Pas de précipitation [TERMINE]

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Akita avait manqué d'exploser son téléphone au sol dans sa rage de l'entendre sonner. Trop tôt. Il n'avait pas fini sa nuit, il ne pouvait pas se lever à cette heure-ci.

La veille il avait rôdé une dernière fois dans les rues sombres de son quartier, la capuche en fourrure de son sweat-shirt masquant la moitié de son visage. Il s'était prit pour une ombre, parmi les ombres. Il y avait eu une altercation avec un abruti en survêtement, un minable qui s'en était mordu les doigts. Enfin, ceux qui n'étaient pas cassés.
Akita avait quand à lui hérité d'une bonne quantité de bleus sur les bras et dans le dos.

Lorsqu'il se réveilla donc ce matin là, il grogna en s'étirant et éteignit la sonnerie perçante de son téléphone. Au bout de quelques secondes, après avoir passé en revue les évènements de la veille, il se souvint du lieu où il était : à l'hôtel. Parce qu'il était loin de chez lui, parce qu'aujourd'hui il entrait au pensionnat de l'académie de Keimoo. La suite du début de sa nouvelle vie en quelques sortes.
Il s'habilla et sortit sa carte d'identité flambant neuve de la poche de son jean. Akita Moboshi, 18 ans, cheveux bruns, yeux bruns. Le garçon jeta un coup d'œil dans le petit miroir fêlé de la chambre, et sourit à son reflet dont les yeux bleus perçants brillaient. Il portait des lentilles colorées depuis plus d'un an. Elles lui donnaient l'air plus dur, plus sec. Plus tranchant.

Akita prit un petit déjeuné frugal, engouffrant négligemment un petit pain rond et blanc à la mie tendre. Cela devrait suffir, après tout il n'avait pas pour habitude de se nourrir beaucoup au réveil. Et puis la digestion endormait, et il fallait qu'il soit particulièrement en forme pour son premier jour.

La tête appuyée contre la vitre de l'autobus vert et blanc l'amenant à Keimoo, Akita regarda défiler le paysage. Succession d'individus en tout genre, d'arbres, de maisons, et surtout de voitures. Il soupira et de la buée se forma sur le verre transparent, révélant des traces de doigts qui le dégoutèrent.
Enfin le bus s'arrêta, t son sac informe en toile posé sur son épaule comme un léger fardeau, Akita se pointa à l'entrée de l'académie où il allait passer son année.
Il resta planté devant la grille, la bouche ouverte, et marmona :

-Ah quand même...

Soufflant, presque gêné par la taille des lieux, Akita s'ébourifa les cheveux voulant par là les remettre en place. Paradoxal.
Il chercha du regard d'autres élèves, et n'eut pas à attendre beaucoup : à cette heure ci ils se précipitaient presque pour rejoindre leurs camarades. Pathétiques. Akita essuya quelques regards interrogateurs sans broncher, il n'était pas d'humeur. Il ressera sa prise sur son sac et avança, sans savoir où aller ni pourquoi.

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Shin enchaînait les nuits blanches depuis un certain temps parce qu’il avait beaucoup de travail en retard mais cette fois-ci, il prenait bien soin de manger et de se laver pas comme lors de sa dépression nerveuse. Sauf que maintenant, le jeune homme devait vraiment faire une pause, cela devenait vital car il avait un de ses maux de tête ! Il se dirigea lentement mais sûrement vers la salle de bain où il prit sa douche puis il se dépêcha de se sécher pour s’habiller. Le gothique avait opté pour un t-shirt noir, un jean noir et ses New rocks sans oublier ses chaînes et ses mitaines. Il s’attacha les cheveux avec sa pince en argent puis il partit de sa chambre.

L’étudiant avait une sacrée migraine au point que la douleur lui brouillait la vue mais n’écoutant guère sa douleur, il voulut se diriger vers les jardins pour marcher un peu et s’aérer pensant que ça irait vite mieux. N’ayant pas le sens de l’orientation, il se retrouva dans le hall… très loin du lieu où il comptait se rendre. Bon bah… ce n’était pas si grave que ça puisque vers le portail, il y a de la verdure. Shin s’y rendit et s’allongea, dos contre un arbre puis il ferma les yeux… Il fut réveillé par une douleur au niveau de son genou. En effet quand on s’endort n’importe où il faut prendre garde à ne pas le faire dans un endroit peuplé, surtout à la sonnerie des cours en fait. Le gothique était donc très mauvaise humeur voir complètement exécrable mais s’il était totalement en tort…

« Putain ! Vous auriez pu faire attention ! »

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Quelque chose qui n'était ni plat comme le sol, ni dur comme le sol, mais au niveau du sol malgré tout, entra en contact avec la semelle d'Akita. Avant même qu'il n'ait le temps de baisser les yeux pour observer ce qui avait bien pu se mettre sur son chemin, une phrase vint heurter ses tympans, le giflant avec force :

-Putain ! Vous auriez pu faire attention !

Le regard de glace du garçon se posa sur une silhouette moche et informe, masse de cheveux et de vêtements noirs, parsemée d'artifices argentés. Aucun doute n'était possible, le type affalé par terre comme une larve était de ceux qui se voulaient sombre, très sombres.
Akita détestait les individus de ce genre, qui affichaient haut et fort leurs fringues noires et leurs accessoires ridicules pour clamer à qui voulait l'entendre qu'ils étaient mal dans leur peau. Ls se croyaient des poètes dramatiques, larmoyants, pitoyables créatures. Ce mec là, par terre, ne faisait pas exception, la preuve : il s'installait en plein milieu du passage à l'heure de pointe des élèves, tel un suicidaire s'affalant en travers des rails à l'arrivée d'un train. Et il se permettait d'insulter Akita, en plus. Il avait à ce point besoin de se faire entendre, à brailler comme un demeuré ?
D'une voix éraillée, rauque et pourtant peu forte, le garçon aux yeux aussi vastes et bleus qu'un lagon en antarctique lança :

-Ta gueule, sale gothique !

Akita aurait volontiers ponctué sa phrase cinglante d'un coup de pied dans la jambe qu'il venait d'écraser. Non pas qu'il ne lui arrivait jamais d'écraser une jambe sous ses converses, mais disons plutôt que pour une fois, il ne l'avait pas fait exprès. Pire : ce n'était même pas de sa faute. Alors autant profiter de l'avantage indéniable qu'il avait. Il était dans son droit d'insulter celui qui l'avait insulter. Pas de risque de se faire trop engueuler par un éventuel pion. Ca aurait été dommage le premier jour de cours, tout de même.
Remarque...si ça pouvait permettre à cette joyeuse bande de guignols qui passaient autour d'eux en faisant mine de ne rien voir, de comprendre qu'on ne se mettait pas en travers de la route d'Akita...Tant mieux, tout bénef' !

C'était important pour Akita de s'affirmer dès le début. Il ne voulait qu'une chose : vivre comme un étudiant presque normal, s'amuser, apprendre un peu, s'amuser, faire un peu ses devoirs, et faire chier le monde le soir. Tant qu'on lui laissait ça, pas de quoi s'inquiéter. Mais si d'autres têtes d'idiots, comme le type en noir et au teint pal installé à ses pieds, gâchaient le paysage, alors il devra sévir. Le jeune garçon n'avait pas la prétention, du haut de ses 18 ans, de mettre l'académie de Keimoo sous son joug cruel et sanguinaire...Non, il n'était pas comme ça. Mais qu'on le respecte, qu'on l'admire pour sa force de caractère, qu'on lui reconnaisse enfin de nombreuses qualités, ça oui, il voulait. Regardez donc ici, voilà Akita, le chien errant des quartiers les plus pourris, le loup muet qui se tait à la pleine lune pendant que les autres hurlent et jappent. Akita masqué, caché, à ne pas embêter.

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Shin n’aurait pas du s’endormir, cela lui aurait évité bien des problèmes… Surtout au portail, pas plus stupide comme endroit. D’ailleurs, s’il n’avait été là, le jeune homme ne se serait pas fait marché dessus et donc il ne serait pas de mauvaise humeur mais cela n’était pas le cas. Son réveil avait été causé par une douleur à son genou qui avait elle-même réveillait celle à sa tête. Le gothique, sorti de sa torpeur, avait proféré des paroles peu élogieuses qui ne lui ressemblaient guère. Au moment où il allait s’excuser, une remarque le stoppa nette. Ta gueule passait encore mais sale gothique, ça lui était resté au travers de la gorge. Heureusement que dans la bonne logique de l’étudiant, au lieu de répondre ou frapper, il préférait analyser d’abord mais avant tout, Il devait se relever. Shin décala sa jambe et s’appuya sur l’arbre pour se relever bien que ça tanguait légèrement.

Il put enfin regardait attentivement son vis-à-vis. Intéressant, le jeune homme ne l’avait pas encore vue à l’académie… Alors, il venait tout juste d’arriver ?! La catastrophe ! Il n’en ratait jamais une ces temps-ci… Il fallait qu’il présente ses excuses bien qu’il n’en avait pas très envie mais il n’en fit rien paraître. Après tout ce genre d’attitude envers les gothiques, il en avait essuyé pas mal. Aujourd’hui, il savait rester de marbre sur ces préjugés.

« Vous savez pas besoin d’être si désagréable… Je vous présente mes excuses, je n’avais rien à faire là, c’est vrai. »

L’étudiant épousseta vite fait son jean enlevant la poussière et les brindilles trainantes puis il se massa légèrement le genou pour faire disparaitre la douleur. En se relevant, il remit ses cheveux dans son dos, il y voyait certes plus claire maintenant. Le gothique le dépassait d’une tête… « Le » pas vraiment. Sa physionomie n’était pas celle d’un garçon comme il l’avait pensé plutôt mais celle d’une fille, en fait, la personne en face de lui tenait tout de l’androgyne. C’était intriguant, pas banale… Shin réfléchissait assez vite… comme c’était une nouvelle, elle ne savait pas vraiment où se trouvait le secrétariat, les dortoirs, les salles de cours et tout le reste. Au début, cela avait été dur pour lui aussi mais maintenant, il s’y retrouvait… à peu prés ? (il ne la perdra pas, je te le jure^^)

« Je sais qu’on a pas commencé sur de bonnes bases mais… pour me faire pardonner peut être pourrais-je vous guider dans l’académie ? »

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Intérieurement, Akita grogna. « Merde » devait être l'expression exacte illustrant le visage agacé et las qu'il arborait. Pas besoin d'être si désagréable ? Mais c'était lui, avec son visage aussi pâle qu'un mort, qui avait été désagréable en premier. Il devait probablement avoir envie de se faire taper pour oser être si hypocrite. Voilà qu'il s'excusait, l'idiot.
Le nouvel arrivant grimaça en entendant les paroles du gothique. C'était triste de voir à quel point il pouvait être faible celui là. Grand, certes, comme Akita le constata lorsque l'inconnu tout de noir vêtu se leva, mais faible sans aucun doute. Un gothique quoi.
Oui, Akita était un adepte des préjugés. Qui ne l'était pas, même un peu ?

Alors qu'il s'époussetait, comme soucieux de ne pas abimer ses beaux vêtements sombres, le grand type changea de regard, de manière infime et furtive. Une sorte d'étrange compréhension, d'analyse, brilla dans le fond de ses yeux durant un instant, et Akita fronça de nouveau les sourcils. Il le connaissait, ce regard. Et il le détestait. Qu'avait-il vu, ce gothique, à part un nouvel étudiant aux yeux bleus clairs, au torse fin sans un poil de graisse, et dont le visage anguleux et agressif aurait rebuté la plupart des gens normaux ?

Comme si cette attitude détestable, croisement entre l'hypocrisie, la faiblesse d'esprit et la fausse compréhension, n'était pas encore suffisante pour le grand gothique, ce dernier acheva de ruiner la matinée d'Akita en lui proposant de repartir sur de meilleures bases en lui faisant une visite guidée des lieux.
Le jeune garçon durcit encore son regard de glace et inclina la tête en arrière en retenant un grognement. Il devait se calmer, se contrôler. Ne pas envoyer de vanne ridicule, garder au creux de l'estomac cette colère qui montait. Lorsqu'on arrive dans un nouveau lycée, on est déboussolé. Tout le monde est déboussolé, sans exception. Alors pourquoi refuserait-il de l'aide?
L'idée d'être vu en présence d'un type peu fameux rebuta Akita pendant quelques secondes. Mais s'il ne s'agissait que de se faire mener jusqu'aux endroits clef de Keimoo, alors pourquoi pas. Il devait savoir où se trouvait l'accueil, les dortoirs, et le secrétariat. Voilà tout ce qu'il avait besoin de savoir.

-Déjà, tu arrête de me vouvoyer mec. Ensuite...

Il ne s'agissait que de se défaire de ses apriori sur les gothiques pendant quelques minutes. De mauvaises bases pouvaient tout aussi bien en être de bonnes, à la longue. Une altercation pouvait se changer en début d'amité.
Enfin, amitié était un bien grand mot. Il n'y avait AUCUNE raison pour qu'Akita devienne l'ami de ce gars en face de lui.

-...Je m'appelle Akita Moboshi. Et t'as vu juste, je suis nouveau ici donc j'aurais besoin d'avoir quelques indication.

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Aujourd’hui, Shin n’aurait pas du se lever… ou plutôt il aurait du aller se coucher. Mais quelle idée il avait eut ? Enfin, maintenant… C’était trop tard ! Le jeune homme s’était fait marcher dessus par une personne nouvelle dans l’académie et pour tout dire, fort intrigante bien qu’ils avaient très mal commencé leur rencontre et cela était entièrement de la faute du gothique. Forcément, il voulait se rattraper en lui proposant de le guider dans le bâtiment.

Quand Shin l’avait regardé de pied en cape, il s’était bien aperçu que le jeune en face de lui qui avait déjà un regard froid, s’était encore durci mais le gothique avait découvert son secret bien caché. Cependant, l’étudiant n’en dit rien et fit comme ci s’était un garçon. Après tout, lui s’habillait en noir et blanc et avait une mentalité bien à lui alors pourquoi les autres ne pourrait avoir leur propre style, quel qui soit ? Il ne faut pas s’arrêter à la simple apparence si on veut connaître la personne qui se trouve en face de nous.

Alors donc le jeune homme s’appelait Akita et il venait d’arriver. De plus, celui-ci acceptait son aide de le guider à travers le dédale de couloirs de Keimoo. Juste un point, Shin devait arrêter de le vouvoyer… euh, c’est possible ça ? Surement que non mais il allait essayer. En effet pour mettre de la distance entre lui et les gens qu’il ne connaissait pas, il avait tendance vouvoyé même si c’était lui le plus vieux.

« Je m’appelle Shin Masara et j’entame ma quatrième année ici. Je te propose d’aller au secrétariat en premier pour signaler que vo… tu es arrivé. »

Sa journée était peut être en train de s’améliorer mais sachant qu’elle venait à peine de commencer… Le jeune homme ne voulait pas être trop sur de lui parce qu’il y avait toujours quelque chose qui dérapait sinon ce n’était pas le quotidien du gothique. Bref passons. Il avait fait une mauvaise impression à Akita et elle allait rester jusqu’à ce qu’il s’en départisse. Il prit donc les devants pour lui montrer le chemin du secrétariat. Humm, tout ce qu’il espérait, c’était de ne pas tomber sur la vieille harpie bougonne sinon il allait se prendre des heures de colle vu comment il avait été très sympathique lors de l'inscription d'Emily… c'est-à-dire qu'il l'avait envoyé paître.

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Akita soupira en suivant le gothique, Shin Masara. Au moins il semblait disposé à l'aider. Au milieu des grands bâtiments, parmi les multiples coins de verdures balayés par un vent sec et frai, le garçon seul aurait eu bien du mal à s'y retrouver.
Le guide avait visiblement l'intention de le mener jusqu'au secrétariat. Pas une mauvaise idée ça, surtout qu'il allait devoir demander quelle chambre on lui avait attribuée. Ce serait aussi l'occasion de récupérer un plan des lieux, et...de recevoir son emploi du temps. A cette idée, Akita grimaça. Ses yeux bleus perçants se plissèrent comme sous une intense souffrance. Depuis quelques années, les cours étaient devenu son pire ennemi. Et la dernière fois qu'il avait assisté à une leçon de mathématiques remontait à...plusieurs mois. Pourtant ici il allait devoir faire un effort. Ses parents avaient insisté là dessus : ils acceptaient de l'inscrire à condition que ça lui soit bénéfique.
En gros, ne pas foutre en l'air son année scolaire comme à Tokyo.

-Dis moi, y'a combien d'heures de cours par jour environ ? Demanda le garçon en se passant une main ennuyée dans les cheveux.

Akita n'était pas du genre bavard pourtant. Et en temps normal il aurait abandonné là le gothique pour trouver lui même les réponses à ses questions. Mais ce jour n'était pas un jour normal. C'était le premier jour du reste de sa vie. Et il était fatigué.
La prochaine fois, se dit-il, il faudra se coucher tôt. La prochaine fois ? Quelle prochaine fois ? Il n'avait pas l'intention de débarquer dans une autre académie au milieu de l'année.

En avançant d'un pas traînant le jeune Moboshi regardait autour de lui, dévisageant ceux qui le dévisageaient, guettant d'éventuels individus retors prêts à la confrontation. Du coin de l'oeil il aperçut une silhouette plutôt longiligne et dont les cheveux longs et fins encadraient un visage masculin sur lequel flottait un sourire narquois. Ah, en voilà un. Les étudiants ici étaient loin d'être tous des anges alors. Et parmi les élèves modèles se cachait toute une population, visible, de gothiques, punks, minet et minettes, racailles ou encore artistes. Au moins, ça promettait de ne pas être ennuyant ici.

Akita reporta son attention sur le dos de Shin qui le précédait d'un pas ou deux. L'académie était grande, étaient-ils bientot arrivés ?

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Shin conduisait Akita vers le secrétariat tout en lui faisant une visite raccourcie des jardins puisqu’il s’était légèrement paumé mais bon… L’adolescent qui le suivait regarder attentivement les personnes l’entourant. C’est clair qu’à l’académie Keimoo, il y avait beaucoup de groupes différents, tous ayant leur qualité et leurs défauts mais chacun avait son originalité. C’est ce qui avait tout de suite plus au gothique à sa rentrée dans l’institut, cette différence de mentalité chez les uns et les autres, aucune uniformité.

Enfin, maintenant, le jeune homme commençait à s’intégrer dans le lycée et il essayait de faire des efforts constants, surtout pour les cours. Vous avez du le remarquer mais les cours et lui, ça fait deux voir trente-six milles en fait. A part la philosophie, la psychologie, le français et le japonais, on ne le voyait guère souvent dans les autres matières parce qu’il s’emmerdait royalement pendant ces heures là. Voilà pourquoi l’étudiant se tapait des migraines monstres à cause de ses nuits blanches à rattraper les leçons auxquels il n’était pas présent. Alors Shin ne put s’en pêcher de rire à la réflexion d’Akita pensant que s’il faisait comme lui question horaire, il n’irait pas loin sauf s’il voulait se faire réveiller en se faisant marcher dessus par un inconnu.

« Là-dessus, je ne suis pas la meilleure personne à questionner puisque je me pointe qu’aux cours auxquels j’aime aller sinon… je sèche le reste bien que je les rattrape après. Ah, voilà le secrétariat ! »

L’étudiant l’y avait conduit sans vraiment y faire attention. Un peu déçu d’être arrivé si tôt parce qu’il allait devoir se séparer de sa nouvelle connaissance sauf si Akita avait encore besoin de lui mais cela lui semblait peu probable à partir du moment où le nouvel arrivant aurait sa carte. Le gothique regarda vite qui y était. Ah, ça pouvait aller, c’était la jeune fille qui lui avait fait sauter une heure de colle de la vieille harpie.

« Bon, je vais te laisser puisque t’es arrivé à destination. Si t’as besoin de quelque chose, n’hésite pas. Bienvenue à Keimoo ! » Dit-il en souriant et en s’apprêtant à partir.

Spoiler:

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Akita entra dans le secrétariat après un vague regard en direction de Shin. Le gothique l'interrogeait du regard. Sans doute qu'il souhaitait poursuivre sa visite guidée. Mais le nouvel arrivant n'avait plus besoin de lui. Déjà, la secrétaire, jeune et souriante, lui tendait quelques papiers, notamment un plan de l'académie. Avec ça, il allait pouvoir explorer les recoins de son nouveau chez-lui sans avoir besoin de suivre un inconnu. Il était incapable de lui apporter des informations ne serais-ce que sur les cours...

-Merci mec, répondit simplement le garçon en esquissant un geste pour saluer Shin.

Akita s'empara sans un mot de toute la paperasse que lui donnait la secrétaire, qui ne cessa de babiller à propos de tout et de rien. Il ne lui accorda pas une seule seconde d'attention. Il avait hate de s'installer dans sa chambre. Le reste n'était sans doute pas aussi important.

Akita avait en fait déjà perdu une bonne partie de sa motivation. Autour de lui, il y avait trop d'activité, trop de gens qui le regardaient de travers, trop de gens qui se connaissaient et qu'il ne connaissait pas, trop de gens. Le besoin de trouver des repères devenait urgent. Vraiment urgent. S'éloignant à travers les couloirs, il regarda autour de lui. Et disparut en haut d'un escalier.