Tout ça pour une histoire de noms [Pv]

22h30. Déjà quarante-cinq minutes et cinquante secondes de retard. Ah, maintenant quarante-six minutes. Hoshiko soupira faiblement, lâchant enfin sa montre des yeux. Fixer la montre pour en décomposer tous les centièmes de secondes n'allait rien changer. Tout ce qu'elle y avait gagné, c'était de connaître par coeur le moindre défaut de ce stupide cadran rond. Malheureusement, cela n'allait pas effacer l'atroce vérité. On lui avait posé un lapin, et un beau en plus ! Afin de s'assurer qu'elle ne s'était pas trompée d'heure, ou même de jour, on ne sait jamais, elle sortit son portable de sa poche. Pour la dizième fois depuis au moins une demi-heure, elle relut le texto qu'on lui avait envoyé.

"- Hi Hoshi ! Dis, tu voudrais pas qu'on passe la soirée ensemble genre... pour aller en boîte ? J'ai envie de m'éclater alors je compte sur toi !! On se rejoint dans le parc à 21h45 ? Ce soir bien sûr, n'oublie pas ! A+ de Naomie"

Et maintenant, c'était qui d'elles deux qui avait oublié hein ? Alors là, elle risquait de s'en souvenir pendant un moment de ce coup. Jouant des touches de son téléphone, l'adolescente chercha le numéro de son amie. Elle l'appela et, comme par hasard, tomba sur le répondeur. Pas la peine de laisser un message. Mince, et dire qu'elle s'était battue afin de pouvoir venir ! L'idée de repartir après une heure d'attente ne l'enchantait pas. Tout le monde allait lui demander des détails sur sa soirée et elle se voyait mal répondre : "oh bah je suis rentrée au bout d'une heure parce qu'on m'a oublié." Plutôt mourir que de l'avouer. D'un autre côté, Hoshiko avait bien envie de profiter de sa soirée. Sa semaine avait été très stressante au lycée et il fallait qu'elle décompresse. Et puis... elle était habillée, maquillée, prête à sortir ! Pourquoi gâcher autant de temps à se préparer ? Comme elle savait à quel point son amie avait le chic pour organiser des plans douteux, elle avait prévu le coup. Habillée d'une chemise blanche à fines rayures à peines visibles, elle avait posé dessus un gilet smoking noir. Cela lui laissait un large décolleté mettant en valeur ses atouts féminins. Avec cela, elle portait un short en jean foncé court qui montrait ses jambes fines. Pour finir, elle avait chaussé des bottes marrons virant au noir qui lui arrivaient mi-mollet. En clair, elle était prête à se rendre n'importe où pour faire la fête. Et c'est d'ailleurs ce qu'elle allait faire.

Quittant le parc dans lequel elle avait attendu pendant trop longtemps, elle se dirigea vers les rues principales. A cette heure, la nuit ne faisait que commencer ! Boîtes et bars étaient à peines ouverts et c'était mieux ainsi. Suivant la lumière des réverbères ainsi que celle des établissements, la jeune fille parcourut la ville de long en large. Rien ne lui convenait. Et question boîte peu fréquentables, elle s'y connaissait. On lui avait énuméré de A jusqu'à Z tous les coins dits "craignos" qu'il fallait absolument éviter. Et dans l'aspect nul, on citait les boîtes où l'alcool était trop cher, celles où la musique n'allait pas plus loin que Claude François, ou encore celles où les petites racailles s'amusaient à mettre le bazar toute la soirée. Rassurez-vous, la japonaise n'avait rien contre Claude François hein ! Seulement voilà, danser sur ce style de musique devient rapidement lassant quand le DJ n’a rien d’autre dans son répertoire musical. Et ces pour ces différentes raisons qu’Hoshiko avait un mal fou à satisfaire ses exigences. Au bout de quinze minutes d’intenses recherches, elle finit par abandonner. Si dans cette rue, elle ne trouvait pas son bonheur, elle rentrerait chez elle, tant pis ! Et là, miracle. Le devant du bâtiment était attirant et la file de garçons aussi. Pas besoin d’aller plus loin, elle allait passer sa soirée ici. La lycéenne rejoignit la file d’attente et fut invitée à rentrer en moins de deux minutes. Elle déposa son sac à l’accueil en prenant soin de mettre portable et porte-monnaie dans ses poches. La fille qui s’occupait des vestiaires lui donna en échange un ticket qui lui permettrait de récupérer ses affaires à la sortie.

A cet instant, la karatéka pouvait encore s’amuser comme il se doit. La musique passée était sympa, le dernier tube que tout le monde écoutait et qui avait le mérite de bouger. Il y avait déjà pas mal de monde sur la piste de danse à se trémousser dans des gestes aussi variés qu’intéressants. Alors, par quoi allait-elle commencer ? Sa gorge était sèche et elle avait bien l’intention de boire quelque chose et maintenant. Le bar fut alors son premier objectif. S’appuyant sur le comptoir, elle monta sur l’une des chaises hautes disposées en face. Le serveur vint aussitôt à sa rencontre et elle en profita pour commander un vodka-orange, l’un de ses mélanges préférés. Elle fut servit rapidement et laissée seule avec sa boisson comme seule compagnie. Mine de rien, c’était déprimant de passer la soirée ainsi. Soupirant faiblement, Hoshiko préféra boire d’une traite son cocktail plutôt que de s’occuper de sa solitude. Tandis qu’elle était plongée dans ses pensées, un gars à l’air un peu louche vint l’aborder, un sourire effrayant aux lèvres.

- Salut ma belle, t’es toute seule ?
- Oui, en effet, se contenta de répondre l’intéressée.
- Ça te dirait que je te tienne compagnie ma jolie ? J’ai mal au cœur rien que d’imaginer une poupée comme toi sans personne pour la dévorer des yeux.

Là, d’eux deux, c’était plutôt elle qui avait mal au cœur. Sa façon de draguer était vraiment minable, c’était tout ce qu’on pouvait lui reconnaître. Si elle devait se le coltiner toute la soirée, ce n’était même pas la peine. Faisant mine de prendre son verre pour s’éloigner, le Don Juan de service chercha à la retenir. Grossière erreur de sa part. En un tour de manche, la japonaise eût tôt fait de lui retourner le bras. Un petit avertissement pour tout ceux qui essayeraient de la mettre dans leur lit pour la nuit. Alors qu’elle longeait le comptoir pour se trouver une nouvelle place, Hoshiko fut interpellée par une jeune fille qui semblait avoir déjà bien inauguré sa soirée. Bien qu’un peu surprise, elle acquiesça sa demande d’un signe de tête.

- Oui je connais plusieurs cocktails que tu connais peut-être. Il y a le malibu avec de la grenadine et de la bière. Et si t’es pas une amatrice, tu peux prendre un perroquet avec du pastis, de la menthe et de l’eau fraîche.

Bon certes, le dire n’allait pas faire savoir à l’inconnue ce que c’était. Alors, pour la seconde fois de la soirée, la karatéka fit signe au serveur et lui commanda deux perroquets. Encore, il fut d’une rapidité exemplaire et lui servit sa commande alors qu’elle le payait. Elle tendit alors l’un des verres à la jeune fille en souriant.

- Tiens goûte, tu devrais aimer. Au fait, je m’appelle Hoshiko T’yae, du lycée Keimoo, précisa-t-elle en souriant de nouveau. Et à qui est-ce que j’offre un perroquet ?

Ah mais tiens, c’était la fille qui avait une poigne assez conséquente étant donné qu’elle avait failli mettre à terre un des nombreux lourds qui étaient forcément obligés d’être présent dans n’importe quelle boîte. Un sourire amusé passa sur les lèvres de la jeune femme. D’un côté, il y avait une adepte de la violence verbale pour montrer son enervement et de l’autre, une fille qui cognait certainement avant de demander des explications. Oui bon d’accord, c’est peut-être un peu simplet comme description mais l’essentiel y était et c’était certainement le plus important.

Mais bref, là n’était pas le sujet de conversation et Mary écouta les explications de la demoiselle avec un sourire béat sur le visage. Qu’est ce qu’elle était attendrissante ainsi, telle une élève modèle buvant avec intêret les explications de la prof. Buvant… C’était le mot oui. La jeune demoiselle trouva alors utile de commenter chacune des idées de son interlocutrice qui soit dit en passant, la prennait quand même un peu pour une neuneu de base. Tout le monde connaissait le malibu, Mary la première. Ah mais oui, c’était vrai, elle avait dit que Mary connaitrait peut-être et elle ne s’était pas trompée… Mademoiselle Douglas pouffa alors toute seule de rire avant de préciser, armée d’un grand sourire.

« Yes. Malibu is internatioooonal »

Ah ? Vous ne le saviez pas ? L’alcool réveillait en elle une nostalgie du pays et elle se sentait obligée de placer quelques phrases par ci par là dans sa langue maternelle… Non en fait, c’était un coup de folie parce que ça avait plus de classe ainsi.

« Oh oui. Un perroquet ça sonne bien. Ca fait exotique, c’est ce que je voulais ! »

Elle n’était pas une grande amatrice du pastis mais ma foi, vu l’état dans lequel elle était, tout pouvait passer là. Et ce fut donc avec un regard emerveillé qu’elle regarda avec attention la boisson qui prenait place devant elle.

Et suivant les recommandations de la dénommée Hoshiko, elle prit son verre avec la ferme intention de décider si oui ou non ce coktail méritait son nom. Une gorgé ne fut pas suffisante pour se rendre compte du goût mais il était trop tard, la table ayant déjà attiré son verre qu’elle avait reposé.

« Moi c’est Mary. Merci beaucoup pour le perroquet, je te le revaudrais ! »

Sur ces quelques mots, elle entama son verre, le vidant à moitié… Mary ne faisait jamais dans la modération, et quand elle commencait, elle ne s’arretait plus, préférant l’excès à la retombée.

« Pastis petit pastis, je te finirais »

C’était juste une information, juste chantonnée. Elle devenait folle il fallait croire, s’adressant à son verre comme s’il pouvait la comprendre. Mais oui il pouvait . Bien sur. Il était digne de sa compagnie ! Oui parce qu’après tout, un verre était généralement le compagnon idéal pour une fille comme elle. Il ne se vexait pas et même s’il était silencieux, Mary pouvait se faire la conversation toute seule.

« A moi maintenant ! »

A elle de quoi ? Bah à votre avis, à elle de lui faire découvrir un truc plaisant. Elle se souvenait d’un coktail qu’elle avait gouté et qui lui avait plu à un point incomparable. Pourtant, en temps normal, elle n’était plus adepte de la vodka étant donné les mauvais souvenirs qu’elle avait pu avoir avec. Subir une de ses pires cuites avec cet alcool, ça n’aide pas forcément les affinités… Mais zut, comment ça s’appelait déjà ? Il y avait du citron associé avec un autre truc mais quoi ?

« Zut j’me souviens plus. Par contre, ya un coktail maison qui est trop bon, ça te donne un goût de fraise tagada et c’est à tomber. »

Mais cependant, elle stoppa ses paroles histoire de laisser le temps à la jeune fille de s’adapter à son flot incompréhensible de parole.

[C’est un peu petit. J’ai perdu l’habitude de faire un Rp avec une Mary –normale- x)]

Décidément, cette fille était pour le moins amusante. Au moins, elle mettait un peu d'ambiance à cette boîte ! Elle semblait vraiment trop enjouée, était-ce à cause de l'alcool ou son état naturel ? Peu importe. Dans tous les cas, Hoshiko la trouvait plutôt sympa. Tandis qu'on lui parlait, elle put apprendre deux choses assez importantes. De une, avec l'accent qu'elle avait, l'inconnue devait être d'origine anglaise, ou même américaine peut-être. En tout cas, si c'était une adolescente étrangère, elle ne devait sûrement pas s'être inscrite dans n'importe quelle académie. De plus, la plus proche des écoles hors de prix était évidemment Keimoo. Alors, peut-être qu'elle était aussi au lycée. Cependant, la japonaise ne l'avait jamais vu auparavant. Elle devait sûrement se tromper, quoi que... Enfin bon, la deuxième chose qu'elle apprit fut bien sûr le nom de son interlocutrice. Mary était un joli prénom, elle l'aimait bien. Au Japon, quasi aucune fille ne s'appelait Mary alors ça fait tout de suite rare. Oui, rare, c'était le mot juste. Et puis elle semblait être quelqu'un d'original, donc c'était parfait.

Tout ça pour dire que la dénommée Mary lui plaisait bien. Peut-être qu'elle pourrait passer la soirée avec elle. Cette idée traversa la karatéka l'espace d'un instant. Qui sait ? Comme ça elle ne serait pas toute seule. Mais non, ne sautons pas hâtivement aux conclusions ! Mieux valait d'abord savoir quel genre de fille c'était avant de décider de l'accompagner jusqu'à la fin de la soirée. Lorsque Mary lui assura qu'elle lui revaudrait le perroquet, Hoshiko se contenta d'hocher négativement la tête. Elle le faisait par plaisir, ce n'était pas la peine de la remercier de la sorte. Après tout, son porte-monnaie était largement plein alors ce n'était pas un verre de plus qui allait la ruiner. Elle avait de quoi faire la fête pendant encore un long, long moment. Sans un mot, elle porta alors le verre de pastis dilué à ses lèvres. Pas besoin de parler, Mary comblait très bien la conversation toute seule. La jeune fille préférait l'écouter en silence. Elle but lentement sa boisson alors que son interlocutrice l'avait déjà avalé depuis belles lurettes. Puis, voilà qu'elle voulait faire quelque chose. Intriguée, Hoshiko reposa son verre dans lequel il ne restait désormais plus une goutte. Fraise tagada ? Ah, ça lui disait vaguement quelque chose ! Il lui semblait avoir déjà goûté quelque chose avec ce goût là. Et elle avait raison, c'était tout simplement délicieuse. Esquissant un sourire, elle se tourna alors vers le comptoir. Combien de fois ce pauvre serveur allait-il devoir la servir ?

- Vous voulez quelque chose mademoiselle ? Demanda-t-il en ramassant leurs verres vides.
- Une vokda bonbon s'il-vous-plaît. Avec une bonne dose de fraise tagada.
- Veuillez patienter une minute, je vous apporte ça tout de suite.

Comme exigé, l'adolescente repporta son attention sur Mary en attendant que l'alcool soit servi. Cela risquait de prendre un petit peu plus de temps que le perroquet. Bon, une minute de plus grand max. Et comme elle n'était pas pressée, ce n'était pas un problème. C'est pourquoi elle engagea à nouveau la conversation avec Mary comme cette dernière attendait seulement ça.

- Je vois de quoi tu parles, j'en ai commandé au serveur. Cela te dit qu'on partage ? Cela ne me pose pas de problèmes, j'ai de quoi faire question économies.

Non, bien que cela puisse être interprété de la sorte, ce n'était pas un moyen pour Hoshiko de se vanter d'une quelconque richesse. Oui, il y avait de l'argent dans les comptes de la famille T'yae, mais pas besoin de le crier sur tous les toits. Et puis après tout, quand on est à Keimoo, c'est quelque chose de tout à fait normal. Là-bas, tous les élèves sont riches ou même millionnaires alors bon. A ce moment, le barman revint à la charge en posant d'un geste vif le verre de vodka. la jeune fille le prit, observant la couleur rosée qu'avait prit l'alcool incolore. C'était vraiment sympa à voir. Elle en prit une gorgée et la vodka descendit le long de sa gorge, la réchauffant de l'intérieur. Quant au goût de la fraise tagada, il resta dans sa bouche à son plus grand plaisir.

- Hum, c'est vrai que c'est à tomber ! Tiens, je te laisse la fin du verre si tu veux.

Hoshiko préféra s'en tenir là pour les boissons. Pas qu'elle partait facilement, au contraire. Néanmoins, elle était une petite consommatrice. Ce genre de chose, ce n'était pas trop son fort. Elle préférait les petites doses, même si elle supportait bien l'alcool. Eh oui, c'était comme ça. Reposant le verre devant Mary, la karatéka lui sourit à nouveau avant de détourner la tête vers la piste de danse. Elle avait bien envie de danser aussi tiens. Se dégourdir les jambes sur une musique sympa lui disait bien.

- Dis, tu veux aller danser après ? Proposa-t-elle gentiment à Mary.

L'avantage, c'est que Mary n'avait pas besoin de commander les boissons parce qu'elles arrivaient presque instantanément devant elle sans qu'elle ait besoin de lever le petit doigt (juste l'avant bras pour pouvoir porter la boisson à ses lèvres). Loin de là l'idée de profiter de tant de gratitude mais quand même, elle n'allait pas refuser, trop gonflée ou heureuse de ce petit plus. Peut-être que c'était les deux aussi.

Aussi ce fut avec un sourire léger mais certain qu'elle regarda sans se poser de question la dénommée Hoshiko demander un verre. Enfin elle supposa que c'était un verre qu'elle lui demandait n'est ce pas ? Elle n'allait tout de même pas draguer le serveur devant elle hein ? Apparemment non parce que deux phrases échangées plus tard et elle était déjà de nouveau face à elle, l'informant comme elle s'en doutait de ce que Mary avait pu déduire.

Elle se contenta d'hocher la tête, avant de se rendre compte qu'elle acquiessait volontairement pour la première remarque. Oui parce que la question du partage ne se posait même pas. La jeune anglaise pouvait boire n'importe quoi du moment qu'elle connaissait l'origine de la boisson.

« Attends rassure moi. T'as quand même pas fait un complot avec l'autre pour me droguer hein ? »

L'autre ? Le serveur qu'elle avait désigné d'un bref coup de tête et qui s'était senti visé, se dirigeant par le même coup vers Mary.

« Eh non, désolée mais ma commande est déjà passée »

Devant son regard perplexe étant donné qu'il n'avait encore jamais vu cette fille au cours de la soirée, Mary eut la bonté de répondre à sa question muette en désignant Hoshiko d'un coup de tête (encore une fois mais on ne se refait pas).

« Ouais, on est ensemble ».

Pour la commande hein. N'allez pas de suite vous imaginer toute sorte de chose. Et pour donner de l'appui à ses paroles, elle prit le verre que lui avait laissé la jeune femme avant d'en boire une gorgée.

« Ah ouais, mais c'est même pas ce qu'on m'avait fait. C'est différent »

Différent ou la relativité. Pour les gens normaux, ce qui était différent était mauvais. La danse ? Elle se leva de son tabouret quelques instants avant de répondre à la jeune femme. Et aussi vite qu'elle s'était levée, elle se rassit, non sans moults mouvement de bras.

« Houla. Je crois que je vais attendre moi »

C'est pas qu'elle était pas en état mais presque. Après, elle pouvait toujours aller sur la piste de danse et tomber dans les bras du premier inconnu mignon mais non. Pas ce soir mais c'était une excellente idée qu'elle aurait toujours l'occasion d'essayer et peut-être même d'approuver une prochaine fois.

(Désolée c'est court et j'sais pas si je fais avancer beaucoup le truc.. Mais si je poste pas ajd, je sais pas du tout quand je poste... Si ça va pas, tell me ^^).

Il fallut quelques minutes à Hoshiko pour se rendre compte de l'idiotie de sa question. En effet, Mary ne semblait pas tellement en état de tenir trop sur ses jambes alors danser... mieux valait attendre encore un peu. Bien qu'un peu déçue, la jeune fille ne le fit pas savoir. Elle se contenta de se retourner vers le bar, ce qui fit aussitôt réagir le serveur. D'un pas actif, il s'approcha d'elle afin de répondre à une éventuelle commande. Remarquant ce geste, elle leva la tête en lui adressant un regard interrogateur. Puis comprenant où il venait en venir, elle hocha la tête en signe de négation. Pour le moment, deux verres seraient sûrement suffisants, surtout qu'elle s'était déjà payée un vokda-orange quelques minutes plus tôt, avant d'être grossièrement interpellée par le dragueur de service. D'ailleurs, où était-il passé celui-là ? Depuis qu'elle lui avait tordu le bras, il ne s'était pas montré. Il devait avoir compris le message on ne peut plus clair de sa proie. Tant mieux pour lui, il ne risquait pas de se retrouver à l’hôpital pour le reste de la soirée. Après tout, malgré sa force, la karatéka n’aimait pas se battre en dehors du dojo familial.

- Ce n’est pas grave, déclara-t-elle à Mary en souriant. On peut y aller plus tard si tu ne te sens pas bien pour le moment. Après tout, la soirée ne fait que commencer.

En effet, elles auraient le temps bien plus tard se rejoindre la piste de danse. Du moins, elle l’espérait ! A cause –ou grâce- à son côté fêtard, l’adolescente aimait danser lorsqu’elle sortait. Néanmoins, l’idée d’y aller seule ne lui plaisait pas tellement. C’était plus un moyen de se taper l’affiche plutôt que de s’amuser. C’est pourquoi elle préférait rester assise sur sa chaise haute, à côté du comptoir. Elle appuya d’ailleurs son coude sur celui-ci, observant l’aménagement de la boîte de nuit. Au plafond, il y avait une dizaine de spots lumineux qui diffusaient des lumières tantôt rouge, verte, bleu etc. Un peu plus loin, un étage avait été disposé en tant que coin détente de la pièce. Malheureusement, l’endroit était déjà bien occupé par une bande de jeunes qui n’allaient sûrement pas décoller de là avant la fermeture des lieux. Bah, ce n’était pas tellement un problème. Pour le moment, la boîte était plutôt bien fréquentée. Pas de racailles ou de turbulents en vue, ce qui était un bon point. Que des gens qui avaient envie de s’amuser entre eux, rien de plus. Alorss qu’elle divaguait légèrement sur ce qui se passait autour d’elle, Hoshiko ne sentit même pas l’arrivée de deux garçons sur sa droite. L’un à côté de l’autre, ils vinrent s’arrêter juste devant Mary et elle, ce qui lui fit enfin remarquer leur présence. Le premier était grand, fin avec des lunettes de star noires opaques sur le nez. Il possédait une chevelure blonde en bataille et affichait un sourire assuré. Son copain était tout aussi frimeur mais avec des cheveux noirs de jais et de beaux yeux bleu azur. Au moins, ils avaient le mérite d’être assez mignons. Comme le blondinet devait être celui qui dirigeait son copain, c'est lui qui prit la parole en premier.

- Bonjour mesdemoiselles, dit-il en les saluant d'un signe de sa main gantée. Vous êtes des habituées de la boîte ? Je ne vous ai jamais vu auparavant... Pourtant, des beautés comme vous ne m'auraient pas échappé.
- Personnellement, c’est la première fois que je viens ici, précisa la japonaise avec un sourire plutôt timide.
- Je me disais aussi, renchérit le brun.

D’un geste qui se voulait sûrement amical, il passa son bras autour des épaules d’Hoshiko. Cette dernière se raidit instantanément, n’appréciant pas cette initiative. Néanmoins, elle se retint de faire comprendre à ce garçon le fond de sa pensée. Le blond, à l’inverse, se rapprocha de Mary avec son air de star hollywoodienne. Ces deux là étaient vraiment très entreprenants, peut-être même un peu trop. Pour le moment, heureusement pour eux, ils ne se montraient pas trop collants. Mais vint alors la question fatidique, qu’ils devaient sûrement se poser depuis qu’ils les avaient repérées.

- Et vous êtes accompagnées ?

hrpg: désolée c'est pas terrible xD

Ah bon ? La soirée ne faisait que commencer ? Mary avait pourtant l'impression de l'avoir déjà bien entamé. Ainsi, devant la précision de cette âme généreuse qui lui avait fourni tout juste ce qu'il fallait à la jeune anglaise pour ne pas retomber dans la sobriété, elle eut un sursaut de rire qui se transforma rapidement en une crise ingérable le temps d'une trentaine de secondes. Trente secondes, ce n'est pas grand chose n'est ce pas ? Mais tout est variable. Trente secondes d'orgasme, c'est peu. Trente secondes à embrasser un mec dont l'objectif et de vous étouffer, c'est long.

Mais ce ne furent pas ces pensées qu'elle rapporta à la brunette, d'abord trop incapable de les formuler correctement sans passer pour une perverse et également parce que l'idée de formuler de telles informations ne lui vint même pas en tête. A chacun ses exemples pour démontrer la variable du temps. Surtout qu'après coup, si elle mentionné l'existence de tels propos, Hoshiko aurait bel et bien pu la prendre pour une folle totale étant donné que la relativité était tout à fait propos.

A près un magnifique silence où purent se mélanger embrouille et inutilité, Mary se contenta :

« Oui bien sur, la soirée ne fait que commencer. »

Ironie ou pas ? Mary était tellement inconsciente qu'elle ne savait même pas elle même comment elle prendrait ce qu'elle disait. Autrement formulé, Mary n'arrivait tout simplement plus à différencier le lard du cochon qu'elle même formulait et ça lui retomberait dessus tôt ou tard. Oui parce que forcément, il allait bien y avoir un moment où se sachant plus trop bien ce qu'elle disait, une personne peu engageante prendrait très mal ses paroles. Je ne dis pas que je prédis l'avenir, juste qu'en soirée, il y a toujours un rageux bourré qui prendrait n'importe quelle remarque peu glorifiante pour lui -à juste terme- et qui le ferait savoir en cognant. Non ?

Aïe aïe aïe. Toutes ces reflexions profondes lui montaient à la tête. C'était pas bon du tout. Mary inspira quelques secondes tout en gardant les yeux fermés. Mieux valait ne pas la déranger quand elle était dans cet état sauf que ce fut précisement à ce moment là qu'un duo s'approcha dans l'unique but de chopper pour la fin de soirée. Enfin, c'était ce qu'elle pensa mais deux mecs qui arrivent, sortent des répliques déjà vues et revues et qui, touche finale, montrent que leurs choix diffèrent en matière de fille -l'un allant vers Hoshiko, le deuxième vers Mary-, c'est forcément louche et c'est évidemment une preuve d'une concertation précedente.

La jeune anglaise assista au début d'échange d'un oeil neutre, trop occupé à se controler d'un point de vue acceptation de l'alcool. Elle aurait du manger, elle le savait !

« Et vous êtes accompagnées ? »

Là, c'était la question à la con de trop. Despérée, Mary se demanda d'abord pourquoi certains mecs mignons s'acharnaient encore sur ces techniques de drague à la con. Si ça marchait sur les filles interessantes, ça se saurait depuis bien longtemps. Sauf que ce n'était pas le cas et ces essais bidons pour engager la conversation était lassant. Et après ces reflexions existencielles auxquelles elle n'aurait jamais de réponse, elle s'adressa pour la première fois aux mecs en question.

« C'est tellement dommage que vous trouviez le courage de faire le premier pas pour aussi peu de profondeur dans vos paroles. Quel gachis ! »

Et c'était vrai. Nan sérieusement, elle aurait vraiment pris beaucoup de plaisir à se laisser draguer mais pas par aussi peu d'originalité.

(HJ > Si tu veux que je fasse réagir les deux mecs ou si tu veux le faire, préviens moi et je laisse ou change selon ta préférence ^^. Désolée du temps de réponse et de la longueur ^^').

Depuis qu'Hoshiko sentait une présence à ses côtés, elle s'était considérablement raidie. C'était une réaction physique qu'elle avait instinctivement. Quand on s'approchait trop d'elle, son corps avait la mauvaise manie de devenir aussi immobile qu'une statue de marbre. Elle ne pouvait pas s'empêcher, c'était comme ça. Et là, comble de l'horreur, c'était un parfait inconnu qui se permettait pareil geste. Il ne semblait même pas se rendre compte à quel point sa proie était gênée. Il gardait son bras enlacé autour de ses épaules, l'air de dire "je te tiens ma mignonne". Avec un sourire charmeur qui ne trompait personne, il alternait son attention entre son copain et sa nouvelle protégée. A cette dernière, il élargissait son sourire jusqu'à montrer toutes ses dents. Au moins, elles avaient le mérite d'être aussi blanches que dans les pubs pour dentifrice. Combien de temps devait-il mettre pour les garder dans un tel état avec la tonne de nicotine qu'il devait s'enfiler dans ce genre de soirées. Car les dents immaculées ne suffisaient pas à enlever l'odeur de cigarette qui émanait de son blouson. Tandis que le blondinet s'amusait à poser la question revue cent fois dans les films genre vaudevilles à l'américaine dont les adolescentes de quatorze ans étaient fans, la jeune fille chercha à savoir le nombre de "mort en bâton" que le brun devait fumer tous les jours. Le nombre grimpa à une vitesse folle dans sa tête pour s'arrêter à environ un paquet et demi. Enfin ce n'était que des suppositions après tout.
Et là, elle fut soudain tirée de ses pensées par une phrase qui fit tilt dans sa tête. Reprenant ses esprits, elle se tourna vers Mary en affichant de grands yeux éberlués. Pour sa part, elle n'aurait jamais osé dire cela aux garçons. Toutefois, il fallait avouer que sa méthode à elle n'était pas forcément mieux. Même si elle n'aimait pas frapper les civils sans raison, c'était parfois nécessaire quand des pots de colles ne voulaient pas lâcher l'affaire. Pour le moment, les deux adolescents, voir adultes, n'avaient pas encore dépassé la limite du raisonnable. Et bien qu'Hoshiko n'apprécie pas vraiment qu'on l'enlace de la sorte, elle ne disait rien car, contrairement au dernier demeuré de la boîte, ces gars là avaient un certain charme en leur faveur. Néanmoins, à peine la jeune anglaise eût-elle terminé sa phrase que son accompagnatrice fut contrainte de porter une main à sa bouche pour se retenir de rire. Il était que leur méthode de drague était tellement dépassée qu'elle en devenait ridicule. Ce n'était pas faute d'essayer peut-être, mais l'originalité était quand même plus sympa que les phrases cultes qui ne marchent que sur les filles naïves ou désespérées.

-... Eh ben pour une fille t'es loin d'être du genre délicate, fit remarquer le blond en fronçant les sourcils -bien que difficile à discerner par dessus ses lunettes de mouche-.
- T'as choisis, tu gardes Mike, répliqua son copain avec un sourire de satisfaction.

Petite phrase de trop. Réagissant au quart de tour, la tête de la japonaise effectua une parfaite rotation de 90° alors que son regard se plantait dans les iris bleutés de son interlocuteur. Elle espérait avoir mal entendu car sinon, ce garçon était de loin un véritable demeuré. Intriguée, ce fut à son tour de montrer un signe de mécontentement. Qu'on la sélectionne comme une tranche de jambon était loin de lui plaire. Après tout, elle n'avait pas une étiquette de collée sur son front indiquant sa bonne qualité et son prix "défiant toute concurrence". S'il y avait bien une chose que la karatéka ne supportait pas, c'était bien qu'on rabaisse les femmes à de la simple marchandise pas chère et facile à dénicher.

- Pardon ? Je crois ne pas avoir bien entendu ce que tu viens de dire...
- Bah quoi ? Demanda le brun en se tournant vers son interlocutrice. Bah ne t'en fais pas, c'est une plaisanterie. Au fait, ton nom c'est...?
- C'est enlève ton bras de mon épaule tout de suite.
- Ravie de te rencontrer aussi, railla-t-il avec ironie.

N'attendant pas qu'il s'exécute, Hoshiko descendit de son siège en faisant glisser le bras qui la retenait prisonnière. Dans un éclair de lucidité, le brun ne daigna pas la retenir et la laissa rejoindre Mary. D'un bref "excuse-moi", l'adolescent demanda au blondinet de dégager le passage et par la même occasion, de partir si possible. Mais il ne sembla pas de cet avis là et resta devant la lycéenne. Toujours en souriant, il passa un doigt sous le menton d'Hoshiko. Cette dernière écarquilla les yeux devant tant d'audace et serra les poings pour se retenir de frapper ce malotru. Casser le bras d'un garçon lui avait suffit ; elle ne comptait pas réitérer son geste si elle pouvait s'en passer. Or, la tentation était grande. Il lui forçait la main, la repoussant dans ses retranchements. S'il continuait ainsi, il allait se retrouver avec sa botte dans le visage et ses lunettes de soleil n'allaient être un vieux souvenir. Hoshiko n'était pas du genre à se laisser faire par la gente masculine mais ça, il ne semblait pas s'en rendre compte.

- Bon écoute. On ne vous rien de mal, on vient juste passer du bon temps avec des jolies nanas donc pas la peine de se fâcher pour ça. Tu retournes avec mon pote et on oublie ça tu veux ?
- Ou sinon quoi, tu vas me frapper c'est ça ? Répliqua-t-elle en riant, amusée par cette remarque.

S'il croyait l'impressionner, c'était qu'il était bien prétentieux. Rien qu'à le jauger, l'adolescente ne le voyait pas tenir plus de cinq minutes face à elle. Et encore, elle était généreuse dans ses calculs. Mais après tout, il pouvait toujours tenter sa chance, à ses risques et périls.

- Mary, ça te dit qu'on s'en aille ? Finit-elle par demander à sa (peut-être) nouvelle amie.


(hrpg: non c'est bon ne t'en fais pas. Pour le temps de réponse et la longueur ce n'est pas grave, je sais être patiente ^^)