Quatr'heure [Pv : à la p'tite Miu]

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[^^ Je n'ai pas fait un pavé pour que tu puisses réponde de la longueur que tu veux sans te sentir gêner. Merci de jouer avec moi =) ]

Maeki exagérait ces derniers temps. Quoiqu’il avait bien comprit le principe d’une amitié : demander n’importe quoi à la personne qui est son ami en sachant qu’elle ne refusera pas à cause du lien qui les unis. Et aujourd’hui sa demande était plus qu’étrange : il devait le remplacer au club de littérature pour accueillir une nouvelle : Miu Itashi.

Cependant, il ne fallait pas jeter la première pierre à Maeki Oyuki, en vu du fait qu’il devait aller faire une analyse médicale et que par conséquent, sa demande était plutôt sensée. Il aurait simplement pu demander à n’importe quoi d’autre. Mais qui ? Maeki Oyuki ne semblait pas être le genre de type à avoir énormément d’amis. Comme la plupart des proches de Lun Marv, il n’était pas un populaire.

Le seul vrai ami populaire de Lun Marv – même si ce dernier ne comprenait pas ce que représentait l’amitié pour Lun – c’était un Lanaru Minouska. Seulement ce dernier ne comptait pas dans la catégorie : avec énormément de relations et d’amis. Non, ça ne lui allait définitivement pas.

Finalement, on est souvent seul. On fait semblant d’être accompagné, semblant d’être heureux, semblant de sourire. Au final, chacun à sa blessure plus ou moins profonde et il faut continuer à avancer.

La salle de littérature était vide de monde, Lun se mit à lire le papier que son ami lui avait écrit : Miu était une première année de quinze ans, soit le même âge que lui – bien qu’ils ne soient pas dans le même niveau. Rien d’autre, elle s’était inscrite au cours de littérature et devait travailler avec un plus vieux : Maeki Oyuki, son écriture.
Seulement le garçon ne pouvait pas être là, et Lun allait devoir s’occuper d’elle.

Et étrangement ça ne lui disait rien qui vaille.

Vraiment qui vaille.

Quoiqu’il pourrait certainement s’amuser, après tout, elle n’allait pas le mordre, non ? Ce n’était pas une petite nouvelle qui allait l’inquiéter. Aussi, soulagé, Lun s’installa sur une table et se mit à lire un quelconque magazine traînant dans le coin en entendant la jeune fille.

Aujourd'hui, Miu avait prévu d'entrer au club de littérature. Cela faisait longtemps qu'elle le voulait, et pourtant, elle reportait toujours à plus tard le moment où elle s'y inscrirait. Même si elle ne voulait pas se l'avouer, elle savait pourquoi: elle n'appréciait pas la compagnie. Mais elle aimait lire. Elle s'était donc persuadée qu'il fallait qu'elle y aille. Un après-midi, elle avait alors enfilé une petite jupe verte lignée, ainsi qu'un chemisier rouge à moitié déboutonné, et s'était mis une petite barrette dans les cheveux. Elle avait pris son vieux sac en bandouillère, et direction la salle du club de littérature. Avant de partir, elle avait fait le point sur la situation: elle traînait rarement dans les couloirs, elle n''avait presque jamais rencontré personne pendant un mois, donc personne ne la connaissait: très bien.Elle n'avait pas pris la peine de frapper à la porte, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir trouver derrière cette porte. Eh bien, pas grand chose. Une table sur laquelle étaient posés de vieux magazines, une petite armoire, et un jeune homme. Grand, de longs cheveux blonds, beau, il faut l'avouer. Il lisait un magazine. Miu le regarda quelques secondes, puis plus du tout. Elle alla s'assoir sur un divan, bras croisés. Elle ne savait pas du tout qui il était. Elle savait que quelqu'un allait lui expliquer le fonctionnement du club de littérature, mais ne savait pas du tout qui c'était. A vrai dire, cela ne l'enchantait pas trop. Elle avait toujours l'habitude de faire les choses seule, sans quelqu'un dans les pattes. Mais bon, si il le fallait vraiment...elle préféra prendre un regard hautain, l'air de la fille qui sait se débrouiller. Cela tranchait avec l'aspect doux de son visage. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de prendre cet air, mais elle ne voulait surtout pas que celui ou celle qui allait l'accompagner la prenne pour quelqu'un qu'il fallait toujours guider. Elle se leva pour prendre un magazine qui traînait sur la table, et se plongea dans sa lecture, ses cheveux tombant devant elle et lui cachant à moitié la vue. Le jeune garçon, sans doute un peu plus âgé qu'elle, lisait toujours lui aussi.


[Merci beaucoup, c'est très gentil]

Miu était en train de feuilleter son magazine, attendant, peut-être une parole, bien qu'elle s'en défende. Elle ne voulait pas poser de questions, mais l'idée d'attendre seule toute l'après-midi ne lui plaisait pas non plus. Elle sursauta légèrement lorsque le jeune garçon lui adressa la parole:

« Bonjour à toi aussi. Je suppose que tu es Miu ? Je suis Lun. Si tu veux bien, nous allons travailler ensemble cette après-midi. Si tu ne veux pas … Bah, c’est un peu ennuyant car je n’avais pas de deuxième plan de prévu. Du shoping, peut-être ? »

Miu resta ébahie. Quel humour. Elle se força à ne pas sourire, bien qu'elle en mourrait d'envie. Ce garçon lui avait parlé avec une simplicité déconcertante, alors qu'elle ne l'avait jamais vue. Il était aimable, bien qu'un peu moqueur...elle s'apprêtait à répliquer quelque chose mais il se retourna pour étaler sur la table du papier blanc et des stylos de différentes couleurs. Travailler avec lui? Il avait l'air gentil, peut-être un peu trop bavard, et il était beau...non,ça n'intéressait pas Miu....enfin si un peu. Mais ce n'était pas pour ça qu'elle était venue. Elle répondit donc au jeune homme:

-Je veux bien travailler avec toi.


« Je vois que tu es inscrite dans le club de littérature depuis un mois. Cependant tu n’es pratiquement jamais venu, et tu n’as présenté aucun texte. Les clubs ne sont pas obligatoires, comprend-le ! Seulement, vu que tu es nouvelle et que tu n’es pas énormément entourée, c’est l’occasion de te faire des liens.

Si tu ne viens jamais, tu ne pourras pas participer à l’activité. Pourquoi n’es-tu pas venu avant aujourd’hui ? »

Miu allait être obligée de répondre quelque chose. Ne réfléchissant pas, elle dit:

-Disons que je n'aime pas beaucoup la compagnie. Je sais que c'est un peu ridicule de la part de quelqu'un qui est inscrite à un club. Mais si je suis ici, c'est uniquement pour la littérature

Ca devait être la plus longue phrase que Miu est adressée à quelqu'un depuis un mois. Elle regarda Lun droit dans les yeux, et d'un ton qu'elle voulut rendre le plus aimable possible, elle dit:

-On commence?

Elle se sentait un peu lâche de dire ça. Le jeune garçon essayait de l'aider, et elle, elle faisait comme si elle se fichait de ses conseils. En fait, elle l'avait écouté d'une oreille attentive. Elle voyait bien qu'il voulait l'aider...nouvelle et pas beaucoup entourée. Et bien ça lui convenait très bien! se répétait-elle.

Lun avait l'air vraiment sympathique...Miu en était étonnée. Bien sûr, elle savait que ça existait, les gens gentils, mais n'étant pas très ouverte, elle n'en rencontrait pas beaucoup. Et elle était encore plus étonnée quand il dit que c'était important qu'elle vienne en club: elle allait répondre qu'elle n'aimait pas qu'on lui dise ce qu'elle devait faire, mais elle trouva ça complètement ridicule. Après tout, si elle s'était inscrite c'était pour y aller. Mais les paroles de Lun l'avaient amusée et troublée en même temps: il était important qu'elle vienne. Pourtant, elle ne le pensait pas: elle n'était pas très douée, bien qu'elle aime ça. Miu était sûre que si elle ne venait pas, personne ne le remarquerait: déjà, elle était petite et mince, ce qui ne lui permettait pas de se faire remarquer. Et elle ne parlait presque pas, alors les gens ne la connaissaient pas. Lun était le deuxième à qui elle avait adressé la parole en un mois. Celui-ci eut un petit rire quand elle le regarda: très mignon.

- Certainement, c’est mieux que de finir avant de commencer. » Constata l’anglais avec un fin sourire complice

Miu appréciait l'humour de Lun. Bien qu'un peu faciles, ces blagues lui rappelaient celles d'un professeur de primaire qu'elle avait beaucoup aimé.

« On va jouer à un jeu tout d’abord, d’accord ? Tu vas commencer le début d’une histoire, et je ferrais la suite, et ainsi de suite. Ca va te permettre de travailler en groupe, d’accord ? Fais le début comme tu veux … »

Miu s'empara d'un stylo, et le serrant bien fort comme d'habitude, écrit de son écriture penchée:

"Un jour..."

Puis elle barra. Un jour c'est très classique. Elle reprit le stylo:

"Un hamster s'ennuyait dans sa cage. Elle était petite, étroite, et elle ne sentait pas bon. Le hamster passait des heures entières à tourner dans sa roue, pour faire de l'exercice, sa seule distraction. Il était seul, ce hamster. Il faut dire que tous les hamsters sont seuls: mais celui-ci était vraiment laissé à l'abandon. Sa propriétaire, une jeune fille, ne jouait jamais avec lui: sans doute parce qu'il était très ennuyant. Il ne se promenait pas sur son bras en couinant, et il n'était même pas beau. Pauvre Hamster...mais un matin, alors qu'il se préparait à aller sur sa roue, il eut une idée...

Miu reposa son stylo. Pas très satisfaite de son histoire. Elle avait été obligée de créer un hamster qui lui ressemblait...tout seul. Bof, tant pis. Elle attendit que Lun aux cheveux blonds prenne la suite...

[Désolée du coup du hamster...j'avais pas d'idées^^]

Qu'il était beau, qu'il était gentil, qu'il était doué. Miu se sentait presque à l'aise. Mais elle était Miu! Elle ne pouvait pas se sentir à l'aise, et ne pouvait pas apprécier la compagnie des autres! Pourquoi? Oui, elle aimait la solitude, elle aimait passer inaperçue....mais elle était un peu trop seule, et malgré elle, la compagnie de Lun lui faisait du bien. Pourtant, elle se battait pour rester distante, mais à quoi bon? Le jeune garçon prit la feuille de Miu et lut ce qui était écrit. Puis, il prit son stylo et continua l'histoire. Puis, il se leva, et partit vers le fond de la salle, demanda à Miu ce qu'elle voulait boire.

-De l'eau...s'il vous plaît, ajouta-t-elle après une hésitation

Non pas qu'elle n'était pas polie, mais elle avait tellement l'habitude de se servir toute seule qu'elle disait vraiment peu la formule de politesse. Lun revint vers la table avec un énorme gâteau au chocolat. Miu adorait les gâteaux, elle adorait les sucreries. Elle en voulait un peu à Lun d'avoir ramené le gâteau ici, car elle savait qu'elle ne pourrait s'empêcher d'en manger et que cela gâcherait sa concentration. Avant de continuer son histoire, elle prit un morceau de gâteau et l'avala en savourant chaque bouchée. Délicieux. Elle aurait voulu en reprendre un. Mais elle se dit que ce ne serait certainement pas très poli, et que son histoire l'attendait.

« Un hamster s'ennuyait dans sa cage. Elle était petite, étroite, et elle ne sentait pas bon. Le hamster passait des heures entières à tourner dans sa roue, pour faire de l'exercice, sa seule distraction. Il était seul, ce hamster. Il faut dire que tous les hamsters sont seuls : mais celui-ci était vraiment laissé à l'abandon.
Sa propriétaire, une jeune fille, ne jouait jamais avec lui : sans doute parce qu'il était très ennuyant. Il ne se promenait pas sur son bras en couinant, et il n'était même pas beau. Pauvre Hamster ! Mais un matin, alors qu'il se préparait à aller sur sa roue, il eut une idée des plus improbables venant d’un hamster.
On surestime toujours la capacité des plus petits que soi et c’est une fatale erreur. Ainsi notre jeune hamster décida de réaliser un incroyable exploit qui le rentrait aimé par sa maîtresse et moins seul. Avant tout, il lui fallait du matériel. Il récupéra des graines de tournesols, des bouts de bois à ronger et quelques coques de différentes graines.Le hamster n'allait pas imaginer un quelconque plan. Il allait faire quelque chose à sa hauteur, c'est à dire, manger. Il allait devenir gros. Si gros qu'il ferait l'admiration de tout le monde. Il se cacha donc dans un coin de la cage, et pendant une journée entière, mangea les graines, le bois (et oui). A la fin de la journée, il se rendit compte qu'il n'était pas si gros que ça. Mais c'était un hamster plein de courage, et il allait persévérer. Le lendemain, en se réveillant, il alla tout de suite engloutir quelques nourritures hamsteriennes et ce fut comme ça jusqu'au soir. Quand sa maîtresse vint le voir pour lui donner sa nourriture, elle poussa un cri....

Miu tendit la feuille à Lun en souriant. Elle avait commencé à faire un hamster Miu, autant continuer. Il mangeait, comme elle. Par contre, Miu n'était pas très courageuse, à la différence du hamster.

Miu ne remarqua pas que Lun avait levé les yeux au ciel quand elle avait dit qu'elle prendrait de l'eau. Heureusement. Elle était fine, mais bien qu'elle mange beaucoup, elle aimait bien que les gens lui disent qu'elle était mince. Ca la rassurait. Alors si Lun pensait qu'elle faisait un régime, c'était qu'il la trouvait grosse! Voilà comment aurait raisonné Miu. Ce qui était ridicule, mais typiquement féminin. Elle mangeait son gâteau, et Lun demanda:

-Vous aviez étudié où, jusqu’ici ?

Miu engloutit son morceau de chocolat, et répondit:

-C'était un collège de banlieue, le collège Noboka.

Pour Miu, les années collège n'avaient guère été joyeuses. Seule, comme toujours, elle n'avait jamais eu d'amis. Au lycée...c'était la même chose. Sauf aujourd'hui apparemment...et au fond d'elle, Miu aurait voulu que ce ne soit pas qu'un seul jour. Lun était vraiment gentil. Il donnait l'impression de s'intéresser à elle...bien sûr, Miu pensait que ce n'était que peu sincère. Qui s'intéresserait à elle? Elle n'avait rien d'intéressant à dire, elle préférait vivre dans son monde. Lun prit sa plume, et continua l'histoire.


« Un hamster s'ennuyait dans sa cage. Elle était petite, étroite, et elle ne sentait pas bon. Le hamster passait des heures entières à tourner dans sa roue, pour faire de l'exercice, sa seule distraction. Il était seul, ce hamster. Il faut dire que tous les hamsters sont seuls : mais celui-ci était vraiment laissé à l'abandon.
Sa propriétaire, une jeune fille, ne jouait jamais avec lui : sans doute parce qu'il était très ennuyant. Il ne se promenait pas sur son bras en couinant, et il n'était même pas beau. Pauvre Hamster ! Mais un matin, alors qu'il se préparait à aller sur sa roue, il eut une idée des plus improbables venant d’un hamster.
On surestime toujours la capacité des plus petits que soi et c’est une fatale erreur. Ainsi notre jeune hamster décida de réaliser un incroyable exploit qui le rentrait aimé par sa maîtresse et moins seul. Avant tout, il lui fallait du matériel. Il récupéra des graines de tournesols, des bouts de bois à ronger et quelques coques de différentes graines.

« Le hamster n'allait pas imaginer un quelconque plan. Il allait faire quelque chose à sa hauteur, c'est à dire, manger. Il allait devenir gros. Si gros qu'il ferait l'admiration de tout le monde. Il se cacha donc dans un coin de la cage, et pendant une journée entière, mangea les graines, le bois (et oui). A la fin de la journée, il se rendit compte qu'il n'était pas si gros que ça. Mais c'était un hamster plein de courage, et il allait persévérer. Le lendemain, en se réveillant, il alla tout de suite engloutir quelques nourritures hamsteriennes et ce fut comme ça jusqu'au soir. Quand sa maîtresse vint le voir pour lui donner sa nourriture, elle poussa un cri … de stupeur. Son hamster avait terriblement grossit et il semblait très malade.
De ce fait, elle le conduisit au vétérinaire pour rongeur le plus proche. Ce dernier ne comprit pas ce qui avait pu changer chez l’animal pour qu’il devienne à ce point obèse et en mauvaise santé. Le vétérinaire décida donc de garder l’animal en surveillance constante afin de s’assurer de sa santé et il le mit dans une cage déjà occupée par trois autres rongeurs : une souris, un rat et un lapin. Et là, pauvre Hamster. Il avait toujours vécu seul...le mettre avec trois autres animaux était pour lui une torture. Les premières fois, il resta bien loin des animaux. Mais bientôt, l'envie lui prend d'aller les voir. Il s'adressa d'abord au lapin. Bien sûr, les animaux ne parlent, pas, mais c'est une fiction.
-Bonjour. Vous êtes un lapin?
-Bien sûr, qui voulez-vous que je sois? Et vous vous êtes un hamster. Je déteste les hamsters, ça pue.
Et le lapin s'éloigna sans plus de façon. Le hamster, s'éloigna, dépité. Décidément, la compagnie ne lui réussissait pas. Mais il n'avait pas dit son dernier mot.

Miu n'avait pas pu s'empêcher de continuer dans sa propre histoire. La compagnie ne lui réussissait pas à elle non plus. Enfin, sauf aujourd'hui. Se rappelant de la question de Lun, elle demanda:

-Et vous...vous avez étudié où?

Miu le regarda attentivement. Quel âge avait-il? Instinctivement, elle lui aurait donné quelques années de plus qu'elle. Les rumeurs sur lui courraient bon train, et Miu les écoutait. Elle écoutait tout, bien qu'elle reste discrète. Toutes ces histoires, elle les croyait un peu parfois. Il devait y avoir du vrai un peu partout. Mais elle ne les croyait pas non plus entièrement. Elle savait que la réalité était embellie, déformée. Qu'en était-il pour Lun? Il faisait tellement parler de lui...

Lun hocha pensivement de la tête. Un collège japonais, il se demandait bien à quoi ça ressemblait. Est-ce que ça ressemblait aux mangas ? Parfois Lun croisait des collégiens dans la ville. Avec leurs uniformes et leurs rires du même âge. C’était intriguant, un peu fatiguant parfois. Gabriel aurait-il pu aller dans ce genre d’endroit ? Lun l’imaginait bien avec un uniforme et des amis l’aidant à mettre sa cravate.
Souriant tendrement à la pensée de son petit frère, Lun observa Miu sans tressaillir. Elle était jolie mais avait-il des années de collège joyeuses ? Elle lui semblait bien timide pour ce genre d’endroit.

« C’est intéressant. Tu voulais venir en pension ? »

Murmura le garçon, qui jeta un coup d’œil à la porte. Miu serait-elle fâchée lorsqu’elle serait que Lun n’était pas celui qui était sensé venir ? Lorsqu’elle apprendra qu’il remplaçait juste son vrai tuteur ? Ce n’était pas bien grave. Lun comptait l’aider désormais. Un peu. Elle lui plaisait bien cette Maeki.
Cette histoire de hamster était-elle celle de cette jeune fille. Avait-elle été obligé d’aller en pension parce que ses parents s’inquiétaient pour elle ou parce qu’elle était d’un bon niveau scolaire et qu’ils voulaient le meilleur pour elle ? Les raisons pouvaient être multiple mais il se dégageait de son attitude calme, un manque de sérénité flagrant.

Cependant, Lun laissa le questionnement de coté pour laisser Miu se remettre à écrire. Il termina en même temps son gâteau. Pas un instant, il ne songea à observer l’heure. Il ne comptait pas partir avant qu’elle ne la termine cette histoire. Certainement, qu’il devait être dans son propre club actuellement. Ce qui n’était pas bien grave : Lun en avait assez du rédacteur en chef du Journal. Et il comptait bientôt se venger de ce sale type prétentieux !

Lorsqu’elle posa sa plume, Miu lui tendit la feuille. Lun la prit entre ses doigts, et il se mit à parcourir la page.

« Un hamster s'ennuyait dans sa cage. Elle était petite, étroite, et elle ne sentait pas bon. Le hamster passait des heures entières à tourner dans sa roue, pour faire de l'exercice, sa seule distraction. Il était seul, ce hamster. Il faut dire que tous les hamsters sont seuls : mais celui-ci était vraiment laissé à l'abandon.
Sa propriétaire, une jeune fille, ne jouait jamais avec lui : sans doute parce qu'il était très ennuyant. Il ne se promenait pas sur son bras en couinant, et il n'était même pas beau. Pauvre Hamster ! Mais un matin, alors qu'il se préparait à aller sur sa roue, il eut une idée des plus improbables venant d’un hamster.
On surestime toujours la capacité des plus petits que soi et c’est une fatale erreur. Ainsi notre jeune hamster décida de réaliser un incroyable exploit qui le rentrait aimé par sa maîtresse et moins seul. Avant tout, il lui fallait du matériel. Il récupéra des graines de tournesols, des bouts de bois à ronger et quelques coques de différentes graines.

Spoiler:

Lun émit un petit sourire amusé par la suite de l’histoire. Les lapins sont cruels, hm. Ce qui était assez étonnant mais assez amusant, il fallait le reconnaître. Décidément, l’académie le faisait retourner en enfance. Ca faisait bien longtemps que Lun n’avait pas écrit ou raconté d’histoire.

Il prit une seconde avant de se remettre à écrire, le temps de répondre à la question de Miu.

« C’est un secret ! » Murmura le garçon en posant son majeur sur ses lèvres, avant de faire un clin d’œil amusé. « … Hm. Je te le dirais la prochaine fois qu’on se verra, ok ? »

Le jeune homme s’était mit à écrire en même temps qu’il répondait à la question. Il hésita une seconde avant d’écrire :

« L’hamster qui s’était senti si seul tout au long de sa vie ne pouvait se résoudre à un échec. Bien que la timidité lui entravait l’estomac et lui nouait la gorge, il décida de mettre au point un stratagème pour se faire apprécier des autres rongeurs. Naturellement, le plan des graines avait eu de fâcheuse conséquence et l’hamster aurait du se méfier. Bien que de nature prudente, cette fois-ci, le petit animal à poil roux décida que ça suffisait et il alla voir une souris pour lui proposer : …. »

Lun avait étudié dans un collège prisé anglais où l’uniforme était de rigueur ainsi que la prière le matin. Il avait quatre habits à mettre dans la journée, une centaine de versets à connaître par cœur. Il avait été un des étudiants les plus collés de son collège et un de ceux qui avaient fait le plus de scandale.
A dire vrai, Lun savait que son collège était en partenariat avec l’académie. Ils s’envoyaient des élèves, que ce soit dans un projet d’échange pour de courtes ou longues périodes. Il n’était pas étonnant qu’ils se soient arrangés pour que lui-même aille ici.

« Vous apparteniez à un club, là où vous étiez avant ? »

Si elle voulait venir en pension? Miu hésita avant de répondre. C'étaient ses affaires, après tout. Mais bon, ce n'était pas méchant, et il avait été gentil avec elle jusque là, alors Miu décida de répondre d'un ton évasif:

-J'avais de bonnes notes. Et puis...pour moi, être en pension, ça ne change pas grand chose à mes habitudes. Au contraire, je suis tranquille maintenant.

Oui...tranquille. Loin du cocon familial étouffant qu'elle avait connu. Avant de répondre à la question de Miu, Lun prit sa feuille et se mit à la lire. Quand il eut fini, il répondit que c'était un secret, et qu'il lui dirait la prochaine fois. Un secret? Tricheur. Miu fit la moue. Elle lui avait bien dit ce ce qu'il en était pour elle, non? Elle sourit en pensant à la situation: d'habitude, la solitaire qui ne parlait pas, c'était elle. Les rôles avaient changé. Elle se demanda quel âge pouvait avoir Lun. Il était grand, très grand. Miu lui aurait bien donné dix-huit ans...mais elle savait aussi qu'on lui donnait parfois treize ans, à elle, ce qui la vexait, donc elle préféra ne pas demander. Elle sourit en pensant à toutes ces filles qui se seraient damnées pour être à sa place. Alors qu'elle, il y a une semaine, se serait damnée pour n'avoir affaire à personne, même si c'était un populaire aux cheveux blonds.


« L’hamster qui s’était senti si seul tout au long de sa vie ne pouvait se résoudre à un échec. Bien que la timidité lui entravait l’estomac et lui nouait la gorge, il décida de mettre au point un stratagème pour se faire apprécier des autres rongeurs. Naturellement, le plan des graines avait eu de fâcheuse conséquence et l’hamster aurait du se méfier. Bien que de nature prudente, cette fois-ci, le petit animal à poil roux décida que ça suffisait et il alla voir une souris pour lui proposer : …. »

Lun avait continué à écrire, et Miu, dès qu'il eut posé le stylo, s'en empara et continua:

"-N'en-as-tu pas marre de rester ici? Ne veux-tu pas connaître autre chose?
Et voilà que le hamster s'émancipait. Intéressant. La souris haussa les épaules (enfin...)et ne dit rien. Mais le hamster se permit d'insister et finit par convaincre la souris qui rassembla le rat et le lapin. Là, le hamster exposa son plan, en jetant parfois de petits regards haineux au lapin.
-Voilà. Je veux que cette nuit, nous nous fassions la courte échelle, de façon à ce que l'un de nous atteigne le haut de la cage, se glisse par les barreaux et arrive comme ça au sommet. Là, il y a le cadenas. Il faudra l'ouvrir, et comme ça, nous serons libres.
Le plan du petit hamster pouvait marcher...alors, à la nui tombée, quand le vétérinaire fut partis, une pyramide animale se forma. Le hamster portait le lapin, qui portait la souris, qui portait le rat....

-Non. Enfin, j'ai...fait un peu de gym, mais, c'était plutôt individuel...

Elle se tut, consciente encore une fois qu'elle en dévoilait trop.

-Et toi, tu...ça fait longtemps que tu es ici?

Lun n’osa pas demander à la jeune femme pourquoi avoir de bonnes notes consistait une raison d’aller en pensionnat. Il se doutait qu’elle n’allait pas se confier à lui dès leur première rencontre et il ne comptait pas l’obliger à le faire.
Cependant, ce qui l’intrigua en bon observateur qu’il était ce fut la fin de la phrase : je suis tranquille maintenant. Ce qui laissait supposer qu’elle ne l’était pas avant. Avant signifiant à l’époque où elle ne vivait pas en pension. Mais être tranquille dans le bon ou le mauvais sens du terme ?

"Tu aimes le chocolat ? ^^"

Au final, alors que Lun n’était venu faire que sa bonne action de la journée, il se retrouvait avec quelqu’un d’intriguant en face de lui. Miu semblait cacher des secrets et le garçon allait tout mettre en ouvre pour les découvrir. D’autant qu’elle ne semblait pas savoir qui il était et ça c’est franchement rare dans les couloirs. En général, sa réputation le précédait et les filles connaissaient son âge, sa classe, ses préférences musicales et son dernier bar fréquenté sur le bout des doigts. Lun était parfois même surprit de se rendre compte qu’elles en savaient plus sur lui que lui-même : par exemple, qu’il ne mangeait pas d’aubergine parce qu’il n’aimait pas trop ça. Il ne s’en était pas rendu compte, elles l’avaient remarqué.
Qu’il mettait souvent les mains dans les cheveux, ou soupirait quand il pensait. Ha bon ? Le garçon avait découvert ses propres tics aux travers des autres et c’était assez intriguant.

Moins tout de même que ce qu’était Miu.

Cependant Lun continua l’histoire et à peine eut-il poser le stylo, que la belle demoiselle s’en empara afin de continuer les péripéties de ce petit hamster qui finalement ne manquait ni de courage ni d’ingéniosité.

Et alors qui laissait en suspend le plan, Miu le mit en œuvre d’une manière très amusante. Lorsqu’elle eut terminé de l’écrire, Lun prit la feuille entre les mains et se mit à lire, un sourire sur le coin des lèvres. C’était mignon, adorable sans en devenir trop sucré. Juste ce qu’il fallait.

« Le hamster portait le lapin, qui portait la souris, qui portait le rat. Et ainsi les petits rongeurs purent sortir de leur prison de fer. Cependant, au moment où le hamster allait sortir à son tour, un bruit de pas se fit entendre et l’assistante du vétérinaire entra. Tous les animaux se sauvèrent par les canalisations, comme l’avait prévu le hamster, mais ce dernier demeura bloqué dans la cage à nouveau seul.
Il se retourna bien triste, là, seul au fond de sa cage. Cependant, ce qu’il ne savait pas, c’est que les autres animaux s’étaient réunis dans un abri. Le lapin déclara bruyamment : « Nous ne pouvons pas laisser le hamster tout seul ! Nous devons retourner le chercher. »
Quel rebondissement ! Lui qui jusqu’alors n’avait fait que dire du mal du hamster. Il avait changé d’avis en voyant le courage de son désormais ami. »

Lun termina son écriture, tout en se demandant comment la gymnastique pouvait être individuel. Ce qui était naturellement possible, mais il ne le savait pas. Lorsqu’elle lui posa la question de savoir si ça faisait longtemps qu’il était ici, Lun faillit répondre par habitude : « ça ne te regarde pas ! »

Or, il se mordit la langue pour ne pas le faire, car ce serait bloqué la discussion : elle ne pouvait pas lui parler d’elle, et lui refuser de le faire. C’était complètement stupide, et il le reconnaissait de bon grès.

« Un certain temps, je croie. Un peu avant Noël. Je n’étais jamais venu au Japon avant, et je dois dire que j’ai rien vu encore à part cette ville. C’est dommage car j’ai l’impression que je repartirais avant d’avoir rien visité et cette école est trop « ouverte » pour m’apporter de belles connaissances sur le Japon. »

Lun ne voulait pas critiquer l’école, mais du fait de son ouverture sur le monde, il n’y avait pas d’uniformes. Il n’y avait pas non plus de repas sélectif, ou d’autres choses comme dans les écoles traditionnelles et Lun regrettait un peu de ne pas y voir un peu plus de culture.

« Enfin, ce n’est guère important. »

Remarqua le garçon en tendant la feuille et le stylo à Miu.

« Ca te dirait que le mois prochain, on aille manger une glace tous les deux ? Il y a une fête foraine qui s’ouvre dans la ville et je me disais que ça pourrait amusant. Sauf si tu es trop occupé, naturellement ! »

Remarqua le jeune homme avec prudence. A dire vrai, son invitation, il la faisait surtout pour faire plaisir à Miu. Il voulait qu’elle voit qu’elle était assez intéressante pour que des personnes veuillent sortir avec elle, même si d’un autre coté, cela risquait d’attirer des problèmes à Miu si les fans du populaire savaient qu’elle devenait son amie.

C'était une drôle de question.

-Ben...oui, j'aime le chocolat.

Autant que lui apparemment. Il ne restait du gâteau que 5 parts. Miu sourit en se disant que finalement, elle avait bien fait de venir au club de littérature. Lun était gentil. Elle ne se sentait pas mal à l'aise. Et le plus important: elle arrivait à entretenir une conversation avec quelqu'un. Elle le regarda alors qu'il était en train d'écrire la suite de l'histoire. Elle ne se souvenait plus de toutes les rumeurs à son sujet. Certes, elle en avait entendues, mais s'en fichait. M'enfin, elle savait quand même qu'il avait des admiratrices, des ennemis...etc. C'était normal après tout: il était sociable, beau, à l'aise, doué, élégant...normal qu'on s'intéresse à lui. Miu avait aussi des qualités, mais elles étaient cachées sous une carapace de froideur qui la maintenait à l'écart des autres. Alors qu'elle était en pleine réflexion pour savoir si oui ou non, il fallait qu'elle soit moins froide, Lun posa son stylo, et Miu le prit presque aussitôt, tout en lisant ce qu'il avait écrit. Elle décida de faire une jolie fin. Parce qu'après tout, il ne fallait pas laisser le hamster trop seul, sinon il serait triste. Elle allait le faire devenir ami avec les autres animaux.


« Le hamster portait le lapin, qui portait la souris, qui portait le rat. Et ainsi les petits rongeurs purent sortir de leur prison de fer. Cependant, au moment où le hamster allait sortir à son tour, un bruit de pas se fit entendre et l’assistante du vétérinaire entra. Tous les animaux se sauvèrent par les canalisations, comme l’avait prévu le hamster, mais ce dernier demeura bloqué dans la cage à nouveau seul.
Il se retourna bien triste, là, seul au fond de sa cage. Cependant, ce qu’il ne savait pas, c’est que les autres animaux s’étaient réunis dans un abri. Le lapin déclara bruyamment : « Nous ne pouvons pas laisser le hamster tout seul ! Nous devons retourner le chercher. »
Quel rebondissement ! Lui qui jusqu’alors n’avait fait que dire du mal du hamster. Il avait changé d’avis en voyant le courage de son désormais ami. Alors, tous les animaux revinrent sur leurs pas, et remontèrent sur la cage. De là, ils aidèrent le hamster (qui était un peu lourd, puisqu'il avait trop mangé) à se tirer de la cage. Ils réussirent et tous s'évadèrent de chez le vétérinaire. Arrivés dans la rue, ils se sentirent tous un peu perdus, puisqu'ils ne savaient pas où aller. Alors, tels les 3 mousquetaires, ils posèrent leurs pattes les unes sur les autres en criant "un pour tous et tous pour un!". Ils se trouvèrent une petite cachette à l'abri du vaste monde, et ne se quittèrent plus. Fin.

Bon, c'était un peu mièvre, mais pourquoi pas faire une fin plus gaie? Miu aurait bien continué, mais il était désormais cing heures, et un devoir de géo l'attendait dans sa chambre. Lun lui raconta depuis combien de temps il était à Keimoo. Ce n'était pas exact, mais Miu s'en contenta, et elle comprenait ce qu'il voulait dire quand il disait que l'école était trop ouverte. Miu s'apprêtait à partir avec un merci pour Lun, et elle aurait sans doute tout oublié, si ce n'est qu'il y avait à Keimoo un garçon aux longs cheveux blonds plutôt gentil qui lui avait fait découvrir le club. Mais les choses ne se passèrent pas comme ça. Alors que Lun finissait sa phrase, tout s'embrouillait dans l'esprit de Miu. Une glace? Fête foraine? Avec Lun? Miu était très perturbée par l'invitation. Elle avait du mal à comprendre pourquoi quelqu'un voulait sortir quelque part avec elle. Elle n'était pas loquace, ni rien. Sans doute que Lun voulait lui faire plaisir. Mais c'était trop nouveau pour Miu qui répondit d'un ton froid et évasif:

-Peut-être. Je verrais si je ne suis pas trop occupée.

Elle avait en fait un peu peur et doutait de pouvoir sortir comme ça avec quelqu'un. Elle ne pensait pas du tout aux admiratrices de Lun...cela ne lui venait même pas à l'esprit que quelqu'un lui en veuille de fréquenter quelqu'un d'autre. Elle eut un faible sourire pour Lun, et répondit:

-Si tu veux...je...je...te dirai une fois quand je te verrai. Enfin...si...ça ne te dérange pas.

Pitoyable. Pourvu que Lun ne soit pas trop en colère. En vérité, Miu avait envie d'y aller. Qu'est-ce qui clochait alors? Elle était reservée, presque coincée.

-Je vais m'en aller. Promis, je te dirai ça.

Elle nota son numéro de portable sur un bout de papier puis s'en alla. A plus tard, Lun aux yeux verts.