Somewhere Only We Know [PV Keio]

Sujet: Somewhere Only We Know [PV Keio] Ven 24 Sep 2010 - 15:22

Spoiler:

[RP se déroulant le 12 Juillet 2010.]

Message du 11/07/10

De:

Jin Ikeda (jin.tonic@keimoo.jp)

À:

Keio Dupreil (capucine@keimoo.com)

Objet:

Hey...

Surprise ?
Tu as un certain nombre de "fans", tu le savais ? Et nombre d'entre eux semblent avoir ton adresse mail.
Gênant pour toi, je le suppose, mais j'avoue que pour le coup, ça m'arrange bien...
Je m'explique :
Demain est un jour spécial.
Un jour spécial pour une personne spéciale.
Et, si tu n'as rien de prévu, j'aimerai bien marquer le coup...
Oh, ce ne sera sûrement rien d'exceptionnel - fait avec les moyens du bord - mais j'espère que cela te conviendra...
Je n'en dis pas plus, à part ceci :
Si le cœur t'en dit, rendez-vous à 19h devant l'immeuble abandonné.

Chaleureusement,

Jin.

Toutes les écoles ont le leur.
Un endroit étrange, secret, chargé d'histoires, de rumeurs et parfois même d'une part de légende.
Une salle de classe inoccupée, un escalier sombre, une porte de sous-sol qui refuse de s'ouvrir ; chacun a son mythe, et chaque mythe a sa part de vérité.
Tantôt le fantôme d'un élève suicidé, tantôt celui d'un professeur devenu fou, quelques fois même revenants d'un siècle passé...
Le jour, on en rit, on en parle avec légèreté et on élude bien vite la question.
Pourtant, quand vient le soir, on l'évite, on se défend de l'approcher, on frissonne à la moindre évocation...
Qu'en penser, au final ?
Mythe ou réalité ?
Simples élucubrations d'élèves trop crédules, ou histoire vraie ?
Au fond, cela ne dépend-t-il pas de l'importance qu'on y accorde ?
C'est du moins ce que se disait Jin Ikeda en franchissant le seuil du bâtiment abandonné de l'Académie Keimoo. Hanté, paraîtrait-il. Selon certains, en regardant bien, on pouvait apercevoir des silhouettes passant derrières les fenêtres couverte d'un épaisse couche de crasse. Pour Jin, une telle opacité pouvait jouer bien des tours aux plus crédules ; et il y avait bien longtemps qu'il avait cessé de croire aux histoires de fantômes. La raison de sa présence ici n'avait d'ailleurs pas le moindre rapport avec ces racontars.
Elle était simple, et portait un nom : Keio Dupreil.
La jeune fille bénéficiait d'une certaine popularité donnant lui à de nombreuse histoires et ragots à son sujet ; et si la plupart n'étaient qu'un tissu d'inepties sans importance, l'une d'entre elle avait attiré son attention - à savoir qu'elle fêtait bientôt son anniversaire. Quelques recherches supplémentaires lui en avaient vite confirmé la date, et Jin avait choisit d'organiser quelque chose afin de lui exprimer clairement l'attachement qu'il avait pour elle.
Oui, bon, avouons-le, Jin organisant une fête d'anniversaire pour une amie... On aura tout vu. Il faut dire que le simple fait d'avoir une véritable amie était en soi un grand changement, d'où cette attitude. Et puis, personne ne pourrait le blâmer d'avoir changer, puisque ledit changement allait dans le bon sens, pour une fois. Quand au choix de ce lieu, il ne pouvait pas vraiment se l'expliquer. C'était un endroit sale et sombre, sur lequel courraient qui plus est de sinistres rumeurs - de quoi décourager. Cependant, peu de gens savaient que certaines pièces avaient été en parties réaménagées. Squatteurs ? Sans doute.
Jin était entré maintenant, et parcourait les couloirs poussiéreux avec l'aisance de quelqu'un qui serait déjà passé par là. En effet, il avait effectué une reconnaissance quelques jours plus tôt afin de trouver la pièce la plus adaptée. Rien d'immense, puisqu'ils ne seraient que deux à l'occuper, et pour une seule soirée, mais il fallait néanmoins une pièce chaleureuse et de préférence déjà en partie - voire totalement - meublée. Il avait trouvé son bonheur au deuxième étage, dans une pièce dont les fenêtres donnaient sur l'arrière du bâtiment et dont les murs avaient été recouverts de grands pans de tissu pourpre par un précédant occupant. Deux canapés rouges et une table basse occupaient un coin, et le reste de l'ameublement était constitué d'une table et de trois chaises. L'un d'entre elles était dépareillée, et Jin l'avait repoussé près de l'entrée et reconvertie en porte-manteau en y posant sa veste.
Arrivé sur les lieux, il l'embrassa d'un regard critique, espérant qu'il avait été à la hauteur.
Sur la table basse trônaient deux assiettes : l'une remplie de chips, l'autre garnie de petits fours, ainsi qu'une bouteille de jus de raisin. Jin et Keio étant tous deux mineurs, il avait préféré ne pas tenter le sort en introduisant une nouvelle fois de façon illégale de l'alcool dans l'établissement - d'où le jus de fruit.
Le dîner en lui même était d'une simplicité enfantine, puisque Jin s'était contenté de commander une pizza - espérant que l'ambiance et la présentation feraient le reste. Et puis, comme on dit : c'est l'intention qui compte, n'est-ce pas ?
Restait à savoir si lui-même était présentable. Prendre soin de son apparence n’étant pas l’une de ses habitudes, il avait pris sur lui et était sorti le matin même s’acheter des vêtements digne de ce nom. Dans les premiers moments, le grand centre commercial de Keimoo l’avait pour ainsi dire déconcerté ; puis il avait peu à peu pris ses repères et avait fini par trouver ce qu’il cherchait.
Perdu dans ses pensées, il posa son regard sur son reflet dans la vitre. Il n’avait pour une fois pas une seule blessure sur son visage, et il estimait que cette chemise et cette veste lui allaient plutôt bien, compte tenu du fait qu’il les portait d’une manière peu conventionnelle – la chemise n’étant pas boutonnée jusqu’au bout et la veste n’étant pas fermée du tout. Quant aux jeans noirs, ils étaient pour ainsi dire parfaitement à la bonne taille.
Il hocha brièvement la tête et se tourna vers la porte, avant de reprendre la direction de l’entrée du bâtiment.
Sept heures moins le quart, il était temps de mettre en place les derniers détails.
Sortant un briquet de sa poche, il se pencha pour allumer la petite bougie qu’il avait au préalable déposée sur le palier, puis reparti en sens inverse pour faire de même avec toutes celles qu’il avait déposées à intervalles réguliers tout au long du trajet qui menait à la pièce.
Là il se posta à l’entrée, prêt à accueillir comme il le devait son invitée.

Sujet: Re: Somewhere Only We Know [PV Keio] Lun 27 Sep 2010 - 1:23

Alors qu’un fin rideau rouge bloquait la lumière qui souhaitait entrer dans cette chambre aux murs verts pomme, un réveil se mit à sonner violemment. Pour toute réponse, un bras alla envoyer l’objet contre le mur, là où, il alla se fracasser. Puis, les minutes passèrent et, un visage, portant encore les traces de l’enfance, fit enfin son apparition. Keio tourna doucement son regard vers son portable et soupira doucement en voyant les chiffres sous ses yeux. Aujourd’hui, c’était son anniversaire. Elle avait maintenant 16 ans. Elle aurait du sauter de joie, en se disant que c’était un pas de plus vers sa liberté, mais ce n’était pas le cas. D’abord, parce que personne n’avait eu la bonne idée d’ouvrir la porte de sa chambre et de venir lui crier un ‘’Bonne Fête Keio!’’ dans l’oreille. Si c’était arrivé, elle aurait grimpé aux rideaux pour sûr, après avoir engueulé la personne. Mais au fond, ça lui aurait fait une petite douceur, de se faire réveiller par quelqu’un qui pensait à elle. Keio allons, t’es plus un bébé. Non, elle n’était plus un bébé, mais c’était pas interdit de penser un peu à soi. Une petite crotte sur le cœur, elle repoussa les couvertures pour s’asseoir dans son lit, cellulaire en main. Toujours aucune nouvelle de Lun et ça commençait sérieusement à l’angoisser. C’était quand même son meilleur ami, du moins elle le pensait toujours, et voilà plus d’un mois qu’il était disparu sans laisser de trace. La rouquine espérait que rien de grave ne lui soit arrivé au moins. Soupirant, elle passa ses courriels rapidement, souriant lorsque certains évoquaient son anniversaire, puis arriva sur le plus intéressant, qui était arrivé la veille. Un certain rebelle, avec qui elle n’aurait jamais cru se lier d’amitié.

-Miaou !
Un matou noir venait de sauter sur les jambes de la populaire et la regardait de ses yeux ronds. Keio approcha la main et lui gratta le derrière des oreilles en souriant. Elle appréciait la compagnie de l’animal depuis qu’elle avait accepté de le prendre sous sa charge. Lun le lui avait demandé gentiment, juste avant qu’il ne disparaisse et la jeune fille avait accepté sans poser la moindre question. Depuis, elle avait un colocataire qui squattait sa chambre. Bref, il fallait qu'elle repousse le félin si elle voulait commencer sa journée. Posant les pieds au sol, elle attrapa rapidement ses vêtements, heureusement préparés la veille et, marcha jusqu’à la salle de bain. En bas, aucun bruit. Akamu et Eden devaient déjà être partis. Keio retira sa chemise de nuit et entra dans la douche. Elle alluma les robinets pour que le jet soit tiède chaud et, se saisissant du gel douche à la fraise, elle commença à s’en tartiner à vitesse grand V alors qu’elle passa une autre main dans ses cheveux pour les laver. Ensuite, elle se rinça et sortit de la douche aussi vite qu’elle y était entrée. Attrapant une serviette, elle se sécha rapidement et passa une culotte, un pantalon de tissu noir avec un kimono vert lime. Se regardant rapidement dans le miroir, elle sourit légèrement avant de se brosser les dents, un coup de brosse, un peu de parfum et la voilà presque prête.
Dévalant les escaliers, elle prit son sac tout en bas et le posa sur l’épaule alors qu’avec sa main droite,elle prit son violon et ouvrit enfin la porte de la maison pour sortir, prenant bien soin de refermer à clé-car c'était important selon Akamu- la porte derrière elle.

Commençant à courir pour aller jusqu’au lycée, elle rencontra quelques retardèrent également, dont un de ses amis. Lui souriant, elle lui fit un signe de main en le doublant. Aujourd’hui, elle avait un cours important en matinée et, elle ne pouvait se permettre de louper ne serait-ce qu’une seule minute. La sonnerie retentit, Keio arriva au même moment, essoufflée, dans la salle de musique et s’installa à sa place. Elle posa son sac de cours sur le sol, ouvrit son étui, sortant avec délicatesse l’instrument qu'elle adorait. Le prenant doucement, elle s’assit sur la chaise, et plaça l’instrument, l’archet dans la main droite, elle soupira doucement et… Les premières notes raisonnèrent doucement dans l’air. Une fine mélodie, une douce mélodie. Libération, laisser-aller, passion. Tout ce qu’aimait Keio retentit dans l’air, jouant et rejouant le même morceau pour le perfectionner, avec les autres. Une autre sonnerie. C’était fini. Déjà. Un soupir. Elle rangea doucement son violon et, comme d’habitude, sortit en dernier. Le reste de la journée alla bon train entre cours, bavardage, rires, etc. Elle aurait aimé sortir avec ses amis après l'école, mais elle voulait rentrer tôt pour se préparer pour ce soir. À ceux qui l’avaient invités pour un souper, elle avait refusé en disant qu’elle avait déjà quelque chose de prévu, sans rien ajouter. Malgré les supplications de ses ami(e)s, Keio resta silencieuse sur le sujet, ne voulant quand même pas partir des rumeurs à propos de Jin et d’elle. Même si parfois, il suffit de si peu pour qu’un feu de paille devienne rapidement un incendie. Bref, arrivée à la maison, elle monta rapidement les marches pour aller s’enfermer dans sa chambre. Il lui restait une heure à peine pour choisir ses vêtements, et se rendre au lieu du rendez-vous. C’était pas beaucoup, mais mieux que rien. Elle ouvrit sa penderie et détailla l’intérieur pendant plusieurs minutes. Keio n’était pas le genre de fille à s’habiller en robes ou en petites tenues qui avantageait ses attributs féminins. Disons qu’avoir un ‘’père’’poule, avait du aider à se vêtir convenablement. Autrement dit, aucune tenue pour le moins équivoque, ne se trouvait dans sa chambre. Elle aurait pu opter pour un simple pantalon noir et une chemise, mais l’envie de faire différent, rien que pour ce soir, la prit d’assaut. Allez hop, une jolie robe, ainsi qu’un boléro furent jetés sur le lit, puis l’armoire se referma d’un coup sec.

18h45
L’heure de vérité ou dans ce cas, l’heure du rendez vous. Des rubans verts attachés dans ses cheveux, une robe aux teintes violettes aux volets blancs au-dessus des genoux, Keio attendait à l’entrée de l’immeuble abandonné. Elle avait revêtu un petit boléro, qui faisait office de veste pour contrer le vent de cette soirée de juillet un peu frisquette. Posant son regard vert sur l'entrée du bâtiment, elle sourit en y voyant la silhouette fine de son ami. Keio pensait que c'était bel et bien son ami, jusqu'à s'avancer et voir le jeune homme de plus près, ou plutôt, son habillement. Un jeans propre noir, une belle chemise surmontée d'une veste, le rebelle avait le look parfait pour se présenter à une entrevue pour un boulot. Ou encore à un blind-date, ce qui la fait rougir un brin.

-Jin?

Le blondinet tourna la tête et elle croisa son regard, certifiant que c'était bel et bien lui. Elle couru pour le rejoindre et le serra dans ses bras en souriant.

-Quand j'ai eu ton message, j'ai presque cru à une blague en fait, mais là...

Elle recula un peu la tête pour le regarder et lui offrit un tendre sourire.

-C'est vraiment une belle surprise que tu y sois!

Keio tourna la tête vers la chandelle par terre et fronça les sourcils. Avant de pencher la tête pour voir un peu plus loin et voir que l'endroit semblait éclairé un peu plus loin, comme un chemin.

-Tu me montres?

Et la voilà déjà partie vers le chemin dévoilé par les chandelles allumées, folle de joie et d'excitation. Il lui en fallait vraiment peu pour être heureuse à notre petite rouquine.

Spoiler:

Sujet: Re: Somewhere Only We Know [PV Keio] Jeu 7 Oct 2010 - 1:05

Jin était nerveux.
Pourtant, il avait pensé tous les détails de la soirée avec une minutie qui ne lui était pas coutumière ; et il était fort peu probable que quoi que ce soit ne vienne perturber les événements.
Mais rien n’y faisait, il ne pouvait s’empêcher de passer en revue les points importants de son programme, faisant à chaque fois la même conclusion : tout irait bien.
L’endroit n’étant que peu – voire pas – fréquenté, ni ses ennemis, ni les admirateurs de Keio ne devraient venir les contrarier. Quoique, au besoin, il pourrait toujours les défenestrer – d’où l’avantage du deuxième étage. Il émit un petit rire à cette idée pour le moins originale, mais la garda néanmoins dans un coin de son esprit – qui sait, cela pourrait peut-être servir ?
Une minute passa.
Un bref coup d’œil à sa montre lui apprit qu’il avait de l’avance sur l’horaire ; en un sens, cela valait mieux que d’être en retard.
Deux minutes.
Encore trois autre comme celles-là ? Pourquoi le temps prenait-il un malin plaisir à s’écouler plus lentement justement lorsqu’on souhaitait l’inverse ?
Trois minutes.
Jin se surprit à passer sa tenue en revue – ça devenait grave.
Quatre minutes.
Un mouvement dans son champ de vision lui fit tourner la tête.

- Keio ? fit-t-il à l’instant même où celle-ci appelait son nom.

Il sourit.
Il s’apprêtait à s’avancer vers elle, mais ce fut la jeune fille qui combla l’espace qui les séparait avant de l’enlacer.
Pour le coup, Jin ne s’y attendait pas vraiment, n’ayant pas l’habitude – comme la plupart des japonais – des démonstrations d’affection. Pourtant, il ne fit pas mine de la repousser, ne serait-ce que par reflexe, le contact étant tout sauf désagréable. Keio était petite et frêle, et pourtant, en elle plus qu’en quiconque il ressentait la chaleur qui lui faisait défaut jusqu’ici. L’espace d’un instant, il ferma les yeux, s’autorisant un répit qu’il ne pourrait trouver – il le savait – qu’en compagnie de la jeune anglaise.

A sa remarque quant au fait qu’elle avait cru à une blague, il répondit d’un petit rire.
Puis, alors qu’elle reculait légèrement pour le regarder et lui sourire, il prit le temps de détailler ce petit ange roux sorti d’on ne sait où et remarqua qu’elle avait probablement – comme lui – choisit ses autours avec soin.

- Très jolie, lâcha-t-il dans un murmure.

La lumière du soleil se couchant venait ajouter des reflets flamboyants dans la chevelure de la jeune fille, et Jin laissa un instant son regard s’y perdre, tandis qu’elle-même découvrait les bougies et le chemin qu’elles ouvraient, s’y aventurant déjà.
La racaille cilla avant de se reprendre et de la rattraper en deux longues enjambées.
Lorsqu’il fut auprès d’elle, il lui tendit le bras avec galanterie et dans un sourire en coin repris la parole.

- Si Mademoiselle veut bien se donner la peine…

Il n’avait pour ainsi dire pas l’habitude d’être si poli, pourtant les mots coulaient entre ses lèvres, fluides et naturels, comme s’il avait fait cela toute sa vie.
Allons bon. S’il avait su qu’il existait quelque part un Jin Ikeda bien élevé, il en aurait certainement rit de bon cœur. Et pourtant, c’était bien lui qui accompagnait en ce moment même une jeune fille le long d’un chemin de bougies dont les flammes vacillantes venaient éclairer leurs pas. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, il ne se sentait pas mal à l’aise dans ce rôle pourtant si éloigné de ce qu’il était d’ordinaire ; il faut qu’en soit, c’était plutôt plaisant. A plus forte raison puisqu’il était accompagné d’une amie, ce qui était déjà un fait remarquable.
Il s’écoula quelques instants – durant lesquels Jin préféra se taire et se concentrer sur le fait de ne pas renverser de bougie au passage – avant qu’ils n’atteignent enfin le deuxième étage et la pièce qui était leur destination.
La porte étant fermée, il l’ouvrit avant de s’effacer pour la laisser le précéder, puis ayant refermé derrière eux, il se tourna vers Keio et lui proposa de la débarrasser de sa veste. Alors il marqua une pose, lui laissant le temps de découvrir le décor.
Là aussi, il avait allumé des bougies – en plus de la lumière tamisée de l’ampoule – qui brillaient aux quatre coins de la pièce ainsi que sur la table basse.
Il avait volontairement évité d’en mettre sur la table, soucieux de ne pas tomber dans l’ambiance « dîner aux chandelles ».
C’eut été embarrassant, il fallait bien l’avouer.
Pour le moment bien loin de ces considérations, Jin avait pris la main de sa camarade et l’emmenait maintenant vers la table basse sur laquelle les attendait l’apéritif.
Une fois qu’elle fut installée sur l’un des canapés, il fit de même sur celui d’en face et attrapa la bouteille de jus de fruit.

- J’espère que tu aimes le jus de raisin, je suis malheureusement tombé à court de rhum, dit-il dans un sourire en référence à l’épisode du FLPCB et de ce fameux réveil alcoolisé.

En y réfléchissant, c’est là l’évènement qui avait déclenché sa rencontre avec Keio. C’est pourquoi malgré tous les ennuis qu’il s’était attiré, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait bien fait.
Un bref regard vers la jeune fille qui lui faisait face ne fit que renforcer cette idée.
Keio, victime du FLPCB.
Keio, journaliste qui affirme ses idées.
Keio, élève qui défend ses droits.

Keio, tout simplement.

Huh, un peu court u_u

Sujet: Re: Somewhere Only We Know [PV Keio] Mar 19 Oct 2010 - 1:47

Keio était excitée.
Elle n’avait aucune raison de l’être pourtant. C’était pas un rendez-vous galant qui était prévu, seulement une soirée en l’honneur de sa fête. Elle était ravie que son Jin ait pensé à lui faire un petit quelque chose pour l’occasion. Une nouvelle amitié est souvent plus fragile dans les débuts et l’anglaise tenait vraiment au rebelle. Elle ne voulait pas pour rien au monde que leur lien se brise. Étant un tantinet (soyons gentils) trop démonstrative, Keio s’était jeté dans les bras du jeune homme, trop contente qu’il se soit présenté au rendez-vous. Les règles de bienséance du Japon, c’était pas du tout pour elle. C’était une adolescente très respectueuse, mais elle ne comprenait pas ce qu’il y avait de mal dans un tout petit câlin de rien du tout.

Ses joues se teintèrent de rouge bien malgré elle à la remarque de son compagnon. Elle était habitué aux compliments venant de la part des groupies, mais ne pouvait pas se résoudre à les accepter comme d’autres le faisaient si facilement. Certains populaires s’en nourrissaient pour s’enfler encore plus la tête. D’ailleurs, plus Keio y pensait, plus elle se disait qu’elle se serait reconnue mieux dans un autre groupe à l’académie. Celui des intellos peut-être. Mais bon, peut-être que le fait de connaître Lun lui avait donné accès à ce groupe particulier et que sa chevelure rousse et ses yeux verts aient plaidés sa cause.

Qu’à cela ne tienne, la voilà déjà engagée sur le chemin éclairé par la lueur des bougies qui avaient été mises expressément pour cela. Jin la rattrapa rapidement, il était quand même plus rapide qu’elle, et l’invita poursuivre avec elle avec courtoisie.

-Mais bien sûr messire

dit-elle avant de rire doucement en lui prenant le bras, inclinant la tête pour le remercier, et le suivit au travers du bâtiment. Bâtiment qui n’aurait pas du tout été semblable si elle s’y était aventurée seule. Keio avait peur du noir. Une peur aussi illogique qu’insoutenable. Sans le dire à haute voix, elle remerciait Jin d’avoir pris la peine de mettre de la lumière aux dédales de ce couloir sombre.

Le ‘’couple’’ monta les escaliers et se retrouva devant une porte qui visiblement cachait la pièce mystère. Fébrile, elle fonça rapidement à l’intérieur, ne remarquant malheureusement pas l’effort que son hôte avait fait pour lui laisser l’honneur d’être la première. Ses yeux se posèrent avant tout sur la table et les deux chaises, étonnée qu’il y ait des meubles dans un tel endroit. Dis donc, Jin avait pris les grands moyens pour épater la galerie ou c’est que Keio ignorait que la pièce était déjà meublée à son arrivée. Bref, c’est à ce moment qu’elle constata que le jeune homme se trouvait tout près d’elle, semblant attendre quelque chose. Elle fronça les sourcils, et rougit en comprenant pourquoi.

-‘’Oh! Excuse-moi. Je n’y avais même pas pensé!’’

Elle détacha sa veste et la tendit délicatement à Jin, lui offrant un doux sourire.
Ses yeux suivant les mains du rebelle, elle comprit alors qu’il y avait une troisième chaise se trouvant à la table auparavant, mais qui servait maintenant de porte-manteau. Ingénieux. Elle sourit à son compagnon lorsqu’il lui prit la main et le suivit d’emblée couru presque jusqu’au canapé et détailla d’un œil avisé les assiettes contenant les gâteries pour la soirée. Un peu partout des chandelles venaient mettre une touche de douceur dans ce décor grenat. On aurait pu croire à une chambre de l’amour, si Jin avait été mal intentionné, mais Keio avait confiance en lui et savait qu’il avait toutes les meilleures intentions du monde.
D’ailleurs, il avait mis une bouteille de jus de fruit au centre de la table et non une bouteille de vin. Remarque que le vin est fait à partir de raisins, mais passons.

-Le jus de raisin m’ira très bien ce soir.

Elle prit le verre que Jin lui offrit, trinqua et le porta à ses lèvres en prenant une toute petite gorgée. Sa bonne humeur laissant place à une sorte de mélancolie en repensant à ce réveil alcoolisé juste après la fête. Qui disait FLBDC disait Brieg, avec tout ce qui allait avec, dont leurs dernières paroles échangées. Un soupire passa ses lèvres avant qu’elle ne relève ses yeux couleur de jade sur le jeune homme. L’air un peu inquiet sur le visage de ce dernier la fit sourire. Elle ne voulait pas l’inquiéter par ses états d’âme.

-Tout est super Jin, vraiment. Tu t’es surpassé!

L’anglaise se pencha un peu vers l’avant pour prendre un petit four, puis croqua dedans en souriant au rebelle.

-En plus, tu t’es vraiment mis chic, juste pour moi?

C’était pas une tentative de flirt, ne vous en déplaise. Cela avait dit avec toute l’innocence et la douceur que Keio est capable. Surprise que Jin se soit vêtu ainsi pour passer la soirée avec elle. Ses joues prirent de nouveau une belle couleur rosée tandis qu’elle posait ses yeux sur le jeune homme, ne pouvant s’empêcher de le détailler. Elle n’en revenait pas, connaissant quand même un peu son style, qu’il change drastiquement pour lui faire plaisir.

Sujet: Re: Somewhere Only We Know [PV Keio] Mar 11 Jan 2011 - 0:36

Jusqu’ici, tout se déroulait sans accroc. Aucun contretemps, aucun imprévu n’était venu perturber le début de la soirée.
Comme on dit : « Tout est bien qui finit bien », non ? Ils étaient donc en bonne voie.
Jin avait conduit Keio jusqu’à la table basse, lui avait servi un verre de jus de raisin ; et puis, ils avaient trinqué, avant d’engager la conversation.
Elle commença par le complimenter sur ce qu’il avait fait, ce qui ne manqua pas de le faire rougir – oh, très légèrement ! – alors qu’il reprenait une gorgée de son verre, tentant tant bien que mal de dissimuler sa gêne et la joie qu’il éprouvait.

« Heh, de quoi j’aurais eu l’air moi, si j’n’avais pas fait les choses jusqu’au bout ? C’est un événement important, tout de même… Qu’en dis-tu ? » fit-il dans un sourire.

« En plus, tu t’es vraiment mis chic, juste pour moi ? » Enchaîna la jeune fille. Jin sourit. « Of course ! »

Il tirailla le col de sa chemise d'un air critique.

« Et puis, au final, c'n'est pas si désagréable à porter... Moi qui il y a quelques temps aurait préférer mourir que de porter une chemise, j'avoue que je serais même prêt à la remettre !... » Puis, se penchant légèrement en avant, il conclu dans un clin d'œil : « C'est agréable d'avoir la classe de temps à autres ! »

Une pause s'impose. Il semble à l'aise, là, le Jin, pas vrai ? Eh bien... C'est du bluff ! Parce que notre pauvre ami racaille n'a pas l'habitude d'être ainsi le centre de l'attention de quelqu'un, et en cet instant précis, le fait que Keio le fixe le met bougrement mal à l'aise !... Mais reprenons donc le cours de notre récit.

Jin, donc, sentant qu'il allait finir par rougir pour de bon si son amie ne détournait pas son regard, choisit de jouer la carte de la franchise.

« Hey, miss, d'accord, il est beau mon costume, mais si tu continues à me fixer comme ça, tu vas me faire rougir... Autant que toi ! »

En effet, malgré son propre embarras, il n'avait pas moins de sens de l'observation, et avait bien évidement noté la couleur qui s'étalait sur les joues de Keio. Bon, la taquiner à ce sujet, avouons-le, ce n'était guère attentionné de sa part. Mais c'était plus fort que lui, la présence de Keio le mettait de bonne humeur, et il se sentait donc prompt à la taquinerie. Personne n'est parfait !... Hum. A la réflexion, peut-être que Keio l'était.
Il ne l'avait pas si souvent vue, depuis ce "fameux" jour où il s'était coupé les cheveux, mais il avait l'impression de lui devoir beaucoup. En l'occurrence, sa présence ce jour là - et celle du parfait inconnu qui s'était pointé juste avant elle - était ce qui l'avait empêché de littéralement...péter un câble. Et ne serait-ce que pour ça, il lui serait toujours reconnaissant.
Pour la première fois depuis longtemps, il ressentait l'envie de protéger et de soutenir quelqu'un, comme elle l'avait fait pour lui. Et avoir cette envie avait quelque chose de réconfortant.

Jin avait maintenant fini son verre, et, voyant que c'était aussi le cas de Keio et que les petits fours avaient plus ou moins tous disparu dans leurs estomacs respectifs, il décida de se lever et d'engager la deuxième partie du repas, histoire de dissiper le bref silence qui s'était installé.

« Bon ! Je n'sais pas ce que tu en dis, mais l'apéritif a assez duré, il est temps de passer au vrai repas ! »
*Enfin..."Vrai" est un bien grand mot ! Espérons qu'elle aime la pizza !* Ajouta-t-il intérieurement. Puis, faisant signe à Keio de resté assise, il se leva, contourna le canapé et se dirigea vers la pièce adjacente, dans laquelle attendait sagement la pizza. Il avait pris soin d'aller la chercher au dernier moment, et de la garder bien à l'abri de sa boîte, ainsi était-elle toujours chaude.
Il pris la boîte d'une main, une serviette pliée sur l'autre bras en mode "serveur", et fit ainsi son retour dans la pièce principale.

« Au menu ce soir, une spécialité italienne, choisie avec le plus grand soin et préparée par un maître en la matière !... » Il se fendit d'un sourire malicieux. « Le chef en question n'étant bien sûr pas moi... Tu me maudirais, si je te faisais goûter ma... Cuisine. Je n'suis vraiment pas doué dans le domaine ! », ajouta-t-il sur le ton de la confidence.

A mi-chemin entre la porte et la table, il marqua une pause, laissant son regard s'attarder sur son amie. Elle avait pris place à la table, et la lumière des bougies ajoutait des reflets d'or à sa chevelure cuivrée. Pour Jin qui, avant Keimoo, n'avait fréquenté presque uniquement des japonais, cette couleur était à la fois étrange et magnifique. Cependant, cela n'égalait pas le couleur de ses yeux. Un tel vert, et tant de gentillesse dans ce regard... Un instant Jin s'interrogea. En quoi une racaille ratée telle que lui, obligé de fuir sa propre chambre pour éviter ses colocataires, pouvait mériter l'amitié d'une personne telle que Keio Dupreil ? Enfin... Quelle que soit la réponse à cette question, ce n'était guère le moment d'y répondre. Pour le moment, l'important était de rendre cette soirée inoubliable pour la petite anglaise.
D'une marche décidée, il franchit les quelques pas le séparant encore de la table, et y déposa sa cargaison d'un geste solennel.

« Tadaaah ! Surprise spéciale pour un jour spécial... La pizza dédicacée ! »

Il ouvrit la boîte dans un mouvement ample, découvrant une pizza des plus garnies, dont les olives avaient été disposées afin de former la phrase "Joyeux anniversaire Keio !"

« Alors, Princesse, le menu est-il à votre goût ? »

Il lui offrit un autre sourire en coin.

Spoiler:

La dernière fois qu'on avait souligné son anniversaire remontait à très loin. Akamu était toujours trop occupé par son travail (et ses conquêtes) et son grand frère ne jurait que par son ordinateur. Des amis...oui, elle en avait, mais ils n'étaient jamais disponible à cette date. En même temps, c'était l'été, la meilleure occasion de faire quelque chose de mieux qu'assister à une fête d'anniversaire. Keio se retrouvait alors souvent seule. Pourtant, elle n'était pas du tout le genre à s'apitoyer sur son sort. Une habitude qu'elle avait prise plus jeune était de se faire un gâteau aux fraises, son préféré, puis de placer trois couverts sur la table. Un pour elle, la fêtée, un pour sa mère, puis une petite assiette pour Blanche, sa petite soeur. Pendant le goûter, où un morceau de gâteau trônait dans chaque assiette, elle discutait avec elles. Même si elle paraissait étrange, c'était sa façon à elle de les faire revivre.

Rien à voir donc avec le souper en son honneur que Jin avait préparé ce soir.
L'anglaise avait fait un commentaire sur la tenue du jeune homme, pour qu'il sache à quel point ça lui allait bien. Simplement le fait de le voir s'habiller classe pour l'occasion la faisait sentir toute spéciale et elle appréciait fortement l'intention.

-'' Tu as souvent la classe Jin! C'est seulement que tu t'en rends pas compte!''

Un petit silence s'installa entre les deux. Non pas qu'ils n'avaient rien à se dire, mais Jin venait sûrement de se rendre compte de l'intensité avec laquelle la rousse le fixait, et il de devait pas être hyper à l'aise. Ce n'était pas la faute de Keio si son regard était aussi persistant. Toutes les émotions passaient par les yeux et une lueur de bonheur intense brillait dans les siens en regardant son ami. On aurait dit deux étoiles. Jin était beau aussi, on ne se le cachera pas, et Keio était quand même une adolescente avec un tas d'hormones en plein éveil...

« Hey, miss, d'accord, il est beau mon costume, mais si tu continues à me fixer comme ça, tu vas me faire rougir... Autant que toi ! »

-...''Je...j..je suis désolée!''

Si elle avait eu les joues rouges plus tôt, c'était rien comparativement à maintenant. Face à ce que venait de lui dire son camarade, les joues de Keio étaient devenues écarlates. Elle baissa la tête après s'être excusée et quelques mèches rousses cachèrent son visage. Elle était tellement embarrassée. Un regard rapide sur ce qu'il y avait autour et l'anglaise attrapa son verre de jus pour le finir d'une traite.

Elle perçut un mouvement et décida de relever la tête au moment où Jin se leva pour la suite du souper. Son regard le suivit jusqu'à ce qu'il disparaisse de la pièce et elle sourit. Elle avait déjà deviné qu'il s'agissait de pizza. L'odeur caractéristique du mets émanait dans l'air et l'avait fait saliver en arrivant. Lorsque Jin revint, ha non, c'était plutôt son nouveau serveur, elle éclata d'un rire franc en penchant la tête de côté, charmée. Keio était vraiment touchée par le geste de celui qu'on plaçait dans la catégorie des racailles. Pour elle, il était simplement une personne très importante, son ami.

Décidant enfin que le temps était venu de passer à table, elle se leva et prit place en frottant ses mains ensemble pour se réchauffer un peu. Elle aurait peut-être du garder sa veste à bien y penser.

L'anglaise se rendit compte du regard soutenu de Jin et lui demanda, un peu moqueuse.

-''C'est parce que j'ai encore une moustache de jus de raisin que tu m'observes comme ça? Sois pas jaloux, t'en as une jolie aussi!''

Elle lui tira la langue et un petit rire cristallin envahit la pièce. Il la rejoignit avec la boîte, et l'ouvrit de façon à ce qu'elle voit bien le contenu. Jin avait pris la peine de souligner son anniversaire de façon originale, encore une fois, et avec des olives en plus.

-''Oh, Jin! Mais où prends tu ces idées dis-moi?''

Keio se leva et alla enlacer son ami, déposant par le fait même un baiser sur sa joue droite, pressant ses lèvres froides sur sa peau chaude.

-''La princesse est aux anges!''

Et en la voyant ainsi, on pouvait jurer que c'était vrai.

[Petit post pour conclure, comme on avait dit =) Je m’excuse encore pour tout ce retard ! On commence un nouveau RP quand tu veux ma Keio, si mes délais ne te font pas fuir ! ^-^’]

Jin se sentait bien. Ce qui était assez rare pour être souligné, admettons le. Lui qui n’accordait sa confiance qu’en de rares occasion était détendu comme il ne l’avait pas été depuis longtemps, et heureux. Il en venait même à se poser certaines questions par moment, comme par exemple quand Keio avait déposé un baiser sur sa joue. Ce qu’il ressentait pour elle lui paraissait étrange, confus. Jin avait déjà aimé. Il avait aimé John, Anahe, Mitsu ; ses rares amis. Il avait aimé Lawrence, bien qu’il ne l’avait jamais avoué – et ne le pourrait plus, vu que celui-ci avait disparu de sa vie. Il avait aimé Lun, l’espace d’une rencontre, et peut-être l’aimait-il toujours d’une certaine manière, bien qu’ils n’aient pas le moindre contact.
Mais Keio, c’était différent. Doux. Serein. Ses sourires lui faisaient chaud au cœur, et il ressentait l’envie de la protéger de tout, de faire en sorte que jamais elle n’ai à pleurer. Pour lui qui avait plutôt tendance à faire passer sa propre sécurité avant celle des autres, c’était une grande première. Il l’aimait, c’était clair. Il observa le doux visage souriant de la jeune fille. Il l’aimait, oui ; mais était-ce vraiment de l’amour, au sens où on l’entend ? Il n’en avait pas l’impression. Et puis, de toutes façons, ce n’était pas ce qu’il voulait. Ce genre d’amour ne ferait que la blesser, il en était convaincu. Cela ne pouvait leur attirer que des problème, comme d’habitude. En fait, à bien y réfléchir, il lui semblait qu’elle était comme la petite sœur qu’il n’avait jamais eu. Ou comme une amie d’enfance, qu’on aime par dessus tout et à qui on voudrait tout raconter. Jin sourit. Oui, c’était sans doute cela. Et le savoir lui faisait chaud au cœur. Il lui sembla un moment que rien ne pouvait troubler le calme de l’instant. Ils étaient là, comme deux amis, dînant paisiblement, conversant gaiement, se souriant.

Mais il est évident que toutes les bonnes choses ont une fin, tout particulièrement lorsqu’elles ont lieu dans un endroit tel que le bâtiment abandonné. Ne dit-on pas qu’il est hanté ?
Cela commença par un craquement, semblant venir de l’étage au dessus. Jin leva brièvement les yeux, avant de hausser les épaules et de reporter son attention sur Keio.
Puis, un second craquement. Il fronça les sourcils.

- Tu as entendu ?

Des bruits de pas.

- Merde ! Nous ne sommes pas seuls, je crois… !

Il tendit l’oreille. Oui, c’était clairement des bruits de pas. Se levant, il jeta un coup d’œil par la fenêtre à l’étage au dessus. De la lumière.

- Hum, oui, nous avons de la compagnie !…

Il se tourna vers Keio.

- Princesse, vous me voyez confus, il semblerai que nous ferions mieux d’écourter notre dîner !

Un bruit de porte qui claque.

- Et vite !

Il tendit sa veste à la jeune fille, enfila la sienne, puis lui tendit la main.

- Prête à courir ? lâcha-t-il dans un sourire malicieux.
- Il y a quelqu’un ? fit à cet instant une voix en haut de l’escalier.

Ni une, ni deux, il démarra, entraînant la rouquine dans son sillage.

- Fuyons, Princesse !

Il dévalèrent les escaliers, franchirent la porte à la vitesse grand V, et se retrouvèrent dehors, sous les étoiles qui semblaient scintiller.
Jin prit une profonde inspiration. Il aimait l’odeur de la nuit.
Et puis, alors qu’ils couraient tous deux en direction du dortoir, inexplicablement, il se mit à rire, à rire comme il ne l’avait pas fait depuis bien longtemps, à rire aux éclats. Leur situation n’était guère enviable, et pourtant, il se sentait bien. La petite main chaude de Keio au creux de la sienne lui semblait être le plus beau des miracles, le vent sur son visage lui semblait vivifiant.
Le rire de Keio se mêla au sien.
Et ils fuyaient, riant et courant à perdre haleine.

[POST CLOS]