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 Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV]

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MessageSujet: Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV]   Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV] EmptyLun 19 Avr 2010 - 18:38

Vodka ♥

      P’têt bien qu’elle était choquée. Ou peut-être plutôt désespérée. En tout cas, y’avait de la surprise, c’était sûr. De la surprise, et un peu d’étourderie. Comme si elle n’avait pas vraiment compris la suite des évènements. Plantée devant la porte du restaurant « Chez Bibine », elle restait bouche bée. Comme une statue, pétrifiée. Qu’est-ce qu’elle allait faire, maintenant ? Elle allait mourir, dans la rue, sans toit ni sucreries pour se nourrir. Sans vodka ? Quelle torture. Le monde des vivants actifs était dur. Vraiment dur. Elle pigeait plus rien, là. Un vivant actif ? Et bien, n’est-ce pas évident ? C’est quelqu’un qui entre dans la vie active. Donc quelqu’un qui bouge, qui bouge, ses bras et ses jambes, et gagne de l’argent comme ça. Au début, elle s’était demandée comment elle pourrait bien faire ça. Ce travail-là, la énième tentative depuis son retour au japon, n’avait pas marché non plus. Elle avait vite compris, devant sa plonge, qu’elle n’était pas faite pour ça. C’est pas si facile, de danser en lavant des assiettes. Alors forcément, ça finit en massacre de vaissellerie intolérable pour un patron. Oui, être un vivant actif, c’était compliqué. Il lui manquait l’agilité qu’ont tous les autres. Pas étonnant, qu’elle n’est pas encore trouvé de job. Ah ! Trop compliqué, trop compliqué. Elle qui avait déjà mis tellement de temps à faire son curriculum vitae, et certainement encore plus à trouver les petites annonces. Voilà maintenant qu’on la licenciait dès le premier jour. Et elle ne gagnait rien. Compréhensible. Et pourtant, c’était du sport. Mais ce qu’elle comprenait encore moins, c’était que les autres vivants actifs ne bougeaient pas leurs jambes ou leurs bras. Du moins, pas comme elle l’aurait cru. Peut-être qu’au bout du compte, elle s’était trompée ? Peut être qu’il fallait bien être actif, mais pas trop. Par exemple, pour laver des assiettes, elle devait rester calme pour éviter les dégâts, et le mouvement de ses bras suffisait ? Ou peut-être bien que certaines tâches ne nécessitaient pas d’être actif. Alors il y aurait les vivants actifs, et les vivants passifs. Alors elle devait entrer dans la vie passive, et non pas active. Pourquoi n’avait-elle donc pas compris cela plus tôt ? Ah. Quelle idiote !

      Karen ne chercha pas insister. Elle les avait déjà tant ennuyés, en cassant leurs couverts, elle ne voulait pas leur infliger plus. Alala ! Il fallait le voir, pour le croire. Mais la petite californienne était positive. Elle trouverait demain, et ferait de son mieux. Oui ! La tête haute, elle décida que ce soir, elle dépenserait l’argent du loyer pour boire. C’était un symbole, signe que si elle n’avait plus assez pour payer le loyer du mois prochain, alors elle devait trouver un travail, quoi qu’il en coûte. Un certificat de réussite. Même qu’elle irait au bureau de remise pour qu’on lui donne ce certificat. Elle ne savait pas trop où il se trouvait, et pour tout dire, elle venait de l’inventer. Mais il existait, parce que sinon, cela voudrait juste dire qu’elle était encore plus stupide qu’elle ne le savait déjà, et qu’elle dépensait son précieux argent uniquement pour aller se beurrer. Ce qui était le cas. Mais pour le bon fonctionnement de son cerveau, il ne devait pas en être ainsi. Et pour celui de son porte-monnaie également. La pauvre pourrait être fichue de dépenser encore plus en vodka sur le coup de la déception.

      Vous savez, qu’elle ne mangeait que peu ? Je veux dire par-là, qu’elle buvait, et se goinfrait de bonbon plus qu’elle ne faisait de vrais repas. Son bilan santé n’était pas des meilleurs. Tellement irresponsable. Elle préférait se ruiner en Chupa Chups, en bonne prêtresse qu’elle était, et en vodka. Et comme elle commençait à manquer cruellement d’argent, elle n’avait plus assez pour se nourrir aussi. Son appartement n’avait toujours pas de meubles. Juste une cuisinière, un plan de travail, une douche, un lavabo, des toilettes. Le strict minimum que l’on retrouve partout, en temps normal. Il fallait avouer que, pour en rajouter une bonne couche, elle l’avait mal choisi. Ce n’était pas cher. Mais mal placé, et tout particulièrement piteux. Cela lui convenait. A vrai dire, elle aimait bien. Ce devait être l’effet de la mezzanine. Depuis toute petite, elle voulait une mezzanine. La sienne était étonnement spacieuse, encastrée dans le mur. On y était bien, un peu comme dans un cocon. Aussi elle y retournait dès que possible. Sa journée était finie. Ou du moins, la partie difficile. Après tout, boire, c’était facile. Et tout à fait dans ses cordes. Elle devait récupérer un peu d’argent, et peut-être avaler le yaourt qu’elle n’avait pas mangé la veille, avant qu’il ne devienne mauvais. Tiens, d’ailleurs, était-ce réellement nécessaire, de mettre les yaourt dans un frigo ? Elle s’était un peu sentie désemparée, en les achetant, et en constatant pour la vingtième fois qu’elle n’avait toujours pas de réfrigérateur. Elle les avait tous, limite gobés, pour qu’ils ne pourrissent pas. Sauf un, qu’elle avait décidé de ne pas engloutir, par pure envie. Elle lui avait dessiné des yeux et une bouche, et l’avait appelé Yummy. Yummy, le yaourt au sucre. Bref. Elle aimerait savoir si elle les conserverait assez longtemps.

      Sur le chemin qui menait à l’immeuble, elle réfléchissait. Peut-être que le réfrigérateur était utile aux aliments. Tellement utile que leur lien fraternel était inébranlable, au point que Yummy deviendrait immangeable au bout de très peu de temps. C’était un risque qu’elle venait d’envisager. Et si il était périmé ? Peut-être bien qu’elle ne devrait pas le manger. Ce n’était pas le moment de tomber malade. Aussi, lorsqu’elle se retrouva devant le petit pot, ses yeux lui parurent plus… tristes. Elle l’entendait, pour ne pas dire qu’elle le disait elle-même comme en jouant avec une poupée. Il disait : « Manges-moi, ne me laisse pas seul ». Tellement attendrissant. Face à face, notre pauvre Karen ne pourrait résister à la détresse de ce pauvre yaourt. Elle pouvait lui apporter son aide. Combattre les germes, avec un intarissable courage. Elle deviendrait sa modeste héroïne. Non pas que le concept égoïste de devenir une héroïne soit attirant. Enfin si, quand même un peu. Ah, elle s’en voudrait toute sa vie, pour ce qu’elle allait faire. Remplir un peu son bidouze, et avaler le yaourt avarié. C’était tellement égoïste, de se rendre malade ainsi pour gagner des supers pouvoirs. Parce qu’elle ne pouvait pas se contenter de se dire qu’elle a faim, et qu’elle allait finir les yaourts. Au fond, c’était si mauvais de sa part. Et au bout du compte, le goût du dessert ne changeait pas. Cela ne semblait pas plus dangereux qu’autre chose. Elle finit rapidement ce qui lui servirait de dîner, avant de se changer, d’une humeur toujours positive. Il ne fallait pas penser à cette triste histoire, mais plutôt à sa soirée, n’est-ce pas ? Et elle ne pouvait pas rester en uniforme.

      Karen troqua sa jupe contre un jean, enfila une veste et alla prendre un peu d’argent dans ses économies « spéciales loyer ». Enfin. Un peu. Ca coûte cher, l’alcool. Surtout pour elle. Elle irait au centre-ville. Elle avait pris l’habitude de se rendre là-bas. Non pas que ceux qui traînaient dans le quartier Bougu lui déplaisent. Juste qu’elle gardait les bonnes habitudes. Et quelle n’avait jamais réellement pensé qu’elle économiserais le bus, en restant par chez elle. Remarque faite, il vaudrait mieux qu’elle se cantonne à ce qu’elle connaissait. Elle serait fichue de se perdre, sinon.
      Quoiqu’il en soit, elle était partie. Elle avait fait un petit programme, appris par cœur, pour ne rien oublier. Une idée de sa mère. Porte-monnaie, papiers, portable, fermer le gaz, éteindre les lumières, et fermer la porte à clé. Aussi, elle réussissait à ne rien oublier. Lorsqu’elle n’oubliait pas le programme. Notre petite californienne était sûre d’avoir bien tout fait. Auquel cas, elle était dans la merde, parce que la voilà arrivée devant la porte du bar. Généralement, on ne trouvait que peu de nouvelles têtes, ici. Grande majorité d’habitués. Karen en faisait partie. Elle y venait déjà, avant d’être appelée à retourner aux Etats-Unis, et ce bien régulièrement. Sa tête était connue des barmans, et autres abonnés. La musique était sympathique, également. Alors tant qu’à être là, autant entrer, au lieu de rester à bader devant le reflet du battant vitré. La salle n’était encore pas trop remplie. Son seul objectif : le bar. Commander une bonne vodka-orange. Ah ça, elle l’attendait, son verre. Cela lui paraissait une éternité, qu’elle n’avait pas avalée d’alcool. Et en effet, la dernière fois n’était que deux heures plus tôt.

      Elle disait bonjour à certains, on lui demandait des nouvelles, et elle répondait qu’elle avait vilement mangé un yaourt périmé, avec un léger cafard. C’était un genre d’habitude. Elle se posait sur un tabouret, lorsqu’elle trouvait, et enfilait les verres les uns après les autres, comme si il n’y avait jamais que de l’eau. Autant vous dire que le barman lui laisserait la bouteille, ça reviendrait au même. Et ce fut son verre à la main, qu’elle vit arriver une connaissance. Un garçon brun, qui venait ici assez régulièrement, accompagné aujourd’hui d’un blond, qui lui disait furieusement quelque chose. Mais quoi ? Ah ça, qu’on lui coupe la tête, si elle se trompait, mais elle l’avait déjà vu. Pour avoir des doutes sur ses propres capacités, elle préférait retirer ça, histoire qu’on ne lui coupe pas vraiment la tête. Elle y tenait, elle. C’était la sienne, elle ne voulait pas qu’on la lui tranche ! Comment elle ferait, après, pour la remettre ? C’est pas beau, un cou sectionné. Ah ça non. Elle déglutit un peu, en imaginant la catastrophe, et décida de retourner son attention sur son verre. Gné ? Qui, que, quoi, où ? Ah oui, on parlait du blond, nah ? Si, c’était ça. Elle l’avait déjà vu. Et elle était presque certaine que son nom de famille commençait par un « r ». Un truc pas long. Genre, « Rarm » ? C’était bizarre. « Ravm » ? P’têt bien. En tout cas, il était blond, et il avait les cheveux longs. Et elle l’avait déjà vu. Que même, si ça se trouve, elle le connaît. Mais de là à en être sûre…

      Karen se contenta de les regarder s’approcher, avec la nette impression qu’ils venaient là. Elle devait se préparer. Elle le connaissait, le brun. Elle se souvenait pas de son nom, mais elle le connaissait. Ils avaient papoté, itou, itou. La grande amitié. Ou pas. Mais on est toujours étonnement potes, avec nos camarades de bringue. C’est un étrange mystère de Dame Nature, auquel elle devrait penser à réfléchir. Mais soit. La suite arriva assez rapidement, un peu trop, pour la jeune demoiselle qu’elle était. A peine arrivée, qu’on venait l’assommer. Le brun s’arrêta juste en face d’elle, avec un large sourire, qui l’incita d’ailleurs à étirer ses lèvres assez bêtement.

      - Karen, voici Lun. Lun, voici Karen, annonça-t-il fièrement, en montrant à tour de rôle la tête blonde, et la tête verte, vous allez faire un super Battle, à celui des deux qui bois le plus !
      - Gné ?

      Elle avait manqué un épisode. Avec son air bête, et son sourire couillon, ce n’était pas bien compliqué à deviner. Qu’est-ce qu’elle devait répondre, là ?

      - Je… J’ai pas compris…


Dernière édition par Karen Olrick le Mer 21 Juil 2010 - 14:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV]   Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV] EmptyDim 2 Mai 2010 - 3:34

Spoiler:

L’alcool rend Con

Si Lun Marv avait su que cette soirée se terminerait ainsi, il aurait tourné dix fois sa langue dans sa bouche avant de s’énerver contre Tadashii Tsumi pour la énième fois. Putain ! Il n’arrivait pas à le croire. Pour une fois qu’il prenait sa soirée dans l’établissement où il travaillait, et qu’il parvenait à convaincre Maeki Oyuki de garder les jumeaux, il se retrouvait à la rue. Quelle idée aussi d’avoir amené Sora Kumori dans la discussion. Il y avait pourtant des sujets à éviter quand on est avec une racaille brune qui fantasme sur une racaille rousse. Comme par exemple ce dernier point.
Et maintenant, Lun avait une soirée devant lui et il traînait dans les rues. Il pourrait rentrer, mais Maeki avait prit les enfants : et l’appartement seul ne le tentait pas. A quoi bon, alors, avoir prit une soirée ? Oh, il pourrait peut-être retourner auprès de Tadashii, s’excuser et passer une bonne soirée : mais Lun était un gosse trop fier pour s’en retourner après avoir claquer la porte et vider l’intégralité de son coca-cola sur la tête du pauvre adolescent brun qui devait en avoir assez de ses crises. Peut-être, ou pas.

Passant les yeux sur son portable aux nombreux nouveaux messages, Lun chercha désespérément un nouveau qui serait d’Elyott Lloyden. C’était peine perdue. La jolie pomme verte ou rouge, à moins qu’elle ne soit jaune, ne semblait pas pressée de le revoir. Et Lun se demandait bien ce qu’il faisait dans cette rue, à marcher au bord du trottoir, les bras étirés pour faire l’avion. Un pas devant l’autre, éviter les jointures sinon le dragon nous mangera. Ce qu’il faisait là au lieu d’être près de lui.

Le portable encore dans la main vibre. La photographie d’un japonais brun aux yeux noirs et au grand sourire apparaît. Pote de beuverie, qu’est-ce qu’il lui voulait ? Lun hésita une seconde, avant d’appuyer sur la touche : [raccrocher]. Ne pas être tenté par une sortie qui l’entraînerait encore on ne sait où. Les rencontres dingues, il en faisait déjà assez. Il fallait prendre le temps de se reposer. Il allait renter, ranger un peu l’appartement, faire des devoirs et …
N’importe quoi.

Lun sourit en coin appuyant sur la touche appel. Il n’allait pas passer sa soirée à pleurer sur son sort et sur sa propre connerie. Puisqu’il ne pourrait pas être auprès de l’autre crétin, il serait auprès d’ivrognes festifs !

- Lunnnnn !
- Moiiiii !
- Tu fais quoi ce soir ?
- La même chose que tous les soirs.
- Ok. Tu viens nous rejoindre pour un batte d’alcool ?
- Bof. Je te bats toujours.
- Ouaaaaiiiis ! Mais t’sé pas. Je vais trouver quelqu’un à ta hauteur !
- ok.

Comment ne pas remarquer ce jeune homme. Il était tout à fait ce genre de personne qu’on critiquait depuis des mois dans l’académie Keimoo. Grand, trop grand, maigre, trop maigre. Des cheveux blonds comme les blés qui devenaient presque trop roux parfois. Des yeux verts aussi pénétrant que ceux des chats. Une allure fine, presque de félin, une panthère en somme. Sage et souriante. Un oiseau de passage, certainement. Et cette façon d’être qui semblait dire qu’il était sûr de lui.
Un soupir d’ennui, Lun termina un énième verre. Il plongea la main dans son jean déchiré cherchant un billet pour payer ce dernier. Il ne comptait pas rester. Au fait : ce n’était plus amusant de faire la tournée des bars. C’était bien moins prenant qu’il ne l’aurait souhaité. Et il préférait rentrer chez lui. De plus avec sa petite veste et son tee-shirt, il commençait à avoir froid. Le dicton était bien connu, pourtant, en avril : ne te découvre pas d’un fil.

Enfin, ce qui était surtout connu c’est que Lun était du genre sociable. Et lorsque son camarade lui sauta carrément dessus, pour l’entourer d’un bras amical, Lun accepta sans rien dire. Se contentant de sourire doucement.

Cependant, il oublia d’écouter son camarade. GRAVE ERREUR ! Puisqu’il se retrouva entraîner dans la salle. Il se rapprocha d’une jeune fille que Lun tenta de décrire mentalement. Elle avait les cheveux couleurs herbes. Pas vraiment vert épinard, même si elle semblait du genre immangeable mais bons pour la santé et meilleure avec de la crème. Pas non plus haricot, plus abricot : mais les abricots, ce n’est pas vert.
Alors peut-être simplement vert extra-terrestre. M’enfin, c’était peut-être juste une impression de l’éclairage et de la boisson. Lun lui adressa un sourire poli, un sourire automatique. Se demandant s’il n’avait pas déjà vu cette gamine niaise quelques part.
Haaa ! Journal de l’école. Bonne élève, itou, itou. Il se souvenait un peu d’elle. Enfin, il paraît qu’elle avait disparu de la surface de la terre, un jour. Le journal avait même fait un article, et puis finalement, on l’avait oublié. Comme on oublie tout dans les lycées et les universités.

Comme elle se nommait … Kar… Karen …

- Karen, voici Lun. Lun, voici Karen, annonça le brun assez fièrement, en montrant à tour de rôle la tête blonde, et la tête verte, vous allez faire un super Battle, à celui des deux qui bois le plus !
- Gné ?

Lun cligna des yeux. Pardon ? Il n’était pas sensé se battre avec lui – ou un de ses potes. Pas avec une … fille. Lun ouvrit la bouche pour protester, il n’aimait pas voir les filles boirent : elles ne tenaient pas l’alcool. Machiste, le Lun ? Juste parfois. Mais il était vrai, qu’il était plus probable que les filles tiennent moins l’alcool que les garçons que Lun soit véritablement matcho vu qu’il ressemblait lui-même plus à une fille qu’à une brute.

- Je… J’ai pas compris…

Parce que en plus elle était idiote ? Lun demeura bouche bée, n’arrivant pas à croire que son camarade de jeu ose lui proposer ce genre de combat, mais il n’avait pas envie de se battre dans un match qu’il jugeait gagner d’avance. Jusqu’à ce qu’il se souvienne avoir déjà entendu le prénom de Karen dans le bar justement. Elle tenait bien la boisson, qu’on disait. Mieux que lui, même. Disaient d’autres. Lun se souvenait avoir dit, un jour, au brun : Si cette Karen revient, il faudra qu’on se batte pour faire taire toutes ses rumeurs ?

Avait-il prit la boutade de Lun au sérieux ? Décidément, Lun ferrait mieux de se taire parfois.

Néanmoins, le blond s’était déjà assit près de Karen et avait prit, non pas sa main, mais son verre pour le terminer calmement. D’un trait. Dans le genre voleur d’alcool et alcoolique en prime, Karen venait de trouver le bon numéro.

- Les ch’veux, c’est d’origine ou simplement une perruque ?

Questionna le jeune homme sans grande politesse les yeux brillants. Lun manqua de rire alors qu’il reposait le verre sur la table, pour se permettre d’étirer sa main jusqu’à la chevelure verte et de se saisir d’une des mèches pour l’observer avec curiosité. Sans doute car Lun ne rencontrait pas tous les jours un hybride entre une alcoolique, un chou-fleur, et une fille née dans les roses. Une espèce très spéciale, qui soit dit en pensant semblait en plus à coté de la plaque.

Ils étaient bien tous les deux. De plus, elle était aussi plate comme une mandarine et avait une tête de naïve à en faire rougir de jalousie tous les spécimens les plus maladroits du genre. Lun parierait qu’elle l’était aussi – maladroite, et étourdie.

C’était une Elyott en sommes. En féminin. Tout pareil : l’alcool, la poitrine plate, et l’attachement aux verts. M’enfin, Lun ne comptait pas tomber amoureux de ce spécimen là.

- Donc, tu nous offres les boissons ? Remarqua Lun en tournant enfin son regard vers son ami brun qui protesta vivement, les mains en avant. Le pauvre garçon voyait déjà toutes ses économies partir dans ce combat des dieux de l’alcoolisme !

- Bon ok, ok.

Avec un grand sourire, Lun remercia le jeune homme et retourna son regard vers Karen la décrivant de la tête aux pieds sans la moindre gêne avant d’hocher de la tête.

Le pire c’est qu’ils étaient presque habillés pareils. Jean, veste, tee-shirt. Sale copieuse ! Même bar, mêmes fréquentations de beuveries. Et jamais rencontrer. C’est marrant la vie, non ? On pourrait croire que le monde est tout petit, et on finit par se rendre compte qu’on n’aura jamais assez de temps pour tout voir.

- Karen, notre jeune ami ici présent – même si je doute de son utilité …,
- C’est qui, qui va payer ?
- Voilà son utilité – voudrait savoir qui de nous deux tiens le mieux la boisson. Même si, je sais déjà que c’est moi …
- Cause toujours …
- Et donc, il nous propose de boire ensemble. Tant que tu n’as pas trop mauvais goût pour l’alcool, j’accepterais celui que tu bois.

Lun se tourna en direction du brun, lui donnant une pichenette sur le front.

- Par contre, tu vas devenir envahissant si tu traînes dans nos pattes !
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MessageSujet: Re: Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV]   Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV] EmptyMer 21 Juil 2010 - 14:25



      Ah ça oui, elle n’était pas bien fine, la petite Karen. Mais s’il devait y avoir une chose qu’elle serait capable de comprendre, ce serait bien qu’elle est en train de se faire piquer son verre. Et ça, c’est catastrophique. Presque autant que de perdre sa Chupa dans une bouche d’égout. Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, devant le vil vilain qui finissait son pauvre verre, maintenant captif d’un illustre inconnu. Il l’achevait. Quelle horreur. Et devant ce terrifiant spectacle, elle resta bouche bée. Pourquoi, ô pourquoi fallait-il que cela lui arrive à elle, alors qu’elle était financièrement dans la merde. Y’avait un truc, avec les blonds, au Japon. Sûr ! Parce qu’elle n’avait pas oublié le terrible Elyott, même si elle ne se souvenait plus du pourquoi du comment il était si terrible depuis belle lurette. Mais bref, on s’en tape. Le truc à retenir, c’est bien qu’il était blond. Et voilà qu’un autre blond lui volait son verre. Que dis-je ! Ce n’était pas sa délicieuse vodka qu’il venait de lui chaparder, ce petit chenapan, mais son loyer. C’était son loyer, qui s’échappait, là, juste sous ses petits yeux ébahis. Sans l’énerver, on ne pouvait pas dire que voir son argent partir dans le gosier d’un autre ne l’agaçait pas. Ne serait-ce qu’un tout petit peu. Mais, plus évident que l’agacement, il y avait de la tristesse. Une profonde tristesse. Voir ainsi mourir des mains d’un blond, ses joyeux petits yens, c’était malheureux, et indéniablement tragique.

      - Les ch’veux, c’est d’origine ou simplement une perruque ?
      - Mon loyeeeeeeeer…

      Un véritable cri du cœur. C’était parfaitement imprimé sur sa figure. Difficilement possible, lorsque l’on ne voyage pas entre les neurones de la demoiselle, de comprendre ce que venait bien faire son loyer dans une histoire de cheveux. Mais en tout cas, c’était dramatique. Mais voyez-vous, lorsque l’on peut effectivement entrer dans son petit crâne, on comprend le lien quasi-fraternel qui uni les cheveux et son loyer. Tout est question de blond. Encore du blond, rien que du blond. Vraiment. Y’a un truc, avec les blonds ! Certainement, ils s’étaient passés le mot. Lequel, allez savoir ! Mais c’était toute une affaire, pour la petite Karen, et elle n’avait pas le temps de s’attarder sur la question. Parce que, encore plus important que la blondeur de l’ennemi, il y avait l’alcool. Et l’alcool, ça ! Ca, c’est bien. Ou pas. Mais après tout, tous les alcooliques ont tendance à dire qu’ils ne boivent pas tant que ça. Et pourtant, ils ne peuvent tellement pas se passer de leurs bouteilles quotidiennes (et dans le cas de la californienne, le pluriel est très important), qu’ils finissent par y passer leur économies, plutôt que de s’acheter un frigo pour conserver la nourriture par laquelle, justement, ils pourraient remplacer la vodka. Ce qui leur éviterait très certainement de futurs problèmes d’hypoglycémie et de cirrhose, et d’argent. Sauf que, c’est pas elle qui ira aux réunions des Alcooliques Anonymes, puisque pour elle, « elle ne boit pas tant qu’ça ». Puis bon, elle sera bien obligée, lorsqu’elle sera diabétique et que son foie sera complètement pourri. Et lorsqu’elle sera morte d’un coma éthylique, éventuellement.

      Mais, bon, ça, faut y penser aussi, et dans le monde de Karen la citrouille, le mal, ça n’existe pas. Sauf lorsqu’un blond vous pique votre verre. Sérieux, les blonds, quoi ! Comme quoi, dans ce monde, y’a que deux couleurs de cheveux, qui importe. Le roux, et le blond. Le roux, c’est beau, c’est bien, ça brille, ça scintille ! C’est tout doux, c’est mignon, ça donne envie de sauter partout comme un p’tit cabri ! Comme Kodaa et Brieg ! Ou Brieg et Kodaa. Que ce soit dans un sens ou dans l’autre, ils ont tous les deux des beaux cheveux. Et puis aussi… l’aut’, là. Son copain le messie du Dieu Chupa, qui a des cheveux tout merveilleux, qui changent de couleur et que c’est fantastique. Et puis y’a le blond. Et le blond, bah… c’est blond. Ah ! Junny est blond. Bon, disons que y’a deux sorte de blond, alors. Le blond bien, et le blond… blond. Bien sûr, inutile de préciser que son prochain adversaire nommé Lun était un blond blond. Et ça, c’est le mal. Même si le mal n’existe pas. Mais soyons réaliste, qui d’autre qu’un valet de Satan pourrait faire quelque chose d’aussi terrifiant que de voler le loyer des gens honnêtes. Même si techniquement, en suivant cette logique, elle serait aussi un valet de Satan, puisqu’elle volait également le loyer des gens honnêtes. Enfin, leurs verres. Ce qui faisait d’elle… une blonde. Et là, on ne comprend plus rien, puisque la petite Olrick a bel et bien les cheveux verts. Ou brun, lorsque sa couleur naturelle reprend le dessus. Et c’est comme ça qu’une hypothèse fout le camp, et commence sérieusement à taper sur le système. Et à côté de tout cela, le monde continue de tourner.

      Elle était juste assez concentrée pour comprendre que ça parlait de boire, que c’était le brun qui payait, et c’était largement suffisant, ça, pour la sortir de son beau pays. Parce que, en version traduite, ça donnait : boire jusqu’à plus pouvoir marcher, et gratuitement. Son loyer serait sauf. Et c’était un autre signe du destin : un de ceux qui vous soufflent à l’oreille, d’une voix envoûtante : « Kareeeeeen… Tu ne dooooois paaaaaaas dépenseeeeeer toooon argeeeeent du loyeeeeeer ». Comme quoi, elle ferait vraiment bien de s’acheter un frigo. En plus, elle pourrait y mettre ses packs de bières. C’est plus économique. Mais avant tout, il fallait fêter ça. Et le meilleur moyen de remercier quelqu’un, et ça, c’est une pratique courante dans la famille Olrick depuis des générations, et des générations, ou presque : le câlin. Alors elle se leva brusquement pour enlacer le brun. Mais heureusement, dans les bars, on oublie bien les règles de bienséance japonaise, et de toute manière, on est habitué, puisque ici, être vilement harcelé par un machin vert pour un câlin, c’est quotidien.

      - T’es trop sympa, d’payer pour moi ! Parc’que j’ai pu une thune !
      - J’en doute pas…
      - J’t’aime. Donne-moi mille deux cents yens. Meeeerci !

      Il était sûr que le brun paraissait soudainement moins enjoué, à la recherche de la somme demandée dans son triste porte-monnaie, contrairement à la petite verdette (puisque j’ai finalement décidé d’adopter cette expression) qui souriait de toute ses dents, en sautillant presque, avant de commander une bouteille de vodka. On n’ira pas loin, avec une bouteille, mais il faut bien commencer quelque part. Et la puce songea à se rasseoir. Parce que mine de rien, il fallait comprendre qu’elle avait un adversaire, et ils s’engageraient tous deux dans un concours acharné du meilleur buveur. A savoir également que ce petit effronté la défiait. Mais elle aussi, était confiante, tiens ! Et elle lui lança un regard. Vous savez, un de ceux à la Clint Eastwood, dans les Western, quand il fait un duel avec quelqu’un. Genre, je plisse un peu les yeux, et j’essaie de faire une grimace. Ce qui, dans le cas de Karen, ne ressemblait pas à grand-chose, mais on va faire tout comme. Quoi qu’il en soit on devrait en parler un peu plus, du blond blond, que j’ai lâchement délaissé au niveau description. Parce qu’il est blond, certes. Mais ça, tout le monde le sait. En même temps, Karen n’était pas de celles à juger par autre chose que les couleurs de cheveux. Ni à avoir un sens très aigu du beau et du laid. Alors, p’têt bien que ce Lun était un modèle de beauté, et qu’il occupait les fantasmes d’un nombre certains d’individus, mais c’était pas ça qui allait faire baver la petite. Puisque la seule chose qui la fait baver, ce sont les pâtisseries. Remarque que s’il s’asperge de chantilly, on peut éventuellement revoir ce point-là de son caractère, mais comme ce genre de chose est techniquement impossible (parce que soyons réaliste, c’est Karen), je vais gentiment la boucler. Alors voilà. Du coup, on sait qu’il est blond, et on bloque. Pour ce qui était de l’analyse des expressions, c’était pas la bonne porte non plus, d’ailleurs. On peut dire, cependant, que la californienne n’avait pas une image très glorieuse du bonhomme. Bon, il avait pas l’air bien méchant non plus. Mais quand même, il lui pique son verre, et ensuite, il titille son esprit de compétition. De cette manière, il ne pouvait donner qu’une mauvaise première impression. Et en plus, elle avait beau farfouiner dans sa mémoire, impossible de se souvenir d’où elle le connaissait. Et c’était tracassant. Pour le moment, elle était bloquée à Lun Ravm. Nom de famille qui lui semblait plus douteux chaque seconde.

      Puis, elle avait l’intime conviction qu’elle ne connaissait pas de Ravm. Si elle le connaissait du bar, ça ferait déjà un bon bout de temps qu’ils auraient bu ensemble. Et étonnement, la tête des gens du bar lui rentraient assez bien dans le crâne. C’est pas un voisin non plus. Mais alors, qui est-il ? Si c’était pas dans un bar, pas chez elle, c’était certainement au bahut. Et lorsqu’on réfléchit bien, qu’on range un p’tit peu le bordel que c’est là-haut, on se rend compte que son nom de famille ne commence pas par un « R », mais par un « M ». Et pour coller à la suprématie du personnage qu’est Lun, Karen ne trouva pas mieux que Lun Morve. Et quand on s’y connaît un peu en français, ce qui était le cas de la petite, on se dit qu’il a pas été gâté. M’enfin. Après tout, si c’est son nom. Et en y réfléchissant plus, elle en avait effectivement entendu parler à plusieurs reprises par… des gens, très certainement. Populaire. Lycéen. Que lui aussi, les abeilles lui collaient au fesses. Sauf que lui, elle ne lui achèterait pas d’insecticide. Sauf s’il gagne. Ce dont elle doutait fort. Alors, elle retroussa ses manches, et le pointa du doigt.

      - Lun Morve, si tu gagnes, j’t’achèterais d’l’insecticide. Mais pas d’main, parce que d’main, j’s’rais toujours fauchée ! Mais tu gagneras pas ! Pas moyen que j’perde contre un gosse ! Surtout qu’ça coûte bonbon, l’insecticide, et qu’de toute façon, c’pas pour toi, l’insecticide, d’habitude !

      Elle souligna son annonce en lui tirant majestueusement la langue. Parce que na ! Voilà tout. D’abord, il pouvait très bien se l’acheter tout seul, son insecticide. Là, à ce niveau, on se dit qu’avec cette demoiselle-là, on rigole pas quand il s’agit d’alcool. Ni avec l’insecticide, parce que l’insecticide, c’est pour Junny Jumper, et pour personne d’autre. Le truc, c’est qu’on ne comprend pas pourquoi elle prend alors la mouche, comme ça, puisque c’est elle qui a dit qu’elle lui achèterait l’insecticide, et qu’on lui avait rien demandé. Et bien voilà : parce que. Mais de toute façon, nous savons, vous et moi, que Lun ne gagnera jamais, n’est-ce pas ? Parce que c’est un gosier en or, qu’on a là. Un gosier en or !
      Et quelle beauté, que cette bouteille de vodka, mes amis. L’alcool était arrivé, et on oubliait le modeste héros qui les avait sauvé d’une faillite certaine, en se sacrifiant humblement. Le Brun. Celui qui c’était assis au premier rang, pour observer le spectacle, silencieusement. Soutien financier indispensable, il était prêt à dégainer ses yens, au profit d’un battle légendaire.
      Plus un mot : la bouteille est là, indiquant le début, le commencement. La vie. Et très certainement la mort, aussi, mais on verra ça plus tard. Et Karen repris où elle s’était arrêtée, avec un nouveau regard Clint Eastwood, pointant son cher adversaire encore une fois, avec sa vodka en main.

      - Ha ha ha ! Prépares-toi, manant ! Tata Karen, elle va t’botter l’cul !

      Ah, ça, on ne peut pas dire que l’élégance soit maître mot, pour le coup. Mais soit. Elle ne le pensait pas à mal non plus, c’était évident. On leur avaient également amener les verres, qui vont avec. Aussi, elle s’empressa de les remplir, et de tendre le sien à son compatriote blond. Bien évidemment, elle ne l’attendit pas, pour descendre le liquide d’une traite. Que ça fait tout chaud dans la gorge. Et comme, le but, c’est plus ou moins d’enchaîner les verres, on enchaîne les services également.

      - N’empêche, boire gratos, c’est l’pied, tu trouves pas, Lun Morve ?






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MessageSujet: Re: Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV]   Beh, ma Maman elle a dit qu'je peux ! [PV] EmptyJeu 9 Sep 2010 - 0:37

Spoiler:

L’amitié rend Coupable

Que la jeunesse est folle ; que la folie est jeune ! Quand on peut être l’un et l’autre, on ne peut pas s’en priver. Les étudiants se permettent tout. D’être tout. Dramatique et mélodramatique dans leurs relations, hypersensibles, totalement inconscients. Maladroits et cruels. Quand on est adolescent et étudiant, on oublie qu’on peut faire mal aux autres : on le fait. On teste les limites. On fait croire ce qu’on n’est pas. On va trop loin pour aller trop loin. On boit juste pour boire. Pas qu’on aime ça, c’est juste tentant. Tentant d’entrer dans l’ivresse de la vie.
La soirée s’annonçait joyeuse et un peu dangereuse pour la santé. La soirée s’annonçait de celle qu’on veut se souvenir au travers de photographie, mais qui finisse toujours mal. Sous de beaux hospices. Lun aimait les soirées sympathiques où on ne pensait à rien. Pourtant, il ne comprenait pas bien les raisonnements de la fillette face à lui. Cette gosse répondait en hors propos. Toutefois, comme Lun était du genre à avoir encore des lacunes dans la langue japonaise, surtout après avoir bu, il jugea que l’erreur venait de lui et pas d’elle. De toute façon, elle aurait pu lui parler de brosse à WC et de papier hygiénique qu’il aurait eu le même regard souriant et las.

Par contre, quand elle dit son nom de famille « Morve », Lun ne pu qu’exprimer un délicat sourire. Il songea à Jude Davis, cette gamine sur quatre roues et une planche : c’était elle qui l’appelait Lun Morve. Et au fond, Lun s’en fichait bien : même s’il savait la définition en français. Il s’en fichait bien car de tout temps les enfants se critiquent les noms de famille, mais que celui-ci avait l’avantage de n’être le sien que depuis peu d’années. Il en avait porté tellement, qu’à force, il y attachait très peu d’importance. Il serait le seul à le porter, et son fils. Et son fils. Une descendance assurée, alors qu’on ne veut qu’assurer une bonne descente. C’est d’un grotesque. Et surtout : c’était Jude. Jude Davis. Qu’est-ce qui pourrait être insultant venant d’elle ? Sans doute qu’elle disparaisse. Elle était si importante, qu’elle laisserait un vide que Lun ne pourrait pas combler. Elle était cette folie qui n’a pas besoin d’ivresse. Cette étoile qui ne brille que pour l’enfant qui la voit.

De la vodka pure ? Cette gamine était un peu cinglée ! Lun manqua de protester que boire de l’alcool pur c’était risquer de terminer la séance d’alcool plus rapidement qu’il ne l’aurait voulu. Mais à bien y penser, ce n’était pas la première fois, et sans doute pas la dernière. Au royaume des ivrognes, l’alcoolique est roi. Ou l’habitué, c’est selon. Pareil. Il faut dire que Lun n’était pas à son premier verre. Du haut des ses seize ans, il connaissait la plupart des jeux de renoms liés à l’alcool. C’est étrange : plus il se rendait compte que ça mettait sa vie en jeu et plus il en consommait. Comme pour faire un pied de nez au médecin. Qu’importe s’il meurt aujourd’hui, personne ne le verra. Qu’importe s’il vit demain, personne ne lui reprochera non plus.
Que ce soit les plus simple, au plus compliqués. De ceux qui se terminaient en fou rire, et ceux qui se terminaient à vomir dans les toilettes. Il ne fallait pas voir du glamour à boire. Rien de bien tentant, quand on termine à la cuvette. Quand on peut l’atteindre. Encore faut-il le temps de trouver la bonne pièce et de ne pas se ramasser dans les escaliers. On commence à boire en famille, entre amis et on finit seul avec son problème de boisson.
- Bonjour, je m’appelle Lun Marv. J’ai 16 ans et je n’ai pas touché à une bouteille d’alcool depuis … deux secondes.
Les réunions d’alcooliques anonymes, l’endroit rêvé pour se faire de nouveaux potes de boisson ! Après le sevrage, on le fête au bar ?

De l’insecticide ? Pas bonne idée. Lun cligne des yeux : il n’avait pas de souci d’insecte. Le seul, c’était lui-même. Alors, il ne voulait pas se suicider. Ce serait méchant ! D’autant que les abeilles : c’est important. C’est écologique. On en met maintenant sur bien des toits. Non, non. Celui qu aurait d’une bombe c’était Elyott : pour se débarrasser du vers qui tentait de le croquer.

« Oublie mon nom de famille, on va pas s’en sortir sinon ! »

Déjà à savoir s’il s’en sortirait. Lun tourne le regard en direction de son ami, avant de s’asseoir. Il aimerait lui dire que le monde entier lui fait des câlins et qu’il n’a pas de chance d’avoir des amis essentiellement tactile en étant japonais. M’enfin, ce serait malvenu : puisqu’il fait partit de ceux-là. Encore une pensée en direction de son téléphone portable : peut-être que Tadashii allait appeler ? Peut-être qu’il faudrait décrocher ? Est-ce une bonne idée de boire ? Et si c’était Shiki ? Lun ne voulait pas l’inquiéter. Il pourrait éteindre son portable, mais … si Maeki avait un souci avec les enfants ?
Tadashii …
Tadashii …
S’il téléphonait, il ne fallait pas l’éteindre.

Pauvre gosse préoccupé qui réalise brutalement que la bouteille de vodka est sur la table et que la gamine s’empresse de servir les verres. Bordel, il faut se sortir les autres dans la tête : il ne manquerait plus qu’il pense à Elyott, et il allait tourner au cidre cette vodka. Concentration, c’était un combat tout de même à gagner.

Quel sale puceron, cette gosse !

« Pas la peine d’insecticide ! Je préfère les coccinelles ! »
Gronda Lun, avant de prendre un verre entre ses doigts. L’avalant d’une traite. Un feu brûlant embrassant sa gorge, en même temps qu’il le reposait en le claquant sur la table.

« Pointe pas les gens du doigt, c’est malpoli ! Bouarf ! Je bois toujours gratuitement, sauf quand je paye. »

Sans blague, Lun ? Le raisonnement du garçon n’était pourtant pas brouillé par l’alcool. Puisqu’il était encore capable de réciter les premiers actes de Roméo et Juliette. Quoiqu’il était peut-être capable de le faire en étant bourré : il n’avait jamais essayé.
Bref. Il n’était pas saoul. Pas même bourré. Pas même ivre. Pas même un peu alcoolisé ! Il aurait eu le permit, il aurait pu reprendre la route.
Enfin, jusqu’au second verre puis au troisième. Etrange, comme l’alcool fait qu’on devient plus facilement ami avec une parfaite inconnue. A moins que ce ne soit la couleur verte ensorceleuse des yeux ? Foutaises homériques !

Lun avait sans doute trop l’habitude de boire, mais au moins : il n’avait pas l’alcool mauvais pour le moment. Et tant qu’on ne lui parlait de sujet fâcheux, il ne l’avait pas non plus triste. Il était juste capable de rire et de s’amuser plus librement. Pour l’instant, ça ne changeait pas vraiment son comportement. Seulement lui tirer un mal de tête pour avoir bu trop vite et un sacré feu à la gorge : Lun ne buvait pas régulièrement de la vodka brute. Il préférait tout de même la mélanger, le plus souvent !

D’ailleurs, il s’empressa de faire remarquer de le faire remarquer à Karen dans un sourire sibyllin.

« Tu as choisis les armes, j’aurais du choisir le lieu. Puisque c’est ça, je choisirais le jeu … »

Quel jeu ? Pardon ? Lun reposa joyeusement son troisième verre, sortant une clope de sa poche alors qu’il prenait un quatrième. Il posa la clope sur ses lèvres, tirant un peu dessus pour l’allumer à l’aide son briquet. Avant d’abandonner ce dernier dans une poche de son pantalon. Tirant encore sur la clope avant d’avaler la fumée, la main de alla la chercher se tendant en direction de Karen pour la pointer du doigt.

« Alors, gamine verte, t’es quoi comme espèce ? Le mixage du géant vert et de la fée carabosse ? »


Sympathique avec ça. C’était d’une gentillesse sans fin ce qu’il racontait là. Décidément Lun Marv savait parler aux femmes. Le pire étant que la boisson ne devait pas l’aider plus que cela dans sa connerie. Entre deux, Lun avait complètement oublié de parler de son jeu au centre du pari. C’est ainsi qu’il saute de la couleur de cheveux de Karen, au prix du pari :

« Si je gagne, je veux que tu changes de couleur de cheveux pendant un mois !»

Le bruit cinglant du bar en mouvement ne couvrait absolument pas la voix de Lun qui se permit même le droit de sourire un peu plus en coin avant de se redresser pour se rapprocher de Karen. Sa main passant dans ses cheveux verts. Pris d’un mouvement plus fort que Lui, Lun tira même une mèche légèrement pour vérifier que ce n’était pas une perruque avant de boire son quatrième verre.

Le jeune homme remarqua alors seulement qu’il n’avait TOUJOURS pas dit son jeu. Se redressant, il se rapproche de leur ami en commun. Le prenant dans ses bras pour dire joyeusement :

« Tu vas être l’arbitre, hein ? Mais tu ne le répéteras pas, ou je me sers de ta tête comme piquet de décoration devant mon appartement ! »


Restant près de lui, Lun fixa Karen avec un mouvement de défi. Il revint à la table, avec dans sa main le porte-monnaie de leur camarade qui ouvrit les lèvres pour protester. Lun sortit du porte-monnaie des pièces, balançant ensuite l’objet au pauvre ami.

Déposant les pièces sur la table, Lun pris un verre vide et le posa au centre.

« Bon ! Il faut mettre les pièces dans le verre ! Si tu rates, je te fais un gage. Voilà ! Tu as droit à un essai à chaque verre. Si tu rates : tu bois et t’as un gage. Si tu réussis : tu bois et tu me donnes un gage. Ca te va, verdette ? »

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