de résister à cette force qui s'exerçait sur son faible corps. Il remua légèrement dans l'espoir qu'elle abandonne ses méfaits, sauf que plus il insistait, plus elle persistait de son côté. Réagir d'une quelconque façon ne ferait que l'enliser dans ce mal, puisque chacune de ses réponses serait soigneusement évaluée. Jusqu'à présent, il n'en avait donné que des mauvaises, et c'était sensiblement pour cette raison qu'elle le faisait payer très cher. Cependant, sentant que son organisme ne tiendrait pas longtemps, il se servit de son surplus de rage pour effectuer un splendide roulé boulé qui bouscula naturellement son agresseuse. Voyant qu'il détenait enfin une ouverture pour espérait récupérer l'usage de son corps, il en profita pour se mettre rapidement à genoux et se relever lentement mais sûrement. Cependant, rien ne garantissait qu'elle n'en rajouterait pas une couche, considérant clairement cet acte comme la réponse à la première pierre qu'elle avait jetée.

    - Ecoute, je ne vois vraiment pas ce que tu cherches. Tu veux quoi au juste ? Tu te sens frustrée sexuellement et c'est pour ça que tu t'attaques à un garçon aussi faible que moi ? Tu as un besoin viscéral de dominer le monde ? Tu as besoin de challenge dans ta vie ? Tu sais, il y a un psychologue dans notre établissement, et je pense que tu as clairement besoin d'aide car tu ne sais vraiment pas canaliser tes sentiments. Tu te crois forte parce que tu sais donner les coups, mais je suis convaincu que tu es une grosse faiblarde en dehors de ça.

    Ce ne fut qu'en voyant un long silence mortifère s'insinuer entre eux, que Myle réalisa qu'il venait de laisser ces mots aussi ignobles que mal pesés s'échapper d'entre ses lèvres. Confus et peu habitué à exploiter cette parcelle cachée de sa personnalité, il crut voir sa vie défiler, avant que le prochain coup lui soit infligé.
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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptyDim 5 Juin 2011 - 16:34

Avant que le coup de pied ne parte, ma délicate oreille avait eut le temps de ouïr quelques disgracieuses paroles. Ainsi donc cet alien savait parler ? Il avait tenté une attaque verbale plutôt piquante mais malgré tous ses efforts, il semblait que mon pied ait été plus expressif vu le silence lugubre qui s'empara de lui par la suite -silence accompagné de belles grimaces de douleur- :

"J'aime partager... et ta vie, tu la trouves comment maintenant ?"

Mmh quelle superbe sensation que de sentir la graisse naturelle de cet inconnu épouser la forme de mon pied avant de s'écarter pour m'autoriser à effleurer ses côtes. Rien de cassé, dommage pour moi et tant mieux pour lui. Mais t'en fais pas mon petit Paddawan, ton heure viendra.

Myle... Myle... bof, ça m'inspirait rien du tout, rien de bon en tout cas et je me contentais donc de tirer une nouvelle taf de ma clope, confortablement installée sur son estomac, bercée par les remous courageux mais inutiles qu'il tentait.
Cependant, lorsqu'il me retourna la question, j'avoue que ça m'a totalement déstabilisée ! Si bien que durant les quelques secondes que j'octroyais à mon visage pour se tourner vers le sien, j'ai relâché involontairement la pression de mon fessier sur son corps, et ce qui devait arriver, arriva. Cul par-dessus tête, me voilà éjectée, genoux à terre, à deux doigts du grillage qui empêche logiquement les gens de sauter (mesure somme toutes par très efficace quand on voit l'état de l'autre Kara là ! Mouarf, j'aurais bien voulu être en bas pour assister à cette ratatouille mémorable !).

Bref, je me retourne, me redresse à la même vitesse que lui. Il est grand, fin, son corps donne envie d'être cassé comme une allumette.

"Faut croire que j'y ai pas été assez fort vu le flot de conneries que t'arrives encore à baver !"

Le grand Myle tentait par tous les moyens de me rabattre plus bas que terre. Des morsures de venin comme il m'envoyait là, j'en avais entendu des tas et franchement, je m'étais habituée. Bien sûr, elles n'étaient jamais très agréables à entendre, mais je ne faisais plus attention. Leur seul défense se trouvait dans ses phrases alors que moi j'avais aussi mes poings et toutes les parties de mon corps qui pouvaient faire mal...

Je croisais les bras, boudeuse d'avoir été éjectée de la sorte. J'étais une gamine malgré mes 21 ans, et bien qu'ayant frappé Myle sans retenue, me voilà déçue de le voir réagir de la sorte. A quoi je m'attendais sérieux ?
Finalement, j'étais pas sûre de ce que je voulais... j'aurais aimé qu'il me dise "pardon, je me pousse" ou peut-être qu'il me fasse la conversation sans me juger... mais je crois bien que c'est moi qui l'ai jugé avant de savoir qui il était.
Enfin bref, je l'ai cherché cette situation mais j'ai pas envie de l'arranger. Je ne bougerais pas, je ne lui parlerais pas, et il ne bougera pas non plus. On restera à se fixer dans les yeux toute la vie s'il le faut et...

♫ tilili tilili ♫

!
Roh mon téléphone me casse dans mon élan de boudin intense ! Je décroche, tout en gardant un oeil sur mon petit prisonnier qui se tient le ventre avec cet air si tristounet qui semble dire qu'il ne m'a rien fait et qu'il est victime d'une injustice.

    - Quoi ?
    - Salut Tay', c'est moi. {Blake}
    - Je sais, ton numéro s'affiche tu sais !
    - T'es toujours aussi agréable.
    - On change pas une équipe qui gagne Blake.
    - Oué, sauf que j'appelle pas pour me faire envoyer bouler moi.
    - Alors pourquoi t'appelles ?
    - Ok... je vois. Bon salut.


Merde... Myle m'a agacé alors du coup malgré moi, je m'en prends à la quasi seule personne qui peut me rendre calme et heureuse. Je suis trop con ! Enfin, fierté avant tout, je ne m'excuserais pas. Pas devant lui, pas sur le toit, pas en public ! Au pire, tant pis, je le rappellerais plus tard ! En attendant, je me tourne un peu vers le grillage... ben oué, jm'en veux trop là... j'me sens minable. Blake me manque déjà. Faut que je le rappelle !
J'oublie complètement le petit boulet qui doit me fixer d'une drôle de façon et tout en lui faisant signe de ne pas bouger, je rappelle Blake dans le but de me faire pardonner sans m'excuser, héhé.

    - Hé, pourquoi t'as raccroché ?
    - Tu te fous de moi ? Jt'appelle presque jamais et ...
    - Oué c'est clair, t'appelles jamais.
    - Arrête de me chercher Tay', tu peux le faire toi aussi ! Fais chier à la fin cette distance ! On se voit pas, on peut que s'entendre et on trouve toujours le moyen de se gueuler dessus !
    - Mais... c'est comme ça qu'on s'aime non ?
    - Ah bon ? T'aimes ça toi ? Ben désolé, je me suis trompé sur toi alors. Je te pensais différente.
    - Et donc ?
    - T'es pas naïve Tay', t'as bien compris. Soit tu reviens au Japon, soit c'est fini entre nous.
    - T'as qu'à ramener ton cul toi aussi ! Pourquoi ce serait à moi de bouger ?
    - Parce que ta vie, elle est ici pas là-bas. Ta vie, c'est moi. A toi de voir.


*bip bip bip*

Je bouge plus. Le téléphone est encore pendu à mon oreille alors que ma bouche s'ouvre dans un rictus d'étonnement désagréable. D'une Blake m'a encore raccroché au nez, et de deux, il m'a... il m'a quitté. Blake m'a laissé tomber. Il m'abandonne. Le seul être qui compte pour moi n'a pas supporté cette putain de distance de péquenot ?! C'est rien quelques milliers de kilomètres, à quoi il joue lui ?

"Raaah j'y crois pas !" dis-je en jetant mon téléphone de toute mes forces sur le bitume du toit. Evidemment, il s'explose par terre et le choc est au moins aussi violent que ma tristesse est grande. Je sens bien que j'ai envie de pleurer. Blake est ma seule faiblesse. Sans lui, je ne suis rien. J'avais pas envie de venir dans ce pays de merde en plus !
D'un coup, pour une simple histoire d'amour, j'ai vraiment l'impression que toute ma vie s'écroule sous mes pieds. Je perds l'équilibre, je perds ma motivation, ma joie, mon envie de me battre. Je me sens si mal que j'ai complètement oublié l'idiot de Myle qui a assisté à la fin de la superbe Taylor. L'ascension d'une reine coupée froidement par son serviable valet.

Alors que je suis lamentablement assise parterre comme une merde, je reprends légèrement conscience du lieu où je me trouve. Le temps à passé, les cours ont sûrement repris. Je m'en fous mais Myle est toujours là. Il me fixe, il ne bouge pas. Je renifle bruyamment avant de me relever sans prêter attention à mes genoux écorchés. La douleur me fait penser à autre chose.

"Pourquoi t'es encore là toi ? Ca t'amuse de me voir chialer ? Tu trouves ça drôle ?"

Je hurle sur lui alors qu'il n'y est pour rien. Je le sais, et je sais ce qu'il va se passer. Mais il a juste pas de chance. Le seul moyen de me sortir de cette peine qui me ronge, c'est de me défouler, de l'évacuer avec une violente réaction. J'ai pas envie de taper sur le mur, j'ai envie de taper sur... lui.
Je m'approche doucement, le fixant froidement. Je ne reculerais pas, même si lui le fait. Je serais prête à le faire tomber du toit s'il me pousse trop à bout. Je n'ai plus peur de rien, ma vie n'a plus d'importance. Je veux juste que ses yeux ne respirent plus la pitié comme c'est le cas actuellement. Je hais la pitié !

"Ne me regarde pas avec ces yeux la !!"

Je craque mes poings, et me rapproche encore. Myle n'est plus qu'à quelques pas. Je sens que mes veines se gonflent, j'ai un trop plein d'émotions. Je vais le tuer, le réduire en bouillie... Il sera méconnaissable. Après, je m'enfuirais, je retournerais en Dakota et je retournerais me réfugier dans les bras si réconfortants de Blake. Rien que lui et moi.
Je suis juste devant Myle, il ne bouge plus. Je crois qu'il n'a pas compris ce que je vais lui faire. Ma tête n'arrive même pas à ses épaules. J'ai un doute. Et si je me jetais dans ses bras ? Est-ce que ça me soulagerait plus ? Non, bien sûr que non.
Relevant la tête et le fixant droit dans les yeux, je lève ma main droite vers sa joue et tout en la caressant délicatement, je lui murmure :

"Laisse toi faire Myle. S'il te plaît."

J'ai rarement dis s'il te plaît dans ma vie. Mais là, en lui accordant cette solution, je crois que je lui sauve la vie. S'il tente de me résister, il risque de s'en sortir encore plus abîmé, dire que s'il ne fait qu'attendre les coups, je me lasserais plus vite.
Mais pour l'instant...
Je recule brutalement et ne lui laisse aucun répit avant d'envoyer mon premier coup de poing vers son visage de Poupée. L'effet est immédiat. Tout son corps est violemment emporté sur la droite, et il ne me faut que quelques secondes de plus pour lui faire un croc-en-jambe et le faire retomber violemment sur le bitume. Son nez saigne, mais mes yeux se remplissent de brume. Le visage de Myle devient flou et Blake s'y superpose. J'ai envie de lui taper dessus.
Grimpant sur lui, je m'accroupis à genoux aussi vite qu'une lionne sur une petite gazelle et je lui assène plusieurs nouveaux coups de poings sur le visage.
Je m'entends murmurer que c'est de sa faute, qu'il l'a cherché, et que je le hais mais je ne sais pas si je parle à Myle ou à Blake. Tout ça n'a plus d'importance.
Dans un geste sûrement désespéré ou d'appel au secours, Myle lève son bras droit vers moi, comme pour me dire d'arrêter, mais dans mon élan de colère, je vois ce geste comme une tentative de me cogner dessus. Ma main se saisit du bras sans force et je pose brutalement son coude sur mon genou, et j'appuie d'un coup sec. Les os craquent. Enfin, il a quelque chose de cassé. Je ne sais pas si Myle a crié. J'ai pas écouté. Lorsque les os ont craqué, je crois que ça m'a 'réveillé'. Je m'arrête. Mes mains sont couvertes de sang, et son bras est tordu dans l'autre sens... C'est horrible.

Mon regard devient soudain terrifié. Merde, qu'est-ce que j'ai fais ? Myle ? MYLE ! Je ne peux pas parler, je ne veux pas lui parler. De toute façon, dans l'état qu'il est, il peut pas me répondre. Son visage est méconnaissable.
Je me redresse, et recule de ce corps si moche maintenant. Y'a personne sur le toit, personne pour lui venir en aide, personne pour m'accuser d'avoir fais ça. C'est le moment où jamais de me casser. Je fais un pas vers la porte... je me retourne. Il ne bouge pas.
Les larmes coulent toute seules sur mes joues.

"Myle, c'est ... c'était pas contre toi."

Facile de dire ça quand le mal est fait.
Quoiqu'il en soit, j'essuie maladroitement mes mains tremblantes sur mon t-shirt noir. Cette école n'est plus pour moi aujourd'hui. Je dois partir, vite.
Je me casse... laissant là un Myle dans un piètre état. La porte du toit claque derrière moi et tandis que mes pas s'éloignent dans l'escalier, je prie intérieurement pour que quelqu'un le trouve rapidement.
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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptyVen 10 Juin 2011 - 14:49

    Avant que le coup de grâce lui soit porté, d'innombrables images défilèrent dans l'esprit de Myle. Il était immobile en face de ce monstre qui, à n'en pas douter, saurait le punir de son insolence suite aux pics acerbes qu'il lui avait adressés. En temps normal, il aurait peut-être eu la sagesse de s'en aller, de s'excuser platement sans chercher à comprendre le pourquoi du comment. Mais depuis qu'il s'était aguerri, il n'aspirait plus à une telle faiblesse, il préférait combattre, affronter le mal qui le titillait jour après jour. Il avait cru que fuir n'avait été qu'une preuve de son immaturité et de son idiotie, mais peut-être était-ce aussi une marque d'intelligence, car ainsi, il ne ce serait pas apprêté à subir une salve de coups. Les piètres kilogrammes qu'il était parvenus à gagner, n'avaient pas suffi à encaisser correctement les hostilités de Taylor. Jusqu'à présent, il n'avait fait que fléchir, impuissant face à cette violence qui le dépassait complètement. Via sa mère par exemple, il avait toujours idéalisé la figure féminine, la qualifiant de douce et de délicate. Parfois, elle avait ce petit quelque chose d'altier qui la démarquerait de toutes les autres, mais Ô grand jamais il n'aurait pu imaginer qu'une telle brutalité puisse en découler. Il était à la fois sonné et perturbé par cette découverte, parce que cela ébranlait toute la conception de la féminité échafaudée de sa naissance jusqu'à aujourd'hui. Il était scié en deux par le langage barbare et inconsidéré de Taylor qui, apparemment, avait très mal pris le fait qu'il l'ait repoussée.

    L'espace d'un instant, l'Artiste crut qu'il serait épargné. Le téléphone portable de la racaille sonna, et apparemment agacée par la situation, elle s'acharna aveuglément sur l'inconnu situé à l'autre bout du fil. Pesant le pour et le contre, une partie de Myle lui sommait de s'en aller tant qu'il le pouvait, de partir à toutes jambes tant qu'elle était trop occupée pour le poursuivre. Cependant, sa fierté purement masculine l'incitait à prendre racine, et à ne pas ciller d'un pouce. Son cœur battait à vive allure, prêt à exploser dans sa poitrine, et il n'était pas encore fichu de prendre la bonne décision. A en juger par sa parfaite inertie, il avait décidé de perdurer dans sa sottise, et d'endurer tout ce qu'il lui faudrait subir pour enfin comprendre qu'il n'y avait pas meilleure alternative que la fuite. Finalement, à la fin du premier appel, Taylor était si bouleversée qu'elle s'éloigna légèrement de sa victime, s'approchant du grillage pour reprendre ses esprits. Elle semblait confuse. Pleine d'audace, elle rappela le correspondant non identifié, et au lieu de s'excuser comme toute personne normale l'aurait fait, elle en rajouta une couche. Myle la vit s'embourber davantage dans ses problèmes, se laissant tomber sur le sol, tandis que le second appel s'était achevé assez brusquement. Elle aussi était interloquée, mais le motif était complètement différent. Il comptait pour elle, cela se voyait, car la tristesse perçue sur son faciès était réelle. Pour la première fois depuis le début de cette interminable rencontre, le dessinateur vit un semblant d'humanité apparaître en elle. Peut-être n'était-elle pas un cas si désespéré que cela. Mais la sensibilité eut vite fait de laisser place à la haine et au ressentiment. De nouveau, elle remarqua sa présence, et offusquée de le voir planté là, elle lui hurla dessus. Il ne répondit rien. Quoiqu'il dise, il savait qu'aucun mot, même apaisant, ne serait positivement accueilli par la demoiselle. Elle avait un caractère de cochon, c'était inéluctable, et rien ni personne ne modifierait cela. Ses états d'âme devaient y être pour beaucoup, et en attendant, ce serait lui, le pauvre artiste de pacotille, qui en pâtirait pour de bon.

    Il avala difficilement sa salive lorsqu'elle commença à s'approcher de lui. Elle le fixait intensément, et les sentiments entraperçus dans ses yeux ne lui dirent rien qui vaille. Il savait que ce serait la fin de quelque chose, et il espérait du fond du cœur que ce ne serait pas là le tragique dénouement de son existence. D'une, il se sentait idiot, car il se faisait dominer par une femme, de deux, il était tellement apeuré qu'il ne bougeait pas d'un pouce. Il se contentait d'appréhender, d'attendre que la chose se fasse, comme s'il s'agissait d'une tâche dont il souhaitait se débarrasser le plus tôt possible. Lorsqu'elle fut suffisamment proche de lui, elle décréta qu'il n'avait pas le droit de la regarder avec ces yeux là. Mais de quels yeux parlait-elle ? Il n'y avait que l'effroi pour animer ceux de Myle. En tant que psychopathe avérée, elle aurait dû s'en satisfaire, cela l'aurait davantage encouragée à passer à l'action. Mais elle persistait dans cette attente insoutenable. Elle faisait craquer ses poings, et le Soleil vit sa lumière s'éteindre petit à petit. La douceur de cette main caressant sa joue, et s'accompagnant d'une brève supplique, fut suivie par une puissante algie. Elle s'éprit entièrement de son corps, et à mesure que la racaille s'acharnait sans réfléchir sur son corps frêle et malingre, Myle voyait sa vue se brouiller. Tout autour de lui semblait disparaître, tandis que les sonorités avoisinantes étaient masquées par d'étranges bourdonnements assourdissants. Le souffle court, il tentait parfois de se relever mais sans succès. En essayant de se défendre, ses coudes ripèrent contre le sol, et saignèrent abondamment. Mais le plus surprenant fut assurément lorsque Taylor, dans un ultime élan, entreprit de lui briser le bras sans une once de pitié. Le craquement fut particulièrement répugnant, la douleur insupportable. Alors qu'il n'avait pas voulu lui offrir un tel présent, Myle finit par pousser un cri, non sans une certaine retenue. Il serra les dents, très fort, dans l'espoir que la souffrance s'atténue de minute en minute. Mais malgré les soi-disant regrets de miss Donovan, il n'y avait rien pour le dissuader de la maudire jusqu'à son dernier souffle. En l'espace de quelques minutes, elle avait battu tous les records en matière de stupidité, de cruauté et de méchanceté gratuite. Sans nul doute avait-elle surpassé le père de Myle, dans le top 5 des personnes l'ayant le plus martyrisé au cours de son existence. Et tandis qu'elle se retirait subitement de son enveloppe charnelle, il murmura difficilement à son attention :

    - Tu es pathétique…

    Et allongé tel un misérable insecte, il l'entendit courir à toutes jambes. Elle fuyait lâchement la scène du crime. Et lui, que pouvait-il bien faire si ce n'était d'attendre que quelqu'un vienne le chercher ? Il était à demi-conscient, il se sentait happé par l'obscurité, et bientôt, il s'y perdit de tout son être. Clairement, il avait perdu connaissance, défiguré, désarticulé, et affaibli par la douleur qui le harcelait.

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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptyLun 13 Juin 2011 - 18:19

Pffiou, la bouffée de nicotine ne fut pas de trop lorsque Dorian sortit de la salle de réunion. Il se posa contre le mur de l'Académie, attendant à peine d'être dehors pour sortir sa cigarette et l'allumer. Si Mr Saitô ou pire encore Mr Valentine l'avait vu, il aurait eut droit à un sermon justement sur le tabagisme à l'école. Ils le faisaient rire ces gigolos, ils croyaient vraiment que leur bonne conscience les sauveraient du jugement dernier ? Il n'y avait rien à faire pour sauver ces délinquants de leur pauvre sort. Le destin ? des paillettes pour les nuls. Il faut contrôler sa vie, contrôler ses amis, ses ennemis. Tout est interchangeable. Si un gamin file sur la mauvaise pente et bien qu'il y reste. Ce n'était pas le boulot de Dorian de toute faire pour sauver une âme perdue. Lui son boulot, c'était pas psychologue (ou fouineur officiel), lui, il arrivait après la bataille, et il s'occupait des chanceux ou des lâches qui avaient sauvé leur vie. Le reste, il s'en fichait.

La femme timide au nom imprononçable qui avait osé quelques paroles lors de la réunion passa à côté de lui, l'air mal à l'aise et pas sûre d'elle. Elle l'agaçait. Elle représentait tout à faire le genre de femme qui se fait bouffer par un mari trop possessif et jaloux. Elle finit femme soumise à la maison et femme limitée intellectuellement au travail.
Il écrasa brutalement sa cigarette sur le sol et cracha pour évacuer cette petite rancune qu'il avait envers elle. Il quitta son mur et se dirigea aussitôt vers le toit.
Cette bande d'incapables qui se pavanaient lors des réunions n'avaient sûrement même pas été sur le toit de l'université pour savoir ce qui s'était réellement passé le jour de la mort de Kara. S'est-elle vraiment suicidée ou l'a-t-on aidée ?
Il monta les marches 4 à 4, bien au chaud dans son costume de Sherlock Holmes. Çà lui faisait plaisir de se sentir si impliqué dans quelque chose d'inhabituel. Il avait envie de voir de ses propres yeux, la scène de crime et voir aussi quelles améliorations autre que celles déjà citées pourraient être faîtes pour éviter de tels drames. R.I.P.

Il arriva bien vite devant la porte, la journée se terminait doucement, la plupart des élèves avaient terminé les cours, et tant mieux. Il pressa la poignée et elle s'ouvrit sans forcer. Les élèves n'avaient pas besoin de crocheter la serrure puisque la porte était ouverte, c'était encore mieux ! Il pénétra sur le toit et fut aussitôt saisi par le calme des lieux et la vue surprenante que ça permettait. Il comprenait tout à fait pourquoi cet endroit était un lieux de prédilection pour les étudiants. C'était autant un refuge qu'un havre de paix et même s'il n'avait pas fait partie de ces jeunes qui transgressent les lois pour aller voir cette superbe vue, il en avait toujours eu envie. Vaut mieux tard que jamais.
Il s'avança vers le grillage qui était tout abîmé. Les traces ne révéleraient rien de particulier. Toute cette histoire resterait sûrement en suspens. Il sortit une nouvelle clope de son paquet presque vide et l'alluma, vent dans les cheveux. Il se mit dos au grillage tout en remettant le briquet dans sa poche. C'est là qu'il le vit.
Le briquet rata le coche, ripant sur la fermeture de sa poche, tandis que Dorian crachait sa cigarette tout en se mettant à courir vers ce qu'il voyait à l'autre bout du toit. Lorsque le briquet tomba au sol, bientôt rejoint par la cigarette à peine entamée, Dorian se tenait déjà juste au-dessus de la tête de Myle.

Ses pensées ne firent qu'un tour même si tout s'embrouillait dans son esprit. Il ne lui fallut que quelques secondes pour reposer un regard circulaire sur le toit mais il n'y avait personne. Personne à part lui. Cet étudiant inconnu, méconnaissable, et complètement défiguré.
Dorian se laissa tomber brutalement à genoux à côté de lui et posa son doigt sur sa gorge pour vérifier si son pouls battait encore. Heureusement oui, il devait "seulement" avoir perdu conscience.

"Hey, tu m'entends ? Réponds-moi." Aucune réponse. Le jeune homme était évanoui. Dorian n'avait pas les compétences d'un urgentiste mais il était clair qu'il devait soigner ces blessures rapidement. "Je m'appelle Dorian, je suis infirmier. Ne t'en fais pas, je vais m'occuper de toi."

Il fit adroitement le tour de ses blessures tout en se demandant s'il pouvait le transporter quelque part ou pas. Apparemment, il était touché uniquement à la tête et au bras. Bras qui avait d'ailleurs l'air complètement cassé vu l'angle vers lequel il était tourné.
Il ne se fit pas prier, et profitant de l'état comateux de son patient, Dorian se saisit aussitôt de son bras pour faire craquer l'os dans l'autre sens. Même s'il était loin d'être remis, il avait au moins retrouver sa position initiale et une simple attelle sous un plâtre ferait le reste. Il déchira une partie de son t-shirt et effleura ce visage boursouflé et saignant. Les plaies n'étaient pas profondes, et sûrement dues à des coups de poings acharnés.
Malgré son narcissisme évident, Dorian aurait eut bien besoin de l'aide d'un médecin à cet instant.

Sachant pertinemment que plus personne ne viendrait ici à cette heure, Dorian se redressa et repartit aussitôt du toit vers son bureau. Il ne croisa personne sur le chemin qui aurait pu lui venir en aide. Il n'avait pas non de portable ou qui que ce soit à contacter. Il dévalisa sa boîte à pharmacie, emportant compresses, désinfectants, pansements, morphine, bandage et une tige en métal.
Il retourna près de son protégé qui ne s'était toujours pas éveillé et lui installa la tige de métal sous le coude avant de la serrer très fort avec un bandage adhésif. Avant d'avoir un réel plâtre, ça le soulagera. Il imbiba ensuite de désinfectant les compresses qu'il avait amenées et aseptisa tout son visage. Le sang cessait doucement de couler. Il en profita pour mettre des pansements sur les plaies superficielles et lui enroula une bande plus large autour de la tête pour comprimer la plaie plus grande qui prônait près de son front.

Il secoua légèrement l'inconnu, dans l'espoir de le réveiller. Désormais, il n'attendait plus que ça. Il devait savoir à qui il avait à faire et surtout, qui avait bien pu faire une chose pareille. Décidémment, cette école était remplie de délinquants.
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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptyMar 14 Juin 2011 - 12:16

    Le trou noir laissa place à un tunnel doré où le flux de ses pensées était en perpétuel mouvement. Physiquement, il était incapable de se mouvoir, mais spirituellement, il n'aspirait qu'à se défaire de cet univers qui ne ressemblait aucunement à la réalité. Il savait pertinemment qu'il se perdait lentement mais sûrement dans les abîmes de son inconscient, et il espérait que quelqu'un ou quelque chose puisse l'en extirper. En attendant, il se voyait nu comme un ver dans cet étrange tunnel, dont la chaleur l'envoûtait et le dissuadait de vouloir s'en défaire. C'était agréable et apaisant, car toutes les blessures que lui avait infligées Taylor Donovan semblaient disparaître, en même temps qu'il se voyait submergé par cette déferlante de douceur. Peut-être que la situation n'était pas aussi exaspérée que cela, mais dans tous les cas, il fallait qu'il parte d'ici, qu'il parvienne à bouger ne serait-ce que le petit doigt pour rejoindre la planète Terre. Autour de lui, des silhouettes commençaient à se dessiner peu à peu, leurs contours se précisaient pour permettre à Myle d'identifier les quelques personnes qui avaient dernièrement mouvementé sa vie. Pourquoi leur faisait-il face ? Il n'en avait aucune idée. C'était comme si une entité invisible et parfaitement chimérique l'avait rappelé à l'ordre, le confrontant à tous les évènements passés pour pouvoir repartir sereinement à zéro.

    Les traits de sa mère étaient étonnamment purs, et un sourire rayonnant s'étirait jusqu'à ses oreilles. A côté d'elle, il y avait ce cher et tendre Bakou, à savoir la première personne qu'il avait connue en arrivant au Japon mais qui, victime de nombreuses atteintes physiques et morales, avait préféré en finir prématurément. Shin Masara était également présent, et son regard jadis obscur et ténébreux l'était d'autant plus dans ce monde parallèle, où le réel laissait place aux fantasmes et aux songes enfouis. Puis, comme si l'on souhaitait lui assener un coup de massue, ce fut Akira Alleot qui poursuivit la danse, lui adressant des regards aussi langoureux qu'énigmatiques. Sa chevelure dorée resplendissait de mille feux grâce à la luminosité du tunnel, et sa peau laiteuse possédait un éclat stupéfiant. Lorsque Myle passa devant lui en le fixant obstinément, Akira finit par désigner du bout de son index une porte, au fond de ce même couloir dont on ne paraissait pas voir le bout. Tout en sentant la chaleur se retirer progressivement de lui, l'artiste s'en approcha et en l'ouvrant, se fit absorber par une énergie particulièrement étrange qui l'aspirait vers le haut, afin qu'il puisse rejoindre les terres de sa conscience. Une voix masculine l'appelait, sans connaître son nom. Mais elle l'interpellait clairement, lui sommant de retrouver connaissance, de ne pas s'abandonner définitivement.

    Extérieurement, Myle ne bougeait toujours pas, mais de temps à autres, l'extrémité de ses doigts se repliaient légèrement pour signifier qu'il n'était pas totalement out. Il crut entendre des sons environnants, mais les bourdonnements perçus jusqu'alors persistaient toujours, et il fut donc dans l'incapacité de les identifier. Il ne réalisa même pas que l'on s'emparait de son bras pour le remettre sèchement en place. Il éprouvait juste des sensations étranges, à croire qu'il était dans le coma. L'espace de quelques minutes, il se sentit à nouveau délaissé, mais alors qu'il se pensait définitivement perdu, il sentit que quelqu'un s'occupait de lui. On pressa quelque chose de froid et de métallique pour maintenir son coude, et il lui sembla que ce dernier fut ensuite enlacé par un tissu souple, certainement un bandage adhésif. Très discrètement, les sourcils de l'adolescent finirent par se froncer, tandis que sous ses paupières, ses yeux bougeaient de droite à gauche. Enfin, différentes odeurs de produits médicaux fouettèrent ses narines, et l'incitèrent à ouvrir ses yeux. Lorsqu'il s'exécuta, tout n'était qu'ombre et lumière, et une silhouette restait penchée au-dessus de lui, le secouant par les épaules afin de lui faire reprendre connaissance. Finalement, le regard du Soleil se dévoila légèrement, ses yeux étaient à demi ouverts mais il essaya de se bouger un peu. Cependant, la douleur le rappelait à l'ordre et l'empêchait de faire mieux. Alors, il riva ses obsidiennes en direction de son sauveur, et d'une voix d'outre-tombe, il prononça difficilement :

    - Dieu ?

    Pour quelqu'un d'athée, cette réplique était très surprenante. Et inutile aussi. Mais Myle n'avait pas trouvé de façons plus efficaces pour faire comprendre à son vis-à-vis qu'il était revenu parmi les mortels. A défaut de pouvoir bouger le bras que Taylor avait brisé de toute sa force herculéenne, l'Artiste approcha son autre main de celle de l'infirmier, afin de s'assurer que cette présence était bien humaine et qu'il n'avait plus rien à craindre.

    - Elle me le paiera, murmurait-il également à plusieurs reprises, bien qu'aucune conviction n'animait ses paroles mesquines.
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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptyMer 6 Juil 2011 - 13:13

Dorian avait l'impression d'être dans une sphère qui n'arrêtait pas de tourner. Le temps s'était arrêté. Il venait juste de sortir de la salle de réunion, avec un bilan plutôt positif sur le fait que plusieurs élèves revenaient à Keimoo et que la délinquance n'était pas non plus décourageante si on oubliait le suicide de Kara mais là... lorsqu'il posait ses yeux sur le visage absolument horripilant de cet étudiant, il en oubliait toutes ses convictions, tout ses préjugés et également le serment qu'il avait fait à la médecine. Il n'était pas juge, il n'était pas justicier mais si le responsable de cet acte malsain se trouvait dans un état grave de l'autre côté du toit, il n'était pas sûr qu'il aurait l'envie de le soigner. Comment peut-on vouloir 'rendre la vie' à quelqu'un qui venait juste de faire frôler la mort à une autre personne ?

Heureusement pour lui, cette personne était déjà partie donc il n'avait pas à se poser de questions d'éthiques à son sujet.
Ce fut les quelques légers mouvements de doigts du comateux qui le ramenèrent à son état actuel. Il bougeait ! Il revenait doucement à lui. Dieu soit loué.
Lorsque l'inconnu ouvrit difficilement les yeux pour les poser sur l'infirmier, il eut une réaction qui failli faire rire Dorian de soulagement.

"Merci, mais tu peux m'appeler Dorian."

Fini l'arrogance, fini les prétentions en ce jour, l'heure était au garçon et cette remarque avait fini de l'achever. Il se laissa tomber maladroitement sur les fesses, à côté du malade et porta une main sur ses yeux. Il avait eut drôlement peur. Très très peur même d'être celui qui aurait découvert un cadavre. Finalement, il devait un peu plus de respect au surveillant, c'était pas une mince affaire que d'affronter la mort lorsqu'elle vous surprend.
Ce toit était à condamner d'urgence, c'était un nid à embrouilles ! Combien de mort(e)s faudrait-il avant que ce maudit Comité d'Administration s'en rende compte !?

Il sentit alors la main de l'inconnu lui agripper la manche. Il laissa ses pensées futiles s'évaporer de son esprit et concentra de nouveau toute son attention sur le jeune étudiant.
Elle ? Ainsi donc c'était une femme qui l'avait mise dans cet état ? Dorian resta muet de stupeur. Là vraiment, il était étonné. Comment une femme pouvait-elle mettre à terre un gabarit de cette taille ? Il était freluquet certes mais grand et .... masculin tout de même ! Quelle rage qu'elle devait avoir !

"Euh... 'Elle' tu dis ? Qui était-ce ? Qui t'as fais ça ?"

Il voyait bien que l'étudiant évitait de bouger pour tenter de faire abstraction de la douleur et tel qu'il était là, c'était clair qu'il ne pouvait pas être déplacé. Dorian était absolument impuissant. Il tapota doucement la main de l'inconnu et le rassura en lui expliquant qu'il revenait dans une minute. Il devait appeler les secours.
Il se rua dans les escaliers et trouva le téléphone fixe le plus proche, il se promit de ne plus jamais sortir sans ton portable. Il joignit les urgences rapidement et leur expliqua la situation. Ils ne tarderaient pas à arriver.
Il retourna près de l'étudiant et lui prit la main. Dans une telle souffrance, le soutien est important. Ca ne soulage pas les douleurs corporelles mais ça aide à tenir bon. La force de vivre, c'est ça qui fait tout.

"C'est quoi ton nom ? Qui es-tu ?"

Son visage était tellement boursouflé que Dorian aurait été incapable de le reconnaître sur une photo alors il avait besoin de son nom.
Lorsque les ambulances arrivèrent, ce fut tout un chamboule tout qui arriva en même temps qu'elles. Les étudiants sortirent de leurs classes pour voir et comprendre ce qui se passait et les sirènes rameutèrent sûrement tous les quartiers périphériques à l'Académie.
Un ambulancier posa des questions à Dorian mais le bruit de l'hélicoptère l'empêcha de répondre. L'étudiant fut rapidement placé sur une civière et hélitreuillé hors du toit. Ils l'emmenaient à l'hôpital de Keimoo. Lorsque l'hélicoptère fut hors de portée, l'ambulancier recommença son manège :

    - Que s'est-il passé ?
    - J'ai trouvé ce jeune homme dans cet état sur le toit, il a un bras cassé et de multiples boursouflures sur le visage. J'ai posé une attelle temporaire, à vous de vous débrouiller maintenant.
    - Vous êtes médecin ?
    - Infirmier pourquoi ?
    - Savez-vous qui est la personne à contacter en cas d'urgence ?
    - Non, je ne sais même pas qui il est !
    - Je vois... Nous vous tiendrons au courant.
    - Non. Je viens avec vous.


L'ambulancier ne se fit pas prier vu le ton sans appel de Dorian et ils partirent tous les deux du toit pour rejoindre l'Ambulance qui les conduira à l'Hôpital.

[Suite à l'Hôpital]
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MessageSujet: Re: Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi...   Parce que sans toi(t), je ne pourrais pas être moi... EmptyVen 8 Juil 2011 - 18:35



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