Le fameux coup de la panne.... [PV Kara]

Le salon.
Endroit de l’Académie qui montrait probablement le plus sa singularité grâce aux jeux qu’il y avait, ses écrans de télé avec les écouteurs pour ne pas déranger l’écoute de l’autre, les ordinateurs... mais ce qui frappait le plus était sûrement sa taille. En effet le salon était juste assez grand pour qu’il n’y ait pas trop d’élèves faisant un énorme brouhaha et qu’on puisse venir avec ses amis. Étrangement en entrant là, les élèves avaient tous une étrange éthique de rester plus tranquilles de la norme, probablement qu’ils ne voulaient pas que leur réputation quelle qu’elle soit devienne tâchée par une mauvaise attitude.

Kara triturait sans cesse son crayon sous la table. Elle se demandait des centaines de fois ce qu’elle pouvait bien faire là; elle était entourée d’intellos et d’un sportif qui faisaient tous leurs devoirs entre eux, elle comprit dans le petit cercle que formait la table centrale d’études en groupe. L’adolescente s’était retrouvée par hasard entraînée avec eux pendant qu’elle faisait ses devoirs seuls, étant d’humeur à vouloir un peu de bruit autour d’elle contrairement où la bibliothèque, le silence régnait comme si l’on était à un enterrement, les étagères étant les tombeaux, les livres les défunts et les gens qui venaient ici et là les proches qui venaient se recueillir sur la tombe de certains des morts en les « consultant »… pourquoi les gothiques avaient-ils si souvent une vision sombre de la vie? Kara n’en faisait pas exception.

Relevant la manche en soie de son haut de gothique lolita, la demoiselle inscrivit sur l’intérieur de son avant-bras :

Citation :

N’oublie pas que tu es unique… comme tout le monde.

Le tout était écrit à l’encre noire, elle dessina par fantaisie une rose qu’elle colora rouge sang avec son stylo. Elle laverait ce petit graffiti lorsqu’elle prendrait sa douche ce soir.

- Qu’est-ce que tu fais? Demanda une fille près d’elle.
- Ah, rien, rien…
- Oh, tu dessines, montre voir!
- Non…
- Pourquoi?

La fouineuse essaya d’attraper le bras de Kara, cette dernière esquiva vivement l’attaque, qui attisa la curiosité de ses autres compagnons d’études qui levèrent le nez de leurs cahiers.

- Qu’est-ce qu’il y a? demanda un garçon avec un accent anglais.
- Elle dessine quelque chose sur son bras et elle ne veut pas me le montrer!

Le sportif s’en mêla.

- Allez, c’est juste un p’tit truc de rien du tout, y a rien là à nous le montrer!

Paniquée intérieurement, Kara rangea rapidement tous ses livres et les serra contre sa poitrine qui était habillée de son haut corset noir, la jeune fille s’exclama :

- Non, je… c’est personnel.
- Allez, c’est juste un dessin!

Ne pouvaient-ils pas comprendre que même si ce n’était qu’une petite phrase de rien du tout, elle voulait avoir une vie privée dans ses réflexions les plus personnelles?! Sans dire un mot et avec un air insulté, la gothique sortit du salon, elle put entendre derrière elle un « Elle a beau être gentille, elle est chiante quand elle veut… ».

Elle retint ses larmes, comme d’habitude.
Têtue direz-vous? On pourrait le dire. Selon certains, Kara faisait souvent des caprices, d’autres diraient qu’elle ne fait que défendre ce qui lui tenait à cœur et qu’après un seul « Non », les gens ne devraient pas insister plus que ça. Certains encore diraient qu’elle était une idiote qui prend tout beaucoup trop au sérieux et insulte toujours.

* Ils penseront tout ce qu’ils voudront… * pensait l’américaine à chaque fois.

Voulant vite oublier ce nouveau mauvais souvenir à ajouter à sa panoplie d’autres, l’adolescente regarda une dernière fois sa phrase écrite en bon français... ah, pourquoi à chaque fois qu’elle faisait quelque chose lorsqu’elle était un peu dans la lune, il fallait que ça retombe sur elle d’une manière si abrupte..?

Oubliant le froid avec sa minijupe en jean et aucun autre vêtement pour protéger ses longues jambes du froid, la gothique alla prendre rapidement son manteau des temps froids et sortit dehors où elle marcha, marcha et marcha… se foutant d’où elle allait. Elle n’était pas de très bonne humeur aujourd’hui et cet évènement était tombé comme une brique sur sa tête –et son orgueil-. Le destin l’emmena… au centre commercial. Il ne pouvait pas y avoir plus original…

Entrant en se disant qu’elle finirait par chopper un virus en restant au froid de la sorte, la lycéenne se mit dans la foule des magasins, regardant par-ci et par-là un article qui attirait son attention, en gros, même si elle détestait ça, elle faisait du lèche-vitrine, n’ayant que l’argent pour son repas dans ses poches de manteau. Ouvrant la fermeture éclair de ce dernier car elle avait chaud, la jeune fille regardait tout d’un air totalement désintéressé.

Son regard croisa celui d’un jeune homme. Elle rougit légèrement et chassa son image de sa pensée; pourquoi rougissait-elle à chaque fois qu’un garçon la regardait?
Étouffant un peu trop à cet étage, Kara décida de monter à l’étage, elle pourrait se rendre à la petite boutique de jeux vidéo du coin pour voir les nouveaux Visual Novel… alors qu’elle allait appuyer sur un bouton, une main appuya sur le même étage qu’elle voulait; elle regardait la personne près d’elle : Mon Dieu! C’était le garçon de tout à l’heure!
La surprise ne se lit pas immédiatement sur son visage, mais Kara pensa presque à un coup du destin, mais autant ne pas s’attarder sur ces trucs que les pimbêches croyaient sur parole.

L’ascenseur monta.
Encore.
Encore.
Et encore.
*BANG!*
Une grande secousse fit tomber les deux uniques passagers de l’ascenseur, cette dernière s’étant bloqué à un endroit où on ne voyait rien de par la baie vitrée, juste les murs de la tour où l’ascenseur se mouvait… mais elle ne le faisait plus. La lumière s’éteint, on pouvait à peine voir mais la gothique arrivait à dessiner les comptoirs des murs et de l’adolescent près d’elle qui se frottait la tête, probablement s’était-il cogné.

- On… est coincé? demanda-t-elle, comme si elle voulait être sûre.

La jeune fille essaya de se calmer, ôtant son manteau et le collant contre elle comme une peluche en restant assise, elle se dit qu’il y avait pire comme situation… oui, elle pourrait être… perdue dans les montagnes, en danger de mort devant un meurtrier un… violeur?! Et si ce garçon-là était un stalker qui la traquait?
Soudainement, elle se mit à trembler à cause de la paranoïa et de sa légère claustrophobie, doublé de sa peur naturelle des hauteurs… s’assurant qu’on ne la regardait pas, la gothique se donna une claque et les tremblements cessèrent. Elle se focalisa sur la situation.

* L’alarme! Oui! L’alarme, il y a bien une alarme dans cet ascenseur..! *

Laissant son manteau de côté, Kara alla à quatre pattes vers le panneau de secours et l’ouvrit, avant de tirer le bouton d’alerte et le tourner plusieurs fois, déclenchant une alarme de secours. Elle attendit ensuite environ trois minutes et une voix d’homme adulte se fit entendre :

- Nous sommes désolés mais un problème avec le disjoncteur a eu lieu, nous vous prions de tous sortir dehors, les agents feront évacuer le centre commercial. Quand à ceux qui sont dans les ascenseurs, ne vous inquiétez pas, nous veillerons à arranger le problème mécanique et électrique sous peu…

Sous peu?! SOUS PEU?! Ça voulait dire des heures, oui! Kara connaissait bien ce genre de « sous peu » que le personnel de tel endroit donnait, elle allait rester des heures… des heures… et si elle se sentait fatiguée? Et si elle aurait faim ou soif? L’attente serait totalement, insupportable..!

Sans le savoir, son bras droit tremblait, posé sur sa jambe alors qu’elle était à genoux devant le panneau de secours…

- Désolé... souffla-t-elle sans raison apparente.