La chasse aux choux ! [PV Lazado]

Lazado soupira encore une fois en réajustant la capuche sur sa tête. Mais quelle idée l’avait traversé pour qu’il sorte avec ce si mauvais temps ?! Il y avait beaucoup réfléchi, pesant le pour et le contre toute l’après-midi… Et il aurait dû se tenir à sa première décision. Certes, il venait tout juste d’arriver a Keimoo, donc visiter les alentours, et principalement la ville était une bonne chose, mais il aurait dû se méfier ,encore plus que ce qu’il n’avait déjà fait, de ces nuages gris noirs qui déversent sur cette ville de grosse gouttes, mouillées pour couronner le tout. En plus, ses cheveux allaient être trempés par cette pluie, et ça il ne l’accepte pas !!
Maugréant une énième fois, Lazado releva la tête pour apercevoir une petite pâtisserie, « Del Lys » de son nom. Un fin sourire éclaira son visage, après tout, un peu de chaleur et quelques pâtisseries ne lui feront pas de mal.
Il entra doucement dans la boutique, regardant pensivement les différents étalages qui présentaient un large choix, mais son regard s’attarda sur deux petits chou a la crème, les seuls restant en boutique. Il soupira, hésitant, puis se décida, quasiment personne n’était présent, et avec cette averse, la clientèle ne se ruera pas sur ces petit choux.

Il remercia la personne et alla s’assoit tranquillement sur une des tables vides, quasiment toutes l’étaient. Alors qu’il commençait sa première pâtisserie il entendit :

-La place est libre en face de toi ?

Il releva son visage pour croiser un jeune homme, habillé de vêtements punks et trempé des pieds a la tête avec un étrange sourire sur le visage. Il évita de justesse qu’une moue de dégoût ne vienne prendre place sur ses lèvres. Avalant sa bouchée il dit, d’une voix condescendante et ennuyée, alors que son vis a vis avait déjà pris place en face de lui :

- Mais bien sûr…

Alors qu’il allait continuer à manger, l’apparition se mit a parler assez vivement :

- Tu t’appelles comment ? Moi c’est Eliott mais tout le monde m’appelle Elio mais on peut aussi me surnommer Lili ou Lio …enfin c’est une longue histoire. C’est la première fois que je te vois ici, t’es nouveau dans le coin ?

Lazado soupira intérieurement, il n’allait pas s’en sortir… Et puis Lili était plutôt un prénom de fille, alors pourquoi s’en servir pour un surnom de garçon ? Et surtout, il s’en fichait un peu… Posant les choux a la crème, il répondit, d’une voix fatiguée :

- Je m’appelle Lazado, et aucun surnom ne m’a été donné… Je viens effectivement d’arriver a l’académie de Keimoo, et c’est aussi une longue histoire, mais sans aucune importance. Tu ne vas pas attraper froid ? Tu es trempé…

Ce dont ne se doutait pas notre petit Lazado, et que le fait d’avoir poser ses choux entre lui et « Elio » aller lui coûter cher … très cher. Mais pour le moment il se souciait plus du sujet sur lequel aller bien pouvoir parler son voisin, car il ne voulait en aucun cas parler de lui ou de son passé. Décidemment les personnes résidant à Keimoo étaient bien bizarres…

• Voir ces choux à la crème devant son nez, c’était une véritable torture. Euh… le Monsieur-étranger-voleur-de-choux-à-la-crème-de-ses-rêves ne venait pas de dire qu’il venait de l’Académie Keimoo ? Elio le fixa quelques secondes avec de gros yeux. Lui aussi de là. Comment ce Monsieur-étranger-voleur-de-choux-à-la-crème-de-ses-rêves osait ne pas connaître le Grand-Elio-Carolis-dit-DURACELL-des-Safety-Anger ?! Quelle honte il devrait être punit pour cet humiliation ! Aujourd’hui, Elio avait décidé d’être clément : un petit choux à la crème offert gracieusement suffirait pour qu’il oublie toute cette histoire. Il but une gorgée de son Milkshake.
  
  
  - Tu viens de Keimoo et tu as jamais entendu parler de moi ?! Et les Safety Anger ?! Cela te dit quelque chose ?
  
  
  Il avait peut-être d’exagérer en prétendant que toute l’académie le connaissait mais si peu ! Son groupe était très connu et donc lui, en tant que leader, aussi. A son plus grand bonheur. Elio détailla quelques instants Lazado (quel drôle de nom quand même). C’est vrai qu’il n’avait pas l’air du style à écouter de rock-métal… mais cela ne justifiait rien ! Même si on ne les apprécie pas, les Safety Anger étaient presque omniprésents dans l’école.
  
  Le punk soupira. Passons, ce n’était pas le sujet le plus important sur le moment : il lui FALLAIT son choux ! Il devait presque avoir des yeux de chien battu devant le dernier qui restait dans l’assiette de son camarade. Il ne manquait plus que la larme à l’œil pour que le tableau soit complet… enfin, plus maintenant… une larmichette s’était suspendu au cil d’Elio. Il devait avoir l’air fin comme cela ! Bon, pour arriver à son but, il s’en fichait du ridicule ! Même dans d’autres circonstances d’ailleurs… Sauf qu’il avait oublié une chose, le mascara ça coule. Et comme il ne voulait pas dépenser des millions en maquillage comme une gonzesse, le mascara bon marché ne fait pas bon ménage avec les larmes… Voilà comment il se retrouva avec une grosse trainée noire sur la joue gauche.

[Déso c'est court mais j'ai pas trop le temps pour faire plus >.<]

Lazado posa sa tête dans la paume de sa main avant de jeter un discret regard au dehors, la pluie tombait toujours sur la ville et les nuages a présent noirs surplombait la ville comme une épaisse couche de fumée, ce qui voulait dire qu’il ne pourrai pas s’échapper. Pas qu’il n’appréciait pas la compagnie qu’offrait le punk, mais il aurait préféré une compagnie…Disons plus calme.
Abandonnant son observation du ciel couvert, il reporta son regard sur son vis-à-vis qui s’exclama vivement :

- Tu viens de Keimoo et tu as jamais entendu parler de moi ?! Et les Safety Anger ?! Cela te dit quelque chose ?

Lazado réfléchi un instant. Il n’a jamais entendu parler de lui, ni des « Safety Anger » qui doit sûrement être un groupe de musique. Peut être qu’une fois il avait entendu ce nom, mais vu que ce ne devait pas être le genre de musique qu’il écoutait, donc il ne s’était pas penché plus que ça sur le sujet. Et puis… Les seules personnes dont il entendait le nom à longueur de journée – souvent piaillés par des filles folle a lié - faisaient parties du groupe des populaires, et en aucun cas il avait entendu parler de lui. Il répondit donc, en toute franchise :

- Absolument pas. Pour aucun des deux.

Clair, net et précis. Il ne voulait pas être méchant avec cette personne, mais à parler de lui comme ça, ça l’ennuyait un peu … beaucoup. Il espérait secrètement que le punk n’allait pas se mettre à parler de son groupe, parce que pour une fois, il n’était pas d’humeur à parler musique. N’importe quelle musique. Et puis il avait faim.

Mais la traînée noire, sûrement due a une larme, qui striait la joue de son camarade l’interpella, et il e put s’empêcher d’avoir une petit moue sur ses lèvres. Lazado n’était pas de nature a ce soucier des autres, mais pour une fois, il allait changer. Juste aujourd’hui, faut pas abuser non plus.

- Quelque chose ne va pas ?

Et miracle ! Il a même parlé sans employer un ton condescendant ou moqueur. Un exploit !
Il avait quand même peur que ce soit a cause de lui, ou plus précisément de sa réponse que le punk soit dans cet état. Quand même … pleurer parce qu’un nouveau venu ne vous connaît pas, vous ou votre groupe de musique... ce serait un comble.

Elio sursauta à la question de Lazado ? Comment ça quelque chose n’allait pas ? Ne voyait-il donc pas que le punk salivait devant le chou à la crème dans son assiette ?! Elio se leva brutalement de sa chaise. Il avait finit son milkshake. Il prétexta rapidement d’avoir besoin d’aller aux toilettes et lui demanda de garder ses affaires… qui étaient simplement sa veste en cuir qui était en train de sécher sur le dossier de son siège. Il partit rapidement vers les WC, ses chaînes cliquetaient à chacun de ses pas. Quand atteignit enfin le miroir, il remarqua que tout son mascara avait coulé. Bin voilà pourquoi le voleur-de-choux-à-la-crème-de-ses-rêves lui avait demandé si ça allait !!

Il se rinça rapidement le visage et au moment de remettre du crayon noir, il s’aperçut que son « matériel de maquillage » qui se résumait au dit crayon et à un peu de mascara, était dans la poche de sa veste. Alalah, Elio, tu es trop fort ! Bon, bin il se contenterait de ses yeux tout nus. Ce qui faisait très bizarre pour lui comme pour les autres. Il revint à la table comme cela.

Mais à peine ses fesses posées, son portable sonna. Il rechigna un peu, passant une main dans ses cheveux rouges à mèches noires et porta l’appareil à son oreille. Il le fit doucement car une fois qu’il avait été trop brusque, il avait cassé l’écran contre ses piercings… ce qui n’était pas trop conseillé.


- Oui, allô ?
- « … »
- Ah Chelsea ! Quoi, tout de suite ?!
- « … »
- D’accord, d’accord… J’arrive… A toute.


Elio soupira. Quelle idée lui avait pris de cohabiter avec celle-ci ?! Une véritable maniaque de la propreté ! Heureusement que le punk lui avait interdit d’entrer dans sa chambre… sinon, elle ferait une crise cardiaque direct ! Un nouveau soupir passa la barrière de ses lèvres. Il était vraiment gâté avec elle. Mais, malgré tout ce qu’il puisse dire, il l’adorait comme une véritable petite sœur. Bon, d’accord, elle avait un an de plus que lui, et alors ?!

[Désolé du retard.... en plus c'est pas top T.T]

Il regarda son voisin se lever brusquement, faisant presque tomber sa chaise, qui par chance, resta sur ses pieds dans un équilibre précaire et se demanda vaguement si c’était a cause de sa question que le punk avait prétexté une envie quelconque d’aller aux toilettes, mais il se reprit bien vite. Lazado soupira encore une fois ; en plus de sa capacité impressionnante de débitage de paroles, son voisin semblait avoir hérité d’un comportement légèrement impulsif. Mais où était-il tombé ?! Et surtout sur qui ?!
Il reporta son regard sur le choux a la crème rescapé par on ne sait quel malheur – Celui-ci devait sûrement s’appeler Elio …- et se demanda absurdement si ce même choux valait la peine d’être mangé car l’arrivée du punk lui avait légèrement coupé le peu d’appétit qu’il avait eu…
Se sentant un peu idiot d’attendre une personne dont il ne savait pas vraiment le bien fondé, Lazado s’étira sommairement, regardant autour de lui, deux ou trois personnes étaient a présent rentrées dans la pâtisserie, et flânaient soit aux comptoirs, soit autour d’un café – noir- et quelques gâteries.
Il se sentit assez ridicule de se soucier de son paraître alors que juste une paire de personnes était présente dans la petite boutique. L’éducation de son père restait, à son grand désespoir, bien ancré en lui.
Quelques minutes plus tard, il vit arrivé Elio, dont les yeux étaient maintenant dépourvus de maquillage, qui s’assit tout aussi brutalement, avachi serait d’ailleurs le meilleur mot, et a peine qu’il ai eu le temps de se poser, son téléphone portable sonna. Lazado se demanda vaguement si l’écran présentement allumé pouvait résister aux nombreux piercings que possédait Elio aux oreilles. Il l’entendit rechigner en ouvrant le dit téléphone avant de répondre :



Le punk lui adressa un sourire dépité, comme en guise d’excuse de ne pas vraiment avoir fait autre chose que d’envahir l’espace vital de notre petit artiste. Mais une chose le turlupinait, le nom de l’ami du punk, Chelsea, lui disait quelque chose. A vrai dire, une de ses « amies » s’appelait comme ça, et lui avait demandé de passer un jour chez elle. Mais depuis le temps, Lazado avait oublié ce détail, pas que sa mémoire soit défaillante, mais que ses relations amicales avec des personnes de sexe féminin ne lui importaient pas beaucoup. Mais connaissant le caractère colérique de son amie, il vaudrait mieux qu’il demande au punk si c’était bien elle, et comme ça il pourra passer la voir et faire d’une pierre deux coups.

- Hum… Excuse moi, mais ton amie ne s’appellerait pas Chelsea Young par hasard ?

Certes, sa phrase était légèrement pompeuse, mais bon, comme on l’avait dit plus haut : « L’éducation de son père restait, à son grand désespoir, bien ancré en lui. » Il attendit la réponse de son ami, avant de s’exclamer :

- Parce qu’elle m’avait demandé de passer chez elle… Mais je n’avais pas son adresse, et puis… Il faut l’avouer, j’avais un peu oublié ce détail.

D’accord. La première partie de sa réponse était un gros bobard. Mais passons. Car même si Chelsea lui avait donné son adresse, il n’aurait pas su où cela se trouverait, ne connaissant pas vraiment les lieux environnant l’académie. C’était d’ailleurs pour cela qu’il avait décidé de sortir, par ce temps pourri ne l’oublions pas, aux alentours de la dite académie.
Il se passa une main dans ses cheveux avant de se lever – gracieusement cela va sans dire- et de laisser passer le punk devant lui, pour lui montrer le chemin.