₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
| | Des fleurs en bataille. | Judikaël | |
| | Auteur | Message |
---|
Zakuro Fea ▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Genre : Age : 30 Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster. 1580 Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara
KMO :
| Sujet: Des fleurs en bataille. | Judikaël Jeu 25 Fév 2016 - 21:54 | |
| | |
| | | Joshua Coda ♥ Professeur d'Anglais et Français {Lycée}
Genre : Age : 36 Adresse : Chez Kami Otagame 159
KMO :
| Sujet: Re: Des fleurs en bataille. | Judikaël Lun 7 Mar 2016 - 14:54 | |
| La rentrée à Keimoo s'est plus ou moins bien passée pour Mlle Coda. Au moins, elle n'avait pas frappé un membre du personnel dans ses premières semaines de réhabilitation. Le comportement des professeurs ne semblaient pas avoir beaucoup changé à son égard. Du fantôme de la ville, elle était devenue le fantôme de l'académie. Elle avait vu le proviseur aussi, et son petit sourire condescendant, patriarcal, qui avait l'extrême bonté de pardonner a un professeur qu'il aurait pu facilement remplacer. De la pure gentillesse, de garder sous leur toits une délinquante approchant la trentaine. Tout avait plus ou moins repris sa place.
Mais il y avait elle.
Mlle IKAGE Fumi. Jeune, une belle japonaise brune, de jolies courbes, bien plus petite que moi. Un maquillage discret, juste ce qu'il faut, et elle, on ne devait pas lui faire souvent des remarques sur sa tenue. Elle était gentille, sans être insupportable. C'était une personnalité facilement oubliable. Et elle l'aurait été sans effort si elle était partie comme elle aurait du le faire, à mon retour, en lui laissant la place qui me revenait de droit. Mais Ikage est restée. Sur ordre du proviseur, elle suivait partout Coda, surveillait tous ses cours, jusqu'à l'attendre devant les toilettes. Par provocation, elle se rendit même aux toilettes des hommes, celles au fond du couloir, où il n'y a jamais personne. Ikage l'a attendue tranquillement, sans réagir. Elle était vraiment oubliable, et pourtant. Coda aurait pu sans soucis l'ignorer toute la journée, vivre sa petite vie de professeur solitaire en repensant avec nostalgie à ces mois passés au comptoir de la cour des miracles. Pourtant, rien que son regard, et sa présence, constante, suffisait à la rendre malade.
Alors, quand une prof de sport quelconque dont elle n'aurait jamais retenue le nom lui proposa d'emmener ses élèves à la piscine à sa place, tôt le matin, avant que cette Ikage arrive, elle accepta sans conditions, en oubliant qu'elle avait des cours à donner. Si ça lui chantait, cette petite prof parfaite pourrait s'en charger. Coda n'avait plus la passion des gamins, elle ne parvenait plus à les voir comme des individus. Ou alors oui, elle était vraiment malade. C'est sûrement pour ça aussi, que ses élèves l'ont planté sans qu'elle ne remarque grand-chose. Elle avait laisser cette masse grouillante se ruer vers les vestiaires en braillant, sans qu'elle ne leur ordonne le silence et sans trop savoir où elle devait les attendre ensuite. Elle déambula simplement dans les chaussures en plastiques qu'on lui donna à l'entrée, contourna les vestiaires, et alla se promener du côté des bassins. C'était peut-être davantage des thermes qu'une piscine. C'était assez étrange. Il y avait des bassins moussants un peu partout, des jets d'eau. Ça avait l'air reposant, mais pas vraiment adapté à l'enseignement de la natation à des élèves en fin de lycée. Au bout d'un moment, elle finit par se rendre compte que la trentaine d'élèves qui l'accompagnait avaient soudainement disparu. Elle fit un tour sur elle-même, et oublia ça. Elle se ferait sûrement réprimander en rentrant, mais quelle importance. C'était comme si on parlait à quelqu'un d'autre. A un professeur qu'elle n'était pas.
A Ikage. Ou a mademoiselle Coda.
Tant pis.
Elle s'apprêta à sortir de l'établissement, l'esprit embrumé par les vapeurs d'eau, éblouie par les gouttes de sueurs qui perlaient sur ses paupières. C'est au moment où l'une d'elle tomba sur ses prunelles qu'elle faillit bousculer une personne bien plus grande qu'elle. Une des seules qu'elle avait croisée. Il devait être trop tôt. Et quand elle recula par réflexe et se frotta les yeux, ce n'était pas face à l'arabe de l'étranger de Camus qu'elle se retrouva, mais face à un familier colosse. Sans réaliser tout de suite, elle releva les yeux et salua cet homme avec lequel elle n'allait pas tarder à se sentir plus ou moins mal à l'aise. Quoi d'autre ressentir devant celui à qui elle avait voler un souvenir pour en faire un nom, qu'elle utilisait toujours pour se parler à elle-même, et qu'on est en train d'abandonner tout ce pour quoi l'on vivait jusque là, sans rien ressentir de particulier.
« Oh. Bonjour, Zakuro. Désolé, je n'ai pas fait attention, il y a beaucoup de japonaises ici. Tu n'aurais pas vu une classe de lycéens par hasard ? Je crois qu'on s'est jouer de moi. » | |
| | | | Des fleurs en bataille. | Judikaël | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|