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 La Douceur après la Guerre

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MessageSujet: La Douceur après la Guerre   La Douceur après la Guerre EmptyVen 9 Avr 2010 - 21:48

    Après des débuts houleux avec Svanhilde, une intellectuelle aussi sensible et fragile que de la porcelaine, Myra était parvenue à trouver un terrain d’entente avec elle. Apprenant qu’il s’agissait en fait de sa colocataire, elle se sera platement excusée de son comportement outrageux à son égard, mais aura aussi fait profil bas du fait de la tristesse qu’elle aura engendrée en elle et dont elle se sera sentie coupable. Finalement, elle avait réussi à obtenir un sourire de sa part, grâce à l’un de ses remèdes modestes qui reposait sur un intime contact physique, un baiser sur ses mains qui avait suffi à lui faire oublier qu’elle avait été abandonnée jusqu’à aujourd’hui. Maintenant, la rebelle l’entraînait fougueusement dans le centre ville dont l’effervescence redonnait de la force à Myra, et renforçait les pulsions qui la hantaient. Elle tirait l’intellectuelle derrière elle comme si il s’agissait d’un bagage quelconque, d’un strict nécessaire qu’elle avait emmené avec elle. Quand on regardait cette érudite prématurément surnommée Boucle d’Or par ses soins, elle avait tout d’une enfant frêle et faible, qui se laissait enfoncer par le moindre coup qu’on lui portait. Tant et si bien qu’en la voyant fondre en larmes, un déclic s’était produit chez Mrs Jefferson qui refusait de se l’avouer. Pour elle, si elles se rendaient dans la pâtisserie Del Lys dont elles venaient de dépasser les portes d’entrée, c’était avant tout pour alléger sa conscience, puis par la suite, quand elle aura été débarrassée des maux qu’elle aura semés, elle accepterait de s’ouvrir davantage à son interlocutrice. Pour l’heure, à fleur de peau et affamée, elle endura les gargouillements intempestifs et chantonnant de son ventre, lorsqu’elle renifla l’odeur de pâtisserie à des kilomètres à la ronde. L’établissement Del Lys était somptueusement décoré. Il avait une allure du 19ème siècle, temps des Romantiques qui appréciaient les ornements raffinés, et qui privilégiaient les finitions valorisant davantage les édifices qui en profitaient. Myra appréciait cet endroit pour sa simplicité cependant mêlée à un raffinement certain, qui créait un paradoxe flagrant avec sa personnalité, qu’on avait tendance à assimiler à celle d’une adolescente sans goût, qui ne pensait qu’à se gaver de Mc Flurry au McDonald. En réalité, elle aimait manger, mais manger bien, sans pour autant se crever le porte-monnaie. D’ailleurs, elle y avait souvent croisé des étudiants de Keimoo, qui se réunissaient en groupe pour déguster de succulentes douceurs culinaires qu’on ne pouvait se refuser, à moins d’être fou.

    - Vas-y mets-toi à l’aise ! Ici, tu es la cliente donc tu es la Reine !

    Après que Myra ait conduite sa camarade à une table assez isolée des autres, les filles se firent apporter une carte où des dizaines de pâtisseries étaient proposées. Il s’agissait d’un véritable florilège de couleurs et de saveurs dont Myra aurait bien aimé profiter davantage si elle ne disposait pas de si peu de ressources financières. Malheureusement, en cette période difficile pour une jeune fille de son acabit, elle ne pouvait pas s’autoriser de tels extras, alors elle se contenterait aisément d’une part de fraisier. Elle avait une furieuse envie de fruits rouges depuis belles lurettes, et Ô grand jamais elle ne pourrait bouder cette modeste pâtisserie qu’elle savait apprécier pour sa fraîcheur et pour sa légèreté apparente.

    - Alors, que prends-tu Boucle d’Or ?

    Après avoir fait son choix, Myra reposa la carte au bord de la table, guettant le personnel qui s’activait pour contenter les clients qui, pour la plupart, semblaient être de parfaits étrangers. En même temps, avec son allure occidentale, on ne pouvait pas dire que la Rebelle fasse extrêmement japonaise, et elle-même savait pertinemment qu’elle avait l’air d’une touriste. Sauf qu’elle ne portait pas les typiques lunettes de soleil, ainsi que le magnifique chapeau d’explorateur emblématique ou encore les sandales que nous pouvions retrouver dans le stéréotype du parfait beauf estival. Elle finit par reporter son attention sur la jouvencelle qui lui faisait face, apparemment embarrassée par tous les choix qui s’offraient à elle. Normalement, ça n’aurait pas dû être extrêmement ardu, puisqu’elle avait exprimé son envie de manger quelque chose de chocolaté. Cependant, ce parfum étant régulièrement remis au goût du jour, elle se demandait sûrement de quelle manière elle pourrait le savourer en cette occasion. Satisfaite de l’effet que semblait lui faire cet instant de trêve dans un lieu aussi agréable, Myra se tenait droite, optant pour une attitude exemplaire. Pour une fois qu’elle n’avait pas l’air d’une dinde mollement affalée sur sa chaise, ça changeait et soulignait un aspect insoupçonné de son caractère. Peut-être avait-elle été une snobinarde dans une autre vie ?

    Le serveur, qui était au passage un charmant jeune homme élégamment vêtu d’un accoutrement très aristocratique, vint prendre connaissance de leur choix. Par ailleurs, il proposa aussi à ses clientes une boisson chaude pour accompagner leur dégustation, suite à quoi Myra put assouvir son envie de chocolat viennois, ce qu’elle s’empressa d’exiger de la part du serveur. Après que Svan ce soit exprimée sur la pâtisserie de ses rêves, l’homme s’éclipsa aussi discrètement qu’une anguille sous la roche, et laissa les deux adolescentes profiter du décor, de l’ambiance chaleureuse et conviviale.


    - Rah c’que j’aime cet endroit ! J’aurais presque envie de ne plus en partir pas toi ? Se gaver toute la sainte journée de pâtisseries jusqu’à ne plus ressembler à rien. (elle rit aux éclats) Oh et j’allais oublier, est-ce que tu as une idée pour mon surnom ?

    Aussitôt, elle se suspendit aux lèvres de son vis-à-vis guettant sa réponse non sans une certaine impatience. A part pour commander son quatre heures, elle n’avait décroché aucun mot, visiblement intimidée ou peut-être intriguée par cette vague de nouveauté à laquelle il lui fallait s’habituer. Allez savoir, Myra n’était pas dans sa tête pour connaître ses impressions, mais en tout cas, elle l’observait toujours avec une attention presque irrespectueuse, tant elle pouvait être gênante pour la personne qui la subissait.
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MessageSujet: Re: La Douceur après la Guerre   La Douceur après la Guerre EmptyVen 28 Mai 2010 - 17:44

    Une douceur… Rien de mieux qu’une bonne pâtisserie pour se remettre de ses émotions. Et quelles émotions. Pourquoi avait-elle eu une idée si saugrenue d’aller travailler dans une salle de permanence au lieu de réviser bien sagement dans sa chambre ? Elle et ses envies, je vous jure. Ainsi, la demoiselle avait fait la rencontre d’une lycéenne, belle et rebelle. Myra Jefferson, sa future colocataire. Ce fut, pour le moins, un étrange entretien car on avait dans une même pièce, deux forces opposées de la nature. Cela ne pouvait faire que des étincelles au premier abord. Cependant bien qu’involontairement, Myra l’avait blessée, touchée en plein cœur. Coulée, la jeune femme avait craqué. Elle avait pleuré… Heureusement pour nous, la rebelle avait réussit à la réconforter. Par contre, cet excès de sentiments contradictoires et de tension l’avait épuisée ce qui avait avivé son appétit.

    C’est donc docilement que Svanhilde s’était laissée entraîner par Myra vers le centre-ville. L’étudiante repensait à ce qui s’était passé depuis le début. En fait, il se trouvait que la jeune femmes était loin de détester Myra bien au contraire, il s’avérait qu’elle l’appréciait plutôt bien. Et, à chaque personne que la demoiselle aimait bien, elle leur accordait un surnom. Lun fut le premier, la rebelle serait la seconde. Un petit quelque chose lui trottait déjà dans la tête en observant la rebelle. Elle dégageait cette chose… cette sensualité (?) dans sa démarche presque féline. L’intellectuelle l’avait vu avachie et flasque comme un mollusque. Là, Svan la voyait sous un autre jour et cela la faisait sourire.

    Les deux jeunes femmes arrivèrent donc devant un magasin que Svanhilde ne connaissait pas, n’ayant pas eu encore le temps d’aller traîner en ville. Le lieu était accueillant et chaleureux. Un établissement somptueux et élégant tout en gardant une certaine simplicité. Voici la pâtisserie Del Lys, palais pour les fins gourmets et les gourmands. Bien trop occupée par son observation des lieux, Svan ne répondit pas. A la place, elle lui offrit un sourire qui voulait tout dire. Un « merci », un « je suis contente » et un « c’est magnifique ». Myra la guida vers une table, un peu à l’écart des autres. Les cartes vinrent peu après. Tout avait l’air délicieux… la question de sa camarade était pertinente mais cela ne l’aidait pas à choisir. En fait, si. Elle avait envie de chocolat donc, pour une fois, elle allait faire simple. D’abord, elle sortit sa fine paire de lunettes de sa sacoche et la mit sur son nez comme ça, elle verrait mieux. L’intellectuelle opta pour un fondant au chocolat. C’est exquis lorsque ça fond sous la langue. Quand Svan leva son nez de la carte, elle surprit encore Myra à l’observer. Est-ce qu’elle avait l’air bizarre avec ses lunettes ?

    De toute façon, le serveur arriva mettant fin à son questionnement intérieur. La demoiselle attendit que Myra est commandé avant d’énoncer ce qu’elle voulait à son tour. Ce fut un fondant accompagné d’un thé à la menthe puis le serveur s’éclipsa laissant seules les deux lycéennes. L’engouement de Myra pour les pâtisseries la faisait doucement rire et ravivait sa gaieté.

    « Je suis totalement d’accord avec toi. (moment de réflexion) Pour tout t'avouer, c'est le premier lieu que je visite en dehors de l'académie... »

    Svanhilde n'avait pas eu le temps... entre les soucis des uns et des autres, ses études et l'équitation ainsi que le jardinage. Elle était overbookée. Se détendre? Pas le temps... alors cette sortie improvisée lui faisait le plus grand bien. Cependant, être le point d'attention d'une personne comme l'était maintenant l'intellectuelle, était bizarre, étrange... pas normal. C'était rare, tellement rare que... en fait, cela lui faisait du bien... de na pas être purement et simplement ignorée. Ainsi, Myra était impatiente de savoir le surnom qu'elle allait lui donner. L'étudiante savait que ce petit sobriquet lui irait comme un gant.

    « Oui, j'en ai un. Je pense qu'il te sierra à merveille... (petit moment de suspens, le temps de faire mijoter un peu plus une rebelle impatiente) ce sera Freja. »

    Freja étant dans les légendes nordiques, la déesse de la beauté et de l'amour ainsi que de l'érotisme (chut). Svanhilde pensait que ça lui irait très bien, que ça s'accordait avec elle... et son tempérament. Il n'y a aucun sous-entendu dans cette appellation, la jeune femme est encre bien trop naïve pour ça... encore que? Parfois, certains se posent la question... et ils ont tout à fait raison. Bref. Le serveur revint avec leurs commandes respectives. Elle en salivait en avance rien qu'en sortant l'odeur... que voulez-vous. Quand on est gourmand, on ne se refait pas. Par contre, quand le plat fut sous son nez... c'était comme si elle recevait son cadeau noël en avance cette année. Un peu à la manière des mangas qui remplissaient ses étagères par milliers, elle avait les yeux en étoile comme dans les shojos. N'importe quoi... Enjouée, elle regarda Myra et fit:

    « Itadakimasu »
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MessageSujet: Re: La Douceur après la Guerre   La Douceur après la Guerre EmptyLun 26 Juil 2010 - 20:36

    Si il y avait un défaut que l'on pouvait reprocher à Myra, c'était sa curiosité exacerbée. Elle ne se le cachait pas, si elle pouvait connaître les confidences de chacun, elle serait aussi heureuse qu'un goret dans sa crotte, pourvu que personne en revanche ne puisse lire les siens comme dans un livre ouvert. Sûre de l'authenticité de chaque être, elle voyait les choses inavouées comme l'habit de son mystère, une façon de l'entretenir, et c'était aussi une véritable torture pour elle, car à chaque visage qu'elle croisait, une question survenait dans son esprit. D'ailleurs, quand l'ennui s'éprenait d'elle et qu'elle avait une ou deux heures à perdre, elle sélectionnait un lieu public parmi ceux qu'elle connaissait le mieux et s'y installait. Dans un parc par exemple, elle jetait son dévolu sur un banc, tout à fait par hasard, et une cigarette au bec, feignant de penser, elle observait les passants. Il y en avait qui promenaient leurs chiens, d'autres qui paraissaient marcher sans savoir où ils allaient, portés par leurs élucubrations intérieures. Elle essayait de capter leurs émotions, de les identifier, de les nommer à travers les traits de leurs visages qui se modifiaient considérablement, sitôt que l'une d'entre elles les submergeait. Et si chez certains il était facile d'apercevoir la contrariété, le chagrin, la colère voire la nostalgie, il n'était pas toujours évident de sonder ceux qui avaient pris soin d'ériger des barrières autour d'eux. Myra faisait plutôt partie de la première catégorie. Elle ne supportait pas de se cacher, et c'était peut-être ce qui la perdait, et avait contribué à la réputation mitigée qu'elle traînait derrière elle comme un boulet. En se vantant haut et fort de ses libertinages, elle mettait au premier plan ce qui faisait d'elle une dépravée, et pourtant elle n'était pas que ça. Tout comme Svan ne devait pas être qu'une intellectuelle au sang froid, réfractaire à tous les divertissements que le monde pouvait offrir, et hermétique quant à parler librement de choses censément taboues. Dans son fort intérieur, la Rebelle restait persuadée qu'elle cachait bien son jeu, qu'elle avait plus d'un tour dans son sac et qu'elle était capable de surprendre.

    Dans son envie de lever le voile sur la femme fatale qu'elle devait secrètement être, elle avait posé ses coudes sur la table, et appuyé son menton sur les paumes de ses mains. Soupirant longuement tandis que son amie se décidait pour un fondant au chocolat, elle la scrutait méticuleusement. Désormais, elle portait des lunettes qu'elle avait eu la précaution d'ajuster sur son charmant visage. Lui trouvant ainsi un atout séducteur, Myra pencha la tête sur le côté, attisée par ce détail qu'elle n'avait jamais remarqué. Outre son apparence affreusement simple voire démodée, Svan avait du charme, et une étincelle qui brillait dans ses yeux. Ouais, en même temps ça pouvait tout autant être dû à l'abus d'alcool et de cigarettes. Ce n'était probablement qu'une hallucination, ou alors, elle apprenait à voir son interlocutrice sous un nouveau jour, ce qui était rare. Il était déjà exceptionnel de la voir jouer Mère Thérésa en ayant voulu la consoler en l'emmenant à la pâtisserie Del Lys, mais il était deux fois plus stupéfiant de la surprendre en pleine contemplation, elle qui ne vivait que de relations sulfurisées, prêtes à consommer comme ces plats que vous n'avez qu'à mettre au micro-ondes pour pouvoir les déguster. Malheureusement, il fallait bien qu'un évènement vienne interrompre le charme de cet instant, soit l'arrivée du serveur qui leur apporta les commandes. Bientôt, l'attention de Myra ne fut focalisée que sur son fraisier. Elle ne répondit pas au "bon appétit" japonais de sa camarade, et s'accapara sa fourchette. Méthodiquement, elle ôta une fraise de sa part et s'en délecta avec application, comme si il s'agissait du dernier repas qu'elle aurait de toute son existence. Voilà en quoi son épicurisme était complet. Elle apprenait à dompter ses sens, à les exercer, s'occupant ici d'aiguiser son goût. Après des semaines à avoir squatté furtivement dans le réfectoire de son internat pour subvenir à ses besoins, elle retrouvait enfin le plaisir de manger autre chose que des ingrédients avariés ou trop cuits.


    - Ca c'est le bonheur !

    En attendant, elle s'impatientait de connaître le surnom que Svan avait bien pu lui donner. En y réfléchissant, Boucle d'Or, c'était peut-être trop simple et peu élaboré pour une jouvencelle aussi intelligente et réfléchie qu'elle. Mais il ne fallait pas demander à Myra de décrocher la lune, surtout pour ce genre de vanités auxquelles elle n'était pas habituée, car elle ne s'était jamais attachée à quiconque au point de l'interpeller par des petits noms affectueux. Pour elle, c'était une marque de proximité instaurée avec quelqu'un, et elle trouvait déjà trop extraverti d'avoir apposé sa marque de fabrique sur l'Intellectuelle. Peut-être qu'elle avait trouvé ça déplacé, et par convention, elle s'y était accommodée sans demander son reste. N'importe qui aurait trouvé ça ridicule. Mais il était trop tard pour se corriger, puisque ce fut à son tour de balancer la sauce, en lui proposant un sobriquet tout ce qu'il y avait de plus atypique et d'énigmatique. Freja. L'ayant parfaitement entendu, elle se le répéta dans sa tête et finit par arquer ses sourcils. De cette manière, elle exprimait sa confusion ainsi que son incompréhension sur l'origine de ce surnom. Il ne semblait rappeler aucune caractéristique physique comme Boucle d'Or pouvait le faire à l'encontre de Svan, et puis, qui sait ce qui pouvait se cacher derrière ces quatre lettres insignifiantes ? La Rebelle refusa d'en rester là.

    - Est-ce que tu pourrais développer ? C'est une appellation mythologique ? Tu ne parles pas à une personne extrêmement cultivée hein, donc tu vas devoir délier ta langue.

    Tout du moins, elle n'était pas extrêmement cultivée dans ce domaine, surtout lorsque ça concernait l'Histoire, et toutes ces choses qui narraient nos croyances et notre passé. Pas qu'elle s'en moquait, mais elle considérait que ce dernier devait rester là où il était, et que même si l'apprendre permettait de comprendre le monde actuel, il valait mieux oeuvrer pour le futur plutôt que de se perdre dans une époque révolue. Toutefois, elle raisonnait ainsi à tort, puisque sans réflexion sur les erreurs effectuées, il ne pouvait y avoir de solution pour l'avenir. Mais là encore, elle avait tendance à être larguée puisque ça demandait à avoir une certaine philosophie, or, hormis à travers son épicurisme qui pouvait tout autant s'apparenter à l'image qu'elle reflétait de notre génération, elle n'y connaissait rien, et elle ne faisait rien pour diminuer son ignorance à ce sujet. Ce fut donc en mâchant consciencieusement chaque morceau de son fraisier qu'elle s'entêta à observer son interlocutrice. Maintenant, elle était encore plus stimulée par la perspective d'apprendre ce qui se dissimulait derrière tout ça. C'était nouveau pour elle.

    Finalement, passant rapidement du coq à l'âne, elle riva subitement ses yeux sur le fondant au chocolat de Svan, à qui elle ne demanda pas l'autorisation de piquer dans son assiette. Ainsi, tandis que l'Erudite devait peser ses mots pour répondre à son ultime question, la Rebelle se permit de goûter sa gourmandise en en piochant un morceau, ni vu ni connu. Arborant une expression badine, elle ne put s'empêcher de laisser échapper un gémissement d'extase qui eut le don d'interpeller leurs voisins de table. Le couple de personnes âgées qui se trouvait non loin de là, ne manqua pas de la lorgner méchamment du coin de l'oeil. Les jeunes de nos jours.
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