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In a decade, will you be there ?
 
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 Would you like a cup of tea my dear ? [Clos]

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Wunjo Ivanov
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Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
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KMO
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MessageSujet: Would you like a cup of tea my dear ? [Clos]   Would you like a cup of tea my dear ? [Clos] EmptyMer 21 Juil 2010 - 15:40


    Il était vrai que ces derniers temps, Wun n’avait pas eu beaucoup de temps pour lui, alors pour les autres, c’était carrément une autre affaire. Les derniers mois, toute sa vie avait été chamboulé : d’abord il avait été immobilisé, un certain temps, à cause de sa blessure au ventre. Suite à quoi il s’était fait casser la figure par des petites frappes de Keimoo qui avait profité de sa non-capacité à se défendre en tant que blessé. Ensuite, il avait eu plusieurs fois à faire avec la police. Ca s’était toujours bien fini, mais ça lui prenait du temps, et de l’énergie.

    S’était alors rajouté la nouvelle de Rachel, qui était enceinte de lui, ce qui lui rajoutait ENCORE d’autres préoccupations. Puis le summum sans doute : Vladimirovitch qui le trainnait en justice pour viol. Et ce pourquoi ? Parce qu’il l’avait un peu trop titillé. Ces aristos j’vous jure… Suite à quoi, Kovanov l’avait retiré de Keimoo, et Wun s’était retrouvé SDF ET fauché comme les blés –ce qui, vous ne l’ignorez sans doute pas, ne fait jamais bon ménage…

    Résultat des courses : Wun avait vécu quelques semaines au fond du fond du gouffre, oscillant entre drogues et alcool. Peu de temps après, histoire d’en remettre une couche, Akim avait fait son apparition. Wun aurait du en être heureux, mais étant donné les circonstances des retrouvailles…pas franchement.

    Il avait fallu attendre que sa situation se redresse un peu avant d’espérer pouvoir songer à autre chose. Par chance –un énorme coup de chance- Wun tait tombé sur Lillian. Au sens propre du terme d’ailleurs, puisqu’il s’était littéralement écroulé sur lui. Ce dernier –beaucoup trop gentil comme aimait à le lui répéter Wun- avait eu la bonté –à moins que ça ne soit de la pitié ?- d’héberger Wun dans sa résidence contre divers petits services.

    La peur d’être à la rue ayant été mise de côté, Wun avait retrouvé un semblait d’équilibre. Il avait même plusieurs petits jobs quand il ne s’affairait pas à sa mission. Aujourd’hui, on pouvait donc dire qu’il allait plutôt bien…si ce n’est quelques petits tracas.

    Wun avait donc profité de ce retour à la tranquillité pour se soucier de ce qu’était devenu Ellen –sa « petite protégée » comme l’appelait Misha… s’il savait ce qu’il en était réellement, il aurait utilisé un autre terme sûrement.

    Voilà bien longtemps que le russe ne l’avait pas vu. Encore plus longtemps qu’il ne lui avait pas parlé. Suite à leur petite mésaventure, il avait pris régulièrement de ses nouvelles, plus ou moins contre son gré –de gré = rendez-vous rapide pour discuter, contre son grè = espionnage en bonne et due forme pour vérifier que tout roule et qu’elle se remet petit à petit. Disons pour faire simple que Wun avait eu plus de nouvelles d’Ellen, qu’elle n’en avait eu de lui.

    Mais une vraie discussion, il n’en avait pas eu depuis ce fameux soir. Soir durant lequel Wun s’était lamentablement endormi, à bout de force, bercé par le cannabis. Lorsqu’il s’était réveillé, nauséeux, il avait eut la surprise de trouver Ellen agrippée à son bras. Trop fatigué pour tenter de la décrocher, il avait choisi de se rendormir. Lors de son second réveil, il avait trouvé une Ellen s’agitant dans tous les sens à la recherche de la clef, visiblement très pressée de filer de là –ce qu’il pouvait comprendre. Lorsque le russe lui avait finalement confié l’objet, elle était partie sans demander son reste. Le garçon s’était alors recouché, et avait resombré dans les vapes du sommeil.

    Après tout ce temps passé, Wun estimait qu’il pouvait bien aller prendre de ses nouvelles en personne. Après avoir quitté Keimoo, il avait tenté 2 fois de la joindre sur son fixe, mais sa mère faisait systématiquement barrière.
    Et comme il ne pouvait pas aller la voir à Keimoo –enfin, techniquement, il aurait pu… mais ça lui attirerait encore des bricoles…- il avait décidé que le plus simple serait d’aller la voir chez elle.

    Pour cela, l’espion en lui avait choisi un rôle fait sur mesure : celui du gentil garçon. Il n’avait jamais rencontré les parents d’Ellen, et n’avait parlé à sa mère que par téléphone, mais rien qu’à voir leurs filles, il devinait le genre de parents qu’elle pouvait avoir. Et puis, il ne fallait pas sortir de Tôdai pour présentir qu’arriver en mafioso ou en racaille des bas quartiers risquait de lui fermer des portes plutôt que de les lui ouvrir.

    Se déguiser en gentil garçon n’était pas une mince affaire. Il s’agissait, à l’aide de petits détails, de faire ressentir aux parents qu’il était un chic type –ce qu’il était très loin d’être. D’abord, au niveau des vêtements : il avait choisi une chemise blanche à manches courtes –c’était l’été- et un pantalon noir, droit, impeccablement repassé, retenu par une ceinture. Il avait à la main une petite mallette comme en possédaient souvent les étudiants. Un stylo était accroché à la poche sur son torse. Il n’avait pas poussé le vice jusqu’à porter de fausses lunettes, ça serait too much.

    Par contre, il s’était peigné, chose TRES rare. Le résultat n’était pas sensationnelle –il avait définitivement des cheveux indomptables- mais au moins il avait l’air bien propre sur soi. Il avait camouflé ses quelques bleus de bagarres et autres mésaventures avec du fond de teint, seules les griffures laissées par son chat étaient encore visibles –un type avec un chat, c’est attendrissant. Il avait aussi mis une montre à son poignet, parce que ça fait type ponctuel et soigneux. Autant de clichés qui marchent encore sur nos vieux parents. Du reste, il comptait sur son naturel chaleureux et ses talents de comédien pour convaincre.

    Vers 16h environ, il se dirigea donc vers l’endroit où il savait qu’Ellen habitait. Il jaugea rapidement le pavillon, souriant en constatant qu’il était comme il l’avait imaginé. Avec un peu de chance, ses estimations sur les parents seraient elles aussi exactes.
    Il sonna et attendit qu’on vienne lui ouvrir.

    La porte s’ouvrit, et ce fut celui qu’il supposait être le père qui apparut dans l’ouverture, l’air visiblement surpris d’y trouver un jeune homme.

    « Oui ? »

    « Bonjour Monsieur. Je suis un camarade de classe de votre fille Ellen. Je m’appelle Wunjo. Est-ce que Ellen est là ? »

    « Euh non. Elle n’est pas encore rentrée, mais elle ne devrait plus tard… »

    « Qui est-ce ? »

    La voix féminine qui les interrompit était celle à qui il avait eu à faire au téléphone. Le corps qui allait avec ne tarda pas à apparaître à son tour. En voyant le garçon debout sur le perron, son regard s’obscurcit immédiatement. Imperturbable, Wun lui adressa un sourire aimable.

    « C’est un ami d’Ellen. Wu…Wunjo c’est ça ? »

    « Tout à fait. Enchanté madame » répondit-il Wun, prenant son visage le plus chaleureux

    Mais cela ne semblait pas franchement convaincre la femme du foyer.

    « Un ami ? Elle ne nous a jamais parlé de vous. »

    Intérieurement, Wun eut un rictus : ça, il aurait pu le deviner… ca n’était pas franchement inattendu comme nouvelle. Le contraire aurait été très étonnant.

    « Vraiment ? » répondit-il, toujours aussi souriant, feignant la surprise

    « Vraiment. »

    Génial. Si la mère se transformait en geôlier, ça allait être un petit peu plus difficile que prévu… Heureusement que papa était là, visiblement gêné par le comportement glacial de sa femme face à une personne pourtant bien aimable.

    « Vous pouvez entrer et l’attendre à l’intérieur si vous le souhaitez » proposa-t-il, un peu embarrassé par la situation

    « C’est très aimable à vous »

    approuva Wun, osant mettre un pied dans l’habitation, sous le regard lourd de maman poule. Elle, c’était clair, elle l’aurait à l’œil. Il se demandait même s’il lui serait possible de parler SEUL à Ellen. Il la voyait bien les suivre et les observer par le trou de serrure. Su-per.

    Il fut invité à s’asseoir dans le salon et on lui proposa du thé japonais, ce qu’il accepta. S’adossant au canapé, il jeta un regard circulaire à la pièce. Classique. Simple. Elegant. Il n’en attendait pas moins.

    « En tout cas, c’est charmant chez vous »

    commenta-t-il, et il sentit la raideur chez la mère s’évanouir un tout petit peu. Bien, madame était méfiante, mais sensible aux flatteries.

    « Ellen devrait venir d’ici 1/2h » annonça le père, revenant avec 3 tasses et une théière, qu’il disposa sur la table.

    Parfait, songea Wun : ça lui laissait 1/2h pour travailler au corps les parents, surtout la mère. Lorsque Ellen arriverait, elle trouverait ses parents dociles et charmants à l’égard d’un jeune homme tout aussi charmant, en train de prendre le thé. Crise cardiaque assurée !


Dernière édition par Wunjo 'Dan' Ebels le Jeu 20 Juin 2013 - 18:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Would you like a cup of tea my dear ? [Clos]   Would you like a cup of tea my dear ? [Clos] EmptyMer 21 Juil 2010 - 17:09

    Ellen marchait rapidement dans les couloirs de l'académie, s'enfuyant discrètement du cours de japonais qui venait de se terminer. Un sac pendant à son épaule, elle dévala les marches de l'escalier principal et se rendit dans la cour, vers le portail de la sortie. L'horloge donnait seize heure, et elle devait rentrer chez elle, ses parents l'y attendait. Pour une fois qu'ils étaient tout deux rentrés de l'étranger, elle devait en profiter, du moins, c'était ce que son père lui avait mit en tête. Sa mère, elle s'en fichait un peu, et elle estimait avec bon sens que c'était réciproque. Mais au fond d'elle même, elle espérait qu'elle sourirait en la voyant : parce qu'elle avait dix-huit ans, parce qu'elle était jolie, parce qu'elle était disciplinée et sérieuse. Elle pouvait toujours rêver.

    Lorsqu'elle eut traversé la cour et ouvert le portail, elle frémit, voyant passer devant elle une silhouette élancée, blonde et très sûre d'elle. Mais lorsque l'ombre se retourna, il ne s'agissait que d'un étudiant banal, au sourire large et aux tâches de rousseurs protubérantes. Ellen s'était arrêtée net au milieu du passage. Pendant l'espace de quelques minutes, elle avait cherché le regard de Wunjo derrière ces lunettes indiscrètes que l'inconnu portait, mais ce n'était pas lui. Cela faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vu, et dans son fort intérieur, elle ne voulait pas admettre qu'il soit parti. Depuis qu'elle s'était faite enlevée, qu'il l'avait sauvée, et qu'elle s'était échappée de ce trou à rat dans lequel ils s'étaient soignés mutuellement de manière différente. La jeune femme posa une main frémissante sur son bras, là où une balle avait déchiré sa peau et laissé derrière elle une cicatrice ronde et blanche, qui ressemblait désormais à une sorte de demi lune aux contours brouillés. C'était du passé, maintenant. Après cette aventure, Ellen n'avait pas cherché d'elle-même à parler au mafieux, bien que l'envie lui en avait dévoré le ventre. Nombre de fois, il l'avait prise à partie dans un couloir. Pour prendre de ses nouvelles, et vis versa. Nombre de fois, elle l'avait vu blessé au visage, des bleus sur ses traits fins, et nombre de fois elle avait voulu aller vers lui pour lui donner de son aide.

    Mais elle ne l'avait jamais fais, estimant que son rôle, maintenant, était de se taire et de se faire toute petite, pour ne plus le déranger. Et aussi, pour faire taire l'espèce de grosse boule sentimentale qui créait des nœuds dans son estomac. Ellen sorti son nouveau portable de sa poche. Un petit bijou de couleur blanche que lui avait offert son père des Etats-Unis après qu'il eut apprit qu'elle s'était faite voler le siens à Keimoo, probablement dans son sac durant son cours de sport. Un beau mensonge qu'il avait cru parce que sa fille n'aurait jamais pu être impliquée dans quelque chose d'autre qu'un petit vol inconnu. Cependant, elle n'avait pas donné son numéro au mafieux, estimant qu'il ne l'appellerait jamais, de toute manière. Et elle aurait eu l'air fine, avec son petit bout de papier griffonné, débarquant dans les couloirs et lui tendant, avec un sourire très fier et un « tiens, mon numéro de portable ! »...

    Ellen marchait désormais d'un pas traînant pour rejoindre sa maison. Dans une vitre elle pu voir son reflet, qui avait bien changé depuis l'année passée. Ses cheveux, désormais bruns, beaucoup plus longs et ondulés, lâchés sur ses fines épaules. Elle avait prit un peu de poitrine, ses jambes s'étaient affinées. « Des jambes de mannequin », comme se plaisait à la complimenter ses grandes sœurs. Un short noir et un débardeur ample marron, ses éternelles converses déchirées et, accrochée à son sac, l'écharpe qui sentait la fraise. Dans ses bras, contre son ventre, sa peluche en forme de lapin blanc, couturé sur le ventre. Elle avait un peu bronzé, sa peau blême se retrouvant un peu hâlée et mettant en valeur ses beaux yeux océan.Elle atteignit très vite son Home Sweet Home, et ouvrit la porte avec indélicatesse, pour signaler sa présence.

    « Je suis rentrée ! » Lança-t-elle, faisant échouer à l'entrée ses chaussures et son sac. Pieds nus, elle vit son père dans l'entrebâillement du salon. Cela faisait au moins un mois qu'elle ne l'avait pas vu. Elle glissa ses bras autour de son cou et posa ses lèvres sur sa joue, laquelle lui piquait le nez de part sa barbe naissante. Son père lui passa une main dans les cheveux, et désigna le curieux invité qui sirotait tranquillement un thé japonais.

    « Tu ne nous avais pas dis que tu avais un ami qui devait passer ? Wunjo est arrivé il y a une demi heure, et il t'as attendu. Vraiment charmant, ce garçon ! Pourquoi tu ne nous as pas présentés plus tôt ? »

    Quatre petits bras s'emparèrent des jambes d'Ellen. Trépignant d'impatience, ses deux petites soeurs jumelles lui lançait de grandes exclamations de joie, tandis qu'elle était sous le choc de ce qu'elle voyait. Wunjo, le mafieux, lui, qu'elle n'avait pas vu non plus depuis quelques mois, était en train de prendre le thé dans Son salon, Sa maison, Ses parents... Elle fixait le jeune homme avec hésitation, indécision, tandis que sa mère, muette, s'empara des mains de ses deux petites filles avant de s'éclipser dans la pièce annexe, claquant la porte derrière elle, sans un mot pour sa fille.

    « Tu veux du thé ma chérie ? »

    Mais aucun mot ne sortait de sa bouche. Elle esquissa un vague non de la tête à son père, son estomac noué ne l'aurait pas accepté de toute manière. Serrant de toute ses forces sa peluche contre elle, elle sentit une vague de colère s'emparer d'elle. La présence de Wunjo ravivait, en un sens, tous les mauvais souvenirs qu'elle avait tenté d'oublié. Son enlèvement, son presque-viol, la mort d'un homme sous ses yeux, le pistolet braqué contre elle. Très vite, l'adolescente s'avança dans la pièce et se saisit du poignet de son invité surprise, le tirant pour le forcer à se lever. Ce fût à ce moment là qu'elle vit qu'il était habillé de manière si surnaturelle qu'il devait forcément être là pour quelque chose, et cela lui fit peur. Mais elle ne pouvait dire à son père qu'un type de la mafia était en train de lui parler école depuis la demi heure où il était arrivé.

    « Papa, Wunjo et moi on doit travailler sur un projet, alors on va dans ma chambre.
    - D'accord. Je vous apporterais le dîn...
    - Non, pas la peine ! »

    Et elle tira le mafieux derrière elle pour le conduire à l'étage, puis dans sa chambre, qu'elle ferma vite derrière elle. Son univers aux yeux d'un tyran, il pouvait désormais observer la moindre de son intimité. D'abord, la commode où reposait des photos d'elle, enfant, et en danseuse. Puis l'unique photo de Peter, près duquel sommeillait un petit bracelet d'enfant. Son lit, ses vêtements étalés au sol, ses livres de cours ouverts sur la banquette qui dominait la fenêtre. Et le tee-shirt blanc trop grand qui appartenait au jeune homme, plié et discrètement posé sur sa table de chevet. En réalité, elle s'en servait de pyjama. C'était pour elle un moyen pour ne pas oublier complètement : il l'avait sauvée, après tout. Essoufflée, elle s'écria si fort qu'elle était presque sûre que toute la maison avait pu l'entendre.

    « Qu'est-ce que tu fais chez moi ?! »

    Mais elle n'arrivait pas à contenir les petites larmes qui brillaient au coin de ses yeux. Quelle imbécile il était !

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MessageSujet: Re: Would you like a cup of tea my dear ? [Clos]   Would you like a cup of tea my dear ? [Clos] EmptyJeu 22 Juil 2010 - 13:10

    Une tornade. Avant même qu’il n’ait le temps de réaliser ce qui se passait, une tornade humaine s’était emparée de sa main et l’avait entraîné dans son tourbillon fou.

    Le garçon était paisiblement en train de boire son thé lorsque la porte avait claquée, et que les deux parents avaient tourné de concert leur tête vers le dit bruit. Wun apperçut rapidement une ombre brune sauter au cou de son père, qui, tout enthousiaste, ne perdit pas une demie-seconde pour lui parler de Wunjo. Dans le jour trouble-fête, on faisait difficilement mieux.

    D’ailleurs l’effet fut immédiat, puisque la jeune fille, que Wun reconnut comme étant Ellen malgré les quelques changements qui avaient opéré sur elle, se figea.
    Et lorsqu’elle retrouva sa mouvance, ce fut pour bondir vers lui, lui attraper le poignet sans douceur ni délicatesse, et l’entraînner à sa suite. Il trébucha trois fois dans les escaliers tant elle le traînnait derrière lui, mais il ne protesta pas, se contentant de sourire comme un imbécile.

    Une fois enfermés dans la pièce, le garçon laisse son regard se promener autour de lui. Une vraie chambre de fille. Une chambre comme il n’en avait jamais eu : très personnalisée, accueillante pour la propriétaire des lieux. Beaucoup de photos, qu’il survola rapidement, songeant qu’elle allait sans doute lui arracher les globes oculaires s’il s’attardait trop dessus.

    Trop tard : c’était l’heure de la gueulante.

    En toute honnêteté, Wun ne s’attendait pas à des éclats de joie, loin de là. Intérieurement, il avait même parié avec lui-même sur la claque. Perdu. Mais Ellen compensait largement en volume sonore. Bon sang, elle le cachait où ce coffre ? Dans cette petite silhouette ?

    « Allons allons, c’est comme ça que tu traites tes vieux copains ? »

    Répliqua-t-il, ne se départissant pas de son sourire qui, il s’en doutait, aller probablement agacer la jeune fille. Tirant sur le col de sa chemise, qui le serrait un peu –mine de rien il ne portait JAMAIS ses chemise fermée jusqu’en haut- il tenta de se mettre un peu à son aise, profitant de l’absence des parents pour retrousser les manches du vêtement et déboutonner le bouton du col. Ouf, il respirait.

    « Et puis, baisse d’un ton tu veux. J’ai travaillé 1/2h pour que ta mère se rentre dans la tête que je n’étais pas un psychopathe sanguinaire à mettre en cage. Si tu cries comme ça elle va avoir du mal à y croire »

    L’amusant dans l’affaire, c’était que c’était exactement ce qu’il était. Ah, j’ai dit amusant ?
    Non mais franchement : un peu de respect pour le travail des autres ! Ca lui avait mis un temps fou, cette histoire. Il avait du une à une casser toutes les barrières de sécurité que la femme avait construite, et ça n’était pas une mince affaire. A croire que les hommes étaient une race à part : dangereuse et nuisible. Bon ceci dit, lui en était un, de type dangereux et nuisible, mais ça n’était pas non plus le cas de tout le monde… heureusement.

    « Ta mère est toujours aussi accueillante avec les mecs ? Ou bien elle a un bon détecteur ? » poursuivit-il, amusé

    Parce que si ce sort lui était tout particulièrement réservé, alors cette bonne femme avait un instinct plus qu’impressionnant. Surtout vu le jeu qu’il lui avait sorti. Il pouvait être un diable de bon comédien.

    « Et panique pas comme ça, je suis juste venu prendre de tes nouvelles… »

    Ajouta-t-il, espérant calmer la demoiselle, même si les choses semblaient plutôt…mal parties. Dans 2 secondes il allait passer par la fenêtre…
    Bon, il y avait d’autres…manières d’aborder les choses. Mais Wun avait été correct : il s’était présenté à ses parents et était entré par la…porte d’entrée. Il aurait pu rentrer par effraction et l’attendre dans sa chambre, non ? Là, ça aurait été VRAIMENT flippant.

    Donc il avait fait un effort…qui n’était pas apprécié à sa juste valeur.

    « M’enfin je m’inquiétais pour rien, tu as l’air de te porter comme un charme »

    Commenta-t-il, laissant ses yeux vairons se promener de haut en bas sur Lenou. Ah ça, elle avait l’air en forme. Elle avait même embelli, avec le temps. C’était la fleur de l’age, comme on le disait souvent. Elle avait pris des couleurs avec la venue de l’été, ce qui lui donnait bonne mine.

    Tout le contraire de Wunjo, et si le garçon s’était soigné pour la rencontre, on pouvait difficilement passer à côté de son teint palot et de ses kilos perdus –alors qu’il n’en avait nul besoin. Pourtant il mangeait bien, ces derniers temps, mais il avait un mal fou à recouvrer le poids perdu et pourtant nécessaire.

    Cela dit, tant qu’il n’était pas atteint d’une fatigue ininterrompue, comme ces derniers mois, ça ne le gênait pas outre mesure. Il semblait même plutôt guilleret. Contrairement à Ellen qui tirait la tronche. Mais on pouvait la comprendre : ça n’était sûrement pas le jour dont elle avait rêvé depuis des mois –peut être cauchemardé, à la limite…

    « Et puis, si t’es pas contente, prends en toi à ta mère. C’est quand même pas MA faute si elle fait le chien de garde au téléphone… »

    Bah oui, hein. Fallait peut être pas charger la mauvaise personne. Il se doutait bien que se pointer à grand renfort de « helloooooow comment ça va depuis le temps ? » ça ne lui plairait pas beaucoup, à la demoiselle. Il s’était dit qu’au téléphone, ça serait plus rapide, moins visuel, et puis…si elle avait envie de lui raccrocher au nez pour exprimer sa colère, elle le pourrait.

    MAIS maman avait décidé qu’il en serait autrement. A force de recevoir des « Elle est sortie » à chaque fois et à des heures peu probables, il en avait déduit qu’elle ne voulait juste pas lui la passer. Et maintenant qu’il l’avait rencontrée, la maman, il était conforté dans son opinion : elle faisait barrière. Pourtant un coup de téléphone, ça n’a jamais tué personne…

    Wun soupira devant tant d’incompréhension. Ca devait être le liens mystérieux mère-fille : la fille ne le supportait pas, alors inconsciemment, la mère non. Oui, c’était sûrement ça.

    « T’es chiante. Il était bon le thé de ton papa »

    Rouspéta-t-il, croisant les bras. En plus elle avait refusé qu’il apporte à manger, hors, Wun avait FAIM. Il avait toujours faim. Il faisait un rattrapage sur les mois de jeûne. Et voilà qu’on le privait de nourriture : c’était du propre. C’était Lillian qui allait rouspéter s’il sautait des repas.

    Profitant d’un instant de calme dans la tempête, il retourna à l’observation des lieux, essayant de se faire plus ou moins discret, lorsque ses yeux vairons accrochèrent l’écharpe accrochée au sac de Lenou. Ses yeux s’écarquillèrent comme deux balles de ping pong, alors qu’il s’empara du bout de l’écharpe d’un geste leste de la main.

    « Noooon ! tu l’as encore ? » s’étonna-t-il, une pointe d’amusement dans la voix

    Ca, ça le remontait très très loin. Il y a presque 1 an et demi. Charmant souvenir. En fait, ce sourire n’était pas si désagréable que ça. Certes, ils avaient fini chez les flics, mais avec du recul, ça le faisait beaucoup rire. Incident sans gravité, juste une petite contrariété.

    « Je pensais que tu l’aurais jetée » ajouta-t-il, considérant le bout de tissus d’un œil attentif

    Pas de doute, il s’agissait bel et bien de l’écharpe qu’il avait piquée pour la lui donner après. C’était pas le cadeau dont rêvaient toutes les adolescentes, certes, mais bon. Il avait son histoire aussi, ce bout d’étoffe.
    Après de longues minutes ou secondes à tripoter le vêtement du bout des doigts, il lui rendit sa liberté, choisissant de s’asseoir sur le lit d’Ellen sans trop lui demander son avis : il ne comptait pas faire le plantin pendant que la demoiselle lui passait un savon.

    « bon alors, raconte moi : les études, les amis, les amours. Tout roule pour toi belle jeune fille ? » demanda-t-il, un sourire amusé en coin

    Oui, ça l’amusait de la voir s’énerver. Parce que soyons totalement honnêtes : si elle n’en avait rien à cirer de lui, elle ne s’énerverait pas. Ca marchait comme ça.
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MessageSujet: Re: Would you like a cup of tea my dear ? [Clos]   Would you like a cup of tea my dear ? [Clos] EmptyJeu 22 Juil 2010 - 21:35

    Ellen fixait le mafieux droit dans les yeux, à la fois furieuse et contente de le voir. Furieuse parce qu'il avait débarqué chez elle, dans son intimité, dans le seul endroit où elle s'était estimée en sécurité, loin de tous ses problèmes. Contente, parce qu'elle n'avait pas eu de nouvelle de lui depuis assez longtemps pour que son air dédaigneux et faux lui manque. Elle s'apprêta à ouvrir la bouche pour rappliquer, tandis qu'il se mettait à son aise, mais il la devança en lui intimant de baisser le son. D'un côté, il n'avait pas tout à fait tord : que sa mère l'ait laissé entrer révélait du miracle. Si Ellen se mettait à hurler, elle aurait tôt fait d'appeler la police, voire l'armée, pour protéger sa fille, quand bien même elle semblait ne plus l'aimer. Elle ne releva pas l'ironie qu'il fit mais son regard avait tout pour lui faire comprendre que c'était terriblement déplacé de lui demander ça. Lui qui ne savait rien de Peter, de son enfant qui lui avait été enlevé, de sa mère qui la détestait, de ses petites sœurs qu'elle ne pouvait plus voir, des relations masculines qui lui étaient quasi interdites. Mais elle se voyait très mal lui annoncer la couleur en deux phrases. Elle n'avait tout simplement pas envie qu'il sache, et elle n'était pas d'humeur à raconter. Il lui annonça qu'il était venu, simplement pour prendre de ses nouvelles. C'était dur à croire, mais comme il n'ajoutait rien, et que rien sur lui ne laissait transparaître une autre intention, elle fut intérieurement contente qu'il soit venu, juste pour ça. Juste pour elle. Il l'observa de haut en bas, et ce passage au détecteur la rendit mal à l'aise, le piment lui montant aux joues.

    « Ne me fixes pas comme ça, ça fait pervers !  Et puis ma mère... Elle est spéciale

    Ellen n'avait pas lâché sa peluche, qu'elle serait encore très fort contre son ventre. Ses doigts étaient crispés sur la couture, elle avait envie de le frapper. Il ne se pria pour lui dire qu'elle était chiante et que le thé de son père était bon. Nan mais puis quoi encore ? Est-ce qu'elle allait dans son bureau super-secret de la mafia pour aller réclamer du thé russe ? Cependant, au vu de sa mine vexée, elle vit qu'il avait alors changé, lui aussi. Un peu plus mince, beaucoup plus pâle, il avait perdu le petit quelque chose qui avait fait de lui, à l'époque, le grand méchant loup. Était-ce parce qu'il était plus naturel avec elle ? Cette taquinerie, encore fallait-il qu'elle soit vraiment sincère, car comme il s'était plu à dire, elle pensait le contraire : ils n'étaient pas de vieux copains... Alors que, prise de pitié, elle allait ouvrir la porte de sa chambre pour réclamer un dîner en bonne et due forme à son paternel, le mafieux s'empara de l'écharpe miteuse qui pendait de son sac. Peine perdue, elle jeta sa main dans le vide pour tenter de la récupérer.

    « Non, je ne l'ai pas jetée ! S'écria-t-elle. Ce n'est plus ton problème maintenant, cette écharpe est à moi, et j'y tiens beauc... Rend-là moi ! »

    L'adolescente finit par récupérer son dû, et le raccrocha à sa position initiale. Elle laissa choir son sac par terre et, quand elle releva les yeux, elle vit le jeune homme s'asseoir sur son lit. SON lit.

    « Bon alors, raconte moi : les études, les amis, les amours. Tout roule pour toi belle jeune fille ? »

    Ellen ouvrit la bouche, une fois de plus, mais la referma. Crier n'allait servir à rien. Il souriait, amusé, et elle se demanda réellement ce qu'il attendait d'elle. S'il voulait vraiment prendre de ses nouvelles où s'il était là pour l'embêter, parce qu'il n'avait que ça à faire. De toute manière, il n'avait pas vraiment l'air de vouloir partir. Énervée, elle commença à déballer très vite tout ce qu'il voulait savoir.

    « J'entre à l'université bientôt pour étudier la photographie, et je vais tâcher d'emménager bientôt dans mon propre appartement, d'adopter un chat et de trouver un travail saisonnier ; je n'ai pas beaucoup d'amis parce que tout le monde me trouve bizarre et que depuis que je suis revenue avec un bandage trop gros sur le bras on me prend pour une suicidaire qui traîne toujours sa peluche derrière elle, et d'ailleurs je n'ai pas de petit copain parce que je ne cherche pas à en avoir, que ma mère est une saleté à traîner dans mes pattes vu qu'elle a peur que je retombe encei...Enfin bref. Ma vie n'est pas intéressante du tout pour un mafieux comme toi. »

    Choc. En réalité, ce petit monologue aurait du être intérieur et que, dans sa colère, Ellen avait sorti tout ce qui lui passait par la tête, même le plus dur. Et l'avait dit avec une telle simplicité, qu'elle espérait que le mafieux ne remarque rien. Toujours assis sur son lit, elle posa une main frémissante sur la poignée de sa porte.

    « Oublie. Reste ici, je reviens. Ne touche à rien ! »

    Ellen couru dans les escaliers, et ce fût essoufflée qu'elle débarqua dans la cuisine. Mais il n'y avait personne. Elle se dirigea d'un pas lent vers le salon, où elle découvrit son père avachi dans le canapé, face à la télévision. Celui-ci lui annonça que sa mère était sortie avec ses sœurs, et que, si elle le voulait, il y avait le dîné qui traînait dans le four. Quand bien même il n'était que dix-huit heures. Il lui fit un sourire en coin, le regard discrètement posé sur elle, avec une malice indigne. Il se faisait de gros films à n'en pas douter. Quand elle fût de retour dans la chambre, elle était presque handicapée. En effet, elle tenait dans une main un plat de pattes à la carbonara, sur lequel reposait des couverts dangereusement en équilibre. De son autre main, une bouilloire, et elle retenait un sachet de thé vert japonais du bout des dents. Elle posa ses précieux trésors sur son bureau, tout près du mafieux, se gardant bien de casser quelque chose : parce que cela lui arrivait toujours. La jeune femme lança un regard noir à Wunjo.

    « Sers-toi. On dirait que tu n'as pas mangé depuis trois jours. »

    Elle se maudit intérieurement de prendre soin d'un psychopathe comme lui, qui l'avait entraînée dans les pires situations. Elle ne voulait pas l'admettre, mais elle était contente de le voir, souriant et méchant. Elle lui devait bien ça ! Elle se souvint que, la nuit précédant son sauvetage, elle s'était réveillée accrochée à son bras. Elle avait aimé cette présence qu'elle serrait comme une peluche, cette chaleur qui l'avait aidée à dormir. Elle avait eu terriblement honte de son comportement et s'était démenée pour trouver la clé et partir. S'il n'avait pas été aussi méchant et taquin, si elle n'avait pas été aussi orgueilleuse, elle était presque sûre qu'elle l'aurait apprécié. Bien entendu, elle n'admettait toujours pas qu'il lui avait vraiment manqué, qu'elle aimait ces jeux entre eux, de qui sera le plus fort au jeu de la taquinerie. Elle en avait prit conscience quand elle avait eu l'impression qu'il était mort dans ses bras, et le souvenir des paroles qu'elle lui avait dites la fit rougir comme une pivoine. La honte ! Mais pour l'instant, seul son traumatisme restait dans sa tête. Celui d'avoir vécu autant de choses en si peu de temps, et de n'avoir rien dis à personne. Pendant un an.

    « Tu t'en es remis ? Je veux dire, de ta blessure. »

    Ellen désigna du menton le ventre du mafieux. En réalité, elle avait comme le besoin de parler de tout ce qui s'était passé, parce qu'ils n'en avaient pas eu l'occasion dans les couloirs de l'académie. Elle savait qu'il savait que tôt ou tard elle le remettrait sur le tapis. La jeune femme s'empara des livres ouverts qui traînaient sur le sol et s'affaira à donner l'illusion qu'ils travaillaient, au cas où quelqu'un rentrerait subitement dans la chambre. Sans douceur, elle lança un manuel de français au nez de Wunjo.

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Wunjo Ivanov
♦ Civil - Dealer - Bookmaker
Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
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MessageSujet: Re: Would you like a cup of tea my dear ? [Clos]   Would you like a cup of tea my dear ? [Clos] EmptyVen 23 Juil 2010 - 23:53

    Wun éclata de rire à la remarque d’Ellen. Pervers, hein ? Après le psychopathe, le dealer, et le tueur, pourquoi pas. Il avait la panoplie complète au moins maintenant !

    « Ne te trimballe pas en short, ça fait allumeuse »

    répliqua-t-il, sur le même ton qu’elle, quoiqu’avec une touche d’amusement en plus. En fait il n’en pensait pas un mot. Franchement dit, des allumeuses, il en avait croisées, il en avait même concurrencées. Porter un short ne signifiait pas allumer des gens. Et heureusement.
    Non il avait seulement dit ça pour la taquiner. C’était trop facile et tellement drôle de la faire démarrer au quart de tour…

    « J’ai cru remarquer, oui » approuva Wun, au sujet de la mère d’Ellen

    Spéciale, c’était peu dire. Butée et rigide plutôt, oui. Sa fille devait tenir un peu d’elle…surtout pour le côté têtu. Et pour le côté je te remets en place toutes les 10 secondes aussi. Wun se demanda un instant si toutes les mères étaient ainsi avec leurs progénitures. Il ne se rappelait presque pas de la sienne. Il avait grandi sans présence féminine près de lui depuis ses 11 ou 12 ans. Ca ne lui manquait pas spécialement mais… du coup l’instinct maternel était une chose étrangère pour lui.

    Du coup, est-ce que la mère d’Ellen était spéciale ou pas, il n’en savait fichtre rien. En fait, il avait acquiescé pour le simple plaisir de faire tourner la belle en bourrique. Et ca fonctionnait du tonnerre. Le garçon secoua la tête, souriant en silence. Ellen, petite Ellen, il va bien falloir que tu t’y habitues.
    En attendant, un rien la faisait réagir, c’était très drôle. Il suffisait que le mafieux s’empare de son écharpe pour qu’elle bondisse comme s’il s’agissait d’un de ses poumons/

    « Bien sur que ça me regarde. Si t’offres quelque chose à quelqu’un, ça te regarde ce qu’il en fait, non ? »

    Offrir était un mot un peu fort, c’est vrai. M’enfin…il lui avait donnée, elle l’avait gardée… ça ressemblait tout de même fortement à un cadeau, non ? Oh et puis…la demoiselle voyait ça comme elle voulait au fond. L’essentiel était là : elle l’avait toujours. Inutile d’en faire une histoire, ils avaient des choses plus importantes et sûrement plus intéressantes à se dire, tous les deux. Depuis le temps, des choses à dire, il y en avait un bon paquet…

    Pour l’un comme pour l’autre. En bon gentleman, Wun laissa Ellen commencer. Il l’écouta d’une oreille attentive même si son regard, qui vagabondait un peu partout dans la pièce, laissait songer le contraire. Il attendit qu’elle ait fini de parler pour ramener ses yeux dépareillés sur elle.

    « Les gens sont cons »

    Simple constatation. C’était le système de l’Académie qui voulait ça. Il y avait le règne des populaires, narcissiques, arrogants, créateurs d’emmerdes, dont il avait fait partie. Il y avait la terreur de ces petites frappes qui, fatigués d’être pétés de thunes, avaient voulu faire leur rebelle et jouer aux racailles des bacs à sable. Il y avait les paumés : quelques artistes, un peu trop fleur bleu, quelques gothiques, un peu trop croix noir, quelques intellos, un peu trop planqués derrière leurs bouquins. Et tous les autres. Une masse d’autres plus ou moins à l’aise dans cette matrice hiérarchique écrasante. C’était comme ça un peu partout : c’était le temps de l’adolescence, et ça n’était pas facile.

    Ca se ressentait tout de même un peu moins à l’université : les gens grandissaient et gagnaient en maturité. Pas tous. Mais beaucoup d’entre eux. Ellen verrait déjà la différence. Du moins il fallait l’espérer pour elle.

    « Eh bah… Sisi ça m’intéresse… t’as fait pire que moi on dirait » reprit-il soudainement en dodelinant de la tête, l’air guilleret

    Ce qui était un gros mensonge : on ne pouvait pas faire pire que lui en quelques mois, même avec beaucoup de bonne volonté. Wun pourrait sans doute directement appeler le livre des records pour le type le plus cafouilleur. M’enfin il n’en était pas fier, de ces bêtises là, il évitait de les crier haut et fort…

    Et puis, la demoiselle disparut, soudainement, sans prévenir. En fait si, elle prévint. Et elle lui interdit au passage de toucher à ses affaires. Même pas drôle. Tant pis, il fouillerait avec les yeux, c’était déjà un bon début.
    Il profita donc des minutes d’absence de Lenou pour laisser sa curiosité se trimballer visuellement. En fait c’était la première fois qu’il allait dans la chambre d’une fille de l’age d’Ellen. D’habitude elles avaient 30 ans…ou plus. C’était… différent, oui, c’était le mot.

    Il n’eut guère le temps de s’égarer d’avantage, que déjà la demoiselle revenait…fortement chargée. Et quel ne fut pas sa surprise de voir qu’elle lui avait apporté…à manger. Et du thé. Le garçon eut un sourire presqu’attendri –presque… il avait tout de même une capacité étonnante à maîtriser les traits de son visage. Ellen était quand même touchante…et incompréhensible. Elle l’engueulait et le maternait à la fois –les deux n’étaient largement pas incompatibles cela dit. Elle prenait soin de lui et le méprisait à la fois. Il n’y comprenait pas grand-chose…

    « Je mange pourtant » se défendit-il, en faisant une petite moue

    C’était vrai : Wun avait repris goût à la nourriture. Avant il mangeait par nécessité, que ça soit bon ou non. Maintenant il se délectait du plaisir des aliments.
    Ca oui, il mangeait. Beaucoup même. Lillian le gavait comme une oie à vrai dire. Mais il avait toujours était ainsi : il perdait du poids très rapidement et mettait un temps fou à le reprendre. Certains l’envieraient, mais lui, ça l’embêtait plus qu’autre chose. Il n’avait pas du tout envie de ressembler à un squelette.

    Et puis, réalisant qu’il avait quand même oublié l’essentiel dans tout ça, il adressa un hochement de tête reconnaissant à son hôte.

    « Merci »

    Avant d’inspecter l’assiette….avec des yeux ronds. Il reconnaissait bien des pâtes là dedans…mais quant à savoir ce qu’il y avait avec…

    « C’est quoi… » demanda-t-il, l’air complètement perdu

    Et oui, dans le mille : Wun n’avait jamais mangé de carbonara de sa vie. Ce peut sembler choquant à n’importe quel européen, mais à bien y réfléchir, ça n’avait rien d’étonnant. Depuis qu’il faisait partie de l’Organisation, les repas étaient soient constitués de riz, soit de plats typiquement russes. Alors vous pensez bien que les carbos, on oublie. Et ça n’était pas au Japon qu’il allait découvrir ça…. Enfin de toute évidence si.

    Et puis, sans franchement se poser d’avantage la question, il songea que tester était encore la meilleure chose à faire. Il ne risquait pas grand-chose de toute façon, ça n’était certainement pas Ellen qui allait mettre du poison dans ses repas.

    « C’est bon ! » s’exclama-t-il à la première bouchée, s’extasiant de cette nouvelle saveur qu’il n’avait pas encore testé

    Il lui en fallait franchement peu parfois….

    Et alors qu’il se délectait du plat plus ou moins silencieusement –tu parles- Ellen décida de lui retourner la question qu’il avait posé un peu plus tôt. C’est donc la bouche à moitié pleine –oui les politesses, c’était pas trop son truc…il avait assez joué au gentil garçon –qu’il entreprit de répondre.

    « Oui oui, ça va, les affaires reprennent » articula-t-il difficilement, un sourire aux lèvres, agitant la main dans le vide pour signifier qu’il n’y avait pas grand-chose à en dire et que c’était sans grande importance.

    « Quelques petits problèmes amoureux… » …juste une fille tombée enceinte. « Quelques retrouvailles » …juste son meilleur ami, frère, amant et confident qui était venu l’espionner dans son dos. « Quelques petits problèmes de justice » …juste un procès pour viol.

    D’ailleurs, il se demandait si Ellen, ou même les gens de l’école en générale, avait eu vent de ce procès. Ils avaient essayé d’étouffer l’affaire, mais les medias étaient parfois intenables, et comme les deux protagonistes faisaient partie de Keimoo, c’était un peu délicat.
    Wun se demanda un instant ce qu’elle en aurait pensé, si elle était au courant. Du mal, sans doute. Vu comme elle le diabolisait, elle devait sans doute se dire qu’un crime de plus ou de moins –sauf que pour une fois, il était innocent, blanc comme neige.

    « Mais globalement je ne me porte pas trop mal. J’étais pas fait pour les études de toute façon »

    Et ça, ça n’avait rien d’un mensonge : les excuses étaient un prétexte pour être à l’Académie, mais Wun n’avait pas le capacités d’étudier, il avait arrêté l’école bien trop tôt. Il savait lire, écrire, dans plusieurs langues, les calculs sommaires et… c’était à peu près tout. Il connaissait l’histoire de la Russie, aussi, même si ça ne lui était pas d’une grande utilité.

    Il y a des gens qui sont faits pour passer à l’action, pas pour s’enfermer dans un bureau et réfléchir pendant des plombes avant de dire… à ceux qui passent à l’action qu’ils doivent justement passer à l’action. C’était ainsi que ça fonctionnait. Il y a avait les « Yaka » (de « Y’a qu’à… »), qui devaient faire des études pour devenir Yaka, et il y a les faiseurs, qui se verraient bien emmerdés d’avoir fait des études pour simplement exécuter des ordres.
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