« Bonjour. C'est pour un sondage ! » [Judith]

Invité

(Uhu, un instant j'ai eu peur pour l'histoire de solidarité et d'exposé que nos deux persos soient pas dans la même année scolaire ^^... Pour le bien du topic, on fera comme si l'ECJS est une "matière" enseignée au Japon.).

Alors voilà. C'était donc vraiment arrivé ! Le blondinet était bel et bien devant l'horloge centrale du centre ville et ce, sous une pluie démente. Le plus extraordinaire dans tout ça ? On était samedi, jour qui était censé être de repos. Et pourtant, Nathan était sous une flotte infernale avec dans son sac à dos bariolé un bloc note ainsi qu'une multitude de crayons en prévision des pertes. Que faisait-il donc ? A quoi allait lui servir ces stylos et pourquoi attendait-il sous la flotte ?

Voilà le topo. Pour faire simple, il y avait au départ cette matière inutile qui était l'étude Civique Juridique et Sociale. Quoi de plus chiant pour une classe désinteressée de toute politique qu'une heure de ce cours majestueux une semaine sur deux ? On se le demande ! Bon d'accord, j'évoque la politique mais j'aurais très bien pu ne pas le faire. En fait, c'est juste pour signifier qu'un jeune constitué à peu près normalement préfèrerait passer cette heure de cours n'importe où plutôt que sur sa chaise... Bon d'accord, là dans notre présent, Nathan était debout devant son horloge mais c'était justement encore pire !

Allons bon. Qu'est ce qui lui arrivait encore ? Quel était donc ce foutu rapport entre lui, la pluie, ce qu'il trimballait dans son sac et les cours ? Tout était lié. Sauf la pluie qui elle était là pour vous rendre encore plus grognon. Le truc, c'était qu'en ECJS, on était censé parler d'un sujet important ou non, plus ou moins en rapport avec le programme mais surtout, il fallait choisir un sujet où on n'allait pas être obligé de s'impliquer personnellement. Piège ! Par manque de motivation notoire et de concentration, Nathan s'était vu refilé un sujet sur les organismes solidaires. En soit, le sujet pourrait être interessant mais voilà, pour le rendre écoutable, il avait été décidé qu'un sondage en temps réel était la moindre des choses. Et donc vous pouvez forcément tirer comme conclusion de ce que vous savez déjà que le blondinet avait été désigné pour cette tâche ô combien épanouissante. Quelques précisions sont donc apportées mais il vous manque cependant encore quelques détails pour que vous soyez au courant de tout.

En fait, si Nathan se coltinait cette pluie, c'était pour la simple et bonne raison qu'il avait oublié son parapluie et un de ses colocs avait confondu son chargeur de portable avec le sien. Aucun rapport ? Et pourtant, si vous saviez... Le parapluie, c'est juste de la négligence tandis que rester sous la pluie, ce n'est pas totalement de l'inconcience. Non. En fait, le pompom boy n'avait fatalement plus de batterie et même s'il serait logique d'aller se réfugier sous un abri, Nathan n'aimait pas se dire qu'il n'était pas au point de rendez-vous. Responsable ? Non, simplement trop gentil. S'il se coltinait cette pluie depuis dix minutes, c'était pour la simple et unique raison que même arrivé en avance au point de rendez vous qui avait été fixé à quinze heures sous l'horloge, Nathan n'aimait pas se dire que Judith l'attendrait. Judith la silencieuse qui avait été désignée au hasard pour être intégrée dans le groupe de Nathan qui ne comportait en fait personne d'autres. Un exposé à deux. Ca allait être splendide. Tout simplement inoubliable.

Trois sur trois. Ce n'était pas la note qu'il allait avoir mais le nombre de réponses que j'ai apporté aux précèdentes questions. C'était bien comme score non ?

Nathan sautilla sur place avant de sortir une sucette habituelle de sa poche. Déjà à ses pieds de citoyens écologistes s'étendaient quelques papiers colorés, dûs principalement au don stupéfiant qu'il avait de finir rapidement ce qu'il mettait en bouche.

Il eut cependant une moue boudeuse enfantine pour lui même lorsqu'il pensa qu'il était sur la bonne voie pour finir malade. En bon pompom boy qui se respecte, il lui suffisait d'un rien pour passer la journée au lit. Et c'était tout simplement insupportable quand on était un mini BN bourré d'energie d'être forcé à la sieste ! Bon d'accord, il avait qu'à prévoir autre chose pour se protéger mais il n'avait pas prévu qu'une pluie aurait succédé au soleil. C'était contrariant que la veste blanche qu'il ait sur le dos ne soit pas imperméable mais en simple coton cependant doublé à l'intérieur. Heureusement qu'il avait pris la peine de la fermer jusqu'au cou histoire de ne pas sentir davantage les gouttes d'eau se frayer malicieusement un chemin sur sa peau. En plus de sa veste, il avait un tee shirt bleu acidulé ainsi qu'un jean large de couleur gris clair. Au pied ? Des chaussures quelconques. En fait, il était tout de même content parce que dans son malheur, il avait une espèce de gros bonnet en forme de casquette difforme en laine de couleur marron qui empechait la pluie de lui coller les cheveux. C'était ce qu'on appelait une feinte. L'avantage, c'était qu'il ne le portait pas trop mal.

Mais bref. Nathan leva les yeux pour la cinquième fois en trente secondes à l'horloge pour voir l'heure qu'il était quand soudain... (J'laisse en suspens pour te laisser le choix d'arriver à l'heure ou pas ^^").

Invité

Judith contempla le ciel morne. Il faisait gris et moche, pour une journée qui s’annonçait tout aussi désagréable. Quelques gouttes de pluie commençaient déjà à tomber du ciel brouillé, clapotant sur la vitre de la chambre de l’adolescente qui haïssait ce temps. Ce n’était encore que de la bruine, mais elle voyait déjà l’orage faire tomber quelques arbres. Certes, elle était légèrement pessimiste. Et alors ? Personne ne viendrait l’embêter avec ça. Enfin si, peut être. Avec toutes les commères qu’on pouvait trouver à Keimoo, il y en aurait sûrement une qui viendrait lui chercher des noises sur ses humeurs tristes. Non, pas sûrement. Cela c’était déjà passé. Sérieusement, elle adorait le Japon.

Aujourd’hui, il n’y avait pas seulement le temps qui exaspérait l’anglaise. Il y avait aussi cette histoire d'ECJS. Qui avait eu l’idée d’inventer cette stupide matière ? Au royaume uni, cela n’existait pas. Evidemment, les Nippons avaient cherché un truc chiant et l’avait rajouté au programme. Enfin, c’est ce que s’imaginait Judith. N’ayant jamais fait partie d’un établissement scolaire, elle jugeait sans savoir. Bref. Donc, il y a quelques jours, ce cher professeur d’Etude Civique, Juridique et Sociale (oui, même le nom est soporifique…) avait proposé (ordonné conviendrait mieux) à ses élèves de première année de se trouver un nouveau sujet, comme chaque mois. Plusieurs sujets étaient conseillés par le prof’, mais on pouvait également en inventer, mais ce en restant dans le contexte de l’année. Peu méfiante, la Londonienne avait choisi le premier truc qu’elle avait dégoté… Grave, grossière erreur. « Qui travaille pour la solidarité ? », sujet à ne même pas lire, à ne pas penser un instant choisir ! En effet, Mr Kuro (le prof chiant et con), sachant que l’élève travaillait excellemment avait un peu modifié le sujet tout bête en « Les organismes contribuent-ils vraiment à la solidarité ? ». Et l’anglo-saxonne n’avait pas protesté, par flemme. Résultât, l’enseignant avait eu une idée… mortelle. Comme un autre étudiant des années supérieures avait, lui aussi, pris cette matière très intéressante, cet idiot décida de les mettre vraiment dans le bain, de voir comment ces bonnes et gentilles personnes solidaires œuvraient. Paf. « Que diriez-vous d’aller sur le terrain avec un élève plus âgé ? » Mais bien sûr… « Rendez-vous le samedi 3 du mois prochain. Vous irez faire signer une pétition contre la maltraitance des animaux domestiques ! =D ». Non, mon dieu…

Et bah si. La pétition en question avait été remise à Judith hier, en compagnie de plusieurs détails pas franchement utiles. C’était ainsi que la jeune fille avait été obligée de se lever à sept heures un samedi. Rapidement, elle avait enfilé une robe blanche, par-dessus une paire de collants noire. En guise de chaussures, elle avait choisi des escarpins de couleur ébène, brillants, cirés comme il faut. Le tout recouvert d’une veste sombre à gros boutons et d’une écharpe tout aussi noire. Ses cheveux, lavés, étaient libres. Mais le brushing qu’elle avait fait les obligeait à rester en place. Elle sortit de l’académie, sous son parapluie noir et blanc et s’avança tranquillement. Elle devait prendre le bus pour arriver à l’heure au rendez-vous. Il était huit heures, elle avait une demi-heure, le temps de trouver l’endroit exact. En passant devant une boulangerie, elle s’acheta un pain au chocolat qu’elle grignota pendant le trajet. Cinquième arrêt après la station de Keimoo. Quand elle eut terminé sa chocolatine, elle tripota son portable et dessina tant bien que mal sur les ridicules tablettes du car. Enfin, elle eut le loisir de descendre. Il lui restait exactement quinze minutes pour trouver la fameuse horloge. Elle avait l’impression de se retrouver dans un film de contre la montre. Mais bon, elle aimait l’assiduité et la ponctualité. L’adolescente n’arriverait pas en retard, même si l’activité promettait d’être barbante comme pas deux.

Quelques rues, quelques places. Toujours rien. Elle s’avançait tranquillement sans demander son chemin, repérant les croisements pour ne pas revenir deux fois au même endroit. Elle haïssait ce centre-ville. Elle avait dû y être allée trois fois, pas plus. Enfin, arrivant sur une placette presque vide de monde à cette heure matinale, mais pleines de restaurants à l’allure sympathique, elle aperçut la grande horloge qu’elle recherchait depuis un certain temps. Soupirant d’aise, elle se présenta à celui qui devait être son binome pour la journée alors que la grande aiguille indiquait neuf heures du matin. Mettant le parapluie sur le jeune homme inconnu (et petit), elle lâcha sèchement :

- Nathan Miller ? Pense à prendre un parapluie une prochaine fois...

... Je ne vais pas m'amuser à te prêter mes affaires tout le temps. Si prochaine fois il y avait bien sûr...

L’inconnu avait une belle allure élégante. Digne d’un comte anglais. Néanmoins, il ne s’habillait pas comme il le fallait. Elle l’avait vu, de loin, tourner en rond en s’ennuyant… Il avait une tignasse de cheveux blonds cendrés, mi-longs et peu coiffés, bien que pas correctement mis. Son visage était pâle, ouff, ce n’était pas un autre japonais. Non, en fait, il était européen. Quoi de plus sûr ? Ses yeux étaient bleus foncés, marine. Avec ses petites lèvres roses, il aurait fait craquer n’importe quelle nana. Mais pas Judith. Il était chou, de son pays, très mignon, petit par rapport à elle… Mais elle sentit tout de suite qu’il allait la saouler, comme la plupart des gens en fait.

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