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 Parfum melon ou goût fraise ? [Pv Éric Duval]

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Parfum melon ou goût fraise ? [Pv Éric Duval] Empty
MessageSujet: Parfum melon ou goût fraise ? [Pv Éric Duval]   Parfum melon ou goût fraise ? [Pv Éric Duval] EmptyJeu 3 Déc 2009 - 15:45

L’air frais de cette fin d’après-midi me fit frissonner. J’avais le bout du nez glacé et les extrémités de mes doigts gelés. Je me maudis un instant de ne pas avoir pris des gants mais mes valises, n’étant pas encore entièrement déballées – paresse oblige – je ne les avais pas trouvés. Une brise fit voler mes longs cheveux noirs que j’avais laissés lâches pour une fois, et Je m’emmitouflai au mieux dans mon sombre manteau feutré. Une vague odeur iodée me vint aux narines et l’image d’une photo de plage au sable fin sur les fascicules de l’université me revint vaguement en mémoire. J’avais oublié qu’il y avait la mer non loin de Keimoo. Je fronçai le nez face à cette odeur gênante et le rentrai dans mon écharpe, préférant de loin l’odeur fruitée de mon parfum préféré à ce fumet déplaisant. Si dans ma lointaine petite enfance, j’avais un jour contemplé l’étendue d’un bleu azuré avec émerveillement, ces souvenirs me laissaient aujourd’hui un arrière-goût amer et désagréable. Je n’aimais pas me rappeler de ces moments d’enfance où l’innocence m’enveloppait encore de son long manteau, m’épargnant, avec pitié peut-être, les événements qui allaient suivre et changer radicalement ma vie. Ma naïveté imbécile d’autrefois me donnait la nausée et j’avais préféré rejeter ce passé, laisser de côté ces moments de candeur stupide, oublier ces instants de fausse liberté pour me concentrer sur le moment présent, cette réalité souvent dure, parfois cruelle qui était désormais mon quotidien… et qui m’avait alors rendu plus cruelle qu’elle encore.

Je m’engouffrai dans un « konbini », une de ces petites épiceries japonaises ouvertes 24h/24 qui offrent à leurs clients un vaste panel d’articles en tout genre, pour me mettre l’abri de la morsure du froid. Je n’avais pas spécialement besoin de quelque chose mais en voyant la marchandise que proposait le rayon « sucré » du petit magasin, je fus soudain tentée. Je pris un panier mis à la disposition des clients et le remplis rapidement en dévalisant l’étalage réservé aux produits chocolatés. Mon amour pour cette friandise cacaotée dépassait de loin la limite du raisonnable mais grâce à de nombreuses séances de remise en forme, ma silhouette n’en laissait rien paraitre. J’arrivais au bout du rayon et m’apprêtais à passer à la caisse lorsque, du coin de l’œil, je repérai soudain un jeune homme solitaire non loin de moi.

Récupérant mon panier rempli à craquer de sucreries, je le déposai presque aux pieds du jeune homme et allai chercher un peu plus loin deux autres articles avant de revenir vers le jeune inconnu.

- Excusez-moi, dis-je d’un ton poli en exagérant quelque peu mon accent chinois, pourriez-vous m’aider ? Votre opinion me serait d’une grande aide…

J’offris au jeune homme un sourire éblouissant et plongeai mes yeux noir ébène dans ses iris grises. Sans le lâcher des yeux, je soupesai deux petites boites en carton.

- Entre parfum melon et goût fraise, qu’est-ce que vous choisiriez ? Demandai-je avec une innocence feinte.

Je fis une petite moue du bout des lèvres et observai les deux petits paquets en prenant soin de les cacher à la vue du jeune homme. Je poursuivis :

- Les deux me tentent mais j’aimerais avoir un autre avis… d’après vous, je devrais choisir quel paquet ?

Je relevai la tête et le sourire aux lèvres, je plantai soudain les paquets qui me posaient problème devant les yeux du jeune homme qui put ainsi découvrir les deux objets de mon indécision : deux boites de préservatifs, l’un au goût melon, l’autre au goût fraise des bois.

J’attendis à peine quelques secondes avant de continuer sans laisser au jeune homme le temps de répondre :

- Mmh… vous avez raison, pourquoi ne prendre qu’un paquet ? Autant essayer les deux ! Pardon pour le dérangement, merci beaucoup.

Je déposai les deux paquets dans mon panier et éclatai de rire, incapable de me retenir plus longtemps. Une fois mon fou rire passé, je relevai la tête vers ma pauvre petite victime – qui faisait tout de même près de vingt centimètres de plus que moi – et lui offris un second sourire colgate :

- Désolée, c’était vraiment trop tentant de vous taquiner. Moi c’est, Lian Hua, Lian Hua Fang, mais vous pouvez m’appeler simplement Lian, dis-je avec un clin d’œil malicieux. Et vous ?
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MessageSujet: Re: Parfum melon ou goût fraise ? [Pv Éric Duval]   Parfum melon ou goût fraise ? [Pv Éric Duval] EmptyMar 5 Jan 2010 - 16:37

(désolé pour l'attente...)

Comme il est appréciable de pouvoir profiter de quelques jours de congés ! Ces derniers jours, une grippe avait circulé dans l’enceinte de l’usine, y compris dans l’équipe de sécurité. Il a donc fallu mettre les bouchées doubles. Etant toujours d’astreinte, et habitant non loin du boulot, j’étais le plus sollicité. En plus, n’ayant pas de vie de famille de part mon statut de célibataire, qui plus est, d’origine étrangère je n’avais pour ainsi dire, aucune excuse pour me défiler. En même temps, je n’en avais pas l’envie. Maintenant que tout semble revenu à la normale, pour rattraper ces nombreuses heures supplémentaire et également pour me remercier de ma disponibilité, mon chef m’a accordé dix jours, payés bien entendus. Le seul petit souci est que… je m’ennuie ferme. Alors je me suis décidé à faire une chose que je ne fais jamais en week-end : les boutiques. Trop de monde, de jeunes dans les rues…mais qu’est-ce qui m’a pris d’avoir une idée pareille…
Peu importe, je me suis engouffré dans le centre commercial. Je ne suis venu qu’une fois. J’avais oublié à quel point c’était grand. Secouant la tête, je rentre dans un petit magasin qui ne semblait pas trop attirer les regards malgré sa situation, c'est-à-dire, la première boutique sur la droite en entrant.
En même temps, il s’agit là d’un simple convini. Vraiment bizarre. Ce magasin possède deux entrées : une dans le centre même, une autre directement depuis l’enceinte extérieure du centre. Ca lui permet d’être accessible également la nuit, alors que le centre ferme ses portes. Ce n’est d’ailleurs qu’à la fermeture du complexe que cette porte, non automatique, ne remplit son office. Aussi, certaines personnes ont tendance à essayer l’ouvrir en cours de journée, en vain.
A l’intérieur, l’épicerie rassemble tout ce dont on attend d’un convini. Des vivres (conserves, plateau repas, surgelés, fruits&légumes…) des petits objets sans réelle importance destinés à la jeune population japonaise (gashapons, porte clés, etc.), d’autres de première nécessité tels des trousses de secours, des recharges téléphoniques, savons, brosse à dents, dentifrices et j’en passe. Je viens de me souvenir d’ailleurs que je n’ai presque plus rien dans le frigo. Et que je ne me sens pas du tout d’attaque à faire des prouesses culinaires. Alors même si je ne suis pas trop fan de ça, je vais me prendre quelques paquets de ramens cuisinées. Je slalome entre les petits rayons d’à peine 1m30 de hauteur jusqu’à trouver ce que je recherchais. En passant, j’embarque le Daily Yomiuri. Ca fait un moment que je n’ai pas lu le journal. Je regarde la une. Les cigarettes vont encore augmenter. Évidemment. Je pousse un soupir, replie singulièrement le quotidien que je balance négligemment dans le panier que j’ai pris à l’entrée.
J’entends alors un bruit à proximité. On venait de déposer un panier quasiment à mes pieds. Je regarde autour de moi, aperçoit une silhouette féminine qui s’éloigne. Personne d’autre. Je constate qu’il y a largement la place ailleurs pour déposer son panier. Les gens sont vraiment bizarres… Surtout les jeunes. Je hausse les épaules tourne les talons. Je n’ai pas fait deux pas qu’une voix féminine se fait entendre, à mon intention puisqu’elle se trouve juste derrière moi.


- Excusez-moi…

Déjà, c’est à peine si je comprends ce qu’elle dit. Et même si je ne suis pas Japonais, une chose est sûre la propriétaire de cette voix ne l’est pas non plus. Je me retourne et aperçois donc une jeune fille, asiatique bien entendu mais….là j’en suis sûr, elle n’est pas Japonaise. Je ne vais pas essayer de deviner sa nationalité, je m’en fiche un peu. Et puis, doué comme je le suis, je suis persuadé de me planter en beauté.
Elle est plus jeune que moi. Majeure ? Je n’en sais rien, les asiatiques ont la fâcheuse tendance, involontaire ou pas, de ne jamais faire l’âge qu’on leur donne. De plus, son style vestimentaire bien soigné lui fait dégager une certaine maturité. Elle a le nez légèrement rougi, comme la plupart des gens en ce moment avec ce froid. Je ne dois pas vraiment faire exception à la règle. Surtout que j’ai omis de prendre une écharpe et que mon nez a tendance à s’irriter aux changements violents de température.


- …pourriez-vous m’aider ? Votre opinion me serait d’une grande aide…


Qu’est-ce qu’elle a dit là ? A son air et au peu de mots que j’ai compris elle me demanderait un service… Mais pourquoi faut-il que ça me tombe dessus ? Je vais passer pour un abruti si je lui demande de répéter… Déjà que mon Japonais est limite, alors si en plus on y colle un accent sorti de je n’sais où, je fais quoi moi ??


- Entre parfum melon et goût fraise, qu’est-ce que vous choisiriez ?


Là c’est sûr, je n’ai rien compris. Je hausse un sourcil lorsque je remarque une petite mine amusée sur le visage de la jeune femme. Elle se fout de moi ou quoi ? Son comportement se distingue de son allure et j’ai l’impression d’avoir à faire à une gamine de quatorze ans… Par politesse, je pousse un petit sourire à peine forcé. Si peu…


- Les deux me tentent mais j’aimerais avoir un autre avis… d’après vous, je devrais choisir quel paquet ?


Elle baragouine encore des mots quasi incompréhensibles. Je précise « quasi » car il me semble qu’elle hésite entre deux choses mais…Ca n’a pas de sens. Pourquoi vient-elle me parler comme si j’étais employé du magasin ? Oui c’est exactement ça, mais c’est ridicule. J’ai un panier, je porte un blouson de cuir marron délavé et plutôt bien abîmé, un jean et des Rangers – soit dit en passant, ce sont celles du boulot – ce qui n’est pas vraiment la tenue du personnel de cette boutique. Ca me gonfle un peu, mais on va faire quand même bonne figure. La brune, ornée à présent d’un très large sourire ma foi plutôt charmant, me met alors sous le nez deux boites de….

Capotes.

Je les regarde, remarque que les deux sortes diffèrent par leur parfum. Mes yeux passent des objets aux iris sombres de l’inconnue. Okay, j’ai pigé, elle se foutait bien de ma gueule. Je souris. Bah oui, c’était quand même amusant. Je secoue la tête tout en élargissant mon sourire. C’est une provocatrice. Bah pourquoi pas, il faut de tout pour faire un monde. Dans d’autres circonstances, j’aurais trouvé son comportement un peu lourd. J’ai tendance à prendre les choses un peu trop au sérieux. Soit un peu plus jeune dans ta tête Eric ! Tu as eu aussi une jeunesse ! Même si ça ne remonte pas si loin que ça…
La jeune fille éclate de rire. Je la regarde d’un air amusé. Je ne préfère rien dire et la laisser finir. Moi aussi je lui réserve une petite surprise. Elle se présente, maintenant je comprends mieux ses paroles. L’habitude ? Ou bien a-t-elle modéré son accent ? Peu importe.
Lian…quoi ? Hum… peu importe, dans dix minutes je l’aurai oublié.
Juste Lian ? Mouais. Finalement, ce prénom est plutôt facile à retenir. Et bien à mon tour. Je lui fais un grand sourire et me contente de lui parler…dans un bon français.


- Enchanté, Lian. J’avoue que je me suis demandé dans un premier temps ce que vous me vouliez. C’est que vous êtes plutôt effrayante. Mais bon, ma première stupeur passée, je constate que ce n’était qu’une raison, plutôt originale, d’adresser la parole à un inconnu.


Je marque un temps d’arrêt. J’incline la tête sur le côté, en un salut poli, avant de tourner le talon pour me diriger jusqu’à la caisse. Je me tourne à nouveau vers elle alors que quelques pas nous séparent. Je reprends la parole. En japonais cette fois. Mon accent n’est pas génial, mais bon, je fais avec.


- Je me nomme Eric.


Il commence à y avoir du monde. Notamment à la caisse. Je prends place dans la file. Je tourne à nouveau la tête vers l’inconnue et lui sourit, naturellement. Je regarde à nouveau devant moi. J’avise des Redlines derrière l’employé. Ah oui c’est vrai, ça va augmenter bientôt. Autant en profiter. Par contre, je crois que je vais opter cette fois pour des Lucky Strike. Je demanderai son tarif lorsque ça sera mon tour.
En attendant…
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