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 Et que vivent nos rêves... [Nowhere & Everywhere]

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Et que vivent nos rêves... [Nowhere & Everywhere] Empty
MessageSujet: Et que vivent nos rêves... [Nowhere & Everywhere]   Et que vivent nos rêves... [Nowhere & Everywhere] EmptyDim 15 Nov 2009 - 23:01

Suite et fin de l'Envers du décor

    Lya écoute silencieusement l’explication de son interlocuteur dont elle n’a jamais vu le visage. Non, elle n’a pas de doute sur son identité, parce que c’est un homme à la hauteur de sa réputation. Dans le monde du business, les personnalités comme telles se démarquent facilement. Froideur, assurance, charisme. C’est une douche froide pour Lya Hiroyuki qui apprend les intérêts de son fils par la bouche d’un total étranger. Du bout de la ligne, elle de mordille nerveusement la lèvre. Quant à Itashi Masato, il traite cette affaire comme s’il s’agissait d’un contrat de vente. D’un naturel et d’une aisance à reverser n’importe quel dromadaire sur son passage. Enfin, hommes d’affaire à la place du dromadaire peut-être. C’est à peine s’il ne lui demande pas de signer la paperasse finale. Mais au fond… est-il si confiant ? En tout cas, nul ne sait ce qui se trame derrière un tel homme de prestige.

    -Je regrette monsieur Masato. Je… je ne vois pas où vous voulez en venir.
    -Madame Hiroyuki. Je ne vous demande pas de réponse dans l’immédiat mais prenez le temps de soupeser mes informations, je vous prie.


Douceur Exquise

-Ce serait vraiment bien de pouvoir effacer… faire et refaire la vie aussi simplement que dessiner sur la buée… murmura-t-il, un moment songeur, fixant les dessins de Jun. Sauf que la buée, comme le chuchote son blondinet, une fois qu'on l’efface, on ne peut plus redessiner dessus. Du bout du doigt, Kaede trace alors un K à côté du bonhomme qui tire la tronche. Et un J pour celui qui sourit. Il n’en rajoutera pas plus, parce qu’eux seuls savent ce qu’ils auront connu ensemble. Au final, c’était encore un secret ; presque comme ce genre de secret qu’ils se confiaient en étant gamin, après avoir dérobé une boîte de chocolat sur l’étagère de la cuisine… Ah, souvenir de tendre enfance. Satisfait, Kaede revint poser le bout de son index refroidi sur la peau tiède de son meilleur ami, pour y tracer un sillon invisible quelque part sur son torse.

-Ici… ? On a le droit de faire ce qu’on veut… répondit-il, toujours à voix basse comme pour ne pas briser cette bulle autour d’eux qui les coupe du monde extérieur. -Dessiner des lunes, des étoiles… et tout ce qui te plait.

Il le serra dans ses bras.
Quant à la suite… elle n’appartient qu’à ceux qui le vivent.


Innocentes bêtises

Le soleil pointait depuis longtemps à travers les rideaux quand un portable sonna sur la table de chevet. Il n’y eut aucune réaction immédiate et Kaede finit par émerger lentement, très lentement, laissant le téléphone vibrer de tout son saoul. Ce genre de réveil, c’est exactement la radio qui sonne le matin et qu’on a envie d’envoyer valdinguer dans les airs. Ce matin là –si c’était encore le matin-, Kaede se sentait pourtant bienheureux, le corps engourdi d’une délicieuse sensation des restes de la veille. Ah… si on pouvait le laisser profiter encore un peu. S’étirant de tout son long en baillant, il finit par attraper le portable tout en avisant son blondinet, encore endormi et enroulé dans les draps. La veille, -quelques heures plus tôt en fait,- ils avaient fini par rentrer après un chemin probablement ponctués d’ébats divers. Le souvenir de sa peau douce et dorée de son amant laissa le sourire au gothique.

Un appel inconnu ? Etrange… il fit défiler le nombre de ce même appel qui semblait insister depuis plusieurs heures. Il décrocha lorsque le portable cessa de sonner. Pas la peine de tester sa réactivité le matin, elle n’était pas fiable. Grognant un truc incompréhensible, il entreprit d’écouter son répondeur. C’est avec surprise qu’il constata que plus d’une dizaine de messages y étaient stockés depuis près d’un mois. A vrai dire, le gothique n’avait même pas pris d’écouter les messages quand il n’y voyait pas le numéro de Jun. Parce qu’au fond… il savait. Il savait déjà ce qu’il n’avait pas envie de savoir. Se redressant machinalement sur le lit et incapable de tarir cette béatitude qui l’envahissait, il s’assit, écoutant passivement les messages.

    Message vocal daté du 27 Juillet à 18h15.
    [Allô Kaedichou ? C’est maman… comment tu vas ? Appelle-moi plus souvent, mon chéri, ton crédit n’est pas illimité pour rien ! Dis moi Kaedi… hum. Kaede. Tu es allé faire ton analyse ? J’aimerais que tu me tiennes au courant. Bisous.]
*Ah oui. J’men souviens de celui là…* soupira le gothique, l’air de ne pas être concerné par ce message. *Tiens, après c’est Kuroizumi…*

Spoiler:

Sans quitter le portable près de l’oreille, Kaede glissa les doigts dans la chevelure blonde de son meilleur ami d’antan. Qu’a-t-on fait… A-t-on vraiment dépassé les limites ? Ou plutôt la bonne question serait : qu’ai-je fait. J’aurais dû tout te dire… mais rien n’aurait été pareil. Et ça, je suis prêt à le parier. Le jeune homme au teint pâle se leva doucement, chuchotant quelques mots à l’intention de son amant, avant de se retirer de la chambre.

[Monsieur Hiroyuki, je suis chirurgien et ami proche de votre père qui manifestement, est très inquiet à votre sujet. Ecoutez Kaede, je vous parle en ami… Au vue de vos derniers résultats, nous craignons une rechute. Votre état est préoccupant et si nous ne traitons pas rapidement votre cas, je suis au regret de vous annoncer qu’il se pourrait que votre état soit irréversible…] *…*

Le dernier message résonnait encore dans la tête du gothique quand il s’installa sous la douche. L’eau coulait le long de son corps quand il réalisa enfin les proportions qu’avait pris son mensonge au cours des derniers mois. La vérité… s’il y en avait une dans toute cette histoire. La vérité, c’est qu’on lui avait détecté plusieurs pathologies lourdes dès son plus jeune âge. Les citer ne servirait nullement à s’en débarrasser, si ce n’est seulement pour dévoiler une pseudo-connaissance en matière médicale. Kaede non plus ne désirait pas avoir ces mots en tête, ni même se considérer étant comme souffreteux ou infirme. Il avait toujours voulu mener sa vie comme il l’entendait, et tel qu’il l’aurait fait sans se savoir justement malade. C’est ce qu’il avait fait ; mais au final… vivre lui parut soudain si égoïste. En bon égoïste il avait agi et en bon égoïste il en voyait les revers. Et quel revers ! Vivre était-ce un crime ? Dans ce cas, combien de crimes lui laisserait-on réaliser dans d’autres vies parallèles, à chaque fois qu’il croiserait son meilleur ami? Car malgré sa confusion, ses doutes et la peur du lendemain, sa seule certitude résidait dans le fait qu’il ne regrettait rien. Et c’était au fond, le seul élément qui paraissait stable dans ses pensées embrouillées.

Son entourage, ses amis, ses parents, sa petite sœur, son meilleur ami, et puis Jun…
Il eut soudain l’impression d’avoir à leur dire tout plein de choses. Particulièrement à Arissa à qui il devait tant… Au fond, il savait qu’elle était sa sœur. Kana. Celle à qui il avait catégoriquement refusé de jouer les grands frères. Comme Jun l’avait dit, c’étaient là des choses qui ne se décidaient pas et il n’avait pas besoin de jouer un rôle pour pouvoir être une certaine personne. Il était resté fidèle à lui-même et cela peut-être qu’un jour il pourrait lui expliquer. Mais c’était une fille brillante. Elle le comprendrait d’elle-même, il en était certain.

La voix de Jun le tira de ses pensées sans joie. L’avait-il écouté ? De loin… Agacé par cette attitude, il se rhabilla rapidement, sans chercher à voir son reflet dans la glace. Il allait bien. Tant qu’aucun symptôme n’apparaissait clairement –hormis peut être sa pâleur- c’est qu’il allait bien…pas vrai ? Tout devenait tellement dérisoire. Et cette perspective… celle de se retrouver alité comme un infirme le répugnait. Il n’avait même pas envie de s’imaginer dans cette situation. Mais c’était étrange parce qu’au fond, Kaede avait la désagréable sensation d’un adieu trop brusque. Pourtant, quand il revint dans la chambre, tout était à sa place, et Jun était là, lui aussi. Il se détendit. Quelques jours de plus… et il se promit de se rendre là où il devait être depuis des semaines. Un jour de plus pour rester à ses côtés et finir en beauté. Le gothique vint s’installer près du populaire, les cheveux encore humides. Sa décision était prise depuis longtemps, et il ne changerait rien à ses habitudes. Pourquoi s’en affoler d’avance alors qu’il reste encore tant de choses à faire. La dernière chose qu’il voulait, c’était bien que Jun se mette à se ronger les ongles à cause de lui. Demain… ou après demain, il irait là bas, et il reviendrait en pleine forme, se moquant de ceux qui en avait fait toute une histoire stupide.
Un demi sourire apparut sur ses lèvres.

-Cette nuit j’ai rêvé de toi…

Son regard se fit lointain, perdu derrière la fente de lumière entre deux rideaux. Kaede s’étira.

–Et j’me disais que j'aimerais te retrouver à mes côté comme ça... à chaque fois que jme réveille.

En temps normal, il n’aurait pas dis ce genre de chose utopique et trop fleur bleu à son goût. Mais dans sa situation à quelle normalité fallait-il qu’il se raccroche ? Trois nuits, deux jours… Jun, m’oublie pas. Ces mots là, il ne les dira jamais parce que c’est d’un égoïsme qui dépasse tout entendement. Jun a une vie, et lui… il a la sienne. Dieu seul sait combien Kaede dans sa possessivité aurait été capable de le dire. Te garder auprès de moi... Lumière illusoire.
Soudain, il se sentit incapable de faire face au regard de son amant. Prétextant une crampe imaginaire, le jeune homme se leva. Demain… après demain… Jun saurait tout, parce qu’il le lui dirait de vive voix. Et puis pour la suite… on verrait. Comme d’habitude.

-Jte laisse te réveiller, je… jvais prendre l’air. Se penchant pour retrouver les lèvres fines du blondinet, il s’accorda un instant de douceur. Pourrait-il un jour, se passer de cette douceur exquise…

A quelques pas de la porte, il hésita un moment à franchir le seuil puis se figea.

-Jun… tu sais, jpensais à un truc tout à l’heure sous la douche. C’est du passé, mais j’avais envie de te dire que pour Riff… commença-t-il en se retournant. Je t’en veux pas... Je t’en ai jamais voulu.

Haussant des épaules, il eut un sourire narquois comme s’il n’avait rien dit. Et il sortit.


Erreur Incomprise



Il a juste juste ce besoin irrépressible de faire quelque chose sans savoir quoi exactement. Comment doit-il lui dire… C’est tellement soudain, pour lui, pour eux, pour Jun. Et tellement douloureux à révéler. De nouvelle fois, son regard se perd dans les remous de la mer. Il sut alors qu’il avait tiré la corde trop fort et que cette fois, il n’irait pas plus loin. La dernière fois qu’il était allé chercher ses analyses, les résultats semblaient être bon. Tant mieux, parce que moins il allait dans ces laboratoires, mieux il se portait car ces lieux là, ça puait trop la mort, les blessés et les malades.
Depuis, il y avait tout un tas de choses que Kaede devait faire et peut être autant de choses qu’il avait justement évitées de faire. Comme suivre régulièrement son évolution. Ces derniers mois, il s’était enfermé dans son monde à lui et à ceux à qui il tenait. Et ce au détriment des appels répétitifs de Lya. De son père, de ses amis et de tout le monde, évitant les sujets les plus douloureux. Allant jusqu’à s’énerver contre ceux qui tentait de le faire revenir à la réalité. Et puis brusquement… cette rechute.

[J’ai l’impression qu’on ne pourra pas se voir avant longtemps… Fais pas de conneries stp. Porte-toi bien.]

Jun, je m’en vais bientôt. Je peux pas te dire où exactement parce que moi non plus je sais pas où je vais…
Assis sur le sable chaud en cette fin de période, il pianote son portable d’un air distrait. Son doigt hésite encore à envoyer ou non le message. Il l’enverra. Il ne l’enverra pas. Il le fera… Sa main libre trace les mêmes dessins que Jun, la nuit dernière. Deux petits bonhommes, un qui sourit, un qui boude. Il ne l’enverra pas… Lune. Etoile. Il lui enverra…

-Monsieur Hiroyuki ?
-Qui…
-Vous venez ?
-…

Il ne pourra pas.
Au loin, on assiste à une drôle de scène. Des individus à l’allure distinguée arrivent, du haut de leur tenue noire et blanche, complètement décalée dans un contexte de la plage. Ce n’est pourtant pas un rêve. Qui sont-ils et que veulent-ils, Kaede ne le réalisera que bien plus tard. Et Jun, de son côté… quelqu’un sera-t-il pour lui expliquer la fin mot de cette histoire ? A cette pensée, le gothique ne peut s’empêcher légèrement le ton de la voix, dans une discussion animée avec ces trois types qu’il n’a jamais vu. Quelques minutes s’écoulent encore et on en vient presque aux mains, où la bataille est déjà remportée d’avance : encadré de chaque côté, il est entraîné par ces inconnus à bord d’une limousine. Kaede leva le regard vers l’hôtel. Leur étage est encore visible de là où il se trouve. Jun y est-il ?

Je voudrais le voir.
Croiser son regard pour une dernière fois.

Avant qu’on ne le force à rentrer dans cette voiture de luxe -que n’importe qui aurait prit plaisir à être le passager, le jeune homme aux cheveux neige a tout juste le temps d’apercevoir une tête familière prendre la place du chauffeur. Ce n’était pas Jun, comme il en aurait fait le vœu idiot, si cela avait été envisageable. Non, ce n’était absolument pas Jun. C’était …Riff.


…Et tout se brise.


Epilogue :

    -Monsieur Masato ?
    -Lui-même. C’est à quel sujet ?
    -Je suis le père de Kaede Hiroyuki.
Spoiler:

Des heures passent. Des jours passent.
Et puis bientôt des semaines...
Conscience. Inconscience.
Lumière, obscurité.
Souvenir. Oubli.
Clinique. Loin.
France.

Des voix.
Du bruit.
Bip. Bip.
Bip.


Le ciel est bleu, d’un bleu pure.
Là bas, à l’horizon, les vagues tentent d’effleurer ce ciel, dans une poursuite interminable et éternelle. Il fait beau mais peu de monde peuple les bords ce jour là. Et sur la plage, la vague poursuit ses allers retours, infatigablement. La lune disparait. Puis l’étoile. Puis les deux têtes grossièrement tracées sur le sable.
K et J s’effacent.



Peu importe, car eux seuls sauront ceux qu'ils auront vécu ensemble.




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