Les minettes de la chambre 15 [PV]

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En ce Lundi matin d'été aux alentours de 8 heures, une blondinette traînait sa grosse valise rose de fille dans le couloir du dortoirs des filles de Keimoo. En effet, c'était son premier jour, et donc elle devait s'installer dans sa chambre. Cela ne la stressait pas plus que ça, car elle avait été réveillé brutalement dans l'avion par une hôtesse de l'air bien peu aimable. C'est vrai qu'elle venait directement de Londres jusqu'à son nouveau lycée. Cela s'annonçait un changement radical. Cassie avait beaucoup de préjugés sur les japonais, à défaut de les connaître. Tous petits, jaunes, les cheveux noirs ou teints, une voix aigüe et excitée et des manières étranges. Mais bon, la blonde n'avait jamais eu de problème d'adaptation, alors tout allait bien se passer. Même si elle était bizarre de nature. D'ailleurs, pour un premier jour, elle était habillée de façon étrange; une petite robe à fleur bleue liberty avec des spartiates en cuir qui remontaient jusqu'à sa cheville. Elle se sentait encore en vacances, car s'était période de congés en Angleterre. Dur, dur la reprise.

Ainsi, Cassie laissa ses quelques pensées s'endormir lorsqu'elle arriva devant la porte blanche et froide de la chambre 15 qui paraissait la sienne. Elle pouvait lire sur un papier accroché à la va vite avec un bout de scotch le numéro de la chambre et ses habitantes. Trouvant cet écriteau un peu trop sombre, la blondinette sortit son velleda vert foncé et rajouta sa petite touche en bas :

Spoiler:

Voilà, c'était un peu moins pire qu'à l'original. Cassie avait l'habitude de transgresser les règles dans son ancien établissement, elle n'était pas au courant que l'Europe était la décadence personnifiée par rapport aux manières orientales. Mais pour tout dire, elle n'en avait pas grand chose à faire. Elle était punie, et alors? Une heure de colle signifiait pour elle une heure de sieste, alors pourquoi pas? Un dernier sourire fin et lointain s'afficha sur ses lèvres roses lorsqu'elle contempla une fois de plus l'affiche sur la porte, et elle décida enfin de franchir cette dernière. Toujours silencieuse, elle examina vaguement la pièce qui s'offrait à elle : trois lits alignés, une armoire chacun, et des tables de chevet avec une misérable lampe d'appoint posée dessus. C'était largement plus strict que sa chambre, mais Cassie saura s'adapter. Elle remarqua qu'un lit était déjà occupé ainsi qu'une armoire. En effet, il y avait une valise sous un lit ainsi que des draps, des livres et tout le bazar.

Cassie choisit au hasard l'un des deux lits restant, celui le plus proche de la porte. Elle posa avec délicatesse sa petite valise sur son lit et l'ouvrit. La blonde ne sortit que quelques affaires; trousse de toilette, chargeur de téléphone portable, brosse à cheveux et quelques fringues, qu'elle disposa négligemment sur son lit. Voilà que le désordre commençait à s'installer dans la chambre 15. De la petite poche intérieure de sa valise, elle sortit son téléphone portable, son paquet de cigarettes et son briquet. Le décalage entre la robe à fleur et les Lucky Strike Gold étaient frappant. Cassie se déplaça alors jusqu'à la seule et unique fenêtre de la chambre pour l'ouvrir. Elle prit appui sur le radiateur qui se trouvait en dessous pour s'asseoir, puis prit une cigarette et l'alluma en mettant sa main de façon à abriter la flamme du vent qui se perdit dans sa chevelure d'ange. Elle tira alors un coup et décida d'envoyer un message à son frère:

Citation :: Destinataire; Alan Redfield
Objet; Des nouvelles du frèrot.. 8D
Hey Bro' ! J'suis enfin installée dans ma chambre. Ça fait un peu armée mais bon. Et toi? Toujours en train de te remettre de ta nuit d'enfer, don't you? J'suis sure que t'as encore déchiré à ton concert et que tu t'es fait une groupie Haha!
xxx Blondie.

Oui, Cassie était du genre très proche avec son grand frère, peut être même plus une mère-meilleure amie qu'une soeur. Elle posa son téléphone à clapet sur le rebord de la fenêtre et tira de nouveau sur sa cigarette, laissant la brise la traverser. Ses yeux papillonnait à cause de la fatigue, et elle resta là un moment à fumer..

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Il faisait chaud aujourd'hui, trop chaud. C'est ainsi que Alice arriva dans le pensionnat, le visage rougi par la chaleur. Dès qu'elle referma la porte derrière elle, elle sentit l'air frais des dortoirs, un soupir satisfait s'échappa de ses lèvres, son corps appréciant vraiment cette atmosphère qui contrastait avec l'air lourd et chaud de l'extérieur. Tirant sa lourde valise Louis Vuitton derrière elle, ses talons claquant sur le sol marbré, sa petite robe d'été blanche flottant derrière elle. Ses bracelets de perle tintait à chacun de ses mouvements.

Les grands yeux pâles d'Alice allaient de droite à gauche, chaque objet, chaque détail pénétraient le cerveau de la jeune fille et s'enregistrait automatiquement. Son expression curieuse et avide d'apprendre de nouvelles choses n'échappait à aucun des élèves qui passaient sur son chemin. La plupart la dévisageait bizarrement, ne sachant que dire de cette petite blonde, certes, jolie mais assez étrange avec son air béat devant tant de banalité. Les murs étaient blancs et éclairés, installant une sorte d'atmosphère conviviale et accueillante.

Alice ne remarquait même pas qu'elle souriait depuis tout à l'heure, heureuse d'être ici. Son nouveau chez soi. Elle avançait prudemment à petits pas, regardant tout autour d'elle. Tout était spécial ici! Même les portes. D'un banal blanc, elles étaient de forme rectangulaires, plus hautes que larges et ne comportait qu'une poignée en acier avec un trou de serrure. Chez elle, toutes les portes étaient doubles, en bois massif, très lourdes, très hautes mais également très larges et la poignée était un long bâton brillant au lustre accroché au plafond. Tout semblait si différent ici.

Lorsqu'elle s'aventura dans le couloir où se trouvait sa chambre, elle le trouvait tellement petit et à l'étroit qu'elle se demandait si ce n'était pas la chambre des domestiques. Mais non, il n'y avait pas de domestiques dans les dortoirs voyons! se répétait-elle souvent. On entendait plus ses talons à présent, la moquette assourdissant le moindre de ses pas. Chacune des portes étaient à une distance d'environ deux mètres à intervalles réguliers. Lorsqu'elle atteignit enfin sa chambre, elle s'arrêta et l'observa, muette.

Devant elle se dressait une porte comme elle avait déjà vu derrière elle. Peinte en blanc, elle ne se distinguait des autres que par son affiche. En effet, une feuille blanche y était accrochée avec ce qu'elle pensait être du scotch avec dessus:

Spoiler:

Elle jeta un rapide coup d'oeil aux portes voisines. Les feuilles des autres portes n'avaient aucune trace de vert ni de ratures. Alors pourquoi..? Soudain, elle sembla saisir. Tout ça n'était qu'une blague bien sûr. C'était la farce des nouveaux sûrement. Elle pouffa de rire intérieurement. Ses yeux glissèrent jusqu'au slogan écrit tout en bas de la feuille -toujours en vert- "Long Live the Queens" ? Etant elle-même anglaise, elle ne tarda pas à comprendre cette phrase. Longue vie aux Reines? Pourquoi AUX ReineS? Il y en avait-il plusieurs? Elle leva les yeux et observa plus attentivement la feuille.

Il y avait trois noms inscrits sur cette feuille.. Non, ce n'était pas possible. C'était forcément une farce! Ou .. Une erreur! Ou ... La monstrueuse vérité défilait devant ses yeux. Elle vivait avec des colocataires. Ce mot semblait résonner pendant plusieurs minutes dans le cerveau d'Alice. Elle n'avait pas de chambre à elle seule, mais devrai partager la sienne avec .. Yume et .. Cassie? Qui était ces jeunes gens? La jeune Anglaise ne savait pas comment réagir face à ça. Elle était non seulement choquée mais aussi furieuse. Il fallait qu'elle se calme! Elle respira lentement, inspirer ... expirer ... Elle recommença le processus plusieurs fois avant que son cœur ne batte à son rythme normal. Ce n'était pas si grave après tout non? Toute jeune fille normale du vingt-et-unième siècle aimait vivre avec d'autres camarades non? Et elle était une jeune fille normale! Enfin ... presque.

Prenant sur elle même, elle ouvrit la porte et respira un grand coup, espérant au moins que la chambre serait assez grande. Elle voulait vivre comme "tout le monde" mais quand même... Tout à coup, une quinte de toux la prit. Une odeur nauséabonde l'asphyxiait, prenait tout son air jusqu'à sa gorge. Ses yeux la picotaient, elle avait les larmes aux yeux. Instinctivement, elle chassait l'air devant elle pour attraper n'importe quel oxygène à sa porté. Plissant un œil, elle vit devant elle trois lits simples -était-il possible que ces lits soient aussi serrés? Fallait peut-être les rassembler non?- mais elle n'eut pas le temps de s'attarder car ce qu'elle remarqua en premier devant elle était une autre fille. Celle ci était adossée à la fenêtre ouverte et tenait entre ses doigts une cigarette. C'était donc cette fumée qui l'avait asphyxiée tout à l'heure?

Sans cesser de chasser la fumée devant elle, elle avança vers la jeune fille et tapota son épaule.

Excuse-moi... Kof kof! Pourrais-tu éteindre ta cigarette un moment? Kof Kof!

[HJ:] "Long Live the Queens" me posait un problème. Tu voulais bien dire "Longue Vie aux Reines" non?

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Voici venu le temps de rentrée à Keimoo. Quoique, huit heure c’était un peu tôt. En plus, c’était les vacances. Sauf que le « Yume, tu vas rester à l’académie pour travailler tes cours » de papa et maman, la bloquait. Bien sûr, la rebelle était incroyablement studieuse, surtout pendant les vacances. Tellement studieuse que les professeurs la récompensait souvent avec des retenues. Et ce matin là, ça n’avait pas loupé. Un enseignant avait réussit à mettre la main sur elle, pour lui offrir son oscar. C’était génial. Au pire, c’était pas grave, la rebelle retrouvait ses amis de colle. Par contre, ça allait encore râler du côté parental. Elle qui était venue à Keimoo pour se recentrer, devenir une jeune demoiselle respectable. C’était foutu. Quoique… Yume ne touchait plus à la drogue dure. C’était déjà pas mal, étant donné son passé tourmenté. Et puis, ce n’était pas de sa faute si la nippone ne tombait que sur des mauvaises fréquentations.

D’ailleurs en parlant de mauvaise fréquentation, la demoiselle reçut un mail de Muffin. Sa meilleure amie de beuverie. C’est super les russes, ça tient l’alcool. En plus, elle était déjantée… Dans le même sens qu’elle. Enfin là, ça parlait pas d’alcool mais de cannabis à fumer sur le toit. Connaissant la punk, elle devait revenir de soirée, et sans doute toujours ivre. Yume l’enviait, puisqu’elle avait déjà décuvé de sa soirée de la veille. Oui, comme d’habitude, mauvaise routine, c’est tout. Peut être que finalement, la japonaise était une mauvaise fréquentation. Nan, pas possible. C’était une adorable jeune fille. Qui fumait de tout, buvait tout, et faisait des conneries… Bon ok, y avait mieux comme bonne connaissance.

S’apprêtant à répondre à Morphée avec un grand oui, un surveillant apparut à l’angle d’un couloir pour la héler. Ils avaient quoi avec elle aujourd’hui ? Pensant que c’était pour lui rajouter une retenue, Yume fit une mine renfrognée. Et pas moyen de s’enfuir puisqu’elle avait déjà été repérée. La japonaise aurait mieux fait de rester dormir chez sa pote. Ca lui aurait évité bien des ennuis en ce matin chaud.

-Namida-san… Tu as des colocataire dans ta chambre, j’aimerais que tu t’occupes d’elles.
-Très bien.

C’était pire que la retenue là. Pire que tout. Plus de liberté. Plus de weed sur le toit avec Morphée. Une journée foutue pour un premier jour de vacances. Yume, était une Winneuse de la poisse. Grognant de mauvaise humeur lorsque le surveillant ne fut plus en vue, la rebelle se voyait obligé de décliner l’invitation alléchante, du Muffin Transgénique en lui disant que ça ne serait plus vraiment possible de transformer sa chambre en aquarium de fumé. Enfin, ça dépendait peut être des deux nouvelles.
Soupirant de frustration, la demoiselle se dirigea vers les dortoirs de filles. C’était d’ailleurs assez rare qu’elle y soit. Dormant plus souvent en dehors de l’académie, ou alors revenant de soirées arrosées. Pas le temps de dormir quand on est jeune.

Et puis, une pensée vint éclairer son esprit… Et si ça sentait encore la drogue dans sa chambre ? Pitié non. Sinon, ça risquait d’arriver jusqu’aux oreilles du directeur, et là, elle pourrait dire bonjour au gros ennuis.

*fait chier*

Maintenant, ça ne servirait à rien de courir, ça ne changerait rien à la situation, si ça sentait effectivement la cannabis. C’était là, qu’elle avait bien envie de ramener Morphée pour la remettre de bonne humeur. Son petit rayon de soleil se contentait de briller sur le toit avec son joint. Yume était terriblement jalouse.
Soupirant une nouvelle fois, la rebelle arrivait devant la porte de sa chambre, et ne manquait pas de remarquer le velleda vert. Reines ? Non, la nippone était une déesse de la vodka et de l’ecsta. Une reine, c’était nulle. Ca faisait pas tout ce qu’elle voulait. C’était enchaînée à ses devoirs. Une Déesse faisait tout ce qu’elle voulait.
Entrant dans la chambre, elle fut surprise de voir déjà une, fumée. Elle, elle l’aimait déjà. Quant à l’autre, son visage pur et innocent… bah, la seule idée qu’une Yume, c’était qu’elle allait changer tout ça, et lui faire découvrir les bonnes choses de la vie. Ou pas.

S’avançant vers la fumeuse, cette dernière lui prit la clope sans aucune gêne. La nippone connaissait pas ça, ni la honte d’ailleurs. Bien qu’elle soit purement japonaise, ses manières ressemblaient plus à une anglaises des bas fonds. Ou peut être une russe… Bien qu’elle n’avait jamais vraiment vécu là-bas, à part quelques petits séjours pour les vacances.

-Pas le droit de fumer ici.

Faites ce que Yume dit, pas ce qu’elle fait. Fumant le bâton de nicotine précédemment volé, Yume s’installa sur son lit, ramassant au passage un roman de Hamsun, pour le poser sur sa table de chevet, assez distraitement, c’était sans doute les seuls livre dont elle prenait soin. Les bouquins de cours, c’était souvent rare qu’ils restent intacte, puisqu’elle s’en foutait complètement.
Observant les deux nouvelles élèves, la rebelle déduit qu’aucune n’était japonaise. Ca l’aurait étonnée aussi, tiens. Qui était totalement issus du Japon dans cette école ? Pas grand monde.

-Han… Des étrangères pour changer. Vous êtes d’où ?

Super première impression. Une tête pas fraîche à cause de la soirée d'où Yume revenait, et des manières familières. Si, elle était vraiment riche, et savait se comporter parfaitement bien... Seulement lorsque la situation l'exigeait, hors, ce n'était pas le cas.

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Spoiler:

Lorsque la porte s'ouvrit une première fois, Cassie était perdue dans ses pensées. Il ne faut pas dix secondes qu'elle part déjà dans les nuages. Cette tête en l'air n'avait même pas attendu une réponse de son frère que déjà des bruits de talons se faisait entendre dans le couloir. C'est alors qu'elle découvrit une fille, comme elle. C'est à dire blonde, sauf que cette blonde là était jolie, enfin, plus féminine. La première chose que Blondie remarqua chez elle, à part sa chevelure blonde, était ses pieds. Même si la fille portait des talons, on voyait qu'elle avait des petons de nain. Elle trouvait ça super mignon, elle qui avait des péniches à la place de pieds. L'élément qui perturba le plus, c'est que Cassie s'attendait à voir une japonaise pure. Alors qu'elle constatait très bien que la jeune fille qui s'étouffait devant elle semblait européenne, comme elle. Peut-être même anglaise, étant donné sa couleur de peau un peu pâle. Ainsi Blondie mit plusieurs secondes avant de répondre à sa remarque concernant sa cigarette. Il serait inconvenant d'être impolie et désagréable dès les premières altercations avec ses colocataires. Elle lui répondit donc avec une certaine compréhension :

« Je la finis et j'y touche plus.. »

Elle tira alors à ce moment un coup rapide, histoire d'expédier la chose. Bah, faut pas gâcher non plus. C'est à ce moment même qu'en un coup de vent, une autre personne fit irruption dans la petite pièce que sert de chambre. Ainsi les aprioris étaient vrais; les asiatiques sont petits. Blondie aimait beaucoup cette normalité japonaise. Ne connaissant que les extravagances et les putes à franges de l'Europe, elle aimait cette régularité magnifique. En plus, cette fille avait de jolies formes et un visage fin que Blondie ne put s'empêcher d'admirer. Dans un coup de vent, la jeune japonaise lui prit sa cigarette avec une remarque assez désobligeante. C'est pas grave, Cassie s'en fichait un peu, et puis autant en faire profiter à tout le monde.

Le portable de Cassie vibra, mais elle ne répondit pas, s'intéressant plutôt aux autres filles. C'est alors que la japonaise, qui semblait avoir la tête dans le chou-fleur bien comme il faut, se déplaça jusqu'à son lit et trifouilla dans ses affaires. Des étrangères? Et alors? Qu'est-ce que ça changeait? Blondie répondit alors en se présentant par la même occasion, autant commencer sur de bonne base.

« Apparemment oui, de Londres pour ma part. Cassie. »

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Je la finis et j'y touche plus..

Pas le droit de fumer ici.

Han… Des étrangères pour changer. Vous êtes d’où ?

Apparemment oui, de Londres pour ma part. Cassie.

Anglaise aussi. Mais de Nottingham par contre. Je suis Alice ... (elle hésita) Enfin, Alice quoi.

KOOOF KOFFF!!!

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Pendant que les deux nouvelles se présentaient, Yume était plus occupée à faire des ronds avec la fumée. Si, elle écoutait, même si ça ne se voyait pas. Mais, après un lendemain de cuite, fallait comprendre. Déjà, de un, on était complètement à côté de la plaque. Deux, concentration zéro. Bien heureusement, aucune phrase compliquée ne vint embrouiller son esprit apathique. Merci les nouvelles ! D’ailleurs en parlant d’elles, la rebelle avait décidé de les regarder plus attentivement. Première chose, ne jamais, au grand jamais ramener Tsumi devant elle. Quoi, jalouse ? Mais non, pas du tout. Elle pensait à leur bien être. Le rencontrer signifiait un peu, être mise à l’épreuve, et il fallait bien s’accrocher pour ça. Et avec leur visage de jolie poupée en porcelaine avec leurs teint pâle, attirerait sans aucun doute l’attention de son bel enténébré. Sans oublier qu’elles paraissaient si… innocentes. Enfin, l’être et se faire passer pour, il y avait une grande différence. Parce que Yume aussi semblait aussi pure que l’eau d’un ruisseau, particulièrement dans les soirées mondaines. Un petit sourire timide et hop c’était dans la poche. Sauf que la rebelle cachait bien son jeu maintenant. La première à faire la fête, la première à lever la main pour faire une connerie. Une véritable vie de débauche à son actif.

Un grand sourire amusé naquit sur ses lèvres fines lorsqu’elle sut que ses deux colocataires venaient d’Angleterre… Le monde était fait de coïncidences fabuleuses… Ou pas. C’était peut être la direction qui les avait placé ainsi. Oui, Yume aussi avait vécu au pays de la Reine Elisabeth. Et à ce moment là, la demoiselle aurait été qualifiée de « mauvaise fréquentation », avec sa drogue dure, son alcool dans le sang, son insolence en cours, ses heures de colles et son renvoie dans deux écoles à cause de son tempérament. Au moins, depuis elle s’était calmée. Plus de drogue dure, plus d’alcool dans l’établissement, et même pas de rendez vous avec la direction, si c’était pas beau ça ?

Bref, Yume se leva avec énergie de son lit. S’inclinant légèrement devant les deux demoiselles tout en se présentant. Bah oui, elle était japonaise, et elles étaient étrangères. Autant leur offrir un accueil digne du pays du soleil levant. Sauf, qu’elle ne dit que son prénom, et qu’elle n’avait pas vraiment l’intention d’utiliser de suffixe pour Cassie et Alice. L’effort était là, au moins. D’ailleurs, elle en était lessivée… Et s’affala dans son lit, songeant, qu’elle devrait peut être faire gaffe avec le détecteur de fumée dans la chambre. Bon au pire, si ça sonnait, Yume pourrait toujours dire qu’elle avait cramé un fils qui dépassait de ses vêtements. C’est classe comme excuse…

Enfin, elle n’eut pas le temps d’y réfléchir plus qu’on lui vola la clope. Une voleuse qui se fait voler, c’est du propre ! Elle aurait dû faire attention, c’était de la faute de ces jolis minois. On pourrait jamais croire que c’était possible tellement, elles paraissaient innocentes. Yume fit une moue boudeuse, digne d’une enfant de quatre ans. Oui, elle était toujours un peu gamine dans sa tête mine de rien, mais c‘était toujours drôle de s‘extasier pour rien.
Riant de bon cœur en voyant Alice s’étouffer avec ce qu’il restait de tabac, la rebelle venait de retrouver son énergie. Bah oui, c’est toujours drôle de voir des gens qui n’avait jamais touché à une cigarette. Mais, elle devait être une fumeuse dans le sang, parce que pour avoir idée d’inspirer… En général, les gens crapotaient, et se vantait que ça ne leur faisait rien.

-Alors, déjà… La toute fin ne se fume pas.

Bah oui, si Cassie et elle, avaient fumé avant, il restait pas grand-chose. Prenant une boîte prévu à cet effet, la demoiselle l’écrasa sans pitié et la laissa dans le dit objet. Bah oui, rebelle mais pas idiote. Si on retrouvait des mégots en dessous de sa fenêtre, elle était bonne pour une colle. Hors, une retenue, c’était trois heures de liberté en moins.

Prenant son sac, elle fouilla quelque minutes avant de pouvoir retrouver l’objet de sa convoitise. Si Alice n’avait jamais essayé de fumer, il était temps d’y remédier. Certes, la lycéenne ne lui demandait pas de devenir une fumeuse, mais, il était impératif qu’elle tente au moins une fois. C’était ça la jeunesse… Croire qu’on est invincible, que la vie c’est facile, jusqu’à atteindre une maturité qui trouve le contraire. Sauf que Yume l’avait pas encore. Couvée par des parents riches, l’idée que tout ça disparaîtrait quand elle devrait se débrouiller toute seule, lui passait au dessus. Ca serait dans longtemps…
Cependant, ce n’était pas pour autant une gosse pourrie gâtée, comme elle laissait à penser. Elle connaissait quelques douleurs que la vie impose.

Se dirigeant vers la fenêtre pour éviter que la fumée entre dans la chambre, l’étudiante fit un signe de main à Alice pour l’inciter à venir, avec un sourire chaleureux aux lèvres.

-Alors, déjà tu fais comme pour respirer, sauf que tu bloques quand tu as avalé la fumé. Faut que tu sois capable de parler entre les deux, pour savoir.

Yume ne savait pas vraiment si elle avait bien expliqué, mais à vrai dire, elle s’en fichait royalement, au pire, la nippone montrerait à l’anglaise. C’est toujours plus simple de montrer que d’expliquer. Allumant la clope, elle tira dessus, avant de le tendre à la jeune blonde, toujours avec ce sourire engageant. Non, pas du tout une mauvaise fréquentation la rebelle.

Se tournant vers l’autre blonde, l’étudiante la détailla plus en détails. Elles devaient avoir à peu près le même âge. Mais, il y avait quelque chose dans sa bouille qui l’énervait… Comme si le visage était familier et à la fois inconnue. C’en était frustrant pour elle. Réflexions intense pendant plusieurs minutes, déjà avec la fatigue ça aidait pas. Mais, ce qui pouvait paraître impolie à force de rester fixer Cassie, était en fait, cette envie de mettre la main sur un quelconque souvenir, qu’elle n’avait pas jugé important à un moment ou un autre de sa vie.

Et au bout de quelques minutes, c’était l’illumination ! Londres ! Yume avait beau être japonaise, la demoiselle avait passé ton adolescence en Angleterre, d’où son comportement plus européen. Ouais, mais quant à savoir comment et où, elle l’avait vu, c’était une autre histoire. Et son nom lui échappait toujours. Mouarf, autant résoudre cette énigme à deux… La solution serait plus vite trouvée.

-Euh… On s’est pas déjà vu à Londres ?

Sauf que si c’était pas le cas, la lycéenne se ferait passer pour une folle. Pas d’inquiétude, elle a l’habitude. Le bon côté, c’était qu’elle avait arrêté de fixer Cassie comme une débile. Jetant un coup d’œil à Alice pour vérifier qu’il n’y avait pas de problème, la rebelle remarqua qu’elle était la plus petite des trois. Damned… Enfin, c’était la routine, au fond.