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 Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi]

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Amalia Williams
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Amalia Williams


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MessageSujet: Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi]   Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi] EmptyJeu 8 Fév 2018 - 18:11

"Et toi, ça se passe comment de ton côté ?
-Ce serait sûrement super intéressant si je savais pas déjà tout ce que les profs expliquent !"

Amalia entendit Len soupirer de l'autre côté du fil. C'est vrai qu'il avait déjà de solides connaissances en informatique, sa première année ne devrait pas lui poser trop de problèmes. Mais ça devait être un peu ennuyant pour lui.
"Les travaux à rendre sont déjà plus intéressants. Et toi, t'es toujours dans ta période masochiste ?"
Cette fois-ci ce fût elle qui laissa échapper un soupire. Juste ciel, il était encore dessus.

"Non mais sérieux, de toutes les langues du monde c'est le français que t'as choisi ? Pas du tout une langue compliquée ! J'sais que t'aimes viser haut et tout ça.. Mais je savais pas que t'aimais te faire du mal !
-En fait, je m'en sors bien dans cette langue, c'est pas si terrible que ça pour moi.
-Ça doit être ce qui se passe quand tu grandis en pratiquant trois langues différentes.. Tu crois que tu deviendras hyperpolyglotte ?
-Hm, j'en sais rien, c'est pas dans mes projets pour le moment."


À vrai dire, elle n'avait pas encore aucune idée concernant son avenir. Au moins avait-elle encore quelques années pour savoir vers quoi s'orienter. La conversation dériva vers d'autres sujets tandis qu'Amalia se dirigeait vers l'habituel distributeur se trouvant entre le club de littérature et la bibliothèque. Cela lui faisait bizarre de se dire que Len était à l'université lui aussi, il ne lui semblait pas être un adepte des études longues, et d'après ce qu'il lui disait, il aurait clairement préféré se lancer directement ou aller ailleurs qu'à l'université. C'était probablement une exigence de son père.
Cela avait beau être une branche qui lui plaisait, être obligé de la suivre sous cette forme ne devait pas lui plaire et la jeune femme s'en voulait un peu de ne rien pouvoir faire pour l'aider.

Arrivée au distributeur, elle sélectionna une bouteille d'eau aromatisé à la pomme. Elle l'avait fait lors de l'un de ses premiers cours avec Satoshi, en remboursement des thés qu'il lui avait déjà offert, et c'était finalement devenu une petite routine pour elle. C'était la plupart du temps le jeudi qu'ils se voyaient, après son club et elle en profitait pour téléphoner à Len en même temps.

"Au fait, t'as pris ta décision à propos de ce que ta tante t'as proposé ?
-..J'en sais toujours rien. Mais je pense plutôt refuser.
-Ce qui veut dire que je serais celui qui t'invitera, n'est-ce pas ? plaisanta-t-il à moitié.
-Si tu es là, ce sera probablement encore mieux, sourit la brune. Mais j'aimerais surtout que tu me fasses visiter la Russie, tu y as vécu quelques temps non ? Ça me ferait plaisir de te connaître mieux, tu me parles rarement de toi."

Ramassant la bouteille qui venait de tomber, Amalia fronça un peu les sourcils devant le silence de son ami.
"Len ?
-Desolé Amalia, mais j'ai pas vraiment envie d'y retourner.
-Il s'y est passé quelque chose ? questionna-t-elle devant son changement de ton.
-Honnêtement, si un jour je t'en parle, je préférerai le faire autrement qu'à travers un téléphone.
-Ah.. Oui effectivement.. Je suis désolée, j'aurais dû comprendre que si tu n'en parlais pas, c'est que tu ne voulais pas en parler mais.."


Mais tu ne parles jamais de rien concernant ton passé, songea intérieurement la jeune femme. À cause de l'attitude toujours légère de Len, elle n'avait pas été en mesure de savoir si c'était simplement car il préférait vivre l'instant présent ou s'il s'agissait de quelque chose de douloureux. Apparemment, c'était la deuxième solution.
"T'excuse pas, je sais que j'suis pas facile à vivre parfois. C'est juste que moins j'ai à penser à mon passé, mieux je me porte, tu vois ?"
Elle ressentait la même chose vis-à-vis du sien alors elle comprenait bien. Malgré ça, elle sentait bien que cela avait laissé une gêne dans la discussion, et elle se termina rapidement.

Sur le chemin de la bibliothèque, Amalia resta songeuse. Au final, elle en savait peu sur le passé de Len. Ce n'est pas comme si il connaissait tout son passé mais il en savait tout de même bien plus sur elle qu'elle sur lui. Même si leur relation se basait probablement un peu trop sur le présent, ils passaient du temps ensemble mais abordaient rarement leurs passés respectifs. Plus elle y réfléchissait, plus elle se demandait si cette relation lui convenait comme elle l'avait pensé auparavant. Elle préférerait en savoir plus sur lui, cela lui prouverait que leur relation n'était pas que de surface. Elle voulait quelque chose de plus.. profond ?

Pénétrant dans la bibliothèque, elle chassa ces pensées pour se diriger vers le coin où ils s'installaient d'habitude. Le blond était arrivé avant elle aujourd'hui.
"Bonjour Satoshi-san !"
Elle lui sourit en s'installant en face de lui et posa la bouteille sur la table, en la poussant vers lui.
"Merci encore de prendre sur ton temps libre pour m'aider, ça m'aide bien pour les cours."
Et c'était vrai. Si elle avait quelques facilités à intégrer une langue, être aidée par Satoshi devait sûrement jouer également. Elle posa son téléphone sur la table accompagné de ses affaires de cours.
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► Université - 2ème année - Capitaine Combat Sans Armes
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MessageSujet: Re: Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi]   Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi] EmptyVen 9 Fév 2018 - 14:46

Je fermais mon sac de sport habituel, en faisant bien attention a ne pas abîmer l'Omamori que Misuzu m'a offert quelques jours plus tôt. Je le regarde un moment, songeur, avant d'ouvrir mon sac a nouveau, a cause d'un doute qui me prend. Oui, c'est bon, j'ai bien pris mes livres de cours. Comme a chaque fois que j'aide Amalia en Français, j'en profite pour réviser. La troisième année de droit approche a grand pas. Je ne sais même pas comment j'en suis arrivé la, mais il semble que les années continuent de s’enchaîner aisément. J'ai de moins en moins envie de me lever pour aller écouter des heures de cours en amphi. Je n'ai qu'une envie, continuer de m’entraîner, et passer du temps avec....Hum.

Il fallait que je parle avec mon patron du konbini. J'allais pouvoir démissionner, après plus d'un an de bon et loyaux service. En effet, j'avais obtenu la place d'instructeur, pour laquelle je travaillais jusque la en essai, bénévolement. C’était au dojo derrière le temple a Hyriuu, et étrangement, alors que j'avais toujours pensé ne pas être fait pour enseigner, alors que j'avais souvent songé au fait que je n'avais pas le talent pour être a la hauteur de cette responsabilité, j'adorais donner des cours. J'adorais les enfants qui faisaient partis de mon groupe, et travailler avec eux était extrêmement gratifiant et agréable. Il fallait parfois un peu d'autorité, et je m'étonnais moi même d'en avoir plus que ce que j'aurais pu penser. Ce n’était que des enfants, et c’était probablement pour ça, mais pour la première fois depuis assez longtemps, j’étais fier de ce que je faisais.

En marchant dans le campus, je me remémorais la raison pour laquelle j'allais a la bibliothèque un Jeudi après-midi. J'avais proposé plusieurs mois avant d'offrir de l'aide a Amalia afin de la faire progresser en Français. Ainsi, depuis le mois de Juin, je lui donnais trois ou quatre cours par mois. J'avais retrouver mon niveau, perdu mon accent, a force de pratiquer, et j'en étais également satisfais. Le vocabulaire était revenu extrêmement rapidement, et je suppose que si mes yeux n'avaient pas étaient légèrement bridés, il aurait était possible de me prendre pour un Français.

Les cours de Keimoo en matière de Français était finalement assez intéressant. J'aurais presque aimé être au lycée pour avoir une matière facile. Je n'aurais eu aucune difficulté a avoir les notes maximales, et j'aurais pu gonfler ma moyenne. Je n'avais pas vraiment idée de la raison pour laquelle c’était une langue obligatoire, mais je suppose que d'ici, la France était un pays intéressant. Sans doute l’était il, mais je n'avais absolument aucune envie d'y aller. Aucune envie de tomber sur Ashura.

L'endroit était déjà plutôt bondé. J'ouvrais la porte, en me remémorant la première fois que j'étais venu, et la dispute avec Natsuki. Elle aussi, avait quitté la ville. C’était a croire que personne ne restait longtemps ici. Il ne restait plus qu'Hisaka, Naoko et Misuzu, a qui je parlais régulièrement. Cela ne me posait cependant pas vraiment problème. J'avais toujours apprécié la solitude. Et personne ne me l'avait jamais reproché, ce n’était pas aujourd'hui que ca allait commencé. Shinji du club de kung-fu allait entamé sa troisième année aussi, et finalement, c’était la personne que j'avais l'impression de voir le plus souvent.

Je constatais que j'étais arrivé en premier, aussi, je récupérais une table en y posant mon sac. Elle n'allait probablement pas tarder. Je sortais mes livres et en ouvrait un au hasard. Ca y est, je m'ennuyais déjà. Pourquoi j'avais fais cette filière, déjà ? Ah oui, pour protéger la veuve et l'orphelin. Quel utopiste. J'avais bien changé depuis mes treize ou quatorze ans, et finalement, si j'avais fais ça, c'etait parce que je n'avais aucune idée de quoi faire d'autre. Cependant, lentement, j'avais de plus en plus l'idée d'un projet s'ouvrir devant moi.

Amalia coupa court a mes pensées en arrivant, cinq minutes après moi. Elle me salua en posant la sempiternelle bouteille d'eau aromatisé a la pomme sur la table. Je lui avais bien dis que ce n’était pas nécessaire, mais il semblait qu'elle avait continué, et je n'avais même plus prit la peine de protester. Je la rapprochais de mon livre, en inclinant la tête devant elle.

- Bonjour a toi, Amalia-san, bonne journée ?


Je m'étais vite rendu compte que nous n'avions pas grand chose en commun, et nos conversations étaient plutôt banales pour la plupart. Cependant, avoir une discussion banale était finalement assez agréable, dans l'idée. Sans compter que sa présence me permettait de devenir invisible. Tout les regards tournaient vers elle, et même ma blondeur devenait un facteur neutre. La discrétion était une vertus que j’appréciais, de temps en temps.

- Alors, tu veux travailler sur quoi aujourd'hui ?
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MessageSujet: Re: Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi]   Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi] EmptySam 3 Mar 2018 - 19:08

Ces cours étaient devenus une petite routine dans sa vie, auxquels elle avait finit par s'habituer petit à petit. La conversation n'était pas particulièrement profonde ou divertissante, mais Amalia appréciait ces moment. C'était agréable de passer du temps avec une personne comme Satoshi, pas de jugement, pas de piques. Il s'agissait sûrement d'une relation tout à fait ordinaire pour la plupart des gens, qui se rapprochait plus de l'amitié/connaissance que de la réelle amitié, mais c'était un genre de relation qui lui manquait cruellement dans sa vie. Il était de loin la seule personne avec qui elle s'était liée de manière "normale", cette relation lui tenait donc à cœur.
La réponse de Satoshi ne se fit pas attendre, comme d'habitude ils enchaînaient sur les formalités d'usage.

"Et bien.. disons que la journée avait plutôt bien commencé."

Elle ouvrit ses cahiers en silence, sans rien ajouter. C'était parfois comme ça. Elle n'aimait simplement pas le fait de répondre "oui" par soucis de politesse alors que ce n'était pas ce qu'elle ressentait. Elle ne parlait pas vraiment de ce qui la tracassait habituellement, mais la franchise était juste dans sa nature.

Relisant ses dernières notes, ainsi que les livres qu'elle étudiait. Elle avait plutôt bien compris l'ensemble de ses cours, comme c'était souvent le cas en ce moment, mais l'aide de Satoshi lui permettait généralement d'apprendre de nouvelles choses et de saisir tous les détails qu'elle avait manqué. Il fallait juste qu'elle se décide sur le sujet qu'elle allait aborder. Enfin, si elle parvenait à se concentrer suffisamment. La conversation avec Len lui trottait encore dans la tête. Elle en savait si peu sur lui, au final..

"Euhm.. Tu sais, pour.. uh.. les compléments ? finit-elle par demander, l'esprit visiblement distrait."

Amalia souffla légèrement, agacée contre elle-même, ayant l'impression que ses pensées cherchaient à s'échapper de cette séance d'étude par tous les moyens. Les yeux baissés sur son cahier, cherchant ce qu'elle voulait lui demander, ses pensées peinant à se former en mots. Elle ne dit rien de plus, laissant un silence s'installer. Elle avait beau fixer les mots écrits, rien ne lui venait. Elle se souvenait vaguement que quelque chose sur les compléments lui échappait mais..

"..Désolée, je suis un peu distraite aujourd'hui. Quand ça me reviendra, je te le dirai."


La jeune femme ne pensait pas pouvoir être distraite à ce point par cet appel, que cela lui ferait si mal de se rendre compte qu'ils pouvaient très bien être considérés comme de simples connaissances. Len avait un tel impact sur elle que cela l'effrayait. Il lui faisait perdre tout contrôle sur elle-même, ce qu'elle détestait. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un la mettant dans de tels états.

Mais.. plus le temps avançait, plus Amalia avait le sentiment que son ami s'éloignait d'elle. C'est comme si il mettait de la distance entre eux depuis ces derniers mois, et elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait faire pour changer ça. Elle ignorait tout de ce qu'il pensait, ne pouvait-elle qu'assister à son éloignement inéluctable ?
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MessageSujet: Re: Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi]   Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi] EmptyLun 5 Mar 2018 - 13:40

Je l'observais un moment, essayant de voir si elle voulait se décider a me donner une réponse ou non. Je n'attendais rien de particulier, si elle n'avait rien a me demander pour le moment, j'allais simplement enfoncer mon crane jaune dans un livre que je devais étudier pour mes propres cours. Sa réponse vis a vis de sa journée me fit lever un sourcil, mais je ne faisais pas vraiment de commentaire. Nous avions tous nos bonnes et nos mauvaises journées, nous avions tous des moments ou ne voulions rien d'autre que de se murer dans le silence et de n'avoir de compte a rendre a personne.

Je baissais la tête dans mon livre. C’était une vraie plaie, j'allais passer en troisième année, et j'avais l'impression qu'il me manquait même des bases de la première. Sans doute parce que c’était le cas probablement, je n'avais pas l'habitude de prendre de notes, laissant ma mémoire, assez forte, sans vouloir me vanter, faire le travail. Et je complétais avec des livres. Mais cette méthode semblait atteindre ses limites depuis un moment maintenant, sauf que je n'avais absolument pas la motivation de me concentrer d'avantage sur le sujet. Si j'avais un minimum de bon sens, j'aurais fais un effort pour avoir les deux années suivantes, mais je sentais bien que je perdais le fil.

Mon regard se redressa vers ma jeune amie, qui m'avouait avoir la tête ailleurs. Je lui fis un sourire. Pas besoin qu'elle me le dise pour le remarquer. C’était inscrit dans son regard que quelque chose la tracassait. Je repoussais mon livre, la regardant en silence pendant un moment, sans qu'elle le remarque, perdue dans ses songes. Je n'avais pas beaucoup de connaissances dans ce qui pouvait tourmenter une jeune femme, étant donné que le seul point de comparaison que j'avais était une folle dingue qui courrait partout depuis que nous étions au collège et qui semblait plus souvent vouloir me mettre de grands coups de poings dans l'épaule plutôt que me parler de quelconques problèmes de sa vie. Si elle en avait.

- Il y a certain jours ou tu peux forcer autant que tu veux, tu n'arriveras pas a avancer le moins du monde. Alors au lieu de perdre du temps a essayer de faire quelque chose que tu n'arriveras pas a faire, a la fin, pourquoi ne pas plutôt essayer de réfléchir a régler ce qui t’embête d'abord ?


C’était probablement plus facile a dire qu'a faire. Il y avait souvent des choses qui, peut importe a quel point nous y pensions, ne pouvait pas être régler aussi simplement. Cependant, il valait mieux essayer d'y réfléchir cinq minutes, plutôt que de laisser ça nous empoisonner le reste de la journée, voir de la vie. Et pour le coup, je pense que j'étais vraiment bien placer pour savoir ça. Mes rêves n’étaient ils pas encore enduits de ce genre de soucis ? Un simple événement vieux de plus de dix ans, qui continuait d'hanté mes cauchemars....Je me massais les tempes un instant, avant de lever le regard de nouveau vers elle :

- C'est possible que ce ne soit pas aussi simple que j'ai voulu le dire, mais cependant, ce le sera encore moins si tu te force a faire autre chose. Tu perds juste du temps. Et puis les compléments, ce n'est pas extrêmement compliqué, alors on pourra voir ça la prochaine fois.

En comptant surtout sur le fait que je n'étais pas un expert de la grammaire Française, il valait mieux que j'y réfléchisse quelques jours pour que cela me revienne parfaitement en mémoire. Mais j'évitais de lui dire cela directement, histoire de ne pas passer pour un idiot. Et puis bon, j'étais la pour l'aider après tout, si je n'étais pas un expert dans les émotions humaines, j'avais pris l'habitude d’être a l'écoute depuis que j'étais capitaine du club de combat sans armes. J'étais un peu responsable de ses membres, allant du lycée jusqu'à la dernière année d'études supérieurs. Je devais pouvoir faire de meme avec elle.

- Et si, au lieu de parler en Français, nous parlions normalement aujourd'hui ? Si tu veux, je peux essayer de trouver quelque chose pour t'aider. Je ne suis pas forcément le meilleur pour ça, et je suis probablement un meilleur prof de Français.

J'avais un rictus. Si j'étais meilleur prof de Français, alors je devais vraiment être mauvais pour le reste. Mais je gardais le sourire :

- Du coup, si tu veux m'en parler....hésites pas, je suis la, juste devant toi. Profites en.

Je laissais mon dos revenir contre le dossier de la chaise, en évitant de la regarder trop fixement, histoire de ne pas la mettre trop mal a l'aise. Mais de toute façon, elle avait l'habitude d'etre avec moi maintenant, elle avait sans doute un minimum confiance. Depuis le temps, nous nous connaissions un peu.
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MessageSujet: Re: Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi]   Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi] EmptyLun 19 Mar 2018 - 17:15

Quelque chose s'était passé, quelque chose qu'il ne voulait pas lui dire. C'était à cette conclusion qu'elle en était venue. Alors que tout avait toujours été si simple avec Len, une gêne semblait s'être soudainement installée entre eux. Et cela lui faisait prendre conscience qu'ils ne se connaissaient l'un l'autre que partiellement. Jamais cela ne lui avait paru être un problème jusqu'à maintenant. Jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il ne lui confiait pas ce qui le faisait réellement souffrir, qu'il évitait constamment le sujet de son passé. Peut-être était-il juste douloureux, et qu'exiger de lui qu'il en parle était injustifié, elle-même aurait sûrement du mal à évoquer certains pans de sa vie avec lui. Mais malgré ça, elle ne pouvait s'empêcher de voir leur amitié comme factice à présent. Était-ce à cause de cet éloignement, l'accumulation de problèmes mineurs qu'elle avait ignoré ? Ne pas connaître le passé de ses amis rendait-il vraiment une amitié moins valide ?

Les yeux perdus dans le vide, elle essaya tant bien que mal de se raccrocher à ses cours, la raison de sa présence ici. Ce n'était pas le moment pour elle de se prendre la tête sur ça. Elle soupira péniblement en constatant que se concentrer était plus difficile que prévu. Elle n'avait pourtant aucun mal à se plonger dans ses cours habituellement..
"Il y a certain jours ou tu peux forcer autant que tu veux, tu n'arriveras pas a avancer le moins du monde. Alors au lieu de perdre du temps a essayer de faire quelque chose que tu n'arriveras pas a faire, a la fin, pourquoi ne pas plutôt essayer de réfléchir a régler ce qui t’embête d'abord ?"
Amalia releva la tête vers Satoshi. C'est vrai que cela devait sauter aux yeux que quelque chose la perturbait. Elle réfléchit quelques secondes avant d'acquiescer. Il était évident qu'elle n'arriverait à rien aujourd'hui. Si elle n'était pas trop occupée à rassembler ses pensées sur ce qui lui posait problème, elle se serait sans doute senti embarrassée qu'il se soit déplacé pour rien.

Elle n'eut pas le temps de faire le point qu'il lui proposa de lui parler de ce qui la tracassait. L'idée n'était pas mauvaise, elle s'y connaissait sûrement trop peu dans les relations pour réussir à juger sa situation. L'avis de Satoshi l'aiderait peut-être à y voir plus clair.
"Je pense que ça pourrait m'aider oui."
Liant ses mains sur la table, elle réfléchit à la manière de lui expliquer son problème.. Elle n'était même pas sûre de savoir ce qui lui posait soucis exactement. Qu'il lui cache quelque chose, qu'il s'éloigne d'elle, qu'il ne lui ait jamais rien dis sur son passé ? Peut-être tout ça..
"C'est à propos d'un ami. J'ai la sensation qu'il me cache quelque chose depuis quelques temps.. et qu'il s'éloigne de moi, mais j'ignore si c'est par rapport à ça ou non. Je ne sais pas quoi faire pour que ça s'arrange. J'ai l'impression que même si je lui posai la question, il se contenterait de l'esquiver. Ça fait un moment qu'on se connaît mais il ne s'est jamais confié sur son passé, il a toujours éviter le sujet."
Elle détourna les yeux, se remémorant certains souvenirs. Maintenant qu'elle y réfléchissait, il y avait toujours eu.. cette nuance amère avec Len. Comme s'il y avait toujours quelque chose d'étrange, qui sonnait faux.

Ce n'était toujours qu'un détail mais.. à présent, chacun de ses souvenirs avec lui, renvoyait cette impression.
"Je crois qu'il ne veut pas en parler parce que c'est douloureux, et je peux le comprendre, je ne lui ai pas tout dit non plus après tout. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est une manière de me maintenir à distance. Et ça me fait mal d'avoir l'impression qu'il pourrait être un étranger pour moi.."
Était-ce primordial de savoir son passé pour affirmer que leur amitié était sincère ? Peut-être que non, mais la seule amitié qu'elle avait eu, c'était Yuka, qui s'était avéré factice. Et au final, elle ne savait rien de Yuka non plus. C'était le cas de Satoshi aussi, en fait.
Est-ce que ça dépendait juste des personnes ? Ou est-ce qu'il fallait une relation spécifique pour y avoir accès ? Il était spécial à ses yeux. Mais peut-être qu'elle ne l'était pas tant que ça pour lui..
"Dis Satoshi, est-ce que ne savoir presque rien sur le passé d'un ami.. rend cette amitié factice ? Est-ce que c'est une marque de non confiance ?"
Son regard bleuté vint croiser le sien, en attente d'une réponse.
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MessageSujet: Re: Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi]   Le cours du jeudi après-midi [PV Satoshi] EmptyMar 20 Mar 2018 - 19:26

Comme d'habitude, je parlais plus vite que je n'aurais du. Ainsi, je m'étais encore lancé dans quelque chose qui allait probablement me dépasser. Les problèmes des gens, au fond, je m'en fichais un peu. Mais dans certaine circonstance, il semblait qu'il était impossible de faire sans. C’était un peu compliqué. Ce n’était pas que je ne voulais pas l'aider, mais j'étais très souvent dépassé par les questions posés. Au club, il était arrivé qu'on me pose une question pour laquelle je n'avais pas de réponse et j'étais, de mon point de vu, assez vite dépassé. Mais bon, je pouvais faire un effort, je n'allais probablement pas en mourir. Probablement.

Le problème, c’était un garçon. C’était évident, et pour une adolescente, je n'aurais pas du m'étonner. Je suppose qu'a notre age, les relations amoureuses ou même en amitiés étaient souvent compliqués. Elle disait que c’était un ami, mais je n'avais pas besoin d’être un fin psychologue pour voir dans son regard qu'il y avait probablement un peu plus que ça. Je prenais le temps de l'écouter, en maudissant intérieurement ma manie de vouloir aider tout le monde. Je n'y connaissais absolument rien, et la seule personne qui pouvait s'approcher de cette relation pour moi c’était......bref. Il valait éviter de repenser a elle pour le moment.

Ainsi elle se sentait éloigné de cette personne, comme si il y avait un fossé entre eux. Je connaissais bien ça, finalement, parce qu'avec Mika, je ne lui avais jamais vraiment dit les détailles des raisons qui avaient fait en sorte que je déménage. Mais bon, elle devait avoir vite comprit, ma mere n'étant pas vraiment secrète a ce sujet. Et puis c’était différent, Mika était l'une de mes meilleure amie, et il n'y avait aucune ambiguïté entre nous. Alors si c'est plus étrange entre eux, je suppose que la situation n'est pas simple.

- Je pense déjà que ce n'est pas parce que l'on garde un peu de secrets que l'on ne fais pas confiance a quelqu'un, et qu'il suffit de laisser un peu de temps. Si il veux t'en parler il le fera. Mais a l'opposé, si il ne dit rien ce n'est pas forcément a cause de toi. C’était peux être parce qu'il ne veux pas que tu vois l'un de ses aspects qu'il trouve dérangeant.....on a tous nos secrets après tout, ce n'est pas pour autant une marque de non confiance a quelqu'un.


Je songeais a Nao-chan par exemple. Je la considérais vraiment comme l'une, voir ma meilleure amie. Et pourtant, cette relation ne se basait pas sur de longues années de confiance. C'etait simplement deux années quand nous étions petits, et deux années d'universités. Et pourtant, je savais que je pouvais lui faire confiance, que si j'avais besoin d'aide a un moment ou a un autre, elle serait la pour moi. Je savais que si j'avais envie de discuter, de m'amuser, je n'avais pas besoin de connaître chaque aspect de sa vie pour le faire.

- Ce qui compte dans l'amitié, c'est pas ce qu'a vécu la personne dans le passé, mais ce qu'elle a vécue avec toi depuis que vous vous connaissez, non ? Tu lui fais assez confiance pour penser qu'il te fais confiance ? Si tu commences a douter, c'est que ce n'est pas le cas.

Je n'avais pas vraiment l'air rassurant, sans doute. Mais je n'avais pas l'obligation d'etre indulgent. Elle me demandais, alors je lui donnais simplement une réponse sincère. Je pouvais plus facilement imaginer l'etat esprit de son ami que le sien sans doute. Toute les filles avaient autant de doute ? Et M en avait elle aussi ? Peut etre qu'elle me trouvait trop mystérieux, elle penser que je ne lui faisais pas confiance ? Alors que c'etait plutot le contraire.

- Met toi a sa place. Ce n'est pas facile d'évoquer ses anciennes galères, même si c'est terminé. Meme si c'est du passé, et surtout, même si il te fais confiance aveuglément.


Je pense que j'avais fais le tour, aussi, je baissais un peu le regard, observant une ligne du livre que j'étais en train d'étudier, comme pour mettre un terme a la conversation. Mais, remarquant qu'elle me regardait toujours, je levais le regard une nouvelle fois en lui souriant simplement :

- Si tu veux en avoir le cœur net, prend ton téléphone et donne lui un rendez-vous pour en parler face a face. Si il t'aime, il ne t'en voudra pas de te poser des questions je crois. C'est normal la communication.

Ah oui, elle avait dit que c’était juste un ami. Mais au vu de ma dernière phrase, il était évident que j'avais compris. Je lui fis un sourire, avant de revenir au fond de mon siège, l'observant un moment, me demandant si elle parlait de Lev, le garçon que j'avais vu une fois. Je ne l'avais pas trouvé très sympathique a cette époque, mais notre rencontre avait était sacrément brève de toute manière. Je faisais un petit hochement de tete comme pour lui dire de passer a l'action, puis je baissais enfin le regard, sans manquer d'ajouter :

- Si tu veux parler d'autre chose, hésite pas, je serais ravi de t'aider comme je peux.
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